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LES BHP

INTRODUCTION
On appelle Béton à Hautes Performances
(BHP) les bétons hydrauliques ordinaire (Sable +
Eau +Graviers +Ciment) auxquels on rajoute des
adjuvants (fluidifiant et éventuellement des ultra
fines) pour augmenter leur performances, dont la
résistance, qui doit dépasser les 50 MPa à 28 jours
avec un rapport E/C inferieur ou égal a 0,4.

Cependant, la résistance à la compression


élevée n’est pas la seule et la principale propriété
des BHP, car plusieurs autres propriétés se
trouvent améliorées, telles que la très faible
perméabilité donc une durabilité accrue.
1. BETON A HAUTE RESISTANCE
• Introduction :

• Les bétons traditionnels peuvent être classés


approximativement en trois classes, en fonction de leur
résistance moyenne (mesurée sur cylindre à 28 jours) :

• bétons de faible résistance, 10 à 20 MPa, utilisés pour


des ouvrages massifs, des murs banchés, etc.
• bétons de résistance usuelle, 20 à 40 MPa, utilisés pour
les structures en béton armé de bâtiment ou de travaux
publics ;
• bétons de résistance élevée, 40 à 55 MPa, souvent
réservés aux ouvrages précontraints, ou aux éléments
préfabriqués ou dont on souhaite un décoffrage rapide.
• Plusieurs actions de recherche ont été entreprises, avec
pour objectif l’obtention sur chantier d’une résistance
caractéristique de l’ordre de 60 MPa, et cela avec des
ciments et granulats normalement disponibles sur le
marché, excluant le recours à des mélanges ou
imprégnations de résines ou autres ingrédients d’un prix
• Il s’agit donc d’obtenir, par des méthodes simples et de
manière fiable et industrielle, un béton de haute qualité ;
et que les autres caractères de ce béton sont
compatibles avec son emploi dans une construction.
• Parmi ceux-là, on peut citer :
1. — la maniabilité du béton frais ;
2. — la résistance à la traction ;
3. — le module élastique ;
4. — la ductilité ;
5. — la résistance aux agents agressifs et au gel, etc.
On peut évaluer de 15 à 20 % l’augmentation du prix du
béton en œuvre, lorsque sa résistance caractéristique
s’élève de 35 à 60 MPa.
Classification des bétons à hautes performances

• On distingue les bétons à hautes performances (BHP),


les bétons à très hautes performances (BTHP), et les
bétons exceptionnels (BE).

BHP BTHP BE
Fc 28 (MPa) 50 - 100 100 - 150 Supérieur à 150
Ouvrages :
- IGH,
De plus en plus
- Poutres de
Utilisation fréquente en En laboratoire
ponts de
bâtiment.
grandes
portées.
E/C moyen 0.35 0.26 -
Réduire l'eau excédentaire

• Les astuces pour réduire l’eau excédentaire dans un


béton courant dosé à 350 kg/m3 et aboutir à un Béton à
Hautes Performances sont synthétisées dans le tableau
ci-dessous :

Eau/m3
Béton courant à 350 kg/m3 - E/C = 0.5 175 L
Utilisation de super plastifiants -35 L

Utilisation d'ultra fines - 35 L


BHP à 350 kg/m3 de ciment - E/C = 0.3 105 L/m3

Nota : Eau nécessaire à l'hydratation du ciment : .65 L/m3


1.4 Composition :

• Ciment : Les classes de résistances sont au nombre de


quatre : 32.5, 42.5, 52.5 et HP (Hautes Performances).
Pour un béton à haute résistance, seules les deux
dernières sont à considérer, et la classe 52.5 est souvent
préférée à la classe HP, trop peu répandue.
• En pratique, un dosage de 400 kg de ciment par mètre
cube de béton en œuvre est courant pour un ouvrage
précontraint, et le dosage optimal, déterminé par des
essais en laboratoire, dépasse rarement 450 kg/m3. Il
est d’ailleurs toujours préférable, lorsque c’est possible,
d’agir sur la qualité du ciment plutôt que sur sa
quantité.
• Granulats : Pour les granulats autres que le sable, l’idéal
serait un concassé assez dur, de taille moyenne, de
bonne adhérence, avec une forme la plus cubique
possible (absence de plaquettes et d’aiguilles).

