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LE MATÉRIAU BOIS

<= Notes sur les pratiques techniques

Comportement mécanique: le matériau bois est hétérogène et anisotrope. Sa résistance mécanique varie selon:

 La direction des efforts (axiaux, radiaux, tangentiels)


 L’espèce
 La masse volumique

Noyer Meubles de qualité


Acajou Placage
Chêne Dur, craignant l’humidité
d’Amérique
Chêne Dur, résistant à l’humidité et à l’usure
Hêtre Peu facile à travailler, supportant bien le cintrage
Sapin Facile à travailler
Peuplier Assez difficile à travailler
Châtaigner Résiste bien à l’humidité
Makoré Insensible aux attaque des termites
Iroko Insensible aux attaques des termites
Acajou Dur, ne craignant pas les insectes
d’Amérique
Doussié Dur, ne craignant pas les insectes  L’état de saturation de la cellulose

Séquoia Résistance exceptionnelle à l’humidité, utilisé pour la menuiserie En direction axiale le bois est:
extérieure
 Fibreux
 Résistant
 Tenace
 Rigide
 Dur

En direction transversale le bois est:

 Plastique
 Déformable
 Résistance faible

Espèces:

Le matériau bois est constitué de:

 Vaisseaux véhiculant la sève vers les organes aériens (feuilles, fleurs, fruits)
 Parenchyme: matière +/- dure réunissant les vaisseaux

Classification des bois en fonction de:

 Origine: indigène ou exotique


 Nature: feuillus ou conifères
 Dureté: tendre, demi dur, dur

Résineux:

 Sapin
 Epicéa
 Pin sylvestre
 Pin maritime
 Douglas (pin d’Oregon)
 Pitchpin
 Pin laricio (Pin de corse)
 mélèze

Feuillus durs:


chêne
 châtaigner
 hêtre
 orme
 limbo
 niangon
 iroko
 acajou

Feuillus tendres:

 peupliers
 tilleuls
 okoumé

défauts: Ils sont multiples et peuvent être dus:

 tronc tordu par le vent (planches non dans le sens du fil)


 tronc abîme par un choc (outils, balles, etc.)
 pourriture à l’endroit d’une branche cassée
 nœuds, qui correspondent à l’attache des branches; la présence d’un nœud rend difficile le travail d’une pièces, car on travaille
alors en contre fil
Opérations de préparation:

 séchage: le bois doit être parfaitement sec pour pouvoir être travaillé (d’abord en forêt, puis aux abords de la menuiserie en
plein air, éventuellement en étuve) ; un bois mal séché travaille, donnant des déformations ou gauchissement parasites.
 Elimination des parties externes, qui correspondent au bois en train de se faire : écorce, liber, cambium

Maladies du bois:

 maladies
 champignons microscopiques (favorisés par l’humidité)
 insectes (termites, vers); la présence de ceux ci est souvent révélé par des traces de poudres en surfaces
o vrillettes (insectes coléoptères) ; c’est la larve qui creuse de petits trous dans le bois tendre ; attaque bénigne
o capricornes (insectes coléoptères, improprement appelés vers) ; ils percent des trous assez grand (5mm) ; attaque grave,
mais lente
o termites (insectes archiptères) ; attaque grave et rapide ; ils n’apparaissent jamais en surface des planches, et pénètrent
toujours par les extrémités

lutte possible contre cela: on distingue les traitements préventifs et curatifs dont on badigeonne la pièce en bois

 produits fongicides: contre les champignons


 produits insecticides: contre les insectes
 produits hydrofuge: contre l’humidité

certains produits cumule ces trois fonctions

Préparation avant utilisation:


 dégauchir: avec une dégauchisseuse on aplanit les morceaux
 ponçer

Bois débités:

