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Valorisation de coproduits de l’industrie agro-


alimentaire par production de compost de haute
qualité1
Élaine Boutin, Jean-François Blais, Guy Mercier, Patrick Drogui et
Myriam Chartier
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Résumé : Les industries de transformation alimentaire génèrent des quantités imposantes de coproduits organiques, les-
quels demeurent, même aujourd’hui, peu valorisés. La présente recherche a permis de réaliser un inventaire détaillé des co-
produits générés dans des usines de production de biscuits, chocolat, céréales et barres collations et d’identifier des
formulations adéquates de mélanges d’intrants (écailles de cacao, résidus de biscuits et céréales, boues physico-chimiques
et biologiques) pour des essais de compostage. Un dispositif expérimental comprenant six tas de compost d’approximati-
vement une tonne métrique, et aérés par retournement manuel, a ensuite été opéré pendant une période de 4 mois. Des
températures maximales se situant entre 60 et 68 8C ont été mesurées dans les différents tas au cours de la période de
compostage, alors que des températures moyennes supérieures à 50 8C ont été maintenues pendant des périodes se situant
entre 6 et 10 semaines. Des composts d’excellente qualité, répondant aux exigences de qualité AA (normes du Bureau de
normalisation du Québec) en termes de teneurs en contaminants métalliques et microbiens et de stabilité microbiologique,
ont été générés au terme de la période de compostage. Ces essais ont aussi démontré que les écailles de cacao, un copro-
duit important de la fabrication du chocolat, constituent un excellent agent de foisonnement de compostage.
Mots-clés : compost, coproduits, industrie alimentaire, écailles de cacao, boues, biscuits, céréales.
For personal use only.

Abstract: Food industries produce huge quantities of organic byproducts, which have been, until now, rarely valued. A de-
tailled characterization of the different byproducts of food production (biscuits, chocolate, cereals, nutritive bars) plants
has been carried out in this research. Some adequate mixtures of ingredients (cocoa shells, biscuit and cereal residues,
physico-chemical sludge, and biological sludge) has been defined for composting assays. An experimental setup including
six compost piles (approximately one metric ton each pile), which were manually mixed, has been run for a 4 month pe-
riod. Maximal temperatures varying between 60 and 68 8C have been measured in the different piles during the compost-
ing period, whereas average temperature values above 50 8C have been established for 6 to 10 week periods. High quality
composts, satisfying the criteria for the AA type compost (Bureau de normalisation du Québec norms), in terms of metal
and microbial pollutant contents and microbiological stability, have been produced at the end of the composting period.
These tests have also revealed that cocoa shells, an important by-product of chocolate fabrication, are an excellent bulking
agent for compost production.
Key words: compost, by-products, food industry, cocoa shells, sludge, biscuits, cereals.

Introduction boues d’épuration urbaines et industrielles sont ainsi trans-


formées en produits compostés (Fermor 1993; Otten 2001;
Le compostage est une alternative maintenant très popu-
Hargreaves et al. 2008), lesquels peuvent être de qualité très
laire dans plusieurs pays pour la valorisation de matières ré-
variables. La qualité des composts peut notamment être af-
siduelles organiques (Mason 2006; Mason et Milke 2005a,
fectée par la présence de teneurs significatives en métaux,
2005b). Ainsi, des quantités considérables de déchets et de
en polluants organiques, en microorganismes pathogènes, ou
encore, par la production d’odeurs nauséabondes (Gatto et
Reçu le 4 août 2008. Révision acceptée le 21 juillet 2009. Publié Pavoni 1999; Dumontet et al. 2001; Hargreaves et al. 2008).
sur le site Web des Presses scientifiques du CNRC, au Au Canada, la qualité des composts finaux est évaluée sur
rcgc.cnrc.ca, le 23 janvier 2010. la base de critères bien définis (BNQ 2005). Ces critères
É. Boutin, J.-F. Blais,2 G. Mercier, P. Drogui et M. Chartier. comprennent des exigences relatives aux teneurs en eau, en
Institut national de la recherche scientifique (INRS-ETE), matières organiques totales, en corps étrangers, en éléments
Université du Québec, 490, rue de la Couronne, Ville du traces, et en coliformes fécaux et salmonelles. Des critères
Québec, QC G1K 9A9, Canada. de maturité et de stabilité sont également pris en compte
(taux de respiration, taux d’évolution du CO2 et augmenta-
Les commentaires sur le contenu de cet article doivent être
envoyés au directeur scientifique de la revue avant le 31 mai
tion de température du compost).
2010. Le compostage est la décomposition et la stabilisation, par
1. Article envoyé à la Revue du génie et de la science de voie biologique aérobie mésophile et thermophile, de subs-
l’environnement. trats organiques contenus dans des déchets solides (Schu-
2. Auteur correspondant (courriel : blaisjf@ete.inrs.ca). chardt 2005; Shammas et Wang 2007). Cette oxydation par

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des microorganismes divers (bactéries, actinomycètes et Matériel et méthodes


