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Aux sources de l’Ayurvéda

Aux sources de l’Ayurvéda

Présentation de l’Ayurvéda

La science de la vie

L’Ayurvéda ― que l’on appelle aussi la médecine ayurvédique ― est le


système de santé le plus ancien de notre ère. Il aurait donc influencé d’une
manière ou d’une autre toutes les médecines qui existent encore aujourd’hui.

Une langue ancienne, le sanskrit

L’Ayurvéda est un mot sanskrit. Le sanskrit est une langue ancienne


retrouvée en Inde, un peu comme le latin en Europe. Beaucoup de textes
anciens de la littérature classique de l’Inde sont écrits en sanskrit. Cette
langue est à la base de tous les textes anciens de l’Inde, que ce soient la
littérature spirituelle, la littérature yogique, la littérature artistique ou la
littérature ayurvédique.

Le mot se compose de 2 termes : Ayush (la vie) et Veda (la connaissance). On


pourrait donc le traduire comme étant la science de la vie.

J’aime bien dire que l’Ayurvéda est l’art de vivre en harmonie avec la nature
qui nous entoure (notre environnement) et notre nature intérieure (notre
constitution fondamentale).

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Les différents objectifs de cette médecine

• La médecine ayurvédique est une médecine universelle ; bien qu’elle ait


émergé en Inde, elle n’appartient à personne.

• C’est un savoir qui est pur et qui est censé aider l’Humanité tout entière,
les plus jeunes comme les plus âgés.

• Elle peut contribuer d’une manière positive, d’une certaine manière, à


faire en sorte que vous soyez en équilibre, quel que soit la maladie ou le
problème de santé que vous avez.

Les 4 buts de la médecine ayurvédique

1. Préserver sa santé ;
2. Prévenir l’apparition des maladies ;
3. Retrouver la santé lorsqu’une maladie apparaît ;
4. Si la maladie est chronique, apprendre à vivre avec de manière
optimale.

La recherche de l’équilibre

L’Ayurvéda cherche à vous permettre d’être en équilibre, que ce soit sur le


plan physique mental ou émotionnel. L’équilibre de votre être tout entier est
essentiel pour pouvoir cheminer sur votre voie spirituelle, quelles que soient
vos croyances.

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N’oubliez pas que l’un des buts de l’Ayurvéda est de vous aider à vous
reconnecter à qui vous êtes fondamentalement, et à vous adapter à
l’environnement où vous vivez. À aucun moment, nous n’allons chercher à vous
convertir ou à vous transformer en Indien !

Les différentes spécialités de l’Ayurvéda

1. La médecine généraliste ;
2. La chirurgie (le père de la chirurgie pour les chirurgiens contemporains
est Sushruta, un médecin ayurvédique) ;
3. La médecine ORL et l’ophtalmologie ;
4. La gynécologie, l’obstétrique et la pédiatrie ;
5. La psychiatrie et la toxicologie ;
6. La médecine de fertilité et de procréation ;
7. La médecine anti-âge (les cures de jouvence).

Pour une médecine ancestrale, elle était quand même bien structurée !

Ayurvéda et Yoga

L’Ayurvéda est considéré comme étant la science sœur du yoga. Pour moi, c’est
la grande sœur du yoga, car elle apparaît plusieurs milliers d’années avant que
le yoga fasse son apparition.

On peut effectivement retrouver quelques similarités, mais ce sont


fondamentalement 2 sciences bien distinctes. Malheureusement, en Occident,

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on prend un peu de yoga que l’on met dans l’Ayurvéda et vice-versa. Il n’y a pas
de mal en soi, mais c’est important de bien faire la distinction entre les 2.

• L’Ayurvéda a pour but de nous faire prendre conscience de notre


individualité, c’est-à-dire de nous centrer sur nous dans le but d’être en
équilibre et en bonne santé.

