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Approfondir avec l’Église

La foi de l’Église
Le nom de Jésus signifie « Dieu qui sauve ». L’enfant né de la Vierge Marie est appelé Jésus « car
c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1, 21) : « Car, sous le ciel, aucun autre nom n’est
donné aux hommes, qui puisse nous sauver » (Ac 4, 12).
De manière parallèle, l’Église a confessé au sixième concile œcuménique (Constantinople III, en 681)
que le Christ possède deux volontés et deux opérations naturelles, divines et humaines, non pas
opposées, mais coopérantes, de sorte que le Verbe fait chair a voulu humainement, dans
l’obéissance à son Père, tout ce qu’il a décidé divinement avec le Père et le Saint-Esprit pour notre
salut. La volonté humaine du Christ « suit sa volonté divine, sans être en résistance ni en opposition
vis-à-vis d’elle, mais bien plutôt en étant subordonnée à cette volonté toute-puissante ».

Jésus ressuscité établit avec ses disciples des rapports directs, à travers le toucher (cf. Lc 24, 39 ;
Jn 20, 27) et le partage du repas (cf. Lc 24, 30.41-43 ; Jn 21, 9.13-15). Il les invite par là à reconnaître
qu’il n’est pas un esprit (cf. Lc 24, 39) mais surtout à constater que le corps ressuscité avec lequel il
se présente à eux est le même qui a été martyrisé et crucifié puisqu’il porte encore les traces de sa
Passion (cf. Lc 24, 40 ; Jn 20, 20.27). Ce corps authentique et réel possède pourtant en même temps
les propriétés nouvelles d’un corps glorieux : il n’est plus situé dans l’espace et le temps, mais peut
se rendre présent à sa guise où et quand il veut (cf. Mt 28, 9.16-17 ; Lc 24, 15.36 ; Jn 20, 14.19.26 ; 21, 4)
car son humanité ne peut plus être retenue sur terre et n’appartient plus qu’au domaine divin du
Père (cf. Jn 20, 17).

Catéchisme de l’Église catholique, n°s 452, 475 et 645

Le visage du Ressuscité
Chers frères et sœurs, le cri de Jésus sur la Croix n’exprime pas l’angoisse d’un désespéré, mais la
prière du Fils qui offre sa vie à son Père dans l’amour, pour le salut de tous. Au moment où il
s’identifie à notre péché, « abandonné » par son Père, il « s’abandonne » entre les mains de son Père.
Ses yeux restent fixés sur son Père. C’est bien en raison de la connaissance et de l’expérience que
lui seul a de Dieu que, même en ce moment de ténèbres, il voit de manière limpide la gravité du
péché et qu’il souffre pour lui. Lui seul, qui voit son Père et en jouit pleinement, mesure en plénitude
ce que signifie résister par le péché à l’amour du Père. Avant d’être une souffrance pour son corps
et à un degré beaucoup plus élevé, sa Passion est une souffrance atroce pour son âme. La tradition
théologique n’a pas manqué de se demander comment Jésus pouvait vivre en même temps l’union
profonde avec son Père, qui est par nature source de joie et de béatitude, et l’agonie jusqu’au cri de

SÉANCE 2 // LE SAUVEUR // APPROFONDIR AVEC L’ÉGLISE


l’abandon. La présence simultanée de ces deux éléments apparemment inconciliables est en réalité
enracinée dans la profondeur insondable de l’union hypostatique.

Comme lors du Vendredi saint et du Samedi saint, l’Église ne cesse de demeurer dans la
contemplation de ce visage ensanglanté, dans lequel est cachée la vie de Dieu et est offert le salut
du monde. Mais sa contemplation du visage du Christ ne peut s’arrêter à son image de Crucifié. Il
est le Ressuscité ! S’il n’en était pas ainsi, notre prédication serait vaine et vaine notre foi (cf. 1 Co 15,
14). La résurrection fut la réponse du Père à son obéissance, comme le rappelle la lettre aux
Hébreux : Pendant les jours de sa vie mortelle, il a présenté, avec un grand cri et dans les larmes, sa
prière et sa supplication à Dieu qui pouvait le sauver de la mort ; et, parce qu’il s’est soumis en tout,
il a été exaucé. Bien qu’il soit le Fils, il a pourtant appris l’obéissance par les souffrances de sa
Passion ; et, ainsi conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du
salut éternel (5, 7-9).
Saint Jean-Paul II, lettre apostolique Novo millennio ineunte, n°s 26 et 28

