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Battre le tranchant d’une lame, c’est l’étirer en la martelant sur une largeur de quelques millimètres (1 à 4
mm). L’action de battre ne supprime pas de métal
Aiguiser le tranchant d’une lame, c’est l’amincir sur une largeur de quelques dixièmes de millimètres.
L’aiguisage supprime du métal
Selon les type de végétaux à faucher, ces deux opérations permettent d’obtenir un tranchant compris entre
celui d’une lame de couteau et celui proche d’une lame de rasoir.
En effet, on recherchera un tranchant de type « lame de couteau » offrant une solidité certaine sur un
fauchon (ou une lame de faux polyvalente) destiné à couper des tiges dures, mais celui-ci sera peu efficace
sur tiges tendres.
Pour faucher des tiges tendres, on s’attachera à obtenir un tranchant extrêmement fin et coupant mais,
rançon de l’efficacité, qui sera fragile sur tiges dures.
Les durées varient selon la qualité des aciers des lames utilisées, les végétaux coupés et le niveau technique
du faucheur.
On aiguise dès que la lame couche l’herbe et on bat dès que l’aiguisage ne permet plus de raviver
suffisamment le tranchant
Avec une lame de faux spécialisée utilisée sur de l’herbe tendre, le temps d’une séquence de fauche sera de
2 à 5 minutes, suivi d’une séquence d’aiguisage de 30 secondes, ce durant 1 à 3 heures après quoi il sera
nécessaire de battre la lame pendant 30 à 60 minutes (ou plus selon l’état du tranchant)
Avec quel matériel battre ?
Le martelage destiné à étirer le tranchant de la lame s’effectue avec un marteau, dont la face est
légèrement convexe (bombée) et parfaitement polie, et une enclumette étroite au profil arrondi.
L’enclumette devra être idéalement fixée sur un support stable : le banc à battre
Le sommet de l’enclumette doit être situé à une hauteur inférieure de quelques centimètres au sommet des
genoux de la personne assise : pour offrir un ou deux points d’appuis supplémentaires destinés à stabiliser le
tranchant de la lame au milieu du sommet de l’enclumette, comme indiqué sur la photo ci-dessous :
La quasi totalité des lames est peinte (juste pour la déco. …) et vernie (pour protéger de l’oxydation
durant la période de stockage en usine). La peinture doit être supprimée sur la zone à battre, par
grattage avec une pointe de couteau, et au papier de verre ou autre toile émeri pour le vernis.
Ne vous coupez pas : procédez en fuyant le tranchant.
La taille des coups de marteau sera variable selon les matériels utilisés : 3 x 1, 2 x 1, 3 x 2, …
3) Le positionnement de la lame sur l’enclumette :
- La lame est positionnée côté concave (creux) vers le sol et forme un angle de 90 ° avec l’enclumette
- Le tranchant de la lame est posée à plat au milieu de l’enclumette et très légèrement en retrait. Il est
maintenu dans cette position par le guide-lame ou par le majeur sous la lame et en butée sur
l’enclumette, comme sur les photos ci-dessous. La lame prend appui sur l’enclumette et sur la jambe
droite de l’utilisateur
Le marteau vient frapper le bord du tranchant de la lame. Le marteau s’abat toujours au même endroit,
c’est la lame qui se déplace de droite à gauche ou de gauche à droite.
Après l’impact le marteau poursuit sa course .
Les coups de marteau se chevauchent pour former une ligne continue au ras du tranchant :
On distingue nettement sur la photo ci-dessus l’allongement de la lame obtenu par martelage avec
utilisation d’une enclumette munie d’un guide-lame
Un débutant aura pour objectif la réalisation d’1 ligne comprise entre 0,5 et 1 mm de large, un faucheur
confirmé réalisera 2 lignes superposées de 2 mm au total en commençant par la ligne supérieure, un
faucheur expert battra à 3 mm. Sur la photo ci-dessous, la ligne réalisée sans le guide-lame devra être
complétée par une seconde ligne sous celle-ci
Il suffit d’exercer une pression avec l’ongle du pouce, de bas en haut sous le tranchant de la lame, en
bougeant le pouce de gauche à droite.
Si la pression exercée fait très légèrement onduler le métal, la lame est en état de faucher après aiguisage.
« le test du pouce »
Avec quel matériel aiguiser ?
L’aiguisage s’effectue avec une pierre à aiguiser naturelle ou synthétique humide (trempée dans un coffin
contenant de l’eau pour laver la pierre et lui conserver son pouvoir abrasif)
Le principal critère de choix d’une pierre doit être sa finesse exprimée en grain :
- grain grossier (< 200) pour les fauchons (pierre Styria, …)
- grain moyen (200 à 300)pour les lames polyvalentes (pierre Silicar 220, La Royale, …)
- grain( fin (300 à 600) pour les lames spécialisées (Pyrénées 1900, La Saurat, Silicar 400, …)
- grain très fin (> 600) pour les lames spécialisées et les faucheurs confirmés (Rozsutec, Doppelbock,)
Sur les lames qui ont été battues, on utilise des pierres à grain fin ou très fin pour préserver le plus
longtemps possible la largeur obtenue par le battage et faucher ainsi 1, 2 ou 3 heures sans avoir à rebattre.
Les débutants doivent éviter les pierres à grain très fin : si le geste n’est pas correctement effectué, la
quantité de matière enlevée ne sera pas suffisante et la lame ne coupera pas.
Comment aiguiser ?
On débute toujours l’aiguisage par la face concave (creuse) de la lame. Si la lame est correctement battue, la
pierre à aiguiser va repousser le fil de la lame vers vous. Après un passage sur le côté concave, il faudra donc
effectuer le même mouvement « d’essuie-glace » sur le tranchant côté convexe (bombé), en exerçant une
pression moindre, juste pour replacer le fil de la lame dans sa position initiale. En cours de fauchage, le fil va
s’épaissir, la pression d’aiguisage pourra être égale des deux côtés de la lame, comme pour un fauchon.
Conseil d’un ex-débutant : la vitesse est le pire ennemi du faucheur qui débute. Que ce soit pour faucher, battre
ou aiguiser il faut d’abord rechercher la qualité et l’efficacité du geste. Sauf exception, il n’est pas possible de
faire vite et bien de suite, faite donc lentement et bien. La rapidité viendra tout naturellement avec l’expérience