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Léandre Bouffard 2
Université de Sherbrooke
Mieux vaut vivre à deux que seul […]. En cas de chute, l’un relève
l’autre. Dommage pour l’isolé qui tombe, sans personne pour le relever
(Ecclésiaste, 4, 9-10).
INTRODUCTION
Le mariage – la vie de couple – favorise-t-il vraiment le bonheur? À
première vue, il semble que non : « Le mariage n’a plus la cote », selon
Myers (1993). « Le mariage connaît une crise de légitimité », selon
Bruckner (2010). Le philosophe 3 Schopenhauer (1788-1860) ne disait-il
pas que le mariage « C’est une dette contractée dans la jeunesse que l’on
paye dans l’âge mûr ». On observe qu’on se marie moins et plus vieux,
qu’on divorce plus et qu’on préfère l’union libre. Quant aux couples qui
durent, que d’ennuis, de conflits et de violence physique et verbale. Myers
(1993, p. 159) rapporte le témoignage d’une institutrice de 34 ans : « Cette
semaine mon mari était absent : quelle belle semaine! […] Est-ce que je
me marierais encore? Non! ». Et que de tristes expériences pourraient
rapporter les psychothérapeutes.
1. L’auteur remercie Sylvie Lapierre, Albert Drouin et Hélène Bourassa pour leurs judicieux
commentaires lors de la rédaction du présent texte.
2. Adresse de correspondance : leandrebouffard1939@yahoo.ca.
3. Incidemment, plusieurs grands philosophes n’étaient pas mariés; par exemple, Héraclite,
Platon, Descartes, Spinoza, Leibniz, Kant, Schopenhauer et Nietzsche. Socrate a été
l’exception et Bouddha quitta son foyer.
4. Comment être heureux, même marié. Tim LaHaye a publié un ouvrage sous le même
titre en 1968 et l’a réédité en 2002.
5. À ces études spécifiques, il convient d’ajouter quelques revues de recherches : Arriaga
(2013); Carr et Springer (2010); Gable et Goswell (2011); Kashdan (2009, chap. 6);
Lyubomirsky (2013, chap. 1 et 2); Myers (1999); Pinker (2014, chap. 8); Shaphire-
Bernstein et Taylor (2013) ainsi que la méta analyse de Proulx, Helms et Buehler (2007).
Signalons également quelques grandes recensions sur le bonheur qui consacrent une
section au mariage : Argyle (2001); Becchetti, Pelloni et Rosetti (2008); Diener et
Seligman (2004); Diener, Suh, Lucas et Smith (1999); Helliwell et Putnam (2004); Wilson
et Oswald (2005).
128
RQP, 38(1)
Relation universelle
Les études interculturelles ont démontré que la relation positive couple
– bonheur était universelle (par exemple, Kang, Shaver, Sue, Min et Jing,
2003). Diener, Gohm, Suh et Oishi (2000) ont utilisé les données du World
Values Survey II recueillies dans 42 pays auprès de 59 169 participants
(au-delà de 1000 par pays) et ont obtenu une relation constante et assez
robuste pour ne pas disparaître après contrôle des variables
8
démographiques pertinentes . Le Tableau 1 présente le niveau de
satisfaction de vivre, d’émotion positive et d’émotion négative selon le
statut marital (seulement 12 pays sont présentés à titre d’illustration). De
ces résultats, se dégagent quelques conclusions :
129
Vie de couple et bonheur
40
35
30
% très heureux
25
20
15
10
0
Hommes Femmes
6
Taux annuel de dépression
0
Divorcés 2 fois Cohabitation Divorcés 1 fois Jamais mariés Mariés
130
Tableau 1
Niveau de satisfaction et d’émotion positive et négative selon le statut marital dans différents pays (Diener et al., 2000)
Cohabitation Mariage Divorce
Satisfaction Émotion Émotion Satisfaction Émotion Émotion Satisfaction Émotion Émotion
positive négative positive négative positive négative
Afrique du Sud 6,24 2,68 1,55 7,07 3,23 1,25 6,08 3,05 1,70
Allemagne de l’Est 6,78 3,19 1,79 6,82 3,11 1,63 6,27 2,87 2,39
Alllemagne de l’Ouest 7,22 3,58 1,91 7,41 3,24 1,68 5,97 3,02 2,33
Brésil 6,68 3,06 2,00 7,66 2,81 1,55 7,07 2,95 1,90
Canada 7,76 3,50 1,41 8,08 3,50 0,95 6,85 3,45 1,66
Chili 7,74 2,93 2,20 7,68 2,78 1,66 7,39 2,99 1,96
Espagne 7,06 1,77 0,64 7,34 1,60 0,79 6,51 1,66 1,34
États-Unis 7,60 3,78 1,82 7,97 3,57 1,07 7,07 3,17 1,40
Japon 6,18 1,47 0,41 6,67 1,06 0,65 5,84 1,39 1,00
Norvège 7,55 3,20 1,20 7,83 3,22 0,77 6,98 3,02 1,35
Russie 4,83 2,09 1,50 5,54 1,79 1,27 4,98 1,37 1,92
Turquie 5,00 3,00 2,50 6,52 3,12 2,45 4,63 3,00 4,09
Note 1. Échelle de 10 pour la satisfaction de vivre; échelle de 5 pour les niveaux d’émotion positive et négative.
