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Du bois dont on fait les flûtes

Philippe Allain-Dupré, photos Bruno Kampmann


Origine de l’expression « Être du bois dont on fait les flûtes »

Selon certaines interprétations, cette expression française remonterait au


XVIIème siècle où elle était utilisée sous la forme « être du bois dont on fait les
vielles » ce qui montre qu’il s’agit d’un bois souple qui sert à fabriquer les instruments
de musique. La métaphore va donc s’articuler autour de l’idée d’accord.
Signification : Être extrêmement complaisant

Cet exergue nous permet de souligner la différence fondamentale entre les bois de
lutherie, principalement épicéa et érable qui sont des bois souples et tendres se
travaillant à la gouge et au rabot, pour réaliser des vielles des violes des violons ou
des luths, et les bois de tournage, essences dures qui servent à réaliser les
instruments à vent en bois.

Cette différence a aussi une incidence sur le terme des métiers :

Un luthier fabrique des instruments à cordes, un facteur fabrique des instruments à


vent. Puisque la mode est à distinguer les genres, je vous fais remarquer qu’une
femme qui fabrique des vents ou des orgues s’appelle aussi facteur :

Soubeyran flûtes - Facteur de flûtes (clairesoubeyran.com)

Accueil - Claire Sécordel, facteur de flûtes à bec (clairesecordel.fr)

La factrice, c’est celle qui dépose les factures et les avis d’imposition dans votre boite
aux lettres ! La luthière vous fait une guitare ou un violon, pas une flûte.

Nous allons donc tenter d’étudier tous les bois dont on fait les vents, flûtes à bec et
traversières, hautbois, clarinettes, bassons, ainsi que les cornemuses, hautbois
populaires, fifres et galoubets de la musique traditionnelle.

Je donnerai pour chaque essence dans trois casses différentes :

Le nom français

(Le nom anglais)

Le nom scientifique en latin

Les photos de Bruno Kampmann représenteront la maille du bois. S’il est aisé de
reconnaitre un arbre sur pied par son port, son écorce, la forme de ses feuilles et
parfois ses fruits, le seul moyen de reconnaitre une essence tournée est sa couleur,
sa veine et le dessin de sa maille.

Le choix du tourneur est d’éviter l’aubier, souvent plus clair et plus tendre, et de ne jamais tourner sur
moelle, centre du tronc. Le fait de tourner sur quartier provoque donc pour chaque cylindre de bois
deux mailles provoquées par le croisement avec les cernes annuels de croissance dans le duramen ou
bois de cœur.

Les bois français et européens


Buis, boxwood, Buxus sempervirens.

Le buis pousse comme arbre dans les régions méditerranéennes et proche-orientales (Turquie) mais
comme un petit arbuste en Europe du Nord, ornemental dans nos jardins du fait qu’il reste vert toute
l’année. Il a donné lieu à de nombreuses appellations de localités, comme La Couture-Boussey, La
Busseraie, Buis les Baronnies. Il est dur, dense et généralement droit grainé, probablement en raison
de ses caractéristiques de croissance lente. Il possède une couleur jaune délicate qui, avec l’âge
s’assombrit à une teinte miel à brun orangé. La façon de couper et de stocker est d’une importance
primordiale afin de produire du buis d’excellente qualité. Il faut couper le buis 3 jours avant la
nouvelle lune de décembre, et le laisser sécher un an par centimètre de diamètre, et le laisser fendre
à cœur, pour le débiter sur quartier. C’est un bois capricieux, souvent noueux, mais c’est le bois le
plus fréquemment rencontré pour la facture des clarinettes, flûtes et hautbois anciens. Il a aussi
tendance à se déformer, se tordre, « se bananer » et donc son utilisation a disparu lors de l’adoption
de la tringlerie système Boehm. Rockstro écrivait méchamment que c’est un bois qui devrait servir à
faire des hygromètres plutôt que des flûtes ! De nos jours de nombreux facteurs de copies
d’instruments anciens l’utilisent, particulièrement les facteurs de flûtes à bec comme Henri Gohin,
Philippe Bolton ou Joel Arpin. Hélas il est victime d’un prédateur arrivé récemment de Chine, un
papillon nommé la pyrale. Ses feuilles sont dévorées par les chenilles, et cet arbre qui s’appelait
« sempervirens », toujours vert, gardant ses feuilles toute l’année, va devoir être rebaptisé !
Buis naturel et buis teinté à l’acide, tournage Nicolas Bouils.

