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1 2 053
1 auteur :
M. Naceur Aissaoui
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Tout le contenu suivant cette page a été téléchargé parM. Naceur Aissaouile 27 août 2015.
AISSAOUI N.*, ACHECHE MH**, BEN YACOUB J.*, M'RABET A.**, NEHDI T.*
PEZZINO F*. et SMAOUI J.**
INTRODUCTION
Parmi les autres réservoirs potentiels paléozoïques, les grès siluriens d'Acacus ont été
considérés comme une cible secondaire bien que des indices de pétrole et de gaz aient
été enregistrés dans ce réservoir dans plusieurs puits du sud de la Tunisie (c'est-à-dire
Oued Zar#1, Laarich#1 & 2, MG #1, EB#133, SB#1-Fig 2). De plus, ce réservoir d'Acacus
produit du pétrole dans les champs libyens d'El Hamra et de Tigi.
Le réservoir Acacus reste non testé dans les puits tunisiens en raison de lectures de log de
résistivité faibles dues à une mauvaise interprétation lithologique. Compte tenu de la nouvelle
sismique et de la réinterprétation des diagraphies, le puits Oued Zar#1 a été récemment (début
1996) réintroduit par l'AGIP et testé jusqu'à 2500 BOPD. Cette découverte commerciale valorise
le grès d'Acacus en tant que cible principale dans le sud de la Tunisie.
L'objectif de cette contribution est de présenter les principales caractéristiques
sédimentaires et réservoirs de l'Acacus du Silurien en tant que nouvelle aire prometteuse du
sud tunisien.
GÉOLOGIE RÉGIONALE
Contexte géologique
Dans le sud de la Tunisie, les formations du Silurien inférieur et supérieur affleurent principalement
dans le bassin relativement stable de Ghadames et le bassin tectoniquement actif de la Jeffara (Fig 1).
Dans le bassin des Chotts, seule la série du Silurien supérieur au Dévonien inférieur a
été rencontrée.
Le bassin de Ghadames ainsi que l'arc Telemzane adjacent font partie de la plate-forme
saharienne. Cette dernière est caractérisée par des strates paléozoïques (du Cambrien
au Carbonifère inférieur) à faible pendage (vers le sud-ouest), tronquées par une
discordance d'âge hercynien (Fig 3) et recouvertes de roches du Trias au Crétacé. Le
bassin de Ghadamès correspond à un large bassin affaissé s'étendant en Libye et en
Algérie. Pendant la majeure partie du Paléozoïque, il a eu une histoire d'affaissement
pratiquement continue et une sédimentation continentale à marine dominée par les
siliciclastiques, y compris en particulier le dépôt généralisé des schistes chauds siluriens
de Tannezuft et des grès Acacus et des schistes intercalés. Au nord, l'arche de
Telemzane adjacente est une haute tendance E - W soulevée pour la première fois au
cours de l'Ordovicien moyen - supérieur (avec érosion ultérieure). Le plus grand
soulèvement de l'arc s'est produit pendant le Carbonifère et le Permien (l'orogenèse
hercynienne), qui a également affecté le bassin de Ghadamès. Par la suite, la plupart
des séries paléozoïques ont été tronquées et érodées dans la région.
Le bassin de la Jeffara est une zone de subsidence prononcée, dominée par des blocs faillés
inclinés et instable depuis le Paléozoïque inférieur. Au cours du Silurien, les schistes riches
en matières organiques de Tannezuft et les siliciclastiques marins d'Acacus se sont
localement déposés sur des épaisseurs variables. Au cours du Dévonien, la zone semble être
restée élevée, avec un certain soulèvement lié aux failles. Le bassin de la Jeffara a été initié
en tant qu'entité distincte avec une série de horsts et de graben d'orientation E - O, WNW -
ESE et N - S au cours du Carbonifère et du Permien. La sédimentation était dominée par les
carbonates marins (y compris les récifs permiens au nord du Bassin) associés à quelques
épisodes siliciclastiques. La sédimentation du Paléozoïque supérieur a été associée à une
instabilité périodique et à un soulèvement dû à l'orogenèse hercynienne.
Formation de Tannezuft
Recouvrant les siliciclastiques ordoviciens, le système silurien commence par une unité
schisteuse homogène. La Formation de Tannezuft est aussi appelée "Formation des
Argiles Principales". La Formation de Tannezuft est d'âge Llandoverien moyen -
Wenlockien à Ludlovien inférieur dans le bassin de Ghadames. (Massa, 1985).
La Formation de Tannezuft se compose de deux parties. La partie inférieure est formée d'une
alternance de marnes sombres avec quelques fines laminations carbonatées argileuses et de
schistes noirs, riches en matière organique et fortement radioactifs ; et contenant des
graptolites communs. La partie supérieure est composée de schistes limoneux et micacés, noirs
à foncés et riches en matières organiques, avec de fines intercalations (métriques) de grès très
fins, en particulier vers le sommet de la Formation.
La Formation de Tannezuft a une épaisseur allant jusqu'à 600 m (540 m dans les puits EB#1
et SN#1), avec un amincissement rapide sous la discordance hercynienne juste au nord d'El
Borma, vers l'arche de Telemzane.
Formation Acacus
D'après les diagraphies filaires, la Formation d'Acacus peut être subdivisée en trois parties :
- L'Acacus inférieur (A) est constitué d'une alternance de corps schisteux et gréseux,
chacun atteignant 10 à 20 m d'épaisseur.
- L'Acacus moyen (B) est à dominance schisteuse comprenant des schistes basaux (40 - 50
m) surmontés d'un corps marqueur gréseux.