Note 2. Le nombre de participants est peu élevé dans certains cas : en Turquie : cohabitation = 2, divorce = 11; au Japon : cohabitation = 17, divorce= 13.
Dans les autres pays le nombre ne descend pas sous la barre de 40.
Vie de couple et bonheur
9. Nous reviendrons sur la question des couples qui cohabitent dans la dernière partie.
10. À ce propos, voir Muise, Shimmack et Impett (2016).
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Tableau 2
Poids relatif du mariage comme déterminant du bonheur dans différentes régions
1
du monde (coefficients de corrélation) (Graham , 2009)
2 3
États-Unis Amérique latine Russie Asie centrale
Mariage 0,77 0,06 0,09 0,46
4
Revenu 0,16 0,39 0,39
Santé subjective 0,62 0,47 0,45
1. L’auteure signale qu’il faut être prudent dans l’interprétation des comparaisons entre
pays, les résultats sont moins consistants que pour les comparaisons à l’intérieur des
pays. Néanmoins, ses résultats vont dans le sens de ceux présentés par Diener et al.,
2000 : le mariage favorise le bonheur (sauf en Afghanistan).
2. Données provenant des 18 pays d’Amérique latine.
3. En Asie centrale, les données proviennent des pays suivants : Kazakhstan, Kyrgyzstan,
Tadjikistan et Ouzbékistan. En Afghanistan, Graham (2009) a interrogé 2000 personnes,
dont 1000 à Kaboul. Seulement 11 % de femmes font partie de l’échantillon, car elles sont
très réticentes à répondre. Celles qui ont répondu se disent beaucoup moins heureuses
que les hommes. De plus, dans ce pays, les personnes mariées ne sont pas plus
heureuses que celles qui ne le sont pas.
4. L’importance du revenu et de la santé subjective est donnée à titre indicatif.
Pour ce qui est de l’âge adulte, Easterlin (2003) a compilé les données
de cinq cohortes et a observé que le niveau de bonheur des gens mariés
est constamment plus élevé que celui des gens qui ne le sont pas; cela
vaut pour toutes les cohortes, comme l’illustre la Figure 4 dans laquelle il
ne faut pas chercher à identifier chacune d’elles.
133
Vie de couple et bonheur
2,4
2,3
Bonheur
2,2
2,1
2,0
18-19 20-21 22-23 24-25 26-27 28-29
Âge
Figure 3. Moyenne du bonheur des femmes âgées de 18-19 à 28-29 ans (les résultats pour
les hommes sont semblables). Source : Davies et Smith (2002), rapporté par Easterlin (2003).
Mariées
Niveau de bonheur
Non mariées
Âge
Figure 4. Niveau de bonheur de femmes mariées ou non mariées dans cinq cohortes
couvrant le cours de la vie adulte (les résultats des hommes sont semblables) (Easterlin,
2003).
