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1. Introduction
a) Avant d’entamer notre plongée dans le XIXe siècle, note toutes les idées, tous les
termes qui te viennent à l’esprit en entendant le mot « romantisme ».
ROMANTISME
2. Contexte historique
Avant de nous plonger dans les arts, un peu d’histoire pour nous éclairer sur la situation de
la France au XIXe siècle.
Dans l’extrait, plusieurs auteurs sont cités. Les connais-tu ? Quel est leur rapport avec
le pouvoir en place ?
3. Émergence du mouvement
Suis la présentation PowerPoint qui est projetée et prends des notes en te concentrant
sur :
a) Observe les tableaux suivants. En fonction des éléments abordés précédemment dans
la leçon, classe-les dans le tableau ci-dessous et explique ton critère de classification
oralement.
Tableau 1
Tableau 2
Tableau 3
Tableau 4
Tableau 5
Tableau 6
Tableau 8
Tableau 8
Tableau 9 :
b) Classe à présent ces peintures dans le tableau suivant, et nomme les catégories que tu
as choisies.
Romantiques Non-romantiques
2, 3, 5, 8, 10 1, 4, 6, 7
c) Voici cinq extraits de textes, relie chacun d’entre eux au tableau qui l’illustre le mieux.
Extrait 1 :
Extrait 2 :
Extrait 3 :
Dans le même ordre d’idées, les romantiques affectionnent le mystère,
l’étrange voire le surnaturel ; ils font appel aux rêves qui nourrissent
leur imagination. Ils mettent aussi en question la logique et la Raison,
car elles sont insuffisantes, à leurs yeux, pour accéder à la réalité
profonde des êtres et des choses.
Extrait 4 :
Extrait 5 :
Extrait 1 2 3 4 5
Tableau 3 2 5 9 8
5. Littérature
a) Lis les extraits suivants et réponds aux questions. Veille à bien justifier par des
éléments présents dans le texte.
Ayant été atteint, jeune encore, d’une maladie morale abominable, je raconte
ce qui m’est arrivé pendant trois ans. Si j’étais seul malade, je n’en dirais rien
; mais, comme il y en a beaucoup d’autres que moi qui souffrent du même
mal, j’écris pour ceux-là, sans trop savoir s’ils y feront attention ; car, dans le
cas où personne n’y prendrait garde, j’aurai encore retiré ce fruit de mes
paroles, de m’être mieux guéri moi-même, et, comme le renard pris au piège,
j’aurai rongé mon pied captif. (…)
Trois éléments partageaient donc la vie qui s’offrait alors aux jeunes gens :
derrière eux un passé à jamais détruit, s’agitant encore sur ses ruines, avec
tous les fossiles des siècles de l’absolutisme; devant eux l’aurore d’un
immense horizon, les premières clartés de l’avenir ; et entre ces deux mondes
… quelque chose de semblable à l’Océan qui sépare le vieux continent de la
jeune Amérique, je ne sais quoi de vague et de flottant, une mer houleuse et
pleine de naufrages, traversée de temps en temps par quelque blanche voile
lointaine ou par quelque navire soufflant une lourde vapeur ; le siècle
présent, en un mot, qui sépare le passé de l’avenir, qui n’est ni l’un ni l’autre
et qui ressemble à tous deux à la fois, et où l’on ne sait, à chaque pas qu’on
fait, si l’on marche sur une semence ou sur un débris….
Voilà dans quel chaos il fallut choisir alors ; voilà ce qui se présentait à des
enfants pleins de force et d’audace, fils de l’Empire et petit-fils de la
Révolution.
Quel est le sentiment qui transparait dans cet extrait ? Qui le ressent ?
Mais comment exprimer cette foule de sensations fugitives, que j’éprouvais dans
mes promenades ? Les sons que rendent les passions dans le vide d’un cœur
solitaire ressemblent au murmure que les vents et les eaux font entendre dans le
silence d’un désert ; on en jouit, mais on ne peut le peindre.
