Vous êtes sur la page 1sur 13

CHAPITRE I : L'EUROPE

Le terme de géodynamique continentale de l’Europe n’est pas vraiment synonyme d’étude de


la géographie du continent européen ; autrement dit, il ne s'agit plus de dresser un tableau statique de
l’Europe. Bien au contraire, ce terme invite à prendre en compte les changements intervenus dans
l’espace et dans le temps, pour étudier un continent en évolution permanente.

En ce qui concerne l’Europe proprement dite, elle peut être identifiée à la partie occidentale de
l’immense continent Eurasie : elle est ainsi bordée à l'Est par les monts Oural en territoire russe ; les
trois (03) autres limites naturelles du continent sont constituées de mers, notamment l’océan
Arctique au Nord, l’océan Atlantique à l'Ouest et la mer Méditerranée au Sud.

L’Europe présente une étonnante variété de paysages, tant par son relief, que par son climat et
sa végétation. Le continent compte 49 Etats, à l’intérieur desquels sont parlées une centaine
de langues. Les différents peuples qui composent l’Europe se sont affrontés pendant des siècles,
jusqu’à une date récente.

Pourtant, au-delà des facteurs de diversité, il existe une véritable civilisation européenne, qui unit les
peuples : cette civilisation repose sur le christianisme, l’humanisme hérité des Grecs, et la technique
datant de la révolution industrielle. Aujourd’hui, les 741 millions d’Européens possèdent un niveau
de vie très élevé ; néanmoins, au cours du 20e siècle, l’Europe a perdu sa place de leader dans
le monde.

LEÇON I: IDENTITÉS ET DIVERSITÉS

Introduction :

L’Europe se localise à l'Ouest de l’Eurasie, entre 71° de longitude Est et 36° de latitude
Nord ; le continent est donc entièrement compris dans la zone des climats tempérés à quatre (04)
saisons, qui rythment la vie quotidienne des millions d’Européens. Pourtant, dans cet espace
relativement petit et vraiment morcelé, qui représente 8% seulement des terres émergées de la
planète, se trouve une exceptionnelle concentration d’hommes, résultat d'un peuplement ancien et
d'un développement économique remarquable. Dans ces conditions, est-il juste de s’interroger sur
l’existence d'une ou de plusieurs Europe ? Cette étrange question traduit la complexité de l’identité
européenne, le doute sur l’unité géographique du continent, et surtout la diversité des héritages
politiques et culturels.

I- DES MILIEUX DE VIE FAVORABLES

Les conditions naturelles sont propices à l’occupation humaine, et elles expliquent en partie la forte
densité de population du continent.

A- L’Europe, une unité géographique ?


L’Europe est un continent exigu, mais admirablement localisé dans le monde

1- Une superficie médiocre

L’Europe est le plus petit continent de la planète ; elle n’occupe que 10.180.000 km2, soit à peine 8%
des terres émergées du monde. Et encore dans ce chiffre, compte-t-on une partie de la Russie
jusqu’aux monts Oural : en réalité, l’Europe s’étendrait seulement sur environ cinq (05) millions de
km2. En revanche, la situation géographique du continent sur le globe vaut mieux que sa superficie :
en effet, l’Europe est une petite péninsule de forme triangulaire soudée à l’Asie, qui s’avance vers
l'Ouest, dans l’océan Atlantique. Elle occupe une position privilégiée au cœur de l’hémisphère Nord,
et ses habitants ont su en faire un important carrefour de circulation mondiale.

2- Un continent bien situé

Les contours de l’Europe sont véritablement sinueux, ce qui facilite la pénétration du continent.
Ainsi, il est aisé de naviguer d’une mer à l'autre ; de même, en utilisant l’échelle des longueurs de la
carte, on s’aperçoit que les distances sont assez modestes, et elles favorisent la circulation à
travers l’Europe.

B- Des conditions naturelles favorables

1- Des formes de reliefs en bandes parallèles

Le relief européen est dominé par trois (03) éléments principaux, qui présentent une forme
dissymétrique.

a- De vastes plaines au Nord

En bordure des mers peu profondes (moins de 200 mètres de fond ), se rencontrent de grandes
plaines alluviales, qui sont formées par des dépôts de sédiments d’argile, de sable ou de calcaire : ce
sont par exemple la plaine du bassin de Londres, la plaine du bassin parisien, la plaine hongroise… Il
existe aussi en Europe du Nord d’immenses plaines intérieures, qui s’étendent de la Belgique à la
Russie : il s’agit par exemple de la plaine germanique, de la plaine polonaise, de la plaine russe…

Dans l’ensemble, les plaines européennes possèdent une altitude comprise entre 0 et 200 mètres ; et
l’existence des limons permet de disposer de bonnes terres pour pratiquer l’agriculture.

b- Des plateaux dominants au centre

D’immenses montagnes moyennes, inférieures à 1500 mètres d’altitude, se dressent au cœur de


l’Europe. Ce sont des massifs anciens, dont les sommets ont été arrondis par les effets de l’érosion :
on peut par exemple citer le Massif Central en France, la Forêt Noire en Allemagne, le plateau
finlandais, le plateau de Scandinavie… Certaines parties de ces plateaux sont creusées par de
puissants fleuves et rivières, dont les bassins offrent de remarquables facilités d’installation aux
hommes, ainsi que des terres agricoles considérables.