champignons), s’accompagne d’une augmentation de tempé-
rature pouvant atteindre entre 65 et 70 8C, ce qui entraı̂ne Inventaire et caractérisation des intrants
une destruction des germes pathogènes (lorsque ceux-ci sont L’étude du compostage a commencé par l’inventaire de
présents) et une diminution de l’humidité du produit (Magal- tous les coproduits compostables (ou intrants) générés lors
haes et al. 1993; OTV 1997). des opérations de fabrication des produits dans les trois usi-
L’industrie agro-alimentaire génère des quantités considé- nes (usine de biscuits, usine de barres collations et céréales
rables de déchets ou coproduits organiques solides, ou semi- et usine de production de chocolat) de la région de Québec
solides, potentiellement valorisables par compostage (Canada) de Biscuits Leclerc.
(Schaub et Leonard 1996; Arvanitoyannis et al. 2006; ; Suite à l’analyse des informations fournies par les usines
Smith et al. 2006; Adhikari et al. 2008). Les déchets de pro- et les caractérisations chimiques des intrants potentiels, des
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duction et de transformation de fruits (ex. pelures familles de coproduits pouvant être regroupées par leurs si-
d’agrumes, résidus de pression de raisins) et de légumes militudes, leurs proximités, ou encore, leurs facilités de re-
(ex. feuilles de betteraves) (Ranalli et al. 2001; Shammas et groupement au sein des usines ont été définies. Ces
Wang 2007), de thé et café (Tang et al. 2003), de céréales différentes familles sont :
(ex. pailles de riz et de blé) (Blanco et Almendros 1995; Ra-  Biscuits (mélange de différents types de coproduits de
nalli et al. 2001), d’olives (Paredes et al. 2002; Abid et al. production de biscuits);
2007), d’écailles d’arachides et de noix (Shammas et Wang  Boues biologiques (boues générées par un procédé de
2007), de produits laitiers (Ranalli et al. 2001), de poissons biofiltration);
(Laos et al. 1998), de crustacés (Tang et al. 2003), de trans-  Boues physico-chimiques (boues directement échantillon-
formation de viandes (Matteson et Sullivan 2006), de nées à la station de traitement des eaux usées de l’usine
conserveries (Cooperbrand et al. 2003), ainsi que les lisiers de biscuits);
et fumiers (Changa et al. 2003) sont notamment largement
 Céréales (coproduits de type céréalier provenant des pro-
utilisés pour la préparation de composts. Des procédures cédés d’extrusion et de cuisson);
particulières ont d’ailleurs été recommandées pour le com-
 Écailles de cacao (coproduits provenant de l’usine de fab-
postage de résidus de l’industrie agro-alimentaire (Sharma
rication de chocolat).
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et al. 1997; Rynk 2000).


La compagnie Biscuits Leclerc (www.leclerc.ca) est un Afin d’établir les différentes formulations possibles, des
important producteur québécois de produits céréaliers, de caractérisations concernant les solides totaux (ST), le taux
barres collations, de biscuits et de chocolat. Ce type d’in- d’humidité, la densité en vrac, le contenu en carbone (C),
dustrie génère inévitablement des quantités appréciables de en azote (N) et en soufre (S), le rapport C/N, les teneurs en
coproduits organiques, lesquels constituent potentiellement autres éléments nutritifs (P, Ca, Mg, Na et K), ainsi que les
de très bons intrants pour la production de composts de teneurs en métaux (Al, As, Cd, Cr, Co, Cu, Fe, Mn, Mo, Ni,
haute qualité. Pb, Se et Zn) ont été réalisées sur un total de 31 coproduits
différents comprenant : 9 échantillons de résidus de biscuits,
À titre d’exemple, l’usine de fabrication de chocolat de
1 échantillon de boues biologiques, 1 échantillons de boues
Biscuits Leclerc située dans la Ville de Québec produit
physico-chimiques, 13 échantillons de résidus de céréales, 1
chaque jour plusieurs tonnes d’écailles de cacao, lesquelles
échantillon d’écailles de cacao et 5 résidus de dépoussié-
doivent être disposées en même temps que de grandes quan-
reurs.
tités d’autres types de rejets organiques (ex. flocons
d’avoine, céréales cuites, boues d’épuration, etc.).
Essais de compostage en tas
Les écailles de cacao possèdent des caractéristiques phy-
L’étape suivante consistait en la mise en place d’essais de
sico-chimiques particulièrement intéressantes pour être utili-
compostage à plus grande échelle, soit en tas. Six tas d’en-
sées en tant qu’agent de foisonnement (« bulking agent »)
viron 1,0 m de hauteur de mélanges d’intrants ont donc été
de compostage. Ces résidus sont notamment très légers, po-
préparés et placés dans un vaste hangar recouvert. Le calcul
reux et lentement biodégradables (Maduako et Faborode
des quantités d’intrants est donc basé sur un volume total
1994; Bart-Plange et Baryeh 2003). Des recherches antérieu-
approximatif de 2 m3. Les quantités utilisées des différents
res ont également montré que les écailles de cacao possè-
intrants sont présentées au tableau 1. Il faut noter que pour
dent également d’excellentes propriétés d’adsorption de
ces essais, les coproduits de la famille Biscuits sont consti-
contaminants métalliques (Meunier et al. 2004) et peuvent
tués uniquement de résidus de gaufrettes (sans crème) et
être utilisées comme support de biomasse pour le traitement
que les masses de boues biologiques ont été limités à 5 kg
d’effluents par biofiltration (Turcotte et al. 2007). La pré-
par tas pour des raisons de disponibilité de ces types d’in-
sente étude visait donc, dans un premier temps, à réaliser
trants.
un inventaire et une caractérisation détaillés des divers co-
Les scénarios testés lors de ces essais peuvent être décrits
produits organiques des trois usines de Biscuits Leclerc de
de la manière suivante :
la région de Québec, et à définir des conditions intéressantes
de mélanges à tester lors d’essais de compostage en tas re-  Un mélange (C1) avec les proportions proportionnelles à
tournés manuellement. La production de compost répondant celles générées dans les usines, auquel un brassage était
aux exigences de qualité AA (BNQ 2005) était visée par effectué deux fois par semaine et un arrosage était effec-
cette recherche. Les essais en tas ont également permis de tué dès que nécessaire, c’est-à-dire lorsque l’humidité
vérifier l’influence de la fréquence d’agitation et d’arrosage était inférieure à 50 %;
sur la qualité des composts produits.  Un deuxième mélange (C2) de composition semblable,

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Tableau 1. Composition (kg) des mélanges d’intrants pour les essais de compo-
stage en tas.

