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Formation écrire un roman

Module 2 : Développer son intrigue


Introduction
Une histoire ne se construit pas sur une seule idée et il est très difficile de terminer un roman si
on n’a pas quelques pistes de développement. Dans ce module, j’ai essayé de réunir plusieurs
techniques utilisées pour construire son intrigue, peu importe son organisation. Si vous ignorez
la méthode qui vous convient, vous allez devoir tester celle qui vous inspire le plus pour voir ce
qui fonctionne ou vous bloque.
Le temps que vous passerez sur ce module dépendra de votre organisation, si vous êtes un
auteur qui planifie toute son intrigue ou se laisse porter par son imagination.
Le principe directeur
Votre personnage principal a un objectif, et c’est cet objectif qui va porter toute l’intrigue.
Autrement dit, à la fin de votre roman, votre héros doit avoir accompli quelque chose. Par
exemple, il peut avoir gagné le cœur de son amoureuse, vaincu un sorcier qui terrorisait la
région, renversé un régime totalitaire etc.
Ce but portera toute l’intrigue de votre roman et il va s’agir de sa colonne vertébrale en quelque
sorte. Votre héros va traverser des difficultés qui le feront progresser vis-à-vis de cet axe, des
intrigues secondaires vont venir l’étoffer, et la tension du récit augmentera au fur et à mesure
que le dénouement final se rapprochera.
Vous devez trouver cet objectif et vous y tenir. Je ne vous demande pas forcément de connaître
la fin dans tous ses détails, mais votre héros doit avoir un but bien précis lorsque vous
commencez à réfléchir à votre intrigue.
Pourquoi ? Parce que si votre personnage n’a pas d’objectif à atteindre, de problème à résoudre,
il va se contenter de papillonner de péripétie en péripétie et le lecteur va vite comprendre que
vous ne savez pas où vous allez.
Demandez-vous quel est l’objectif de votre personnage et ensuite, vous construirez votre
intrigue vis-à-vis de cela.
Dans son ouvrage Anatomie du scénario, John Truby donne quelques exemples d’objectifs
classiques, du plus faible jusqu’au plus fort :
1. Survivre (s’échapper)
2. Prendre sa revanche
3. Gagner le combat
4. Accomplir quelque chose
5. Explorer un monde
6. Attraper un criminel
7. Découvrir la vérité
8. Gagner l’amour
9. Rétablir la justice et la liberté
10. Sauver la république
11. Sauver le monde

Le brainstorming
Une fois que vous avez trouvé votre principe directeur, ce qui va constituer l’intrigue principale
de votre histoire, il peut être utile de faire un brainstorming pour trouver comment étoffer cela.
Lorsque vous avez pensé à votre histoire, il y a probablement quelques péripéties qui vous sont
venues en tête. Vous avez visualisé une scène de combat, l’arrivée d’un nouvel ennemi, une
révélation sur le passé de tel personnage, les prémisses d’une romance… Ces événements ne
seront peut-être pas tous repris dans votre histoire, peut-être trouvez-vous qu’une idée est
idiote, mais je pense qu’il est important de tout lister tout de même.
Essayez de lister une dizaine d’événements qui pourront étoffer votre histoire, sans perdre de
vue votre intrigue principale.
Attention : bon nombre de ces idées donneront sans doute des intrigues secondaires. Retenez bien
que les intrigues secondaires ne peuvent exister que si elles ont un impact sur l’intrigue principale,
vous ne pouvez pas raconter une histoire parallèle si cette dernière ne rejoint pas à un moment
votre intrigue principale.
Pour trouver des péripéties, tout en étant sû r de rester cohérent vis-à -vis de son intrigue
principale, vous pouvez vous poser la question « Et si ? ». Par exemple, imaginons que votre
personnage doive se rendre dans un châ teau pour sauver son amant(e), demandez-vous :

 Et s’il avait besoin d’un magicien pour entrer dans la ville, protégée par des sorts ?
 Et s’il se disputait avec l’ami qui est censé l’aider car ils ne sont pas d’accord sur le plan ?
 Et si la porte était trop gardée et qu’il devait trouver un autre chemin ?
 Et s’il tombait sur un autre prisonnier qui le suppliait de l’aider à son tour ?
 Et si son amant(e) avait été transféré ? Etait mort ?
 Et s’il se faisait capturer ? Ou tombait dans une embuscade ?...

