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Le Romantisme

1. Introduction

a) Avant d’entamer notre plongée dans le XIXe siècle, note toutes les idées, tous les
termes qui te viennent à l’esprit en entendant le mot « romantisme ».

ROMANTISME

2. Contexte historique

Avant de nous plonger dans les arts, un peu d’histoire pour nous éclairer sur la situation de
la France au XIXe siècle.

a) Visionne l’extrait de la vidéo projeté au tableau, et réponds aux questions suivantes.

Lien : https://www.youtube.com/watch?v=jTMscLupJeg&t=676s (4.42 ; 8.44)


 Après avoir visionné cet extrait, que peux-tu dire de la situation politique en France au
XIXe siècle ? Liste les différents pouvoirs qui se succèdent.

Beaucoup de pouvoirs différents se succèdent et marquent une certaine instabilité.


- 1792-1795 : La Convention fonde la Première République (gouvernement
révolutionnaire)
- 1804 – 1815 : Empire Napoléonien
- 1814 – 1830 : Première Restauration (Louis XVIII, Charles X)
- 1830 : 3 glorieuses, 2e Restauration / Monarchie de Juillet
- 1848 : Révolution de février, 2e République
- 1852 : coup d’Etat de Napoléon III ; second empire

 Pourquoi Napoléon Bonaparte fascine-t-il la jeunesse ?

Napoléon, rôturier devenu empereur, incarne la gloire et l’héroïsme guerrier.

 Qu’entend-on par « Restauration » ?

Retour au régime politique de l’Ancien Régime, c’est-à-dire de la monarchie.

 Dans l’extrait, plusieurs auteurs sont cités. Les connais-tu ? Quel est leur rapport avec
le pouvoir en place ?

Chateaubriand : d’abord actif en politique, il sera démis de ses fonctions


Lamartine : idem
Hugo : critique le pouvoir. D’abord sous Charles X avec le Dernier jour d’un
condamné ; Il s’exile lorsque Napoléon III se proclame empereur (second empire).

 Quelle est la réaction de la jeunesse face à cette situation politique ?

Beaucoup d’espoirs sont nourris, et la jeunesse fait face à beaucoup de déceptions. Il y


a un sentiment de malaise. Ce n’est pas seulement en France, mais dans toute l’Europe
que se fait sentir cette crise.

3. Émergence du mouvement

Suis la présentation PowerPoint qui est projetée et prends des notes en te concentrant
sur :

- Les auteurs cités et leurs préoccupations


- Les différents pays évoqués
- Les événements historiques évoqués

Organise ta prise de note de manière aérée sur cette feuille.


4. La peinture

a) Observe les tableaux suivants. En fonction des éléments abordés précédemment dans
la leçon, classe-les dans le tableau ci-dessous et explique ton critère de classification
oralement.
Tableau 1

Tableau 2

Tableau 3

Tableau 4
Tableau 5

Tableau 6
Tableau 8

Tableau 8

Tableau 9 :
b) Classe à présent ces peintures dans le tableau suivant, et nomme les catégories que tu
as choisies.

Romantiques Non-romantiques

2, 3, 5, 8, 10 1, 4, 6, 7

c) Voici cinq extraits de textes, relie chacun d’entre eux au tableau qui l’illustre le mieux.

Extrait 1 :

L’artiste romantique entretient également un rapport de


communion profonde avec la nature. Il y voit souvent le miroir de
ses sentiments et de son existence. Par exemple, le soleil qui se
couche est vu comme l’image du déclin de la vie. Il y trouve aussi
un refuge face aux déceptions de toutes sortes. C’est un lieu de
repos, de recueillement où l’on oublie la société et les ennuis :
« quand tout change pour toi, la nature est la même », écrit
Lamartine

Extrait 2 :

Les pays(ages) exotiques, en particulier l’Orient, éveillent la curiosité


et l’imagination des romantiques, qu’il s’agisse des régions du Levant
(le Moyen-Orient) ou celles du couchant (le Maghreb). Ils fournissent
le décor de nombreux romans, tableaux ou récits de voyage.

Extrait 3 :
Dans le même ordre d’idées, les romantiques affectionnent le mystère,
l’étrange voire le surnaturel ; ils font appel aux rêves qui nourrissent
leur imagination. Ils mettent aussi en question la logique et la Raison,
car elles sont insuffisantes, à leurs yeux, pour accéder à la réalité
profonde des êtres et des choses.

