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7 habitudes pour se

former tout 

au long de la vie
La méthode Faraday, une légende de
l’autoformation

Alain Fernandez


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Du même auteur

Aux Éditions Eyrolles

• Les tableaux de bord du manager innovant


• L’essentiel du tableau de bord (5ème édition)
• Le chef de projet efficace (6ème édition)
• Les nouveaux tableaux de bord des managers (6ème édition)
• 44 astuces pour démarrer votre business
• À son compte : De salarié à entrepreneur indépendant
• Les systèmes d’information : Art et pratiques (collectif)
• Le bon usage des technologies expliqué au manager

Les guides pratiques Mimismo

• Objectif : débusquer les pépites de connaissance dans le foutoir du web


• Perfonomique Saison 2
• Le Lean Management à l’hôpital

Sur une idée et une collaboration active de Marie Sonzini.

Copyright © 2019 Alain Fernandez


Éditions Mimismo ®
Collection : Les Guides Pratiques
Tous droits réservés.
ISBN : 978-2-9567588-0-8
Crédit images : Microsoft Office, Pixabay et IMSI/design.

Couverture : Adobe Stock. 

Portrait et expérience de Michael Faraday : commons.wikimedia.org.
Copyright : Toutes les marques citées sont des marques déposées par leur
propriétaire respectif.
Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

Les analphabètes du XXIe siècle ne seront pas ceux qui ne


savent ni lire ni écrire. Ce seront ceux qui ne savent pas
apprendre, désapprendre et réapprendre.
Alvin Toffler

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La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

SOMMAIRE
INTRODUCTION 9
Grimpons sur les épaules des géants 9
NOTE AU LECTEUR 13
PREMIÈRE HABITUDE  

CONSTRUIRE SON PROGRAMME DE FORMATION14
Délimiter le périmètre de la formation 17
Utiliser Xmind, un outil de création de Mind map 26
Choisir les bons objectifs de formation 29
Les erreurs à ne pas commettre 31
DEUXIÈME HABITUDE  

PRENDRE DES NOTES À TOUT INSTANT ET EN TOUTE OCCASION 33
Prendre des notes manuellement 36
Prendre des notes en ligne 38
Les erreurs à ne pas commettre 42
Coup d’œil historique 44
TROISIÈME HABITUDE  

TOUJOURS TOUT VÉRIFIER 45
De la propagation des idées reçues… 48
Mais si, heureusement, on commence à douter… 50
Erreur à ne pas commettre 51
Coup d’œil historique 52
QUATRIÈME HABITUDE  

ENTRETENIR UNE CORRESPONDANCE AVEC D’AUTRES APPRENANTS,
DES FORMATEURS, DES EXPERTS… 53
Être autonome, ce n’est pas être isolé 56
Rédigez des e-mails efficaces en 9 temps 57
Erreur à ne pas commettre 60
Coup d’œil historique 61
CINQUIÈME HABITUDE  

METTRE EN PLACE UNE VÉRITABLE COLLABORATION POUR
CONFRONTER ET ÉCHANGER LES IDÉES 62
Principe du réseautage 65
Un groupe sans conflit, ça existe ? 66

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Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

10 bonnes pratiques pour profiter d’un échange web 69


Quelle valeur recevez-vous du réseau ? 71
Erreur à ne pas commettre 73
Coup d’œil historique 73
SIXIÈME HABITUDE 

FUIR LES CONTROVERSES 74
Comment démarre une polémique sur le web en 4 temps 77
Le web, l’amplificateur de polémique 79
L’erreur à ne pas commettre 80
Coup d’œil historique 81
SEPTIÈME HABITUDE  

NE PAS GÉNÉRALISER TROP RAPIDEMENT, S’EXPRIMER AUSSI
PRÉCISÉMENT QUE POSSIBLE 82
Deux recommandations en une 85
L’erreur à ne pas commettre 90
Transmettre ses connaissances 91
Coup d’œil historique 94
DE LA CONNAISSANCE À LA COMPÉTENCE 95
Qu’est-ce qu’une compétence ? 98
Un exemple concret 99
Comment prend-on conscience du besoin d’acquérir de nouvelles
compétences ? 102
Le diagnostic des besoins 103
Les erreurs à ne pas commettre 107
Comment s’évaluer ? 110
La compétence : du penser au faire 112
Évaluer ses compétences 113
Comment utiliser le modèle 115
ULTIMES RECOMMANDATIONS POUR UNE AUTOFORMATION
PLEINEMENT RÉUSSIE 119
Apprendre doit rester un plaisir 119
Apprendre c’est aussi réapprendre 121
Apprendre c’est construire sa propre connaissance122
Apprendre, c’est aussi oublier les connaissances désormais inutiles… 123
UNE RAPIDE BIOGRAPHIE DE MICHAEL FARADAY, 

UN AUTODIDACTE REMARQUABLE 124
Les 7 temps majeurs de la vie de Michael Faraday 126
BIBLIOGRAPHIE 128
Les tableaux de bord du manager innovant 132
L’essentiel du tableau de bord 133
Le chef de projet efficace 134
Les nouveaux tableaux de bord des managers 135

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La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

44 astuces pour démarrer votre business 136


À son compte 137
Le bon usage des technologies expliqué au manager 138
PERFONOMIQUE Saison 2 139
8 verbes d’action et 32 recommandations pour un management de la
performance pleinement assumé 139
Le Lean Management à l’hôpital 140
Etude critique suivie d’une documentation complète 140

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Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

INTRODUCTION
Ce que nous savons est une goutte d’eau, ce que nous
ignorons est un océan.
Isaac Newton

Apprendre tout au long de sa vie, voilà effectivement une belle


ambition. C’est d’ailleurs l’unique moyen de maintenir ses neurones
en pleine forme tout en rassasiant sa curiosité bien naturelle. La quête
de connaissance est un parcours sans fin mais tellement gratifiant. On
apprend à ne plus fuir le doute, à prendre le recul suffisant en toutes
situations et à se méfier des certitudes communément admises
quoique non démontrées. C’est quelque part une voie royale vers une
certaine forme de sagesse.
Il est bien entendu recommandé, voire salutaire, de toujours
chercher à améliorer son capital « connaissances ». D’un point de vue
professionnel notamment, c’est en effet le moyen le plus efficace de
bénéficier d’une pole position dans la course à l’emploi et de
prétendre aux postes les plus convoités. C’est là tout l’intérêt d’une
autoformation bien conduite, une démarche aujourd’hui favorisée par
le web et les réseaux sociaux. Encore faut-il disposer de la bonne
méthode pour éviter de se disperser et rester concentré sur le thème à
étudier.

Grimpons sur les épaules des géants


L’autoformation n’est pas née avec le web, tant s’en faut. Steve Job,
fondateur d’Apple ®, Bill Gates, fondateur de Microsoft ®, ou
Michael Dell, fondateur de Dell Computer ®, pour ne citer que ceux-
ci, sont des autodidactes. Ils ont stoppé relativement tôt leurs études,
et se sont formés seuls aux technologies de l’information. Bien avant
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La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

eux, des savants comme Thomas Edison 1, André-Marie Ampère ou


Michael Faraday ont construit leur savoir d’exception uniquement en
étudiant seul des ouvrages bien choisis.
Dans cette étude, c’est ce dernier qui va retenir toute notre
attention. En effet, Michael Faraday n’est pas seulement un savant de
génie, c’est aussi un pédagogue émérite, un transmetteur de
connaissances totalement désintéressé. Il consacrait beaucoup de son
temps à vulgariser les sciences afin qu’elles soient accessibles à tous.

Après avoir lu l’ouvrage « The improvement of mind » de Isaac Watts


écrit au XVIIIe  siècle, vraisemblablement un ouvrage précurseur du
développement personnel tel que nous le connaissons aujourd’hui,
Michael Faraday développe sa propre méthode d’apprentissage, six
bonnes habitudes en fait. En bon passeur de connaissances, il
l’enseigne à ses élèves et la recommande à tous les autodidactes. Aussi
curieusement que cela puisse paraître et sans aucun risque
d’anachronisme, ces six habitudes s’appliquent aujourd’hui quasiment
à la lettre, autant pour la recherche d’informations sur le web que
pour mieux exploiter les échanges sur les réseaux sociaux.

Le plan de formation pour ne pas se contenter d’empiler des


briques de connaissances
Pour celui qui sait chercher, le web foisonne en effet de « briques » de
connaissances. Mais une brique, plus une autre brique, plus encore
bien d’autres briques n’ont jamais fait un mur, sinon un tas sans
forme et sans grande utilité pratique. Pour bâtir un premier mur, puis
un autre mur et encore d’autres murs, et parvenir à édifier une
construction, un plan de travail s’avère indispensable.
Une formation digne de ce nom est nécessairement planifiée et
orientée. Un programme précis, le plan en quelque sorte, décrit les
thèmes enseignés, et des objectifs judicieusement choisis balisent le
processus de l’acquisition.
Nous complétons la méthode de Michael Faraday d’une habitude
préalable afin de se doter des moyens de construire un solide  plan
pour une autoformation correctement conduite.

1Thomas Edison avait en effet été contraint de quitter l’école seulement après quelques mois
de présence, ses professeurs le jugeaient trop peu intelligent. (Source  : Dos Passos, USA
Éditions Gallimard 2002)

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Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

La Méthode Faraday « augmentée »


Donner un sens à la démarche d’autoformation
1re habitude : Construire son programme de formation
Prospecter les connaissances
2e habitude : Prendre des notes à tout instant et en toutes occasions
3e habitude : Toujours tout vérifier
Échanger avec ses pairs
4e habitude : Entretenir une correspondance avec ses pairs
5e habitude : Échanger et confronter les idées
6e habitude : Éviter les controverses
Transmettre ses savoirs
7e habitude : S’exprimer aussi clairement que possible

Ce sont donc sept habitudes que nous allons étudier et détailler dans
cet ouvrage.
En seconde partie, nous préciserons quelques pistes pour passer
de la connaissance à la compétence. En effet, la connaissance n’est
pas toujours suffisante notamment dans le cadre d’une autoformation
à visée professionnelle. Nous en profiterons pour proposer une
méthode d’évaluation de l’acquisition des compétences.

Remarque : L’intitulé de ce chapitre est un écho à la maxime « Nous


ne sommes que des nains sur des épaules des géants  » utilisée par bien des
savants, de Isaac Newton à Stephen Hawking. C’est une marque de
reconnaissance des apports de leurs prédécesseurs à la connaissance
universelle. Bien plus modestement, profitons nous aussi de ces
enseignements et exploitons la méthode développée par l’un des plus
célèbres autodidactes, reconnu et encensé dans le monde anglo-
saxon.

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La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

Mise à jour en ligne, livres et ar2cles de référence :


https://www.piloter.org/autoformation/7-habitudes-
se-former-long-vie.htm

Le site « compagnon »
Le site https://www.piloter.org/autoformation associé
à ce livre propose plusieurs ressources
complémentaires.

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Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

NOTE AU LECTEUR
J‘ai découvert la méthode Faraday il y a bien des années déjà. Je vivais
alors à Vancouver (Canada). Au cours d’un passionnant séminaire
organisé au sein de l’UBC (University of British Colombia), le
conférencier avait rapidement évoqué cette méthode sans s’étendre
plus longtemps. Je profite de la pause pour le questionner à ce sujet.
Obligeant, il prend le temps de me proposer quelques pistes de
réflexion, de quoi éveiller un peu plus ma curiosité. J’étais alors prêt à
pousser plus avant mes investigations. Par chance, la ville de
Vancouver est dotée d’une extraordinaire bibliothèque autant sur le
plan architectural que pour la richesse des ressources disponibles. Je
la fréquentais assidûment et je la connaissais particulièrement bien. Il
me fallut bien peu de temps pour tout savoir autant sur la vie de ce
génie qu’était Michael Faraday que sur cette inestimable méthode
d’autoformation qu’il avait mise au point pour ses besoins personnels.
J’ai alors compris que c’était la méthode qu’il me fallait pour mes
propres besoins d’autoformation. En effet, dans son principe, elle est
intemporelle. Mettant l’accent sur la collecte d’informations, les
échanges et la communication, il a suffi de quelques ajustements pour
qu’elle soit tout à fait en phase avec notre époque actuelle, aux usages
très centrés sur le web et les réseaux sociaux. Je souhaite vous en faire
profiter pour que vous puissiez à votre tour construire et suivre vos
propres programmes d’autoformation. C’est là l’objet de cet ouvrage.

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La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

PREMIÈRE HABITUDE  

CONSTRUIRE SON
PROGRAMME DE
FORMATION

On résout les problèmes que l’on se pose et non les


problèmes qui se posent.
Henri Poincaré

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Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

Objectif Construire son programme de formation en


phase avec les savoirs et compétences à
acquérir.
Résultat attendu Un Mind map complet et détaillé à utiliser
comme un tableau de bord de la formation.
Conseil Il vaut mieux prendre le temps de domestiquer
le Mind map avant de se lancer. Le livre de
référence de Tony Buzan est truffé d’exemples
qui méritent d’être étudiés et reproduits au titre
de l’apprentissage actif. On sera bien mieux
armé avant de se lancer.
Risques d’échec S’imaginer réaliser le plan d’un seul jet. Il est
impossible d’être exhaustif du premier coup, et
il n’est pas toujours si simple de bien
hiérarchiser les thèmes.

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La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

D’aucuns vous diront qu’ils se forment en ligne sans effort,


au quotidien et au gré des humeurs, butinant de la
connaissance çà et là. La technique pas trop épuisante
convient parfaitement aux curieux qui se contentent de
brèves notions sans chercher à les approfondir. Cette
approche superficielle est totalement inefficace lorsque l’on
envisage d’élargir son éventail de savoirs et de compétences.
Le projet d’acquisition de connaissances doit alors être
conduit méthodiquement, avec un plan et des objectifs
précis, pour donner sens à sa formation et baliser le
parcours. Chacun a sa propre idée de la façon dont il va
sélectionner et organiser les connaissances à acquérir.
Personnellement j’utilise le « Mind map », génial outil mis
au point par Tony Buzan, psychologue anglais contemporain.
C’est de mon point de vue la meilleure solution pour
construire son programme d’acquisition des connaissances.

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Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

Délimiter le périmètre de la formation


Le web actuel nous ouvre bien des portes vers des savoirs toujours
plus diversifiés. On aimerait tout connaître mais une vie entière ne
saurait suffire. Même pour un être d’exception, il n’est plus possible
de se comparer aux savants des siècles passés à la connaissance quasi
universelle, tant le monde s’est complexifié2 .
Cela dit, même sans chercher à devenir un Pic de la Mirandole des
temps modernes, nous sommes tous à notre niveau confrontés à la
problématique de la complexité qui limite nos ambitions.
Sous la poussée des technologies et de la société de l’information,
le champ de connaissances s’élargit et se spécialise dans le même
temps. On peut bien entendu s’intéresser à des domaines de
connaissances disjoints en apparence, mais si l’on envisage de
progresser sérieusement, il est préférable de limiter son champ
d’investigation et de se concentrer sur un unique domaine à la fois.

Identifier les pistes et les modules de recherche


Tout projet de formation et a fortiori d’autoformation commence
impérativement par la création d’un plan d’acquisition des
connaissances. Ce plan nous permettra dans un premier temps de
délimiter le périmètre d’investigation. Il nous servira ensuite
d’indispensable «  tableau de bord  » tout au long du projet. Voyons
comment bâtir ce plan avec un outil simple et intuitif : le Mind map.

Principe du Mind map3


Il n’est pas aisé de lister exhaustivement les connaissances
nécessaires dont l’acquisition semble indispensable pour se doter des
savoirs et compétences désirés. Le tâtonnement reste encore la
meilleure méthode. On commence par identifier les pistes qui

2Robert Pirsig, dans son ouvrage best-seller Zen and the Art of Motorcycle Maintenance:
An Inquiry into Values, traduit en français par Traité du zen et de l'entretien des
motocyclettes, pensait que Henri Poincaré était peut-être le dernier grand savant dont les
connaissances et compétences couvraient plusieurs domaines du savoir universel.

3 Mindmap est aussi traduit en français par carte heuristique, carte des idées ou carte
mentale. Toutefois, le terme anglo-saxon est passé dans le langage courant et nous
continuerons à l’utiliser pour la suite de cette étude.

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La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

semblent les plus évidentes, puis on enrichit ses savoirs au fur et à


mesure de ses découvertes et de ses réflexions.
Le Mind map, mis au point par le psychologue américain Tony
Buzan, est un excellent outil pour organiser ses idées en établissant
des relations par association. Bien plus pratique qu’une liste ou qu’un
tableau, il facilite la construction de la structure globale de son projet
en intégrant naturellement un principe visuel de hiérarchisation des
idées.

D’un usage quasi intuitif, il suffit de quelques essais pour domestiquer


l’outil. On parvient assez rapidement à une vision exhaustive d’un thème et
de l’ensemble de ses dépendances.

Voyons maintenant 5 recommandations pour réaliser un Mind


map personnalisé.

Comment réaliser un Mind map en 5 temps


Ces quelques instructions sont bien suffisantes pour décrire le
déroulement de création d’une carte avec le Mind map tant le
principe est simple et naturel.

1. Pour commencer, vous positionnez l’idée principale au centre


de la feuille.
2. Puis, sans trop vous creuser la tête, vous représentez sous
forme de ramifications partant de ce point central les grandes
idées que vous inspire ce thème.
3. Ensuite, vous déclinez chacune de ces branches et créez de
nouveaux rameaux. Ce sont les idées secondaires. Elles sont
alors nécessairement hiérarchisées.
4. Attention, la gomme est aussi indispensable que le crayon.
On corrige, on recommence, on ajuste.
5. N’hésitez pas à mettre de la couleur et des icônes
représentatives, le Mind map en sera encore plus parlant.

Cet exercice est particulièrement stimulant. Au fur et à mesure de


l’avancement du processus, la structure se précise, de nouvelles idées
surgissent et le plan prend forme.

La carte n’est pas verrouillée une fois pour toutes. Elle sera
retravaillée, modifiée et complétée au fur et à mesure de l’avancement
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Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

dans l’acquisition des savoirs. On ne peut pas tout prévoir, il faut


donc se laisser le loisir de modifier ses plans si on le juge nécessaire.
Nous poursuivrons avec quelques exemples de Mind map. Les
trois premiers sont réalisés à la main, les trois suivants en utilisant
Xmind, un outil informatique open Source.

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La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

Quelques ébauches de Mind map

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Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

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La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

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Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

Trois autres exemples en utilisant Xmind

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La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

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Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

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La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

Utiliser Xmind, un outil de création de


Mind map
Il est plus qu’utile de prendre le temps d’apprendre à utiliser un
logiciel de Mind mapping, open source de préférence. La création et
les modifications de la carte sont alors d’une simplicité enfantine.
XMind4, produit choisi parmi tant d’autres pour cet exemple, ne
déroge pas à la règle des outils proposés en open source.

La version de base est gratuite. Quoique limitée, cette version offre de


nombreuses possibilités bien suffisantes pour une autoformation.

Pour les utilisateurs plus exigeants, les versions dites


«  professionnelles  » des outils Open Source sont généralement
proposées à un prix tout à fait abordable au vu des fonctions offertes.

Tableau de bord de la formation


Le Mind map n’est pas uniquement un outil pour structurer son plan
de formation. C’est aussi un tableau de bord de suivi de sa
progression. Il est en effet possible et même recommandé d’enrichir
chacun des thèmes d’indicateurs informatifs. Ils sont directement
accessibles au sein même de l’outil de Mind map. Voyons un exemple
type.