Qu’est-ce qui pourrait bien arriver ?


Vous essayez de réfléchir à quelques péripéties mais rien ne vous vient ? Voici quelques pistes
d’événements qui peuvent s’adapter à plusieurs types de roman (en dehors des scènes d’action
classiques).

 Les conflits intérieurs : vos personnages ont des faiblesses, des principes alors pourquoi
ne pas les exploiter ? Par exemple, si votre personnage est un pacifiste dans l’âme et qu’il
se retrouve à faire usage de la force, cela peut créer une scène intéressante, présenter
une nouvelle facette du héros.
 Les conflits entre personnages : vos personnages ont peut-être des objectifs différents,
une vision du monde qui leur est propre, alors pourquoi ne pas confronter tout cela ? Par
exemple, votre personnage pacifiste veut régler une situation sans blesser qui que ce soit
alors qu’un autre s’en fiche qu’il y ait des victimes.
 La trahison : votre personnage avait confiance en quelqu’un mais cette personne l’a trahi.
Le personnage « traître » est bien utile dans les intrigues car il est bien souvent complexe
et surprend le lecteur.
 Le secret révélé : vos personnages ont sans doute des secrets et une fois ces derniers
révélés, leur entourage peut changer d’attitude envers eux. Ces derniers peuvent
également faire avancer l’intrigue, donner une nouvelle profondeur au personnage en
question.
N’oubliez pas qu’après un événement, votre protagoniste va évoluer, sa vision du monde peut
évoluer, sa relation avec les autres peut être modifiée. Un événement qui n’entraîne aucune
avancée dans l’intrigue ni aucun changement n’est pas forcément nécessaire.

Comment créer du suspense ?


Vous verrez dans les parties suivantes comment planifier votre intrigue en général, si vous en
ressentez le besoin. Ici, je vais plutô t vous parler de comment révéler les informations pour
surprendre le lecteur ou créer de la tension.
Pour créer du suspense, vous pouvez vous servir de deux procédés :
 Le foreshadowing : consiste à distiller des éléments au fur et à mesure de la narration
pour amener une révélation plus tard. Ces éléments doivent rester discrets pour que le
lecteur ne se doute de rien, tout en étant crédibles.
 Le hareng rouge : consiste à faire croire au lecteur que les indices que vous avez distillés
conduisent dans une direction, alors qu’en réalité, l’histoire va prendre un autre
tournant. Se voit beaucoup dans les polars ou les thrillers.
Ces deux procédés agissent en « sous-marin » dans votre récit, le lecteur ne doit pas voir les
ficelles que vous activez en coulisses pour que tel élément de l’intrigue fonctionne. Pour ça, il
faut éviter d’insister dessus et amener les informations de manière parcimonieuse. Si votre
lecteur connaît tous les tenants et aboutissants de la quête de votre héros en cinquante pages,
pourquoi devrait-il lire la suite ? Les indices doivent augmenter en importance au fur et à
mesure du récit.
Et si je vous en parle à cette étape de préparation du roman, c’est parce qu’il peut être pratique
d’y réfléchir dès maintenant pour avoir une piste à suivre cohérente.
Les différents types d’auteur
Tous les auteurs ont des méthodes différentes et il va falloir trouver la vô tre. Il est inutile
d’essayer d’imiter à tout prix l’organisation d’un autre auteur car si elle ne vous convient pas,
vous risquez de ne pas arriver au bout de votre projet. Vous pouvez tester chaque méthode,
retenir ce qui fonctionne pour vous et laisser le reste. La meilleure est celle qui vous convient à
vous.