• Le sable joue un rôle essentiel dans la résistance du


béton, son module de finesse doit être inférieur à 2,5 ; un
ajout de 5 à 10 % de fines de 0,2 à 0,4 mm assure un
effet bénéfique sur la plasticité du béton, sans nuire à la
résistance. Enfin, pour un béton de qualité, l’équivalent
de sable doit être supérieur à 75.
• Adjuvants : La proportion d’adjuvant rapportée au poids
du ciment est de l’ordre de 2 à 3 % ; elle doit être
précisée par le fournisseur, car les fluidifiants du
commerce sont plus ou moins dilués, et souvent
mélangés à un retardateur de prise.

• Grâce à l’emploi d’un fluidifiant, il est possible d’arriver à


des valeurs de E/C comprises entre 0,30 et 0,35 et
d’augmenter ainsi la résistance du béton.
2. BETON A TRES HAUTE RESISTANCE

• 2.1 Introduction :

• En laboratoire surtout, mais aussi sur chantier, des


résistances encore plus hautes ont été atteintes, jusqu’à
des valeurs dépassant 100 et même 120 MPa, en
moyenne, sur cylindre à 28 jours.

• Mais ces bétons ne peuvent être obtenus, en général,


que grâce à l’addition de microsilice (en anglais silica
fume) ; il s’agit d’un sous produit de la fabrication de
certains alliages qui provient de la filtration des fumées ;
la microsilice est une poudre impalpable (aérien), formée
presque exclusivement de silice, dont les grains ont un
diamètre moyen de quelques dixièmes de micromètre.
• La microsilice, plus fine que le ciment, permet de
mieux remplir les vides laissés entre les grains de celui-
ci ; elle présente en outre des propriétés
pouzzolaniques et son rôle est donc à la fois chimique
et mécanique.

• L’activité d’hydratation des ciments à base des additifs à


caractère pouzzolanique peut être décrite par les
réactions chimiques suivantes :
• CaO + H2O Ca(OH)2
• 2SiO2 + 3Ca(OH)2 3CaO . 2SiO2. 3H2O
• La quantité de microsilice nécessaire pour obtenir une
résistance de 90 MPa environ est de l’ordre de 10 à 15
% du poids de ciment au minimum.

• Par ailleurs, contrairement au béton contenant


simplement un fluidifiant, le béton à très haute
résistance semble fragile et sa faible ductilité (élasticité
)peut constituer un obstacle sérieux à son emploi dans
les structures.
2.2 Optimisation de la formulation des BHP

• La résistance du béton est liée à sa porosité et à la


distribution des pores capillaires. La recherche des
hautes performances passe donc par la réduction de
la porosité du béton.

• L’optimisation de la formulation d’un BHP consiste


donc à :

• - Diminuer la porosité (pourcentage de vide) de la


matrice cimentaire
• - Optimiser le squelette granulaire (granulométrie
adaptée et ajouts d’éléments fins)
Figure III-15 Porosimètres au mercure (Micromeritics Autopore IV) et porte-échantillon

Evacuation
Application
de
Éjection de pression
mercure
Essai de MIP
0,008
Incremental Pore Volume (mL/ g)

0,007
0,006
0,005
0,004
0,003
0,002
0,001
0
0,001 0,01 0,1 1 10 100
Pore Diameter (µm)

CT Laitier CT Pouzzolane CT Calcaie CEM I (OPC)


8

perméabilité à l'oxygène (m2 bar)


7
6
5
4
3
2
1
0
OPC CTC CTP CTL AII BII
Perméabilité 1,7 1,01 2,03 6,86 1,14 1,87
Rapport de perméabilité 1 0,59 1,19 4,04 0,67 1,10
Figure IV-44 Diagrammes de diffraction X de pâtes de ciment témoin binaire CT laitier (CT L) (rayonnement kα Cu)

Figure IV-45 Courbes ATG de la pâte de ciment BI après un an de temps de cure à l’eau.
Series1 Linear (Series1)
20