c- Des chaînes de hautes montagnes au Sud

Des chaînes de hautes montagnes se trouvent principalement dans le Sud européen. Ces massifs
montagneux proviennent du plissement alpin de l’ère tertiaire (ou période géologique qui s’étend de
65 millions à 2.6 millions d’années avant Jésus-Christ), qui a provoqué l’apparition de ces hautes
montagnes, dont les altitudes sont toujours supérieures à 2500 mètres : ce sont par exemple les
Alpes, les Pyrénées, le Caucase, les Carpates, la Sierra Nevada… Ces montagnes possèdent
généralement des sommets pointus, qui portent des neiges éternelles et des glaciers ; elles
culminent au Mont-Blanc dans les Alpes à 4807 mètres et au Mont Elbrouz dans le Caucase à 5633
mètres. Enfin, la présence de ces chaînes de montagnes dans le Sud européen se manifeste par
l’existence des volcans en Italie ( comme le Vésuve à Naples ou l'Etna en Sicile), ainsi que par des
tremblements de terre en Italie, en Grèce ou en Yougoslavie.

Au total, ces régions du Sud européen disposent d'un énorme potentiel hydroélectrique, de même
que la beauté des sites attire des touristes et des sportifs.

2- Une variété de climats et de végétations

La situation géographique vaut à l’Europe de disposer uniquement de climats tempérés ; le continent


s’étend du Cap Nord en Norvège au Détroit de Gibraltar au Sud, et on y distingue quatre (04) zones
climatiques.

a- Une Europe océanique à l'Ouest

La partie occidentale du continent présente un climat doux et humide, qui est dominé par les
influences bénéfiques de l’océan Atlantique : d’une part, les vents d'Ouest provenant de la mer,
apportent des pluies abondantes et régulières, supérieures à 800 millimètres (mm) par an ; de plus,
un courant marin, la dérive Nord-Atlantique, apporte de la chaleur aux côtes dans cette partie du
continent. Dans ces conditions, l’Hiver n'est jamais très froid (avec 8°C seulement), alors que l’Eté est
plutôt frais ( avec 12°C).

Le milieu océanique est le domaine des grandes forêts d’arbres à feuilles caduques ( se dit des
feuilles qui tombent en Automne et renaissent au Printemps) comme les chênes, les hêtres, les
ormes, les trembles, les charmes… Au contraire, sur le littoral balayé par les vents, on trouve les
landes, une végétation rase et pauvre, composée de buissons.

b- Une Europe continentale au centre et à l'Est

L’intérieur du continent subit des influences océaniques plus atténuées, à mesure que l'on s'enfonce
vers l'Est : ainsi, des vents secs et glacés, soufflant à partir de l'Asie, installent un Hiver long ( de
Novembre à Février) et froid, qui se manifeste par une couche de neige recouvrant le sol. Par contre,
l'Eté est court, et il se caractérise par des températures élevées variant entre 20°C et 22°C ; cette
dernière saison enregistre une pluviométrie de l'ordre de 500 millimètres ( mm) par an.

L’Europe centrale et orientale présente du Nord au Sud, une végétation naturelle organisée en
bandes :

_ La toundra dans l’extrême Nord, aux alentours du cercle polaire, est une végétation naine

_ La taïga, une immense forêt de sapins et de bouleaux, domine le paysage continental

_ La prairie, qui recouvre le centre, est un tapis continu de hautes herbes

c- Une Europe méditerranéenne au Sud

Tout autour de la mer Méditerranée, dans les plaines comme dans les montagnes côtières, règne un
climat bien différent : en effet, la présence des vents violents du Mistral venant de la mer du Nord, se
traduit par un Hiver doux et tiède, avec des températures tournant autour de 8°C, ainsi que par des
pluies tombant en averses brutales. En revanche, l'Eté est vraiment chaud, avec des températures
élevées d’environ 30°C ; il est aussi très sec, en raison de la persistance du vent Sirroco, provenant du
Sahara.

La végétation originelle du milieu méditerranéen se compose de forêts d’oliviers, de chênes-lièges,


de pins, de chênes verts… Mais ces forêts naturelles ont été généralement détruites par des
incendies et, à leur place, se développent des végétations dégradées comme le maquis (végétation
formée de buissons et d’arbustes) ou de garrigues (végétation de touffes d’herbes).

d- Une Europe des montagnes

Le milieu montagnard possède un type particulier de climat, puisque l’altitude apporte des
modifications profondes : en effet, plus on s’élève en altitude, plus les températures diminuent. En
conséquence, les régions montagneuses reçoivent les plus importantes précipitations, qui dépassent
souvent 4000 millimètres (mm) par an ; c'est pourquoi elles sont considérées comme les châteaux
d'eau d’Europe.
Sur les montagnes, la végétation dominante est la forêt de conifères et la forêt de feuillus.

