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Chapitre 108

Ingestion accidentelle

D. VAN DER ROOST

Points essentiels

■ Quel que soit l’âge, l’ingestion est la principale voie d’intoxication.


■ Les enfants âgés de 1 à 6 ans sont plus souvent victimes d’ingestion
accidentelle.
■ La quantité ingérée est généralement faible donc peu grave mais certaines
petites doses peuvent être létales.
■ En cas d’ingestion multiple, la gravité peut être plus importante.
■ Priorité est donnée au maintien des fonctions vitales, l’administration
d’antidote appartient à la phase de stabilisation.
■ Le traitement se base sur la clinique, surtout si l’anamnèse est incomplète.
■ À condition que le produit ingéré puisse être adsorbé par du charbon activé
(CA), la dose de 1 g/kg de CA est donnée dans l’heure suivant l’ingestion.
■ L’endoscopie en urgence est requise en cas d’ingestion d’objets pointus ou
d’un diamètre supérieur à 20 mm ou pour évaluer les lésions liées à l’ingestion
de caustiques.
■ En cas de doute sur le risque toxique d’un produit ingéré, une surveillance de
6 heures est prudente.
■ À la sortie, des mesures de prévention à l’usage des parents sont transmises.

Correspondance : Danièle Van der Roost, Infirmière pédiatrique SISU, Urgences CUB Erasme,
808, route de Lennik, 1070 Bruxelles, Belgique. Tél. : + 32 2 555 34 00– Fax : + 32 2 555 45 00.
E-mail : daniele.vanderroost@erasme.ulb.ac.be

INGESTION ACCIDENTELLE 1
1. Introduction
La multiplicité des ingestions potentielles est immense, plusieurs classes de
produits peuvent être ingérées simultanément notamment en cas d’autolyse chez
l’adolescent. L’article ne peut donc être exhaustif et rappelle les grands classiques
ainsi que quelques intoxications émergentes. La situation type en pédiatrie est une
ingestion accidentelle d’une petite quantité par un enfant âgé de 1 à 4 ans. La
gravité sera dépendante de la fréquence d’ingestion et/ou de la dose ingérée et de
la classe de produits dont malheureusement pour certains, la dose toxique peut
être minime (principe du « one pill killer » (Tableau I (1)). La majorité des
ingestions accidentelles sont médicamenteuses suite à un comportement
exploratoire du jeune enfant et l’erreur thérapeutique (identifiée) par surdosage,
mauvaise voie d’administration, péremption dépassée, confusion de produit ou
prescription inadéquate ne représente que 4 % des appels au Centre Anti Poison
belge (CAP) et concerne une orientation sur dix vers un hôpital (2).

Tableau 1 – Principaux produits à toxicité élevée pour un jeune enfant (liste non
exhaustive).

Médicaments Antiarythmiques (flécaïnide, propafénone)


Analgésiques narcotiques (buprénorphine, méthadone)
Décongestionnants pour le nez (naphazoline), antihistaminiques,
tricycliques, …

Produits « ménagers » Caustiques (esprit de sel, déboucheurs)


Distillats de pétrole (huile pour lampe, rénovateurs)
Éthanol, Méthanol, Ethylène glycol (antigel),…

Produits Pesticides (paraquat)


phytosanitaires

Plantes hautement Ricin, colchique, muguet, digitale, azalée, rhododendron, aconits, vérâtre
toxiques blanc, cytise, datura, violette, laurier rose, brugmansia, genêt, ifs, noyaux
mâchés (cerises, abricot, prune, pêche, poire, pomme), …

Plantes souvent Aspidistra, bégonia, bougainvillier, camélia, dahlia, marguerite, gardénia,


ingérées non toxiques impatientes, pétunia, rose, …

Plantes irritantes Dieffenbachia, philodendron, bulbe d’amaryllis, poinsettia, …


pour les muqueuses

Sources :
Centre Antipoison belge : Rapport d’activité 2013, 63 pages, www.centreantipoisons.be/
sites/default/files/imce/Rapport%20annuel%20mail.pdf, 15 novembre 2014.
Highly toxic plants, UpToDate , Wolters Kluwer Health, 95 Sawyer Rd , Waltham, MA 02453-3471 ,
www.uptodate.com, 15 novembre 2014.
Glodfrank’s Toxicologic Emergencies – McGraw-Hill Companies Ed., 9th ed, 2007.