buis ondé sur flûte viennoise 1820

Clarinette en buis « banane » de Herouard frères, collection B. Kampmann n°499

Les fruitiers
Cormier, service-tree, sorbus domesticus

Ce bois est le plus dur de tous les fruitiers. Il a donné lieu à de nombreux noms de lieux, comme Le
Cormier en Eure, Saint -Aubin du Cormier en Bretagne. L’arbre donne des cormes qui se mangent
blettes un peu comme des poires, et on en fait un alcool appelé cormé. Il servait autrefois à fabriquer
les sabots des varlopes et des rabots, ainsi que d’autres outils agricoles et roues de moulins. Rare
dans les instruments anciens, il est maintenant fréquemment utilisé pour fabriquer des cornemuses
du centre ou du Poitou, et je l’utilise beaucoup pour des copies de flûtes Renaissance.

Piccolo baroque tourné par PAD

Alisier, wild service-tree, sorbus torminalis


Le bois de l'alisier torminal est dense, lourd, à cœur rosâtre plus ou moins foncé avec un grain
très fin lui conférant un beau poli. Malgré sa dureté c'est un bois qui se travaille bien, tout en
restant stable. Comme son cousin le cormier, il se raréfie.

Schryari ténor réalisé par PAD

Cerisier cherrywood Prunus cerasus.. Le bois d’aubier est étroit et presque blanc, tandis que le bois
du cœur va du rouge clair au rouge foncé et s’assombrit davantage lors de l’exposition. Le bois est
assez dur et réputé pour sa robustesse. La texture est moyennement fine et si poli il produira une
belle surface avec un vernis soyeux. Le cerisier cultivé présente un grain plus doux et plus droit que la
variété sauvage. Il est cité avec le buis et le prunier dès 1636 par Mersenne à propos « Du bois dont
on fait les flûtes » :

Flûte d’accord en merisier, coll.B Kampmann n°716

Pommier Apple Malus Sylvestris. Pomme commune. On croit que les plus de 2 000 variétés
reconnues proviennent de la pomme sauvage. Le bois de cœur est d’une couleur brun riche et
rougeâtre, le bois est dur, dense et se teinte bien.

Détail d’un cromorne de JÖRG WIEIR. C’est l’exception à la règle : ici la branche de pommier a été
rabotée sur cœur et non tournée. On observe donc les dessins des cernes et non les deux mailles sur
quartier. (Voir Larigot 61, pp 18-29)

Erable, Maple (Acer platanoides [plane] ou Acer pseudoplanus [sycomore] L’érable est un bois dur,
lisse et à grain fin dont la couleur va du blanc crémeux, du bronzage rosé au rouge brunâtre avec des
lignes brun foncé diversifiées qui traversent le bois. Il faut un vernis extrêmement fin. L’érable pousse
souvent avec une figure élaborée et hautement décorative qui prend diverses formes ondées. C’est le
rare bois à être utilisé à la fois par les luthiers pour les fonds et éclisses de violons et par les facteurs
de bassons.

Basson Savary en érable ondé teinté collection Gabriel Vernhes


©Gabriel Vernhes

Poirier Pear Pyrus communis. De nombreuses variétés dérivées de la poire sauvage originaire d’Asie
et d’Europe du Sud. Ce bois est maintenant commun à la Grande-Bretagne, à l’Europe centrale et
méridionale. Il fournit un matériau assez dur et facile à travailler d’une uniformité et d’une douceur
inhabituelles. Sa couleur varie des tons de chair au rose avec des teintes plus rouges.

Dessus de flûte traversière Renaissance en poirier ondé PAD


Prunier plumwood Prunus domesticus.. Ce bois pousse dans le sud de la France, l’Espagne et l’Italie
sous forme sauvage et cultivée sous forme d’arbres et d’arbustes. Le bois d’aubier est de couleur
jaune paille, tandis que le bois de cœur est agréablement strié et va d’un bronzage rougeâtre à brun
chaud. Le bois est modérément dur et, pour la plupart, présente une texture uniforme très fine et
lisse.