3- Une hydrographie dense liée à la topographie

Le système hydrographique européen se répartit en deux (02) éléments principaux

a- Un réseau fluvial et maritime exceptionnel

Les Alpes représentent le centre du système montagneux européen, d’où rayonnent les cours d’eau
importants, qui coulent vers la mer Noire au Nord, vers l’océan Atlantique à l'Ouest, et vers la mer
Méditerranée au Sud : ainsi par exemple, lorsqu’on se trouve sur le sommet neigeux du mont Adula,
on observe au Nord, sur un horizon d'une centaine de kilomètres, les torrents qui forment le Rhin
naissant, et qui vont se perdre dans la mer du Nord. Vers le Sud, les puissantes eaux du Tessin et les
torrents de l'Adda se déversent dans le Pô et la mer Méditerranée ; de même, à l'Ouest, c'est le
Rhône qui draine de grandes quantités d’eau vers la Méditerranée. Enfin, l'Inn qui est un affluent du
Danube, est le grand tributaire de la mer Noire à l’Est.

En dehors de ces principaux fleuves, l’ensemble du territoire européen est parcouru par une pléthore
de fleuves secondaires et rivières comme le Saône, la Seine, le Weser, l'Oder, la Volga, la Vistule, la
Garonne, la Meuse, la Loire…

b- De nombreux lacs formés par des cours d'eau

Le continent européen possède plus de cent (100) lacs naturels, dont un grand nombre de petits lacs
de montagnes, qui se répartissent dans trois (03) régions : d’abord, il est à remarquer que les
quatorze (14) plus grands lacs du continent se trouvent en Europe septentrionale ; ces lacs couvrent
une superficie cumulée, dépassant 900 km2. Il s’agit par exemple du lac Ladoga, du lac Onega, du lac
Vänern, du lac Peipus, du lac Beloye, du lac Inari, du lac Topozero…

Du reste, la majorité des autres grands lacs d’Europe appartient au système alpin, et ils s’étendent
sur une superficie totale de 470 km2 : ce sont notamment le lac Majeur, le lac de Lugano, le lac de
Côme, le lac de Garde, le lac de Neuchâtel, le lac de Lucerne, le lac de Constance…

Enfin, dans les îles britanniques, se trouvent de nombreux lacs de peu d’étendue en général, mais qui
présentent une forme sauvage et pittoresque, tels que le lac Lomond, le lac Neagh, le lac Corrib, le
lac d'Erne… Ces derniers lacs ont une superficie de 370 km2.

Dans l’ensemble, les lacs européens sont formés par des cours d'eau qui, en traversant des vallées
profondes et encaissées, les remplissent, avant de déborder et de poursuivre leur marche.

4- Les ressources naturelles de l’espace européen

Les ressources naturelles sont l’ensemble des éléments présents sur un territoire, et qui sont
susceptibles d’une exploitation ; ces richesses sont vraiment insuffisantes dans l’espace européen.
a- Les ressources halieutiques

Dans le domaine de la pêche, l’ensemble du continent européen est ouvert sur plusieurs zones de
pêche en Atlantique, en Méditerranée, en mer Baltique, en mer du Nord et en mer Noire. En
conséquence, l’Europe dispose d’importantes ressources halieutiques : par exemple, les principales
espèces de poissons pêchées par les navires des Etats européens sont le hareng de l’Atlantique, le
sprat, le merlan bleu, le maquereau, la sardine, le chinchard d’Europe, le lançon, la moule, la morue
de l’Atlantique…

Cependant, du fait de la surpêche, certaines espèces de poissons font dorénavant l’objet de pêches
limitées, ou bien sont encadrées par des quotas de production.

b- Les ressources sylvestres

Les forêts présentes sur le sol européen ont beaucoup diminué depuis le Moyen-Age, en raison des
défrichements effectués tant pour chauffer les populations, que pour accroître les productions
agricoles destinées à une population en augmentation croissante. A ces facteurs, vient s'ajouter aux
alentours du 17e siècle, la construction des navires utilisés pour commercer avec les autres
continents, ou pour faire les guerres. Ainsi, c'est vraiment cette seconde période, qui contribue à
diminuer les surfaces forestières en Europe.

Dans ces conditions, pour contrebalancer les effets néfastes de la dégradation anarchique du
patrimoine forestier européen, plusieurs milliers d’hectares de forêts artificielles ont été créés à
travers tout le continent, comme la forêt de Landes. Ainsi, depuis 1990, les réserves forestières
d’Europe voient leur superficie augmenter de près de 800.000 hectares chaque année, et ces
surfaces boisées représentent actuellement environ 37% de la superficie totale du continent. Les
Etats utilisent les forêts notamment pour lutter contre l’érosion des sols et les autres effets négatifs
du climat.

c- Les ressources hydriques

Un grand nombre de fleuves et des réserves aquifères se rencontrent partout en Europe : par
exemple, le sous-sol de la plaine Nord-européenne regorge de nappes phréatiques, et près de 70%
de l'eau de consommation utilisée dans le sous-continent provient des bassins souterrains.

Au contraire, les régions du Sud européen connaissent souvent un problème de rareté des réserves
en eau, en raison des ressources hydriques insuffisantes, auxquelles s’ajoutent une demande élevée
en eau et une réduction des précipitations. Dès lors, dans ces zones, les aquifères constituent
l’unique source d'eau potable.

