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Transcription

Caméra Café B2
https://www.youtube.com/watch?v=uZUzZ8R-I0Y
14’18 - 19 min.

– Ah!ah! Qu’est c’que tu me fais marrer quand t’essaies d’écrire. Qu’est c’que tu fous ?
– C’est la direction qui veut me forcer à me faire faire un stage de français comme quoi
j’aurais des lagunes1. Alors je rédactionne un petit mot chiadé pour montrer que pas plus
qu’un autre moi j’ai besoin d’être formaturé.
– Wahoo… Ceci dit, les formations, c’est un acquis social. Moi, j’me suis battu au sein de la
boite pour les obtenir.
– Bon, eh Vevert, je bosse là. D’ailleurs, « formation », un « s » ou deux « s » ?
– ‘Fin un « t » Jean-Claude.
– Non mais Vevert déconne pas là ! C’est pas le moment, sois sérieux ! « ç » heureusement,
ça me revient !
– Bien joué. Alors ?
– F A U R M E R C cédille I O N T
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– Bien, nous sommes réunis ce matin pour une séance de coaching. Il s’agit d’apprendre à
maitriser nos émotions, car je le rappelle à tous : ce ne sont pas les autres qui me stressent
mais c’est moi qui suis responsable de mon stress. On répète.
– Ce ne sont pas les autres qui me stressent mais c’est moi qui suis responsable de mon
stress.
– Très bien. Alors, j’aimerais que chacun de vous me dise ce qu’il attend de cette séance.
Euh… Maeva.
– Bin disons qu’en ce moment on a beaucoup de travail alors quand j’ai vu le stage, j’ai
pensé que ça me reposerait.
– Ok, je note beaucoup de travail.
– Serge, à « beaucoup » t’as oublié le « p ». Oh! La faute.
– C’est vrai Sylvain. Mais comme vous le voyez je maitrise mes émotions et je gère cette
réflexion très désagréable de Sylvain qui va me dire ce qu’il fait là.
– Bin comme Maeva était inscrite, je trouvais ça sympa de se retrouver quoi.
– Ok, « sympa ». A toi, Jean-Claude.
– Enfin Serge, fais pas l’innocent. Tu sais très bien que la direction qui m’a inscrit à ce stage
de merde. Moi, mes émotions, je les réserve pour ces dames. Ce stage, c’est de la branlette
intellectuelle.
– D’accord. Je note : soumission à la direction et recherche de séduction. Soumission,
séduction.
– Et aussi branlette intellectuelle.
– Oui, bin là, y pas la place.
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Il devrait dire « lacune ». Il confond les mots.
– Bien, nous allons essayer de sentir nos émotions maintenant. Maeva par exemple, qu’est-
ce que tu sens là ?
– Ton haleine, Serge. Tu as mangé de l’ail ou tu as un problème gastrique ?
– Tu tapes du saladier. Fais voir. T’as les dents creuses ?
– On verra ça plus tard. Tiens, Jean-Claude, qu’est-ce que tu sens là.
– Moi, j’me sens assiégé par la connerie, c’est ça qui me stresse.
– Non, ce ne sont pas les autres qui te stressent, c’est toi qui es responsable de ton stress.
– Fais gaffe parce que moi je vais te stresser à coup de latte.
– Jean-Claude, Jean-Claude, tu devrais essayer d’entourer tes reproches par deux
compliments. Tu vois, histoire de réchauffer l’ambiance. Par exemple, « oh! Tu as un joli
costume. C’est énervant quand tu reprends les autres. T’as l’air en forme ». Vas-y, essaie
Jean-Claude.
– Mes couilles.
– Serge, je peux essayer de réchauffer l’atmosphère ?
– Oui oui.
– Sylvain, tu es très élégant. Tu es trop timide avec les femmes. Je t’apprécie beaucoup.
– Merci Maeva, c’est très sympathique, mais Serge, je je… j’m’en prends plein la tête
pendant ce stage.
-Non, Sylvain, ce ne sont pas les autres qui te stressent mais c’est toi qui es responsable de
ta propre connerie. J’aime beaucoup ta coupe de cheveux. Tu sens bon. Petite bite.
– Bien, bravo Jean-Claude.
– Bon c’est à moi de réchauffer l’ambiance. Alors, Jean-Claude, t’as un beau costume…
– On a plus l’temps, on a plus l’temps. On va passer tout de suite la deuxième étape : l’esprit
d’équipe. Et pour ça, j’ai préparé un pique-nique que nous allons partager ensemble !
– A 10h du matin…
-J’t’adore ! Ta gueule !
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– Attends, Serge, c’est toi qui a fait les sandwichs ?
– Oui.
– Ça part pas d’un mauvais sentiment mais c’est une punition. Bon ça se termine quand ce
stage, là ?
– Tout compte fait, j’ai beaucoup de travail, hein. Je (ne) vais pas trop trainer.
– C’est marrant, on dirait qui sont fourrés au goudron.
– Jean-Claude, tu es un bon commercial. Arrête de faire chier. T’as une chouette gourmette.
– Jean-Claude, t’as un beau costume. Tu, tu…
– Fais gaffe parce que je vais te le faire bouffer direct moi…
– Putain, allez vous faire foutre bande de psychopathes asociaux… médiocrité… et venez
pas me faire chier !… J’vous aime !
– Bon, bin, j’vous paie l’apéro au Balto ?
– Un kir.
–Jean-Claude, t’as un chouette costume. J’oublirai jamais ce que tu as dit. T’as un cœur
d’or.
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– Serge, tu es très élégant. Peux-tu me signer cette convention de stage de merde qui ferait
très bien dans mon CV, je te serai éternellement reconnaissant.
– Va te faire foutre !
– Eh ! Mais t’as pas dit les deux compliments ! Eh ! Serge, attends, t’es sûr qu’il est agréé
convention collective ce stage ? Eh ! Mais qu’est-ce que tu fais avec cette hache
d’incendie ? Elle est très jolie, certes mais je vois qu’elle est très tranchante. Aurais-tu la
délicatesse de la reposer tout doucement. Tu as des yeux de fou, Serge.

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