2 ■ LES ACCIDENTS DOMESTIQUES CHEZ L’ENFANT


2. Épidémiologie

Le nombre d’appels au Centre antipoison national belge (CAP à numéro unique et


gratuit) est stable depuis 1996 et concerne 44 % d’enfants qui présentent plus
souvent que l’adulte une ingestion accidentelle. Les chiffres émanant des Centres
Antipoison et de Toxico Vigilance (CAPTV) français et des Poison Control Centers
américains sont comparables aux chiffres belges mais la dispersion des données
entre les treize CAPTV de Métropole complique leur analyse. La tranche d’âge la
plus représentée est celle des enfants de moins de 5 ans (2, 3). Le principal lieu
d’intoxication est le domicile et l’ingestion est le mode d’intoxication largement
majoritaire. Le « U d’or » en terme de fréquence chez l’enfant (soit 45 à 51 % des
appels au CAP en 2013 selon la classe d’âge) concerne des médicaments trouvés
dans la plupart des pharmacies familiales : antipyrétique, décongestionnant nasal,
antitussif mais aussi hypnotique ou sédatif. Les produits ménagers (31 %) suivent
chez les 1 à 4 ans avec une mention particulière pour les nouveaux produits de
lessive en dosettes colorées et les recharges de cigarette électronique dont
l’ingestion accidentelle est de plus en plus fréquente chaque année. Les
cosmétiques (9 à 14 %) et les plantes (6 %) ainsi que les produits de bricolage ou
de jardinage (phytosanitaires) sont moins incriminés mais parfois bien plus
dangereux et touchent les moins de 5 ans dans 73 % des cas signalés pour ce type
d’intoxication. Les accidents liés à l’ingestion de certains produits peuvent être
moins bien identifiés car ils se situent entre cosmétiques et médicaments, comme
les gels désinfectants pour les mains (2). Une revue exhaustive des situations
potentiellement dangereuses dépasserait le cadre de cet article. Les toxidromes
sont nombreux et un seul symptôme peut parfois les différencier l’un de l’autre.
Lorsque l’anamnèse est inexistante, la clinique devient le seul fil conducteur de la
thérapeutique.

3. Critères de gravité et d’hospitalisation

Un score de sévérité d’intoxication (Poisoning Severity Score) existe. Il concerne


l’enfant, l’adulte et score les intoxications aiguës en cinq stades de gravité basés
sur des signes cliniques objectifs repris en douze items différents. Ce processus est
rétrospectif et utilisable pour comparer différentes cohortes de cas (4).

La surveillance d’un enfant en bon état général qui reste asymptomatique, a


ingéré une dose unique d’un produit identifié est généralement limitée à quelques
heures dans le service d’urgence. Dans la pratique quotidienne, le problème est
d’évaluer la quantité réellement ingérée. La décision d’hospitalisation est prise en
considérant les signes cliniques, la nécessité de surveillance et/ou de traitement,
l’avis du CAPTV en regard des risques toxiques potentiels ou avérés. La résolution
de la symptomatologie ou le dépassement du délai connu de toxicité signe le
retour à domicile.

