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75e Congrès français de médecine interne – Brest, 14, 15 et 16 juin 2017 / La Revue de médecine interne 38S (2017) A110–A225

A113

4 Médecine interne B, CHU Charles Nicolle, Tunis, Tunisie entre janvier 2003 et décembre 2016 chez qui le diagnostic de TV
5 Service de médecine interne B, CHU Charles Nicolle, Tunis, Tunisie insolite a été confirmé par un moyen d’imagerie.
6 Médecine interne B, Bab Souika, Tunis, Tunisie Résultats Trente patients présentant une TV de localisation inso-
7 Médecine interne B hôpital Charles Nicolle, 9 Avril, Tunis, Tunisie lite ont été recensés. Il s’agissait de 20 hommes et de 10 femmes
8 Service de médecine interne B, hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie avec un sex-ratio H/F de 2. L’âge moyen au moment du diagnostic
∗ Auteur correspondant. était de 51,3 ans [17–78]. Le délai diagnostique moyen était de
Adresse e-mail : anis hariz@yahoo.fr (A. Hariz) 8,5 jours. La thrombose siégeait au niveau des membres supé-
rieurs (n = 12), veines portes (n = 11), veines cérébrales (n = 3). Il
Introduction La thrombose veineuse profonde (TVP), classique-
s’agissait d’une thrombose des troncs spléno-mésaraïques, de la
ment localisée aux membres inférieurs, est indissociable de sa
veine mésentérique supérieure, de la veine cave inférieure et d’un
complication immédiate qu’est l’embolie pulmonaire (EP), ce qui
syndrome de Budd-Chiari chacun dans 2 cas. Le siège concernait
justifie le concept de maladie veineuse thrombœmbolique (MVTE).
la veine splénique, la veine rénale et une branche de la veine réti-
D’autres localisations de TVP, bien que plus rares, peuvent survenir
nienne chacune chez un patient. Cinq patients avaient de multiples
et sont classiquement appelées thromboses veineuses profondes
TV de localisation insolite. La TV était survenue à la suite d’un
de siège insolite. Notre travail a pour but de sérier ces localisa-
alitement prolongée chez deux patients et à la suite d’un abord vei-
tions atypiques chez nos patients et d’en étudier l’épidémiologie,
neux périphérique au niveau des membres supérieurs chez 2 autres
les étiologies, le traitement et enfin leur évolution.
patients. Le bilan étiologique a révélé une origine néoplasique dans
Patients et méthodes Étude rétrospective et descriptive sur
6 cas : tumeur gastrique (n = 3), carcinome hépatocellulaire (n = 2)
403 dossiers de patients ayant présenté une TVP compliquée ou
et hémopathie (n = 1). Une affection locorégionale a été retrouvée
non d’une EP et ayant été suivis dans le service durant la période
chez 5 patients présentant une thrombose des veines digestives :
entre 2000–2016.
3 patients présentaient un foyer infectieux abdominal profond
Résultats Une TVP de siège insolite avait été constaté chez
sous-jacent à la TV (angiocholite aiguë, pancréatite aiguë et diverti-
54 patients (13,3 %). Il s’agissait de 25 femmes et de 30 hommes.
culite colique) et 2 patients avaient une cirrhose. Un syndrome des
L’âge moyen était de 43 ans au moment du premier épisode de
antiphospholipides et une maladie de Behçet étaient notés cha-
la TV. Les sièges des TV étaient très divers : membres supérieurs
cune chez 2 patients. Une glomérulonéphrite extramembraneuse
(n = 17) incluant la veine jugulaire interne chez 8 patients, la veine
était retrouvée dans un cas et une hyperhomocystéinémie dans un
sous-clavière chez 3 patients et la veine axillaire chez 6 patients,
autre cas. Aucune étiologie n’a été retrouvée dans 5 cas. Vingt et un
veines caves (n = 9), veines cérébrales (n = 8), veines portes (n = 14),
de nos patients étaient traités par des anti-vitamine K dont deux ont
veine centrale de la rétine (n = 2), un thrombus intra cardiaque
présenté un surdosage symptomatique : une hémorragie digestive
(n = 4). L’association de deux localisations ou plus a été observée
haute et des ecchymoses. L’évolution était favorable dans 20 cas.
