Vous êtes sur la page 1sur 7

Des portes spatio-temporelles existent-elles ?

Par Michel GRANGER


Publié dans MONDE INCONNU n°338, juin-juillet 2009

C’est-à-dire des sortes de « sas » ouvrant sur d’autres espaces, d’autres univers, une autre
réalité et en d’autres temps ?

Cette idée d’éventuels « passages spatio-temporels », née de l’imagination et appuyée par


la cosmologie relativiste et la physique quantique, continue de faire rêver et de susciter
des débats. Il est vrai qu’appliquée à bien des mystères, elle en résoudrait un certain
nombre et pas des moindres…

Il semble que ce soient les auteurs de science-fiction qui, les premiers (1), ont spéculé sur ce genre
de passages : ceux-ci permettraient de s’évader de notre univers - ou l’inverse (intrusion dans notre
réalité) - sans utiliser les vecteurs spatiaux classiques (fusée, sonde etc.). On pourrait les comparer
à des déchirures dans le tissu de notre univers donnant accès à divers ailleurs à travers ces points
d’interpénétration. Dans « Le Gouffre de la Lune » de l’écrivain américain A. Merritt (1884-1943),
les êtres ont accès à des images de l’espace, leur ouvrant mille fenêtres par où ils examinent la vie de milliers et
de milliers de mondes en mouvement. Les personnages de son collègue H. P. Lovecraft (1890-1937)
utilisent couramment des passages entre la Terre et d’autres espaces ; notamment un qui, en ayant
franchi la porte de la clé d’argent (2), définit l’univers comme un ensemble de mondes en relation les
uns avec les autres, et entre lesquels des chemins sont possibles. M. Leinster (1896-1975) et S.
King (1947->) s’inspirèrent de ces auteurs, notamment pour ce dernier dans « La Tour sombre »
(3).

Jacques Bergier (1912-1978), prenant au sérieux le concept de « portes » ouvertes dans l’espace ou
le temps dans son livre « Visa pour une autre terre » (4), parle d’un certain nombre de scientifiques
audacieux qui s’attelèrent au recensement des lieux où on peut soupçonner qu’existent de telles
ouvertures. Malheureusement il ne désigne pas nommément ces téméraires chercheurs sauf le
zoologiste Ivan T. Sanderson (1911-1973) et l’Américain V. Gaddis (1913-1997) qui n’a jamais eu
de fonction technique à faire valoir. Gaddis dont il dit qu’il a étudié les portes induites se trouvant
au niveau de la mer ; ce journaliste s’intéressa, en effet, aux phénomènes bizarres dits « fortéens » et
on lui attribue notamment le terme de « triangle des Bermudes » ; il compila, c’est vrai, un certains
nombres d’histoires troublantes qu’il rattacha aux mystères de la mer (5). Il attribuait ainsi au
franchissement de telles « aberrations topologiques » (c’est son terme) les disparitions de navires dans
diverses zones du globe. Certains navires fantômes pourraient aussi en être issus. C’est lui, de
même, qui mettait sur le compte d’un « trou dans le ciel » la disparition mystérieuse du fameux vol
19 (5 avions modèle Aveneger : des monomoteurs puissants à hélice et ailes repliables de plus de
15 mètres d’envergure) au large de Fort Lauderdale, base aéronavale de l’US Navy, en Floride du
Sud, le 5 décembre 1945.