INGESTION ACCIDENTELLE 3
4. Nouveaux produits à l’origine d’intoxication
Lessives liquides : Ces nouvelles dosettes tout-en-un attirent particulièrement
l’attention des enfants par leur aspect coloré et leur texture ludique. Entre 2005 et
2012, 1,3 % des 7 562 expositions rapportées en France a été considéré comme
grave. Le nombre de cas est deux fois supérieur à celui par exposition aux lessives
classiques en poudre, cette augmentation est à mettre en relation avec le
développement du marché des dosettes pour lave-linge. Leur concentration en
agents tensio-actifs est trois fois plus importante et les rend agressives pour les
muqueuses, les cas graves sont d’ailleurs trois fois plus fréquents avec ces
dosettes. (5) Leur enveloppe se dissout dès 30° et au contact de l’eau ou même
par simple contact avec des mains mouillées ou de la salive. Lors de l’ingestion
(86 % des expositions), l’effet irritant se traduit par des nausées et des
vomissements mais si l’enfant mord la capsule, la pression interne de la dosette
favorise un jet de liquide qui peut atteindre l’arrière-gorge et provoquer jusqu’à un
syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) nécessitant intubation et
ventilation (5). La zone lésée doit être rincée abondamment car le liquide possède
une viscosité importante et, si l’état de l’enfant le permet, on lui donne un corps
gras à manger (pain abondamment beurré) ou un aliment qui puisse tapisser la
muqueuse digestive (compote, crème dessert) puis de l’eau à boire deux heures
plus tard (6).
Recharge pour cigarette électronique : l’engouement pour le « vapotage » et
l’explosion du marché des cigarettes électroniques a démarré aux États-Unis et
généré une augmentation de 1 à 215 appels par mois pour exposition accidentelle
entre 2010 et 2014, essentiellement pour ingestion accidentelle du liquide de
recharge. La moitié des situations concerne un enfant de moins de 5 ans (7).
L’Europe a désormais limité la teneur en nicotine à 20 mg/ml mais l’Association
Française de Normalisation (AFNor) n’avait pas encore établi, en décembre 2014,
de normes de sécurité concernant les dispositifs de cigarette électronique.
La composition des liquides de recharge est variable ; la viscosité résulte du
polyéthylène glycol (PG) ou de la glycérine végétale, le taux de nicotine est compris
entre 0 et 20 mg/ml (contre 16 mg pour une cigarette classique) et y sont encore
rajoutés des arômes, des colorants et de l’alcool ou de l’eau. Les enfants sont
particulièrement attirés par les colorations intenses des liquides de recharge et si
le bouchon a déjà été dévissé, ils ont facilement accès au contenu.
L’intoxication sera liée à l’absorption de nicotine (8) et/ou d’alcool. Les signes de
l’intoxication nicotinique constituent un syndrome muscarinique (nausées,
vomissements, hypersécrétions) auquel se rajoute des fasciculations, des
convulsions, une paralysie. Le traitement comprend de l’atropine titrée, un
contrôle des convulsions par des benzodiazépines et des mesures supportives.
Solutions hydroalcooliques : Si on trouve de l’alcool dans les recharges de
vapoteuse, il est également présent dans un grand nombre d’autre produits : gel
désinfectant, préparation antitussive, lotions après rasage, parfum. C’est dans les

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solutions hydroalcoolique désinfectantes que sa concentration peut être la plus
grande (60 à 95 %/vol) et que l’on constate une augmentation des accidents ;
l’éthanol est retrouvé en concentration extrêmement variable dans beaucoup de
produits ménagers (9, 10). Les risques de l’intoxication éthylique sont
généralement bien connus et l’enfant est à surveiller lorsque le taux sérique
d’éthanol atteint 50 mg/dl. L’hypoglycémie et les troubles de la conscience sont
les principaux risques. Les mesures de traitement sont supportives.