Environnements de dépôt
Au cours de l'Ordovicien supérieur, le bassin affaissé du sud de la Tunisie a été affecté, en plus des
effets des glaciations, par la phase taconienne de l'orogenèse calédonienne qui a provoqué des
soulèvements (c'est-à-dire le premier soulèvement de l'arc de Telemzane) et une érosion et une
pénéplanation associées.
À l'échelle régionale dans l'ensemble du bassin de Ghadamès, les grès et schistes d'Acacus sont
interprétés comme faisant partie d'un complexe deltaïque se développant principalement du sud
vers le nord. Cependant, dans le sud de la Tunisie, une offre détritique limitée peut avoir
été apportée du nord-nord-est, notamment des zones restées émergées de
l'arc de Telemzane (secteur de Bou Nemcha).
Réservoirs et joints
Dans l'Acacus A, l'épaisseur brute moyenne est de 300 m (moins d'épaisseur dans les zones
partiellement érodées). Dans la plupart des puits du sud tunisien, le rapport net/brut est
supérieur à 25 % (jusqu'à 45 %). Les bancs de grès ont une épaisseur de 1 à 10 m. Les grès
d'Acacus A ont des caractéristiques pétrophysiques moyennes à bonnes ; les valeurs de
porosité et de perméabilité vont respectivement de 10 à 28 % et de 40 à 125 md. Ces grès
d'Acacus sont producteurs de pétrole dans le champ tunisien d'Oued Zar et le champ
algérien de Tamadanet.
Ceci indique que l'Acacus B présente des variations lithologiques latérales, avec des corps
gréseux localement bien développés, jusqu'à 20 m d'épaisseur. Les valeurs de porosité log vont
de 15 à 25 %.
Au sein de l'Acacus C, l'épaisseur brute est d'environ 300 m et beaucoup moins là où elle est
tronquée par la discordance hercynienne. Le Net/Brut varie également de 16 à 50 %. Les valeurs
de porosité logarithmique sont plutôt correctes (autour de 10 %). De plus, les grès d'Acacus C
produisent du pétrole dans le champ libyen de Tigi.
Les schistes de Tannezuft, en particulier les schistes chauds basaux (qui mesurent jusqu'à 70
m d'épaisseur, sont les principaux lits sources des réservoirs de grès d'Acacus. Ce sont des
schistes riches en matières organiques qui ont des valeurs de COT allant de 2 à 16 % et un
HI variant entre 250 et 450 mg HC/g COT Leur kérogène est de type II (pétrolier).
Au sein de ces zones de maturation, la migration des hydrocarbures s'est très probablement
produite verticalement sur une courte distance entre les lits sources de Tannezuft et les
réservoirs de grès Acacus sus-jacents, ou latéralement à travers les failles porteuses.
L'approvisionnement par migration à travers des failles profondes majeures peut être
accentué de la roche mère dévonienne aux réservoirs de grès d'Acacus, en particulier à la
partie supérieure de la formation d'Acacus au nord du bassin de Ghadames où l'Acacus est
en position structurelle plus élevée.
Pièges
Dans le bassin de Ghadamès, les réservoirs gréseux d'Acacus sont associés à trois principaux
types de pièges : a) des anticlinaux de faible amplitude généralement superposés à
Fermetures de pendage à quatre voies de l'Ordovicien, b) pièges liés aux failles et c) pincement
local (Fig.6). Ces pièges sont d'âge paléozoïque et donc bien placés pour la migration et
l'accumulation d'hydrocarbures dans les réservoirs d'Acacus.
Le puits Oued Zar#1 a été foré en 1980 par AGIP (Fig 7). Les cibles principales
étaient le Trias et l'Ordovicien. Ce dernier a été rencontré porteur de gaz et de
condensats. De plus, l'Acacus du Silurien a donné de bons spectacles de pétrole
et de gaz lors de la perforation. Quinze ans plus tard, le puits OZ#1 est rentré.
La réinterprétation des diagraphies de puits OZ#1 a été réalisée à l'aide d'un étalonnage sur des
données de puits positifs forés en Libye et en Algérie. Deux niveaux de grès (A1 et A3) au sein de
l'Acacus A, ayant une porosité plutôt moyenne (12 %) et une saturation en hydrocarbures
relativement faible, ont été sélectionnés et testés. Ces deux intervalles sableux donnaient début
1996, un débit d'huile allant jusqu'à 2500 BOPD (42° API). Ce montant représente la première
découverte commerciale de pétrole dans les grès siluriens d'Acacus en Tunisie.
La découverte commerciale de pétrole dans le puits Oued Zar #1 fait de l'Acacus du Silurien
supérieur une nouvelle zone prometteuse dans le sud de la Tunisie. Les corps de grès d'Acacus,
en particulier dans les membres A et B, ont de bonnes propriétés pétrophysiques et sont
largement répandus et bien scellés par des schistes intraformationnels. Les réservoirs de grès
d'Acacus sont associés à différents types de pièges paléozoïques (anticlinaux de faible amplitude,
pièges de faille et pincement). L'approvisionnement est principalement assuré par les lits de
sources matures du Silurien Tannezuft, soit par migration verticale directe et à courte distance,
soit par migration à travers des voies de failles de tension. Le moment de la formation des
pièges est principalement du Paléozoïque supérieur et donc bien placé pour la migration
mésozoïque.
Le jeu Silurian Acacus est encore sous-exploré à la fois dans le bassin de Ghadames et dans le bassin
de Jeffera. Les efforts d'exploration doivent tenir compte de nouvelles données sismiques et de la
réinterprétation des diagraphies, en plus de l'évaluation géologique régionale utile.
En particulier, les nombreux puits qui ont donné des indices de pétrole et de gaz et qui n'ont pas
été testés doivent être réévalués.
RÉFÉRENCES