La liturgie : lieu de la rencontre avec le Christ


C’est là que réside toute la puissante beauté de la liturgie. Si la Résurrection était pour nous un
concept, une idée, une pensée ; si le Ressuscité était pour nous le souvenir du souvenir d’autres
personnes, même si elles faisaient autorité, comme par exemple les Apôtres ; s’il ne nous était pas
donné, à nous aussi, la possibilité d’une vraie rencontre avec Lui, ce serait comme déclarer épuisée
la nouveauté du Verbe fait chair. Au contraire, l’Incarnation, en plus d’être le seul événement
nouveau que l’histoire connaisse, est aussi la méthode même que la Sainte Trinité a choisie pour
nous ouvrir le chemin de la communion. La foi chrétienne est soit une rencontre avec Lui vivant, soit
elle n’existe pas.

La liturgie nous garantit la possibilité d’une telle rencontre. Un vague souvenir de la Dernière Cène
ne nous servirait à rien. Nous avons besoin d’être présents à ce repas, de pouvoir entendre sa voix,
de manger son Corps et de boire son Sang. Nous avons besoin de Lui. Dans l’Eucharistie et dans
tous les Sacrements, nous avons la garantie de pouvoir rencontrer le Seigneur Jésus et d’être
atteints par la puissance de son Mystère Pascal. La puissance salvatrice du sacrifice de Jésus, de
chacune de ses paroles, de chacun de ses gestes, de chacun de ses regards, de chacun de ses
sentiments, nous parvient à travers la célébration des sacrements. Je suis Nicodème et la
Samaritaine au puits, l’homme possédé par des démons à Capharnaüm et le paralytique dans la
maison de Pierre, la femme pécheresse pardonnée et la femme affligée d’hémorragies, la fille de
Jaïre et l’aveugle de Jéricho, Zachée et Lazare, le bon larron et Pierre pardonnés. Le Seigneur Jésus,
immolé, a vaincu la mort ; mis à mort, il est toujours vivant ; il continue à nous pardonner, à nous
guérir, à nous sauver avec la puissance des Sacrements. C’est la manière concrète, par le biais de
l’Incarnation, dont il nous aime. C’est la manière dont il étanche la soif qu’il a de nous, comme il
l’avait déclaré sur la croix (cf. Jn 19, 28).

Notre première rencontre avec sa Pâque est l’événement qui marque la vie de nous tous, croyants
dans le Christ : notre baptême. Il ne s’agit pas d’une adhésion intellectuelle à sa pensée ni de
l’acceptation d’un code de conduite imposé par Lui. Il s’agit plutôt d’être plongé dans sa Passion, sa
mort, sa résurrection et son ascension. Il ne s’agit pas d’un geste magique. La magie est à l’opposé

SÉANCE 2 // LE SAUVEUR // APPROFONDIR AVEC L’ÉGLISE


de la logique des sacrements car elle prétend avoir un pouvoir sur Dieu, et pour cette raison elle
vient du Tentateur. En parfaite continuité avec l’Incarnation, en vertu de la présence et de l’action
de l’Esprit, la possibilité de mourir et de ressusciter dans le Christ nous est donnée.

Pape François, lettre apostolique Desiderio desideravi, n°s 10, 11 et 12

Préface de Pâques
Vraiment, il est juste bon, pour ta gloire et notre salut, de te louer, Seigneur, en tout le temps, mais
plus encore de te glorifier en cette nuit où le Christ, notre Pâque, a été immolé. Car il est l’Agneau
véritable qui a enlevé les péchés du monde : en mourant, il a détruit notre mort ; en ressuscitant, il
nous a rendu la vie. C’est pourquoi la joie pascale rayonne par tout l’univers, la terre entière exulte,
les puissances d’en haut et les anges dans le ciel chantent sans fin l’hymne de ta gloire : Saint !...