Boissons énergisantes : suite à une stratégie commerciale ciblant les jeunes et à


l’introduction sur le marché du Red Bull®, le nombre de cas d’exposition aux
boissons énergisantes a été multiplié par six entre 2007 et 2009. 12 % des
victimes avaient moins de 5 ans mais seul un cinquième d’entre elles a présenté
une symptomatologie bénigne. Riches en caféine (15 à 80 mg par canette), sucre,
acides aminés et vitamines, ces nouvelles boissons énergisantes sont à la source
d’intoxications subaiguës par la caféine occasionnant entre autre agitation,
tachycardie, vomissements, hypertension artérielle. Des intoxications plus graves
générant convulsion et poussée hypertensive sévère sont rapportées mais, dans les
données récentes, le lien entre la consommation excessive de caféine et la
pathologie n’a pu être établi par manque de dosage sérique de caféine. Les effets
indésirables de la caféine se font sentir dès que la dose dépasse 3 mg/kg, situation
constatée par ailleurs chez 70 % d’enfants néo-zélandais âgés de 5 à 12 ans et qui
consomment au moins une canette de ces boissons. Aucune intoxication grave n’a
été mentionnée chez des enfants (11).

5. Classes de produits plus classiquement


à l’origine d’ingestion accidentelle
5.1. Médicaments
Opiacés, hypnotiques, sédatifs : Hors autolyse de l’adolescent, la quantité de
comprimés ingérés est souvent faible et répond bien à la décontamination par
charbon activé à condition que le médicament soit identifié et que l’enfant soit
présenté dans l’heure de l’ingestion.

L’ingestion de sirop de méthadone, laissé à disposition de jeunes enfants, a


provoqué des intoxications graves dans le passé. Depuis 2008, des gélules ont été
commercialisées, dosées de 1 à 40 mg de méthadone, et les CAPTV français ont
réalisé une étude comparative sur la gravité des intoxications suite à l’ingestion de
sirop ou de gélules (12). Malheureusement, la forme galénique n’a pas changé la
gravité des intoxications observées en France, l’ingestion survenant lorsque
l’enfant trouve les gélules hors blister ou parvient à dévisser le bouchon du sirop
dont la sécurité est insuffisante ; certains consommateurs se fournissent en outre
en Belgique, pays où la prescription est moins contraignante pour le patient et
consomment ainsi des gélules plus fortement dosées (aucune analyse d’urine
requise, dosage sans limitation, durée de prescription plus longue). Si plus de cas

INGESTION ACCIDENTELLE 5
n’ont pas été mortels, c’est grâce à la réactivité des parents qui connaissaient les
risques encourus et à une prise en charge hospitalière rapide. L’intoxication aux
opiacés (sirop, gélule ou patch) fait partie de la liste des intoxications dangereuses
sur ingestion d’une faible dose (Tableau I). Le pic d’effet de la morphine ingérée
est situé entre 4 et 6 heures pour la méthadone et peut durer jusqu’à 48 h (13).
Lors de l’accueil de l’enfant, doivent être recherchés le myosis, la diminution de
l’état de conscience et de la fréquence respiratoire. Au niveau cardiaque, une
bradycardie peu être présente avec allongement du QT et arythmie létale, surtout
en cas d’ingestion de méthadone (14). Les opiacés se lient facilement au charbon
activé qui doit être administré dans l’heure suivant l’ingestion pour être efficace
(1 g/kg). L’adjonction de sorbitol pour « lisser » la préparation de charbon activé
et accélérer le transit intestinal n’est recommandée qu’en dose unique (15).
L’enfant doit éventuellement être ventilé à 100 % d’oxygène avant
l’administration d’antidote. La naloxone est la plus connue des antagonistes des
opiacés, son pic d’effet intraveineux est atteint en une minute mais ses effets
cliniques ne durent que 45 à 70 minutes. Des doses répétées et/ou titrées en
perfusion continues peuvent s’avérer nécessaires. Hors nouveau-nés de mère
toxicomane, la dose pour les enfants de moins de 20 kg est de 0,1 mg/kg iv et les
enfants plus grands peuvent recevoir 0,2 mg/kg de naloxone. Au-delà d’une dose
totale de 10 mg sans effets, l’intoxication aux opiacés est exclue. Toutes les voies
d’administration sont efficaces mais l’intraveineuse ou l’intraosseuse sont
préférables car plus rapides (16).
Fréquents dans les pharmacies familiales et sur les tables de nuit, les
benzodiazépines et les hypnotiques provoquent des intoxications a priori moins
dangereuses mais la multitude des préparations commerciales peut rendre la
tâche d’identification du produit plus difficile. Leurs pics d’action varie d’une
demi-heure (Valium®) à une heure (Alprazolam®, Rohypnol®) avec une demie-vie
assez longue. Le signe principal de ce type d’intoxication est la somnolence sans
perturbation des signes vitaux et sans dépression respiratoire à condition qu’il n’y
ait pas eu de coingestion. Seuls les métabolites de certaines benzodiazépines
peuvent être détectés dans les urines. À cause de la diminution de l’état de
conscience, l’administration de charbon activé est évitée mais un antidote existe :
le flumazénil (Annexate ® ). Son administration permet le diagnostic de
l’intoxication et ainsi d’éviter des procédures invasives. La dose pédiatrique est de
0,01 mg/kg éventuellement répétée quatre fois avec une dose totale de
0,05 mg/kg (17). La perfusion continue en cas d’intoxication grave est également
envisageable.