18 y = -2,865x + 20,49
R² = 0,916
16

Ca(OH)2(%)
14

12

10

6
% Pouzzolane
Figure IV-49 Corrélations de la quantité de Portlandite en fonction de la teneur en pouzzolane

Series1 Linear (Series1)


20

18

16 y = -3,367x + 20,16
Ca(OH)2(%)

R² = 0,830
14

12

10

6
% Laitier

Figure IV-50 Corrélations de la quantité de Portlandite en fonction de la teneur


en laitier
2.2 Optimisation de la formulation des BHP

• Pour diminuer la porosité, il faut :

• • Réduire le rapport E/C (de l’ordre de 0,3 à 0,35)

• • Fluidifier le mélange en défloculant ("en cassant


les grumeaux") les grains de ciments à l'aide de
superplastifiants (l’emploi de superplastifiants
permet une réduction de la teneur en eau du
mélange à consistance égale).
2.2 Optimisation de la formulation des BHP

Pour optimiser le squelette granulaire, il faut :

• • Introduire des ultrafines qui comblent les microvides


intergranulaires, et améliorent la fluidité à l’état frais,

• • Adapter chaque classe granulaire (4 niveaux de taille


de grains) afin d’obtenir un mélange à très haute
compacité (granulométrie comprenant des éléments fins
pour remplir les espaces entre les plus gros granulats),

• • Déterminer la distribution de taille des grains, la


forme et la résistance des grains les mieux adaptés.
2.4 Atouts des BHP : l'optimisation des structures :

• Les performances des BHP permettent


d’optimiser (améliorer) et de simplifier le
dimensionnement et la conception des structures.

• - Résistance en traction supérieure, ce qui


permet de limiter la précontrainte nécessaire et
d’amincir (affaiblir) la section transversale en
béton.
2.4 Atouts des BHP : l'optimisation des structures :

• - Fluage inférieur à celui des bétons ordinaires. Il


en résulte des redistributions d’efforts plus faibles
au cours de la durée du chantier et des premières
années de mise en service et des déformations
des structures plus faibles, ce qui autorise la
conception de structures plus élancées et
permet une meilleure efficacité de la
précontrainte.
• - Meilleure adhérence acier/béton, d’où une
réduction sensible des longueurs de
recouvrement, de scellement et d’ancrage des
armatures et une simplification des dispositions
constructives et des schémas de ferraillage.

• - Réduction des épaisseurs d'enrobage compte


tenu des faibles porosités des BHP et de leur
faible sensibilité aux agents agressifs.
2.5 Propriétés physico-chimiques et mécaniques des
BHP

• En plus d'une ouvrabilité remarquable mesurée au


cône
d'Abrams des bétons composés avec un superplactifiant,
généralement supérieure à 15 cm, les diverses
propriétés
des BHP découlent de leur faible porosité, gage de
durabilité.
2.5.1 Résistances mécaniques

• Les BHP présentent des résistances en compression


importantes aux jeunes âges, compte tenu de la rapidité
de la cinétique de montée en résistance, et très élevées
à long terme (avec une montée en résistance se
poursuivant au-delà de 28 jours).
• Un BHP de 90MPa à 28 jours peut offrir des résistances
mécaniques de 15 Mpa à 24 heures, voire davantage, et
40 Mpa à 3 jours. Le gain est aussi important en termes
de résistance en traction ou au cisaillement.
• Nota : Les règles BAEL définissent la résistance
caractéristique à la traction, à partir de la résistance à la
compression, par les formules suivantes :

• ftj = 0,6 + 0,06 fcj si : fcj < 60 Mpa



• ftj = 0,275 fcj 2/3 si : 60 ≤ fcj ≤ 80 Mpa
• 2.5.2 Module d’élasticité
• Le module d’élasticité des BHP est supérieur à celui des
bétons traditionnels.