Gaddis imputait ces mystères à des lois de la nature encore inconnues. Ainsi, si de telles « portes »
existent, elles font encore en 2009 partie de celles-ci car, en près d’un demi-siècle, rien n’est venu
apporter la preuve de leur existence si ce n’est indirectement car les phénomènes qui pourraient
leur être redevables sont toujours là ; d’où l’intérêt persistant que ces éventuelles « portes spatio-
temporelles » suscitent.
Quant à Sanderson, je n’ai pas lu toute son œuvre parue entre 1937 et 1974 dont une toute petite
partie fut traduite en français (6). Il entreprit certes de nombreuses expéditions dont il donna des
narrations avec parfois beaucoup d’humour, ce qui n’est pas commun mais n’a rien d’anti-
scientifique, au contraire ; il ne rechigna pas à traquer les monstres de lac, les serpents de mer, les
pingouins géants, le yéti, etc., mais à ma connaissance il ne leur a jamais attribué une éventuelle
origine spatio-temporelle. Par contre, Sanderson a écrit un livre sur les ovnis (7) où il envisage
qu’ils puissent être « vivants » et dans sa liste de leurs origines possibles, il cite succinctement « le
continuum espace-temps ». C’est dans l’épilogue de « Investigating the Unexplained » (8) (« Enquête sur
l’Inexpliqué ») que Sanderson écrit un couplet sur ceux qui pensent qu’il y a probablement « un
ensemble – ou plusieurs – de dimensions séparées de nous de diverses manières dans le temps et l’espace mais
néanmoins si proches que des choses pourraient « tomber à travers » et possiblement dans un sens et dans
l’autre ». Ainsi, il y aurait des preuves tangibles indirectes, mesurables et reproductibles, de la
présence d’autres « univers » en contact avec le nôtre, « peut être infinis en nombre et peuplés d’intelligences
en avance sur nous de plusieurs millions d’années ». Le fait, pour lui, de traquer l’inexpliqué de par le
monde pouvait donc passer comme un repérage de ces « portes » inter-dimensionnelles, comme
Bergier, toujours bien informé, le signalait pertinemment même si le naturaliste américain ne
faisait pas allusion explicitement à des « portes » spatio-temporelles.

Les preuves indirectes


En 1974, Bergier s’engageait résolument en reprenant le terme lovecraftien « portes induites » afin
d’en développer, pour ainsi dire, les fondements scientifiques manquants ; et il inventoriait, lui
aussi, toutes les énigmes qui pourraient passer par là en un catalogue à la Prévert qu’on peut
actualiser comme suit : les « portes spatio-temporelles » fourniraient une possibilité pour expliquer :

certaines disparitions (voir encadré 1) ;


les apparitions énigmatiques :
o notamment d’ovnis : l’Américain M. K. Jessup (1900-1959), auteur d’un livre sur
les ovnis, envisagea le premier cette thèse ;
o de personnages incongrus (un des thèmes favori de Bergier) : « c’est de cette façon que
viendraient les personnages qui ont été perdus dans notre monde » ;
o d’animaux dont la présence sur Terre est complètement inexplicable :
animaux retrouvés hors de leur biotope (exemple un kangourou en
Irlande !, des lions noirs en Amérique etc.) ;
ou des animaux inconnus de type cryptozoologique : bigfoot (grand
pied), yowie, yéti etc. ;
Les disparitions/réapparitions : on parle aujourd’hui de transferts instantanés, de
« téléportations » ;
Des visions fantomatiques semblant même venir du passé (voir encadré 2) ;
Etc.

Leurs caractéristiques
Ces « portes » seraient naturelles ou artificielles : leurs traversées pourraient être, selon Bergier,
involontaires, c’est à dire dues au hasard, « accidentelles », ou bien volontaires. Ainsi, il n’excluait
pas l’éventualité d’ouverture de ces portes par l’activité psychique comme catalyseur. Lovecraft ne
disait pas mieux en écrivant : « Un homme - doué de connaissances mathématiques dépassant de l’avis général
toutes les probabilités d’acquisition humaine - pourrait passer volontairement de la terre à tout autre corps céleste
situé à l’un d’une infinité de points précis du modèle cosmique. »

Ces « portes » présenteraient des périodes d’activités violentes tous les 9,6 ans (« vagues » de
phénomènes ?).
Il n’y a pas à ma connaissance de cartes (voir encadré 3) complètes et détaillées de ces portes
induites (Bergier). Gaddis, citant une commission canadienne qui s’était penchée sur le problème
(sans préciser laquelle), écrivait : « Nous ne savons pas si ces zones se déplacent ou disparaissent sur place ».