1. Les structuraux ou architectes

Certains auteurs ont besoin de tout planifier, ils réalisent des plans, suivent des méthodes plus
ou moins strictes (que nous verrons dans la partie suivante) et connaissent généralement toutes
les étapes de leur histoire jusqu’au dénouement final. Bien sû r, lors de l’écriture, il arrive que
leur imagination les emmène sur une autre voie ou qu’un personnage n’en fasse qu’à sa tête. Ils
s’adaptent alors à cette nouvelle situation et modifie leur plan.
Contrairement à ce qu’on peut penser, la rigueur d’un plan ne veut pas dire « emprisonner sa
créativité ». Pour beaucoup de structuraux, il s’agit davantage d’un filet de sécurité qui laisse
leur créativité s’exprimer plus librement. Ils ont leur plan, qui leur assure une cohérence du
début à la fin, et prennent des libertés vis-à -vis de ce dernier. Ainsi, leur créativité n’est pas
freinée par la peur de s’éparpiller, de créer des incohérences, ou de devoir recommencer
plusieurs chapitres car l’intrigue a changé.
Principal avantage : leur rigueur leur assure une bonne cohérence et ils peuvent être moins
touchés par le syndrome de la page blanche car ils savent ce qu’il va se passer ensuite.
Principal inconvénient : ils peuvent trop suivre leur plan et se retrouver à enchaîner des
péripéties qui ne tiennent pas compte de l’aspect organique d’un récit.

2. Les scripturaux ou jardiniers

D’autres auteurs préfèrent se laisser porter par leur imagination. Ils planifient peu, voire pas du
tout. Beaucoup s’arrêtent à la phase de brainstorming et découvrent l’histoire en même temps
que le héros. Ils ont généralement une idée de l’objectif à accomplir mais ignorent comment y
arriver et à quoi ressemblera leur fin.
Cette méthode n’est pas la plus simple, contrairement à ce qu’on pourrait penser. Elle demande
selon moi d’avoir acquis beaucoup de connaissances sur la construction d’un récit (et donc,
d’avoir beaucoup lu). Les scripturaux ont engrangé inconsciemment un certain nombre de
mécanismes narratifs pendant leurs lectures, savent ce qui fonctionne ou non sans avoir à y
réfléchir, et font confiance à leur imagination pour les mener à bon port.
Principal avantage : leurs récits sont souvent organiques puisqu’ils suivent le héros et non un
plan. Les événements s’enchaînent logiquement.
Principal inconvénient : leur intrigue peut faiblir, s’étioler, voire disparaître à certains moments
car ils se sont perdus dans les méandres de leur imagination. Ils peuvent également se retrouver
coincés car ils ignorent ce qu’il va se passer dans la suite du roman. Des incohérences sont
également à craindre.
3. Un peu des deux – Les hybrides

Enfin, il y a toujours des auteurs qui ne rentrent pas dans ces deux cases. Ils planifient un peu,
mais beaucoup moins que les structuraux, se laissent porter comme des scripturaux mais ont
tout de même besoin d’un cadre. C’est tout à fait normal et si vous sentez que vous avez besoin
de faire un mélange des deux méthodes, n’hésitez pas à le faire.
Par exemple, je me considère personnellement comme une auteure scripturale. Cependant, je
ressens de plus en plus le besoin de faire quelques ébauches de plan. A la fin d’un chapitre, je
prévois ce qu’il risque de se passer dans le suivant, cela m’évite d’être en panne d’écriture. Et si
je suis bloquée, je fais une grosse séance de brainstorming et planifie quelques actions.
Principal avantage : vous vous adaptez à toutes les situations.
Principal inconvénient : vous pouvez mettre un certain temps à trouver votre méthode idéale.
Les différents types de plan
Nous allons voir maintenant plusieurs façons de développer votre intrigue. Ces différentes
méthodes ne sont pas à combiner, il s’agit de trouver celle qui vous convient le mieux.
Ce que vous devez faire avec ça, c’est vous en servir comme d’un support pour développer vos
idées. Prenez une méthode qui vous convient et confrontez-y les pistes que vous avez trouvées
pendant le brainstorming, suivez les étapes et voyez où cela aboutit.
Vous pouvez aussi tout lire et garder que ce qui vous intéresse, combiner ce qui vous plaît etc.
Attention : j’ai pris le parti d’expliquer le développement du personnage arc positif/plat dans la
partie « La Structure en trois actes ». Alors même si vous songez à un plan de scriptural, prenez
quelques minutes pour lire cette partie.