chez 4 patients La TV était survenue à la suite d’un alitement
Des récidives étaient notées chez 4 de nos patients dont 3 au niveau
prolongée (4 cas), en post-partum (3 cas), dans un contexte post-
du même site de thrombose. Nous avons noté un décès en rapport
opératoire (3 cas). Un bilan étiologique, réalisé dans tous les cas,
avec un carcinome hépatocellulaire. Quatre patients étaient perdus
avait mis en évidence une néoplasie solide (six cas), une hémo-
de vue.
pathie maligne (trois cas), une maladie de Behçet (sept cas). Une
Conclusion Dans notre étude, les néoplasies et les affections loco-
résistance à la protéine C activée était notée chez deux patients,
régionales digestives étaient les étiologies les plus fréquentes des
une hyperhomocystéinémie chez un seul patient, un déficit en anti-
TV de siège insolite notamment des veines digestives. Le caractère
thrombine 3 chez un patient, un syndrome néphrotique chez deux
multifactoriel des TV est plus prononcé quand le siège est insolite
patients, une cardiomyopathie dilatée (deux cas) et une hémoglo-
motivant une approche étiologique et thérapeutique spécifique.
binurie paroxystique nocturne chez un patient. La TV avait révélé
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir
un cavernome porte dans 2 cas et une malformation de la veine
de liens d’intérêts.
cave inférieure dans 1 cas et une fibrose rétropéritonéale chez un
patient. Aucune étiologie n’avait été retrouvée dans 16 cas. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.03.126
Conclusion Malgré leur faible incidence, les thrombophlébites à
localisation insolite représentent une affection grave qui nécessite CA009
une exploration et une prise en charge symptomatique et étiolo-
gique adéquate. La négativité du bilan étiologique initial nécessite
Particularités des thromboses
un bon suivi des patients est préconisé car la TVP peut être un signe veineuses profondes récidivantes des
précoce de la maladie néoplasique. membres inférieurs
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir I. Kechaou 1,∗ , S. Acouch 2 , E. Cherif 3 , I. Boukhris 3 , A. Hariz 5 ,
de liens d’intérêts. L. Ben Hassine 4 , S. Azzabi 5 , C. Kooli 5 , N. Khalfallah 5
1 Médecine interne B, Bab Souika, Tunis, Tunisie
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.03.125 2 Service de médecine interne b, hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie
3 Médecine interne B hôpital Charles Nicolle, hôpital et urgences
CA008 Charles Nicolle, Tunis, Tunisie
4 Service de médecine interne B, CHU Charles Nicolle, Tunis, Tunisie
Thromboses veineuses de localisation
5 Médecine interne B hôpital Charles Nicolle, 9 Avril, Tunis, Tunisie
insolite ∗ Auteur correspondant.
N.H. Guediche ∗ , S. Bellakhal , B. Ben Kaab , A. Souissi , T. Jomni ,
M.H. Douggui Adresse e-mail : kechaou.ines@topnet.tn (I. Kechaou)
Médecine interne, hôpital des FSI la Marsa, Tunis, Tunisie Introduction La maladie veineuse thromboembolique (MVTE) est
∗ Auteur correspondant.
une pathologie fréquente dont le risque de récidive est de 25 %
Adresse e-mail : houdaguediche@gmail.com (N.H. Guediche) à 5 ans et de 30 % à 10 ans, quelle que soit la localisation. Le but
Introduction Les thromboses veineuses de siège insolite sont bien de notre travail était d’étudier les particularités épidémiologiques,
plus rares que celles des membres inférieurs et nécessitent une cliniques des thromboses veineuses profondes (TVP) récidivantes
démarche étiologique rigoureuse. L’objectif de notre travail était des membres inférieurs (MI) et d’analyser les facteurs de risque afin
de décrire les particularités cliniques et évolutives des thromboses de déduire le profil des patients à haut risque de récidive.