4 XMind ltd, https://www.xmind.net/

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Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

Pour qu’il puisse remplir cet indispensable office, chaque module de


formation présent sur le Mind map est ainsi décrit :
1. Nom
Chacun des modules est clairement identifié par un nom unique.
2. Description
Une courte description permet d’éclaircir la teneur et la portée de
chacun des modules ainsi identifiés.
3. Priorité
Cet indicateur est utile pour mémoriser l’ordre de traitement des
différents modules de formation. Certains savoirs ne sont accessibles
qu’à la condition de disposer de connaissances préalables bien
acquises.
4. Avancement
La mesure du degré d’avancement de la tâche. On peut aussi
proposer une information complémentaire en évaluant le temps
nécessaire vis-à-vis du temps prévu afin d’anticiper les retards.
5. Échéance
Une date d’échéance, ici le mois de juin (Jn) a été définie au moment
de l’élaboration du plan de formation. Bien entendu, elle est
modifiable. Attention toutefois aux cascades de retard. Les
enseignements appor tés par ce module sont peut-être
incontournables pour débuter une autre phase de la formation.
6. Difficulté relative
Une notion subjective mais bien pratique pour choisir ensuite selon
son humeur et son énergie du moment.
7. Allure
Est-ce que le rythme de progression est conforme aux prévisions  ;
prend-on de l’avance (flèche vers le haut) ou au contraire du retard
(flèche vers le bas) ?
8. Jour préféré
Le jour choisi, ici le samedi (Sa), pour travailler cette matière. Il est
utile de s’imposer un peu de discipline et de respecter son agenda.

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La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

Bien entendu, chacun est libre d’organiser son tableau de bord selon
ses habitudes et ses besoins. Ainsi on peut aisément ajouter ou
remplacer des rubriques. À titre d’exemple, le plaisir associé à
l’exécution d’un thème de la formation est aussi une notion
subjective, mais peut être utile pour choisir la tâche à exécuter selon
son état émotionnel du moment.

Plutôt que d’utiliser l’outil Mind map, on peut bien sûr préférer établir des
listes de « choses à faire » du type « to-do list » fondées sur un principe
similaire de classement et de hiérarchie et maintenues au jour le jour. Cette
solution est nettement moins visuelle que le Mind map qui ne demande
qu’un rapide apprentissage. Mais chacun a la liberté de choisir l’outil avec
lequel il se sent le plus à l’aise.

Mise à jour en ligne, livres et ar2cles de référence :


https://www.piloter.org/autoformation/autoformation-
plan.htm
https://www.piloter.org/autoformation/autoformation-
parcours.htm
https://www.piloter.org/efficacite/comment-faire-mind-
map.htm

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Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

Choisir les bons objectifs de formation


Sans objectif précis, l’apprenant se laisse rapidement aller à adopter
les comportements et attitudes de tous les velléitaires. Ils sont de
bonne volonté, pétris de bonnes intentions, mais argumentent
toujours d’un manque de temps chronique pour justifier leur inaction.
Ils ne réaliseront jamais leurs ambitieux projets.
S’il est bien difficile de se former seul sans développer une
autodiscipline personnelle, il ne sera pas plus aisé de parvenir à ses
fins sans se fixer au préalable des objectifs clairs et précis.

Un objectif, c’est un but à atteindre, c’est une direction à suivre. Un objectif,


c’est aussi le moyen d’évaluer sa progression et de s’encourager à poursuivre
dans ce sens.

Si on l’a bien choisi, ni trop ambitieux, ni trop modeste, il est à notre


portée et nous disposons des ressources et du temps nécessaires pour
conduire le projet. Voyons précisément comment fixer un objectif de
formation.

Qu’est-ce qu’un bon objectif de formation ?


Une démarche en 4 temps.
1. L’objectif de formation matérialise le but à atteindre
Il se doit d’être clair, univoque et parfaitement concret.
2. Il s’exprime impérativement par un verbe d’action
Ainsi, on bannira les verbes comme «  comprendre, savoir,
apprécier, croire, apprendre, améliorer…  ». Ils sont flous et
bien trop peu spécifiques. Ils ne peuvent servir à exprimer un
objectif de formation.
On préférera formuler la définition de son objectif à l’aide de
verbes d’action, bien plus pratiques et plus expressifs tels que
«  identifier, différencier, construire, énumérer, faire,
réaliser… ».
3. Il s’énonce dans une dimension quantitative
Exprimer un objectif avec une formule du type «  Je voudrais
apprendre l’anglais » ne signifie absolument rien. Nous sommes
incapables de définir une notion quantitative pour apprécier le
progrès et l’accession à l’objectif.
Dans ce cas précis, il est indispensable de préciser le niveau

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La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

que l’on souhaite atteindre ainsi que le délai que l’on s’accorde
pour accéder à ce but. Par exemple  : Mon objectif est de
réaliser un score de 90 au TOEFL d’ici 6 mois.
4. Quoi, quand et combien ?
L’objectif remplit plusieurs fonctions. Il indique la direction à
suivre et fixe des jalons pour mieux baliser sa progression
selon les thèmes de travail que l’on a identifiés et détaillés.
Un objectif de formation est tout à fait acceptable à partir du
moment où sa formulation répond aux questions :
Quoi, Quand et Combien ?

Exemple pratique : Apprendre à cuisiner comme un « chef »


Si nous avons l’intention d’apprendre sérieusement la cuisine,
«  connaître la pâtisserie  » ne peut en aucun cas être un objectif. Cette
formulation est bien trop vague pour que l’objectif puisse être évalué.
« Savoir faire les tartes et les tourtes » est plus spécifique mais pas encore
assez précis.
En revanche, «  Maîtriser d’ici un mois la réalisation des cinq
principaux types de pâtes comme la pâte brisée, la pâte sablée, la
pâte à choux, la pâte levée et la pâte feuilletée  » peut être un bon
objectif.

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Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

Il répond en effet aux trois questions suivantes :

Quoi ? Maîtriser la réalisation des principaux types de pâtes.



Quand ? D’ici un mois.

Combien ? Cinq principaux types de pâtes comme la pâte brisée, la pâte


sablée, la pâte à choux, la pâte levée et la pâte feuilletée.

Au cours de l’apprentissage, on peut ainsi mesurer son progrès. Pour


cet exemple, on sait que l’on a bien intégré les tours de main dès que
l’on réussit les cinq types de pâte sans lire la recette.
Il est alors temps de se fixer un deuxième objectif pour poursuivre
son acquisition de connaissance et le perfectionnement de sa maîtrise
dans ce cas précis.

Un objectif est un outil indispensable pour être sûr de suivre une formation
progressive en validant les acquis au fur et à mesure.

Les erreurs à ne pas commettre


Être trop ambitieux
Avant de commencer une formation, nous sommes tous
naturellement ambitieux et un poil présomptueux sur nos capacités
d’apprentissage et nos disponibilités. Lors de l’élaboration de la grille
de formation, il est prudent de rester dans les limites du raisonnable
en se fixant des objectifs modérés et un programme plus léger, quitte
à le relayer par la suite avec un nouveau plan sur un thème plus
spécialisé. En effet, au cours de la formation, on découvre
nécessairement de nouvelles pistes qui n’étaient pas envisageables au
moment de l’élaboration du plan initial.

Présumer de sa capacité d’apprentissage, de son sens de


l’abnégation et de sa disponibilité
Apprendre exige une capacité d’attention soutenue. Plus le thème est
difficile, plus il faudra consacrer du temps pour dévider le fil de
l’écheveau de la connaissance et en saisir le sens. Il est préférable de
ne pas se mettre seul la pression en se fixant des objectifs ambitieux à
atteindre dans un délai trop court.

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La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

Dans le même ordre d’idées, les sujets les plus fastidieux sont aussi ceux que
l’on abandonne à la première occasion. S’ils sont réellement indispensables,
autant prévoir des délais suffisamment longs.

Dans tous les cas, la fixation d’un objectif est le bon remède
contre la procrastination, véritable mal du siècle. Il est préférable de
se laisser du temps pour bien intégrer les connaissances et faire face
aux impondérables, les difficultés imprévues et les inévitables
contretemps.
Il est tout aussi prudent de ne pas surévaluer ses capacités
d’assimilation
Commencer l’apprentissage de la pâtisserie en cherchant à égaler les
chefs-d’œuvre des plus grands chefs pâtissiers serait un poil
présomptueux et conduirait à un échec certain. Il vaut mieux rester
modeste et progresser étape après étape.
Aussi, il vaut mieux ne pas surestimer ses capacités et bien évaluer
la charge de travail pour ne pas être tenté de brûler les étapes.

Mal cibler ses thèmes et abuser de l’effet papillon


Le web nous ouvre grand les portes vers une multitude de savoirs
dont on ne se doutait pas de l’existence. Il est prudent de limiter sa
soif de connaissance à une unique thématique pour une campagne de
formation donnée.
Butiner des connaissances de droite à gauche au gré des humeurs
n’est pas une approche aussi critiquable que cela. Il n’est pas
nécessaire d’être toujours séquentiel dans son apprentissage tant que
l’on reste conforme avec la grille de formation, et qu’au final on
achève chacun des thèmes prévus.

Mise à jour en ligne, livres et ar2cles de référence :


https://www.piloter.org/autoformation/objectif-formation.htm
https://www.piloter.org/mesurer/tableaudebord/comment-choisir-
objectif.htm
https://www.piloter.org/mesurer/tableaudebord/choisir-objectif-
smart.htm

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Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

DEUXIÈME HABITUDE  

PRENDRE DES NOTES À
TOUT INSTANT ET EN
TOUTE OCCASION

Prendre l’habitude de tout noter, c’est aussi cesser de se


culpabiliser pour son manque de mémoire.

!33
La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

Objectif Prendre l’habitude de toujours tout noter.


Résultat attendu Utilisation des techniques de type Sketchnote.

Utilisation d’un outil informatique tel que
Evernote.
Conseil Les notes n’ont un intérêt qu’à partir du
moment où elles sont correctement classées.
Risques d’échec La flemme de noter au fur et à mesure en
s’imaginant que l’on aura tout le temps de le
faire plus tard, mais plus tard on aura tout
oublié.

!34
Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

La mémoire est faillible et les idées sont fugaces. Si elles ne


sont pas notées à temps, elles sont perdues. Il en est de
même pour les informations collectées au cours d’un
séminaire ou d’une recherche sur le web. C’est une des
premières choses que j’ai comprises dans ma «  carrière  »
d’autodidacte. Lorsque j’étais bien plus jeune, je comptais
sur ma mémoire et je ne notais pas grand-chose. Un jour où
j’assistais à un séminaire avec une collègue, elle me
questionne  : Et toi tu ne notes rien me dit-elle  ? Non,
répondis-je, je préfère me consacrer à l’écoute, repérer les
lignes de force de son discours et c’est cela que je mémorise.
Elle poursuit : Écoute je te propose un pari. Dans trois mois
on se revoit et tu me résumes le séminaire. Pas de problème
rétorquai-je légèrement. Bien entendu, trois mois plus tard
j’avais tout oublié. Depuis je prends systématiquement des
notes bien structurées. Et pour les sessions de recherche
d’information sur le web j’utilise Evernote. J’ai adopté cet
outil il y a déjà plus de dix ans. L’offre de produits de ce type
s’est depuis bien étoffée, mais à chacun ses habitudes.

!35
La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

Prendre des notes manuellement


Si vous ne devez acquérir qu’une seule bonne
habitude, ce sera celle de prendre note par écrit
des idées et des informations collectées au cours
d’une session de formation. Que ce soit durant
un séminaire, une prospection web ou au cours
de la lecture d’un livre, la prise de notes est
l’unique moyen de ne pas surcharger sa mémoire
et de combattre l’inévitable oubli.
Si selon la légende urbaine, certains êtres
d’exception avaient la chance d’être dotés d’une mémoire
photographique, il semblerait que les capacités de mémorisation de la
majorité d’entre nous soient bien plus modestes. Autant prendre ses
précautions. Les idées sont fugaces. Les techniques simples
combinant écriture et graphiques, tel le «  Sketchnote  », sont d’une
efficacité largement reconnue. Elles méritent que l’on consacre un
peu de temps pour se les approprier.

Sketchnote
L’idée du Sketchnote tel que l’explique Mike Rohde, inventeur du
terme, est bien de remplacer la fastidieuse prise de notes à la volée
par une judicieuse combinaison de petits graphiques, de courts textes,
de flèches et de volumes.

Plutôt que de chercher à noter la totalité des propos échangés au cours


d’une conférence, la technique de sketchnote vous invite à vous concentrer
exclusivement sur les grandes lignes du propos, et à formaliser à votre façon
l’idée défendue par l’orateur du moment.

Pour utiliser cette technique, il suffit d’un cahier et d’un crayon ou


d’une tablette et d’un stylet.

!36
Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

Quelques formes élémentaires typiques :

Le principe selon Mike Rohde


La technique repose essentiellement sur le développement continu de
sa capacité d’écoute. Il s’agit en effet d’être suffisamment attentif
pour extraire rapidement les idées fortes exposées par l’orateur du
moment. Ce sont celles-ci, et uniquement celles-ci, qui seront
représentées graphiquement.
Lors d’une conférence ou d’un séminaire, l’exercice d’écoute n’est
pas toujours des plus simple. Il vaut mieux éviter d’être dérangé, et
encore moins de se laisser distraire par l’environnement, c’est-à-dire
ses voisins et les inévitables bruits de fond. Il est aussi recommandé
de domestiquer son propre esprit afin qu’il ne se laisse pas aller à
vagabonder au lieu d’écouter le propos. Ça n’est pas si facile. Si le
sujet est un peu ardu, ou l’orateur un tantinet ennuyeux, il est tentant
de rechercher une échappatoire quelconque.

!37
La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

Les trois étapes de la démarche Sketchnote  : Écouter, Synthétiser,


Visualiser.
Bien écouter, c’est saisir les idées maîtresses une fois débarrassées
des digressions explicatives. C’est aussi comprendre la structure, c’est-
à-dire l’enchaînement des idées.
Ensuite, une fois les idées maîtresses bien identifiées
(synthétiser), la représentation graphique (visualiser) est une
question de pratique. Avec un peu d’entraînement, on y parvient
relativement rapidement.

Pour aller plus avant et mieux maîtriser cette technique, il suffit de lire
l’ouvrage de Mike Rohde qui par chance est traduit en français. Il est
particulièrement simple et agréable à lire puisque l’auteur utilise justement
les techniques de sketchnote pour exposer son propos.

Voir ici le lien vers l’ouvrage :https://amzn.to/3oAcWg0

Prendre des notes en ligne


Il existe aujourd’hui d’excellents outils pour
archiver le fruit de ses recherches en ligne
ainsi que les notes associées. Un classement
thématique en accord avec le plan de travail
(habitude nº1) est la clé d’une bonne collecte
d’informations.
Étudions l’outil Evernote®, le plus
populaire actuellement. Il est gratuit dans sa
version de base.
Cette version, quoique limitée, s’avère

!38
Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

bien suffisante pour répondre aux situations les plus courantes de


l’autoformation.

Il existe d’autres produits aux fonctionnalités similaires tels que

Simplenote®, Google keep®, ou encore Onenote® de Microsoft®.

Evernote présentation rapide


Evernote, l’outil utilisé comme exemple ici, est un instrument simple
et intuitif. Nul besoin de se plonger dans le mode d’emploi pour
commencer à l’utiliser. Vous pouvez ainsi très aisément définir des
dossiers thématiques pour mieux organiser les notes saisies à la volée.

Une « note » peut être une page web, un fichier particulier, un article au
format PDF, une vidéo ou encore un simple texte rapidement tapé. Pour
mieux standardiser les notes manuelles, l’outil propose en option des
modèles prédéfinis.

Evernote mini-guide de démarrage


1. Inscrivez-vous sur le site de l’éditeur et sélectionnez l’option
« Basic ». Cette version, quoique limitée, s’avère bien
suffisante pour répondre aux situations les plus courantes
d’une autoformation. https://evernote.com/intl/fr
2. Téléchargez et installez l’outil Evernote.
3. Installez l’outil de capture web « clipper » comme extension
du navigateur (Chrome, Firefox, etc.) Cet outil est
incontournable pour réaliser les captures d’écran web des
pages d’intérêt.
4. Essayez-le sans tarder. Les commandes disponibles tombent
sous le sens, l’outil est ergonomiquement bien conçu.
Synchronisation
Tous vos documents sont accessibles quel que soit l’endroit où vous
vous trouvez. Que vous soyez chez vous depuis votre PC ou en
séminaire avec votre smartphone, vous accédez aussi aisément à votre
compte pour consulter, organiser ou créer de nouvelles notes. Tous
les outils de saisies de notes en ligne cités ici procèdent de la même
façon. Ils utilisent un stockage de type «  cloud  » afin que toutes les
notes soient aisément accessibles quel que soit le lieu et quel que soit
l’appareil utilisé (PC, smartphone, tablette).

!39
La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

L’outil Clipper et la fonction de surlignage


Vous avez trouvé un article intéressant sur le web et vous souhaitez le
conserver. Vous avez notamment repéré quelques phrases
significatives qui correspondent au plus près de votre sujet d’étude.
L’outil clipper vous permet de les surligner simplement avant de
sauver et de classer l’article dans votre espace personnel.

Evernote pour la formation


Ensuite, il s’agit d’organiser ses notes. Pour cela, l’outil dispose d’une
fonction « Étiquettes » pour classer et trier les notes. Il suffit donc de
libeller ces notes selon le thème afin de les retrouver plus aisément.
Les notes sont regroupées dans des carnets pour un classement de
niveau supérieur en accord avec le plan de l’habitude nº1.
Pour l’exemple ci-après, on retrouve l’article précédemment sauvé
et justement classé.

!40
Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

Il est tout à fait possible de suivre plusieurs formations en même


temps. Pour l’exemple suivant, l’auto-apprenant a décidé d’étudier les
fondamentaux de la philosophie. C’est une ambition personnelle qui
ne l’empêche pas, bien au contraire, de se perfectionner dans les
techniques du management. Il suffit dans ce cas de créer un second
compte sur Evernote et de passer de l’un à l’autre à volonté.

!41
La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

Synthèse
Les outils de saisie de notes en ligne sont indispensables pour une
autoformation réussie. Il suffit d’en équiper son smartphone et son
PC pour retrouver ses dossiers en tout lieu et à tout moment. Les
fonctions de bases présentées ici sont suffisantes pour démarrer son
autoformation.
Pour les utilisateurs plus exigeants, les versions payantes de ces
outils proposent, entre autres avantages, la possibilité de collaborer à
plusieurs au sein d’espaces partagés. Une fonction intéressante
lorsque l’on partage des thèmes d’étude avec d’autres apprenants.
Autant mettre en commun le fruit de ses recherches, c’est un gain de
temps pour chacun des participants.

Remarque : Personnellement, je me contente de la version de base de l’outil


Evernote. Elle me suffit amplement pour mes besoins d’autoformation. En
revanche, si les fonctionnalités de la version de base vous semblent trop
limitées, il sera sûrement judicieux de procéder à un audit des autres outils
de saisie de notes avant de passer à la version payante.

http://simplenote.com/
https://www.google.com/keep/
https://www.onenote.com/
À noter  : l’outil OneNote fait partie de la suite office de
Microsoft.

Classer ses notes


Chacun trouvera la technique de classement des notes qui lui
convient. La plus simple reste encore d’adopter une démarche
thématique selon l’approche que l’on a des thèmes à connaître. Il
semble cependant assez logique que la structure de classement des
documents à conserver soit en accord avec le plan que nous avons
préparé au début de cette étude.