• Nota : Les règles BAEL fournissent une expression qui


permet d’évaluer la valeur du module Ei, en fonction de
la résistance à la compression par la formule :

• Eij = 11000 fcj 1/3


2.5.3 Retrait

• Le retrait total du BHP est globalement identique à celui


d’un béton traditionnel mais avec une cinétique différente
(il se produit plus tôt et se développe principalement
pendant les premiers jours après le coulage).
2.5.4 Fluage

• Les BHP présentent un fluage (déformation différée sous


chargement permanent) plus faible que les bétons
traditionnels (surtout avec des formulations à base de fumées
de silice).
• La cinétique de fluage propre est très rapide (le fluage est
accéléré et se manifeste dés les jeunes âges du béton) et se
stabilise plus vite.
• Le fluage est d’autant plus faible que la résistance en
compression est plus élevée.
• A titre d'exemple, pour les bétons usuels on a une valeur de
fluage de 2, elle est comprises entre 1 à 1.5 pour les bétons
de 60 MPa.
• 2.5.5 Imperméabilité

• Leur faible porosité capillaire confère aux BHP une


très faible perméabilité.

• 2.5.6 Durabilité

• Elle est améliorée du fait de l'abaissement de la


porosité et de la permiabilité. La progression de la
carbonatation en profondeur est réduite, ce qui
assure une meilleure protection des armatures.

• On constate une amélioration aux agressions


chimiques, qui se traduit par un bon comportement
en milieu marin ou en présence d'eaux agressives.
FORMULATION PRATIQUE DES BHP

• Hypothèses et données de base :


• Résistance à la compression du béton visée (à 24
heures, 7 jours, et 28 jours),
• Choix d'une classe de résistance du ciment supérieure à
50 MPa,
• Propriétés spécifiques des granulats adaptées aux BHP,
et G/S = 1.45,
• Affaissement au cône de 220 ± 20 mm,
• Utilisation d'un superplastifiant (SP),
• Dosage optimal fixe en fumées de silice (FS) de 8.5 %,
• Densités : (ciment : 3.14, SP : 1.21, FS : 2.2),
• Paramètre E/L = [E/(C+FS)],
Formulation recherchée :

• Dosage en ciment, dosage en eau, dosage en SP,


dosage en gros granulats et dosage en sable.
• Méthode appliquée :
• Utilisation des abaques
• de (Rougeron et Aitcin, 1994).

• Gros granulats
Forme des particules Allongée ou plate Moyenne cubique arrondie
Dosage en gros
1000 1050 1100 1150
granulats (kg/m3)
Dosage en ciment (kg/m3) Dosage en superplastifiant (%)

Dosage en superplastifiant (l/m3)


Notes :

1.Cette approche de la formulation obtenue du BHP sera validée et


ajustée à l'aide des essais en laboratoire,
2.Pour obtenir une résistance à la compression du béton très
élevée, il y'a lieu d'optimiser le pourcentage de la fumée de silice.
FORMULATION PRATIQUE DES BHP
• Recherche d'une résistance élevée du BHP :

• Hypothèses et données de base :

• Pour obtenir une résistance à la compression du béton très


élevée, il y'a lieu d'optimiser le pourcentage de la fumée de
silice (le pourcentage arrêté au cours (exp) de 8.5 % du poids
de ciment sera pris ici comme variable, les mêmes hypothèses
du cours précèdent seront considérées).

• Formulation recherchée :

• Dosage en ciment, dosage en eau, dosage en SP, dosage en


gros granulats et dosage en sable.
Méthode appliquée :
Utilisation des abaques de (François De Larrard, 1999).
Le BAP
• Les bétons autoplçants présentent des particularités
de compositions comparativement aux bétons
vibrés, parmi ces particularités un volume élevé de
fines et un volume de pâte élevé qui est d’ailleurs
responsable de leur comportement rhéologique. De
plus, la texture très complexe des bétons
autoplaçants à l’état durci fait l’objet de nombreuses
recherches. Cette texture est gouvernée par la pâte
de ciment durcie qui est un matériau poreux.
3. BETON AUTOPLACANT
• 3.1 Introduction :

• L’utilisation des BAP, apparus au Japon dans les années


90, ne s’est pas généralisé aussi rapidement que l’on
pouvait l’espérer malgré l’impact économique, sociétal
et environnemental que cette technologie peut
impliquer.

