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Le bois de construction

Introduction:
Le bois est un matériau de construction ancestral, qui compose la structure de bâtiments historiques.
Horyu-Ji, la plus ancienne pagode en bois a été construite au VIIe siècle à Nara, au Japon. Dans le
domaine de la construction, l’utilisation du bois, matériau entièrement renouvelable, apporte des
réponses environnementales concrètes, notamment en matière de lutte contre l’effet de serre. À
cette dimension s’ajoutent les qualités esthétiques, techniques, économiques, mais aussi
symboliques, d’un matériau qui est l’une des bases des cultures de la construction et de la création
d’espaces. Grâce aux constantes évolutions des techniques et des savoir-faire qui lui sont liés, le
bois accompagne aujourd’hui la créativité contemporaine. Il retrouve une place majeure dans l’art
de bâtir et dans les paysages urbains et ruraux. Le bois, matériau de toujours : L’architecture et les
acteurs de la construction retrouvent aujourd’hui avec le bois un matériau tout à la fois traditionnel,
résolument contemporain et pleinement futuriste.

Définition:
Le bois est un matériau de construction naturel, fibreux (les fibres serrés et denses bois dur ,lâches
chez les bois tendre, les fibres assurent la rigidité et la résistance du bois ) , est un matériau issu de
l’activité biologique de l’arbre. La coupe transversale d’un tronc d’arbre fait apparaître cinq parties
différentes :
-L’écorce, composée de cellules mortes ;
-Le liber, dont la majorité des cellules qui le compose est également morte ;
-Le cambium, qui constitue la partie du tronc dans laquelle se produit la croissance radiale ;
-L’aubier, composé de cellules vivantes en voie de « duraminisation ». Les cellules de l’aubier
transportent la sève brute des racines aux feuilles ;
-Le duramen (ou bois parfait), composé de cellules mortes qui ont terminé leur évolution.

Figure 1: Coupe d’un tronc d’arbre

Il existe sur la terre près de 3000 espèces de végétaux ligneux donnant du bois , identifiables par
leur composition chimique et la structure de leur tissu . Ces espèces sont réparties en trois classes:

- Les résineux: en raison de la résine qu'ils secrètent, une substance visqueuse utilisée dans la
fabrication de nombreux produits. Les résineux sont appelés aussi conifères car leurs fruits sont
généralement en forme de cônes. Ils sont reconnaissables par leurs feuilles fines, pointues et
résistantes, les aiguilles, qu’ils ne perdent d’ailleurs pas en automne (feuillage persistant). Les
résineux sont en général plus tendres et plus légers que les feuillus. Ils poussent plus vite et sont de
ce fait moins chers. Les plus connus sont le sapin, l’épicéa, cyprès, le douglas, le pin, le mélèze, le
cèdre.

- Les feuillus: les arbres sont à feuilles larges au feuillage caduc (les feuilles qui jaunissent en
automne puis tombe) ou persistant, poussent dans les régions tempérées. En Méditerranée, le chêne
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vert ne perd pas ses feuilles en hiver. Les arbres feuillus sont dotés d’un bois dur, stable et plus
dense que les résineux. Ils sont donc très résistants. Parmi les feuillus les plus connus, on peut citer
le chêne, le frêne, le hêtre, l’acajou, le bouleau, l’érable, le peuplier, le châtaignier, etc.

Figure 2: Les conifères


Le bois exotique: également appelé bois tropical, est un bois dur. Il est produit en Afrique, en
Amérique du Sud ou encore en Asie. Les essences tropicales qui sont particulièrement denses et
dures, ont une grande durabilité. Parmi les bois exotiques les plus connus, on peut citer le cumaru,
l’ipé, le muiracatiara, le padouk, le teck, le merbau, le pyinkado, le tamarindo…

La composition chimique du bois:


La structure tubulaire du bois constituée de très fines fibres de cellulose, reliées par la lignine. À
ces constituants principaux viennent s’ajouter des substances mineures, extractibles de nature
organique et cendres.

Les caractéristiques du matériau bois:


Le matériau bois présente de fait une très grande variabilité dans ses propriétés. Cette variabilité,
résulte de l’histoire de la pièce de bois de structure, elle dépend de la génétique, de la sylviculture,
du milieu (climat, sol, altitude...), elle est le résultat des facteurs structuraux liés à l’anatomie du
bois (aubier, duramen, bois initial, bois final...), elle dépend enfin de l’histoire des traitements
éventuels appliqués au matériau (séchage, reprise d’humidité...) et de son caractère
hygroscopique, anisotrope et hétérogène.
Le bois est un matériau anisotrope. Du fait de sa constitution fibreuse, ses propriétés mécaniques
varient en fonction de la direction d’application de l’effort. Trois directions d’observation
principales sont définies : longitudinale, radiale et tangentielle (Figure 3). Les propriétés
importantes à prendre en compte dans l’utilisation du bois sont:

Figure 3: Trois directions longitudinale, radiale et tangentielle


La masse volumique et densité:
le bois est un matériau de construction léger, sa masse volumique est très liée au propriétés
mécaniques et technologiques. La masse volumique du bois est voisine de 1530 Kg/m3, La masse
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volumique du bois varie fortement en fonction de différents paramètres tels que la teneur en eau, la
localisation dans l’arbre, l’essence de bois ou les conditions de croissance de l’arbre. La masse
volumique d’un bois sera toujours précisée par sa teneur en eau.