En réalité, l’équilibre entre les besoins en eau et les ressources hydriques disponibles atteint un seuil
critique dans de nombreuses régions d’Europe, et l’évolution du changement climatique devrait
encore aggraver la situation : par exemple, selon un rapport de la Commission au Parlement
européen en date de Juillet 2007, d'ici 2050, la plupart des régions méditerranéennes devraient être
confrontées à un stress hydrique modéré ou sévère. C'est pourquoi les Etats concernés prennent
déjà des mesures pour ménager les ressources en eau, ou pour en restreindre l’utilisation.

d- Les ressources du sous-sol

Elles sont produites en quantité vraiment insuffisante, et elles ne peuvent permettre de couvrir les
besoins des Européens

d.1- Les ressources pétrolières


Les Etats européens disposent de quelques gisements pétroliers, dont la majeure partie se trouve
dans la mer du Nord : en effet, le bassin de Viking Graben et la région de Tampen constituent les
principales sources de pétrole pour le Royaume-Uni et la Norvège, et les ressources sont partagées
presque à égalité entre ces deux (02) pays. De même, il existe au Nord de la Grande-Bretagne, une
zone pétrolière plus récente appelée la marge Atlantique, qui compte parmi les grands producteurs
mondiaux. La production totale de la mer du Nord est estimée à 1.700.000 barils par jour.

En dehors de ces zones, les réserves de pétrole possèdent des tailles plus négligeables : ainsi, on
distingue en France de petites réserves dans le bassin parisien et dans les Landes en Gascogne (soit
70.000 barils par jour) ; au large des côtes espagnoles, la production est de 262.000 barils par jour, et
le Sud de la Sicile en Italie fournit 147.000 barils par jour ; enfin, des gisements mineurs se localisent
en Grèce et en Hongrie.

d.2- Les ressources gazières

L’Europe dispose de quelques gisements de gaz naturel dans les pays situés sur le pourtour de la mer
du Nord : par exemple, le Royaume-Uni offre encore des réserves gazières estimées à 58,5 milliards
de m3, mais l’exploitation de cette ressource connaît actuellement un déclin. Il existe également au
Pays-Bas l’immense gisement de Groningue, estimé à 79,5 milliards de m3 ; mais le gaz naturel
hollandais, qui fournit seulement 15% du gaz consommé dans l'Union Européenne, peut être
considéré comme sous-exploité.
Les autres réserves de gaz naturel sont la région de Hambourg en Allemagne (avec 15,3 milliards de
m3), la Hongrie (avec 2,6 milliards de m3), la plaine du Pô en Italie (avec 8,2 milliards de m3)…

d.3- Les ressources minières

Le sous-sol européen possède peu de réserves minières : on distingue par exemple quelques
gisements de charbon en France, en Belgique, en Allemagne, en Hollande, en Angleterre… Il existe
également des gisements de minerais de fer, qui sont disséminés un peu partout en Europe,
notamment en Suède, en Finlande, en Pologne, en Ukraine, en Espagne, au Luxembourg, en France…

Mais ces réserves sont largement insuffisantes pour les besoins des Etats.

C- L'EUROPE, UN DES GRANDS FOYERS DE PEUPLEMENT DU MONDE

L’Europe abrite une population estimée à 741 millions d’habitants, et le continent représente le
troisième (3e) foyer de peuplement dans le monde, avec un sixième (1/6) de la population totale ; ces
populations, qui se caractérisent par des diversités, se répartissent dans quarante-neuf (49) Etats.

A- Une population dense et vieillissante

L’Europe connaît depuis le 17e siècle une croissance de sa population ; mais le continent se trouve
aujourd’hui dans une transition démographique.

1- La croissance démographique la plus faible du monde

L’accroissement de la population européenne commence timidement au milieu du 17e siècle ; mais


cette croissance démographique s’accélère véritablement à partir du 20e siècle : en effet, de cent
(100) millions d’habitants vers 1650, on passe à 180 millions au temps de la révolution française en
1789, puis de 265 millions de personnes en 1850 à 400 millions en 1900, et la population européenne
est estimée à un demi-milliard en 1950.
L’amélioration des conditions d’hygiène et d’alimentation, ainsi que les progrès constants de la
médecine et de l’encadrement médical, ont provoqué cette augmentation spectaculaire de la
population européenne. C'est pour éviter le surpeuplement du continent, qu'une proportion
considérable de cette population émigre à partir du 19e siècle vers les autres continents : on peut par
exemple citer les Anglais en Australie, en Nouvelle-Zélande, ou en Amérique ; il s’agit également des
Français en Algérie et au Québec, ou des Hollandais en Afrique du Sud…

Mais, à l'heure actuelle, la population d’Europe s’accroît moins rapidement que celle des autres
continents : en effet, la natalité est partout généralement faible, avec des taux qui tombent
parfois en dessous de quinze pour mille, notamment en Europe du Nord. Désormais, les familles de
plus de trois (03) enfants se raréfient dans toute l’Europe.

2- La structure de la population européenne

La pyramide des âges des Etats européens présente une base étroite, qui indique le faible taux de
natalité : en effet, partout en Europe, les jeunes représentent à peine 20% de la population totale, et
la tranche d’âge des moins de vingt (20) ans est encore plus faible dans le Nord européen. En fait, le
mode de vie des Européens leur paraît inconciliable avec une famille nombreuse, puisque le travail
de la femme à l’extérieur du foyer, le coût élevé de l’éducation d'un enfant, ou même la diminution
du nombre de mariages, sont autant de contraintes, qui imposent une limitation volontaire des
naissances. Ainsi, désormais, les familles européennes ne possèdent en moyenne que deux (02)
enfants, et le renouvellement des générations n'est plus vraiment assuré. En conséquence, on assiste
à une baisse de la proportion des Européens à la surface de la terre.
En revanche, la chute de la mortalité s'est considérablement accélérée depuis la fin de la seconde
guerre mondiale, et l’espérance de vie à la naissance est passée de cinquante (50) ans vers 1900, à
80,3 ans en moyenne actuellement, avec notamment 78 ans pour les hommes et 84 ans pour les
femmes. Ainsi, on observe que les femmes vivent plus longtemps que les hommes.

