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DOSSIER SPÉCIAL

La Musique Traditionnelle Africaine


La musique des groupes ethniques (peuples) de l’Afrique noire
présente de nombreux caractères :
Les instruments sont très variés et sont tous de fabrication
artisanale. Très peu utilisent des corps sonores en métal
le
Il n’existe pas de théorie de la musique. Il n’y a pas de partition. Par Isabel
L’apprentissage se fait par transmission « orale »
La musique africaine est directement liée au langage parlé. Elle permet de
conter (une histoire), de raconter des faits mais aussi de correspondre avec
l’au-delà
Cette musique est exécutée en lien avec la nature, c’est l’expression même de
la vie sociale et quotidienne.

« Le djembé est originaire d’Afrique de l’ouest, plus particulièrement du pays


Mandingue. On le retrouve au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali, et
au Sénégal. Dans ces régions, le djembé anime nombre de fêtes populaires telles que
mariages, baptêmes, etc. Il est également utilisé par les troupes et ballets africains.
Aujourd’hui, la pratique du djembé s’étend au monde entier. Ce tambour en forme de
gobelet est apparu chez les Malinkés il y aurait environ 700 ans. La forme évasée de la
caisse fait penser à un mortier utilisé encore aujourd’hui pour piler la nourriture. La
forme de la caisse et du pied, plus ou moins évasée varie en fonction de la région de
production, ainsi que de la bille de bois dans laquelle il est taillé.

« La kora est constituée d’une grosse demi-calebasse de 40 à 60 cm de diamètre, évidée


et percée d’un trou de 10 cm de diamètre et décorée plus ou moins richement. Elle est
recouverte d’une peau de vache, de bœuf, de cerf ou de daim, parcheminée tendue mouillée,
qui sert de table d’harmonie et dont dépend l’ampleur du son. Le manche long d’environ 1
m 20 à 1 m 40 assure la liaison entre les principaux éléments vibrants de la kora (cordes et
calebasse) et est fait traditionnellement d’une longue pièce de bois de vène appelée guénou
ou guéni (palissandre du Sénégal). Les cordes de la kora (à l’origine en fibres d’écorces de
baobabs) reposent sur un grand chevalet en bois, maintenu sur la peau par la seule pression
des cordes dont le nombre est généralement de 21.

« Le balafon est un instrument de percussion Africain composé de lattes de


bois, sur lesquelles on tape avec des mailloches munies d’une boule à l’extrémité
et faites de caoutchouc ou de résine. Ses cousins proches sont le xylophone et le
marimba.

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La Musique Traditionnelle Africaine

« Le n’goni est un instrument mélodique traditionnel de l’Afrique de l’Ouest. On


le trouve au Mali, au Niger, au Burkina Faso, au Sénégal… Il est composé d’une grosse
calebasse évidée, de forme sphérique ou allongée, qui va servir de caisse de résonance,
recouverte d’une peau de chèvre. Cette calebasse est traversée par un manche en
bois à l’extrémité duquel seront fixées les cordes en nylon. Ces dernières, seront
tendues grâce à un système de tension fait d’un tressage de corde ou de peau (selon
la méthode d’accordage traditionnelle) ou grâce à des mécaniques modernes (clefs
en métal type guitare). Un chevalet repose sur la peau. Cette alchimie donne le son
si particulier du N’Goni.

« La sanza désigne une famille d’instruments idiophones à pincements répandue dans pratiquement
toute l’Afrique. Le principe est la mise en vibration de lamelles métalliques ou de bambous, fixées sur une
planchette de bois avec ou sans résonateur. Les lamelles sont fixées de manière à ce
qu’on puisse les faire vibrer avec le bout des doigts (les pouces). Baguées, on peut
faire coulisser les lamelles pour les accorder. On ajoute parfois des bruiteurs à cet
instrument, comme des coquillages, des capsules de bouteilles, des anneaux de fer
blanc. On distingue selon les dispositifs et les lieux la kalimba (Ouganda), le budongo,
le kondi (Sierra Leone), la mbira, le mangambeu (Cameroun), la marímbula.