• En France, les premières applications des bétons
autoplaçants datent de 1995. Après une phase de
recherche et dix années de développement régulier, les
BAP ont été progressivement testés et adoptés par les
entreprises et par les usines de préfabrication pour la
réalisation de bâtiments ou de structure de génie civil.
• Le béton autoplaçant (BAP) est un matériau nouveau qui
est au centre d’un enjeu important pour limiter la
pénibilité (difficulté ) de travail des ouvriers. En effet,
cette forme de béton est très fluide et, comme son nom
l’indique, se place tout seul dans un coffrage grâce au
seul effet de son propre poids.

• Le béton autoplaçant contient deux constituants de


plus qu’un béton « ordinaire » ce qui complique les
dosages d’une formule.
• Ces 6 ou 7 composants sont le ciment, l’eau, le sable,
les gravillons, un additif (filler calcaire ou sable
correcteur), un superplastifiant et/ou un agent de
viscosité.

• La dimension maximale du gravier ne doit pas


dépasser 20 mm pour pouvoir pénétrer entre les
mailles de ferraillage sans difficulté.
• Béton ordinaire Béton auto
plaçant
3.2 Domaines d’utilisation privilégiés des BAP

• Les BAP sont particulièrement adaptés à la réalisation de


structures pour lesquelles la mise en œuvre d’un béton
classique est délicate, c’est-à-dire, présentant :

• des densités de ferraillage importantes ;


• des formes et des géométries complexes : voiles courbes,
etc. ;
• des voiles minces et de grande hauteur : piles de ponts, etc.
;
• des voiles complexes avec de nombreuses réservations ou
de grandes ouvertures ;
• des exigences architecturales et de qualité des parements
particulières ;
• des accès difficiles voire impossibles pour déverser le béton
dans le coffrage et pour assurer la vibration.
3.3 Essais de validation du BAP :

• Le cahier des charges d’un BAP demande de valider


les trois essais suivants (alors que les normes pour le
béton « ordinaire » n’en demandent qu’un seul) :
• L’essai d’étalement au cône d’Abrams (cf. photo) vérifie
la bonne fluidité du béton réalisé. Il faut obtenir un
étalement compris entre 640mm et 720mm pour valider
cet essai.
• L’essai d’écoulement à la L-box ou boîte en L (cf.
schéma) vérifie que le béton a la capacité de traverser
les armatures d’un coffrage sans avoir besoin de
vibration. Il faut obtenir un rapport H2/H1 supérieur à
0,80 à cet essai pour valider le cahier des charges.

• L’essai de stabilité au tamis (cf. photo) vérifie la bonne
homogénéité du béton réalisé. En effet, cet essai met
en évidence la ségrégation et le ressuage du béton. Il
consiste à déverser une quantité de béton (2 litres) sur
un tamis (de maille 5 mm) avec une hauteur de chute de
50 cm. Le pourcentage en poids de laitance ayant
traversé le tamis par rapport au poids de l’échantillon
initial exprime la stabilité du béton. Ce rapport doit être
compris entre 10 % et 20 %.
3.4 Avantages des BAP :

• Les B.A.P. représentent une avancée importante en
matière de technologie de construction. Les propriétés
spécifiques des B.A.P. permettent d’optimiser
l’organisation des chantiers. Il en résulte une
amélioration de la productivité : GAINS DE
PRODUCTION ET RÉDUCTION DES COÛTS DE
CONSTRUCTION que se matérialisent par :

• • Une réduction des temps de bétonnage
(augmentation des rotations de bétonnage grâce à la
mise en oeuvre du béton à la pompe) ;

• • Une facilité et une rapidité de mise en oeuvre ;

3.4 Avantages des BAP :

• • Une réduction des délais de réalisation du chantier ;



• • Une économie sur les coûts de la main d’œuvre
nécessaire à la vibration sur un chantier traditionnel

• • L’optimisation de la charge d’utilisation de la grue de
chantier ;

• • Une réduction des coûts d’entretien des coffrages.
3.5 Précautions pour l’emploi des BAP

• La fluidité des BAP et leurs caractéristiques aux


jeunes âges nécessitent le respect de quelques
précautions particulières lors de leur mise en oeuvre.