Les différents bois débités ont leurs appellations: bastaings, chevron, carrelets, planches, etc.
Panneaux Particules de bois (copeaux, etc.) liées par une colle organique ou minérale
de particules
ou Son prix est modique, mais il tient mal les vis et les clous, et supporte assez mal l’humidité pour les panneaux
aggloméré ordinaires. Il n’est pas très esthétique
Assemblage de feuilles, blocs ou lamelles de bois, permettant d’obtenir des panneaux
contreplaqué
Il tient beaucoup mieux les clous que l’aggloméré.
1 Nombre impair de couches de bois entre collées ;
contreplaqué
multiplis sa solidité est due au croisement du fil des feuilles de bois
Blocs de bois tendre de dimensions variées pris entre deux feuilles de placage contrecollées en bois dur
2
Le latté est plus lourd que le multipliés, mais il offre une meilleure résistance en flexion et tient très bien à
contreplaqué
l’humidité.
latté
Il est facile à scier, raboter, percer, et il tient bien les vis et les clous
3 lamellé
Planches de bois triées, mises en formes et collées ensembles ; essentiellement utilisé en charpente bois
collé
Lamifié Panneaux constitués de placages de résineux déroulés et collés entre eux, toutes les fibres étant dans la longueur
(lamibois) du panneau
Produits constitués de plusieurs couches de papiers et cartons (dérivés du bois) collés entre eux, et constituants un
panneaux propre ou un placage pour d’autres panneaux.
Stratifié
Bonne stabilité dimensionnelles et bonne résistance à l’humidité et à la chaleur ; ils résistent aux chocs et aux
rayures
Panneaux Matériau en plaque fabriqué avec des fibres lignocellulosiques, résultant d’une opération de feutrage, avec ou sans
de fibres liants.

Les dérivés du bois:

Finition:

 placage de chants: pour donner l'aspect de bois noble à un panneau


o bandes thermocollantes (collées grâce à un fer à repasser) (colle thermofusible)
o bandes à coller (colle néoprène)
o profils en matières plastique (clipsage)
o alèse: baguette de bois clouée ou collée sur le panneau

Résistance mécanique: cf. réglement CB71

contraintes admissibles forfaitaires:

 contraintes de bases: contraintes admissibles sur les bois sans défauts qui présenteraient toutes les qualités requises par les
normes d’essais pour les éprouvettes
 contraintes admissibles: déduites des contraintes de bases par l’application de coefficients de réductions tenant compte des
défauts des bois naturels
Le règlement considère trois catégories de bois I, II, et III, la catégorie I étant la meilleure. Il donne les contraintes admissibles
forfaitaires pour les différents cas de charges, ces valeurs étant valables pour un bois à 15% d’humidité. On majore ces valeurs pour
un bois plus sec et on les minore pour un bois plus humide.
LES CHARPENTES BOIS TRADITIONNELLES
<= Notes sur les pratiques techniques

Fermes: elles transmettent les charges aux porteurs verticaux. Leurs écartements varient entre 4 et 5m.

1. arbalétrier
2. poinçon
3. lien de faîtage
4. entrait
5. contrefiche

Parfois les fermes n’existent pas, les fermes reposant directement sur les refends transversaux. Les fermes sont classées en
fonction de:

 leurs portées, très variable, et donc leur nombre de pannes


 de leur mode de triangulation

Pannes et chevrons: les pannes sont perpendiculaires aux chevrons, elles reposent directement sur les fermes:

 Equarrissage 8x22 à 10x25


 Entraxe : 2 à 3m
 Flèche<=Portée/300

Les pannes faîtières et sablières sont entaillées à leur parties supérieures pour la mise en place des chevrons. Les chevrons sont
dans le sens de la pente, ils supportent directement la couverture

 Équarrissage 6x8 à 8x10cm


 Entraxe 35 à 50cm
 Flèche<=Portée/200
Contreventements:

 Dans le cas de fermes prenant appui sur des murs porteurs, la rigidité longitudinale est obtenue à l’aide de contrefiches
assemblées par tenon, mortaise, embrèvement et liant les poinçons aux pannes
 Lorsque les fermes s’appuient sur des poteaux ce dispositif peut être reconduit entre poteaux et pannes sablières.
 En cas d’efforts importants on peut concevoir, dans le plan des poinçons, des contreventements en croix de saint André avec
une traverse basse qui moise les pieds des poinçons et des deux diagonales
En général on s’efforce de garder les équarrissages commerciaux pour éviter les plus-values; les entraxes des éléments sont fonction
du système porté (charges) et du système porteur sous-jacent (portées).