Dessus de flûte traversière Renaissance en prunier de montagne PAD

Olivier Olivewood Olea europea. Régions méditerranéennes. La variété européenne fournit un bois
décoratif de couleur jaune, brun jaune à brun verdâtre avec une figure ondulée et marbrée. Il est
également strié de lignes pigmentaires brun foncé et de bandes. Le bois est dur, lourd, à grain étroit
et à croissance lente. Les plus belles figures se trouvent dans les arbres anciens et noueux.

Flûte à bec Moeck en bois d’olivier

Noyer, nutwood Juglans regia

Serpent de Dufeu collection B Kampmann n°1068 Tête de Kzakan Coll B Kampmann n°1072
Houx, : Holly, Ilex opaca Bois très blanc et dur, ressemblant un peu à de l’ivoire par sa
dureté

If yew Taxus baccata Quelques rares flûtes conservées à l’arsenal de Graz en Autriche.

Flûte militaire 16ème en if ©Boaz berney

Jujubier jujubier (Ziziphus sp.) C’est le bois utilisé traditionnellement pour fabriquer les instruments
de la Cobla catalane, tible, tenora et flaviol.

Tenora de Pardo collection B. Kampmann n°797


Cornouiller Dogwood or cornel Cornus mas

C’est un bois utilisé par les facteurs de gaïda, la cornemuse bulgare, et de Kaval, la flûte oblique bulgare
en photo ci-dessous. Bergeron le décrit comme un arbrisseau au bois très dur, jamais gros et très
noueux. Sans nul doute la variété bulgare, comme son voisin le buis turc, se développe plus que dans
nos régions.

Photo Emmanuel Frin, professeur de gaïda à l’IlMM d’Aubagne

Plus sur Home - Professional manufacturing of kavals (professionalkavalbg.com)

Cytise faux ébénier, laburnum (Laburnum anagyroides) bel arbre des Alpes. Le cœur
est vert noir, alors que l’aubier est jaune.

Coupe de cytise ©Laurence et Yves Pottier

Résineux, servant à faire les cors des alpes. On utilise principalement l’épicéa, spruce (picea
abies), mais aussi du sapin, pine (abies alba, abies nordmannmania), ou de l’arole, pine
(pinus cembra). L’arbre doit pousser sur une forte pente, la courbure du tronc au départ
donne la forme du pavillon. Le tronc est scié longitudinalement, les deux moitiés sont
évidées et recollées comme pour le serpent et du rotin (ou précédemment du noisetier) est
enroulé autour.

Coll B. Kampmann n°602 de Ernst Schüpbach

Les bois tropicaux

Les ébènes
Ebène signifie bois noir, et fait référence à de nombreuses essences

Nous ne distinguerons ici que les trois sortes les plus importantes, et renvoyons le
lecteur à l’étude complète dans cet ouvrage pour plus de détails.

Sur l'origine des Ebènes commerciaux de l'Antiquité, du XVIIe-XVIIIe siècle et de l'époque


contemporaine - Persée Lien : www.persee.fr/doc/jatba_0370-
3681_1934_num_14_159_5436

Ebéne d’Asie Ebony Diospyros ebenus. Ceylan, Inde du Sud. Diospyros melanoxylon. Inde. Diospyros
tomentosa. Bengale du Nord. Ebène de Macassar Diospyros Macassar ou Diospyros celebica, strié de
brun et d'orangé et les cousins Diospyros crassiflora, Côte occidentale d’Afrique

Ce sont les ébènes du commerce, caractérisés par une couleur noire uniforme et produisant le bois le
plus apprécié. Il est dur, durable, prend un vernis élevé, mais a tendance à être cassant. Le grain est
généralement droit bien qu’on le trouve aussi ondé. On pense que l’ébène a été introduit en Europe
du Sud au cours de la première moitié du XVIe siècle. Il doit être séché soigneusement pour éviter une
tendance à développer des fentes fines et des contrôles de surface dans le séchage. Seule une petite
partie du bois de l’espèce ci-dessus donne la qualité noire intense. La majeure partie du bois d’œuvre
est entrecoupée de stries ou de taches de teintes grisâtres, verdâtres ou brunâtres. L’ébène est
considérablement plus stable que le buis, mais réagit également aux changements d’humidité. Il est
fréquemment confondu avec le bois noir africain suivant.
Flûte Winnen coll PAD

Ebène de Mozambique African Blackwood Dalbergia melanoxylon. Afrique de l’Est et centrale et