Note : Les participantes sont nées entre 1911-1920, 1921-1930, 1931-1940, 1941-1950,
1951-1960. Nous n’identifions pas chacune des cohortes dans la figure parce que l’objectif
est ici de constater la différence des niveaux de bonheur des gens mariés ou non quel que
soit l’âge.
134
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135
Vie de couple et bonheur
2,5
2 (38 %)
(41 %)
Bonheur marital
1,5
(22 %)
1
0,5
0
1980 1983 1988 1993 1997 2000
Évolution de l’amour
Comme toute réalité qui importe vraiment, la vie de couple peut nous
faire monter au septième ciel ou descendre en enfer. Généralement, au
début, le coup de foudre ou la passion – avec la montée de dopamine et
d’adrénaline qui l’accompagne – nous fait vivre intensément. Cette
11. Sur ce point, voir l’étude longitudinale (trois ans) de Gustavson, Roysamb, Borreni,
Torviki et Karevold (2016).
12. Pour les différences de genre de la satisfaction maritale que nous ne pouvons
approfondir ici, on se référera à Jackson, Miller, Oka et Henry (2014).
136
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13. « Qui promet à l’autre de l’aimer toujours […] ou de lui être toujours fidèle promet quelque
chose qui n’est pas en son pouvoir » (Nietzsche, 1878/1968, Humain trop humain, I, §
58).
14. L’équipe de Gottman participait à l’intervention dirigée par Seligman, intervention qui
englobait tous les aspects de la vie du soldat (on trouve la description de cette
o
intervention dans un dossier spécial de l’American Psychologist, vol. 66, n 1).
137
Vie de couple et bonheur
Encadré 1
L’amour 2.0
Atkins (2011) ont aidé les soldats dans leurs relations avec leur famille et
leur épouse au moyen d’explications et d’exercices susceptibles
d’améliorer leur façon de communiquer à la maison ou à distance (en
Afghanistan, par exemple).
138
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15. Non pas la variété nécessaire à Tiger Wood avec ses 121 petites amies (rapporté par le
National Enquirer, avril 2010).
139
Vie de couple et bonheur
140
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Pour le divorce :
- Les personnes qui divorcent rapportent une baisse marquée de leur
16
satisfaction de vivre .
- Au cours des années, la différence entre mariés et divorcés se
maintient à un demi-point (différence significative sur une échelle de
satisfaction de 10 points).
- Les gens divorcés démontraient déjà de l’insatisfaction avant le
divorce. Cette insatisfaction est un peu plus prononcée chez les plus
vieux.
- La diminution de la satisfaction avant et après le divorce est plus
prononcée chez les hommes que chez les femmes. Cependant, les
résultats varient selon les recherches (voir Simon, 2002, pour une
revue des écrits sur ce point).
- Les personnes divorcées mettent plusieurs années avant de retrouver
leur niveau de satisfaction de base (cinq ans, en moyenne) à moins
de se remarier (voir aussi Gustavsona et al., 2014).
- Il y a, ici aussi, des différences individuelles importantes.
16. Nous nous limitons ici aux effets du divorce sur le bien-être des personnes qui le vivent.
Il ne faudrait pas oublier « les enfants du divorces » (Poussin et Martin-Lebrun, 2011
ainsi que Cherlin, Kieman et Chase-Lansdale, 1995).
141
Vie de couple et bonheur
8,00
Satisfaction de vivre
7,00
6,00
5,00
-5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5
Gardner et Oswald (2006) ont étudié les données des onze premières
vagues d’une étude longitudinale britannique (5000 couples) et ont obtenu
des résultats assez semblables au moyen de l’évaluation du stress. La
Figure 8 donne un aperçu de ces résultats pour ce qui est des
conséquences du divorce, du veuvage ou de la continuité du mariage.
Même si le divorce est traumatisant lorsqu’il se produit, ces chercheurs
insistent sur le fait qu’il est bienfaisant pour les couples qui étaient moins
heureux; ils démontrent en effet que sur 5 ans (2 ans avant et 2 ans après
l’année du divorce), il y a diminution du niveau de stress de 1 point. Ces
résultats font voir que des événements difficiles peuvent être source de
résilience et de croissance personnelle (Luhmann, Hofmann, Eid et Lucas,
2012). Les personnes qui ont divorcé sont néanmoins un peu moins
heureuses que celles qui sont restées mariées. Comme dans l’étude de
l’équipe de Lucas, le veuvage demeure pénible pendant longtemps.