Extrait 4 :

Les romantiques souhaitent représenter le présent. Les peintres


français réalisent de grandes toiles des épisodes de l'histoire
contemporaine.

Extrait 5 :

La rupture que le Romantisme représente s’exprime principalement dans


l’abandon de l’idée de la peinture comme le miroir où se reflète le monde.
Désormais, il s’agit de privilégier l’esprit créateur de l’artiste : le tableau
relève de sa subjectivité et exprime ses sentiments.

Extrait 1 2 3 4 5
Tableau 3 2 5 9 8

5. Littérature

a) Lis les extraits suivants et réponds aux questions. Veille à bien justifier par des
éléments présents dans le texte.

 ALFRED DE MUSSET, La Confession d’un enfant du siècle (1836)


Pour écrire l’histoire de sa vie, il faut d’abord avoir vécu ; aussi n’est-ce pas
la mienne que j’écris.

Ayant été atteint, jeune encore, d’une maladie morale abominable, je raconte
ce qui m’est arrivé pendant trois ans. Si j’étais seul malade, je n’en dirais rien
; mais, comme il y en a beaucoup d’autres que moi qui souffrent du même
mal, j’écris pour ceux-là, sans trop savoir s’ils y feront attention ; car, dans le
cas où personne n’y prendrait garde, j’aurai encore retiré ce fruit de mes
paroles, de m’être mieux guéri moi-même, et, comme le renard pris au piège,
j’aurai rongé mon pied captif. (…)

Trois éléments partageaient donc la vie qui s’offrait alors aux jeunes gens :
derrière eux un passé à jamais détruit, s’agitant encore sur ses ruines, avec
tous les fossiles des siècles de l’absolutisme; devant eux l’aurore d’un
immense horizon, les premières clartés de l’avenir ; et entre ces deux mondes
… quelque chose de semblable à l’Océan qui sépare le vieux continent de la
jeune Amérique, je ne sais quoi de vague et de flottant, une mer houleuse et
pleine de naufrages, traversée de temps en temps par quelque blanche voile
lointaine ou par quelque navire soufflant une lourde vapeur ; le siècle
présent, en un mot, qui sépare le passé de l’avenir, qui n’est ni l’un ni l’autre
et qui ressemble à tous deux à la fois, et où l’on ne sait, à chaque pas qu’on
fait, si l’on marche sur une semence ou sur un débris….

Voilà dans quel chaos il fallut choisir alors ; voilà ce qui se présentait à des
enfants pleins de force et d’audace, fils de l’Empire et petit-fils de la
Révolution.

Un sentiment de malaise inexprimable commença alors à fermenter dans tous


les cœurs jeunes. Condamnés au repos par les souverains du monde, livrés
aux cuistres de toute espèce, à l'oisiveté et à l'ennui, les jeunes gens voyaient
se retirer d'eux les vagues écumantes contre lesquelles ils avaient préparé
leurs bras. Tous ces gladiateurs frottés d'huile se sentaient au fond de l'âme
une misère insupportable. Les plus riches se firent libertins ; ceux d'une
fortune médiocre prirent un état et se résignèrent soit à la robe , soit à l'épée ;
les plus pauvres se jetèrent dans l'enthousiasme à froid, dans les grands mots,
dans l'affreuse mer de l'action sans but. Comme la faiblesse humaine cherche
l'association et que les hommes sont troupeaux de nature, la politique s'en
mêla. (...) Mais des membres des deux partis opposés, il n'en était pas un qui,
en entrant chez lui, ne sentît amèrement le vide de son existence et la
pauvreté de ses mains.

 Quel est le sentiment qui transparait dans cet extrait ? Qui le ressent ?

« Malaise inexprimable », «  maladie morale abominable ». Ces sentiments ne semblent


pas être uniquement ceux de l’auteur, mais ceux de toute une génération.

 Qu’est ce qui provoque ce sentiment dans la jeunesse de l’époque ?

Les atrocités du passé, l’incertitude du futur, et l’absence de perspectives pour la jeune


génération.

 Par quels divertissements les jeunes cherchent-ils à compenser ce sentiment ? Est-ce


efficace?

Recherche d’une profession, engagement politique, participation à des combats


divers. Cela s’avère inefficace, car renvoie au néant de la vie.

 FRANCOIS-RENE DE CHATEAUBRIAND, René (1802)

Mais comment exprimer cette foule de sensations fugitives, que j’éprouvais dans
mes promenades ? Les sons que rendent les passions dans le vide d’un cœur
solitaire ressemblent au murmure que les vents et les eaux font entendre dans le
silence d’un désert ; on en jouit, mais on ne peut le peindre.