Les erreurs à ne pas commettre


Le syndrome de « Diogène »
Profiter de la taille des disques de stockage pour couper à la corvée
de tri n’est vraiment pas la solution. Stocker des articles que l’on ne
lira jamais n’est pas vraiment indispensable, si ce n’est pour
s’embrouiller un peu plus et ne plus parvenir à identifier les

!42
Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

documents dignes d’intérêt.

Les catégories « fourre-tout » et « on verra plus tard »


Dans le même ordre d’idées, créer une rubrique des «  inclassables  »
n’est pas une solution viable. Il est vrai que bien des articles semblent
couvrir plusieurs sujets. Il faut pourtant se résoudre à choisir et à les
classer dans une rubrique, et une seule.
C’est aussi dans ces cas précis que l’on apprécie une plus large
facilitation de l’utilisation d’une «  taxonomie  », c’est-à-dire d’un
système d’indexation personnel à l’aide d’étiquettes et de « tags ». Un
document est ainsi associé à un ou plusieurs mots-clés précisant son
contenu. D’une simple recherche, on retrouve tous les documents
utilisant le même mot-clé, quel que soit le dossier d’appartenance.

À noter, les utilisateurs de Apple Mac disposent, depuis la version 10.9, d’un
judicieux système de « tags » avec des puces de couleurs qui résout
justement ces problèmes de classement.

Mise à jour en ligne, livres et ar2cles de référence :


https://www.piloter.org/efficacite/prendre-des-notes-en-ligne.htm
https://www.piloter.org/efficacite/prendre-des-notes.htm

!43
La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

Coup d’œil historique


Michael Faraday a très vite pris conscience du manque de
fiabilité de la mémoire. Il avait compris qu’il valait mieux ne
pas lui accorder une confiance sans limite. Une fois son
labeur achevé, il lisait avidement tous les livres qui lui
tombaient sous la main. Il fallait surtout ne pas perdre le
fruit de ces lectures. Méthodique, il avait pris la sage
habitude de consigner systématiquement dans un carnet les
idées principales et la synthèse des ouvrages lus. Apprendre
sur le web, c’est se confronter à une abondance de
connaissances sans précédent. Cette deuxième habitude est
d’autant plus recommandable dans ce contexte particulier
d’apprentissage.

!44
Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

TROISIÈME HABITUDE  

TOUJOURS TOUT VÉRIFIER
« Un homme certain d’avoir raison est pratiquement sûr
d’avoir tort ».  Expliquait Michael Faraday au cours de
ses conférences afin de bousculer les esprits. Il ne s’agit pas
de prendre ce propos à la lettre mais bien de réfléchir à sa
portée.

!45
La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

Objectif Adopter une position rationnelle sans excès vis-


à-vis de toutes nouvelles informations.
Résultat attendu Prendre l’habitude de vérifier les sources des
informations avant de les intégrer dans son
système de connaissance et de les relayer.
Conseil Se méfier de ses propres jugements de valeur.
Ils nous incitent à accorder toute confiance aux
informations qui les confirment. C’est ainsi que
se propagent les fake news.
Risques d’échec Un excès de scepticisme, douter de tout, perdre
son temps à tout vérifier et ne plus savoir ce
qu’il faut croire ou pas.

!46
Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

Grâce au web et aux réseaux sociaux, nous disposons


aujourd’hui des moyens de nous informer à tout instant et en
n’importe quel lieu. En contrepartie, il est aussi plus difficile
d’échapper aux rumeurs et aux idées reçues. Aussi rationnels
que nous soyons, nous y sommes tous sensibles. Une
information originale ou une thèse bien construite en
apparence, qui de surcroît est en écho avec nos croyances
personnelles a toutes les chances de nous séduire. Il n’est pas
toujours facile de conserver une attitude critique pour trier le
bon grain de l’ivraie. Pourtant, il n’est pas vraiment judicieux
de prendre pour argent comptant toutes les informations qui
nous semblent justes sans s’accorder quelques instants pour
se pencher sur leur vraisemblance. C’est bien notre esprit
critique et notre culture rationnelle qu’il s’agit d’appeler à la
rescousse pour procéder à un tri rigoureux. Voyons comment
procéder avec cette troisième habitude.

!47
La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

De la propagation des idées reçues…


Avec son développement exponentiel, le web a créé sa propre
logique. Ainsi, pour qu’un propos soit juste, pour qu’un fait devienne
réel, pour qu’une théorie gagne une portée universelle, il suffit qu’ils
soient répétés maintes fois et relayés par le plus grand nombre
d’internautes. À force de répétition, cette information, ce fait ou cette
théorie gagne ses galons de véracité, et l’internaute «  lambda  » en
toute confiance la diffuse à son tour et renforce ainsi son degré de
vérité. C’est là le moteur de la connaissance il est vrai, mais c’est aussi
celui des « fakes news » ou « infox ».

!48
Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

4 mauvaises raisons de relayer une information non vérifiée


1. Il est tellement facile de retweeter…
L’outil Twitter est très populaire et simple d’emploi. Il suffit
d’un clic pour recommander un article qui a attiré notre
attention. Les abonnés en sont instantanément informés dans
leur fil d’actualité.

Bien des « twittos » abusent de cette fonction et recommandent des


articles qu’ils n’ont pas pris le temps de lire.

Le titre contient les mots-clés du moment et, à leur sens,


l’article mérite donc d’être relayé auprès des abonnés. C’est
une raison de plus d’être sélectif dans le choix de ses
abonnements Twitter.
2. C’est vrai puisqu’ils sont nombreux à le penser
Sur le web, les idées reçues et autres stéréotypes sont
crédibilisés à force de répétition sans aucune critique
constructive. Ce n’est pas parce qu’un maximum d’internautes
pensent la même chose que celle-ci est juste. Un phénomène
qui malheureusement accompagne de près la démocratisation
de l’utilisation des réseaux sociaux.
3. C’est vrai puisque je le pense aussi
Nous sommes assez mal à l’aise confrontés à une
démonstration qui bouscule notre système de jugement. On
préfère le plus souvent accorder notre modèle de pensée avec
la théorie généralement admise malgré ses incohérences. Les
anciens étaient persuadés que la terre était au centre de
l’univers. Nicolas Copernic et Galilée n’ont pas pu imposer le
système héliocentrique qui pourtant résolvait les
invraisemblances du système géocentrique.
4. C’est vrai puisque c’est une autorité qui le dit
Ce n’est pas parce que l’auteur est un leader d’opinion connu
et reconnu sur le web que sa thèse est juste à cent pour cent.
Ce n’est pas non plus parce que l’auteur est enseignant dans
une école de renom que son analyse doit être reçue comme
une parole d’évangile, exemptée d’une critique contradictoire.

!49
La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

Mais si, heureusement, on commence à


douter…
En revanche, si le doute s’instaure, si notre esprit critique et notre
sens de la rationalité prennent les commandes, se pose alors la
question de la justesse du propos. Il s’agit de vérifier les sources de
l’information et étudier les points de vue divergents est la seule
solution. Encore faut-il qu’ils soient aisément accessibles.

Si la vérification est impossible, alors il vaut mieux ne pas relayer ce


propos. Si on conserve tout de même cette thèse litigieuse dans son
!50
Les 7 habitudes pour se former tout au long de la vie

processus d’acquisition de connaissances, ce sera avec les réserves


d’usage. En tout cas, on ne la partage pas pour ne pas prendre le
risque de renforcer ainsi la valeur de cette information invérifiable à
notre niveau.

L’apprenant, modeste mais exigeant


Apprendre seul exige de la modestie. Il s’agit d’être ouvert à toutes les
formes de connaissance, quelles que soient les idées défendues et la
manière dont elles sont exprimées.
Apprendre seul, c’est aussi être exigeant. On ne lit et on n’écoute
que les thèses exposées dans les règles de l’art. On n’a guère de temps
à perdre avec les thèses présentées sans aucune démonstration ni
argumentation. Il faut vite apprendre à repérer, parmi les acteurs
désignés comme des experts de référence, les pontifes imbus de leur
propre personne qui ne prennent pas le temps de démontrer,
d’illustrer ou d’expliquer. Ce ne sont pas des passeurs. Ils n’ont en fait
qu’un très faible intérêt pour une autoformation.

Erreur à ne pas commettre


Celui qui doute de tout ne croit plus en rien…
S’il est grandement salutaire de cultiver son esprit critique, il ne s’agit
pas de douter de tout par principe. Ceux qui se réfèrent
systématiquement à l’apôtre Saint Thomas, symbole de l’incrédulité,
pour rejeter toutes les nouvelles thèses en désaccord avec leur
système de valeurs ne sont pas des modèles de référence. Ce n’est pas
ainsi que s’exerce l’esprit critique.

À force de pratiquer le doute systématique, on n’accorde plus aucune


confiance à la nouveauté.

Tout ce qui est étonnant n’est pas à remettre en question. Un


paradoxe aussi surprenant soit-il n’est pas faux par principe. Plus
prosaïquement, ce fait ou cette information est peut-être tout
simplement en décalage avec notre système de jugement actuel. C’est
pour cela qu’on le considère comme paradoxal.

!51
La méthode Faraday, une légende de l’autoformation

Coup d’œil historique


Les fake news et autres rumeurs, croyances et idées reçues
sont aussi vieilles que l’humanité. Michael Faraday, en
parfait héritier des lumières, recommandait de toujours
maintenir en alerte son esprit critique, et de vérifier
systématiquement toute information ou hypothèse avant de
l’exploiter et de la diffuser à son tour. Il avait ainsi pressenti
les ondes électromagnétiques mais ne pouvait démonter leur
existence. Il a donc préféré consigner dans une lettre à ouvrir
un siècle plus tard ses hypothèses qui s’avérèrent ensuite
parfaitement justes.

Mise à jour en ligne, livres et ar2cles de référence :


https://www.piloter.org/autoformation/habitudes/toujours-
verifier.htm

!52
QUATRIÈME HABITUDE  

ENTRETENIR UNE
CORRESPONDANCE AVEC
D’AUTRES APPRENANTS, DES
FORMATEURS, DES
EXPERTS…
Être indépendant, c’est être interdépendant.

!53
Objectif Adopter l’habitude de correspondre.
Résultat attendu Maîtriser les techniques d’écriture des emails.
Conseil Adopter le bon type de mail pour chaque
correspondant. Les longs développements ne
sont pas toujours appréciés, tout comme les
messages trop succincts.
Risques d’échec Considérer le mail comme un outil interactif de
type « chat » et ne pas se donner le temps de la
réflexion avant de répondre.

!54
Apprendre seul ne signifie pas rester isolé dans son coin. Au
contraire, se lancer dans un programme d’autoformation,
c’est l’occasion de profiter des réseaux sociaux et d’être actif
au sein des groupes et des forums en ligne. C’est
l’opportunité de partager des pistes, et de confronter le fruit
de ses recherches avec des spécialistes du sujet ou d’autres
«  auto-apprenants  » qui ont choisi d’étudier les mêmes
thèmes ou des sujets connexes. Encore faut-il savoir
communiquer efficacement. L’outil le plus simple reste
encore l’e-mail, mais à condition de bien le maîtriser. En
effet, il est bon de respecter quelques règles élémentaires
trop souvent oubliées si l’on espère engager des échanges
fructueux.

!55
Être autonome, ce n’est pas être isolé
Il est indispensable de se rencontrer régulièrement pour entretenir
dans la durée une relation professionnelle. On ne peut conduire des
projets, synchroniser des tâches et prendre des décisions sans être
physiquement en contact. C’est humain. La question est nettement
moins cruciale dans le cadre d’une autoformation. Un échange
régulier d’e-mails avec une étroite sélection de partenaires partageant
le même esprit est bien suffisant pour maintenir une relation active.
C’est un enrichissement continu pour chacun des correspondants. Si
l’e-mail ne remplace pas un contact direct, il assure la pièce
manquante entre l’appel téléphonique et le courrier postal. Encore
faut-il savoir l’utiliser pour en exploiter toutes les ressources.

L’e-mail, un excellent outil pour des échanges féconds


L’e-mail est bien plus informel qu’un courrier classique. On peut
donc adopter un style plus léger et plus direct à la fois. Ce n’est pas
non plus un appel téléphonique, un «  chat  » ou une messagerie
instantanée. L’e-mail fonctionne en mode asynchrone. Le destinataire
peut prendre le temps de réfléchir avant de répondre. L’historique du
message est conservé. On peut ainsi poursuivre la discussion jusqu’à
épuisement du sujet ou lassitude de l’un des correspondants.
L’e-mail permet aussi de travailler à plusieurs. Chacun des
destinataires peut apporter sa contribution pour l’élaboration d’une
étude commune. Bref, c’est un excellent outil de travail pour
l’apprenant qui fait le (bon) choix de ne pas rester seul dans son coin.
Voyons un petit guide pour bien bien rédiger un email
professionnel. Cet outil qui, bien que désormais classique, n’est pas
toujours utilisé dans les règles de l’art.

Remarque : Un mode d’emploi de l’e-mail peut sembler à première vue


superflu tant l’outil est entré dans les mœurs. Pourtant, pour des échanges
profitables, notamment dans le cadre de l’autoformation, il est prudent de
se souvenir des fondamentaux de la rédaction des messages et de se
contraindre aux quelques règles rappelées et illustrées ci-après.

!56
Rédigez des e-mails efficaces en 9 temps
1 Écrivez des e-mails courts et traitant d’un unique sujet
Ne traitez qu’un seul thème par email. Il sera plus percutant et plus
facile à classer par son destinataire. Concentrez-vous sur votre sujet,
soyez concis et évitez les digressions.

2 Choisissez un titre expressif


Il est important d’attirer l’attention de son correspondant.
En peu de mots bien choisis, le titre précise soigneusement le thème
unique du message.

3 Adoptez une écriture simple et des paragraphes courts


Un e-mail n’est pas un exercice de style. Privilégiez les mots les plus
simples et utilisez des phrases courtes et un style clair. Si le message
est nécessairement un peu long, aérez-le en courts paragraphes. Le
texte sera plus facile à lire et à comprendre.

!57
4 Évitez l’humour et les subtilités langagières
Évitez les traits d’humour et les propos ambigus. Ils ne sont pas
toujours bien perçus. Les « émoticônes » ne sont pas suffisantes pour
éclairer les doubles sens. Autant les éviter.

5. Limitez les pièces attachées


Joignez des pièces annexes seulement si elles sont indispensables et
précisez le contenu dans le message.

!58
6. Restez courtois
Évitez les reproches, les propos négatifs et les tournures qui
pourraient être mal interprétées. Préférez le téléphone ou, mieux
encore, la discussion de vive voix pour régler vos différends.

7 Signez vos messages


Signez distinctement votre email afin que l’on puisse correctement
identifier l’émetteur sans être tenu de décoder l’adresse e-mail.

8 Choisissez bien vos destinataires


Il est aussi simple d’envoyer un message à un destinataire unique qu’à
plusieurs dizaines. Avant de choisir les destinataires, posez-vous ces
trois questions :
1. Est-ce que chacun des destinataires est concerné par ce
message ?
2. Auront-ils tous envie de le lire ?
3. Êtes-vous sûr de vouloir tous les mettre dans la confidence ?

!59
9. Une fois envoyé, c’est envoyé !
Pour éviter les regrets, relisez-le soigneusement, corrigez
l’orthographe et vérifiez encore une fois les destinataires avant de
cliquer sur le bouton "Envoyer".

Erreur à ne pas commettre


Laisser son interlocuteur dans l’expectative
Si l’e-mail n’est pas un «  chat  » qui exige une réponse immédiate,
sachez que votre correspondant attend une réaction de votre part. Ne
tardez pas trop à vous pencher sur son message et à y répondre sans
changer de sujet. Pour chaque nouveau sujet, il est recommandé de
redémarrer un nouvel échange afin que la rubrique «  objet du
message » soit toujours en phase avec le contenu.

Il est utile de mettre en place un système de classement de ses e-mails avec


une identification spécifique des messages dédiés à l’autoformation.

C’est une bonne méthode pour éviter qu’un message ne se perde


dans l’avalanche des messages que tout un chacun reçoit

!60
journellement. Si votre gestionnaire de courrier ne propose pas un
système simple de classement, vous pouvez créer une adresse e-mail
spécifique et n’utiliser que celle-ci pour vos échanges liés à
l’autoformation.

Coup d’œil historique


L’isolement n’est pas une solution viable pour une
autoformation bien conduite. Michael Faraday a beaucoup
appris en entretenant une étroite relation épistolaire avec les
savants de son époque, notamment avec André-Marie
Ampère, autodidacte lui-même. Se former seul, ce n’est pas
rester isolé dans son coin. Suivant l’exemple de ces grands
savants, et sans aucune prétention, l’apprenant profitera
pleinement d’une correspondance e-mail suivie avec d’autres
apprenants, des formateurs et des experts ouverts au
questionnement et à la réflexion partagée.

Mise à jour en ligne, livres et ar2cles de référence :


https://www.piloter.org/efficacite/ecrire-mail-pro.htm

!61
CINQUIÈME HABITUDE  

METTRE EN PLACE UNE
VÉRITABLE
COLLABORATION POUR
CONFRONTER ET
ÉCHANGER LES IDÉES
L’expérience du petit monde : « Il suffit de cinq personnes
intermédiaires pour relier tous les Américains entre eux. »
Stanley Milgram, psychosociologue, a ainsi démontré dès
1967 à quel point les humains étaient proches les uns des
autres. Il y a fort à parier qu’à l’heure des réseaux sociaux,
ce nombre d’intermédiaires sera revu à la baisse.

!62
Objectif Profiter de la dynamique du web pour
construire des coopérations actives.
Résultat attendu Maîtriser les techniques de participation sur les
réseaux et plus particulièrement les forums.
Conseil Prendre le temps de repérer les lieux d’échanges
réellement actifs et traitant du thème de la
formation ou d’un thème connexe.
Risques d’échec Se laisser prendre au jeu et participer à des
échanges sans aucune relation avec la formation
suivie.

!63
Les idées ? On en discute ! Le réseau est un lieu d’échanges
où les idées se partagent, se confrontent et se construisent. Il
est particulièrement difficile de travailler isolé de tous, seul
dans son coin. Quel que soit le sujet étudié, il gagnera à être
confronté et enrichi des idées, points de vue et commentaires
de partenaires ayant adopté une approche différente pour le
traiter. Il est aussi vrai que les échanges au sein d’un groupe
ne sont pas toujours placés sous les meilleurs auspices. Les
abrutis de toutes espèces que chacun d’entre nous a déjà
croisés dans la vraie vie sont plus que jamais présents sur le
web. Il s’agit d’apprendre à les repérer rapidement pour ne
pas consommer son énergie inutilement. Que les échanges
aient lieu au sein d’un groupe public ou privé, d’un forum ou
d’un réseau social, nous utiliserons le terme générique de
«  groupe  » pour décrire les principes de fonctionnement et
les bonnes pratiques. Ils sont à peu près équivalents quel que
soit le média en ligne utilisé. Étudions tout cela avec la
cinquième habitude.

!64
Principe du réseautage
La grande majorité des réseaux sociaux sont fondés sur le principe
d’un partage sans limite au sein d’un cercle de relations. Donner sans
attendre de retour, ce n’est pas que du pur altruisme, c’est la base de
la coopération.
S’il fallait procéder à des échanges exclusivement utilitaristes et
binaires du type « Je te donne donc tu m’es redevable », les forums en ligne
et réseaux sociaux auraient vécu. Dans les sociétés humaines, il
n’existe pas que des échanges marchands et les réseaux sociaux en
sont un exemple concret.