• Le yoga a le cheminement opposé, il nous fait prendre conscience qu’au


final, nous ne sommes tous qu’un, qu’une seule et même conscience.
Ce sont donc des sciences complémentaires.

Quelle est l’origine de l’Ayurvéda ?

La naissance du savoir

L’Ayurvéda est né il y a plus de 5000 ans dans la vallée de l’Indus, au nord de


l’Inde. Il se situe à l’époque là où se trouve la frontière entre l’Inde et le Pakistan
actuel. À l’époque, c’était une région très fertile où beaucoup de savoirs et de
connaissances ont émergé.

À cette époque, l’Humanité était en grande souffrance et il y avait beaucoup de


maladies et de problèmes de santé. Un groupe de Rishis, les sages indiens, se
sont réunis et ont décidé de méditer pour demander à l’Univers une solution.
C’est au travers de ces méditations que le savoir de l’Ayurvéda a émergé. Au
début, ce savoir s’est d’abord propagé de maître à disciple. Ce n’est qu’il y a

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3 000 ans que les premiers livres sont apparus. À l’époque, ils écrivaient sur
des feuilles de palme en sanskrit.

Les textes fondateurs

Dans la littérature classique de la médecine ayurvédique, il y a 3 grands textes


fondateurs du savoir et de la connaissance de l’Ayurvéda. On les appelle
également des traités.

1. Charaka Samhita (texte fondateur) ;


En médecine occidentale, on considère que c’est Hippocrate le père de
la médecine. Il y a bizarrement beaucoup de similarités avec les propos
d’Hippocrate et de Charaka. Par exemple, lorsque Hippocrate dit « que
ton alimentation soit ton premier médicament », Charaka le dit également
et fait de l’alimentation un des piliers de notre santé. Là où Hippocrate
parle de 4 humeurs, Charaka parle de 3 humeurs ou des doshas.
Lorsqu’on prend le temps d’étudier leur cheminement, on retrouve de
nombreux points communs. Parfois, je me demande si Hippocrate ne
serait pas allé en Inde !

2. Sushruta Samhita (traité de chirurgie) ;


Son traité est plus axé sur le corps humain, l’anatomie, la physiologie,
mais également la chirurgie.

3. Vagbhatta Samhita (résumé des 2 premiers traités).

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Vagbhatta a regroupé les 2 premiers traités pour en faire un traité de
référence en Ayurvéda, car tous les principes fondamentaux sont
beaucoup plus simples à comprendre.

Les 3 textes fondateurs de l’Ayurvéda

Charaka Samhita ; Sushruta Samhita ; Vagbhatta Samhita.

Son histoire millénaire

De la naissance du savoir à l’invasion des Britanniques

Pendant plusieurs années, l’Ayurvéda sera la médecine principale en Inde, la


médecine du peuple comme la médecine des rois, les maharadjas, jusqu’à
l’invasion de l’Inde par les Britanniques.

Ils imposèrent leur médecine, la médecine occidentale et interdirent la


pratique de l’Ayurvéda. Pendant des centaines d’années, durant toute
l’occupation anglaise, l’Ayurvéda va connaître ce que j’appelle « un coma ». Il
s’agit d’un état de sommeil profond.

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Heureusement pour l’Ayurvéda, quelques familles de médecins
ayurvédiques ont continué à pratiquer en cachette dans la forêt dans le sud de
l’Inde.

De l’indépendance de l’Inde à nos jours

Lorsque l’Inde devient finalement indépendante en 1947, ces familles ont


contribué largement à la renaissance de l’Ayurvéda dans l’état du Kerala au
sud de l’Inde. Contrairement à ce que l’on entend, le Kerala n’est pas le berceau
de l’Ayurvéda, mais le berceau de sa renaissance. C’est à partir de là que
l’Ayurvéda va émerger.