Dans ces conditions d’allongement de la durée de vie, on aboutit forcément à un vieillissement de la


population européenne. Dès lors, se pose le problème du financement des retraites, toujours plus
nombreuses, de même que les dépenses de santé des vieux.

3- Une inégale répartition de la population européenne

La densité moyenne de l’Europe est de 116 habitants au km2, et le continent figure parmi les plus
fortes densités du monde ; pourtant, l’occupation spatiale est marquée par de graves inégalités.
a- Les régions fortement peuplées

Les plus importantes concentrations humaines s’ordonnent du centre de l’Angleterre jusqu’au Nord
de l’Italie, puis les densités se réduisent progressivement à l'Est jusqu’en Pologne et en Hongrie. Ce
sont des régions qui possèdent des densités comprises entre 150 et 200 habitants au km2 : elles
correspondent à des facilités de circulation dans les plaines, à de riches terres de cultures, à des
bassins houillers pour les industries du 19e siècle… Les hommes s’agglutinent aussi dans les capitales
et les ports.

b- Les zones faiblement peuplées

Les régions du Nord, du Sud-Est et du Sud-Ouest sont pratiquement vides, avec de faibles densités,
inférieures à 50 habitants au km2 : d'une part, ce sont les conditions naturelles contraignantes, qui
expliquent le faible peuplement constaté, car le relief montagneux et le froid constituent des milieux
hostiles pour les hommes. Ensuite, la mécanisation de l’agriculture durant le 19e siècle, s'est
accompagnée d'un important exode rural, qui a vidé des régions entières.

B- Une urbanisation dense et ancienne

L’espace européen est passé en deux (02) siècles d'une société à dominante rurale à un paysage
véritablement urbain, et l’Europe enregistre l’urbanisation la plus dense du monde.

1- Des villes marquées par le passé

L’Europe abrite une diversité de grandes métropoles, dont la majorité a généralement hérité les
paysages et les plans du passé : par exemple, dans le centre-ville des agglomérations européennes, la
croisée orthogonale du plan romain de l’Antiquité est encore visible, comme à Paris. De même, à
l’image des grandes villes du Moyen-Age (du 5e au 15e siècle), de nombreuses villes contemporaines
se distinguent par des rues étroites, un bâti très dense et des monuments. On y distingue ainsi la
cathédrale, le palais, l’hôtel de ville ou l’église…

D'autre part, autour de la vieille ville, se sont développés différents quartiers, où la disposition en
auréoles rappelle les principales étapes de la croissance urbaine : par exemple, au 19e siècle,
l’auréole comprend des espaces résidentiels et des quartiers précaires pour ouvriers, où se mêlent
les usines, les entrepôts et les gares.

2- Un continent densément urbanisé

L’Europe est un continent très urbanisé, qui enregistre un taux d’urbanisation de 75%. De même, la
croissance urbaine, très ancienne, a donné naissance à une pléthore de grandes métropoles comme
Londres, Paris, Rotterdam, Munich, Milan Athènes, Rome… Ces villes sont peuplées de plusieurs
millions d’habitants. Et il existe en Europe au moins deux cents (200) autres agglomérations abritant
plus de 200.000 habitants.

D'autre part, à l'heure actuelle, la population urbaine est devenue majoritaire dans tous les Etats
d’Europe, et plus de 70% des Européens résident en ville, en particulier dans les grandes métropoles.

3- Une urbanisation de plus en plus massive

Les grandes villes européennes sont généralement constituées d'un centre-ville et de plusieurs
quartiers aux alentours ; mais au-delà, se trouvent les banlieues, dont certaines s’étendent sur une
superficie de plusieurs dizaines de kilomètres. De même, on peut remarquer que les grandes
métropoles européennes sont très proches les unes des autres, et elles finissent souvent par se
souder au cours de leur évolution : c'est ce qu'on appelle une conurbation ou une mégalopole. Ainsi
par exemple, on distingue une conurbation en Europe occidentale, qui s’étend de Londres (au Sud de
l’Angleterre) à Milan (au Nord de l’Italie) sur près de 1.000 kilomètres, et qui est peuplée de 70
millions d’habitants.

Aujourd’hui, à travers toute l’Europe, on observe une tendance à la rurbanisation : c'est un


phénomène nouveau, qui pousse les citadins à s’installer dans les campagnes toutes proches, où il
est plus facile de se loger ; de même, cette zone périphérique offre un cadre de vie plus agréable.
Mais ces derniers continuent de travailler en ville, et ils doivent effectuer de longs déplacements
quotidiens.