Mélanges
Familles d’intrants C1 C2 C3 C4 C5 C6
Boues biologiques 5 5 5 5 5 5
Boues physico-chimiques 145 145 145 145 145 145
Biscuits 50 50 0 50 50 0
Écailles de cacao 300 300 350 550 312 600
Céréales 250 250 250 0 250 0
Eau 200 200 200 200 200 200
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Total 950 950 950 950 962 950


Eau ajoutée durant le 2000 1630 2310 2420 2170 2290
compostage

Fig. 1. Photographies des installations de compostage en tas au démarrage des essais et aspect visuel des composts au terme de la période
de compostage en tas.
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auquel un brassage et un arrosage étaient effectués aux  Finalement, un mélange (C6) sans intrants des familles
deux semaines; Biscuits et Céréales (uniquement des boues et des écailles
 Un mélange (C3) sans intrants de la famille Biscuits, au- de cacao) avec brassage deux fois par semaine et arro-
quel un brassage était effectué deux fois par semaine et sage au besoin.
un arrosage était effectué dès que nécessaire; Il faut noter que, lors de cette expérience, les écailles de
cacao ont été broyées à entre 1 et 2 mm de grosseur pour
 Un mélange (C4) sans intrants de la famille Céréales, au- faciliter leur transport. De même, la famille Céréales était
quel un brassage était effectué deux fois par semaine et constituée approximativement de 29 % de céréales extrudées
un arrosage était effectué lorsque nécessaire; (maı̈s, avoines, son de blé), 52 % de céréales cuites (riz sé-
 Un mélange (C5) avec les proportions proportionnelles à ché, flocons de maı̈s, riz croustillant, etc.) et 19 % de flo-
celles générées dans les usines auquel un brassage était cons d’avoines et barres collations (céréales, fruits secs,
effectué une fois par deux semaines et un arrosage était caramel, chocolat et yogourt sucré agglomérés et utilisés
effectué dès que nécessaire; pour la fabrication de barres collations).

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Les essais de compostage ont été réalisés sur une période Métaux
de 4 mois (130 jours), soit du 10 juillet au 16 novembre Les métaux (Al, As, Cd, Co, Cr, Cu, Fe, Mn, Mo, Ni, Pb,
2007. La figure 1 montre les installations et la préparation Se, Zn) contenus dans les intrants de compostage et de com-
des tas au démarrage des essais de compostage. posts ont été mesurés par ICP-AES (méthode EPA 6010 B).
Des prélèvements et ajustements de l’humidité (par arro- La méthode de digestion MENVIQ.89,12/213.Mét 1,3
sage) des tas de compost ont été effectués au besoin à une (HNO3 et H2O2) a été utilisée sur des masses de 0,5 g de
fréquence de deux fois par semaine ou une fois toutes les coproduits secs et 1,0 g de boues (physico-chimiques et bio-
deux semaines selon le mélange et ce, tout au long de la pé- logiques) pour l’extraction des métaux et la méthode de di-
riode de compostage. Les quantités d’eau à ajouter ont été gestion 3050B a été utilisée sur 1,0 g de compost sec.
déterminées en se basant sur les mesures de solides totaux
Tests de maturité
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effectuées lors du prélèvement précédent et ce, de manière


à essayer de maintenir une teneur en eau se situant en tout Les tests standards de la compagnie Woods End Research
temps entre 40 % et 60 %. Laboratory Incorporated ont été réalisés afin d’évaluer l’état
de maturité (stabilité) des composts. Ces tests comprennent
un test de hausse de la température (Dewar Self-Heating
Méthodes analytiques Test) (WERLI 2005), un test de production de gaz ammo-
niacal (NH3) (WERLI 2006a) et un test de production de
Solides, pH et température dioxyde de carbone (CO2) (WERLI 2006b).
Les solides totaux (ST) et les solides volatils (SV) ont été
mesurés en duplicata selon les protocoles des méthodes Mesures microbiologiques
2540 B et 2540 G de l’APHA (1999). Des échantillons de compost ont été acheminés au labora-
Les mesures de pH sur les composts ont été réalisées en toire de la compagnie Bodycote Groupe D’Essais (Québec,
duplicata suivant la méthode IRDA-AS-201-R0 à l’aide Québec) pour des mesures de coliformes fécaux (méthode
d’un pH-mètre Accumet Research modèle AR 25 dual chan- MA 700-EC-TM-1,0), de bactéries hétérotrophes aérobies
nel pH/Ion meter de Fisher Scientific (Nepean, Ontario). Cet (BHAA à 35 8C) (méthode MFMPB-18) et de salmonelles
appareil est muni d’une électrode de pH Ag/AgCl de marque (méthode MA700Sal-PA).
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Cole Parmer (Cole Parmer Instrument, Anjou, Québec).


Le suivi de la température des tas de composts a été ef- Résultats et discussion
fectué à l’aide de deux thermomètres digitaux de marque
Acorn munis de sondes RTD de 10 et 18 pouces de lon- Caractérisation des intrants de compostage
gueur (1 po. = 25,4 mm; Cole Parmer Instrument), lesquels Le tableau 2 montre les caractéristiques physico-chimi-
étaient plongés à l’intérieur des tas de compost. Pour chaque ques moyennes des coproduits des différentes familles d’in-
tas de compost, un total de cinq mesures ont été prises à dif- trants de compostage. Les valeurs moyennes ont été
férents endroits, et une valeur moyenne a ainsi été calculée à calculées en tenant compte des proportions relatives de
partir de ces valeurs. chaque coproduit constituant une famille d’intrants.
Les données des coproduits montrent notamment que
Éléments nutritifs ceux-ci présentent des caractéristiques très diversifiées en
Les teneurs en Ca, K, Mg, Na et P ont été déterminées termes de teneurs en eau (de 1,2 % pour les écailles de ca-
par spectrophotométrie à émission de plasma induit (ICP- cao à 83,0 % pour les boues biologiques) et de rapport C/N
AES) (méthode EPA 6010 B) sur un appareil Varian (mo- (de 17 pour les boues biologiques et les écailles de cacao à
51 pour les boues physico-chimiques). Ces écarts importants
dèle Vista AX CCO Simultaneous ICP-AES, Palo Alto, Ca-
en ce qui concerne ces deux paramètres de base représentent
lifornie). Les digestions des échantillons d’intrants de
une information de première importance pour la formulation
compostage et de composts (1 g sec d’échantillon) ont été
des mélanges d’intrants de compostage.
réalisées en triplicata selon la méthode MENVIQ.89,12/
Bien que les écailles de cacao possèdent un faible rapport
213.Mét 1,3 pour les intrants et selon la méthode 3050B de C/N, il faut souligner que la disponibilité de l’azote dans cet
l’APHA (1999) pour le compost. Le Ptot dans les eaux usées intrant est généralement plus faible que pour d’autres subs-
a été mesuré par ICP-AES après digestion acide selon la trats organiques plus facilement biodégradables (Noble et
méthode 3030I de l’APHA (1999). Un échantillon certifié al. 2002). Les écailles de cacao sont également une excel-
CRM PQ-1 (lot no 7110C513, CANMET, Canadian Certi- lente source de nutriments, dont notamment en phosphore
fied Reference Materials Project (CCRMP)) a également été (3,74 % sur base sèche (m/m)), calcium (3,20 % m/m), ma-
digéré en tant que contrôle. Des contrôles de qualité ont été gnésium (5,38 % m/m) et potassium (27,53 % m/m). De
effectués en analysant des échantillons liquides certifiés (lot même, les écailles de cacao constituent également un excel-
SC0019251, no catalogue 900-Q30-002, multi-elements stan- lent agent de foisonnement pour la préparation de compost
dard, SCP Science, Lasalle, Québec). étant donné, d’une part, sa très faible densité en vrac (0,30
gcm–3), ainsi que, d’autre part, sa granulométrie relative-
Ratio C/N ment grossière et homogène.
Le ratio C/N des intrants de compostage et des composts En ce qui concerne les éléments traces, les teneurs présen-
a été déterminé suite à l’analyse élémentaire de carbone, tes dans les intrants potentiels de compostage sont nettement
d’azote et de soufre par la méthode CHNS 412,1 sur un ana- inférieures aux valeurs prescrites dans la norme nationale du
lyseur Leco (modèle HCNS-932, St-Joseph, Michigan). compost de type AA. Il faut toutefois noter que les boues