Eléments de calcul des fermes: par nature une ferme doit résister aux efforts verticaux et obliques s’exerçant dans son plan moyen.
Les efforts dans le sens longitudinal du bâtiment sont repris par des contreventements.

triangulation: ensemble des éléments devant reprendre les efforts amenés par les pannes. les éléments sont disposés pour
travailler essentiellement en compression ou traction axiale en évitant toute flexion en cours de pièce. Les caractéristiques
mécaniques des matériaux sont ainsi mieux exploitées. A noter que les fermes en bois ne sont pas de vrais systèmes triangulés au
sens rigoureux de ce terme.
Arc-boutement:

 2 arbalétriers comprimés, assemblés en tête sur un poinçon, descendent les charges suivant leur axe
 ces charges sont reprises en pied par un entrait tendu évitant les poussées au vide sur les porteurs verticaux
 le poinçon tendu facilite l’assemblage des arbalétriers et soulage l’entrait en milieu de portée (Poids propre+plancher de comble
éventuellement habitable qui lui est suspendu)

Flèches maximales des charpentes bois:

Parties d’ouvrages en consoles n’ayant pas à supporter L/150


couramment une circulation (auvents)
Pièces supportant directement des éléments de couvertures L/200
(chevrons, liteaux)
Pièces supportant directement des matériaux verriers, pannes L/300

Dimensionnement des poutres:

La largeur de la poutre supposée rectangulaire doit être au moins égale au tiers de la hauteur totale: b>H/3

Prédimensionnement (avant-projet): l/24<H<l/12; Ht étant la hauteur de la poutre et l sa longueur

Croupe: pan de toiture sensiblement perpendiculaire aux deux pans courants


La dernière ferme de long-pan est normalement triangulé. On a deux demi fermes d’arêtiers dans les angles et éventuellement une
demi-ferme de croupe en milieu de pignon. Ces demi-fermes sont triangulées dans le même système que la ferme de long-pan.

Assemblages:

Les arbalétriers de croupe et d’arêtiers s’assemblent en tête sur le poinçon de la dernière ferme de long-pan :

 au même niveau que les arbalétriers de long-pan => on doit renforcer la section du poinçon de long pan
 au dessus des arbalétriers de long-pan et de croupe, dans la chambrée de pannes

en pied sur:

 le demi-entrait ou
 le blochet repris en extrémité au vide par une diagonale scellée dans les deux derniers rangs de la maçonnerie de l’angle de
mur (absence de demi-entrait) ou
 le sabot boulonné ou broché sur le plancher en béton armé du comble aménagé (absence de demi-entrait)

le demi entrait de croupe ou d’arêtier s’assemble toujours sur le poinçon de long-pan


Noue: angle rentrant à l’intersection de deux pans de couvertures de directions différentes.

 Arêtier : angle sortant, ligne de partage des eaux en couverture


 Noue : angle rentrant, ligne de convergence des eaux en couvertures
Dans le cas d’un retour avec faîtages au même niveau, on dispose une ferme spéciale dont la portée est la diagonale de l’angle en
plan du bâtiment.

Dans le cas d’un avant corps à faîtage inférieur à celui de la partie courante, le faîtage inférieur se cale sur la panne intermédiaire
correspondante du pan principal, les autres pannes intermédiaires de l’avant corps sont reprises par une ferme simplifiée (nolet ou
noulet) couchée sur le pan principal.
Lucarnes: surélévation locale du comble aménagé destiné à installer une fenêtre assurant l’éclairage naturel et une éventuelle
ventilation.

Etablissement:

 Entre la panne sablière et la 1ère panne intermédiaire : fenêtre sensiblement dans le prolongement de la façade
 Entre deux pannes intermédiaires : fenêtre en recul par rapport à la façade.

Trémie de lucarne:

 Latéralement deux chevrons renforcés qui supportent:

 Le voligeage de la partie courante


 Maçonneries des jouées latérales de la lucarne

 Horizontalement:
o En partie basse sur une panne
o En partie haute soit par une panne, soit par un chevêtre destiné à reprendre les abouts des chevrons interrompus par la
lucarne

Types:

 Lucarnes rampantes et en chien assis: de petites dimensions, elles ménagent un jour supplémentaire limité
 Lucarnes à chevalet: à couverture à deux pans
 Lucarnes à la capucine: à deux pans et croupe
 Lucarnes à fronton: la face avant est en maçonnerie
o A la flamande: deux pans
o Bombée: comble arrondi
 Lucarnes rentrantes: pour les combles à la mansarde

Combles aménageables: on doit aménager la charpente afin de libérer le volume intérieur


Exemple de solutions traditionnelles (mais lourdes):

planchers:

