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Texte 3
« Nonoche »
Première partie : Nonoche aux abois, jusque « comme la voix même de l'ombre… »
« Du fond du bois où la nuit massive est descendue d’un bloc, par-dessus l’or immobile des treilles, »
° création d’un cadre féérique :hyperbole, nuit massive et richesse avec l'or.
« à travers tous les bruits familiers, n'a-t-elle pas entendu venir jusqu'à elle, traînant, sauvage, musical, insidieux, »
° Comment Colette crée-t-elle un suspens autour du « bruit entendu » ?
car elle prend le temps de remarquer que c'est « sauvage, musical, insidieux » énummeration
« Non ! L'appel retentit de nouveau, lointain, rauque et mélancolique à faire pleurer, reconnaissable entre tous. »
° Figure de style qui rend « l’appel » sonore : énumeration
« Il multiplie ses appels, il les module, se fait tendre, menaçant, il se rapproche et pourtant reste invisible ; sa voix
s'exhale du bois noir, comme la voix même de l'ombre... »
° création d’une atmosphère pesante :
utilisation de terme dans le champ lexical du sombre, « noir, ombre » mot à connotation méchante
«Viens !... Viens!... Si tu ne viens pas ton repos est perdu. Cette heure-ci n'est que la première,
mais songe que toutes les heures qui suivront seront pareilles à celle-ci, emplies de ma voix, messagères de mon
désir... Viens! »
° Quels procédés rendent lyrique le chant nuptial du Matou ?
° Montrez que ce chant peut s’apparenter à un CARMEN (définition posée dans l’étude des poèmes de Baudelaire)
« Tu le sais, tu le sais que je puis me lamenter durant des nuits entières, que je ne boirai plus, que je ne mangerai
plus, car mon désir suffit à ma vie et je me fortifie d'amour !... Viens !...Tu ne connais pas mon visage et
qu'importe! »
° Comment Colette traduit-elle ici la puissance du désir ?
« Avec orgueil, je t'apprends qui je suis : je suis le long Matou déguenillé par dix étés, durci par dix hivers. »
° Repérez et analysez l’antithèse déguenillé et durci, ça l'a rendu dans un premier temps faible puis fort, résistant
° Repérez et analysez le parallélisme.
Je suis...dix hiver, opposition de hiver été, un opposé qui peut pas être plus
« Une de mes pattes boite en souvenir d'une vieille blessure, mes narines balafrées grimacent et je n'ai plus
qu'une oreille, festonnée par la dent de mes rivaux. À force de coucher sur la terre, la terre m'a donné sa couleur.
J'ai tant rôdé que mes pattes semellées de corne sonnent sur le sentier comme le sabot du chevreuil. Je marche à
la manière des loups, le train de derrière bas, suivi d'un tronçon de queue presque chauve... »
° Quelle figure de style domine ce passage ? Dans quel but ?
« (…)Et toute cette laideur me fait pareil à l'Amour! Viens!... Quand je paraîtrai à tes yeux, tu ne reconnaîtras rien
de moi,-que l'Amour ! »
° En quoi la chute du chant est-elle antithétique ? Dans quel but proposer cette antithèse ?
9
Mon bien-aimé ressemble |à la gazelle
ou à un jeune cerf.
10
Mon bien-aimé me parle,
et il me dit :
11
car l’hiver est passé
12
On voit des fleurs éclore |à travers le pays,
13
Sur les figuiers, |les premiers fruits mûrissent[e].
La vigne en fleur |exhale son parfum[f].
Texte 3
« Nonoche »
Du fond du bois où la nuit massive est descendue d’un bloc, par-dessus l’or immobile des treilles, à travers tous les
bruits familiers, n'a-t-elle pas entendu venir jusqu'à elle, traînant, sauvage, musical, insidieux, -l'Appel du Matou ?
Non ! L'appel retentit de nouveau, lointain, rauque et mélancolique à faire pleurer, reconnaissable entre tous. Le cou
tendu, Nonoche semble une statue de chatte, et ses moustaches seules remuent faiblement, au battement de ses
narines. D'où vient-il, le tentateur? Qu'ose-t-il demander et promettre? Il multiplie ses appels, il les module, se fait
tendre, menaçant, il se rapproche et pourtant reste invisible; sa voix s'exhale du bois noir, comme la voix même de
l'ombre...
«Viens !... Viens!... Si tu ne viens pas ton repos est perdu. Cette heure-ci n'est que la première,
mais songe que toutes les heures qui suivront seront pareilles à celle-ci, emplies de ma voix, messagères de mon
désir... Viens! Tu le sais, tu le sais que je puis me lamenter durant des nuits entières, que je ne boirai plus, que je ne
mangerai plus, car mon désir suffit à ma vie et je me fortifie d'amour !... Viens !...Tu ne connais pas mon visage et
qu'importe!
Avec orgueil, je t'apprends qui je suis : je suis le long Matou déguenillé par dix étés, durci par dix hivers. Une de mes
pattes boite en souvenir d'une vieille blessure, mes narines balafrées grimacent et je n'ai plus qu'une oreille,
festonnée par la dent de mes rivaux. À force de coucher sur la terre, la terre m'a donné sa couleur. J'ai tant rôdé que
mes pattes semellées de corne sonnent sur le sentier comme le sabot du chevreuil. Je marche à la manière des
loups, le train de derrière bas, suivi d'un tronçons de queue presque chauve... (…)Et toute cette laideur me fait pareil
à l'Amour! Viens!... Quand jeparaîtrai à tes yeux, tu ne reconnaîtras rien de moi,-que l'Amour !