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Tableau 2. Caractéristiques des coproduits des différentes familles d’intrants utilisés lors des essais de compostage.

Boues Boues physico- Écailles de Normes


Paramètres Unités Biscuits biologiques chimiques Céréales cacao (AA)
Teneur en eau (% mm–1) 13,3 83,0 59,8 7,3 1,2
Densité (gcm–3) 0,07 0,34 1,16 0,45 0,12
C (gkg–1) 448 464 599 444 436
N (gkg–1) 15,0 28,0 11,7 14,2 25,9
Rapport C/N 29,89 16,6 51,2 33,3 16,8
S (gkg–1) 0,13 0,27 0,11 0,10 0,15
P (gkg–1) 1,10 3,62 1,12 2,24 3,74
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Ca (gkg–1) <0,61 9,55 <0,61 0,90 3,20


Mg (gkg–1) 0,30 4,64 <0,18 0,49 5,38
Na (gkg–1) 0,96 6,00 1,61 5,03 0,09
K (gkg–1) 1,61 2,35 0,30 1,91 27,5
Al (mgkg–1) 4,35 4,38 171 10,7 364
As (mgkg–1) 0,48 0,80 0,56 0,40 0,90 £13,0
Cd (mgkg–1) 0,04 0,20 0,21 0,06 0,15 £3,0
Cr (mgkg–1) 0,99 2,50 12,2 0,15 1,40 £210
Co (mgkg–1) <0,06 1,46 <0,06 0,20 1,28 £34,0
Cu (mgkg–1) 8,40 36,7 109 3,40 30,6 £400
Fe (mgkg–1) 70,8 2342 4310 45,6 457
Mn (mgkg–1) 6,77 70,0 12,9 8,03 53,9
Mo (mgkg–1) 0,41 1,29 2,12 0,59 <0,39 £5,0
Ni (mgkg–1) 0,40 13,4 5,91 2,01 14,8 £62
Pb (mgkg–1) 0,28 2,00 5,47 <1,09 0,60 £150
Se (mgkg–1) <0,63 0,49 <0,63 0,61 <0,63 £2,0
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Zn (mgkg–1) 7,68 67,2 34,0 47,1 59,6 £700

physico-chimiques utilisées comme intrant de compostage Aspect général des composts


représentent le matériel le plus contaminé en métaux, princi- La figure 1 montre des photographies des tas C1 et C6
palement en Cr, Cu, Fe, Pb et Zn. Cette contamination pro- après la période de 4 mois de compostage. Il s’avère que le
vient en bonne partie de l’addition de sulfate ferrique mélange et l’arrosage fréquent des tas de composts sont des
commercial lors du procédé physico-chimique (coagulation– pratiques importantes afin d’assurer la production d’un com-
floculation et flottation) de traitement des effluents. post homogène et mature. En effet, la dégradation des diffé-
rents intrants des composts C2 (brassage et arrosage aux
Composition initiale des mélanges de compostage deux semaines uniquement) et C5 (brassage aux deux semai-
Le tableau 3 montre les caractéristiques des mélanges ini- nes et arrosage au besoin) était incomplète après 4 mois, et
tiaux d’intrants utilisés lors des essais de compostage en tas. des mauvaises odeurs étaient constatées lors du brassage de
Les valeurs ont été calculées en considérant les proportions ces tas. Les autres composts se sont avérés nettement plus
relatives de chaque famille d’intrants lors de la préparation homogènes, de couleur noire et ne dégageaient pas d’odeurs
des mélanges. désagréables. Des produits finaux de bonne qualité ont ainsi
Malgré un apport en eau lors de la préparation des mélan- été obtenus suite au compostage des mélanges d’intrants
ges, la teneur initiale en eau des tas de compost était infé- combinant l’ensemble des coproduits de Biscuits Leclerc
rieure à 50 %. De fait, des quantités importantes d’eau ont (C1), ou encore, sans intrants de la famille Biscuits (C3) ou
dû être ajoutées en cours de compostage afin de maintenir de la famille Céréales (C4), ou de ces deux familles (C6).
une teneur en eau voisine de 50 %. La masse sèche initiale La présence des écailles de cacao est très importante car
des différents tas de composts était comprise entre 631 et elle permet de favoriser l’aération des composts et, ainsi, la
652 kg. dégradation complète de la matière organique (production de
Le rapport C/N des différents mélanges était de 22 à 23 dioxyde de carbone) sans accumulation importante de molé-
pour les tas C1, C2, C3 et C5, alors qu’il était de 18 à 19 cules odorantes, telles que les acides gras volatils (ex. acé-
dans le cas des tas C4 et C6. La présence d’une proportion tate, butyrate, propionate, lactate, etc.), les sulfures (sulfure
plus importante d’écailles de cacao (rapport C/N de 16,8) d’hydrogène, mercaptans, etc.), les amines (méthylamine,
dans ces derniers explique le plus faible rapport C/N pour éthylamine, diméthylamine, etc.), les aldéhydes et les céto-
ces deux tas. nes (Liu et al. 1997; Stuetz et Frechen 2001).
Les mélanges initiaux étaient conformes aux valeurs pres-
crites sachant que les teneurs en métaux initialement mesu- Perte de masse lors du compostage
rées dans les intrants étaient inférieures à la norme nationale Le tableau 4 montre les données relatives à la perte de
pour les composts de qualité AA. matière sèche suite au processus de compostage. Une dimi-

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Boutin et al. 161

Tableau 3. Caractéristiques initiales des mélanges utilisés lors des essais de compostage.

