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28/09/2017
Introduction
L’essai triaxial est un essai de laboratoire pour déterminer les caractéristiques mécaniques des
matériaux granulaires. Il consiste à appliquer à une éprouvette cylindrique, entourée d’une
membrane étanche, une contrainte hydrostatique constante, appliquée à l’aide d’une
enceinte remplie d’eau, et une contrainte déviatorique (ou contrainte axiale) croissante,
appliquée à l’aide d’un piston. L’augmentation de la contrainte axiale entraîne la rupture du
sol. L’analyse des résultats permet de déterminer la résistance au cisaillement du sol et de
calculer les caractéristiques de matériaux granulaires. Les différents types d’essai réalisables
sont :
- Essai Consolidé - Drainé CD (Consolidated-drained)
- Essai Consolidé - Non drainé CU (Consolidated-undrained)
- Essai Consolidé - Non drainé avec mesure de la pression interstitielle CU+u
- Essai Non Consolidé - Non drainé UU (Unconsolidated-undrained)
Dans le cadre de ce TP, nous allons présenter les résultats obtenus lors d’un essai Consolidé-
Drainé (CD) sur du sable de Fontainebleau. La consolidation d’un matériau est la variation du
volume généralement due à la variation des contraintes qui lui sont appliquées. La
consolidation permet de rétablir et simuler les contraintes in situ dans le sol afin de déterminer
la résistance du matériau dans ces conditions. Le drainage permet de déterminer la résistance
du sol à long terme en permettant l’évacuation de l’eau de l’éprouvette. Dans ce cas, la
variation de la pression interstitielle est nulle.
La réalisation de l’essai se fait en cinq étapes :
- La préparation de l’éprouvette (environ 40 minutes)
- La saturation (environ 30 à 35 minutes)
- La consolidation (environ 3 minutes)
- Le cisaillement de l’échantillon (environ 30 minutes)
- Le démontage
L’échantillon est constitué du sable de Fontainebleau. Ce sable n’a pas de cohésion, il est donc
nécessaire d’utiliser un moule de hauteur 20 cm et de diamètre 10 cm, dimensions identiques
à celles de l’éprouvette testée, pour former cette dernière. La première étape consiste à
déterminer la masse de sable à introduire pour obtenir un indice de densité I D=0,9, ce qui
correspond à un sable dense.
Données : emin=0.55, emax=0.88, ρs=2.65 t/m3.
a. Indice de densité
Pour un volume total du moule de V= 1570 cm3, on obtient la masse de sable nécessaire :
𝑚 = 𝜌𝑑 𝑉 = 2,63 𝑘𝑔
2. Préparation de l’éprouvette
L’étape suivante consiste à introduire le sable dans le moule. Pour ce faire il existe
plusieurs techniques :
- La pluviation : cette méthode consiste à garder un débit de dépôt constant en
assurant une hauteur de chute du sable constante. Elle permet d’avoir une bonne
homogénéité de l’échantillon. L’inconvénient de cette méthode est la grande durée
du temps de préparation (plus d’une heure).
- Le compactage par couche sèche : cette méthode consiste à introduire le matériau
par petite couche afin de garantir la plus faible hétérogénéité possible.
On ne dispose que de 4h pour réaliser l’essai triaxial. Nous avons donc décidé d’utiliser
la deuxième méthode qui est plus rapide. On a choisi d’introduire le sable par couche de 2 cm.
La hauteur du moule étant de 20 cm, il y aura donc 10 couches de sables à mettre en place.
La masse de sable à introduire est de 2.63 kg ce qui correspond à une masse de 0.263 kg par
couche. Chaque couche introduite et compactée à l’aide d’une
dameuse cylindrique que nous tournons dans le sens des
aiguilles d’une montre (en soulevant légèrement afin de
faciliter la rotation) ainsi que d’un marteau avec lequel nous
frappons de façon horizontal sur le sommet de la dameuse, ce
qui permet de tasser le sable de Fontainebleau afin d’obtenir
une épaisseur de couche de 2 cm. En effet, si on ne respecte pas
l’épaisseur l’indice de densité de sera pas respecter et le sol ne
sera donc pas homogène. Il sera donc nécessaire de
recommence l’étape de préparation de l’éprouvette. Un réglet
est utilisé afin de pouvoir mesurer l’épaisseur de chaque
couche. On mesure l’épaisseur de la couche 1 cm au-dessus de
sa surface (dimension de la partie cylindrique de la dameuse en
Figure 4 : Dameuse et réglet dans le moule contact avec le sol) par rapport au sommet du moule. On doit
faire attention lors de la manipulation du réglet, qui contient
des bords pointus, à ne pas endommager la membrane en latex. Ainsi, on peut mettre en place
9 couches de sable. Avant d’introduire la dernière couche, on met en place une rehausse afin
d’éviter que le sable tombe sur les côtés.
Une fois les 10 couches formées, on met en place une pierre poreuse en haut de
l’échantillon sur laquelle on vient mettre une embase. On rabat la membrane sur l’embase et
assure l’étanchéité de l’échantillon en partie haute à l’aide d’un
joint torique.
3. La saturation de l’éprouvette :
Le principe de Skempton utilise le fait que la compressibilité des grains et de l’eau est très
inférieure à celle de l’air. L’essai consiste à appliquer un 𝛥𝜎 (radiale et verticale) à l’échantillon
et d’observer la réponse de la pression interstitielle 𝛥𝑢. Si l’échantillon est entièrement
saturé, on va avoir 𝛥𝑢 = 𝛥𝜎. S’il reste des bulles d’air présente dans l’échantillon on aura
𝛥𝑢 ≤ 𝛥𝜎.