Missel romain, 2021

Entre les mains de notre Sauveur


L’ascension de Jésus au Ciel nous fait alors connaître cette réalité si réconfortante pour notre
chemin : dans le Christ, vrai Dieu et vrai homme, notre humanité a été conduite auprès de Dieu ; Il
nous a ouvert le passage ; Il est comme un chef de cordée quand on escalade une montagne, qui
est arrivé au sommet et qui nous guide à Lui en nous conduisant à Dieu. Si nous lui confions notre
vie, si nous nous laissons guider par Lui, nous sommes certains d’être entre des mains sûres, entre
les mains de notre Sauveur, de notre avocat.

Pape François, audience générale du 17 avril 2013

Il vit, le Christ
Le Christ, par amour, s’est livré jusqu’au bout pour te sauver. Ses bras sur la croix sont le signe le
plus beau d’un ami qui est capable d’aller jusqu’à l’extrême : Ayant aimé les siens qui étaient dans
le monde, il les aima jusqu’à la fin (Jn 13, 1).
Saint Paul disait qu’il vivait dans la confiance en cet amour qui s’est livré à lui entièrement : Je vis
dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi (Ga 2, 20).
Nous sommes sauvés par Jésus : parce qu’il nous aime et ne peut pas s’en passer. Nous pouvons
lui faire n’importe quoi, lui nous aime et nous sauve. Parce que seul celui qu’on aime peut être sauvé.
Seul celui qu’on embrasse peut être transformé. L’amour du Seigneur est plus grand que toutes nos
contradictions, que toutes nos fragilités et que toutes nos petitesses. Mais c’est précisément à
travers nos contradictions, nos fragilités et nos petitesses qu’il veut écrire cette histoire d’amour. Il a
embrassé le fils prodigue, il a embrassé Pierre après son reniement, et il nous embrasse toujours,
toujours, toujours après nos chutes, en nous aidant à nous relever et nous remettre sur pieds. Parce
que la véritable chute, – attention à cela – la vraie chute, celle qui est capable de ruiner notre vie,
c’est de rester à terre et ne pas se laisser aider.

SÉANCE 2 // LE SAUVEUR // APPROFONDIR AVEC L’ÉGLISE


Mais il y a une troisième vérité qui est inséparable de la précédente : il vit ! Il faut le rappeler souvent,
parce que nous courons le risque de prendre Jésus Christ seulement comme un bon exemple du
passé, comme un souvenir, comme quelqu’un qui nous a sauvés il y a deux mille ans. Cela ne nous
servirait à rien, cela nous laisserait identiques, cela ne nous libérerait pas. Celui qui nous remplit de
sa grâce, qui nous libère, qui nous transforme, qui nous guérit et nous console est quelqu’un qui vit.
C’est le Christ ressuscité, plein de vitalité surnaturelle, revêtu d’infinie lumière. C’est pourquoi saint
Paul disait : Si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est votre foi (1 Co 15, 17).

S’il vit, alors il pourra être présent dans ta vie, à chaque moment, pour la remplir de lumière. Il n’y
aura ainsi plus jamais de solitude ni d’abandon. Même si tous s’en vont, lui sera là, comme il l’a
promis : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Il remplit tout de sa
présence invisible, où que tu ailles il t’attendra. Car il n’est pas seulement venu, mais il vient et
continuera à venir chaque jour pour t’inviter à marcher vers un horizon toujours nouveau.

Contemple Jésus heureux, débordant de joie. Réjouis-toi avec ton Ami qui a triomphé. Ils ont tué le
saint, le juste, l’innocent, mais il a vaincu. Le mal n’a pas le dernier mot. Dans ta vie, le mal non plus
n’aura pas le dernier mot, parce que l’Ami qui t’aime veut triompher en toi. Ton sauveur vit.