Paramètres Unités C1 C2 C3 C4 C5 C6
Teneur en (% mm–1) 33,6 33,6 33,0 32,0 33,2 31,4
eau
Densité (gcm–3) 0,51 0,54 0,51 0,45 0,54 0,44
Masse sèche (kg) 631 631 637 646 643 652
Solides vola- (%) 93,5 93,9 92,1 90,0 91,6 89,1
tils
pH 4,4 4,9 5,1 5,3 5,0 5,5
C (gkg–1) 454 454 453 451 454 451
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N (gkg–1) 19,5 19,5 20,3 23,9 19,7 24,7


Rapport C/N 23,3 23,3 22,3 18,9 23,1 18,3
S (gkg–1) 0,12 0,12 0,13 0,14 0,12 0,14
P (gkg–1) 1,75 1,75 1,88 2,15 1,79 2,29
Ca (gkg–1) 1,22 1,22 1,36 1,80 1,25 1,94
Mg (gkg–1) 1,73 1,73 1,98 2,94 1,79 3,20
Na (gkg–1) 1,33 1,33 1,30 <0,49 1,34 <0,49
K (gkg–1) 8,69 8,69 9,98 15,1 9,02 16,3
Al (mgkg–1) 121 121 138 208 125 226
As (mgkg–1) 0,41 0,41 0,44 0,54 <0,42 0,57
Cd (mgkg–1) 0,07 0,07 0,08 0,10 0,08 0,10
Cr (mgkg–1) 1,21 1,21 1,23 1,52 1,22 1,55
Co (mgkg–1) 0,43 0,43 0,49 0,70 <0,06 0,76
Cu (mgkg–1) 16,7 16,7 17,8 23,4 17,0 24,6
Fe (mgkg–1) 403 403 422 450 408 524
Mn (mgkg–1) 19,0 19,0 21,4 30,4 19,6 32,8
For personal use only.

Mo (mgkg–1) <0,39 <0,39 <0,39 <0,39 0,37 <0,39


Ni (mgkg–1) 5,22 5,22 5,93 8,40 5,40 9,12
Pb (mgkg–1) 0,54 0,54 0,56 0,66 0,55 0,68
Se (mgkg–1) <0,63 <0,63 <0,63 <0,63 <0,63 <0,63
Zn (mgkg–1) 31,0 31,0 33,6 34,8 31,7 37,4

nution des solides variant entre 50 % et 73 % a été mesurée cuits ou céréales incomplètement dégradées. La perte de
selon les tas de compost. Les baisses de solides les plus fai- masse plus élevée dans le cas de C5 (70 %) en comparaison
bles ont été obtenues dans les tas C4 et C6 comprenant une avec C2 (67 %) serait attribuable au maintien d’une teneur
forte proportion d’écailles de cacao (84 % et 91 % de la en eau moyenne plus élevée dans C5 (48,4 % ± 9,4 % humi-
masse sèche respectivement pour C4 et C6), lesquelles pré- dité) que dans C2 (40,3 % ± 10,1 % humidité) tout au long
sentent sans doute une proportion plus élevée de matière peu de la période de compostage.
biodégradables par rapport aux intrants des familles Biscuits Le tableau 4 montre aussi la diminution de la fraction vo-
ou Céréales (47 % de la masse sèche en écailles de cacao en latile (perte de la matière organique par volatilisation à
moyenne pour C1, C2 et C5). 650 8C) des matières sèches entre le début (valeurs compri-
Redgwell et al. (2003) ont montré que les polysaccharides ses entre 89 % et 94 %) et la fin de la période de compos-
des écailles de cacao sont constitués d’environ 45 % de po- tage (valeurs se situant entre 73 % et 83 %). La baisse de la
lysaccharides pectiques (mélange de rhamnogalacturonans), fraction volatile s’explique par la diminution de la matière
de près de 20 % d’hémicelluloses (mélange de xyloglucans organique par biodégradation, alors que la fraction fixe (non
fucosylés, galactoglucomannans et glucoronoarabinoxylan) volatile) demeure relativement stable durant le processus de
et 35 % de cellulose. La nature complexe et moins biodégra- compostage.
dable des polysaccharides des écailles de cacao expliquerait La densité en vrac des composts finaux était comprise en-
donc que la perte de masse pour les tas de compost compre- tre 0,35 et 0,45 gcm–3, alors que les mélanges initiaux
nant une proportion plus élevée d’écailles soit moins élevée (avant compostage) présentaient une densité se situant entre
que la réduction des solides dans le cas des composts avec 0,44 et 0,54 gcm–3. Ce fait démontre que le processus de
plus de céréales et de résidus de biscuits. compostage n’a pas causé une compaction importante des
Il faut également souligner que des pertes de masse légè- matières solides et que les produits finaux sont demeurés lé-
rement moins importantes que pour C1, soit 67 % et 70 %, gers et poreux.
ont été mesurées dans les tas subissant un brassage moins
fréquent (C2 et C5). Ceci démontre que le processus de Taux d’humidité
compostage se déroule généralement bien, mais que la bio- Deux fois par semaine, des mesures du taux d’humidité
dégradation est plus lente dans certaines zones des tas (prin- ont été effectuées afin de s’assurer que les composts étaient
cipalement à la base des tas), ce qui fait en sorte que les suffisamment humides pour maintenir l’activité biologique.
composts finaux contiennent encore des particules de bis- Les teneurs finales en eau (humidité) mesurées dans les

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162 Rev. can. génie civ. vol. 37, 2010

Tableau 4. Caractéristiques physico-chimiques finales des composts.