 Bois: le plancher s’appuie sur les entraits renforcés des fermes (ect. 4 à 4.5m pour les solives) ; si on prend appui sur les murs
de façade on a recours à une travure composée
 Béton armé: un sabot transversal sert à fixer les jambettes basses et le pied de l’arbalétrier ; ainsi le plancher est susceptible
de reprendre les poussées au vide

LES CHARPENTES BOIS LAMELLÉE COLLÉE


<= Notes sur les pratiques techniques

Le bois lamellé collé: pièces massives reconstituée à partir de lamelles de bois disposées de telle sorte que leur fils soient
parallèles, de dimensions réduites par rapport à celles de la pièce, et assemblées par collage. Les éléments lamellés collés sont
assimilés, du point de vue technologique, à des bois de même catégorie que ceux ayant servi à leur fabrication

Attention : il doit y avoir compatibilité entre l’essence du bois et celle de la colle.


Constitution:

 largeur lamelle <= 25cm


 épaisseur lamelle <= 5cm
 aire lamelle <= 70cm²
 rayon de courbure:
o résineux, bois tendre: >=160 ep. lamelles élémentaires
o feuillus, bois durs: >=200 ep. lamelles élémentaires

les lamelles de bois sont purgées de leur principaux défauts (e.g. les nœuds non adhérents sont remplacés par des bouchons collés)

contraintes admissibles : directement déduites de celles des bois massifs ayant servi à leur fabrication, les contraintes de bases étant
celles des bois massifs majorés d’au plus 10%.

 plusieurs essences: on prend celle de la zone sollicitée qui représente la plus faible valeur
 plusieurs catégories: idem.

Colles synthétiques:

 caséine
 résorcine
 urée-formol

caractéristiques:

 longueur: théoriquement illimité


 hauteur: peut atteindre 2 à 2.5m ; elle est limitée par la capacité de la raboteuse deux faces finales
 section: très variables
 fibre neutre: peut être courbe
 assemblages: en général à l’aide de pièces métalliques boulonnées
 léger (450kg/m^3)
 caractéristiques mécaniques suivies
 inoxydables, donnant d’excellent résultats en atmosphère agressive (industrie chimique)
 plus stable que le bois traditionnel aux variations dimensionnelles (hygrométrie)
 souvent pas de nécessité de joints de dilatation
 produit entièrement préfabriqué, sortant d’usine fini, traité et vernis
 excellente stabilité au feu (combustion lente, risques d’effondrement brutal pratiquement nuls)
 matériau esthétique, chaud psychologiquement
 le bois lamellé collé absorbe ou rejette l’humidité selon l’état atmosphérique, mais sans que sa nature ou ses propriétés soient
altérées.

emploi: son domaine de prédilection est la grande portée

portées courantes:

 poutres droites sous tendues de 30m


 poutres droites ou courbes de section variables de 35m
 poutres triangulées en Bow-string de 60 à 80m
 arcs de sections constantes ou variables, souvent à trois articulations, de 50 à 100m ou plus
entraxes: de 5 à 10m

contreventement: en croix de Saint-André ou par des câbles avec des tendeurs, facilitant le réglage de la structure

Assemblages courants: les charpentes lamellées collées font largement appel à des pièces de raccords en aciers galvanisés.
LES ASSEMBLAGES EN BOIS
<= Notes sur les pratiques techniques

Les clous et vis ne donnent qu’une faible résistance. Ils ne servent le plus souvent qu’à renforcer un assemblage.

La charpente traditionnelle utilise trois type d’assemblages:


 Tenon et mortaise: pour tous les assemblages qui transmettent des efforts de compression; ils sont consolidés par des
chevilles; faciles à réaliser
 Embrèvement: souvent associé au tenon pour augmenter les surfaces en contact
 Moisement: pour les assemblages devant subir de la traction

Ces assemblages n’admettent guère les inversions accidentelles d’efforts

Assemblage Arbalétrier-entrait par tenon et mortaise et


embrèvement
Assemblage Arbalétrier-entrait par embrèvement

Assemblage Arbalétrier-entrait par moisement


Assemblage poinçon-arbalétrier par tenon mortaise et embrèvement

Assemblage entrait-poinçon
Assemblage entrait-poinçon par moisement

Assemblage de pannes à mi-bois avec deux fers plats de fixation et


boulonnage
Assemblages traditionnels Arbalétrier poinçon entrait

Assemblages des batis:


Assemblages d'élargissement:

Assemblages d'angles:

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