On détermine donc le coefficient de Skimpton, qui pour les sables doit être compris entre 90%
et 100%, pour qu’on puisse considérer le milieu comme saturé, et qui est donné par la relation
suivante :
𝛥𝑢
𝐵= ∗ 100
𝛥𝜎
Avec, B le coefficient de Skimpton [sans unité]
Δu la variation de pression interstitielle dans l’échantillon [Pa]
𝛥𝜎 la différence de pression que nous appliquons [Pa]
4. La consolidation de l’éprouvette :
Nous avons décidé de réaliser l’essai avec une contrainte de consolidation effective égale à
100 kPa. La contrainte de consolidation effective s’écrit :
𝜎𝑐 ′ = 𝜎𝑒𝑥𝑡 − 𝑢𝑖𝑛𝑡
Pour l’instant dans notre éprouvette nous avons, 𝜎𝑒𝑥𝑡 = 250 𝑘𝑃𝑎 𝑒𝑡 𝑢𝑖𝑛𝑡 = 200 𝑘𝑃𝑎 nous
devons donc augmenter par palier 𝜎𝑒𝑥𝑡 de 50 kPa. Soit : 𝜎𝑐 ′ = (250 + 50) − 200 =
100 𝑘𝑃𝑎. Il est préférable d’augmenter la pression extérieure car si nous la diminuons, B sera
influencé et donc la saturation de l’échantillon aussi.
Nous finirons la consolidation avec une contrainte de confinement égale à 400 KPa et une
pression interstitielle égale à 200 KPa et donc une pression effective égale à 200 KPa.
5. Le cisaillement de l’échantillon :
700
600
500
400
q (kPa)
300
200
y = 821,61x - 10,85
100
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
-100
εa (%)
La phase d’élasticité linéaire (représentée en orange) nous permet de déterminer le module d’Young
du sol. Le module d’Young est donné par le coefficient directeur de la droite de tendance des points
de la phase élastique. Ici le module du sol est de 822 kPa.
La phase plastique comporte un pic ce qui nous amène à la diviser en 2 parties. La partie « pré-pic »
correspond au comportement du sol faiblement endommagé et résistant. La courbe possède une
allure convexe caractéristique d’un écrouissage. La partie « post-pic » appelée « zone
d’adoucissement ». Elle se traduit par une perte de capacité portante du sol qui mène ensuite à la
rupture.
La présence d’un pic est caractéristique du comportement des sols fins sur-consolidés mais aussi des
sols pulvérulents dense. Pour rappel le sol testé est un sable, ainsi à l’indice des vides choisi, le sable
peut être considéré comme dense. Cette affirmation sera confortée lors de l’étude de la variation de
volume de l’échantillon.
Comme le montre le graphique ci-dessous le comportement s’un sable lâche serait très différent
cependant les deux convergent vers la même asymptote, celle de l’état critique (rupture).
La phase de rupture correspond au moment où la courbe atteint son asymptote c'est-à-dire lorsque le
déviateur reste constant malgré l’augmentation de la déformée axiale. Il est ainsi possible de
déterminer le déviateur et la pression moyenne lors de la rupture. On représente ce point sur le
graphique des chemins de contraintes dans la représentation de Cambridge. On vérifie que le chemin
de contraintes lors de l’application du déviateur (représenté en bleu) forme bien une droite de pente
1/3. Cette vérification nous permet de contrôler le bon déroulement du TP ainsi que le post traitement
des valeurs acquises.
Une fois le point de rupture repéré il est possible de tracer la droite du critère de Mohr Coulomb
(orange). En effet, le sol est pulvérulent ainsi sa cohésion est négligée ce qui implique que la droite de
rupture passe par l’origine.
DÉVIATEUR EN FONCTION DE LA
PRESSION MOYENNE
800
700
600 y = 1.6592x
500
Q (KPA)
400
300
200
100
y = 1.35x
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
P' (KPA)
Pic Résiduelle
q p’ q P'
740 MPa 446 MPa 486 MPa 360 MPa
L’angle de frottement interne du sol ϕ est déterminé à partir du coefficient directeur de la droite de
rupture tracé dans le plan de Cambridge.
q = M*p’
6𝑠𝑖𝑛ϕ′
M=
3−𝑠𝑖𝑛ϕ′
Après calcul, on trouve un angle ϕrésiduelle= 33.43° et ϕpic= 40.5° , à comparer au valeur moyenne
que l’on peut rencontrer pour ce type de sol. D’après le tableau ci-dessous l’angle de frottement
maximal est compris entre 37° et 43° pour un sable fin à granulométrie serrée. Ces valeurs nous
confortent dans nos résultats.
0,4
0,3
εv (%)
0,2
0,1
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
-0,1
εa (%)
La forme de la courbe permet de conclure sur le comportement dilatant du sol testé. Ce qui confirme
le caractère dense de notre sol.
À faible déformation le sol reste en élasticité ce qui lui confère un comportement contractant
cependant dès que la limite élastique est atteinte il se dilate jusqu’à la rupture.
Conclusion
L’essai triaxial consolidé drainé consiste à consolider de manière isotrope notre sol et de lui appliquer
ensuite un déviateur tout en gardant la pression de confinement et le drainage. Cet essai a permis de
caractériser notre sol en déterminant les différents paramètres d’élasticité et de rupture, et de le
classer. En effet, au vus des résultats obtenus nous pouvons affirmer que le sable testé, à l’indice des
vides choisi, peut être classé comme un sable dense.