5.2. Autres médicaments dangereux à petite dose


Tricycliques : ces anti-dépresseurs sont rapidement absorbés par l’intestin et ont
un pic d’effet dans les deux heures de leur ingestion. Leur toxicité est
principalement cardiaque par action sur les canaux sodium et l’allongement du
QRS mais la sédation, les convulsions, l’hypotension et des signes
anticholinergiques sont également retrouvés. Outre le traitement supportif, le

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bicarbonate de sodium 8,4 % (1 à 2 meq/kg) voire le sulfate de magnésium ou la
lidocaïne sont seuls indiqués en cas d’arythmie car leur action ne passe pas par les
canaux sodium, les benzodiazépines contrôlent les convulsions et un remplissage
est indiqué en situation d’hypotension. À cause de son effet sur l’abaissement du
seuil épileptogène, le flumazénil est dans ce cas contre-indiqué. Le charbon activé
peut être administré si les voies aériennes sont sécurisées ou que l’enfant est
conscient (18).

B bloquants : la toxicité se manifeste dans les deux heures suivant l’ingestion des
formes non retard. La bradycardie et l’hypotension sont les signes habituels de
l’intoxication mais la diminution de l’état de conscience, les convulsions,
l’hypoglycémie et un bronchospasme peuvent également être constatés.
L’hypoglycémie est courante chez les enfants intoxiqués aux bêta bloquants (19).
L’atropine (0,5 à 1 mg/kg), le remplissage et le charbon activé sont les éléments de
choix du traitement de cette intoxication. Des thérapies plus invasives doivent
parfois être mises en œuvre dans les cas graves : glucagon (50 mcg/kg), chlorure
ou gluconate de calcium, vasopresseurs, insuline et glucose, émulsion de lipides
pour TPN (à cause du caractère lipophile des bêtabloquants), hémodialyse, pacing.