Appelé tamani ou n’tama, mais également tama ou talking drum, « Le tambour


aisselle est un instrument d’origine mandingue dont la fonction peut être aussi
bien mélodique que rythmique. En forme de sablier, le fût est évidé et recouvert aux
deux extrémités d’une peau de chèvre ou de varan selon la région où il est pratiqué.
Les deux cerclages qui maintiennent les peaux sont reliés par une cordelette. Placé
sous l’aisselle, le batteur bénéficie d’une large gamme de sons en modifiant à sa guise
la pression qu’il exerce sur le cordage avec son bras. La peau est frappée à l’aide d’une
baguette coudée et de la main libre.

Il existe également des flûtes spécifiques, « “La flûte peule” jouée par les peuls,
et « “La flûte mandingue” jouée par les Malinkés. La différence se
fait principalement au niveau du répertoire musical mais également
dans les techniques de jeu et de solo, ainsi que dans la gamme utilisée
et les instruments qui l’accompagnent. L’instrument est sensiblement
le même : la flûte peule est généralement plus longue, avec de plus gros trous et plus
espacés, la décoration est différente : les Malinkés la recouvrent le plus souvent de cuir et de
cauris, tandis que les peuls la laissent sans décoration, la recouvre de tissu ou de scotch. La flûte guinéenne, qu’elle
soit malinké ou peule, se caractérise par une technique de jeu spécifique : on joue parfois avec la gorge. Lorsqu’on
souffle une note les cordes vocales vibrent afin d’obtenir la même note. Le son cumulé de la flûte et de la gorge donne
un effet spectaculaire. Cette technique permet aux flûtistes de véritablement parler dans leur flûte : les Malinkés
peuvent parler en utilisant les mêmes intonations que les louanges des griots. Parfois des mots s’échappent sans
que la note soit soufflée. On peut alors clairement comprendre la signification.
Sources : Internet

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HISTOIRE DE FLÛTES
Nous avons vu dans le dossier «Musique Africaine Traditionnelle»
qu’il existe plusieurs types de flûtes, bien
différentes de la flûte traversière en métal
(flûte Boehm) que nous jouons. Afin de
mieux te présenter la flûte peule, nous

Photos : Elke Gangl


le sommes allés à la rencontre de Samuel Larès,
Par Isabel
qui nous a expliqué le processus de fabrication
de cet instrument africain… Tu vas voir, c’est passionnant !

Direction l’Afrique car avant toute chose, il faut d’abord trouver le bois
nécessaire pour confectionner cette flûte ! Le bois est choisi en fonction de
sa conicité, de son diamètre puis de sa longueur qui définira la tonalité de
la flûte.

Les bois sont coupés en Guinée, au fin fond de la forêt. Ce sont des
cultivateurs qui vont les couper, dans des conditions difficiles. En effet, le
bois est recouvert d’épines très fines et l’on peut se blesser très facilement.
Il faut donc faire très attention ! Il faut ensuite nettoyer le bois, le couper à la
bonne dimension, puis le poncer avant de l’huiler et le vernir.

Pour confectionner la tête de l’embouchure, il faut boucher l’extrémité du


bois qui a le plus gros diamètre, avec une calebasse . C’est un réglage qui
se fait au feeling ! On la positionne, on ajoute de la cire puis on vérifie que
l’accord soit équilibré. Puis on enlève la cire et déplace la calebasse jusqu’à
l’obtention du résultat désiré.

Ensuite, on perce le bois pour faire les 3 trous. D’ailleurs les Peuls ont une
astuce ! Ils mesurent la longueur de leur flûte, avec leur bras. Ils placent le
premier trou à une distance de 3 doigts, puis à 3 doigts le deuxième trou, et
à 3 doigts encore le troisième trou. C’est amusant non ?

Pour finir, on accorde la flûte… avant de la décorer ! Pour maintenir le bois,


on peut entourer la flûte d’une bande en plastique, de cuir, d’anneaux de
cire ou de fil coloré… puis on ajoute des petits coquillages blancs, appelés «
cauris »… et voilà, le tour est joué !

https://notedafrique.wordpress.com/note-dafrique/
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La calebasse (Lagenaria siceraria) est une plante de la famille des Cucurbitacées, famille qui comprend aussi les courges, le concombre,
le melon, la pastèque, etc. Originaire d’Afrique, elle est cultivée comme plante potagère pour son fruit qui est utilisé sec pour fabriquer
principalement des récipients, mais aussi d’autres objets et notamment des instruments de musique. Le fruit de forme sphérique avec un col
allongé peut atteindre des dimensions imposantes de l’ordre du mètre (http://www.yelen-baara.com/pages/calebasses.php)
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