En Inde, on va commencer à l’étudier à l’université. Pour étudier l’Ayurvéda, il


faudra passer le même concours de médecine que celui de la médecine
moderne. En 1982, l’Organisation Mondiale de la Santé (l’OMS) reconnaît
l’Ayurvéda comme étant une médecine traditionnelle à part entière. Elle
définit tout un protocole ainsi que des réglementations autour de la formation
des médecins ayurvédiques.

Doucement, mais sûrement, elle va connaître une mondialisation. Cela


commence par les personnes qui partent en voyage spirituel ou touristique en
Inde et qui rapportent un peu de ce savoir en Occident. Il y a eu également
l’immigration de certains médecins ayurvédiques en Occident.

Aujourd’hui, on entend de plus en plus parler de l’Ayurvéda qui est devenu le


nouveau phénomène de mode.

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Objectif de l’école de l’Ayurvéda

De ce que j’ai pu observer, beaucoup des connaissances et du savoir


classique de l’Ayurvéda sont quelque peu déformés en Occident. Dans ce
programme, je ferai au mieux pour partager avec vous tout ce que j’ai
appris pendant mes études en respectant les principes de base
traditionnels, mais en vous donnant des outils pour pouvoir les adapter à
notre monde moderne.

Après l’indépendance de l’Inde, les Indiens n’étaient plus tellement friands de


leur médecine traditionnelle ayurvédique. Ils ont adopté la médecine
occidentale et cela a pris plusieurs années avant que l’Ayurvéda redevienne
aussi populaire qu’avant. Lorsqu’elle a commencé à devenir populaire en
Occident, les Indiens se sont dit que cela devait être efficace !

Ce n’est que depuis quelques années que l’on observe un véritable retour aux
sources des Indiens avec l’Ayurvéda et le yoga.

La reconnaissance de l’Ayurvéda

Une médecine traditionnelle en Inde

Aujourd’hui, l’Ayurvéda est reconnu comme étant une médecine à proprement


dite aux côtés de la médecine européenne, mais également aux côtés d’autres

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médecines traditionnelles de l’Inde comme la médecine unani ou encore la
médecine siddha. Il y a également la médecine homéopathique.

Dans toute l’Inde, on retrouve différentes universités ayurvédiques, mais


également des hôpitaux ayurvédiques, des centres de recherche ayurvédiques
et des cabinets de médecins ayurvédiques. Il y a même des pharmacies
ayurvédiques !

Sa place en Occident

En Occident en revanche, il n’y a que quelques pays qui reconnaissent


l’Ayurvéda comme étant une médecine traditionnelle, comme l’Angleterre,
la Belgique, la Suisse et certains pays de l’Est. On peut y retrouver des cursus
universitaires, mais également des centres ou des hôpitaux ayurvédiques.
En France, l’Ayurvéda est plutôt considéré comme une médecine douce. Je
préfère utiliser le terme « médecine complémentaire », car l’Ayurvéda a
beaucoup de choses à apporter en complément de ce que la médecine
moderne apporte déjà.

• Durant notre cursus, on nous a d’ailleurs bien fait comprendre qu’il faut
savoir reconnaître les limites de l’Ayurvéda. Je vous donne un exemple :
lorsque quelqu’un fait un arrêt cardiaque, a une douleur aiguë ou fait une
hémorragie, l’Ayurvéda ne va pas pouvoir intervenir rapidement. C’est
pour cela qu’il faudra obligatoirement passer par la médecine moderne.

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• Cela dit, si vous avez quelque chose de chronique où on pourra
prendre un peu plus de temps pour vous prendre en charge,
l’Ayurvéda pourra intervenir.

Aujourd’hui, l’Ayurvéda n’est toujours pas reconnu en France, mais elle est
simplement tolérée à la pratique. Un de mes souhaits les plus chers serait qu’un
jour, on puisse reconnaître l’Ayurvéda à sa juste valeur c’est-à-dire en tant
que médecine traditionnelle et ne pas la limiter à une médecine douce ou à
des soins de bien-être.

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