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COMPTE RENDU COMMENTAIRE DE TEXTE 

: Extrait de La Femme gelée, d’Annie Ernaux

Introduction faite à partir du travail d’Aya :

Ecrire sur soi, c’est aussi écrire sur les autres. C’est un des enjeux de La Femme gelée, livre publié par
Annie Ernaux en 1981 où elle revient sur sa jeunesse, plus précisément sur les premières années de
son mariage avec un homme avec qui elle pensait pouvoir partager une vraie égalité mais qui la laisse
faire beaucoup de tâches ménagères seules. En quoi cet extrait nous montre-t-il, à travers une
écriture autobiographique, la place des femmes dans la France des années 60 ? Dans un premier
temps, nous étudierons le récit d’un quotidien étouffant puis dans un deuxième temps, la prise de
conscience de l’inégalité et la révolte de l’autrice qui invite les lecteurs à partager son point de vue.

Début du premier axe rédigé à partir du travail de Khadija :

Ce texte se caractérise tout d’abord par la description d’une routine sclérosante. Les journées se
suivent, banales et ennuyeuses, avec leur lot de corvée : « Midi et soir je suis seule devant les
casseroles » (l. 12-13). L’autrice utilise le présent de narration et un marqueur temporel qui marque la
répétition et l’habitude et se combine avec les indications de durée « Un mois, trois mois » (l.1). La
préparation de la nourriture devient un souci quotidien renforcé par la répétition de l’adjectif,
employé comme un nom « la seule » (l.17). Des objets emblématiques de ces années où la société de
consommation se met en place deviennent les symboles de cette aliénation : « la cocotte – minute »
(l.7) et le « compte minutes » (l. 8), deux mots composés qui sont synonyme d’une certaine
modernité mais qui sont associés à des images et des sons agressifs : « gaz- sonnerie stridente-
flamme- toupie folle » (l. 8 à 10). Ils distraient la narratrice de son travail véritable, symbolisé par la
référence à des écrivains : « La Bruyère/ Verlaine » (l. 6) et l’expression familière « revient à ses
bouquins » (l. 10-11). Loin de la libérer de contraintes et de faciliter son quotidien, ils la rendent
prisonnière d’un processus laborieux car ce n’est pas par plaisir qu’elle cuisine mais par nécessité.
Cela est visible à travers l’énumération de verbes d’action à la troisième personne : « se lève/ arrête/
attend/ ouvre/ passe/ revient » (l. 9-10) dont le sujet n’est autre que l’autrice elle-même : « L’un des
deux » (l. 9) avec un faux suspens révélé par une phrase réduite à un seul mot : « Moi » (l. 11).

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