De même, les portes donnant accès au passé de plain-pied sont mouvantes et en tout cas, non
balisées. Si bien que le voyage dans le temps n’est pas encore offert dans les agences et reste
grandement aléatoire. Il n’est permis qu’à quelques privilégiés, le plus souvent fourvoyés.

Les lieux où on peut soupçonner de tels phénomènes se caractériseraient, selon Bergier, par :
- une pesanteur perturbée,
- un magnétisme terrestre anormal.
Certaines zones à effets gravifiques perturbés – ou même inversé – sont bien connues (des zones
dites « à montées qui descendent »). Gaddis parlait de « trames de l’espace », d’aberrations
atmosphériques ou de zones d’agrégation dans l’atmosphère.

Théories
Bergier, après avoir émis quelques justifications mathématiques (topologie multidimensionnelles)
de ces portes tentait même une théorisation du phénomène ; selon lui, la barrière de force entre
notre région de la Terre et les replis dimensionnels est franchissable par effet tunnel ou « effet
passe-muraille », lequel en mécanique quantique permet à une particule (électron, proton) de
franchir une barrière (bosse) même si son énergie est insuffisante. Comme si une automobile avec
un moteur de mobylette, incapable de gravir une pente escarpée compte tenu du poids du
véhicule se retrouvait de l’autre côté de la pente en empruntant un « tunnel » horizontal creusé
dans le terrain.

Probablement serait-il enchanté de voir le nombre de variations sur ce thème permises


aujourd’hui en physique par les théories de la mécanique quantique et de la relativité générale.

Théories inter-dimensionnelles
C’est dans le cadre de ce qu’on appelle les univers multiples (« multivers » opposé à « univers »)
qu’entre le plus facilement la notion de portes dites inter-dimensionnelles.

Une approche de la notion de « trou » dans notre univers a trouvé une nouvelle vigueur autour de
ce qu’on appelle en physique : les trous noirs, les trous blancs et les trous de vers reliant les uns
aux autres. On a pu lire que les trous noirs seraient « des portes ouvertes sur des univers parallèles ».

Les physiciens nous apprennent qu’entre un trou blanc et un trou noir, il y a une connexion, un
« tunnel topologique » baptisé prosaïquement trous de vers pour la bonne raison que, comme son
nom l’indique, il creuse directement à travers le continuum espace-temps, à l’instar d’un termite
qui traverse une planche sans avoir besoin d’en faire le tour.

L’univers - les spécialistes actuels utilisent plutôt le terme de vide quantique - serait donc truffé de
trous de vers qui se tortillent dans des états dits instables, comme autant d’asticots dans la boîte
du grand Pêcheur-Créateur qui a conçu tout cela.

Et des extra-terrestres suffisamment avancés peuvent être capables de stabiliser et maintenir


ouverts ces trous de vers pour les rendre « traversables » et permettre de rapides voyages
interstellaires par des « raccourcis » entre des parties de l’univers séparées par de grandes distances
et même de construire de véritables machines à remonter le temps. Là, on n’est plus dans la
science fiction mais dans la physique bien que l’écrivain de science fiction Isaac Asimov (1920-
1992) ait imaginé les « coupe-au-droit » par l’hyperespace déjà en 1942 !
La théorie électromagnétique des « supercordes » ou « branes » qui vise à substituer aux particules
élémentaires constituant le noyau des atomes des petites cordes à une dimension - ce n’est qu’une
étape dans la grande recherche de la « théorie du tout » - alloue à l’univers pas moins de 10
dimensions (j’ai pu lire 11 voire 16 !) de l’espace et 2 de temps et autorise de la sorte le concept de
« portes inter-dimensionnelles et inter-temporelles ».

En 2008, des physiciens suisses et grecs se demandaient bien pourquoi les dimensions de notre
espace se réduisent ainsi à trois alors qu’ils doivent en postuler neuf pour décrire le
comportement des forces fondamentales de la nature !

Que sont donc devenues ces dimensions spatiales manquantes : les univers avec des dimensions
en surnombre seraient entrés en collision en se croisant et se sont détruits les uns les autres tandis
que notre monde à 3D a survécu en se glissant entre eux. Ouf, sinon, nous ne serions pas là pour
en débattre.