Fuir toutes les formes de promotions


Encore faut-il apprendre à fuir tous ceux qui ont un compte en
banque à la place du cerveau. Les responsables marketing et assimilés
ont bien compris les avantages du web coopératif pour assurer la
promotion de leurs produits ou de leurs solutions. Ils interviennent
sur les forums ou dans les commentaires à visage masqué. Une fois
identifiés, il ne faut pas hésiter une seconde à les éliminer sans autre
forme de procès de son réseau de relations professionnelles. Ils n’ont
aucune connaissance à partager.

Qui se ressemble s’assemble


Comme chacun s’en doute, les relations s’établissent entre des
personnes partageant un certain nombre de valeurs et de convictions.
Pour cela, les groupes en ligne ne dérogent pas aux principes de
toutes les communautés humaines.
Pour renforcer les relations et gagner un peu de temps, il est utile
de partager quelques anecdotes professionnelles du quotidien. Elles
attirent nécessairement ceux qui vivent des situations similaires et les
ressentent de la même façon. Elles sont un bon terreau pour des
relations durables.

!65
Un groupe sans conflit, ça existe ?
Non, cela n’existe pas, en tout cas pas d’une manière générale lorsque
l’on considère les groupes de discussion en ligne. Le web facilite les
échanges, c’est un fait. Mais cette simplicité d’échanges sans mise en
présence physique des protagonistes amplifie le risque de dérives
pernicieuses pour la survie du groupe.
Voyons l’enchaînement des étapes qui risquent de conduire à une
relation virtuelle pour le moins fâcheuse.

De la coopération à la confrontation…
1. Un groupe, c’est la coopération…
Être membre d’un groupe, c’est
participer à des échanges de points de
vue.  Chacun partage et profite de la
connaissance de l’autre pour accroître la
sienne, et réciproquement.
2. Un groupe, c’est aussi la
compétition…
Même au sein d’un groupe en ligne, on
n’évitera pas toujours l’instauration
d’un esprit de compétition. Si les
membres du groupe respectent les
règles de la bienséance, la
«  nétiquette  », cette compétition peut
devenir une véritable source
d’émulation positive pour l’ensemble du groupe.
3. Cette compétition peut tourner à la confrontation…
En revanche, ceux qui ne respectent pas
ces règles oublient l’intérêt de participer
à un tel groupe. Ils se cramponnent à
leur thèse et à leurs arguments. Le
groupe commence à perdre son intérêt.
4. …voire au conflit !
Que l’on soit protagoniste ou non de
cette divergence de points de vue, il est
vraisemblablement temps d’envisager de
prendre ses cliques et ses claques pour

!66
intégrer un autre groupe plus pacifique et plus constructif.

Qui sont les participants d’un groupe d’échange en ligne ?


Pour mieux comprendre les principes de fonctionnement d’un
groupe d’échange en ligne, poursuivons avec une typologie des
participants afin de différencier les acteurs à suivre de ceux à éviter.
Identifier rapidement son interlocuteur est l’unique moyen de ne pas
perdre son temps sur les réseaux sociaux.
1. Les altruistes
C’est le principe fondamental de la coopération, la base de
l’échange au sein d’un groupe en ligne (forum, réseaux
sociaux…). On donne son point de vue, on argumente, on
conseille sans pour autant attendre l’équivalent en retour.
D’autres membres procéderont de la même façon le jour où,
à notre tour, nous aurons besoin d’assistance.
Conseil : Ce sont les participants à suivre et à imiter.
2. Les profiteurs
Certains ne jouent pas le jeu et se contentent égoïstement de
poser des questions sans jamais se risquer à résoudre les
problèmes des autres membres. Cela dit, les bonnes questions
génèrent quelquefois de passionnants débats.
Conseil  : Lire les contributions, y répondre le cas échéant, voire
au cas par cas pour éviter les abus.
3. Les savants improvisés
Ils ont une haute estime d’eux-mêmes et de leurs
connaissances, et donnent leur avis, souvent définitifs, sur
tous les sujets.
Conseil  : Participants généralement sans grand intérêt, ne pas
perdre trop de temps à échanger avec les individus de ce type.
4. Les caractériels
Ils prennent les remarques où les avis divergents pour des
attaques personnelles et ruinent l’échange.
Conseil  : À éviter dès les premiers signes annonciateurs de la
crise, surtout ne jamais relancer. Fuir les gens à problèmes est une
règle de survie sur le web, les réseaux sociaux et dans la vie en
général.

!67
5. Les spammeurs et autres vendeurs déguisés
Par des voies plus ou moins détournées, ils ne visent d’autre
but que celui de vous vendre leurs produits ou leurs services.
Ils se sont fortement généralisés ces dernières années.
Conseil  : Décoder rapidement leur discours et éviter de suivre
leurs conseils.
6. Les « haters » et trolls
On ne connaît pas bien leurs motivations profondes, si ce
n’est de prendre un grand plaisir à pourrir tous les échanges.
Les haters détestent tout le monde, les trolls adorent la
provocation.
Conseil  : À fuir  ! Ne jamais répondre en espérant qu’ils quittent
d’eux-mêmes la conversation.

!68
10 bonnes pratiques pour profiter d’un
échange web
Nous aimerions tous échanger avec des partenaires brillants, généreux
et cordiaux. Le meilleur moyen d’y parvenir, c’est d’être soi-même
reconnu pour ces mêmes qualités.

1. N’hésitez pas à faire connaître votre niveau de


maîtrise

Principe fondamental : Pour intéresser, encore faut-il être


intéressant.

Construisez une solide réputation prouvant votre maîtrise et


votre intérêt pour un sujet donné. Bien entendu, lorsque l’on
est en formation, on est plutôt dans la position du
questionneur que celle du puits de science. Cela dit, chacun
dispose de compétences et de qualités, ne serait que celle de
savoir poser les bonnes questions. C’est une qualité
inestimable.

2. Publiez sur les bons supports


Identifiez les supports de publication en phase avec vos
centres d’intérêt.

Tous les supports ne se valent pas. Choisissez bien vos


supports d’intérêts pour initier le contact, comme les blogs,
forums et groupes de réseaux sociaux. Il est aussi utile de
maîtriser Twitter pour mieux identifier les acteurs les plus
intéressants et leurs lieux d’actions.

3. Repérez ceux qui pourront devenir vos pairs


Quelques solides contacts sont préférables à une
multitude de relations superficielles.

Identifiez les membres actifs et suivez-les. Repérez ceux qui


savent partager leurs ressources et acceptent l’échange. Il est
!69
inutile d’entrer en contact avec une multitude de
correspondants. Il est préférable de bien les choisir pour une
relation continue.

4. Ne recherchez pas d’entrée de jeu l’utilité dans


l’échange

La richesse de la relation n’est pas perceptible au premier


échange.

Ne sélectionnez pas non plus vos correspondants sous


l’unique critère de «  l’utilité  » que vous pourrez en tirer. Le
premier contact n’est pas nécessairement décisif, il faut
creuser un peu la relation. Elle sera bien plus riche une fois
que vous aurez échangé quelques atomes crochus.

5. Gérez la relation dans la durée


Il faut du temps pour atteindre la pleine valeur d’une
relation.

N’hésitez pas à donner de votre temps. Être présent sur les


réseaux en ligne est chronophage, mais c’est indispensable.

6. Équilibrez votre investissement temps


Cherchez à résoudre vos propres problèmes et prenez le
temps d’aider vos correspondants.

Une caractéristique du temps  : il s’écoule sans que l’on s’en


rende compte. Assurez-vous de bien équilibrer dans la durée
votre temps consacré à traiter vos propres problèmes et le
temps dédié à aider vos correspondants.

7. Évitez les sujets qui fâchent


Chacun a son propre système de valeurs, autant éviter les
polémiques stériles.

!70
Les groupes en ligne ne sont pas des lieux où l'on peut se
libérer sans retenue. Il est ainsi recommandé de s'en tenir
uniquement au thème du groupe de travail et d'éviter les
sujets polémiques comme la politique, la religion, les mœurs,
tout comme l’évocation des ragots et autres «  bruits de
couloirs ».

8. Soyez tolérant
À chacun sa vie. On n'insiste pas, on ne juge pas.

Tout a une fin. Sur le net, on peut interrompre brutalement


un échange, sans pour autant que cela soit considéré comme
une incorrection insupportable.

9. Évaluez vos contacts


La politesse et la bienséance ont aussi leurs limites. Ne
perdez pas votre temps en conversations oiseuses.

Il est utile de s'assurer régulièrement de la valeur ajoutée de


son réseau. Voir le crible ci-après.

10.On n'est pas obligé de rester


Il est toujours tentant de s’inventer ses propres chaînes, il
vaut mieux ne pas oublier de les rompre de temps à
autre…

Rien ne vous engage à persister à participer au sein d'un


groupe de travail qui a fini par vous lasser. Il faut savoir
changer d'environnement et de relations en ligne. C'est là
l'avantage des contacts immatériels du web. Autant en
profiter !

Quelle valeur recevez-vous du réseau ?


Après un laps de temps raisonnable à être un membre actif au sein
d'un groupe relationnel, il est utile d'évaluer ses contacts pour

!71
s'assurer que l'on participe bien à un jeu gagnant/gagnant sans perdre
son temps.

Comme chacun le sait, les réseaux sociaux sont excessivement


chronophages.

Passez chacun de vos contacts au travers de ce crible subjectif et


jugez de l'importance de consacrer du temps à chacun d'entre eux.
Évaluez aussi la nécessité d'être actif au sein de ce groupe. Le temps
consacré et l'apport de vos connaissances doivent impérativement se
traduire par un gain concret, une valeur ajoutée.

Que m’apporte le correspondant « Lambda » ?


Il est habituellement disponible  (+)
Il répond rapidement (+)
Il vous met en contact avec d'autres membres intéressants (+)
Il est compétent pour vos thèmes de recherche (+)
Il est systématiquement critique (-)
Il ne se donne pas la peine d’argumenter ses réponses (-)
Ses réponses sont évasives et riches en lieux communs (-)
Au contraire, il est constructif (+)
Il est ouvert à la critique (+)
Vous vous sentez dans un état d'esprit positif après un échange  (+)
Vous vous sentez motivé pour poursuivre vos recherches (+)
Au contraire, vous vous sentez un peu vide avec l'impression
d'avoir perdu votre temps (-)
Vous avez l'impression d'être considéré (+)

Bilan
Ensuite selon les réponses aux questions positives et négatives,
chacun est mieux armé pour juger de l’opportunité de poursuivre la
relation avec ce membre. De plus, ce petit questionnaire fonctionne
très bien pour des groupes de travail « dans la vraie vie », c'est-à-dire
en présentiel, loin du web.

!72
Erreur à ne pas commettre
Tomber dans le piège du conformisme
Lorsque l’on est bien intégré au sein d’un groupe, qu’il soit virtuel ou
réel, on a tendance à se fondre dans le système de valeurs et de
certitudes communément partagé par les membres du groupe et
porté par les plus influents. On hésite alors à défendre une thèse en
opposition même si, au fond de nous-mêmes, nous sommes
persuadés de sa pertinence.

On parle alors de « conformisme de groupe ». C’est un piège connu auquel


il est difficile d’échapper.

L’influence du groupe est bien plus forte que l’on ne peut l’imaginer,
et il est prudent de connaître ce phénomène pour essayer de s’en
préserver et conserver son libre arbitre.

Coup d’œil historique


Michael Faraday conseillait de ne jamais hésiter à partager et
à confronter ses idées. C’est d’ailleurs en échangeant leurs
pistes, doutes et découvertes que Michael Faraday et André-
Marie Ampère sont parvenus à mettre en évidence les liens
entre l’électricité et le magnétisme. La thésaurisation
d’informations et la culture du secret dans un esprit de
compétition ne sont vraiment pas des solutions pour
progresser.

Mise à jour en ligne, livres et ar2cles de référence :


https://www.piloter.org/autoformation/habitudes/utiliser-reseaux-
sociaux.htm

!73
SIXIÈME HABITUDE 

FUIR LES CONTROVERSES
De toutes choses on peut faire naître une controverse si on
est habile à parler. 
Euripide

!74
Objectif Mieux connaître les usages des réseaux sociaux.
Résultat attendu Savoir quitter un échange avant qu’il ne dérive.
Conseil Identifier au plus vite les correspondants les
plus polémistes. Il suffit de fouiller un peu dans
l’historique du forum.
Risques d’échec S’imaginer que l’on aura le dernier mot, que
l’on finira par convaincre son contradicteur.
Vous êtes convaincus de votre thèse… Votre
opposant l’est tout autant !

!75
Les échanges entre correspondants partageant le même avis
ne sont guère profitables pour aucune des parties. Chacun a
pu en faire le constat. Une confrontation de points de vue
divergents bien argumentée est nettement préférable si l’on
souhaite approfondir un thème et stimuler la créativité de
chacun. Encore faut-il que la contradiction soit conduite en
bonne intelligence et ne se transforme pas en une polémique
dangereuse aux dérives pernicieuses. Au cours d’un échange
en ligne, il n’est pas du tout évident de bien identifier le
moment où la contradiction devient polémique. Pour le
constater, il suffit de s’attarder un instant à parcourir les
commentaires des articles de fond des médias en ligne dans
la fameuse dynamique du  web interactif. Si les premiers
commentaires sont quelquefois dignes d’intérêt, l’agressivité
des convaincus cramponnés à leurs certitudes occupe
rapidement tout l’espace du débat et conduit
irrémédiablement au « point Godwin5  », ce moment définitif
où seule l’injure importe. À fuir.

5 Mike Godwin, observateur des réseaux en ligne (Usenet), avait constaté dès le début des
années 1990 que plus une discussion durait, plus la probabilité qu’un intervenant excédé
fasse référence au nazisme et à Adolph Hitler augmentait, et ce quel que soit le sujet traité.
!76
Comment démarre une polémique sur le
web en 4 temps
1. Tout commence dans un bon esprit

Vous entamez un échange cordial avec un internaute directement par


email ou sur un réseau social. Vous semblez partager des intérêts
communs et vos échanges vous paraissent enrichissants.

2. Sans raison, la tension grimpe d’un cran

Mais, à un moment donné, vous ne semblez pas d’accord sur un


point qui vous paraît assez insignifiant.
Votre correspondant semble cependant y attacher une grande
importance. Il réagit un peu impulsivement. Le ton grimpe d’un cran
et vous notez une vraie hostilité dans sa réponse. Surpris par sa
réaction, vous le questionnez pour comprendre les raisons de son
emportement. Grave erreur.
!77
3. La réaction ne se fait pas attendre

Piqué au vif, ne comprenant pas cette animosité, vous réagissez à


votre tour. L’échange s’envenime et… le point de rupture est franchi,
une lutte absurde est alors engagée.

4. Être raisonnable, c’est savoir s’arrêter à temps

Il n’est que temps de stopper cet échange aussi stérile que pénible
pour les nerfs. Cette lutte pilotée par les émotions les plus primaires
de chacun des combattants ne fabrique que des perdants. Retrouvons
notre quant-à-soi et passons à autre chose.

Règles de survie sur le web

Je ne suis nullement tenu de défendre bec et ongles les idées auxquelles je


tiens avec des correspondants qui s’opposent et contredisent
systématiquement toute argumentation. La seule solution est de ne plus

!78
communiquer avec ce correspondant quitte à changer de groupe de
discussion.

Le web, l’amplificateur de polémique


Nous sommes parfois surpris du ton que peut prendre une
conversation entre adultes. Un échange qui semblait cordial
s’envenime soudainement sans que l’on en prenne réellement
conscience. Tout un chacun a déjà vécu une telle situation en
apparence inexplicable. Le web a tendance à amplifier ce phénomène
néfaste d’escalade de l’agressivité. Les polémiques sur les réseaux
sociaux se généralisent notamment sur l’outil twitter, devenu le
terrain de jeux des caractériels et autres déviants. La distance, la
méconnaissance de l’interlocuteur, la protection bien sommaire de
l’écran et de l’anonymat libèrent chez certains des pulsions bien mal à
propos pour un échange constructif.

Sur le Web, on ne connaît pas l’état émotionnel de son


interlocuteur
Sans traiter la question des cas pathologiques du web et des réseaux
sociaux que sont les haters et les trolls, il est prudent de se poser la
question de l’état émotionnel de son correspondant dès que l’échange
devient plus tendu.
Il n’est peut-être pas en cet instant précis au « top » de sa forme
émotionnelle. C’est bien là le principal problème des échanges en
ligne. Dans la « vraie vie », lorsque l’on est l’un face à l’autre, bien des
signaux visuels et auditifs nous informent de l’état émotionnel de son
correspondant. Lors d’un échange en ligne, nous sommes dans la
plus totale ignorance.
Il est alors toujours préférable de suspendre les échanges dès que
l’on sent s’amorcer une dérive, quitte à reprendre plus tard cette
communication en espérant qu’elle se déroule sous de meilleurs
auspices.

Les « haters » détestent tout et tout le monde par principe.

Les « trolls » prennent un malin plaisir à lancer des polémiques.

!79
L’erreur à ne pas commettre
Le web a de la mémoire… une longue mémoire !
Les confrontations d’idées inconciliables sont des terrains fertiles
pour des conflits insolubles. À ce stade, il est inutile de persister.
L’échange est stérile et n’apportera rien si ce n’est de la colère et du
ressentiment. Certains acteurs du web, sans qu’ils soient pour autant
des trolls, sont friands de ces instants d’excitation inutile qu’ils
utilisent comme un défouloir. À croire qu’ils se nourrissent de la
colère des autres. Si on laisse s’envenimer la situation, on peut aussi se
faire des ennemis durables. Au contraire de «  la vraie vie  » où une
colère peut être oubliée, en ligne elle reste inscrite durablement.

Quelqu’un d’un peu fouineur peut ainsi collecter ces écrits involontaires et
s’en resservir à l’occasion.

On ne mesure jamais suffisamment les risques de la spontanéité


lors d’un échange en ligne. Tout écrit doit être mûrement réfléchi. S’il
n’y avait qu’un seul conseil à retenir, ce serait celui-ci.
Il est aussi recommandé de ne pas partager trop librement ses
émotions, points de vue et sentiments, quitte à passer pour une
personne un peu froide et austère.

C’est en tout cas le meilleur moyen de ne jamais être contraint de recourir


aux « blanchisseurs de passé », ces entreprises opportunistes qui se chargent
d’effacer les traces désagréables que les moins malins ont
malencontreusement laissées sur le net…

!80
Coup d’œil historique
Michael Faraday savait que les controverses finissent
toujours en de stériles polémiques. Elles sont épuisantes et
inutiles. Le célèbre savant a connu une pénible expérience
lors de la découverte du moteur électrique. Son ex-mentor,
Humphry Davy, estimait que ses apports n’étaient pas
suffisamment mentionnés dans la publication de Michael
Faraday. C’était un homme influent et après une longue
polémique, Michael Faraday fut exclu de la société
scientifique. Tous ceux qui ont fréquenté les forums en ligne
ont vu ou vécu ces situations, où chacun des protagonistes
d’un échange animé n’écoute pas son contradicteur et se
cramponne bec et ongles à ses arguments. Il ne sert à rien
d’imposer son point de vue et de chercher à convaincre des
convaincus. Cette sixième habitude est plus que jamais
d’actualité 6.