Compost de Compost de
Paramètres Unités C1 C2 C3 C4 C5 C6 déchets alimentaires déchets municipaux
Teneur en eau (% mm–1) 59,8 52,0 53,3 55,3 59,9 57,2 19,1–72,7 29,6–51,7
Densité (gcm–3) 0,42 0,35 0,40 0,37 0,45 0,39 0,36–0,72 0,22–0,74
Masse sèche (kg) 170 208 196 285 192 329 — —
Perte de masse (% mm–1) 73,1 67,0 69,2 55,9 70,1 49,5 — —
Solides volatils (%) 81,2 83,4 72,7 74,9 82,0 78,1 — —
pH 7,3 8,3 7,7 7,9 7,7 7,4 6,1–7,0 7,3–8,1
C (gkg–1) 409 446 450 478 462 466 437–469 156–395
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N (gkg–1) 64,4 58,3 62,8 53,9 64,8 49,1 7,0–12,7 5,1–17,8


Rapport C/N 6,35 7,64 7,17 8,87 7,12 9,49 35,1–65,4 —
S (gkg–1) 4,6 5,0 5,2 5,1 5,4 3,8 0,06–0,39 0,5–6,0
P (gkg–1) 6,79 5,87 6,43 6,34 6,83 4,97 1,3–2,7 1,5–6,6
Ca (gkg–1) 8,20 6,09 6,95 5,56 7,86 6,54 5,7–19,5 12–75
Mg (gkg–1) 7,52 6,42 7,62 2,83 7,54 7,91 0,8–2,3 1,7–6,0
Na (gkg–1) 7,52 6,60 6,43 1,04 7,16 0,66 0,6–7,1 2,0–7,1
K (gkg–1) 36,0 34,6 39,7 45,7 37,3 39,8 2,9–6,8 0,7–9,7
Al (mgkg–1) 615 446 591 622 533 624 500 9100–18400
As (mgkg–1) 0,40 0,50 0,29 <0,28 0,34 <0,28 0,9–4,0 3,5–15,6
Cd (mgkg–1) 0,24 0,19 0,24 0,23 0,23 1,62 <1 0,04–100
Cr (mgkg–1) 3,05 2,04 3,07 3,11 2,64 6,61 0,1–8,0 2–270
Co (mgkg–1) 1,51 1,28 1,61 1,72 1,57 3,62 — —
Cu (mgkg–1) 48,1 39,1 47,6 49,1 48,5 51,2 23,0–36,4 89,6–762
Fe (mgkg–1) 1669 1187 1597 1356 1515 1340 800–8700 2200–34900
Mn (mgkg–1) 103 83,4 101 93,6 98,7 98,4 52,6 211–936
For personal use only.

Mo (mgkg–1) 1,41 0,96 1,03 0,59 1,19 0,57 1,0 4,7–12,8


Ni (mgkg–1) 21,6 17,9 22,7 25,1 19,7 25,8 4,0–6,0 0,76–190
Pb (mgkg–1) 1,74 1,50 1,83 2,14 1,68 4,65 6,0–24,1 9–900
Se (mgkg–1) 1,02 0,93 0,74 0,76 0,62 <0,63 0,5–3,0 1,1–3,6
Zn (mgkg–1) 104 86,4 101 97,8 102 95,0 37,6–90,0 320–2790

Fig. 2. Évolution temporelle de la teneur en eau (humidité) dans les Fig. 3. Évolution temporelle de la température interne et externe
composts lors des essais de compostage en tas. des composts lors des essais de compostage en tas.

composts au terme de la période de compostage sont indi-


quées au tableau 4. Les teneurs en eau dans les composts fi- Une teneur moyenne d’humidité se situant entre 48 % et
naux se situaient entre 52 % (C2) et 60 % (C1 et C5). 51 % a été maintenue dans les différents tas de compost (ar-
La figure 2 montre, quant à elle, l’évolution de la teneur rosage deux fois par semaine au besoin), à l’exception d’une
en eau dans les composts au cours de la période de compos- valeur moyenne de 40 % d’eau dans le cas du compost C2
tage. Des volumes appréciables d’eau (1630 à 2420 L selon (arrosage une fois toutes les deux semaines seulement).
les tas, voir tableau 1) ont dû être ajoutés au cours de la pé-
riode de compostage, pour maintenir l’humidité à un niveau Évolution de la température
adéquat dans les tas de compost. La figure 3 illustre la température interne des tas de com-

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Boutin et al. 163

Fig. 4. Évolution temporelle du pH des composts lors des essais de tions finales comprises entre 49,1 et 64,8 gkg–1) résultant
compostage en tas. de la baisse importante des matières solides. Les teneurs en
azote dans les composts finaux ont ainsi augmenté par un
facteur 2,0 à 3,3 par rapport aux teneurs en azote mesurées
dans les mélanges initiaux.
Le bilan de masse de l’azote total (masse initiale d’azote/
masse finale d’azote) dans chaque tas indique que les quan-
tités totales d’azote demeurent pratiquement inchangées,
avec des variations s’étalant entre –12,4 % et +0,3 %. Ce
bilan confirme le fait que la baisse du rapport C/N s’ex-
plique principalement par la diminution de la fraction carbo-
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née des mélanges de compost.