Madagascar. Ce bois noir africain est produit par un petit arbre qui produit des quantités limitées de
bois utilisable. Le bois de cœur est brun profond ou violacé noir tournant progressivement en noir.
Les couleurs alternent en bandes étroites. Le bois d’aubier est mince et jaunâtre. Le grain est droit,
mais les défauts sont souvent découverts et beaucoup de bois doit être jeté. La texture de ce bois va
d’extrêmement fine, ressemblant à celle de l’ébène, à plutôt grossière avec un faible lustre. Avec un
certain effort, un effet fin et poli est possible. Les instruments fabriqués à partir de ce bois qui n’est
pas devenu complètement noir sont fréquemment teintés avec de l’encre d’imprimerie. Le bois est
résistant à l’humidité, plus résonnant que l’ébène, beaucoup moins cassant et moins sujet à la
fissuration. Ce bois noir est souvent confondu avec l’ébène d’Asie, et a été appelé cocus noir, ébène
d’Afrique de l’Est, ébène du Mozambique et grenadille. C’est le bois utilisé pour fabriquer les
hautbois et clarinettes modernes, ainsi que les bombardes et binious Brazh ou Highland bagpipes des
musiques celtiques
Piccolo Claire Soubeyran

Ebène de Jamaïque Cocuswood Brya ebenus. Cuba, Antilles et Amérique du Sud. L’arbre nommé
granadillo en espagnol fournit du cocus dans lequel prédominent les tons brun rougeâtre ou
rougeâtre aux tons chocolatés et une autre variété connue sous le nom d’ébène vert dont le bois de
cœur est vert brunâtre. Les deux variétés de cocuswood sont généralement à grain droit avec du bois
dur, dense, cassant et très résineux. Les deux bois ont de fines textures uniformes et sont très
stables. L’espèce pousse comme un petit arbre ou arbuste avec un tronc dépassant rarement quatre
pouces de diamètre et n’est plus disponible dans le commerce. Rockstro a fait un point de distinction
entre le cocuswood jamaïcain et la variété sud-américaine, préférant le premier pour la facture des
flûtes. Cocuswood a été appelé ébène brun, ébène vert, ébène antillais, bois de cocoa, ébène
d’amérique et même cocotier d’après Bergeron, bien qu’il n’ait rien à voir avec le palmier qui donne
des noix de coco.
Flûte Tulou coll PAD

Pattes de Tulou, Printemps et Noblet en cocuswood coll. PAD

Les Palissandres
Dalbergia sont des arbustes et des arbres. Quelques espèces sont exploitées pour leur bois,
telles le cocobolo, le bois de rose, comme les palissandres. Le genre est originaire des zones
tropicales d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud, de l'Afrique, de Madagascar et de l'Asie du
Sud. Le nombre d'espèces est controversé. Selon les sources, on compte 546 espèces.
L'ILDIS (International Legume Database & Information Service) en accepte 278.
Autant dire que c’est la jungle (normal pour un bois tropical 😊 ) je ne vais pas tous les citer ici
car on y perdrait son latin, bien qu’il soit le seul nom scientifique fiable 😊

Cocobolo Dalbergia retusa. Originaire du Mexique et d’Amérique centrale. Dalbergia granadillo. Le


bois de coeur varie considérablement de l’orange aux teintes bruns rouges. Le bois est dur, lisse et
frais au toucher. Il acquiert une sensation cireuse lorsqu’il est poli. Le bois est extrêmement durable
mais n’est pas adapté au collage en raison d’une teneur en huile anormalement élevée. La poussière
fine qu’il produit lors du travail peut déclencher une réaction allergique sur les personnes sensibles.
C’est également le cas des instruments de cocobolo en contact avec les lèvres si le bois n’a pas été
traité.