Mise à jour en ligne, livres et ar2cles de référence :


https://www.piloter.org/autoformation/habitudes/polemique-
reseaux-sociaux.htm

6 Les polémiques scientifiques émaillent l’histoire des sciences, hier comme aujourd’hui :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_controverses_scientifiques
!81
SEPTIÈME HABITUDE  

NE PAS GÉNÉRALISER TROP
RAPIDEMENT, S’EXPRIMER
AUSSI PRÉCISÉMENT QUE
POSSIBLE
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,

Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Nicolas Boileau L’art poétique

!82
Objectif Mieux maîtriser la communication.
Résultat attendu Savoir transférer une connaissance.
Conseil Bien maîtriser la communication est aussi un
outil d’évaluation de ses propres connaissances.
Risques d’échec Faire confiance à son talent d’orateur et ne pas
chercher à vérifier le feed-back de son auditoire.

!83
La meilleure manière d’évaluer le degré d’acquisition de ses
connaissances, c’est encore de les transmettre à son tour.
Préparer un cours contraint à explorer les recoins les plus
cachés de ses savoirs fraîchement acquis. En effet, aussi
sérieux soit-on, on se laisse toujours tenter par la facilité
d’une « impasse » dans son schéma d’acquisition. « Ce n’est
pas important  », «  Je verrai cela plus tard  », «  Ça
m’ennuie ». Quelle que soit l’excuse, la dernière étant la plus
courante d’ailleurs, les lacunes seront inévitablement mises
en évidence au cours d’une session de formation. Il est assez
facile d’imaginer l’embarras du formateur qui, face un public
attentif, se voit pris au piège de sa propre ignorance. Nicolas
Boileau  en son temps avait bien exprimé l’importance de
bien maîtriser son sujet avant de le transmettre.

!84
Deux recommandations en une
Cette septième habitude regroupe deux recommandations
complémentaires. La première tombe un peu sous le sens. Considérer
comme axiome ce qui n’est que l’analyse d’un phénomène mal
compris n’est peut-être pas la meilleure idée. En revanche, la seconde
recommandation est plus subtile qu’il n’y paraît. Elle révèle en
substance un test de la qualité de l’acquisition des concepts. Si l’on
n’est pas capable d’exprimer précisément et simplement son propos,
c’est bien la preuve que l’on n’a pas encore suffisamment
débroussaillé le sujet.

Pour bien s’exprimer, encore faut-il avoir compris son sujet


Ce propos semble tomber sous le sens. Pourtant, il est à parier que la
plupart d’entre nous se sont déjà trouvés en présence de formateurs,
d’enseignants ou de conférenciers qui, fâchés avec la simplicité,
s’acharnent à embrouiller le message plutôt qu’à l’éclaircir. Ils usent et
abusent de termes techniques, de sigles et acronymes afin de laisser
supposer qu’ils ne s’adressent qu’aux initiés. Bien souvent, il ne s’agit
là que de subterfuges langagiers afin de masquer une connaissance
trop partielle de certains aspects du sujet exposé.
Le constat n’est pas nouveau, et personne ne l’exprimera jamais
aussi clairement que Nicolas Boileau (1636-1711) avec la célèbre
maxime  extraite de l’art poétique citée en exergue de ce chapitre et
reprise ci-après.

Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire


arrivent aisément.

Étudions le premier terme de la maxime « Ce que l’on


conçoit bien »
Le verbe concevoir s’entend ici dans le sens de comprendre.
En s’inspirant de la psychologie de la perception, on peut définir trois
stades de compréhension d’un thème dans le cadre de
l’autoapprentissage.
1er Stade dit « Superficiel »
En psychologie de la perception, on parle de syncrétisme. Ce
substantif fait référence à la perception globale et indifférenciée. Sur
!85
le plan de la compréhension, l’auto-apprenant n’a pas encore remis en
question ses propres certitudes et ses jugements de valeurs. Il accorde
une attention particulière aux informations qui ne bousculent pas ses
certitudes et lui apportent un simple vernis sans explorer plus avant.

Cela dit, tout apprentissage commence ainsi. Un effort est nécessaire pour
dépasser ce premier stade. La rigueur professionnelle, l’appétence et la
curiosité sont généralement suffisantes pour passer au stade suivant.

2e Stade dit « Analytique »


L’auto-apprenant commence à structurer ses nouvelles connaissances.
Il est encore difficile de les intégrer et de les mettre en perspective
avec son propre vécu et ses savoirs déjà acquis.
L’auto-apprenant se réfère à sa formation, il n’est pas encore
capable de l’adapter à une situation donnée. Si l’auto-apprenant
cherche à transmettre ses nouvelles connaissances, les explications
seront longues et laborieuses. Ce mode de pensée impose en effet de
décomposer le thème en sous-éléments pour mieux les comprendre.
3e Stade dit « Synthétique »
À ce stade ultime de la compréhension, le sujet est parfaitement
dominé, les auditeurs le ressentent immédiatement. L’auto-apprenant
saisit la globalité de la question et de ses interactions sans être
contraint de la décomposer explicitement. C’est uniquement quand
on a atteint ce stade que l’on peut prétendre "énoncer clairement",
toujours en référence avec la maxime de Boileau.

Une question se pose alors : Comment sait-on que l’on a atteint le


stade ultime de la compréhension ?
Ce petit test rapide en quatre points nous permet de répondre à cette
question :
Parvient-on à extraire l’essentiel sans s’encombrer de détails ?
Les détails sont utiles tant qu’ils enrichissent le propos. L’abondance
de détails embrouille et les auditeurs perdent le fil de la
démonstration.

Fuyez de ces auteurs l’abondance stérile,



Et ne vous chargez point d’un détail inutile.

Tout ce qu’on dit de trop est fade et rebutant ;

L’esprit rassasié le rejette à l’instant.

!86
Écrivait Nicolas Boileau un peu plus avant L’art poétique
Sait-on mettre en évidence les relations entre les sous-ensembles ?
Une connaissance mal maîtrisée ressemble à un plat de spaghettis
avec des liens dans tous les sens. On ne comprend pas comment les
composants interagissent et l’on ne voit pas les relations essentielles.
Est-il aisé d’identifier les interactions avec les thèmes connexes ?
La connaissance croît au fur et à mesure des interconnexions que
l’on est capable de mettre en évidence.
Sait-on l’expliquer sans difficulté ?
C’est là le thème de la seconde partie de la maxime…

Analysons maintenant le deuxième membre de la maxime


« S’énonce clairement »
Une bonne démarche de communication se déroule en respectant les
quatre temps suivants :
1. On s’en tient à l’essentiel
On suit les grandes lignes et on présente clairement les concepts clés
et leurs enchaînements. Ce n’est pas toujours si facile. Y parvenir,
c’est bien la preuve que l’on a su dégager les idées maîtresses des
idées secondaires.
2. On ne s’éparpille pas
On évite de se fourvoyer dans des détails ou des exemples qui
n’apportent pas nécessairement un support aux idées principales à
développer.
L’auditeur de votre message, lui, n’a pas encore identifié les idées
maîtresses, et ne sait pas encore les isoler des idées secondaires et
des détails accessoires et anecdotiques qui gênent la compréhension.
3. On respecte la hiérarchie des concepts
Les différentes parties de la connaissance transmise sont présentées
selon un enchaînement logique au sens des auditeurs.
4. On reste à l’écoute des suggestions
On apprend en permanence. L’écoute de son interlocuteur est
toujours enrichissante. Bien des questions posées ouvrent de
nouvelles perspectives. C’est aussi le moyen d’évaluer la qualité de la
transmission du message, le feed-back en quelque sorte.

!87
Achevons ce chapitre avec l’analyse du troisième et dernier
membre de la maxime « Et les mots pour le dire arrivent
aisément »
Pour bien communiquer, il est inutile de s’aventurer dans les recoins
inexplorés du dictionnaire en quête de figures de style pour soigner
son effet. Il est toujours préférable de choisir un registre de langue
suffisamment courant pour la profession afin qu’il soit le plus
accessible à son auditoire. Cette recommandation, Michael Faraday l’a
d’ailleurs bien mise en pratique dans l’ouvrage déjà cité  : Histoire
d’une chandelle, un ouvrage accessible de ce fait aux plus jeunes.

Mais choisir le mot juste n’est pas toujours si simple…

Les synonymes n’existent pas toujours…


Les dictionnaires de synonymes ne sont pas la solution systématique.
Les sens diffèrent nécessairement d’un mot à l’autre et les termes ne
sont pas interchangeables en toute situation. Pour bien se faire
comprendre, il est toujours préférable de chercher le mot juste. Il en
existe rarement plus d’un seul.
En revanche, les contresens, eux, existent !
Lorsque l’on est au cœur de son propos, on risque d’oublier que son
interlocuteur est dans un autre univers. Si l’on ne s’efforce pas de bien
formuler son idée, si l’on n’utilise pas les bons termes pour bien
l’exprimer, si l’on n’écoute pas avec intérêt les remarques et les
questions, on n’évitera pas les interprétations erronées.
Mieux que les mots, un croquis !

Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours, dit-on…7


Ce propos n’est pas original, mais toujours d’actualité. Quel que soit
le sujet, un graphique éveille toujours un écho avec notre système
personnel de pensée.
Un coin de table, une feuille de papier et deux ou trois feutres de
couleur pour dessiner quelques volumes et quelques flèches sont bien
suffisants pour exprimer une bonne idée, un concept ou un projet.
C’est le point de départ d’une discussion riche et créative. C’est aussi

7En tout cas Napoléon Bonaparte le disait. Voir aussi la deuxième habitude et la technique
du sketchnote qui peut aussi être utilisée pour exprimer et expliquer une idée.
!88
une excellente habitude d’autodidacte.
Ce petit croquis réalisé à destination d’interlocuteurs attentifs
résiste mal aux zones d’ombre et aux incompréhensions. Pour
simplifier le «  compliqué  », encore faut-il avoir bien saisi ce qui
différencie l’essentiel du secondaire, et ne pas se fourvoyer dans une
multitude de détails. C’est une évaluation en grandeur nature de ses
acquis.
Mais pas sans explication.
Un croquis n’existe pas sans les explications associées. Ce n’est que le
support d’un échange. Il est donc inutile de le transmettre tel quel.
Celui qui n’a pas participé à son élaboration, ni suivi l’explication, ne
pourra en saisir le sens.

!89
L’erreur à ne pas commettre
Confondre compliqué et complexe, simplicité et simpliste
On ne peut pas comprendre quelque chose de compliqué si l’on ne se
donne pas la peine de le simplifier. On ne peut pas simplifier quelque
chose de «  complexe  » au risque d’aboutir à un raisonnement
« simpliste » et donc erroné.

Compliqué Ce qui est difficile à comprendre ou à réaliser.


Simplicité Qualité de ce qui n’est pas chargé d’éléments
superflus, de ce qui obtient un effet esthétique avec
peu de moyens.
Complexe Qui contient, qui réunit plusieurs éléments
différents.
Simpliste Qui ne considère qu’un aspect des choses et
simplifie outre mesure.

Il est certains esprits dont les sombres pensées



Sont, d’un nuage épais, toujours embarrassées ;

Le jour de la raison ne le saurait percer.

Avant donc que d’écrire, apprenez à penser.

Selon que notre idée est plus ou moins obscure,

L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.

Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,

Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Nicolas Boileau L’art poétique

!90
Transmettre ses connaissances
Le meilleur moyen d’évaluer le niveau d’acquisition de ses
connaissances, c’est encore de les enseigner à son tour. On en profite
pour les vérifier, les approfondir et combler les inévitables lacunes.

C’est en effet l’occasion d’explorer les détails de ses


connaissances…

Il est impossible de préparer un cours sans explorer dans le détail


chacune des connaissances à transmettre. Enseigner, c’est aussi
observer sa propre connaissance depuis un autre angle de vue que
celui qui a servi à les acquérir.

…et d’en identifier les faiblesses.

Un bon enseignant fait l’effort d’objectiver sa connaissance. Il tente


de se mettre à la place de celui qui l’écoute et formate son message en
conséquence. C’est le moment où l’on prend conscience que ses
acquis ne sont pas aussi solides qu’on le pensait. Des ignorances
insoupçonnées émergent des ténèbres de nos certitudes.

Transmettre ses connaissances est toujours une source


d’enrichissement.

Au cours d’une session de formation bien construite, l’enseignant


apprend en permanence. Encore faut-il choisir le bon modèle de
transmission.

Le modèle maître élève


C’est le mode de transmission des connaissances le plus classique.
Le formateur structure et formalise ses connaissances de façon à les
transmettre le plus distinctement possible. L’élève reçoit le message et
s’efforce de l’intégrer dans son propre système de connaissances.
Les questions ou remarques posées par l’élève font office de
"feed-back". Le formateur s’assure ainsi que la connaissance est bien
transmise. C’est un modèle à sens unique. Le formateur "pousse" les
connaissances et s’assure de la qualité de la transmission. Il n’attend
!91
aucune nouvelle connaissance de la part de l’élève.
Objectif : transférer un connaissance bien formatée

Au mieux, l’élève pose des questions et le formateur s’assure ainsi que


le message est bien passé.

Ce travail de transmission est encore bien plus constructif


lorsqu’il est exploité non pas avec un modèle de type Maître Élève « Je
parle, tu écoutes », mais avec un modèle Pair à Pair « Nous parlons et nous
écoutons à tour de rôle ».

Le modèle Pair à Pair


Le premier pair structure et formalise ses connaissances de façon à
les transmettre le plus distinctement possible. Le second pair reçoit le
message et s’efforce de l’intégrer dans son propre système de
connaissances. Puis, à son tour, le second pair transmet sa propre
connaissance sur le sujet abordé.
Ce modèle "pair à pair" rompt avec le type "maître élève". Chacun
des protagonistes expose sa propre compréhension de la
problématique, objet de l’échange. Il ne s’agit plus seulement
d’éclairer ses lacunes, mais bien d’enrichir ses connaissances
réciproques.
C’est le modèle à retenir pour une démarche d’autoformation
pleinement profitable.

!92
Objectif : Partager et créer la connaissance

Les deux interlocuteurs échangent d’égal à égal, ils s’enrichissent


mutuellement.
Bien évidemment, il s’agit de transmettre ses connaissances donc
c’est bien la personne de gauche qui prend l’initiative de l’échange. La
personne de droite profite de cet enseignement et le repositionne
dans sa «  grille  » personnelle de connaissance puis propose son
interprétation.
L’échange est lancé, profitable pour les deux protagonistes.

La modestie de l’enseignant
L’éducation n’est pas un rapport de pouvoir entre celui qui sait et
celui qui ne sait pas encore. Seulement quelques heures séparent
quelquefois le premier du second. Celui qui dispose d’une grande
liberté d’accès à l’information et du temps disponible pour l’intégrer
dans son modèle personnel de connaissance est privilégié.
Si cet avantage est un élément significatif du pouvoir, ce n’est pas
pour autant un marqueur de l’intelligence.
!93
Transmettre en toute occasion
Préparer un cours, animer un séminaire, réaliser une présentation en
ligne est le moyen de transmettre et d’approfondir sa connaissance.
Tenir un blog est aussi une bonne solution pour restituer et
consolider ses connaissances. Encore faut-il qu’il soit régulièrement
alimenté.
Cela dit, le blog a perdu ces dernières années sa principale qualité :
l’interactivité avec le lecteur. Avec la multiplication des sites
personnels, les commentaires constructifs de lecteurs interpellés par
le thème du billet ont drastiquement chuté. L’interactivité avec le
lecteur semble aujourd’hui être relayé par Twitter, même si ce n’est
pas tout à fait le même usage.

Coup d’œil historique


Michael Faraday recommandait de toujours exprimer du
mieux possible ses idées et théories. Il était aussi connu pour
être un excellent pédagogue. L’ouvrage «  Histoire d’une
chandelle », traduction en français de l’une des plus célèbres
conférences de vulgarisation, est ainsi une excellente
initiation à la chimie. Ce livre très didactique, écrit sous
forme d’entretiens de difficulté croissante, utilise comme
sujet d’étude un objet très courant à l’époque  : une simple
chandelle. L’auteur emploie un langage simple, débarrassé
de termes scientifiques afin que les plus jeunes de ses
lecteurs puissent suivre ses explications sans effort aucun8 .
Comme Michael Faraday le conseillait, il est utile de
s’efforcer de transmettre ses connaissances en toutes
occasions. C’est ainsi que l’on les consolide.

Mise à jour en ligne, livres et ar2cles de référence :


https://www.piloter.org/autoformation/habitudes/transmettre-
connaissances.htm

8 Pour le lecteur intéressé, l’ouvrage est dans le domaine public. Il est très facile à trouver en
ligne en version française. Cherchez donc simplement sur Google : « Histoire d’une chandelle ».
!94
DE LA CONNAISSANCE À LA
COMPÉTENCE
L’autoformation, ce n’est pas uniquement se former soi-
même, c’est aussi être l’acteur de la formation 

!95
Objectif Identifier la ou les quelques compétences à
acquérir.
Résultat attendu Le périmètre du champ d’étude est alors bien
délimité.
Conseil Il vaut mieux se contenter de ne viser que très
peu de thèmes d’étude à la fois, quitte à
relancer ensuite une autre autoformation.
Risques d’échec Un manque de précision, un projet trop vague,
des compétences mal identifiées, les
questionnaires sont justement là pour éviter ces
erreurs. Autant y répondre consciencieusement.

!96
Pourquoi décide-t-on d’entreprendre un programme
d’autoformation ? Vraisemblablement parce que l’on se sent
dans une situation qui ne nous satisfait pas totalement. On a
conscience de ses lacunes pour un champ de
connaissances qui nous attire particulièrement, et qui
pourrait être bénéfique pour l’exercice de notre métier et
l’évolution de notre carrière. Bref, on souhaite étendre son
éventail de compétences. Mais quelles sont celles qui
nous font défaut  ? L’identification des compétences à
acquérir est bien la question fondamentale pour démarrer un
plan d’autoformation pertinent. Mais avant de commencer,
mettons-nous d’accord sur la définition des termes
« compétence » et « connaissance ».

!97
Qu’est-ce qu’une compétence ?
Le dictionnaire interministériel propose la définition suivante :

« La compétence résulte d’une combinaison de savoirs, savoir-faire et


savoir-être mobilisés pour agir de manière adaptée, face à une situation
professionnelle donnée. Elle est évaluable. »

Cette première définition n’est pas très éloignée de celle proposée par
l’Afnor (FD X50-183) :

« La compétence est la capacité à mettre en œuvre des connaissances, des


savoir-faire et comportements en situation d’exécution. »

Il manque cependant à cette dernière la notion d’évaluation. Cette


notion est fondamentale, nous utiliserons donc la première définition
comme référence.
Le passage à l’action est une condition essentielle. Une
compétence, ce n’est pas que du savoir, c’est aussi de la pratique, du
savoir-faire.
Prenons le cas d’un soudeur professionnel. Il maîtrise
parfaitement l’usage de ses outils, il sait identifier les matériaux à unir,
et choisit la technique la mieux adaptée en tenant compte des risques
potentiels. Un soudeur de l’industrie pétrochimique est confronté au
quotidien aux questions de sécurité. Il est compétent, il sait donc
aussi évaluer la qualité de son travail.

Comment différencier la compétence de la connaissance ?


Le dictionnaire interministériel apporte à ce sujet une définition claire
et univoque :

« La connaissance s’applique aux savoirs théoriques et techniques qui


s’acquièrent par formation, expérience professionnelle ou
extraprofessionnelle. La compétence ajoute une dimension pratique,
l’habileté de mise en œuvre des connaissances en une situation bien
spécifique. »

L’Éducation Nationale résume assez bien le propos. Elle définit


l’acquisition d’une compétence ainsi :

1. La personne compétente possède les indispensables


connaissances pour exercer la compétence demandée.
!98
2. Elle dispose de la capacité pour réaliser les tâches qui lui
sont dédiées.
3. Elle est en mesure d’adopter les attitudes adéquates pour
affronter les situations spécifiques.
Cette définition est particulièrement intéressante. Elle dissocie bien la
phase théorique de la phase pratique, et précise pour cette dernière
l’importance de disposer des bonnes attitudes comportementales
lorsqu’il s’agit de passer à l’action. Être compétent, c’est aussi être
capable de s’adapter à de nouvelles situations, de nouveaux contextes
pour exercer son talent dans les règles de l’art.