1. Un plan de scriptural

Si vous doutez d’être fait pour la planification, mais avez peur de vous retrouver en panne sèche
au premier tiers de votre récit, je vous conseille de faire comme suit :
- Faites le brainstorming comme expliqué quelques pages avant. Bien souvent, les auteurs
scripturaux se retrouvent bloqués car ils ont commencé à écrire avec deux-trois idées mais cela
ne suffit pas à faire un roman. Listez tout ce qui vous vient afin de vous assurer d’avoir
suffisamment de matière. Assurez-vous également que votre principe directeur est
suffisamment fort pour constituer un roman.
- Pensez à l’évolution de votre intrigue et de votre personnage. Votre personnage a un objectif et
pour l’atteindre, il va rencontrer des difficultés. Ces difficultés vont être de plus en plus
importantes, ce qui va lui permettre d’évoluer jusqu’à accomplir (ou non) son objectif final.
- Faites des petits plans si vous le jugez nécessaire. Comme je l’ai dit, il m’arrive de plus en plus
souvent de prévoir ce qu’il risque de se passer au chapitre suivant. Je le fais à la fin de ma séance
d’écriture du jour, lorsque je suis encore inspirée et dans le bain de mon histoire. Vous pouvez
également prévoir ce que vous comptez écrire à la séance suivante, le détailler en quelques
lignes sur un carnet.
- Gardez votre objectif final en tête. Une histoire sans objectif final, c’est la porte ouverte aux
digressions, aux intrigues floues et au manque de rythme. Encore une fois, ce n’est pas grave si
vous ne connaissez pas votre fin dans tous les détails, mais votre héros doit avoir un objectif
dans le roman que vous écrivez. Et la trame que vous déroulerez doit le rapprocher (ou
l’éloigner par moments) de cet objectif.