Le jour, je m’égarais sur de grandes bruyères terminées par des forêts. Qu’il
fallait peu de choses à ma rêverie ! Une feuille séchée que le vent chassait
devant moi, une cabane dont la fumée s’élevait dans la cime dépouillée des
arbres, la mousse qui tremblait au souffle du nord sur le tronc d’un chêne, une
roche écartée, un étang désert où le jonc flétri murmurait ! Le clocher solitaire,
s’élevant au loin dans la vallée, a souvent attiré mes regards ; souvent j’ai suivi
des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tête. Je me figurais
les bords ignorés, les climats lointains où ils se rendent ; j’aurais voulu être sur
leurs ailes. Un secret instinct me tourmentait ; je sentais que je n’étais moi-
même qu’un voyageur, mais une voix du ciel semblait me dire : « Homme, la
saison de ta migration n’est pas encore venue ; attends que le vent de la mort se
lève, alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues que ton cœur
demande. »
« Levez-vous vite, orages désirés, qui devez emporter René dans les espaces
d’une autre vie ! » Ainsi disant, je marchais à grands pas, le visage enflammé, le
vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant ni pluie ni frimas, enchanté,
tourmenté, et comme possédé par le démon de mon cœur.
A quelle personne est écrit ce texte ? A ton avis, pourquoi ce choix est-il important ?
« cœur vide », « tourmenté », etc. L’auteur semble être triste, ses sentiments sont
sombres.
Face à cette situation, quelle est la solution qui semble être la meilleure ?
La mort : « attends que le vent de la mort se lève », « Levez-vous vite orages désirés,
qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie »
Le romantique est un individu désenchanté qui se sent mal dans son époque. Pour lui, le
monde est mauvais et la société corrompue. Cette société bourgeoise, avide d’argent et de
réussite sociale, prône des valeurs morales qu’elle est parfois loin de respecter… Les
romantiques la jugent donc hypocrite et indigne. Ils ne peuvent y trouver leur place. Ce
profond malaise qui les habite, fait de révolte, d’ennui et de désillusion, est désigné par
l’expression « mal du siècle ». On a souvent comparé ce mal de vivre à un état dépressif où
dominent le découragement et le dégoût de la vie. Ainsi, les poètes et artistes romantiques se
livrent à de véritables épanchements lyriques. L’intérêt qu’ils manifestent pour le « moi »
souffrant, mélancolique, victime du « mal du siècle » caractéristique d’une société marquée
par des bouleversements politiques, se double d’un intérêt pour la nature, dans laquelle
l’individu peut s’isoler, trouver refugier, se recueillir.
b) A travers les deux textes que nous venons d’aborder, nous avons vu que le romantique
souffrait du « mal du siècle ». Dans les textes suivants, nous allons voir comment ils
fuient parfois cette dure réalité.
Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure ! Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,
Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! Je me retourne encore, et d'un regard d'envie
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !
Convient à la douleur et plaît à mes regards !
Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire, Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
J'aime à revoir encor, pour la dernière fois, Je vous dois une larme aux bords de mon
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière tombeau ;
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois ! L'air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !
Oui, dans ces jours d'automne où la nature
expire, Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie
A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits, Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais ! Peut-être restait-il une goutte de miel ?
Il est un air pour qui je donnerais Puis un château de brique à coins de pierre,
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber, Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Un air très vieux, languissant et funèbre, Ceint de grands parcs, avec une rivière
Qui pour moi seul a des charmes secrets. Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;
Or, chaque fois que je viens à l’entendre, Puis une dame, à sa haute fenêtre,
De deux cents ans mon âme rajeunit : Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
C’est sous Louis treize ; et je crois voir s’étendre Que, dans une autre existence peut-être,
Un coteau vert, que le couchant jaunit, J’ai déjà vue… – et dont je me souviens !
« De deux cents ans mon âme rajeunit » : la musique semble transporter le sujet de
l’énonciation (auteur) dans une autre époque.
À quelle époque fait-il allusion dans ce texte ? Est-elle éloignée du siècle des
romantiques ?
La description qu’en fait l’auteur semble être teintée d’une sorte de nostalgie. Ce
poème constitue une sorte de moment d’évasion pour l’auteur, qui quitte l’époque qui
est la sienne pour rêver du Moyen-Âge.
Non, pas de manière explicite et directe. Peut-être par l’idée de « fuite » de son époque,
mais pas d’éléments textuels qui l’évoquent clairement.
Avez-vous vu, dans Barcelone, Vrai Dieu ! Lorsque son oeil pétille
Une Andalouse au sein bruni ? Sous la frange de ses réseaux,
Pâle comme un beau soir d’automne ! Rien que pour toucher sa mantille,
C’est ma maîtresse, ma lionne ! De par tous les saints de Castille,
La marquesa d’Amaëgui ! On se ferait rompre les os.