Un exemple concret
Tout enseignant de l’enseignement supérieur se doit de maitriser
l’outil informatique. Le certificat informatique et internet de
l'enseignement supérieur, le C2I29, valide le niveau requis.

Nous allons utiliser cet exemple puisé dans le référentiel de


l’éducation nationale pour illustrer la définition précédente.
«  Maîtriser les technologies de l’information et de la
communication  » peut sembler un vaste programme, mais c’est
justement la précision des connaissances, des capacités et des
aptitudes qui vont nous permettre de fixer le périmètre de ladite

9 https://fr.wikipedia.org/wiki/Certificat_informatique_et_internet_niveau_2_-_Enseignant
!99
compétence.

1. Les connaissances à maîtriser


Les connaissances relatives aux compétences inscrites dans le
référentiel du Certificat Infor matique & Internet
« enseignant » (C2I2)10.
Les droits et devoirs liés aux usages des Technologies de
l’Information et de la Communication.

2. Les capacités de l’enseignant


Être capable de :
Concevoir, préparer et mettre en œuvre des contenus
d’enseignement et des situations d’apprentissage s’appuyant sur les
outils et ressources numériques.
Participer à l’éducation aux droits et devoirs liés aux usages des
technologies de l’information et de la communication.
S’impliquer dans l’éducation à un usage civique, éthique et
responsable des réseaux numériques ouverts sur l’internet et à leurs
risques et dangers éventuels.
Utiliser les Tic et les outils de formation ouverte et à distance pour
actualiser ses connaissances.
Travailler en réseau avec les outils du travail collaboratif.

3. Les attitudes à adopter


Observer une attitude :
Critique vis-à-vis de l’information disponible.
Réfléchie et responsable dans l’utilisation des outils interactifs
exigée des élèves.
Il actualise ses connaissances et compétences au cours de son
exercice professionnel.

Source : Compétence nº 8

http://www.education.gouv.fr/cid52614/menh1012598a.html

10 http://www.education.gouv.fr/cid54844/esrs1000461a.html
!100
En résumé, même si l’acquisition des connaissances représente une
part importante du processus d’autoformation, elles ne sont guère
suffisantes pour prétendre à de nouvelles compétences. Encore faut-il
savoir les mettre en pratique et disposer de la capacité de jugement
adéquate pour affronter les situations inédites.
Les professionnels en exercice ne seront pas surpris de ce constat.
Ils savent parfaitement que ce n’est qu’au terme de nombreuses
heures de pratique qu’ils pourront exercer leur compétence dans les
meilleures conditions.

Remarque

Depuis déjà bien des années, l’outil informatique a poussé la


porte de l’entreprise et impose ses règles à la large majorité
des métiers. Bien des professionnels, dont l’informatique
n’est pas le métier, se contentent de maîtriser quelques
fonctions élémentaires de l’outil pour accomplir leur tâche. Il
est bien évident que ce niveau basique de connaissance est
totalement insuffisant dans une société informatisée comme
la nôtre actuellement. Les plus prévoyants comprendront
aisément qu’il est plus qu’utile de se doter de solides
compétences dans ce domaine pour mieux maîtriser les
technologies de l’information. Les certificats de type C2I
proposés par l’éducation nationale pour ses étudiants et ses
enseignants sont particulièrement bien conçus. Je ne saurais
que trop inviter le lecteur intéressé par l’acquisition des
compétences de ce type, de se procurer le programme de ces
certificats afin de préparer le cadre de son autoformation.

!101
Comment prend-on conscience du
besoin d’acquérir de nouvelles
compétences ?
Étudions ce modèle en quatre temps, depuis l’incompétence ignorée
jusqu’à la compétence pleinement assumée.

1er temps : J’ignore que je suis incompétent. « Pourquoi


devrais-je commencer une autoformation ? »
L’individu s’imagine suffisamment compétent pour accomplir les
tâches qui lui sont dévolues. Il ne voit pas l’intérêt de se former et
d’évoluer. Laurence J. Peter démontrait dans « Le principe de Peter »,
un best-seller qui a marqué bien des générations de managers et de
salariés, que chacun d’entre nous finissait un jour ou l’autre par
atteindre son niveau d’incompétence. À force de promotions, une
fois le sommet de sa carrière atteint, l’individu était affecté à un poste
pour lequel il ne présentait aucune disposition11.
Depuis, il est vrai que l’ascenseur social est tombé durablement en
panne. Ce constat de l’incompétence qui nous guette à force de
promotion n’est plus une règle aujourd’hui.

Dans le cas le plus courant, l’individu ignore son incompétence tant qu’il n’a
pas été mis en une situation inhabituelle nécessitant une rapide prise de
décision.

2e temps : Je suis conscient de mon incompétence. « Je


commence sans tarder une autoformation »
Cette prise de conscience n’est pas toujours la plus évidente. Il n’est
pas si facile de s’évaluer objectivement, d’admettre et d’identifier ses
lacunes et incapacités. C’est pourtant là le point de départ d’un
cycle d’autoformation.
Une fois mis en situation, le futur apprenant commet des erreurs.

Il prend conscience de son incompétence et juge qu’il est alors temps d’agir
pour y remédier.

Il entreprend sans tarder une autoformation adaptée avant que ses


lacunes ne soient notoires.

11 Le Principe de Peter de Laurence J Peter et Raymond Hull Le Livre de Poche


!102
3e temps : Je suis conscient d’être compétent. « Je mets en
pratique mes connaissances »
L’apprenant a acquis les connaissances nécessaires et connaît les
gestes de son métier. Il sait donc exécuter sa tâche mais doit encore
réfléchir pour bien la réaliser.

Certaines phases de son métier demandent encore un effort de réflexion


pour être bien exécutées.

Des erreurs sont toujours possibles, notamment lorsque le contexte


diffère de celui du cycle d’apprentissage.

4e temps : J’ignore que je suis compétent. « Je suis


maintenant très expérimenté »
Avec la pratique répétée, on finit par oublier que l’on est compétent.
Les gestes les plus délicats et les actes les plus difficiles sont réalisés
avec une grande justesse sans en avoir même conscience. Que l’on
soit violoniste, maçon, mécanicien ou informaticien, on estime que
quelques milliers d’heures de pratique sont nécessaires pour atteindre
ce stade ultime de la compétence absolue12.

Le moment est alors venu de partager ses compétences et les connaissances


pratiques associées, que ce soit en animant des formations et des séminaires,
en écrivant un livre ou, plus simplement, en tenant un blog.

Le diagnostic des besoins


Voyons maintenant comment établir un diagnostic de ses besoins en
compétences. Il est recommandé de s’accorder le temps nécessaire
pour répondre avec la plus grande honnêteté à ce petit questionnaire.
C’est un outil personnel qui permet d’être en phase avec ses
motivations profondes.

1) Identifier les compétences désirées


Pourquoi en ai-je besoin ?
Avant de commencer, il est prudent d’identifier la valeur que l’on
accorde à chaque compétence désirée dans les dimensions
professionnelle, personnelle et sociale. Cette prise de conscience

12 Richard Sennett, Ce que sait la main. Voir la bibliographie en fin d'ouvrage.


!103
préalable est importante pour prévenir les inévitables phases de
démotivation fulgurantes qui ne manqueront pas de survenir, aucun
doute à ce sujet.

La valeur professionnelle
Cette compétence est-elle réellement indispensable pour mieux
exercer mon métier et bâtir une carrière durable ?
Cette compétence m’ouvre-t-elle de nouvelles perspectives ?
Cette compétence ne risque-t-elle pas d’être obsolète à court ou
moyen terme ?
Au contraire, cette compétence enrichit-elle les fondamentaux de
ma profession ?

La valeur personnelle
Cette compétence sera-t-elle utile pour me construire
personnellement ?
Serai-je satisfait de la posséder ?
M’incitera-t-elle à pousser plus avant ma formation et donc mon
acquisition de connaissances ?
La valeur sociale et relationnelle
Cette compétence est-elle susceptible de contribuer à enrichir
l’image que les autres ont de moi ?
Sera-t-elle utile pour bâtir ma réputation ?
Pourquoi est-ce important ?
C’est évidemment une question personnelle.
Quelques réponses types :
J’ai perdu un peu de temps depuis mes études et il est temps que je
me mette à jour.
Mon métier a bien évolué et j’ai besoin de prendre du recul.
Mon métier ne me plaît plus et je voudrais en changer.
Mon métier n’est plus reconnu à sa valeur et je voudrais donner
une inflexion à ma carrière.
J’aimerais améliorer mes compétences dans l’exercice de mon
métier et parvenir à un niveau d’expertise reconnu par ma
communauté.
J’aimerais étendre mon domaine de connaissances pour être en
mesure de prendre de meilleures décisions.
J’aimerais obtenir une promotion.
J’aimerais bénéficier d’une meilleure rémunération.
J’aimerais exercer un métier avec des responsabilités plus étendues,
quitte à changer d’entreprise.
J’aimerais évoluer vers un métier mieux rémunéré, quitte à changer
!104
d’entreprise.
J’aimerais prendre le temps d’apprendre sérieusement des sujets qui
me tiennent à cœur.
Autres raisons, développez ……………………….…….…………

Cette liste n’est pas exhaustive, chaque auto-apprenant la complétera.

2) Quel est mon bagage initial ?


C’est l’occasion de profiter d’un bilan de compétences. Si celui-ci
est bien orienté vers la finalité choisie, les résultats du bilan
répondront à la question posée.

Bilan de compétences : https://travail-emploi.gouv.fr/formation-


professionnelle/evoluer-professionnellement/bilan-competences

Il est difficile d’entreprendre seul une formation sur un thème que


l’on ne connaît pas. Il est nettement préférable d’être déjà sensibilisé
au sujet. Dans tous les cas, il vaut mieux ne pas brûler les étapes en
attaquant directement des thèmes bien trop complexes d’entrée de
jeu, même s’ils correspondent aux compétences visées. Si le thème
exige des prérequis, autant s’assurer de bien les posséder avant de se
lancer.

3) Les ressources sont-elles aisément accessibles ?


Quelles sont les ressources disponibles ?
Peut-on les estimer en quantité, en variété et en qualité ?
Les auteurs reconnus écrivant sur ce sujet publient-ils
régulièrement ?
Leurs travaux sont-ils aisément accessibles (sites web, articles,
ouvrages publiés…) ?
Le thème d’étude choisi intéresse-t-il une frange notable de la
population ?
Sera-t-il donc possible de se rapprocher d’autres auto-apprenants ?
Comment m’organiser sans (trop) perturber mon emploi du
temps ?

Il est désormais tout à fait concevable d’entreprendre un solide


programme de formation en ne disposant que d’un budget réduit à
l’extrême. C’est une chance que nous offre le web. En revanche, il
faudra consacrer du temps et de l’énergie pour mener le projet à son
terme.

!105
4) Deux questions cruciales
Comment m’organiser sans nuire à mon efficacité
professionnelle ?
À moins d’être totalement détaché des contraintes professionnelles, à
l’occasion d’un congé individuel de formation par exemple, il faudra
apprendre à composer entre sa formation et l’exercice de son métier.
Seule une parfaite organisation à laquelle on ne manquera pas de se
contraindre permet de conjuguer métier et autoformation.
Si le thème de la formation n’est pas trop éloigné du contexte
professionnel, c’est aussi l’occasion de mettre en pratique sans tarder
l’enseignement acquis et de précipiter un peu l’acquisition des
compétences désirées.
Comment m’organiser sans (trop) perturber ma vie personnelle ?
Il est déjà bien difficile de jongler avec son emploi du temps pour
mener une vie équilibrée, c’est-à-dire une vie où l’on parvient à
conjuguer son activité professionnelle, ses loisirs, le temps dédié à sa
famille et les activités extraprofessionnelles. Pourtant il faudra bien
trouver un espace dans son agenda pour caser son programme
d’autoformation.
On sait désormais qu’une vie professionnelle trop intense peut se
transformer en un véritable amplificateur de tensions conjugales. À
chacun de résoudre du mieux possible cette équation à multiples
inconnues en tenant compte des conséquences à moyen terme.

5) À quoi puis-je me raccrocher en cas de découragement


passager ?
Au cours d’une longue formation, l’enthousiasme ne sera pas au beau
fixe tous les jours. Le sentiment de ne plus progresser, la difficulté de
se concentrer, et l’impression de perdre son temps face à des
enseignements particulièrement ardus sont autant de causes de
découragement qu’il s’agit de surmonter coûte que coûte. Pour
contribuer à résoudre la problématique de la démotivation, les
spécialistes des sciences sociales font appel à la théorie des deux
motivations :
La motivation intrinsèque et la motivation extrinsèque.
La motivation intrinsèque
Elle est essentiellement liée au plaisir qu’éprouve celui qui suit
une  formation. Il est motivé par sa passion pour le sujet et l’envie

!106
d’en savoir toujours plus. Le besoin de satisfaire sa curiosité et le sens
de l’étonnement permanent, pour ne pas parler d’émerveillement,
sont les moteurs pour conserver son enthousiasme.
La motivation extrinsèque
Lorsque la motivation intrinsèque s’émousse, lorsque l’enchantement
et le goût d’apprendre sont en berne, on peut alors tenter de recourir
à des mobiles extérieurs présentés comme des récompenses. Si l’on
n’a pas fait pas l’erreur de sélectionner des objectifs trop ambitieux
lors de la première habitude, l’accession à ces derniers sera perçue
comme un encouragement à poursuivre son plan de travail. C’est là
une récompense personnelle.
Aussi, en cas de découragement passager, il est recommandé de
«  s’auto-stimuler  » en étudiant le parcours accompli et la distance
nous séparant du prochain objectif. Pour renforcer sa capacité de
persévérance et retrouver la confiance en soi et le courage de
poursuivre, il est aussi bien utile de reprendre contact avec les
finalités de cette démarche d’autoformation.
Si l’on a pris soin de bien remplir les premières rubriques du
diagnostic des besoins, il suffira de s’y reporter pour retrouver un
point d’appui, tel que changer de métier, obtenir une promotion ou
une meilleure rémunération par exemple. Enfin, il est aussi utile de
participer à des groupes de travail pour profiter de l’émulation
collective et retrouver le goût d’apprendre.

Les erreurs à ne pas commettre


Perdre son temps à acquérir des compétences « jetables »
Seules les compétences issues d’un rapide «  formatage  » au cours
d’une formation accélérée sont périssables et éphémères. Censées
répondre aux exigences du changement continu, elles sont des freins
à l’adaptation dans le sens où elles ne sont que réflexes et acquisitions
d’habitudes rigidifiées par une pratique sans réflexion de fond.
A contrario, les véritables compétences acquises au terme d’une
solide formation et d’une pratique assidue sont un très un net
avantage. Celui qui cumule compétences et expériences est bien plus
à l’aise pour résoudre les problèmes inédits. Il est plus tolérant à
l’incertitude et il sait mixer les savoirs d’horizons différents pour
découvrir les solutions originales. Adepte du système «  D  », il sait
déployer son ingéniosité sans attendre que les procédures apprises ou
imposées débloquent miraculeusement le problème où elles l’ont bien
!107
souvent plongé.

Se contenter d’un simple « vernis »


L’autoformation n’est recommandée ni pour les dilettantes ni pour
les velléitaires. Entreprendre un programme d’autoformation
conséquent exige des efforts de tous les instants. Quelles que soient
les connaissances ou les compétences que l’on souhaite acquérir, il
sera toujours indispensable d’étudier les fondamentaux comme nous
avons appris à lire, à écrire et à compter dans notre petite enfance.
Bien des thèmes de la formation, et ce, quelle que soit la science
choisie, sont peut-être moins séduisants et plus rébarbatifs que ce que
l’on espérait. Il faudra tout de même consacrer du temps et de
l’énergie pour les étudier. Certains concepts resteraient inaccessibles
sans ce bagage préalable.

Ne pas suffisamment considérer la phase de mise en


pratique
Une compétence s’acquiert sur le terrain. Les connaissances sont
indispensables, mais sans le savoir-faire elles ne sont pas suffisantes. Il
est évidemment plus profitable de choisir un thème de formation pas
trop éloigné de son activité professionnelle afin de mettre en pratique
sur le terrain chacun des acquis.


!108
!109
Comment s’évaluer ?
C’est l’étape la plus délicate de la démarche. Il n’est pas évident
d’évaluer seul sa propre performance lorsque depuis notre plus jeune
âge, nous avons toujours été jugés par un regard extérieur. Dans le
cadre de l’autoformation, il ne s’agit plus d’être jugé pour être
sélectionné, promus ou éjecté du parcours que l’on avait choisi.
L’évaluation remplit un tout autre rôle bien plus important. Elle est
indispensable pour bien identifier les points qui soulèvent des
difficultés et méritent d’être réétudiés et approfondis.
Si les objectifs de formation sont bien choisis, l´évaluation n’est
pas une affaire en soi. Au cours de l’habitude nº1, nous avons pris
soin de choisir des objectifs quantifiables. Si l’objectif n’est pas
encore atteint au moment de l’évaluation, il n’est pas bien difficile
dans ce cas d’effectuer un calcul de proportionnalité, une règle de
trois entre la «  quantité faite  », la «  quantité restante à faire  » et le
« temps écoulé » pour estimer  approximativement le temps restant
pour achever ledit objectif. On peut alors évaluer le rythme de
progression et le corriger le cas échéant.

S’il s’avère que l’objectif ne sera pas atteint dans le délai fixé, on
peut alors se poser les trois questions suivantes :

1. L’auto-apprenant aurait-il préféré jouer la stratégie du lièvre


plutôt que celle de la tortue  ? Il ne s’est pas suffisamment
consacré à son travail et a laissé s’écouler le temps imparti.
2. L’auto-apprenant aurait-il brûlé les étapes  ? Il n’a pas
suffisamment évalué les enseignements préliminaires pour
bien profiter du programme, et a du mal à suivre.
3. L’objectif était-il trop ambitieux  ? Il s’avère impossible à
atteindre dans le délai imparti.

Pour le premier cas, il n’y a guère d’autres solutions que de tenter de


stimuler sa motivation au risque de ne pouvoir achever le programme
de formation dans un temps raisonnable.
Pour le deuxième cas, il est parfois utile, à titre de rafraîchissement
des connaissances, de reprendre rapidement les fondamentaux avant
de se lancer dans un programme de formation riche de nouvelles
notions.
Pour le troisième cas, il est vrai que la fixation du délai pour atteindre
un objectif est toujours une opération délicate. Il est toujours
!110
préférable de se fixer des objectifs à courte échéance afin de limiter le
risque d’erreur d’appréciation des délais nécessaires pour l’accomplir.

Nous avons tous tendance à surestimer notre capacité de travail et à


minimiser les difficultés potentielles.

Bref, les délais sont toujours calculés un peu trop justes. Pour
éviter de se mettre trop la pression et d’entamer son capital
d’enthousiasme, il est toujours préférable de se fixer des horizons
raisonnables. Atteindre les objectifs fixés dans le délai prévu, en
respectant une marge d’erreur acceptable, c’est autant de petites
victoires qui se traduisent invariablement par un encouragement à
poursuivre.