4- La ville, un lieu de développement économique


La ville constitue depuis toujours l’espace privilégié pour les activités économiques, et les surfaces
qui leur sont consacrées sont en permanence en plein essor : en fait, dans les grandes métropoles,
c'est le centre-ville qui regroupe les magasins de luxe, les centres de direction des sociétés, les sièges
des grandes banques, le pouvoir politique et administratif, comme à La Défense près de Paris ou à
Francfort en Allemagne. Ici, le manque d’espace oblige les Européens à construire en hauteur ; c'est
encore cette contrainte qui pousse les usines à s’installer en banlieue, pour profiter de vastes zones
industrielles.
D'autre part, les grandes villes européennes sont devenues d’importants centres de production : en
effet, en attirant les hommes et leurs activités économiques, ces villes favorisent la création de
nouvelles entreprises et le développement de celles déjà existantes, en raison de l’intensification de
la circulation des marchandises et des informations. Ainsi, désormais en Europe, les grands axes de
communication relient entre elles, les régions industrielles importantes, les grandes agglomérations
et les zones touristiques.

Enfin, de gigantesques travaux d’infrastructures, souvent très coûteux, permettent aujourd’hui de


raccorder les grandes métropoles européennes, quelles que soient les barrières naturelles : par
exemple, les Alpes percées par des tunnels ferroviaires et autoroutiers, ne représentent plus
désormais un obstacle aux communications entre les villes de l’Italie du Nord comme Milan, et celles
de la Suisse comme Bâle. De même, la Manche n’empêche plus la circulation des trains entre Paris et
Londres, grâce à l’ouverture d’un tunnel ferroviaire sous la mer.

C. UNE EXTRAORDINAIRE DIVERSITE EUROPEENNE

Tous les Européens sont des Blancs, et la couleur de la peau constitue le véritable caractère commun
entre les peuples ; les autres éléments de la civilisation européenne forment d’authentiques
mosaïques.

1. Un passé prestigieux

L’Europe est chargée d’histoire, et toutes les époques du passé ont contribué à construire la
civilisation du continent.

a. Un patrimoine historique commun

L’identité européenne s'est forgée au cours des siècles par une histoire commune : d’abord, la
démocratie héritée de la Grèce antique, fournit aux Européens un apport capital dans le domaine des
idées (comme la philosophie, la liberté, le patriotisme…), et cette période permet de rapporter
toutes choses à l’homme.

La seconde influence européenne majeure provient des Romains, qui introduisent le respect des lois,
le sens de l’autorité publique, les grands travaux destinés à maîtriser la nature… Ils imposent de ce
fait un mode de vie, qui marque durablement les sociétés européennes. C'est aussi dans cette
période de conquête romaine, que le christianisme se répand en Europe. Certes, la nouvelle religion
naît en Palestine, mais les Européens considèrent qu'elle apporte un message d’amour, de charité,
de respect de la personne humaine… Dès lors, ils diffusent la foi du Christ dans le monde entier.

Par ailleurs, le Moyen-Age européen représente une période féconde, qui se traduit par la naissance
d’une bourgeoisie commerçante, ainsi que par la découverte de nouvelles techniques comme la
gouvernail des navires, la boussole, la poudre à canon, la caravelle… L’Europe devient donc redevable
de ces inventions techniques, qui facilitent l’exploration des océans et des continents jusqu'aux
Temps Modernes au 18e siècle. Mais durant la Renaissance des 14e et 15e siècles, apparaissent les
idées de liberté des citoyens, d’égalité devant la loi, de droit des peuples à disposer d’eux-mêmes…
Et ces valeurs européennes sont répandues partout dans le monde, grâce à la Révolution Française
du 18e siècle.

Enfin, au milieu du 18e siècle, les Européens inaugurent l’ère de la révolution industrielle,
commencée en Angleterre, avec d’importantes découvertes scientifiques (comme les vaccins, la
radioactivité, la lumière…) et de nombreuses inventions techniques ( telles que les machines,
l’hydroélectricité, le moteur à explosion…). C'est cette révolution industrielle qui donne à l’Europe les
moyens techniques pour dominer économiquement le monde.

b. Un peuplement diversifié et ancien

Les populations européennes proviennent d’origines diverses, issues de vagues migratoires


successives : en effet, c'est aux Grecs de l’Antiquité qu'il appartient de baptiser d’Europe, les vastes
régions mystérieuses qui s’étendent en bordure de l’océan Atlantique et sur les rives de la
Méditerranée, ce nom leur rappelant une princesse de la mythologie grecque, qui aurait vécu dans le
Liban actuel.

Mais il semble que la plupart des populations européennes actuelles se soient fixées seulement au
deuxième (2e) millénaire avant Jésus-Christ. Il s’agit principalement des peuples venus d'Asie comme
les Celtes, les Germains, les Latins, les Scythes… C'est beaucoup plus tard, entre le quatrième (4e) et
le dixième (10e) siècle, qu’intervient la migration des Slaves, et ces derniers s’établissent à l'Ouest du
continent. Ce peuplement est immédiatement suivi par l’arrivée des Arabes, qui occupent la
péninsule ibérique (Espagne). La dernière et importante vague de migration se produit au quinzième
(15e) siècle, avec la pénétration des Turcs dans les Balkans.