5.3. Médicaments en vente libre


Décongestionnants pour le nez et antitussifs : un certain nombre de décès
d’enfants de moins deux ans aux USA a été attribué à une surdose intentionnelle
de ces préparations car les parents souhaitaient « sédater » l’enfant (20). Le
principal composant de ces produits est souvent la phényléphrine, appréciée pour
son action décongestionnante. La dose toxique est mal connue, sans doute est-
elle de cinq fois la dose normale journalière (21). Un syndrome
sympathicomimétique peut se produire : hypertension, tachycardie ou
bradycardie réflexe, agitation, diaphorèse et mydriase. Les préparations contre les
symptômes des refroidissements et de la toux contiennent souvent plusieurs
médicaments différents : paracétamol, décongestionnants, antihistaminiques,
dextrométorphane, camphre, alcool, etc. La toxicité en cas d’overdose est donc
liée à la toxicité individuelle de chaque composant et à sa concentration au sein de
la préparation ingérée. Un surdosage en antihistaminiques peut se traduire par un
syndrome anticholinergique ; un moyen mnémotechnique simple pour en
mémoriser les signes est : « chaud comme un lapin, aveugle comme une chauve-
souris, sec comme un os, rouge comme une betterave et fou à lier ». Le
dextrométorphane lutte contre la toux et suscite, lui, un syndrome
sérotoninergique… d’où la complexité d’un traitement bien mené.
L’administration de charbon activé est recommandée dans l’heure suivant
l’ingestion ou plus tard s’il s’agit d’une préparation à effet retardé. Même si
l’enfant est asymptomatique, une surveillance de 6 heures est recommandée
compte tenu de la demi-vie des composants. Il convient d’être attentif aux autres
composants de certaines préparations qui peuvent contenir des anti-
inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou du paracétamol et induire ainsi une
surdose involontaire par méconnaissance du cumul de toxiques.

INGESTION ACCIDENTELLE 7
Paracétamol : chez les enfants, la mortalité est plus rare suite à une intoxication au
paracétamol car en dehors des suicides chez les adolescents, la dose ingérée est
trop faible que pour être toxique. L’intoxication survient lors
d’épisodes exploratoires de l’enfant, par erreur d’administration (confusion de la
dose en mg avec des ml) ou par méconnaissance des composants de diverses
préparations utilisées conjointement sans prescription. Pour rappel,
l’administration de N-acétylcystéine (NAC) en antidote doit se faire dans les 8 à
10 heures suivant l’ingestion, sur base d’un taux sérique prélevé à 4 h de
l’ingestion afin de correspondre à une zone interprétable du nomogramme (22).
Les enfants de moins de 6 ans semblent moins pré disposés à l’hépatotoxicité suite
à un surdosage de paracétamol sans doute en partie de par leur métabolisme et
parce qu’ils vomissent plus fréquemment (23). La dose toxique en intoxication
aiguë pour un enfant est de 150 mg/kg (soit 10 fois la dose thérapeutique pour
une prise) (24). Une prise de 200 mg/kg sur 24 h est corrélée avec un risque
toxique (25, 26). Quatre stades d’intoxication sont distingués en cas de surdosage
aigu, en fonction du délai de présentation et de la symptomatologie. Plusieurs
algorithmes de traitement par NAC existent, sur base d’un nomogramme dont le
plus couramment utilisé est celui de Rumack-Matthew. Les doses pédiatriques
sont les mêmes que chez l‘adulte mais le volume de dilution est adapté : 3 ml/kg
pour la dose de charge, 7 ml/kg les 4 heures suivantes et 14 ml/kg les 16 h
suivantes (26, 27, 28). Pour les plus petits, une administration orale de NAC peut
être envisagée (29). Un guide de bonne pratique a été édicté par l’Association
américaine des centres antipoisons et permet de détecter rapidement les enfants
à risque de surdosage sur base du délai de présentation, de la dose, du contexte
de prise et des signes de toxicité (30). La problématique du surdosage chronique,
par maltraitance ou méconnaissance, est plus complexe, les signes d’insuffisance
hépatique seront alors recherchés.

Anti Inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS) : le métabolisme des AINS passe par le
foie et les métabolites sont excrétés par les reins. La dose thérapeutique
antipyrétique et anti-inflammatoire chez un enfant de plus de 6 mois est de
maximum 50 mg/kg par jour. Les symptômes en cas d’intoxication aiguë sont
rares tant que la dose n’atteint pas 100 mg/kg et le risque létal est considéré pour
des doses supérieures à 400 mg/kg (31, 32). Le dosage sanguin des AINS
demande du temps et n’est pas vraiment corrélable avec la toxicité ou l’issue (33).
Les soins sont supportifs et veillent à maintenir la filtration rénale. Le charbon
activé peut être administré si l’enfant se présente dans l’heure de l’ingestion.