Tableau 1: Masse volumique moyenne du bois (pour une teneur en eau 12%)
Matériau Masse volumique en Kg/m3
Epicéa (résineux) 400 à 500
Chêne 650 à 800

La teneur en eau du bois:


Le bois retient une certaine quantité d’eau en fonction du degré d’hygrométrie de l’air dans lequel il
se trouve. La quantité d’eau présente dans l’arbre varie également avec l’essence, la zone
considérée (aubier ou duramen), la zone de bois initial ou de bois final dans le cerne. En fonction de
la température et surtout de l’humidité de l’air ambiant, le bois se stabilise à une humidité
d’équilibre, dite équilibre hygroscopique, qui est indépendante de l’essence.
Les valeurs des caractéristiques sont données pour le bois à un taux d’humidité de 12 %.

Retrait et gonflement:
Le retrait et le gonflement sont directement proportionnels à la diminution ou à l’augmentation
teneur en eau du bois. L’amplitude des variations dimensionnelles observées dépend :
-De la direction d’anisotropie (L, T ou R) ;
-De l’essence ;

Propriétés thermique du bois:


Le bois est tout à la fois un matériau combustible, mauvais conducteur thermique, à faible dilatation
thermique et au comportement mécanique hautement sécurisant en cas d’incendie dans les
constructions. Le bois présente la particularité de voir ses propriétés mécaniques augmenter et de ne
pas tendre vers un comportement fragile aux très basses températures.

Coefficient de dilatation thermique:


La dilatation thermique du bois est faible, cette faible dilatation thermique est très utile par exemple
en cas d’incendie, les points d’appuis restant efficients.

Conductivité thermique:
La conductivité thermique du bois dépend directement de sa densité, du taux d’humidité et de la
direction considérée, soit parallèlement aux fibres (direction L), soit perpendiculairement à celles-ci
(directions R et T). Les valeurs de conductivité thermique du bois et de ses dérivés sont largement
inférieures à celles de la plupart des matériaux de construction utilisés en structure.

Tableau 2: Conductivité thermique du bois (pour une teneur en eau 12%)


Matériau Conductivité thermique en W/m°C
Epicéa direction L 0,2
Epicéa direction R et T 0,13
Chêne direction L 0,3
Chêne direction R et T 0,2

Comportement au feu-Carbonisation du bois :


Le matériau bois présente un certain nombre d’avantages en situation d’incendie. Il ne se déforme
pas et brûle lentement laissant le temps nécessaire à la sécurité des personnes, C’est grâce à la
couche périphérique carbonisée, qui brûle moins bien et qui ralentit la vitesse de pénétration du feu.
Ses propriétés thermiques sous-entendent un comportement compétitif vis-à-vis d’une exposition au
feu, en comparaison aux autres matériaux de construction.

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Comportement mécanique du bois:
Les propriétés mécanique du bois, varient en fonction des essences, des conditions de croissance, du
taux d’humidité, de la présence plus ou moins marquée de singularités et des variations
anatomiques (nœuds, fentes, rectitude du fil, largeur des cernes d’accroissement ), de la direction
dans laquelle le matériau est sollicité et le type de sollicitation:
Le bois est très résistant dans le sens axial et peu dans le sens transversal,
un comportement fragile en traction longitudinale ou transversale,
un comportement « élasto‐plastique » en compression.
En cisaillement pur le comportement est fragile.

Tableau 3: Résistance à la rupture moyenne (pour une teneur en eau 12%)


Matériau Compression en MPa Traction en MPa
Epicéa direction L 35 à 45 90 à 100
Epicéa direction T 6à8 1,2
Chêne direction L 40 à 60 100 à 120
Chêne direction T 12 à 15 3

Classification du matériau bois selon la résistance:


Les bois de structure sont répartis en classes de résistance désignées chacune par une lettre :
-C pour les résineux;
-D pour les feuillus ;
-GL pour le bois lamellé collé.
Le nombre suivant la ou les lettres indique la valeur caractéristique de résistance caractéristique en
flexion longitudinale en MPa (ou en N/mm2).
Exemple : un bois classé C22 correspond à une pièce de structure résineux ayant une résistance
caractéristique en flexion de 22 MPa.