Les teneurs en carbone des composts (de 409 à 478
gkg–1) sont comparables à ce qui a été décrit par He et al.
(1995) et Epstein et al. (2005) pour du compost provenant
de déchets alimentaires (C = 437 à 469 gkg–1) et sont supé-
rieures à la teneur usuelle en carbone (de 156 à 395 gkg–1)
dans les composts de déchets municipaux (He et al. 1992,
1995; Tisdell et Breslin 1995).
post au cours de la période de compostage. De manière gé- Le tableau 4 montre également les caractéristiques phy-
nérale, une hausse progressive de la température a été cons- sico-chimiques de composts produits à partir de déchets ali-
tatée au cours des 2 ou 3 premières semaines de mentaires (He et al. 1995; Epstein et al. 2005) et de
compostage. Des températures élevées, soit supérieures à plusieurs composts générés à partir de déchets municipaux
50 8C, se sont ensuite maintenues pendant des périodes (He et al. 1992, 1995; Tisdell et Breslin 1995). Ainsi, les te-
s’étalant entre 6 et 10 semaines, puis les températures ont neurs finales en azote des composts (de 49,1 à 64,8 gkg–1)
progressivement baissé jusqu’à des températures s’appro-
produits dans cette étude sont nettement supérieures aux te-
For personal use only.

chant de la température extérieure. Des températures finales


neurs mesurées dans le compost de déchets alimentaires (de
inférieures à 10 8C (7,8 à 9,6 8C) ont été mesurées dans le
7,0 à 12,7 gkg–1), ou encore, dans les composts de déchets
cas des tas C1, C3, C4 et C6, alors que celles des tas C2 et
municipaux (de 5,1 à 17,8 gkg–1). Les teneurs élevées en
C5 étaient respectivement de 19,7 et 12,7 8C. Les tempéra-
azote constituent une caractéristique agronomique particuliè-
tures finales relativement plus élevées pour C5 et, surtout
pour C2, témoignent du processus incomplet de compostage rement intéressante des composts produits dans cette étude
dans ces deux cas. Une hausse particulièrement rapide de la et résultent, en bonne partie, de l’utilisation des écailles de
température (T > 50 8C après 24 h) a été dénotée dans le cas cacao, dont la teneur initiale en azote est de 25,9 gkg–1.
du compost C6, lequel est constituée uniquement d’écailles
de cacao et de boues. La température la plus élevée, soit Éléments nutritifs et métaux
68 8C, a été mesurée dans le cas des tas C4 et C6. Les teneurs en éléments nutritifs et en métaux des com-
posts obtenus après 4 mois de compostage en tas sont expo-
Évolution du pH des composts sées au tableau 4. De manière semblable à l’azote, le
La figure 4 illustre la fluctuation du pH des composts au processus de compostage a fait en sorte de concentrer les
cours de la période de compostage en tas. Une hausse pro- éléments nutritifs (S, P, Ca, Mg, Na et K) dans les com-
gressive du pH a été mesurée durant les 7 à 10 premières posts. Les pertes par lessivage des nutriments et des métaux
semaines pour tous les composts, puis celui-ci s’est stabilisé ont sans doute été négligeables, puisque les tas de compost
avec des valeurs finales comprises entre 7,3 (C1) et 8,3 (C2) étaient protégés des précipitations et que très peu de lixiviats
(tableau 4). La hausse la plus rapide du pH a été notée dans s’écoulaient des tas lors des arrosages périodiques.
le cas des composts (C4 et C6) possédant les proportions les Les teneurs en P, K, Mg et S mesurées dans les composts
plus élevées en écailles de cacao. Il faut souligner que les finaux sont supérieures à ce qui a été répertorié dans la litté-
mélanges initiaux d’intrants étaient tous légèrement acides rature pour des composts préparés à partir de déchets ali-
avec des valeurs se situant entre 4,4 (C1) et 5,5 (C6) (ta- mentaires, mais sont dans la limite inférieure en ce qui
bleau 3). La hausse du pH des composts peut s’expliquer concerne les teneurs en Ca (de 5,56 à 8,20 gkg–1). Les te-
notamment par la dégradation de composés azotés engen- neurs mesurées en Na (de 0,66 à 7,52 gkg–1) sont compara-
drant la libération d’ammoniac qui, en se solubilisant, fait bles.
augmenter le pH (Sánchez-Monedero et al. 2001). En comparaison aux composts générés à partir de déchets
municipaux, les teneurs mesurées en K (de 34,6 à 45,7
Carbone, azote et rapport C/N gkg–1) sont supérieures, alors que celles mesurées pour le
Les teneurs en carbone et azote, ainsi que le rapport C/N Ca sont inférieures. Les autres nutriments sont comparables
des composts obtenus après 4 mois de compostage en tas aux teneurs répertoriées dans la littérature.
sont exposés au tableau 4. Les données montrent notamment Les résultats du tableau 4 montrent également que les te-
des valeurs de rapport C/N faibles (de 6,4 à 9,5) résultant du neurs en métaux dans les composts, malgré le phénomène de
processus de compostage. Cette baisse du rapport C/N s’ex- concentration causé par le processus de compostage, sont
plique par la hausse des teneurs en azote total (concentra- demeurées nettement inférieures aux exigences en vigueur

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164 Rev. can. génie civ. vol. 37, 2010

Tableau 5. Tests de maturité des composts au terme de la période de compostage en tas de 4 mois.

D Temp. CO2/O2 NH3


Composts (8C)a (%)b (ppm/4 h)c Signification
C1 0–5 £0,2 <100 Compost inactif, hautement mature, comme le sol,
sans limitation d’usage
C2 0–5 2,0 <100 Compost actif prêt pour le « séchage » (curing),
besoin de brassage beaucoup moins grand
C3 0–5 £0,2 <100 Compost inactif, hautement mature, comme le sol,
sans limitation d’usage
C4 0–5 £0,2 <100 Compost inactif, hautement mature, comme le sol,
sans limitation d’usage
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C5 0–5 £0,2 <100 Compost inactif, hautement mature, comme le sol,


sans limitation d’usage
C6 0–5 £0,2 <100 Compost inactif, hautement mature, comme le sol,
sans limitation d’usage
a
Test d’augmentation de la température (« Dewar self-heating test »).
b
Solvita carbon dioxide test.
c
Solvita ammonia test.

Tableau 6. Dénombrement des coliformes fécaux, des bactéries hétérotrophes totales


(BHAA) et des salmonelles dans les composts au terme de la période de compostage
en tas de 4 mois.

Coliformes fécaux Salmonelles


Composts (NPP/gps) (/10 g humide) BHAA (UFC/g)
C1 50 Absence >3108
For personal use only.