5.4. Produits ménagers


Eau de javel : les doses recharges d’hypochlorite de sodium (eau de javel) sont plus
fortement dosées en chlore actif (9,6 %) que les bouteilles prêtes à l’emploi
(2,6 %). En Europe, la France est le deuxième pays qui consomme le plus d’eau de
javel et c’est le premier produit domestique recensé par les CAPTV dans les cas
d’exposition. Selon le rapport de 2011, le « nettoyage de printemps » suscite une

8 ■ LES ACCIDENTS DOMESTIQUES CHEZ L’ENFANT


augmentation du nombre de cas… Un tiers des expositions rapportées concerne
un enfant de moins de 5 ans dont 81 % avaient ingéré le produit ; sans aucun cas
grave pour l’année 2011. Les enfants symptomatiques présentaient des
vomissements pour la moitié d’entre eux, l’évolution a toujours été favorable, sans
séquelles. Les ingestions accidentelles restent bénignes dans ce cas, aucun décès
chez l’enfant n’est signalé dans la littérature (34).

Produits caustiques : ils entrent dans la composition de toute une série de produits
ménagers. Chez les enfants, la quantité ingérée est généralement faible de par
son caractère accidentel et les lésions sont donc situées principalement dans la
bouche et l’œsophage (18 à 46 % des brûlures par caustiques) mais les lèvres
voire le menton peuvent être lésés par écoulement ainsi que l’oropharynx et les
voies respiratoires supérieures (35). Les signes précoces peuvent ne pas être
prédictifs de la sévérité ; dans la moitié des cas une brûlure œsophagienne était
présente sans lésion buccale (36). Les symptômes principaux sont la dysphagie et
des signes digestifs classiques (douleur, nausées, vomissements,…) (37). Outre la
surveillance des signes vitaux, la gestion aux urgences requiert une endoscopie
précoce pour déterminer la gravité des brûlures et permettre le traitement
ultérieur, notamment les corticostéroïdes en cas de lésions profondes ou
circonférentielles mais dont l’effet ne semble pas toujours améliorer le pronostic
lésionnel (35, 38, 39). Sont contre-indiqués : l’induction de vomissement,
l’utilisation d’agents diluants, l’administration de charbon activé.

Méthanol et éthylène glycol (EG) : ces deux produits sont trouvés dans les liquides
antigel, les solvants et certains produits industriels. L’ingestion d’un gramme par
kilo peut être létale en l’absence de traitement. Tout va donc dépendre de la
concentration en EG, on peut retenir qu’une solution à 50 % contient
approximativement 0,6 mg d’éthylène glycol. Pour rappel, l’intoxication à l’EG
génère des métabolites et présente des risques semblables à celle par méthanol :
cécité irréversible, insuffisance rénale, sédation ; une lactatémie élevée, et ce
partiellement par artéfact, et une acidose métabolique sont typiques de ces deux
intoxications (40). La formation de cristaux d’oxalate n’est pas spécifique à
l’ingestion d’EG et ne contribue donc pas au diagnostic (41). Un taux sérique de
méthanol supérieur à 6,2 mmol/L ou d’éthylène glycol supérieur à 3,2mmol/L
requiert un traitement agressif. En plus des thérapeutiques supportives et de la
correction de l’acidose, l’administration de fomepizole (15 mg/kg en charge puis
10 mg/kg par 12 heures) va jouer le rôle d’antidote de manière plus efficace que
l’éthanol, dont la titration et le calcul de dose est complexe (42, 43, 44).
L’administration de thiamine, acide folique et pyridoxine constitue l’adjuvant au
traitement par fomepizole.