Tableau 4: Caractéristiques mécaniques pour le calcul de structures en bois (pour une teneur
en eau 12%)
Caractéristique Classe de résistance
C14 C18 C24 C30 C40
Flexion 14 18 24 30 40
Traction (L) 8 11 14 18 24
Traction (R ou T) 0,4 0,5 0,5 0,6 0,6
Compression (L) 16 18 21 23 26
Compression (R ou T) 2 2,2 2,5 2,7 2,9

La construction en bois:

Figure 4: Lamellé-collé Figure 5: la laine de bois

Le bois de construction se trouve sous forme de : bois massif, Bois lamellés-collés, Panneaux
contreplaqués, Les panneaux de particules,... etc.

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Lamellé-collé : est formée de lamelles de bois assemblées par collage. Cette technique permet de
fabriquer des éléments porteurs légers, très longs et extrêmement résistants, indéformables.

Les techniques de construction en bois:


Les principales techniques de construction en bois sont : le bois empilé, l’ossature bois, le poteau-
poutre et le bois massif. La mise en œuvre de ces systèmes est très différente. Chaque technique a
ses avantages mais aussi ses inconvénients. L’ossature bois et le système poteau-poutre présentent
de nombreux atouts en matière d’adaptabilité et favorisent une bonne insertion dans le site. Si la
structure porteuse est toujours réalisée en bois, ce matériau n’est pas nécessairement visible en
façade. Il peut être associé à des parties enduites, de la pierre, de la brique…

Le bois empilé: Ce principe de construction est très simple car il consiste en un empilement
horizontal de madriers de section rectangulaire ou de rondins.

Figure 5: Construction en bois massif empilé

L’ossature bois: L’ossature du bâtiment est constituée d’éléments porteurs en bois massif ou en
lamellé collé de section importante et assemblés selon une trame régulière. La structure porteuse est
dissociée de l’enveloppe. Les poutres prennent appui sur les poteaux verticaux.

Figure 6 : Bâtiments multi-étages en Figure 7: Ossature en bois


poteaux-poutres bois

Les panneaux en bois massif : Ce mode constructif est réalisé à partir de panneaux bois de grandes
dimensions, utilisés en structure. Ils sont constitués de planches en bois massif brutes issues de bois
résineux (épicéa, pin, sapin), empilées en plis croisés à 90° et fixées mécaniquement entre elles ou
collées.

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Figure 8: construction en bois massif Figure 9: Fondation sur plateforme en
charpente et pieux en bois

Les bardages bois: Du plus simple au plus sophistiqué, le bardage, avant d’être décoratif, assure
l’étanchéité de la construction.

Figure 10: Bardage en bois

Les avantages et les inconvénients du matériau bois :


Parmi les avantages du bois dans la construction on peut citer :
-Le bois est un matériau renouvelable,
-Le bois consomme peu d’énergie pour sa production et sa transformation industrielle,
-Le bois contribue à la réduction de l’effet de serre: le bois stocke le CO2 et produit de l'oxygène
par photosynthèse. Ainsi une forêt en croissance est un gigantesque absorbeur de CO2. Construire
avec le bois, c'est stoker durablement le carbone dans les structures des bâtiments. Un arbre moyen,
produit en une année l'oxygène nécessaire à la respiration de quatre personnes et fixe le CO2
produit par une voiture en 18000Km. Mais lorsque la croissance d'un arbre s'arrête, le bois ne
stocke plus de CO2. Au contraire, en mourant et pourrissant le CO2 stocké retourne dans
l'atmosphère. Donc, pour capturer le CO2 il faut mettre du bois en œuvre.
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-Le bois et la forêt contribuent à l’équilibre économique et paysager du territoire, du fait de la
sylviculture et des activités qui en découlent.

Parmi les inconvénients du matériau bois: on a sa dégradation biologique qui se produit en


présence d’eau et d’oxygène. La combinaison de ces deux facteurs conduit au développement de
champignons (dégradation fongique) et d’insectes (capricornes, lyctus) qui altèrent ses propriétés
mécaniques.

Architecture en matériau bois:

Horyu-Ji, la plus ancienne pagode en bois a été


construite au VIIe siècle à Nara, au Japon. Elle
possède cinq étages et mesure 32,5 mètres de
haut. Ce monument toujours sur pied, prouve
que l’usage du bois dans la construction
multiétage est non seulement pérenne sur
plusieurs siècles, mais aussi que la stabilité
mécanique de tels bâtiments est conçue pour
résister aux séismes les plus intenses grâce à des
techniques constructives particulières adapté

En Europe, Stavkirke de Heddal est la plus haute église en bois de Norvège et a été édifiée au
XIIIe siècle. Ce bâtiment constitué de poteaux-poutres repose sur un parterre de pierre pour
assurer la durabilité de l’ouvrage contre l’humidité du sol. C’est un autre exemple de
pérennité des ouvrages bois qui a fait ses preuves à l’échelle de plusieurs siècles.

NB: C’est le niveau de la taille qui fait la différence entre un arbre et un arbuste. En effet, c’est un
arbuste s'il mesure moins de 7 mètres et un arbre s'il mesure plus.
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