2. La structure en trois actes

La structure en trois actes est une méthode simple pour construire une histoire, mais décriée
par certains théoriciens. Pourquoi ? Car elle peut générer des histoires prévisibles, donner du fil
à retordre aux écrivains et rendre les histoires peu organiques.
Vous pouvez vous demander pourquoi je vous en parle dans ce cas. Car beaucoup d’auteurs
continuent de l’utiliser et pour un premier roman c’est un plan qu’il est facile de suivre. De plus,
je vais m’en servir pour vous présenter l’évolution du héros et vous montrer à quel point cette
dernière est liée à l’intrigue. Comme pour le module 1, je parlerai davantage de l’évolution du
héros à l’arc de développement positif, mais le héros à l’arc plat (étant le deuxième plus utilisé)
sera également traité dans les parties grisées.
En quoi consiste cette méthode des trois actes ?
La structure en trois actes porte bien son nom car elle découpe l’histoire en trois parties : le
début, le milieu et la fin.
1. Acte 1 : l’introduction
L’acte 1 vise à introduire vos personnages principaux, planter le décor et lancer l’intrigue
principale. Il comprend donc trois éléments :
- La situation initiale : Le protagoniste est dans sa vie de tous les jours. Le mensonge dans lequel
il croit nous est indiqué dès le premier chapitre lorsqu’il est introduit. Rapidement, on nous
indique pourtant le potentiel du personnage pour dépasser ce mensonge, comme une petite
promesse que l’on fait au lecteur.
- L’élément perturbateur : l’élément qui vient perturber la vie du héros. Il peut être brutal ou au
contraire résulter de l’accumulation d’événements mineurs. A ce moment-là, le héros croit
toujours fermement à son mensonge.
- Le point de non-retour : le moment où le héros se lance pleinement dans l’aventure, le plus
souvent de manière forcée. Il constitue la transition entre l’acte 1 et l’acte 2, et se situe
généralement à 20% de votre manuscrit (c’est vraiment une généralité, pas une obligation).
Arc plat : comme nous l’avons vu dans le module 1, le héros à l’arc plat ne va pas évoluer. En
revanche, il n’est pas forcément au courant du mensonge qu’il se raconte, et l’acte 1 sera passé à
prendre conscience de cela. Aussi, il peut se cacher volontairement la vérité, et éviter une
confrontation avec elle.
Ensuite, la plupart des caractéristiques de l’arc plat et de l’arc positif sont similaires, sauf que dans
le cas de l’arc plat, on ne va pas insister sur la prise de conscience du héros sur ses confits
intérieurs, mais sur comment le mensonge agit dans le monde autour de lui. A la suite de cela, le
héros va choisir d’agir (pas comme le héros à l’arc positif qui y est souvent contraint).
2. Acte 2 : le développement/péripéties
L’acte 2 est l’acte le plus long, c’est lui qui va rassembler les péripéties de votre héros. Ces
dernières vont s’intensifier jusqu’à l’arrivée du dernier acte. Il comprend trois éléments :
- La découverte du nouveau monde : votre héros se retrouve dans un nouvel environnement et
on va le découvrir avec lui. C’est là qu’il va apprendre de nouvelles compétences, se trouver des
alliés. Des péripéties vont se produire, généralement pas trop « compliquées » pour le héros car
on est dans une phase d’apprentissage. C’est également pendant ce temps-là que vous allez lui
donner des outils pour dépasser son mensonge (conseil offert par un autre personnage comme
le mentor, opportunités concrètes d’évoluer….). Vous pouvez également le rapprocher de ce qu’il
veut, mais l’éloigner de ce dont il a réellement besoin.
- Le point-médian : est un retournement de situation et marque un changement dans le ton de
l’histoire. Alors que le héros se contentait de réagir à ce qu’il se passait autour de lui, il passe en
mode actif et prend le contrô le du conflit. Même s’il croit toujours dans le mensonge qu’il se
raconte, il commence à agir en harmonie avec l’antidote (le remède à son vrai problème). De
nouvelles péripéties apparaissent, mais plus complexes qu’avant. Attention à ne pas les rendre
répétitives (héros se retrouve confronté à problème A, le résout, puis se retrouve confronté à
problème B et le résout aussi).
Attention : péripéties ne veut pas forcément dire actions à gogo. Il peut s’agir d’une trahison, d’un
conflit entre deux personnages, d’un conflit intérieur etc.
- Le point de crise : tout va mal pour le héros. Il a essayé de résoudre le problème central de
l’histoire et a échoué, ou l’antagoniste a pris une avance considérable. Il pensait avoir vaincu son
mensonge, mais ce n’est pas le cas. C’est là qu’il va devoir faire un vrai choix entre ce qu’il veut et
ce dont il a besoin. Son « moi d’avant » meurt, il rejette complètement son mensonge et décide
d’entreprendre une vraie action pour changer.
La tension dramatique monte d’un coup et prépare le terrain pour la confrontation finale.
Arc plat : comme dans l’arc positif, le personnage va passer la première moitié de l’acte 2 à réagir à
ce qu’il se passe autour de lui. Il n’a pas encore de contrôle sur le conflit. En revanche, ce qui va
changer, c’est que dans la deuxième partie, tout le monde va tester sa foi dans l’antidote et essayer
de lui prouver qu’il faut qu’il croie dans le mensonge. Le héros va alors se mettre à douter et être
moins sûr de ses principes.
Lors du point médian, l’antidote dans lequel croit le héros va vraiment sembler ridicule par rapport
au mensonge qu’il doit combattre. Mais même s’il déprime un peu, sa détermination est ensuite
renforcée et il devient 100% sûr de ses convictions. Et étant donné qu’il n’a pas lui-même
expérimenté de vrai changement d’état d’esprit, c’est lui qui va offrir au monde autour de lui la clé
pour avancer (les personnages secondaires qui l’accompagneront seront à leur tour convaincus par
l’antidote). S’ensuivront des actions agressives de la part du protagoniste pour faire changer les
choses, mais alors qu’il pensera avoir réussi, il se confrontera en réalité à sa plus grande défaite à
la fin de l’acte.
Après le point de crise, le personnage va être lui aussi au plus bas mais pas pour les mêmes raisons
que le héros à arc positif. En effet, lui il ne va pas douter de l’antidote, mais de sa capacité à
défendre cet antidote face au mensonge. Il va se sentir faible, inutile. Il a l’impression d’avoir tout
donné mais se sent ridicule face à l’ampleur du problème.
3. Acte 3 : la résolution
L’acte 3 voit la conclusion de l’histoire et représente environ 25% du roman (encore une fois,
c’est une généralité). Il comprend le climax ainsi que le dénouement, mais pour avoir une fin
réussie, il faut d’abord bien la préparer.
A la fin de l’acte 2, votre héros est au plus bas. VRAIMENT au plus bas. Il n’a jamais été aussi
misérable mais il va ensuite se relever. Il sait qu’il a bien fait de choisir l’antidote à son
mensonge et va le clamer jusqu’à la fin du roman. Pour montrer son évolution, il peut être bien
de mettre en avant son évolution et de prouver que votre héros revient de loin (il peut
physiquement rejeter son mensonge par exemple).
- Le climax : le point culminant de la tension dramatique. Le héros affronte la cause du conflit
central grâ ce à tout ce qu’il a appris pendant l’acte 2 ainsi qu’à son évolution. Attention à ce que
climax soit vraiment le moment où il y a le plus de tension dans l’histoire ; un climax flou ou qui
ressemble aux autres péripéties est un climax raté.
- Le dénouement : l’histoire est terminée mais il faut laisser un peu de temps au lecteur pour dire
au revoir au héros. On voit que la normalité du héros a changé, c’est le moment de montrer au
lecteur ce que sera sa nouvelle vie.
Arc plat : alors que le héros est au plus bas, les personnages secondaires qui l’accompagnent vont
lui rappeler tout ce qu’il a fait de bien. Ou alors, c’est le héros lui-même qui va remotiver les troupes
(et lui-même au passage). Il ne lui reste plus qu’une chance de vaincre l’antagoniste et cela, alors
qu’il est désavantagé d’une manière ou d’une autre.
Lors du climax, l’antagoniste essaiera de lui faire de nouveau croire au mensonge mais le héros ne
bougera pas d’un pouce.
Enfin, lors de la résolution on verra que le monde autour du héros a changé, ainsi que les
personnages secondaires qui l’accompagnaient.