• • Préparation et organisation spécifiques du chantier
(changement des habitudes et évolution des méthodes
traditionnelles de construction) : matériels –
personnels – utilisation de la grue – phasage de
réalisation – calages rigoureux des armatures et des
réservations.
3.5 Précautions pour l’emploi des BAP

• • Emploi de coffrages propres, étanches et plus


résistants afin de compenser les poussées
hydrostatiques sur les coffrages.

• • Utilisation d’agents de démoulage de qualité afin
d’éviter les phénomènes de micro-bullage.

• • Cure soignée (ces bétons étant plus sensibles aux
phénomènes de retrait par dessiccation).

• Comme pour tous types de béton des délais de
décoffrage différents peuvent générer des différences de
teintes des parements.
3.6 Méthode de formulation pratique des BAP :

• La plupart des formules de BAP sont conçues
actuellement de manière empirique. La méthode de
Dreux-Gorisse n’est pas adaptée, car elle ne prend en
compte ni les adjuvants ni les additions, alors que ce
sont des composants essentiels d’un BAP. La
formulation est donc basée sur l’expérience acquise ces
dernières années.

• Dans l’industrie du bâtiment, on utilise principalement


des bétons de 25 à 35 MPa, et par expérience on sait
que ces résistances dites « ordinaires » sont facilement
atteintes par les bétons autoplaçants.
3.6 Méthode de formulation pratique des BAP :

• Avec l’expérience acquise ces dernières années,


certains ordres de grandeurs pour les proportions
des constituants sont maintenant connus et utilisés :

• • Le volume de gravillons est limité en prenant un
rapport G/S (masse de gravillons sur masse de
sable) proche de 1.

• • Le volume de pâte varie entre 330 et 400 l/m3.
3.7 Propriétés du BAP durci
3.7.1 Résistance mécanique
• L’utilisation de fillers dans une formulation de béton
génère une accélération de sa résistance mécanique aux
jeunes âges [De Larrard , Pera ].
• Les particules fines du filler, lorsqu’elles sont bien
défloculées par les superplastifiants, favorisent
l’hydratation du ciment, principalement par un effet
physique, et conduisent à une matrice cimentaire dont la
structure est plus dense.

• Ces effets ont une influence sensible sur la résistance


mécanique jusqu’à 28 jours puis deviennent moins
significatifs par la suite.
Evolution de la résistance mécanique d’un BAP
(SCC)
et d’un BV (REF) correspondant [Gibbs 99]
3.7.2 Module d’élasticité (en compression)
• A partir d’un calcul prenant en compte le volume
respectif des différentes phases (pâte, granulats), les
modules résultants peuvent être comparés aux
prévisions réglementaires [De Larrard ] (figure suivante).

Evaluation du module du béton en fonction de sa résistance, d’après le modèle


réglementaire et un modèle d’homogénéisation [De Larrard ]
3.7.3 Retrait (état frais, état durci)

• Pour Turcry (figure suivante), l’amplitude maximale du


retrait plastique des BAP est environ cinq fois
supérieure à celle des bétons vibrés.

Retrait plastique des formules de BAP


et de bétons vibrés dérivés [Turcry ]
FORMULATION PRATIQUE DES BAP
• BAP avec couple agent de viscosité -
superplastifiant :

Optimisation du dosage agent de viscosité – superplastifiant, d’après


[Tangtermsirikuls]
Estimation de la résistance du béton à 28 jours
:
3.6 Méthode de formulation pratique des BAP :

• • La masse du ciment est supérieure ou égale au
minimum requis par la norme BPE (P18 305), soit
en général de 300 à 350 kg/m3. En complément la
masse d’addition se situe entre 120 et 200 kg/m3.

• • Le dosage en superplastifiant est proche de son
dosage à saturation.

• La formulation se fait donc par tâtonnement sur la
base de ces plages. Après la conception sur le
papier, la formule ne peut être optimisée et vérifiée
que par des essais effectués la plupart du temps
directement sur béton.

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