veineuses (TV) de localisation insolite ainsi que leurs étiologies. Patients et méthodes Étude rétrospective incluant 32 patients col-
Patients et méthodes Étude rétrospective descriptive des dossiers ligés sur une période de 21 ans allant de 1995 à 2016 pour une TVP
des patients hospitalisés dans notre service de médecine interne récidivante, parmi 328 hospitalisés dans un service de médecine
A114 75e Congrès français de médecine interne – Brest, 14, 15 et 16 juin 2017 / La Revue de médecine interne 38S (2017) A110–A225

interne pour une TVP des MI. Le caractère récidivant a été défini bose superficielle et une profonde. Une embolie pulmonaire était
sur la présence d’au moins deux épisodes de TVP des MI avec un associée chez 6 patients. La récidive était observée sous traite-
premier épisode correctement traité. ment anticoagulant chez 20 patients. Cinq patients avaient récidivé
Résultats La TVP des MI était récidivante dans 10,25 % des cas. plus d’une fois. Après un bilan étiologique exhaustif, les facteurs
Il s’agissait de 17 hommes et de 15 femmes (sex-ratio : 1,13). de risque thromboemboliques étaient : une maladie de Behçet
Le nombre moyen de récidive était de1,78 ± 1,1 [1–5]. L’âge (n = 9), une néoplasie (n = 6), une hyperhomocystéinémie (n = 7),
moyen de nos patients au moment du premier épisode était de une chirurgie (n = 4), un syndrome des antiphospholipides (n = 3),
38,9 ans. Le délai moyen entre les deux premiers épisodes était de une obésité (n = 2) et des varices des membres inférieurs (n = 2).
8,65 années ± 7,31 (1–28 ans). Le caractère idiopathique du premier Une cirrhose, un long voyage, une granulomateuse avec polyan-
épisode de TVP était retrouvé dans 57,14 % des cas. Les facteurs géite (GPA), un déficit en proteine S et une thrombocytose ont été
de risque (FDR) permanents de TVP identifiés chez nos patients retrouvés chacun dans un cas. La thrombose veineuse était clas-
étaient : les antécédents personnels de MVTE (100 %) ou familiaux sée idiopathique chez 4 patients. Lors des récidives, un traitement
(18 %), la thrombophilie constitutionnelle (25 %) répartis en résis- par héparine a été instauré chez tous les patients associés à des
tance à la protéine C activée (RPCA) (4 cas), déficit en protéine C anti-vitamines K. La récidive de ces thromboses justifiait une corti-
(2 cas), déficit en protéine S (1 cas) et déficit en antithrombine cothérapie chez 7 patients : une maladie de Behçet (n = 6) et une
(1 cas). Un syndrome des anti-phospholipides (SAPL) secondaire GPA (n = 1). Un traitement par immunosuppresseur a été entre-
à un lupus érythémateux systémique (LES) (3,1 %), une maladie de pris chez 3 patients. Deux patients étaient décédés par rupture
Behçet (9,4 %) et un cancer solide (13,1 %). Pour les FDR transitoires, d’anévrysme pulmonaire au cours d’une maladie de Behçet et par
il s’agissait de : varices des membres inférieurs (68,8 %), obésité un carcinome pulmonaire ont été inclus. L’âge moyen au diagnostic
(37,5 %), immobilisation récente (15,6 %), sepsis (15,6 %), sur- était de 49 ans (19–80). Le sex-ratio était de 0,5. Quatre-vingt-
charge pondérale (12,5 %), œstroprogestatifs (6,3 %). La grossesse, dix-neuf pour cent des thromboses veineuses étaient localisées au
l’érysipèle et la polyglobulie étaient observés dans respectivement niveau du membre inférieur. Trois patients avaient une localisa-
3,1 % des cas. Une hyperhomocystéinémie a été observée dans tion insolite : veine jugulaire, veine rénale et veine cave inférieure.