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A
Satisfaction de vivre
Années de mariage
18
17
16
Veuvage
15
Stress
Divorce
14
13
12
11
Mariage stable
10
-2 -1 0 1 2
Années
143
Vie de couple et bonheur
LA COHABITATION
Depuis quelques décennies, la cohabitation est devenue est devenue
une « façon de vivre » (Hickel et Castro-Martin, 2014) de sorte que les
couples en union libre se sont multipliés dans tous les pays industrialisés.
Au Canada, ils comptent pour 14,5 % des couples, mais au Québec, ils
17
atteignent 38 % , le plus haut pourcentage au monde (Hamplova, Le
Bourdais et Lapierre-Adamcyk, 2014). Quant à la formation de nouveaux
couples au Québec, les unions libres comptaient pour 20 % en 1970, mais
pour 80 % en 1990 (Lapierre-Adamcyk et Le Bourdais, 2004). Ce
phénomène signifie sans doute une plus grande valorisation de
l’autonomie individuelle et une recherche de qualité dans les relations
interpersonnelles aux dépens des contrôles institutionnels (Lestharghe,
2010).
17. Au moment d’aller sous presse, Noémi Mercier (Actualités, 15 avril 2016, p. 43) rapporte
que le pourcentage s’élève maintenant à 40%.
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Dès lors, il n’est pas surprenant que des gouvernements (par exemple,
la Grande Bretagne, les États-Unis, l’Australie) tentent de prendre des
mesures (fiscales, entre autres) pour favoriser le mariage traditionnel. On
comprendra que des critiques s’élèvent, parce que ces mesures peuvent
s’appuyer sur des idéologies controversées, ressembler à du prosélytisme
ou à de « l’ingénierie sociale » et parce qu’il s’agit d’un domaine relevant
d’une décision personnelle (Lunau, 2014).
CONCLUSION
En bref, la corrélation couple – bonheur est généralement positive
quoique modeste, mais laisse place à de nombreux ratés. Cette relation
est universelle, mais elle est, certes, quelque peu affectée par la culture.
Nombreux sont les facteurs qui favorisent la qualité de la relation conjugale
comme source de bonheur. L’association couple – bonheur persiste à
145
Vie de couple et bonheur
toutes les périodes de la vie, mais l’amour doit s’approfondir pour que le
couple survive et voit son bien-être s’améliorer. L’effet du mariage - et
surtout celui du divorce et du veuvage – met du temps à s’atténuer. La
cohabitation est associée négativement au bonheur dans certaines études,
mais les résultats ne sont pas concluants.
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RÉSUMÉ
Le présent essai a pour objectif de donner un aperçu – non pas une revue exhaustive –
des résultats de recherche sur l’association couple – bonheur. Il existe une corrélation
universelle et présente à toutes les périodes de la vie. De plus, il apparaît que la relation
maritale doit être nourrie et qu’elle doit évoluer pour durer. Les résultats appuient également
l’idée qu’il faut un certain temps pour que se dissipe l’effet du mariage, du divorce et du
veuvage. Enfin, des études récentes font état d’une relation négative entre la cohabitation et
le bonheur, mais les résultats ne sont pas concluants. En conclusion, il est suggéré
d’effectuer un important travail d’éducation auprès des jeunes qui abordent la vie de couple
sans préparation. Il y aurait lieu de poursuivre la recherche sur la cohabitation,
particulièrement dans la société québécoise.
MOTS CLÉS
ABSTRACT
The aim of this essay is to present an overview – not a systematic review – of the results
of research on the association between marriage and happiness : an universal correlation
which exists at all periods of our life. In addition, the marital relation must be fed and must
evolve to last. The results support the idea that it take a certain time for the effect of marriage,
divorce and widowhood to disappear. Finally, recent studies show that cohabitation is
negatively associated with happiness, but the results are inconclusive. In conclusion, we
suggest that it would useful to educate young peoples about married life since they often
address it without preparation. It would be also important to pursuit the research on
cohabitation, especially in the Québec society.
KEY WORDS
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