Ainsi, ce sont les migrations et les invasions, qui sont à l’origine du mélange des populations
européennes.

c. L’empreinte du christianisme

L’histoire de l’Europe est intimement liée au christianisme depuis plus de deux (02) millénaires ;
autrement dit, la religion chrétienne représente aujourd’hui encore une part considérable de
l’identité européenne : c'est vrai que le christianisme est importé du Moyen-Orient par les
Romains, qui en ont fait leur religion officielle ; néanmoins, cette religion a survécu aux différentes
persécutions, grâce à la conversion de nombreux peuples barbares. Dorénavant, c'est la foi en Christ
qui est devenue la religion dominante dans plusieurs Etats européens, et la France en constitue un
bel exemple : depuis 1905, l’Etat et l’église sont officiellement séparés, mais la culture chrétienne
domine encore les valeurs socio-culturelles du pays.

D. De grandes différences socio-culturelles

L’espace européen est marqué par une grande diversité de types humains, de langues et de
religions.

1- Une diversité de peuples

Il existe cinq (05) principaux types humains à travers le continent européen, malgré les métissages
importants qui se sont produits au cours des siècles ; ainsi, on peut distinguer :

_ Les Nordiques sont assez grands, sveltes et de peau claire.

_ Les Européens de l'Est sont assez petits, et ils possèdent une tête ronde.
_ Les Alpins sont assez petits, avec une tête ronde, et ils ont la peau plus sombre.

_ Les Dinariques (peuples des Balkans) sont grands, avec un crâne haut et étroit

_ Les Méditerranéens possèdent une taille moyenne, la peau brune, les yeux et les cheveux foncés.

2- Une pluralité de langues

On parle en Europe plus de 120 langues et dialectes, qui se répartissent en cinq (05) groupes
principaux :

_ Les langues gréco-latines sont, outre le grec et l'italien, le français le portugais, l’espagnol et le
roumain ; ces langues sont le résultat de la conquête romaine à travers une partie de l’Europe.

_ Les langues germaniques sont l’allemand, l’anglais, le danois, le néerlandais, le suédois et le


norvégien ; ces langues se rencontrent dans l'Ouest du continent.

_ Les langues slaves sont parlées dans l’Est européen : il s’agit notamment du russe, du polonais, du
tchèque, du bulgare, du slovaque, du serbe et du croate.

_ Les langues celtiques sont le gallois, le breton, l'écossais, le gaélique ou irlandais, qui sont parlées
dans le Royaume-Uni et au Nord-Ouest de la France.

_ Les autres langues européennes sont le turc, l’albanais, le hongrois ou magyar et le finnois ; ces
langues d’origine asiatique, se trouvent au Nord et au centre de l’Europe. Le basque est d'une origine
inconnue, et il n'est parlé qu'en France et en Espagne.

3- Une variété de religions

Les Européens sont majoritairement des chrétiens, et ces groupes chrétiens s’établissent par zones
géographiques à travers le continent : par exemple les catholiques, fidèles au Pape de Rome,
dominent dans les pays latins, au Sud-Est du continent ; quant aux protestants, ils sont plus
nombreux en Europe germanique au Nord-Ouest, alors que les orthodoxes se répartissent
principalement dans les pays slaves. A titre d’exemple, un sondage réalisé en France en 2007, révèle
que 64% des Français sont des catholiques, sans vraiment être des pratiquants, et 5% sont des
protestants.

En dehors des chrétiens, il existe en Europe des communautés juives éparpillées dans différents
Etats, et des musulmans qu'on retrouve dans les Balkans ; on distingue aussi une diversité de groupes
religieux comme les bouddhistes, les shintoïstes, des hindouistes, la franc-maçonnerie…

E. L’Europe politique et économique

On observe un double partage du continent européen, selon le degré d’évolution économique et


l’appartenance politique.

1- Des frontières récentes

L’Europe est divisée en plusieurs dizaines d’Etats de petite taille : en effet, c'est la France, avec
550.000 km2, qui constitue le plus vaste pays européen ; elle est immédiatement suivie par
l’Espagne, établie sur 550.000 km2, puis de la Suède qui couvre une superficie de 450.000 km2. Ainsi,
on peut retenir que la superficie moyenne des Etats européens est seulement de 150.000 km2.

De plus, la moitié des tracés des frontières européennes ne date pas de plus de cent (100) ans, et le
morcellement des Etats se poursuit encore aujourd’hui : ainsi, si à l'Ouest du continent, le découpage
territorial est actuellement achevé à l'issue de plusieurs guerres aux 19e et 20e siècles, c'est une
situation tout à fait contraire, qui se produit dans l’Est européen, où de nombreux Etats naissent au
lendemain de la première guerre mondiale de la dislocation des anciens empires comme l’Autriche-
Hongrie, l’Allemagne et la Russie. De même, l’effondrement de l'Union Soviétique en 1989,
déclenche un nouveau morcellement territorial, source de conflits : il s’agit notamment de
l’éclatement de la Yougoslavie après une sanglante guerre civile (avec la naissance de la Macédoine,
de la Bosnie, de la Serbie, de l’Herzégovine, de la Slovénie, du Monténégro, de la Croatie) ou de la
division de la Tchécoslovaquie (avec la naissance de la Slovaquie et de la République tchèque).