Conclusions provisoires
Ainsi, rien ne s’oppose théoriquement à l’existence de « portes spatio-temporelles » ; les études de
pointe actuelles en physique tendraient même à les accréditer. Reste à se demander qui et
comment les a rendues praticables au point d’être empruntées sans s’en rendre compte par
quelques-uns de nos contemporains en chair et en os. En tout cas cette idée de vases
communicants entre ici et là-bas, entre là et ailleurs et entre hier et aujourd’hui (je n’ai jamais
entendu parler de passage fortuit dans le futur mais dans le passé oui, notamment avec l’affaire
des fantômes du Trianon) continue de fournir une solution élégante à une pléthore d’énigmes qui
sans cela encombrent nos capacités d’interrogations.

Notes et références :
1) Le précurseur serait l’écrivain anglais Lewis Carroll (1832-98) qui en inventa le concept sous
forme du pouvoir d’accéder à l’ « autre côté du miroir » dans son livre portant ce titre publié en
1872.
2) Dans le livre intitulé : « Démons et Merveilles », Union Générale d’Editions, 10/18, avec une
introduction de J. Bergier (1970).
3) Ces références sont données particulièrement pour les lecteurs qui voudraient en savoir plus,
ce qui est aujourd’hui possible grâce à Internet ; par exemple, le site français http://www.livre-
rare-book.com propose tous ces livres à des prix abordables.
4) Collection Les Chemins de l’Impossible, Albin Michel, 1974. La traduction en
anglais parut en 1975 chez Regnery sous le titre révélateur de : « Secret Doors of the
Earth » = « Portes secrète de la Terre ».
5/ Vincent Gaddis, « Les vrais mystères de la mer », Editions France-
Empire, 1966.
6/ Outre quelques livres purement cryptozoologiques, le seul livre
plus généraliste de I. T. Sanderson traduit en français est « Les
Invisibles sous la mer », Albin Michel, Les Chemins de l’Impossible, 1979. Comme
Gaddis, l’auteur y inventorie les mystères marins et sous-marins.
7/ Ivan T. Sanderson, « Uninvited Visitors », A Cowles Book, New York, 1967.

8/ Ivan T. Sanderson, « Investigating the Unexplained », Prentice-Hall Inc., 1972.


9/ Colm A. Kelleher & George Knapp, « La Science confrontée à
l’Inexpliqué », Le Mercure Dauphinois, 2008.

10/ Episode rapporté dans : Michel Granger, « Mutilations de bétail »,


JMG Editions, 2003.

Encadré 1 : les disparitions de gens


Selon les statistiques, 3 millions de personnes disparaissent chaque année dans le monde, 60 000
en France. Nos journaux regorgent d’avis de recherche : un tel a quitté un point A pour se rendre
en un point B et n’est jamais arrivé à destination. Un autre est parti, voilà une semaine, chercher
un paquet de cigarette au tabac du coin… et on l’attend toujours.

Si on élimine les fugues d’adolescents, les crises d’irresponsabilité d’adultes [séquelles de conflits
conjugaux (80 %)], les attaques d’amnésie des personnes âgées, les accidents fatals et les violences
meurtrières, il reste un résiduel non anodin sur lequel on se perd en conjectures … Certains cas
célèbres ont défrayé la chronique médiatique.

Voici quelques cas d’hier et d’aujourd’hui :

* Le 9 novembre 1878, Charles Ashmore quitte la ferme familiale, près de Quincy, en Illinois : il
va chercher un sceau d’eau à la source toute proche.
Quand, dix minutes plus tard, il n’est pas revenu, son frère sort pour voir où il en est. Les traces
dans la neige fraîche sont visibles jusqu’à 75 mètres du bâtiment où elles s’interrompent
brusquement. Personne n’a plus jamais revu le jeune fermier…

* Un autre cas ancien a été très « folklorisé » (trop ?). En septembre 1880, un fermier dénommé
David Lang se promène dans son champ près de Gallatin, dans le Tennessee. Devant les yeux de
cinq témoins, il s’évanouit dans l’air et personne... Comme s’il était brusquement tombé dans un
trou ! Or aucun trou dans le sol n’existait dans cet endroit… à moins d’un trou beaucoup plus
subtil qu’un effondrement de terrain.