Patte en cocobolo, tournage PAD, sur un carrelet offert par Claude Monin en 1975

Bois de Violette Kingwood Dalbergia cearensis. Guyane et Brésil. Ce bois présente une riche couleur
brun violet ombrage parfois presque au noir avec des lignes occasionnelles de jaune miel. Ce bois
dans la texture est semblable aux boutures plus fins et plus pâles du bois de rose mais est plus dure,
plus lourde et plus proche dans le grain et prend une finition plus fine plus translucide. Kingwood a
longtemps été considéré le plus raffiné et le plus beau des bois veinés.
Piccolo en Bois de violette ©Mancke

Gaïac Lignum vitae Guaicum officinale. Guaicum sanctum. Caraïbes et Amérique centrale. Le bois des
arbres Gaïac, ainsi nommé à partir de la teneur en résine gaïac. L’espèce sanctum est celle du
commerce actuel ; Le bois est intensément dur et lourd avec une sensation cireuse froide et présente
le grain entrelacé. Le bois d’aubier est jaune, le reste étant vert olive pour brunir avec des stries
noires occasionnelles. La texture est extrêmement fine et la densité de ce bois est presque égale au
fer. Lorsqu’elle a été importée pour la première fois en Angleterre au début du XVIe siècle, la résine
de gaïac a été utilisée comme remède contre la goutte et les rhumatismes. Quantz (Versuch 1752)
fait allusion à ce bois comme lignum sanctum.

Stanesby originale en Gaïac©Boaz Berney

Palissandre de Rio rosewood Dalbergia nigra. Le « rosewood » d’Amérique du Sud et centrale est
également connu sous les noms de palissandre, jacaranda et cabiuna, bahia et bois de rose de Rio. La
couleur de ce bois va du rose au bronzage jaunâtre, en passant par l’orange, les rouges et les teintes
violacées très profondes striées de couches résineuses noires. Lorsqu’il est travaillé, il dégage un
léger parfum de roses. Il a une sensation huileuse douce lorsqu’il est poli. Le bois est dur et se trouve
avec un grain fin à ouvert parfois grossier dans la nature qui varie de droite à ondulée. Les vieux
arbres fournissent le bois de coeur précieux contenant la coloration la plus riche. Le bois de cœur des
jeunes arbres est essentiellement brun. Le bois de rose des Indes orientales Dalbergia_latifolia est
également connu sous le nom de bois de rose de Bombay et de bois noir de Bombay. Ce bois est
semblable en apparence au bois de rose brésilien, mais avec des contrastes de couleurs moins
prononcés et une teneur en huile plus faible. En couleur, il va du rouge au brun violacé foncé avec
des stries noirâtres plus denses. Il possède une texture uniformément modérément grossière et
émousse rapidement les outils, surtout lorsque des dépôts de craie sont présents. D’autres bois de
rose incluent : Honduras bois de rose Dalbergia stevensonii. Ce bois est plus dur, plus lourd et plus
rouge que la variété brésilienne. Thaïlande bois de rose Dalbergia cochinchinensis. Son commerce est
maintenant interdit par le CITES
Palissandre utilisé par Buffet-Crampon pour les bassons-français

Palissandre du Honduras Honduran Rosewood Dalbergia stevensonii


Flûte à bec Moeck Rottenburgh

Palissandre des Indes rosewood Dalbergia latifolia,

Flute francaise fin 19ème anonyme,


coll PAD ©PAD
Bois de Rose Tulipwood Dalbergia variabilis. Dalbergia decipularis (also Dalbergia
frutescens) Brésil or Dalbergia oliveri. Birmanie. Le bois frais est généralement d’une
couleur beige crémeuse ou rose chair marquée par des stries fines et parallèles de tons rose
fraise ou rose. Ces couleurs s’estompent à une longue exposition jusqu’à ce que la couleur de
base devienne presque blanche. Le bois a un parfum doux qui rappelle les roses. Il est très
dur, dense et se fend s’il n’est pas soigneusement séché, il a tendance à éclater lorsque l’on le
travail, mais peut être poncé pour produire un poli naturel élevé. L'imprécision du terme
« bois de rose » vient en particulier du terme anglais rosewood désignant la famille des
palissandres constituée de plusieurs variétés de Dalbergia, dont l'aspect est généralement très
différent du bois de rose, mais aussi d'une certaine difficulté à identifier précisément les
espèces réellement utilisées au XVIIIe siècle.