2- Un niveau de vie très élevé

Les peuples d’Europe sont divers, et ils vivent dans des conditions naturelles bien différentes.
Pourtant, depuis quelques décennies maintenant, le mode de vie des différentes populations s'est
considérablement rapproché : en fait, 70% au moins des Européens habitent dans de grandes villes,
et la plupart de ces citadins possèdent pour logement, un appartement situé dans un immeuble
collectif. Mais, malgré les différences de richesse entre les Etats du continent, l’intérieur du logement
européen est pratiquement semblable et confortable, avec une cuisine entièrement équipée (de
réfrigérateur, de cuisinière, de four à micro-ondes…), des appareils bien nécessaires à la femme, qui
exerce généralement une activité professionnelle, et qui ne trouve pas toujours le temps pour
s’occuper des tâches ménagères quotidiennes.

D'autre part, les Européens travaillent beaucoup, environ huit (08) heures par jour et cinq (05) jours
par semaine, dans des bureaux, des usines ou des magasins. Aussi, le domicile étant souvent éloigné
du lieu de travail, ces derniers ont-ils de longs trajets à effectuer. C'est pourquoi, ils sont toujours
pressés. Dans ces conditions, faire des courses au supermarché durant le week-end, est devenu un
passe-temps favori pour de nombreuses familles européennes. De même, les vacances sont
considérées comme le moment le plus important de l’année pour les Européens, qui bénéficient en
moyenne de quatre (04) semaines de congés payés. Enfin, ils disposent d'au moins une voiture pour
aller régulièrement à la plage les week-ends, de même qu'ils profitent des vacances pour visiter
d’autres pays d’Europe.

3- De grandes oppositions politiques

De 1946 à 1989, l’Europe est divisée en deux (02) blocs antagonistes, qui sont séparés par le rideau
de fer : en Europe occidentale, les pays sont liés aux États-Unis par des accords de coopération
politique et militaire au sein de l'Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Ces Etats se
distinguent par l’application des valeurs d’égalité, de justice, de droit de l’homme, de démocratie, de
pluralisme politique, et des libertés fondamentales accordées à tout individu. De plus, l’Europe
occidentale a adopté le suffrage universel, et les gouvernements sont contrôlés par les représentants
de la nation.

Au contraire, les pays d’Europe de l’Est sont placés sous la tutelle de l'Union Soviétique par le biais du
Pacte de Varsovie, qui leur impose le modèle du régime politique communiste : en effet, c'est le parti
communiste, parti unique, qui dirige la vie politique et sociale dans ces Etats. En plus, en Europe
orientale, l’intérêt de l'Etat prime celui des individus, et le communisme impose une sévère
restriction des libertés individuelles.

4- Des idéologies économiques antagonistes

Des différences notoires sont constatées entre les économies des Etats : en Europe occidentale, les
gouvernements libéraux pratiquent la propriété privée des moyens de production, où le moteur de
l’économie est la recherche du profit. De même, dans ces pays capitalistes, chacun a la liberté de
fonder une entreprise, et la concurrence règne entre les producteurs. Enfin, il existe à l'Ouest deux
(02) organisations économiques, créées pour faciliter la coopération et l’intégration économique des
Etats membres : ce sont en l’occurrence l'Association Européenne de Libre-Echange (AELE) et la
Communauté Économique Européenne (CEE).

De l'autre côté, à l'Est, l’idéologie communiste préconise que les moyens de production
appartiennent à l’Etat, qui contrôle l’ensemble de l’activité économique : ainsi par exemple, à travers
une planification rigoureuse, les gouvernements imposent des quantités de productions aux
propriétés collectives, que sont les kolkhozes (ou les exploitations agricoles) et les sovkhozes (ou les
fermes). De plus, les pays socialistes ont mis en place une union économique appelée Conseil d'Aide
Économique Mutuelle (CAEM).

5- De graves inégalités de développement

Les riches sont, dans l’ensemble, les Européens du Nord, de l'Ouest et du centre, où une proportion
importante des habitants sont des citadins, parfois plus de 80% de la population totale, comme dans
le Royaume-Uni. Dans ces pays d’Europe, l’agriculture, beaucoup plus mécanisée et
scientifique, obtient des rendements élevés. De même, l'industrie et le commerce sont très
développés, et des produits de haute technicité (comme les machines, les appareils électro-
ménagers, les automobiles, les gadgets…) sont livrés à des consommateurs exigeants. Dans ces pays
riches, les moyens de transport sont d'un haut niveau.

Les pauvres sont pour la plupart les Européens riverains de la Méditerranée et les populations
d’Europe de l'Est. Dans ces régions, les ruraux sont encore bien plus nombreux que les gens des
villes ; et malgré un travail acharné, ces derniers n’obtiennent souvent que de faibles récoltes, en
raison d'un outillage rudimentaire. Aussi, le niveau sanitaire et l’instruction laissent-ils à désirer, et
les inégalités sociales sont plus accentuées…

Conclusion :

En définitive, on serait tenté d’affirmer que « l’Europe est unie dans sa diversité », en
raison des diversités constatées au plan des milieux naturels, des types humains, des religions…
Néanmoins, on peut aussi observer que l’Europe demeure unie, du point de vue de sa transition
démographique, de sa dense urbanisation ou de sa construction au sein d'une union économique.
Finalement, des rapprochements sont à encourager dans différents domaines, pour unifier la
mosaïque originelle.

Vous aimerez peut-être aussi