J’ai fait bien des chansons pour elle, Qu’elle est superbe en son désordre,
Je me suis battu bien souvent. Quand elle tombe, les seins nus,
Bien souvent j’ai fait sentinelle, Qu’on la voit, béante, se tordre
Pour voir le coin de sa prunelle, Dans un baiser de rage, et mordre
Quand son rideau tremblait au vent. En criant des mots inconnus !
Elle est à moi, moi seul au monde. Et qu’elle est folle dans sa joie,
Ses grands sourcils noirs sont à moi, Lorsqu’elle chante le matin,
Son corps souple et sa jambe ronde, Lorsqu’en tirant son bas de soie,
Sa chevelure qui l’inonde, Elle fait, sur son flanc qui ploie,
Plus longue qu’un manteau de roi ! Craquer son corset de satin !
C’est à moi son beau corps qui penche Allons, mon page, en embuscades !
Quand elle dort dans son boudoir, Allons ! la belle nuit d’été !
Et sa basquina sur sa hanche, Je veux ce soir des sérénades
Son bras dans sa mitaine blanche, À faire damner les alcades
Son pied dans son brodequin noir. De Tolose au Guadalété.
Marquesa = marquise ; basquina = basquine (jupe portée par les femmes espagnoles) ;
mantille = voile traditionnel espagnol ; Castille = région en Espagne ; alcades =
équivalent du maire ou du juge de paix en Espagne ; Guadalète : fleuve en Andalousie
L'enfant avait reçu deux balles dans la tête. Cria-t-elle ; monsieur, il n'avait pas huit ans !
Le logis était propre, humble, paisible, honnête ; Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents.
On voyait un rameau bénit sur un portrait. Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre,
Une vieille grand-mère était là qui pleurait. C'est lui qui l'écrivait. Est-ce qu'on va se mettre
Nous le déshabillions en silence. Sa bouche, A tuer les enfants maintenant ? Ah ! mon Dieu !
Pâle, s'ouvrait ; la mort noyait son oeil farouche ;
Ses bras pendants semblaient demander des On est donc des brigands ! Je vous demande un
appuis. peu,
Il avait dans sa poche une toupie en buis. Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre !
On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses Dire qu'ils m'ont tué ce pauvre petit être !
plaies. Il passait dans la rue, ils ont tiré dessus.
Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ? (…)
Son crâne était ouvert comme un bois qui se Pourquoi l'a-t-on tué ? Je veux qu'on me
fend. l'explique.
L'aïeule regarda déshabiller l'enfant, L'enfant n'a pas crié vive la République. –
Disant : - comme il est blanc ! approchez donc la Nous nous taisions, debout et graves, chapeau
lampe. bas,
Dieu ! ses pauvres cheveux sont collés sur sa Tremblant devant ce deuil qu'on ne console pas.
tempe ! –
(…) Vous ne compreniez point, mère, la politique.
- Est-ce que ce n'est pas une chose qui navre ! Monsieur Napoléon, c'est son nom authentique,
Est pauvre, et même prince ; il aime les palais ; Où viendront l'adorer les préfets et les maires ;
Il lui convient d'avoir des chevaux, des valets, C'est pour cela qu'il faut que les vieilles grand-
De l'argent pour son jeu, sa table, son alcôve, mères,
Ses chasses ; par la même occasion, il sauve De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le
La famille, l'église et la société ; temps,
Il veut avoir Saint-Cloud, plein de roses l'été, Cousent dans le linceul des enfants de sept ans.
Ce poème est totalement ancré dans la société contemporaine de Victor Hugo. Il évoque
un fait qui s’est déroulé lors de la répression contre les opposants du coup d’Etat de
Napoléon III.
Ici, on quitte la narration pour rentrer dans une forme d’argumentation. L’explication
fournie à la Grand-Mère montre que l’auteur se positionne et défend le peuple.
Le mal du siècle se traduit chez certains auteurs par une fuite : dans le passé
(principalement le Moyen-Âge), dans l’espace (fascination pour
l’Orient/exotisme) ou encore dans l’irréel (le rêve, le fantastique, le mysticisme)
ou dans le social (intérêt pour le peuple).