L’automne me surprit au milieu de ces incertitudes : j’entrai avec ravissement


dans les mois des tempêtes. Tantôt j’aurais voulu être un de ces guerriers errant
au milieu des vents, des nuages et des fantômes, tantôt j’enviais jusqu’au sort du
pâtre que je voyais réchauffer ses mains à l’humble feu de broussailles qu’il
avait allumé au coin d’un bois. J’écoutais ses chants mélancoliques, qui me
rappelaient que dans tout pays le chant naturel de l’homme est triste, lors même
qu’il exprime le bonheur. Notre cœur est un instrument incomplet, une lyre où il
manque des cordes, et où nous sommes forcés de rendre les accents de la joie sur
le ton consacré aux soupirs.

Le jour, je m’égarais sur de grandes bruyères terminées par des forêts. Qu’il
fallait peu de choses à ma rêverie ! Une feuille séchée que le vent chassait
devant moi, une cabane dont la fumée s’élevait dans la cime dépouillée des
arbres, la mousse qui tremblait au souffle du nord sur le tronc d’un chêne, une
roche écartée, un étang désert où le jonc flétri murmurait ! Le clocher solitaire,
s’élevant au loin dans la vallée, a souvent attiré mes regards ; souvent j’ai suivi
des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tête. Je me figurais
les bords ignorés, les climats lointains où ils se rendent ; j’aurais voulu être sur
leurs ailes. Un secret instinct me tourmentait ; je sentais que je n’étais moi-
même qu’un voyageur, mais une voix du ciel semblait me dire : « Homme, la
saison de ta migration n’est pas encore venue ; attends que le vent de la mort se
lève, alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues que ton cœur
demande. »

« Levez-vous vite, orages désirés, qui devez emporter René dans les espaces
d’une autre vie ! » Ainsi disant, je marchais à grands pas, le visage enflammé, le
vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant ni pluie ni frimas, enchanté,
tourmenté, et comme possédé par le démon de mon cœur.

 A quelle personne est écrit ce texte ? A ton avis, pourquoi ce choix est-il important ?

Il est écrit à la première personne, en «  je ». Ce choix se prête parfaitement au discours


du narrateur : il exprime ses sentiments, ses émotions lors d’une promenade dans la
nature

 Quel(s) rôle(s) joue(nt) la nature dans ce texte ?

La nature joue ici le rôle d’interlocutrice. Le narrateur s’interroge, s’observe et étudie


ses sentiments avec une certaine complaisance et la nature se prête bien à ce genre de
méditations.

Elle renvoie également à l’évasion


 Comment qualifier les sentiments du narrateur ?

« cœur vide », « tourmenté », etc. L’auteur semble être triste, ses sentiments sont
sombres.

 Face à cette situation, quelle est la solution qui semble être la meilleure ?

La mort : « attends que le vent de la mort se lève », « Levez-vous vite orages désirés,
qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie »

Le romantique est un individu désenchanté qui se sent mal dans son époque. Pour lui, le
monde est mauvais et la société corrompue. Cette société bourgeoise, avide d’argent et de
réussite sociale, prône des valeurs morales qu’elle est parfois loin de respecter… Les
romantiques la jugent donc hypocrite et indigne. Ils ne peuvent y trouver leur place. Ce
profond malaise qui les habite, fait de révolte, d’ennui et de désillusion, est désigné par
l’expression « mal du siècle ». On a souvent comparé ce mal de vivre à un état dépressif où
dominent le découragement et le dégoût de la vie. Ainsi, les poètes et artistes romantiques se
livrent à de véritables épanchements lyriques. L’intérêt qu’ils manifestent pour le « moi »
souffrant, mélancolique, victime du « mal du siècle » caractéristique d’une société marquée
par des bouleversements politiques, se double d’un intérêt pour la nature, dans laquelle
l’individu peut s’isoler, trouver refugier, se recueillir.

b) A travers les deux textes que nous venons d’aborder, nous avons vu que le romantique
souffrait du « mal du siècle ». Dans les textes suivants, nous allons voir comment ils
fuient parfois cette dure réalité.

 Lamartine , « L’automne », Méditations poétiques, 1820.

Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure ! Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,
Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! Je me retourne encore, et d'un regard d'envie
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !
Convient à la douleur et plaît à mes regards !

Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire, Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
J'aime à revoir encor, pour la dernière fois, Je vous dois une larme aux bords de mon
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière tombeau ;
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois ! L'air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !
Oui, dans ces jours d'automne où la nature
expire, Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie
A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits, Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais ! Peut-être restait-il une goutte de miel ?

Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie, Peut-être l'avenir me gardait-il encore


Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ? A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu'elle
Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu ? ... expire,
S'exhale comme un son triste et mélodieux.
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;

 Quels sont les thèmes romantiques exploités dans ce poème ?

Evocation de la nature comme interlocutrice, et lieu de refuge. Rêverie, solitude,


souffrance décriraient très bien le poète.

 Expliquez le rapport entre « le deuil de la nature » et les sentiments du poète.


Il y a une comparaison qui est filée tout au long du poème entre la nature et les
sentiments du poète. Pour le poète, la nature, pendant les derniers jours d’auteurs,
est en train de mourir

 Comment le « mal du siècle » est-il représenté dans ce texte ?

Déceptions par rapport à certains espoirs, la rêverie et la solitude, évocation de la mort,


refuge dans la nature dont la beauté est chantée.

 G. de Nerval, « Fantaisie », Les petits châteaux de Bohème, 1852

Il est un air pour qui je donnerais Puis un château de brique à coins de pierre,
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber, Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Un air très vieux, languissant et funèbre, Ceint de grands parcs, avec une rivière
Qui pour moi seul a des charmes secrets. Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;

Or, chaque fois que je viens à l’entendre, Puis une dame, à sa haute fenêtre,
De deux cents ans mon âme rajeunit : Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
C’est sous Louis treize ; et je crois voir s’étendre Que, dans une autre existence peut-être,
Un coteau vert, que le couchant jaunit, J’ai déjà vue… – et dont je me souviens !

 D’après ce texte, quel rôle joue la musique pour le poète ?

« De deux cents ans mon âme rajeunit » : la musique semble transporter le sujet de
l’énonciation (auteur) dans une autre époque.

 À quelle époque fait-il allusion dans ce texte ? Est-elle éloignée du siècle des
romantiques ?

L’évocation de Louis XIII semble renvoyer à l’époque de composition de la musique


alors qu’une autre série d’images renvoient au Moyen-Âge :
- Château et vitraux colorés
- Image de la femme aux cheveux longs à sa fenêtre

 Comment caractériseriez-vous l’univers décrit ?

La description qu’en fait l’auteur semble être teintée d’une sorte de nostalgie. Ce
poème constitue une sorte de moment d’évasion pour l’auteur, qui quitte l’époque qui
est la sienne pour rêver du Moyen-Âge.

 Repérez-vous ici des traces du « Mal du siècle » ?

Non, pas de manière explicite et directe. Peut-être par l’idée de «  fuite » de son époque,
mais pas d’éléments textuels qui l’évoquent clairement.

 Alfred de Musset « L’Andalouse », Premières poésies, (1810 – 1857)

Avez-vous vu, dans Barcelone, Vrai Dieu ! Lorsque son oeil pétille
Une Andalouse au sein bruni ? Sous la frange de ses réseaux,
Pâle comme un beau soir d’automne ! Rien que pour toucher sa mantille,
C’est ma maîtresse, ma lionne ! De par tous les saints de Castille,
La marquesa d’Amaëgui ! On se ferait rompre les os.

J’ai fait bien des chansons pour elle, Qu’elle est superbe en son désordre,
Je me suis battu bien souvent. Quand elle tombe, les seins nus,
Bien souvent j’ai fait sentinelle, Qu’on la voit, béante, se tordre
Pour voir le coin de sa prunelle, Dans un baiser de rage, et mordre
Quand son rideau tremblait au vent. En criant des mots inconnus !

Elle est à moi, moi seul au monde. Et qu’elle est folle dans sa joie,
Ses grands sourcils noirs sont à moi, Lorsqu’elle chante le matin,
Son corps souple et sa jambe ronde, Lorsqu’en tirant son bas de soie,
Sa chevelure qui l’inonde, Elle fait, sur son flanc qui ploie,
Plus longue qu’un manteau de roi ! Craquer son corset de satin !

C’est à moi son beau corps qui penche Allons, mon page, en embuscades !
Quand elle dort dans son boudoir, Allons ! la belle nuit d’été !
Et sa basquina sur sa hanche, Je veux ce soir des sérénades
Son bras dans sa mitaine blanche, À faire damner les alcades
Son pied dans son brodequin noir. De Tolose au Guadalété.