* Sautons un siècle : en février 1985, Jackson Wright arrête son auto dans une rue de New York
pour débarrasser son pare-brise de la neige qui limite son champ de vision. Son épouse Martha
sort du véhicule pour aller nettoyer la lunette arrière. Lorsque Jackson relève la tête, sa femme a
disparu, évaporée. On ne la retrouvera pas.

Les théories les plus folles ont été avancées pour tenter d’élucider ces disparitions dont le passage
à travers des portes spatio-temporelles …

Encadré 2 : « portes » ouvertes vers le passé


Certains témoignages accréditent l’idée qu’on puisse remonter physiquement dans un passé plus
ou moins lointain. Le cas le plus célèbre d’une telle expérience est celui connu comme les
fantômes du Trianon où, en 1901, deux touristes britanniques, pénétrèrent dans une zone du
passé dans l’enceinte du château de Versailles : par un incroyable sortilège, les deux visiteuses
semblent s’être glissées dans une poche intemporelle où le temps avait cessé de s’écouler depuis
109 ans.

Si cette histoire était unique ont pourrait se permettre de douter de sa véracité. Voici un autre cas
« classique » mais méconnu : Un soir d’hiver, un docteur connu de Philadelphie au 19ème siècle, S.
Wier Mitchell, fut tiré de son sommeil réparateur par la sonnette de sa porte d’entrée qui tintait
avec insistance. L’intruse responsable de ce tintamarre était une fillette, jeune et grelottante,
portant un châle élimé sur ses vêtements. Elle expliqua que sa mère était gravement malade et
supplia le docteur de venir immédiatement, ce qu’il fit au travers de rues glaciales pleines de neige
jusqu’à un vieil appartement où l’enfant le conduisit par un étroit escalier. Là, il trouva une
femme très malade, dans un état avancé de pneumonie. Il la reconnut comme une ancienne
femme de peine qui avait servi chez lui dans le passé.

Des médicaments furent aussitôt administrés à la pauvresse et le Dr Mitchell fit son possible pour
rendre la malade plus confortable. Il la félicita aussi pour le bonheur de posséder une petite fille si
affectueuse. Mais, il fut choqué et surpris d’apprendre de la bouche même de la mère : « Ma fille
est morte, il y a un mois. Ses souliers et sa pèlerine sont dans ce placard. »

Effectivement, ils y étaient, comme le vérifia le médecin : en particulier le châle râpé que portait
sa jeune visiteuse... laquelle était retournée au néant.

Autre cas provenant de la revue « Living » : Il y a plusieurs années, un homme visita Norwich.
Souhaitant acheter quelques petites enveloppes dans lesquelles il aimait à conserver des timbres, il
dénicha finalement un magasin qui en vendait.

Il y entra et fut servi par une jeune fille en robe longue qui lui demanda un shilling pour son
achat. L’homme pensa que c’était très bon marché, mais il n’en fit pas la remarque et lui donna
une pièce de cinq pence. Il ne comprit pas pourquoi elle regardait la monnaie de façon si cocasse
avant de la glisser dans le tiroir caisse.

Le visiteur retourna à son hôtel. Le lendemain, il décida d’acheter quelques enveloppes


supplémentaires compte tenu du fait qu’elles lui convenaient parfaitement et à cause du tarif ;
mais il ne put retrouver le magasin où il les avait acquises la veille.

« D’une manière ou d’une autre, il avait disparu », énonce la chercheuse britannique sur le paranormal
Lyn Picknett qui raconte cette histoire.

Aussi alla-t-il dans un autre magasin où il montra le type d’enveloppe qu’il désirait obtenir. Or on
l’informa qu’elles avaient cessé d’être fabriquées au début du siècle !