C2 1600 Absence >3108


C3 9 Absence 2,1108
C4 <5 Absence >3108
C5 6200 Absence 1,7108
C6 21 Absence >3108
Normes (compost AA) <1000 <3 NPP/4 gps —
Nota : NPP/gps, nombre le plus probable par gramme de poids sec; UFC, unités formatrices de
colonies.

pour la production de compost de qualité AA, et ce, pour Dans la présente étude, il ressort toutefois que la maturité
tous les métaux. incomplète du compost C2, ce qui était visuellement évi-
Les teneurs en Ni, Mn et Zn déterminées dans les com- dent, ait plutôt été révélée que par le test de production de
posts sont supérieures à ce qui a été répertorié pour des CO2. Ce fait témoigne de l’importance d’utiliser plusieurs
composts préparés à partir de déchets alimentaires, mais tests, et non seulement un test, pour juger de la qualité de
sont généralement inférieures en ce qui concerne les teneurs stabilisation des composts.
en As et Pb. Les teneurs en autres éléments métalliques sont
comparables aux teneurs identifiées dans la littérature pour Mesures microbiologiques
des composts de déchets alimentaires. D’autre part, les te- Le tableau 6 fournit les données relatives au dénombre-
neurs en métaux dans les composts s’avèrent généralement ment des coliformes fécaux, des bactéries hétérotrophes tota-
inférieures aux teneurs mesurées pour des composts préparés les (BHAA) et des salmonelles dans les échantillons de
à partir de déchets municipaux. compost au terme de la période de compostage en tas de 4
mois.
Tests de maturité des composts Les résultats démontrent que les composts C1, C3, C4 et
Différents tests standardisés ont été menés afin de vérifier C6 répondent aisément aux critères microbiologiques exigés
l’état de stabilité (maturité) des composts au terme de la pé- pour le compost de catégorie AA. Par contre, les composts
riode de compostage de 4 mois. Le tableau 5 montre les C2 et C5 (tas moins agités) dépassent le seuil en ce qui
principales données issues de ces tests, ainsi que l’interpré- concerne les teneurs en coliformes fécaux.
tation donnée par les guides techniques à partir des résultats Lors du processus de compostage, les coliformes fécaux
obtenus. Selon l’information disponible, les composts C1, et salmonelles sont normalement éliminés durant la phase
C3, C4, C5 et C6 seraient très matures, alors que selon le thermophile (hausse de la température à >55 8C) du compos-
test de production de CO2 (« Solvita carbon dioxide test ») tage (Hassen et al. 2001; Epstein et al. 2005; Shammas et
le compost C2 nécessiterait encore une période d’incubation. Wang 2007). Dans le cas des composts C2 et C5, les tempé-
Selon Butler et al. (2001), le test de hausse de tempéra- ratures maximales atteintes ont été respectivement de 64 et
ture (« Dewar self-heating test ») serait l’un des meilleurs 60 8C, ce qui aurait dû, en principe, permettre une bonne
tests pour évaluer la qualité de stabilisation des composts. aseptisation de ces composts. Il faut cependant noter que

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Boutin et al. 165

ces composts ont été moins agités que les autres composts et Butler, T.A., Sikora, L.J., Steinhilber, P.M., et Douglass, L.W.
que, en conséquence, des zones moins chaudes ont probable- 2001. Compost age and sample storage effects on maturity indi-
ment été formées, ce qui pourrait expliquer une moins bonne cators of biosolids compost. Journal of Environmental Quality,
qualité de désinfection dans ces cas. 30(6) : 2141–2148. PMID:11790025.
Changa, C.M., Wang, P., Watson, M.E., Hoitink, H.A.J., et Michel,
F.C., Jr. 2003. Assessment of the reliability of a commercial ma-
Conclusion turity test kit for composted manures. Compost Science & Utili-
Cette étude a permis, dans un premier temps, de réaliser zation, 11(2) : 125–143.
un inventaire détaillé des coproduits organiques d’usines de Cooperbrand, L.R., Stone, A.G., Fryda, M.R., et Ravet, J.L. 2003.
production de biscuits, chocolat, céréales et barres collations Relating compost measures of stability and maturity to plant
et d’identifier des formulations adéquates de compostage des growth. Compost Science & Utilization, 11(2) : 113–124.
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différentes familles d’intrants (coproduits). Des essais de Dumontet, S., Dinel, H., Schnitzer, M., Pare, T., et Scopa, A. 2001.
compostage en tas, avec retournement manuel, ont ensuite Composting organic residues: Trace metals and microbial patho-
été réalisés dans des installations couvertes avec différents gens. Canadian Journal of Soil Science, 81(3) : 357–367.
Epstein, E., Servo, S., Ettlin, L., Cutler, A., et Sullivan, D. 2005.
mélanges. Des composts d’excellente qualité, répondant aux
Composting of commercial food waste: pathogens and related
exigences de qualité AA (normes du BNQ) ont été générés
environmental issues. Journal of Residuals Science and Technol-
au terme d’une période de 4 mois de compostage. Ces essais
ogy, 2(2) : 79–89.
ont ainsi permis de montrer que les écailles de cacao consti- Fermor, T.R. 1993. Applied aspects of composting and bioconver-
tuent un excellent agent de foisonnement (« bulking agent ») sion of lignocellulosic materials: An overview. International
et que les coproduits de ce type d’industrie alimentaire peu- Biodeterioration & Biodegradation, 31(2) : 87–106. doi:10.
vent être aisément valorisés en produisant un compost ayant 1016/0964-8305(93)90066-B.
une excellente valeur commerciale. Gatto, O., et Pavoni, B. 1999. Compost amending capability and
effects on soil salinity and heavy metal content in an open field
Remerciements cultivation of Eruca sativa. Toxicological and Environmental
Cette recherche a été réalisée avec l’appui financier du Chemistry, 73(3) : 221–235. doi:10.1080/02772249909358861.
Centre national de la recherche du Canada, Programme Hargreaves, J.C., Adl, M.S., et Warman, P.R. 2008. A review of
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d’aide à la rechehe industrielle (CNRC-PARI), de Biscuits the use of composted municipal solid waste in agriculture. Agri-
Leclerc et du programme de bourse BMP Innovation. Les culture Ecosystems & Environment, 123(1-3) : 1–14. doi:10.
auteurs remercient également Madame Vanessa Catherine, 1016/j.agee.2007.07.004.
Hassen, A., Belguith, K., Jedidi, N., Cherif, A., Cherif, M., et Bou-
Monsieur Jacques Leclerc, le Monsieur Mustapha Lounès
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