 Sur la base du titre, comment caractériseriez-vous le thème de ce texte ?


Il y a, dans l’attrait du narrateur pour cette femme d’Andalousie, une forme
d’exotisme. Il décrit une femme qui n’est pas de chez lui, mais qui vient d’Espagne.

 Relevez dans ce poème, les termes évoquant ce thème.

Il y a dans ce poème une série de termes espagnols, ou d’allusions renvoyant


directement à l’Espagne.

Marquesa = marquise ; basquina = basquine (jupe portée par les femmes espagnoles) ;
mantille  = voile traditionnel espagnol ; Castille = région en Espagne ; alcades =
équivalent du maire ou du juge de paix en Espagne ; Guadalète  : fleuve en Andalousie

 Trouvez-vous que ce texte entretient un rapport avec le « mal du siècle » ? Si oui,


précisez.
Comme pour le poème de Nerval, le lien n’est pas direct. Ce poème reflète même de
l’entrain, de la joie. Seulement, l’exotisme renvoie à la fuite du mal du siècle.

 HUGO V., « Souvenir de la nuit du 4 », Les Châtiments, 1853

L'enfant avait reçu deux balles dans la tête. Cria-t-elle ; monsieur, il n'avait pas huit ans !
Le logis était propre, humble, paisible, honnête ; Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents.
On voyait un rameau bénit sur un portrait. Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre,
Une vieille grand-mère était là qui pleurait. C'est lui qui l'écrivait. Est-ce qu'on va se mettre
Nous le déshabillions en silence. Sa bouche, A tuer les enfants maintenant ? Ah ! mon Dieu !
Pâle, s'ouvrait ; la mort noyait son oeil farouche ;
Ses bras pendants semblaient demander des On est donc des brigands ! Je vous demande un
appuis. peu,
Il avait dans sa poche une toupie en buis. Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre !
On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses Dire qu'ils m'ont tué ce pauvre petit être !
plaies. Il passait dans la rue, ils ont tiré dessus.
Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ? (…)
Son crâne était ouvert comme un bois qui se Pourquoi l'a-t-on tué ? Je veux qu'on me
fend. l'explique.
L'aïeule regarda déshabiller l'enfant, L'enfant n'a pas crié vive la République. –
Disant : - comme il est blanc ! approchez donc la Nous nous taisions, debout et graves, chapeau
lampe. bas,
Dieu ! ses pauvres cheveux sont collés sur sa Tremblant devant ce deuil qu'on ne console pas.
tempe ! –
(…) Vous ne compreniez point, mère, la politique.
- Est-ce que ce n'est pas une chose qui navre ! Monsieur Napoléon, c'est son nom authentique,
Est pauvre, et même prince ; il aime les palais ; Où viendront l'adorer les préfets et les maires ;
Il lui convient d'avoir des chevaux, des valets, C'est pour cela qu'il faut que les vieilles grand-
De l'argent pour son jeu, sa table, son alcôve, mères,
Ses chasses ; par la même occasion, il sauve De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le
La famille, l'église et la société ; temps,
Il veut avoir Saint-Cloud, plein de roses l'été, Cousent dans le linceul des enfants de sept ans.

 Au niveau du thème, en quoi ce texte diffère-t-il des poèmes romantiques précédents ?

Ce poème est totalement ancré dans la société contemporaine de Victor Hugo. Il évoque
un fait qui s’est déroulé lors de la répression contre les opposants du coup d’Etat de
Napoléon III.

 Quel est le but du poète à travers ce texte ?

Le but de ce poème est de dénoncer la monstruosité du Second Empire. L’auteur y est


clairement engagé, il critique vivement Napoléon III et son régime.

 Pourquoi et en quoi la dernière strophe se détache-t-elle du reste du texte ?

Ici, on quitte la narration pour rentrer dans une forme d’argumentation. L’explication
fournie à la Grand-Mère montre que l’auteur se positionne et défend le peuple.

 Comment Hugo construit-il le portrait de Napoléon ?

Il le décrit comme un homme vaniteux, qui recherche le luxe et la richesse. Napoléon


III aime être admiré, adulé par les gens qui le côtoient.

Le mal du siècle se traduit chez certains auteurs par une fuite : dans le passé
(principalement le Moyen-Âge), dans l’espace (fascination pour
l’Orient/exotisme) ou encore dans l’irréel (le rêve, le fantastique, le mysticisme)
ou dans le social (intérêt pour le peuple).

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