Pape François, exhortation apostolique Christus vivit, n°s 118, 120, 124, 125 et 126

La résurrection du Christ, une « mutation décisive »


Qui s’approche des récits de la Résurrection dans l’espoir d’apprendre ce que peut être la
résurrection des morts, ne peut qu’interpréter ces récits de manière erronée et doit alors les rejeter
comme quelque chose d’insensé. […]

Et c’est bien le cas : si dans la Résurrection de Jésus il ne s’était agi que du miracle d’un cadavre
réanimé, cela ne nous intéresserait, en fin de compte, en aucune manière. Cela ne serait pas plus
important que la réanimation, grâce à l’habilité des médecins, de personnes cliniquement mortes.
Pour le monde en général et pour notre existence, rien ne serait changé. Le miracle d’un cadavre
réanimé signifierait que la Résurrection de Jésus était du même ordre que la résurrection du jeune
de Naïm (cf. Lc 7, 11-17), de la fille de Jaïre (cf. Mc 5, 22-24.35-43 et par.) ou de Lazare (cf. Jn 11, 1-44).
de fait, après un temps plus ou moins bref, ceux-ci reprirent le cours de leur vie d’auparavant pour,
ensuite plus tard, mourir définitivement.

Les témoignages du Nouveau Testament ne nous laissent aucun doute sur le fait que dans la
« Résurrection du Fils de l’homme » (cf. Lc 24, 7) quelque chose de totalement différent se serait
produit. La Résurrection de Jésus fut l’évasion vers un genre de vie totalement nouveau, vers une
vie qui n’est plus soumise à la loi de la mort et du devenir mais qui est située au-delà de cela – une
vie qui a inauguré une nouvelle dimension de l’être-homme. C’est pourquoi la Résurrection de Jésus
n’est pas un événement singulier, que nous pourrions négliger et qui appartiendrait seulement au
passé, mais elle est une sorte de « mutation décisive », un saut de qualité. Dans la Résurrection de
Jésus, une nouvelle possibilité d’être homme a été atteinte, une possibilité qui intéresse tous les
hommes et ouvre un avenir, un avenir d’un genre nouveau pour les hommes. […]

SÉANCE 2 // LE SAUVEUR // APPROFONDIR AVEC L’ÉGLISE


La matière elle-même est transformée en un nouveau genre de réalité. Désormais, avec son propre
corps lui-même, l’homme Jésus appartient aussi et totalement à la sphère du divin et de l’éternel.
[…] Même si l’homme, selon sa nature, est créé pour l’immortalité, le lieu où son âme immortelle
trouve un « espace » n’existe que maintenant, et c’est dans cette « corporéité » que l’immortalité
acquiert sa signification en tant que communion avec Dieu et avec l’humanité tout entière
réconciliée. […]

L’essentiel est le fait que, dans la Résurrection de Jésus, il n’y a pas eu la revitalisation d’un mort
quelconque à un moment quelconque, mais que, dans la Résurrection, un saut ontologique a été
réalisé. Ce saut concerne l’être en tant que tel et ainsi a été inaugurée une dimension qui nous
intéresse tous et qui a créé pour nous tous un nouveau milieu de vie, de l’être avec Dieu.

Partant de là, il nous faut aussi affronter la question concernant la Résurrection en tant
qu’événement historique. D’un côté, nous devons dire que l’essence de la Résurrection se trouve
justement dans le fait qu’elle brise l’histoire et qu’elle inaugure une nouvelle dimension que nous
appelons communément la dimension eschatologique. La Résurrection fait entrevoir l’espace
nouveau qui ouvre l’histoire au-delà d’elle-même et crée le définitif. En ce sens, il est vrai que la
Résurrection n’est pas un événement historique du même genre que la naissance ou le crucifiement
de Jésus. C’est quelque chose de nouveau. Un genre nouveau d’événement.

Pape Benoît XVI, Jésus de Nazareth, tome II, p. 277, 278, 308 et 309

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