3. Le synopsis de son roman

Un certain nombre d’auteurs partent du synopsis de leur roman pour s’assurer que leur histoire
restera cohérente. Alors voici comme rédiger le synopsis de votre roman en suivant la méthode
flocon de neige, de Randy Ingermanson. Le processus « flocon de neige » est constitué de dix
étapes, et j’en ai fait une vidéo complète donc n’hésitez pas à aller la voir sur ma chaîne si vous
voulez plus d’infos. Le concept est simple : partir d’une seule phrase pour bâ tir toute l’intrigue
de son roman. Cette méthode est pour moi assez extrême car Ingermanson va jusqu’à détailler
chaque action de chaque chapitre dans un tableur Excel. Peu d’auteurs vont jusque-là, alors je
vous résume seulement quelques étapes qui peuvent vous apporter des pistes de réflexion et
vous aider à réaliser le synopsis de votre roman.
1. La phrase ultime
Lors de cette première étape, vous allez devoir résumer votre roman en une phrase (c’est votre
principe directeur dont on parlait au début du module). Cette phrase doit faire moins de 15
mots, ne doit pas comporter le nom de votre héros (vous devez le définir autrement, ex : un
jeune soldat) et vous devez essayer de lier l’histoire globale et personnelle.
Ex de Ingermanson : « Un physicien rebelle voyage dans le passé pour tuer l’apô tre Paul. »
2. Le paragraphe ultime
Une fois que vous avez cette première phrase, vous devez essayer de la développer en un
paragraphe. Ce paragraphe doit idéalement comporter cinq phrases. Une phrase pour la
situation initiale, trois phrases pour le développement, et une phrase pour la fin.
Les trois phrases du développement sont en réalité trois drames qui vont arriver pendant
l’histoire. Le premier drame est à la fin de l’acte 1. Le second est le point médian de l’acte 2. Le
troisième drame est la fin de l’acte 2 et conduit à l’acte 3 qui permet de conclure.
3. Le synopsis de votre roman
Une fois que vous avez vos cinq phrases, vous allez les développer pour qu’elles fassent chacune
un paragraphe. Pourquoi ? pour continuer de développer vos idées, vos conflits. A la fin, vous
aurez un synopsis de votre roman. Il faudra sans doute le retravailler, le faire évoluer si vous en
ressentez le besoin, mais vous avez une vue d’ensemble, concise, et claire, de votre projet.
4. Développer encore plus
Vos paragraphes vont ensuite être développés en une page chacun. Et si vous souhaitez aller
encore plus loin, vous pouvez faire comme Ingermanson et créer un tableur qui récapitulera
toutes les scènes de votre histoire. Vous indiquerez ce qu’il se passe et dans quel chapitre ça se
déroule.

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