C’est aussi au moment de l’évaluation que l’on prend conscience


de la connaissance acquise pour réviser la grille de travail. L’auto-
apprenant est déjà bien plus instruit et modifiera nécessairement le
plan initial pour infléchir un axe, ou encore ajouter une piste de
prospection. C’est cela être réactif. C’est là l’intérêt de cette mise au
point. L’autoévaluation est un travail qui s’effectue dans le calme en
sélectionnant un instant où l’on se sent dans une phase positive et
constructive.

Les enseignements de l’évaluation


L’évaluation se prépare tout au long de la formation. Il est judicieux
de noter au fur et à mesure quelques informations sur son
déroulement, tels que la difficulté ressentie et le plaisir éprouvé. Ces
deux appréciations sont purement subjectives, c’est votre sentiment
sur le vif. Une échelle de un à quatre est bien suffisante pour
enregistrer son impression du moment. N’hésitez pas non plus à
prendre soigneusement note des besoins en connaissances qui
semblent vous faire défaut pour bien profiter de l’enseignement. Le
jour de l’évaluation, avec le recul suffisant, vous reprenez tous ces
points. Vous jugez de leur importance et vous décidez des actions à
engager.
Le plan élaboré lors de la première habitude ne demande qu’à être
modifié. Prenez aussi note de la durée réelle de la tâche
d’apprentissage juste achevée. Les écarts au planning sont aussi
précieux pour affiner les prévisions futures des temps consacrés à la
formation. Comme nous l’avons vu, l’outil de Mind map open source
offre justement les indispensables icônes ainsi que la fonction
!111
commentaire pour saisir toutes les remarques sur le vif.

L’évaluation est aussi un éclairage sur sa personnalité


Ce bilan est riche d’enseignement. Il nous éclaire aussi un peu sur
nous-mêmes. On peut alors mieux lutter contre les tendances bien
naturelles dont sont victimes tous ceux qui entreprennent seuls une
formation.
Citons en vrac, chacun pourra compléter cette liste :
Ne chercher à travailler que ce que l’on connaît déjà.
N’étudier que ce que l’on se sent capable de réussir.
Ne pas savoir s’arrêter et trop se consacrer à un thème que l’on
maîtrise suffisamment.
Au contraire, se lancer dans programmes bien trop ambitieux.
Brûler les étapes et faire fi des indispensables fondamentaux pour
suivre le programme choisi.
Préjuger de son niveau et s’imaginer que des acquis bien anciens ne
méritent pas d’être rafraîchis.
Hésiter à revenir sur un module déjà travaillé pour éclairer quelques
lacunes.
Supposer que l’on dispose d’un temps infini.
Ne pas se remettre en question. Refuser de bousculer les supposés
acquis.
S’en tenir au plan d’origine sans chercher à l’améliorer au vu des
connaissances nouvellement acquises.
S’entêter à poursuivre plusieurs objectifs sans jamais en achever un
seul.

Lorsque l’on est dans une démarche de recherche d’efficacité personnelle, il


vaut mieux ne jamais perdre une occasion de mieux se connaître. Au fur et à
mesure de la progression, si l’on prend soin d’affiner ce bilan sans
concession ni flagellation inutile, on se forge de nouveaux atouts pour les
prochaines étapes et les formations futures.

La compétence : du penser au faire


La compétence, c’est la mise en action des connaissances. Le
débutant connaît parfaitement son sujet. Encore faut-il qu’il soit
capable de mettre en action les connaissances acquises et les relier à la
réalité du terrain. Pour évaluer une compétence, chacun peut établir

!112
une liste exhaustive des connaissances, des attitudes et des aptitudes
nécessaires selon la spécialité poursuivie.
Une autre technique plus généraliste sera de se positionner sur un
modèle d’acquisition des connaissances, tel celui que nous proposons
ici. Stuart et Hubert Dreyfus, tous deux professeurs à Berkeley, ont
proposé un modèle assez simple en 5 stades d’acquisition des
compétences. Ce modèle est assez pratique pour évaluer son niveau
de compétence personnel. Il est ici adapté en ce sens.

Source : https://apps.dtic.mil/dtic/tr/fulltext/u2/a084551.pdf

Évaluer ses compétences


1. Novice
Il ne maîtrise pas encore totalement son sujet et ne perçoit pas
distinctement les spécificités d’une situation réelle. N’ayant travaillé
que sur des cas d’école, il se raccroche aux règles et procédures
apprises en formation. Il ne sait pas sortir des ridelles de la
démarche enseignée pour utiliser sa capacité de jugement lorsque la
situation l’exige. Il applique le schéma appris sans chercher à
l’adapter au contexte.

Il est rapidement mis en difficulté et ne peut s’en sortir seul sans


risque d’erreur de jugement.

2. Débutant avancé
Il s’est déjà frotté à la réalité du terrain et commence à mieux
maîtriser son sujet. Il ressent bien les spécificités d’une situation
donnée et n’a plus le réflexe systématique de se raccrocher à un cas
d’école vu en formation. En revanche, il n’est pas encore capable
d’effectuer un travail de synthèse et doit décomposer les problèmes
en sous-problèmes pour mieux les identifier et ainsi les traiter.

Il n’a pas une vision globale de son métier et c’est un handicap


majeur. Il lui faut encore progresser.

3. Compétent
L’expérience aidant, il maîtrise son sujet et ressent bien la plupart
des situations de travail. Il est capable d’accomplir sa tâche sans être
contraint de se référer aux standards enseignés en formation.

!113
Il fait preuve d’initiative mais le résultat manque encore
d’originalité.

Il est désormais capable de connecter ses nouvelles connaissances


avec sa propre expérience. Il est toujours dans une approche
analytique et doit décomposer les problèmes pour en apprécier la
difficulté et trouver les moyens de les résoudre.

4. « Pro »
C’est le stade d’autonomie par excellence. Le «  pro  » maîtrise son
sujet et délivre quasi systématiquement un résultat conforme aux
attentes. Capable d’adopter un raisonnement synthétique, il n’a plus
besoin de décomposer systématiquement un problème donné en
sous-problèmes pour en apprécier la portée, la difficulté et le moyen
de le résoudre.

C’est à ce stade de développement que se situent tous les auto-


apprenants qui ont le goût du travail bien fait et un sens inné de la
qualité.

Quel que soit le métier pratiqué, les professionnels ayant atteint ce


stade se reconnaissent entre eux et se respectent.

5. Expert
On parvient à ce stade ultime avec une pratique assidue, une veille
constante de son métier et une quête permanente pour enrichir son
capital de connaissance.

L’expert est une autorité reconnue pour son sujet. Il ne connaît pas
son sujet, il le domine.

Il est donc parfaitement en mesure de faire confiance à son


intuition. Il sait donc conseiller, toujours à propos, des alternatives
viables pour solutionner les problèmes tout en optimisant les
aspects économiques. Il délivre bien évidemment des résultats de
haute qualité.

!114
Le bilan

Comment utiliser le modèle


L’auto-apprenant est seul juge de la maîtrise de ses compétences. Il ne
suffit pas de disposer des connaissances pour être compétent. Un
jeune diplômé frais émoulu de l’université possède bien des
connaissances. Mais comme il ne les a jamais mises en pratique, il
n’est pas encore compétent. On dira d’une personne qu’elle est
compétente si, comme un soudeur professionnel intervenant en
environnement à risques, il sait évaluer les spécificités du contexte  :
difficulté, sécurité, conditions de travail, risques éventuels. Il choisit
l’outillage adéquat et adopte la technique ad hoc.
En cours de travail, de son libre arbitre, il peut modifier son
approche, changer son outil ou sa méthode. Il n’a qu’un seul but  :
exploiter au mieux les moyens disponibles dans le temps imparti pour
livrer un travail de qualité, c’est-à-dire parfaitement conforme à
l’usage que l’on en attend.

En pratique
Pour faciliter cette évaluation, prenez le temps de réfléchir à la
consigne ci-dessous et répondez aux cinq questions suivantes :

Consigne : Considérez une situation professionnelle bien particulière


telle que la participation à un nouveau projet, une difficulté à
résoudre ou une promotion à un nouveau poste d’encadrement, ou
tout autre cas de figure où vous devez justement mettre en œuvre les
nouvelles compétences acquises.

!115
Faire face à une situation originale

Dans quelle mesure êtes-vous capable de percevoir les


spécificités du contexte et de la situation pour adapter au
mieux votre technique de travail ?

Le «  novice  » a de grandes difficultés pour s’adapter, il se


cramponne à ses connaissances et ne souhaite en aucune manière
déroger à la méthode apprise. Le « compétent » sait connecter ses
nouvelles connaissances avec sa propre expérience.
En reprenant le cas d’école des métiers de bouche, le
«  compétent  » sait qu’il n’est peut-être pas nécessaire de courir les
magasins pour trouver de la fécule de pomme de terre pour lier une
sauce, tel qu’indiqué dans la recette, s’il dispose dans son placard de la
fécule de maïs. Il sait aussi que pour faire lever correctement une pâte
à brioche, il ne pourra pas remplacer la levure de boulanger par de la
levure chimique.

Adopter systématiquement une approche


analytique

Êtes-vous contraint de toujours vous référer à une


approche analytique pour étudier la situation ?

Pour les trois premiers niveaux de connaissance, l’approche


analytique est toujours privilégiée. C’est-à-dire qu’il faut encore
décomposer les problèmes en petites unités pour pouvoir les
comprendre, en apprécier la portée et la difficulté, et parvenir à les
solutionner.
Celui qui ne sait résoudre les problèmes de son métier que par
l’approche analytique est par exemple incapable d’estimer «  à la
louche » une enveloppe budgétaire pour un projet donné. Il lui faut
encore décomposer le problème en détail pour parvenir à un chiffre.

Adopter une approche synthétique

Au contraire, adoptez-vous une vision plus synthétique


avant de prendre des décisions ?

!116
Le « professionnel » et l’« expert » disposent d’une expérience et
d’une maturité qui leur offrent les outils intellectuels pour
apprécier les problèmes plus globalement, et trouver ainsi la
solution la plus adéquate. Ils ont suffisamment de métier pour
sentir les difficultés à venir, cerner les solutions potentielles,
mesurer les impacts humains et économiques, anticiper les
interrelations avec les éléments connexes. Ils sont tout à fait en
mesure d’indiquer « à la louche » une enveloppe budgétaire sans
être contraint de se lancer dans une étude trop détaillée.

Suivre un raisonnement rationnel

Êtes-vous toujours rationnel ? Pour vous, les faits sont-ils


toujours incontournables ?

Tant que l’on n’a pas atteint un haut niveau d’expertise, on ne


sait et on ne doit résoudre les problèmes qu’en appliquant
rigoureusement les règles de la méthode appropriée. Les
sentiments et intuitions s’effacent derrière les faits.

Suivre un raisonnement intuitif

Vous sentez-vous suffisamment expérimenté pour vous


fier à vos intuitions ?

«  L’expert  » dispose d’une compétence reconnue, fruit d’une


grande expérience. Il peut accorder toute confiance à son
intuition pour comprendre et résoudre les problèmes qui lui sont
soumis. Son vécu lui permet de mieux sentir les situations, même
s’il ne respecte pas nécessairement, en tout cas dans son
raisonnement, l’enchaînement logique des faits. Il peut en effet
parfois ne pas accorder l’exclusivité à l’approche factuelle et
laisser intervenir sa subjectivité, c’est-à-dire son ressenti, pour
prendre des décisions originales et pertinentes, notamment en
situation d’incertitude.

Remarque : Il faut un peu de temps avant de bien évaluer sa propre


compétence. Comme le bon vin, une compétence se bonifie avec le temps.
La compétence, c’est aussi être en mesure de décider et d’agir en accord

!117
avec les autres acteurs qui ont nécessairement une autre formation ou une
autre expérience.

Cela dit, dans le cadre de l’autoformation, nous ne sommes jamais un


grand débutant. Un professionnel qui étend sa palette de
compétences passe très rapidement au stade « Compétent » en ce qui
concerne ses nouvelles acquisitions. Il connaît suffisamment son
métier pour interconnecter les compétences récemment acquises avec
sa propre pratique.

Mise à jour en ligne, livres et ar2cles de référence :


Qu’est-ce qu’une compétence ?
https://www.piloter.org/autoformation/evaluation/competence.htm
Comment vérifier les compétences détenues ?
https://www.piloter.org/autoformation/evaluation/verifier-
competence.htm
Comment évaluer ses compétences ?
https://www.piloter.org/autoformation/evaluation/evaluer-
competence.htm
Comment détecter le besoin d’acquérir de nouvelles compétences ?
https://www.piloter.org/autoformation/evaluation/nouvelle-
competence.htm
Comment acquérir de nouvelles compétences ?
https://www.piloter.org/autoformation/evaluation/acquerir-
competence.htm
Comment évaluer sa formation ?
https://www.piloter.org/autoformation/evaluation/evaluation-
formation.htm
Qu’est-ce que la motivation ?
https://www.piloter.org/autoformation/motivation.htm

!118
ULTIMES
RECOMMANDATIONS POUR
UNE AUTOFORMATION
PLEINEMENT RÉUSSIE

Apprendre doit rester un plaisir


Encore faut-il ne pas tomber dans le piège de l’apprentissage à court
terme, et se contenter d’enchaîner des sessions de formations
accélérées, où seule l’acquisition de réflexes automatisés importe. Ces
sessions n’abordent que les aspects opérationnels sans aucun recul.
Ce sont des formations sans saveur que l’on suit les bottes chargées
de plomb. Elles ne sont guère profitables.
Les termes « savoir » et « saveur » ont la même racine étymologique.
Pour profiter pleinement de sa formation, il semble donc essentiel
d’en détecter la saveur, c’est-à-dire de l’apprécier et d’y prendre
plaisir.
Nous sommes nombreux, j’imagine, à être tombés au moins une
fois au cours de notre parcours professionnel dans le piège de la
formation supposément indispensable pour notre carrière, mais que
l’on sait insipide et ennuyeuse au possible. On ne mène jamais à leur
terme les formations de ce type. L’opiniâtreté est bien utile, mais elle
résiste mal face à l’ennui. La lassitude finit toujours par prendre le
dessus, et notre attention sera définitivement captée par d’autres
centres d’intérêt. Qu’il s’agisse d’un projet d’autoformation pour
!119
satisfaire sa curiosité ou plus prosaïquement pour améliorer ses
compétences professionnelles, la notion de plaisir doit être au cœur
de votre projet. 


!120
Apprendre c’est aussi réapprendre
Pour bien mémoriser une information, il vaut mieux l’avoir vu ou
entendu plusieurs fois. La répétition permet de fixer l’information
dans sa mémoire pour l’intégrer plus aisément dans sa structure
personnelle de connaissances. Voyons les trois types de situation.

Je ne connais rien au sujet traité


Lorsque l’on commence à travailler seul un thème que l’on ne connaît
pas, on se sent un peu dans la peau de celui qui essaie de récupérer
l’eau de pluie avec une passoire. On veut tout noter, on ne sait pas
hiérarchiser l’information, et on se prête plus facilement au
contresens.
Conseil : Il n’est pas vraiment aisé de démarrer seul un sujet que
l’on ne connaît pas. C’est un handicap pour l’auto-apprenant. Aussi
est-il utile de s’inscrire à des cours sérieux d’initiation aux
fondamentaux, du type formation en ligne, MOOCs bien choisis,
séminaires gratuits et prendre le temps de lire les livres de référence.
Ensuite, muni de ce bagage fondamental, vous pouvez prendre votre
liberté et conduire votre projet à votre rythme et dans la direction qui
vous sied.

Je connais un peu le sujet


Lorsque l’on dispose déjà de bonnes bases, on est beaucoup plus
réceptif et sélectif à la fois. On choisit les briques de savoir qui nous
sont les plus profitables. Les aspects du thème que l’on connaît déjà
nous rassurent, et nous sommes alors à l’écoute de ce que l’on
connaît moins.
Conseil : Il n’est pas nécessaire d’être guidé par un coach ou un
mentor ou équivalent. En revanche, il est utile de maintenir sa
curiosité en éveil pour aller au-devant des nouveautés, tout en
développant son esprit critique pour rester sélectif. On enrichit aussi
ses connaissances en partageant ses pistes de recherche en réseau
avec ses pairs, notamment sur les réseaux sociaux et au sein des
groupes et forums en ligne spécialisés.

Je pense bien connaître le sujet


Si l’on connaît bien le sujet, on aura parfois tendance à survoler un
peu rapidement des aspects que l’on pense bien acquis. On prend
alors le risque de passer à côté d’une information originale qui nous

!121
aurait été bien utile pour mieux consolider nos savoirs.
Conseil : Tant que l’on n’est pas parfaitement sûr de ses acquis, il
est recommandé de relativiser son niveau de connaissances, et de
mobiliser son attention afin de détecter les informations essentielles
et originales contenues dans les documents étudiés. C’est ainsi que
l’on parvient à lever des contresens insoupçonnés.

La répétition est justement la clé de l’enseignement.

Apprendre c’est construire sa propre


connaissance
Une tête bien pleine ou une tête bien faite…
Lorsque l’on parle d’apprentissage, il est coutumier de reprendre la
maxime de Montaigne et d’opposer l’image d’une «  tête  bien pleine  »
avec celle d’une «  tête  bien faite  ». L’idée de la tête bien pleine
correspond au modèle traditionnel de l’enseignement de type
classique et magistral. Le cerveau est considéré comme une éponge
qui peut tout absorber ou un récipient qu’il suffirait de remplir de
connaissances de gré (récompense) ou de force (punition).
L’image de la tête « bien faite » proposée par Michel de Montaigne
est révélatrice de l’intuition chez ce grand philosophe de l’existence
de structures cérébrales spécifiques où les connaissances sont
organisées pour être mieux exploitées. Celui qui est doté d’une « tête
bien pleine  » peut répondre du tac au tac à bien des questions de
connaissances générales.
Il n’est pas dit pour autant qu’il soit aussi doté des compétences
associées. En revanche, celui qui a su se construire une tête «  bien
faite » dispose peut-être d’un moindre bagage de connaissances, mais
il sait s’en servir. Il a su pousser le processus plus avant et
transformer ces connaissances en compétences tout en développant
sa capacité de raisonnement.

Chaque cerveau est unique


Le cerveau de chacun d’entre nous est unique. Il s’est construit selon
l’environnement social et culturel dans lequel nous baignons depuis
notre plus tendre enfance. Il se structure et se restructure au fur et à
mesure de l’expérience vécue. Le cerveau n’est donc pas un réservoir
qu’il suffirait de remplir de connaissances. Le cerveau est adaptatif,
chaque enseignement se moule et s’adapte aux structures déjà
!122
existantes. Il se réorganise en permanence pour bâtir une tête bien
faite. C’est aussi en ce sens que nous ne sommes pas égaux face à un
nouvel enseignement. Chacun essaie de se raccrocher à des
connaissances déjà acquises, quitte à adapter les informations reçues
pour le meilleur (enrichissement) comme pour le pire (contresens).

Apprendre, c’est aussi oublier les


connaissances désormais inutiles…
Comme le note Jean-Pierre Changeux, neurobiologiste spécialiste des
fonctions cognitives13, apprendre, c’est aussi oublier d’anciennes
connaissances qui ne semblent plus utiles aujourd’hui. Le cerveau
fonctionne par économie de moyens, il privilégie les structures
mentales les plus employées et élimine les moins utilisées.