Encadré 3 : quelques « portes » localisées


Bergier donnait comme lieu probable d’une porte à Chimney Rock, en Caroline du Nord, Etats
Unis, où de nombreuses visions bizarres depuis 1800 autorisaient cette supputation. Il parlait
aussi des vallées du Mississipi et de l’Ohio… mais pas encore de l’Utah.

Pourtant, dans un livre dont la traduction vient de paraître (9), on trouve tous les éléments pour
inclure ce secteur en tant que « porte spatiotemporelle ».

Il s’agit d’une zone rurale du bassin de l’Uinta, située à 240 km de Salt Lake City, au nord-est de
l’Utah, qui s’est attirée une attention toute particulière avec un ranch qui semble particulièrement
visé par des phénomènes mystérieux : objets volants non identifiés, bruits bizarres, disparitions et
mutilations de bétails, bêtes non répertoriées même dans le folklore local, etc. ; c’est là qu’un
groupe privé de scientifique décida en 1996 de faire l’acquisition des lieux pour y installer un
« laboratoire dans la nature » ; un ranch « sous surveillance permanente » qui, du coup, retrouva en grande
partie son calme sauf pour certaines lumières célestes dont une, à l’été 1997, fut observée par
deux guetteurs appointés sur place : un disque de 15 cm de diamètre suspendu à 30 cm du sol,
décrit comme une sorte de « tunnel » par lequel arriva en rampant une créature massive noire dite
« humanoïde » sans pilosité dégageant une odeur de soufre qui s’égaya dans la nature. Quelque
chose enregistré scientifiquement qui semblait recouper les descriptions de l’ancien propriétaire
du ranch lequel avait attiré l’attention des scientifiques sur ce qui se passait sur ce territoire rural :
« une masse orange avec au milieu une zone qui lui parut comme un autre ciel ». Ce cas d’observation directe
d’une porte spatio-temporelle est hélas non reproductible et, depuis, tout a retrouvé son calme…

Mais les auteurs du livre qui relient ces « ouvertures sur une autre dimension » à des faits plus concrets
tels que les mutilations de bovins ont aussi visité la zone de Dulce, au Nouveau Mexique, qui fit
l’objet de nombreux actes mutilatoires et d’observation d’ovnis dans les années 1976-78-81-82
(10).

L’Amérique serait particulièrement « trouée » : le chercheur Lew Tery, en 1989, désignait une
« porte » à Buena Vista, en Arkansas ; selon lui, c’est par milliers qu’elles se compteraient dans le
monde.

Bergier citait aussi le Sussex, en Grande Bretagne, la Sibérie, les Bermudes, Bahia Bianca, en
Argentine ; il y en aurait au Mexique, au Brésil… Et en France ?

Selon l’auteur Serge Leguyader, la notion de « porte temporelle » est liée à certains types de
phénomènes : ovnis, lumières nocturnes. « Et comme par hasard, on trouve les mêmes histoires
concernant presque tous les lieux mystérieux et magiques de France et d’autres pays. La terre
n’est pas seulement l’objet géologique très complexe que nous fait découvrir la science (officielle).
Elle est aussi un être vivant avec des ramifications dans d’autres dimensions de l’espace-temps.
On découvrira un jour (peut-être bientôt) que des civilisations « voisines », inconnues (ou
oubliées) de l’humanité actuelle, ont besoin de « sas » d’entrée-sortie, pour passer d’une
dimension à l’autre. Ce sont peut-être des portes spatio-temporelles. Le potentiel énergétique des
lieux géographiques qui coïncident avec ces « sas » est particulièrement élevé. Un radiesthésiste
peut le confirmer ».

Et de mentionner Rennes-le-Château, Gisord et Stenay. On pourrait y ajouter le col de Vence,


près de Nice, dans les Alpes Maritimes, qualifiée de « zone d’anomalies permanentes » en vertu des
nombreux phénomènes inexpliqués qui y ont été signalés dont des apparitions d’ovnis.

Vous aimerez peut-être aussi