Stanesby en tulipwood ©Boaz berney

Ivoire rose Pink ivory Berchemia zeyheri désigne le bois africain de couleur rose qui sert à la
fabrication d'objets de luxe (comme certaines queues de billard onéreuses). Le nom dérive de sa
couleur inhabituelle ainsi que de son exceptionnelle dureté et densité, dont les propriétés
mécaniques s'apparentent plus à l'ivoire qu'au bois L'arbre pousse essentiellement au Zimbabwe,
au Mozambique et en Afrique du Sud. Le facteur de flûtes baroques Boaz Berney à Montréal
utilise ce bois.
Flute en pink ivory ©Boaz Berney

Les autres matériaux servant pour fabriquer des instruments à vent


L’ivoire Le plus merveilleux des matériaux dont sont faits nombre de flûtes et de hautbois du
XVIIIème. Son commerce est interdit depuis 1989, pour protéger les éléphants du braconnage.
Seul l’ivoire de phacochère est exploitable, principalement pour les manches de couteaux.

350 Flûte à bec alto en fa en ivoire et petit point incrusté en ébène attribuée à DUPUIS. L. vers
1700. Système d'accord à vis. 52cm (diapason environ La 400) Vente Vichy juin 2008
Le cristal

Claude Laurent fabriquera des flûtes en cristal à Paris de 1805 à 1844, voir Larigot 61, Montserrat
Gascon, pp 34/48

Flûte de Claude Laurent ayant appartenu à Napoléon III, collection F Camboulive

Le Bambou

Shakuhachi japonais

Le roseau

Flûte de L’inde,

Ney turc ou iranien.


Et les matériaux modernes :

Bakélite

Flûte Boosey&co N°12993, Pratten’s perfected coll. PAD

Papier bakélisé

Flûte Renaissance PAD. Ce matériau est un isolant électrique utilisé en industrie. Il est constitué de
feuilles de papier enroulé autour d’un maitre-cylindre, puis imprégné de bakélite pour être résistant
à l’humidité,

Plastique

Flûte à bec japonaise

Plexiglas

Clarinette de Oehler coll B Kampmann n°403

Un autre article pourra mentionner aussi les métaux (maillechort, argent, cuivre, laiton, or et or rose)
et les terres cuites diverses, faïences, matériau des ocarinas et de beaucoup d’instruments ethniques

Bibliographie :
Bergeron Manuel du tourneur Paris, 1792 et 1796. Pp 9 à 21
A R. S. ROCKSTRO, Treatise on the Construction, History and Practice of the Flute, 1890,
rééd. Musica rara, Londres, 1967

Sur l'origine des Ebènes commerciaux de l'Antiquité, du XVIIe-XVIIIe siècle et de l'époque


contemporaine Aug. Chevalier
Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, Année 1934 bulletin 159 pp.
948-965

Woods used for woodwind since the 16th century 2: A DESCRIPTIVE DICTIONARY OF THE
PRINCIPAL WOODS MENTIONED , MICHEAL G ZADRO Early Music, Volume 3, Issue 3, July
1975, Pages 249–251,

M. Castellengo La flute traversière à une clef, GAM97, 1978 pp 37-39

BIO :
Né à Brest en 1956, Philippe Allain-Dupré découvre la flûte à bec en 1964, fabrique en 1966
une flûte à bec à partir d’un sifflet de plastique scotché à un tuyau de plomb. En 1969 il
apprend la flûte Boehm au CMA 15. Dès 1971 il commence à donner des concerts de
musique médiévale et Renaissance. En 1974 il découvre la flûte traversière baroque grâce
aux concerts de Frans Brüggen et achète une copie à Claude Monin. Parallèlement à des
études d’ingénieur agro et de botanique tropicale, il apprend l’art du tournage et dès 1978 il
fabrique des instruments à capsules de la Renaissance, Schryaris ou Rauschpfeiff à
l’instigation de son frère Yves qui fabrique aussi des copies de basson baroque. En 1982 il
commence la fabrication de ses flûtes à une clef et étudie l’instrument auprès de Barthold
Kuijken au conservatoire royal de Bruxelles, études couronnées par un Hoog diploma en
1987 qu’il obtient en jouant deux flûtes en ébène de sa propre facture. Carrière et
discographie sur Biographie de Philippe ALLAIN-DUPRÉ (allain-dupre.fr)
PAD et ses flûtes
Trois chefs d’œuvre de PAD :

Flûte à bec copie de Dupuis, original coll Frans Brüggen réalisée en 1998
Flûte en ivoire et argent copie de Tortochot réalisée en 1987, original Coll Philippe Suzanne
Copie Rippert (original Musée Engadin à St Moritz, Suisse) avec les viroles en ivoire de
phacochère guilloché réalisées par J.C Charpignon en 2019

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