Bien dormir pour bien mémoriser


Pour bien mémoriser les informations utiles à la construction des
connaissances, encore faut-il oublier toutes les informations les plus
futiles. Mémoriser, c’est faire passer les informations importantes
depuis la mémoire de travail vers la mémoire à long terme. Selon de
récents travaux, ce processus serait pris en charge durant le sommeil
par l’hippocampe. Cette structure cérébrale élimine une bonne part des
informations utilisées dans la journée et désormais inutiles, telle que
le numéro d’emplacement de parking où l’on a stationné au centre
commercial. Elle transfère ensuite les connaissances nouvellement
acquises vers d’autres zones cérébrales à plus grande rémanence.
L’hippocampe serait la clé de la mémorisation. Une bonne nuit de
sommeil, voilà la solution pour consolider les apprentissages.

Mise à jour en ligne, livres et ar2cles de référence :


https://www.piloter.org/autoformation/apprendre-reapprendre.htm

13 Jean-Pierre Changeux, l’homme neuronal Editions Fayard, 1983


!123
UNE RAPIDE BIOGRAPHIE
DE MICHAEL FARADAY, 

UN AUTODIDACTE
REMARQUABLE
Les cinq compétences entrepreneuriales essentielles pour
réussir sont la concentration, le discernement, l’organisation,
l’innovation et la communication.
Michael Faraday

!124
Michael Faraday (1791-1867) est l’un des principaux savants
et découvreurs du XIXe  siècle. Chimiste, puis physicien de
renom, il fut le premier à isoler et à identifier le benzène.
Spécialiste de l’électromagnétisme, ses travaux sont à
l’origine du développement du moteur électrique et de la
découverte des ondes radios électromagnétiques. Michael
Faraday était aussi un autodidacte de génie, et c’est à ce titre
que nous nous sommes intéressés à son parcours et à sa
technique d’autoapprentissage. Au cours de ses nombreuses
conférences ouvertes au public, il conseillait à ses auditeurs
de ne jamais hésiter à se questionner et à bousculer leurs
propres certitudes. « Il ne faut pas craindre d’être surpris,
rien n’est trop merveilleux pour être vrai, tant qu’il reste
cohérent avec les lois de la nature. »

!125
Les 7 temps majeurs de la vie de Michael
Faraday
Temps 1. Les origines
Naissance en 1791 à Newington (Surrey UK) dans un milieu très
modeste. Son père forgeron décède alors que Michael Faraday sort
tout juste de l’enfance. Il doit subvenir seul à ses besoins.

Temps 2. Les débuts de son autoformation


À l’âge de 14 ans, il est embauché comme livreur chez un libraire
relieur à Londres. Il profite de ses soirées libres pour lire les livres à sa
disposition et assurer seul sa formation. 

Temps 3. La rencontre avec son mentor


Pour bien intégrer cette masse de connaissances, il écrit des synthèses
d’ouvrages scientifiques et les envoie à quelques savants de l’époque.
C’est durant cette époque de labeur et d’apprentissage scientifique
qu’il construit sa propre méthode, objet de cet ouvrage.
C’est ainsi qu’il est remarqué par le professeur Humphry Davy 14. Il
est alors invité à suivre ses cours, avant de devenir non seulement son
assistant mais aussi son homme à tout faire. Il participe à de
nombreuses rencontres et congrès.

Temps 4. Enseignant à son tour


Élève très brillant, il se voit rapidement confier un cours. Il enseigne à
son tour la chimie. Dans le même temps, il entame des travaux de
recherche dans ce domaine.

Temps 5. Les premières découvertes


Il conduit des expérimentations très poussées qui s’avèrent
fructueuses. Il découvre notamment le benzène, un composé très
utile entrant dans la fabrication des caoutchoucs de synthèse, des
plastiques et des solvants, toujours en usage aujourd’hui.
Temps 6. Le moteur électrique

14 https://fr.wikipedia.org/wiki/Humphry_Davy
!126
Intrigué par les récentes découvertes  en électricité, il consacre alors
ses recherches à ce domaine de connaissances. Il découvre l’induction
électromagnétique et étudie aussi l’électrostatique. À cette époque, il
échange beaucoup avec d’autres savants et notamment avec André-
Marie Ampère, lui aussi autodidacte. Les découvertes de Michael
Faraday sont, entre autres, à l’origine du moteur électrique et de la
dynamo.

Légende : Expérimentation de l’induction électromagnétique.


Temps 7. Les ondes électromagnétiques
À la fin de sa vie, il se retire du monde scientifique. Mais son histoire
n’est pas achevée. Il avait écrit et déposé un  pli cacheté à  ouvrir un
siècle plus tard.  Il ne pouvait en effet démontrer précisément le
phénomène qu’il étudiait alors. En 1937, conformément à son vœu,
on découvrit qu’il avait très sérieusement pressenti l’existence
des  ondes électromagnétiques. Il fut donc pratiquement un
précurseur de la radio.
Il décède en 1867 à l’âge de 75 ans.

Remarque : La Wikipédia anglophone décrit avec précision


l’expérience d’induction électromagnétique de l’illustration
ci-dessus réalisée par Michael Faraday : https://
commons.wikimedia.org/wiki/File:Faraday_emf_experiment.svg

Mise à jour en ligne, livres et ar2cles de référence :

!127
BIBLIOGRAPHIE
Ballargeon Normand, L’éducation Textes choisis et présentés par, Garnier
Flammarion 2011
Buzan Tony, Mind map, dessine-moi l'intelligence Eyrolles 2012
Buzan Tony, Développez votre intelligence avec le Mind Mapping :
Mémorisation, créativité, communication : la méthode révolutionnaire pour booster
vos capacités !, Alisio 2018
Bertrand Baschwitz, Maria Antonia Comment me documenter ? Guide
pratique pour les enseignants et formateurs, De Boek 2010
Carré Philippe, L’autoformation de Presses Universitaires de France , PUF
2010
Casilli Antonio, Les liaisons numériques : Vers une nouvelle sociabilité ?,
Seuil 2010
Dumazedier Joffre, Penser l'autoformation : Société d'aujourd'hui et
pratiques d'autoformation, Chronique sociale 2002
European Journalism Centre, Guide du datajournalisme : Collecter, analyser
et visualiser les données, Eyrolles 2013
Hameline Daniel, Les objectifs pédagogiques : En formation initiale et en
formation continue ; Suivi de L'éducateur et l'action sensé, ESF 2005
Lemeur Georges, Construire ma recherche : Joffre Dumazedier, chercheur-
accompagnateur,. Chronique sociale 2005
Mager Robert, Comment définir des objectifs pédagogiques, Dunod 2013
Michel Jean-François, Les 7 profils d’apprentissage. Pour informer, enseigner
et apprendre, Éditions Eyrolles Mai 2013
Rastier François, Apprendre pour transmettre, PUF 2013
Rohde Mike, Initiation au sketchnote: Le guide illustré de la prise de notes
visuelles, Eyrolles 2016
Rohde Mike, Le guide avancé du sketchnote: techniques et pratique de la prise
de notes visuelles, Eyrolles 2017
!128
Salaün Jean-Michel, Vu Lu Su, La découverte 2012
Sennett Richard, Ce que sait la main : La culture de l'artisanat, Albin
Michel 2010
Serre Michel, Petite Poucette,  Éditions le Pommier 2012
Stark Kio, Don't Go Back to School: A Handbook for Learning Anything,
GreenGlass Books 2013
Turkle Sherry, Alone Together: Why We Expect More from Technology and
Less from Each Other, Basic Books 2013
Van Handel Pek, La Sérendipité : Le hasard heureux, Éditions Hernann
2011
Le dossier : « Inattention Danger » paru dans la revue Esprit de janvier
2014

Mise à jour en ligne, livres et ar2cles de référence :


https://www.piloter.org/autoformation/habitudes/biographie-
faraday.htm

!129
ET LA SUITE ?

Elle est disponible en ebook gratuit !

Voir le site : https://www.piloter.org/


autoformation/comment-se-former.htm#web
!130
BIBLIOGRAPHIE DE
L’AUTEUR

!131
Les tableaux de bord du manager
innovant
Une démarche en 7 étapes pour faciliter la
prise de décision en équipe
Édition Eyrolles
Alain Fernandez 
Collection Management
320 pages 25 Euros
Disponible :
Librairie Eyrolles
Librairie Amazon

Résumé
Comment répondre aux nouveaux besoins de pilotage des entreprises  ?
L'auteur propose une démarche en 7 étapes pour mettre en place les tableaux
de bord du manager innovant. Cette démarche pratique permet de bâtir un
système de mesure de la performance qui remplit pleinement sa fonction
d'assistance au pilotage, dans une logique de coopération et de prise de décision
en équipe.
La première partie développe une analyse critique de la mesure de la
performance telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui. Elle apporte notamment des
réponses aux questions : pourquoi la mesure de la performance est-elle encore
un outil de coercition  ? Comment démasquer les mesures maquillées  ?
Comment éviter les indicateurs inadaptés et donc trompeurs ?
La seconde partie détaille, exemples à l'appui, les sept étapes de la démarche
pour bâtir les tableaux de bord de l'organisation innovante  : concevoir des
stratégies coopératives  ; identifier collectivement les objectifs tactiques  ;
instaurer un climat de confiance, premier pivot de la démarche  ; pratiquer la
reconnaissance, second pivot de la démarche  ; sélectionner les indicateurs
pertinents  ; construire l'aide à la décision  ; développer la prise de décision en
équipe.

Voir la fiche technique

!132
L’essentiel du tableau de bord

Méthode complète et mise en pratique


avec Microsoft Excel
Édition Eyrolles
Alain Fernandez 
Collection Gestion de projets
280 pages 5e édition 22 Euros
Disponible :
Librairie Eyrolles
Librairie Amazon

Résumé
La méthode proposée dans cet ouvrage reprend les principes les plus récents de
conception des tableaux de bord pour les adapter aux besoins des managers.
Rapidité, simplicité et faible coût de réalisation en sont les priorités.
À la fois théorique et pratique, le livre est structuré en deux parties. La
première développe concrètement, avec exemples à l'appui, les phases
fondamentales de la conception d'un tableau de bord en cinq étapes et quinze
outils : définition des axes de progrès, détermination des points d'intervention,
sélection des objectifs et des indicateurs, structuration du tableau de bord. La
seconde partie est orientée réalisation, grâce à quinze fiches pratiques.
Les fonctionnalités de Microsoft Excel utiles pour la création d'un tableau
de bord de pilotage opérationnel sont expliquées dans cette nouvelle édition
mise à jour. De plus, chaque chapitre est associé à une page Web spécifique du
site de l'auteur www.tableau-de-bord.org où le lecteur pourra y trouver des conseils
et tutoriels en vidéo.
Des informations pratiques, des mises à jour, des liens complémentaires et
des références d'ouvrages sont également consultables grâce à des QR codes.
Tous les exemples, ainsi que le tableau de bord type développé étape par
étape au fil de l'ouvrage, sont à télécharger sur ce même site.

Voir la fiche technique

!133
Le chef de projet efficace
12 bonnes pratiques pour un management
humain
Édition Eyrolles
Alain Fernandez 
Collection Gestion de projets
248 pages 6e édition 22 Euros
Disponible :
Librairie Eyrolles
Librairie Amazon

Résumé
Pour réussir les projets d'entreprise, il ne suffit plus de satisfaire le traditionnel
triptyque qualité-délais-coûts, même si l'on y adjoint l'incontournable maîtrise
des risques. La coopération active de l'ensemble des partenaires tout comme
l'accession au maximum de créativité de l'équipe font la différence.
Mais comment inciter des acteurs aux intérêts divergents à oeuvrer en
commun  ? Comment libérer la créativité de chacun  ? Pour répondre à ces
multiples enjeux, il n'y a guère d'autre solution que d'adopter une démarche
active centrée sur les femmes et les hommes qui font l'entreprise.
Ce guide entièrement revu et complété pour répondre aux besoins actuels a
été conçu à partir de la connaissance cumulée de plusieurs dizaines de chefs de
projet. Il réunit en 12 bonnes pratiques les conditions pour réussir tout projet
d'entreprise, en expliquant comment :
• négocier efficacement avec tous les partenaires ;
• anticiper les risques et les menaces ;
• satisfaire toutes les parties prenantes ;
• bâtir des équipes performantes ;
• dynamiser la créativité de l'équipe ;
• réaliser le tableau de bord projet ;
• réussir l'accompagnement du changement ;
• accroître sa capacité de rebond.
• Voir la fiche technique

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Les nouveaux tableaux de bord des
managers
Le projet Business Intelligence clés en
main.
Édition Eyrolles
Alain Fernandez 
495 pages 6e édition 35 Euros
Disponible :
Librairie Eyrolles
Librairie Amazon

Résumé
Les tableaux de bord sont au cœur du processus de
management de la performance. La qualité et la
cohérence du système d'information décisionnel conditionnent la réussite de la
stratégie déployée. Encore faut-il que les tableaux de bord soient conçus
méthodiquement, qu'ils mesurent toutes les formes de performance et qu'ils
assistent du mieux possible les décideurs en situation.
Ce livre, best-seller depuis plusieurs années, s'est imposé auprès des
concepteurs de système de business intelligence, des consultants et des chefs de
projet. Centré sur la problématique du décideur en action, cet ouvrage
régulièrement mis à jour explique comment :
▪ Réaliser le projet de business intelligence dans sa totalité, de la
conception à la mise en action.
▪ Assurer le déploiement de la stratégie gagnante.
▪ Faciliter la mise en pratique de la gouvernance.
▪ Composer les tableaux de bord pour assister la prise de décision.
▪ Choisir les indicateurs de performance les mieux adaptés à chaque
situation.
▪ Fiabiliser les informations dès la collecte des données.
▪ Comprendre et exploiter le "Big Data".
▪ Manager les risques à tous les stades du processus décisionnel.
▪ Choisir les outils de business intelligence, méthode de sélection
détaillée.
L'ouvrage développe une démarche coopérative et illustrée en dix étapes qui
insiste sur la sélection des objectifs selon la stratégie, le choix des indicateurs de
performance, la mise en œuvre et le déploiement. Voir la fiche technique

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44 astuces pour démarrer votre business
Édition Eyrolles
Alain Fernandez 
160 pages 16 Euros
Disponible :
Librairie Eyrolles
Librairie Amazon

Résumé
Gagner sa vie en vivant son rêve
Certains passent leur vie en entreprise sans rien en apprécier ni être reconnu a
leur juste valeur, ayant parfois le sentiment de passer à côté de leurs vraies
envies professionnelles. Et si la solution était du côté de l'entrepreneuriat en
solo ?
Réaliser son projet professionnel, gagner en autonomie, choisir son chemin
en connaissance de cause : tel est le programme de ce guide pratique, structuré
en sept étapes balisant de façon progressive la démarche entrepreneuriale.

• Comment changer ses repères ?


• Quelles qualités développer ?
• Comment bâtir son business model ?
• Comment intégrer les réseaux professionnels qui comptent ?

Toujours pragmatique, l'auteur accompagne le lecteur sur la voie de la réussite


via nombre d'exemples, de témoignages et d'une quarantaine d'astuces issues du
terrain.
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À son compte
De salarié à entrepreneur indépendant, le guide
pratique. Dépassez les obstacles. Bâtissez un
business model durablement viable. Adoptez une
démarche d'amélioration continue.
Édition Eyrolles
Alain Fernandez 
260 pages 20 Euros
Disponible :
Librairie Eyrolles
Librairie Amazon

Résumé
Le salariat n'est pas la seule voie possible pour se réaliser. 
Il est désormais bien difficile de bâtir un projet de vie professionnelle
conforme à ses aspirations, tout en conservant un statut de salarié. La course à
la performance et les exigences de flexibilité des entreprises entravent les
projets personnels les mieux préparés.
Fort de ce constat, il est alors temps de se lancer.
Mais comment s'y prendre ?
Comment bâtir un projet solide et viable pour se réaliser, tout en assurant son
confort matériel ?
C'est là l'objet de ce livre.

Véritable  coach personnel, il vous accompagne pas à pas et vous aide à


franchir les étapes pour développer une  activité rentable  qui vous permet
d'exprimer votre talent.

Ce livre est illustré de multiples expériences d'entrepreneurs qui un jour ont


choisi de prendre leur carrière en main.

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Le bon usage des technologies expliqué
au manager

Édition Eyrolles
Alain Fernandez 
360 pages 21,30 Euros
Disponible :
Librairie Eyrolles
Librairie Amazon

Résumé
"S'il était de bon ton pour les décideurs, il y a quelques années, de s'afficher en
profane, il faut savoir que la principale cause d'échec des projets est justement
ce désintérêt pour la chose technique. En demeurant à distance des questions
de mise en œuvre, les décideurs ne font rien d'autre que déléguer la totalité du
pouvoir aux informaticiens. Il ne faut pas être surpris, lorsqu'au final, le projet
répond précisément aux exigences techniques, mais se tient bien loin des
ambitions initiales de la création de valeurs. » Extrait

Dans un langage clair tourné vers l'utilisation, ce livre pédagogique décrypte les
principaux concepts technologiques en usage actuellement. Des mises en œuvre
plus simples, des coûts plus abordables et la création de standards dans les
modes de fonctionnement des outils technologiques facilitent la mutation des
systèmes organisationnels. Il est désormais possible d'interconnecter l'ensemble
des systèmes d'information de tous les acteurs de la chaîne de valeur et
d'intégrer ainsi les processus depuis le consommateur jusqu'au dernier
fournisseur. Le manager jouera un rôle essentiel d'interface pour faire
comprendre, maîtriser et intégrer les technologies modernes dans l'entreprise.

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PERFONOMIQUE Saison 2
8 verbes d’action et 32 recommandations pour
un management de la performance
pleinement assumé

Édition Mimismo
Alain Fernandez 
200 pages 0 Euros
Disponible :
https://www.perfonomique.com

Manager, c'est cumuler les intelligences. Le


bon manager n'est plus celui qui règne sur son
équipe en s’appuyant, au mieux sur une
supériorité de compétences, au pire sur une
autorité établie officiellement. Ce temps est
largement dépassé ou en tout cas il devrait
l’être. Le bon manager est celui qui dynamise
l'expression de toutes les intelligences pour
accéder au stade ultime de l’efficacité, l'intelligence cumulée. Pas si simple.
Dans cet ouvrage, le rôle du manager est structuré selon huit verbes
d’action, chacun placé sous l’éclairage plus ou moins diffus des trois
facteurs d’influence : le bon sens, le respect d’autrui et le principe de mesure
de la performance. Les trente-deux recommandations sont chacune
illustrées d’un exemple concret et développé pour mieux cerner par le récit
la complexité du rôle du manager.

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Le Lean Management à l’hôpital
Etude critique suivie d’une documentation
complète

Édition Mimismo
Alain Fernandez 
95 pages 0 Euros
Disponible :
Lean Management Hôpital

Depuis déjà quelques années, le


Lean Management est devenu un
incontournable de l’organisation des
entreprises. Cette méthode d’origine
industrielle destinée à la production
de masse, est aujourd’hui présentée
comme la panacée censée guérir la
plupart des maux de l’entreprise,
voire de la société. Fort de ses
succès supposés, on cherche à
l’implanter dans les services publics
et notamment à l’hôpital. Mais le
Lean Management ne sécrète-t-il pas
aussi son propre poison  ? L’hôpital ne mérite-t-il pas mieux
qu’une méthode de rationalisation extrême issue de l’industrie
automobile et nécessairement implantée aux forceps ?
Nous poursuivrons cette étude centrée sur le cas précis du
déploiement du Lean dans le cadre du milieu hospitalier avec un
dossier «  décryptage  » destiné à mieux appréhender les limites
de la démarche, quel que soit le domaine d’application.

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Le site associé 
Le site https://www.piloter.org/ associé à ce livre propose nombre
de ressources complémentaires, près d’un millier d’articles sur ces
thèmes sont en accès libre et gratuit.

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