21,9 % des cas. Le nombre moyen de FDR était de1,39 ± 0,988 La thrombose veineuse était superficielle chez 3 patients. Deux
(0–4). patients avaient une thrombose superficielle et une profonde. Une
Conclusion Dans notre étude comme dans la littérature, le embolie pulmonaire était associée dans 6 cas. La récidive était
caractère idiopathique du premier épisode de TVP a été le plus observée sous traitement anticoagulant chez 20 patients. Cinq
fréquemment associé au risque de récidive. La thrombophilie patients avaient récidivé plus d’une fois. Après un bilan étiolo-
constitutionnelle a été relativement fréquente dans notre étude gique exhaustif, les facteurs de risque thromboemboliques étaient :
par rapport à la littérature d’où l’intérêt de la rechercher systéma- maladie de Behçet (n = 9), néoplasie (n = 6), hyperhomocystéinémie
tiquement. Alors que les cancers solides, le SAPL étaient plus rare (n = 7), chirurgie (n = 4), obésité (n = 2), syndrome des antiphos-
probablement à cause du faible effectif de notre étude. pholipides (n = 3) et varices des membres inférieurs (n = 2). Une
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir cirrhose, un long voyage, une granulomateuse avec polyangéite
de liens d’intérêts. (GPA), un déficit en protéine S, et une thrombocytose ont été
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.03.127 retrouvé chacun dans un cas. La thrombose veineuse était clas-
sée idiopathique chez 4 patients. Un traitement par héparine a
été instauré chez tous les patients associés à des anti-vitamines
CA010
K. Une corticothérapie a été associée chez 7 patients : maladie de
Thromboses récidivantes : Behçet (n = 6) et GPA (n = 1). Un traitement par immunosuppresseur
profil épidémiologique, clinique et a été entrepris chez 3 patients : cyclophosphamide puis azathio-
étiologique prine (GPA) et azathioprine d’emblée chez 2 patients (maladie
Z. Teyeb 1,∗ , F. Daoud 1 , Z. Aydi 1 , I. Rachdi 1 , B. Ben Dhaou 2 , de Behçet). Deux patients étaient décédés : rupture d’anévrysme
F. Boussema 1 pulmonaire au cours d’une maladie de Behçet et un carcinome
1 Service de médecine interne, hôpital Habib Thameur, Tunis, Tunisie pulmonaire.
2 Médecine interne, hôpital Habib Thameur, Tunis, Tunisie Conclusion La prise en charge initiale des thromboses récidi-
∗ Auteur correspondant. vantes rejoint celle d’un premier épisode. L’anticoagulation au long
Adresse e-mail : zeineb.teyeb@yahoo.fr (Z. Teyeb) cours est discutée. La récidive sous traitement anticoagulant pose
un vrai problème de prise en charge avec une lourde charge de
Introduction Les thromboses veineuses récidivantes (TVR) surveillance et de suivi aussi bien pour le clinicien que pour le
doivent toujours nous insister à cerner tous les facteurs de risque patient. Les nouveaux anticoagulants pourraient représenter une
thromboemboliques du patient aussi bien locaux que généraux. bonne alternative.
Une meilleure prise en charge de tous ces facteurs permettrait de Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir
diminuer les risques de récidives. L’objectif de notre étude est de de liens d’intérêts.
déterminer les caractéristiques épidémiologiques, étiologiques et
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.03.128
évolutives des TVR.
Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective, s’étalant
sur une période de 6 ans et colligeant les patients présentant une CA011
TVR. Le diagnostic de thrombose veineuse a été confirmé par Thrombose veineuse récidivante :
une échographie avec Doppler veineux et/ou un angio-scanner. Le
quel profil étiologique ?
caractère récidivant était retenu devant la survenue d’un nouvel
M. Mejri ∗ , A. Hariz , Z. Kaouach , I. Kechaou , I. Boukhris , C. Kooli ,
épisode de thrombose, soit au niveau du même siège, soit dans un
E. Cherif , S. Azzabi , L. Ben Hassine , N. Khalfallah
autre territoire.
Médecine interne B, hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie
Résultats Trente-six patients ont été inclus. L’âge moyen au dia- ∗ Auteur correspondant.
gnostic du premier épisode était de 49 ans (19–80). Le sex-ratio
Adresse e-mail : mej med@yahoo.fr (M. Mejri)
était de 0,5 homme/femme. Les thromboses veineuses étaient loca-
lisées au niveau du membre inférieur dans 98 % des cas. Trois Introduction La thrombose veineuse récidivante (TVR) est une
patients avaient une localisation insolite, au niveau de la veine : importante cause de morbidité et de mortalité. Le but de ce tra-
jugulaire, rénale et cave inférieure. La thrombose veineuse était vail est d’établir le profil épidémiologique, clinique et étiologique
superficielle chez 3 patients. Deux patients avaient une throm- des TVR.

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