Phytosanitaires (biocides, pesticides, engrais) : l’ingestion de raticide (rodenticide à


effet anticoagulant) ou d’anti-fourmis à goût sucré est particulièrement fréquente
car l’enfant trouve le produit sur le sol. Une prise unique et minime est peu
dangereuse (3).

INGESTION ACCIDENTELLE 9
Cosmétiques, savons, huiles essentielles : Les huiles essentielles sont
disponibles dans le commerce sans aucun avertissement écrit et pourtant leurs
composants peuvent occasionner des effets indésirables. Le Centre de
Pharmacovigilance belge a ainsi émis un avertissement en 2008 sur certains
produits contenant de l’eucalyptol et du menthol : l’ingestion peut provoquer des
vomissements, des convulsions, un coma, un collapsus tandis que l’inhalation par
de très jeunes enfants peut induire laryngospasme ou coma (45). Une solution à
usage dentaire contient, elle, de l’eugénol, de l’hydrate de chloral et du
chloroforme dont l’ingestion a des effets sur le système nerveux central et des
effets respiratoires graves. L’eugénol ingéré en petite quantité (moins de 10 ml)
peut provoquer une hépatotoxicité qui répond bien au traitement par NAC (46).
Certaines huiles essentielles peuvent révéler une concentration élevée d’un
principe médicamenteux précis, telle l’huile de wintergreen dont 5 ml contiennent
l’équivalent de 7 g d’aspirine… (47)

Les risques sur ingestion de cosmétique ou savon doivent être considérés en


fonction des innombrables composants : huiles essentielles, alcool, produit
moussant, acétone, ammoniaque,… si leur ingestion est courante, leur toxicité est
réputée faible tant que le volume ingéré ne dépasse pas 5 g/kg ou même 15 g/kg
quand il s’agit de produits pour bébé (de plus faibles concentrations en principes
actifs) et que la composition ne compte pas d’éthanol (10). La vigilance doit être
accrue en cas d’ingestion de produit n’appartenant pas au commerce labellisé
(préparation « artisanale » ou importée) (48).

Plantes, champignons : L’ingestion de plante est fréquente car le jeune enfant


explore son environnement et porte tout à sa bouche, quand il ne le mâchouille
pas en plus. Heureusement, les cas d’intoxications graves sont rares : 90 à 99 %
des enfants restent asymptomatiques, suivant les pays (49). La plupart des
intoxications par plante sont peu voire pas du tout symptomatiques et les cas
graves, éventuellement mortels, ne se rencontrent que par ingestion de certaines
plantes hautement toxiques à faible dose (Tableau I) ou chez les adolescents suite
à une tentative de suicide ou à un usage récréatif inapproprié. En cas d’ingestion,
un contact avec le Centre Antipoison doit être effectué en détaillant le nom et la
partie de la plante en cause ainsi que son stade de développement, la quantité
ingérée suspectée, la méthode et le délai de consommation, la région
géographique et la saison. Les symptômes habituels sont digestifs par irritation
locale de la muqueuse buccale ou gastro-intestinale. Certaines plantes très
toxiques peuvent cependant au départ d’une irritation intestinale occasionner une
toxicité systémique (ricin commun), des arythmies cardiaques (muguet, digitale,
ifs, vérâtre blanc), un syndrome anticholinergique (belladone, brugmansia
« trompettes des anges »), un empoisonnement retardé au cyanide (noyau mâché
d’abricot ou de pêche),…

La gestion de l’intoxication accidentelle (généralement de faible quantité par


l’enfant) par les champignons nécessite le recours à un expert en identification de
champignon ; les signes sont généralement digestifs avec un tableau d’apparition

10 ■ LES ACCIDENTS DOMESTIQUES CHEZ L’ENFANT


retardé en termes d’heures voire de jours. Comme pour les intoxications par
plante c’est le tableau clinique qui guidera la thérapeutique (50).
Corps étrangers : l’ingestion accidentelle d’un corps étranger peut poser des
problèmes mécaniques de dysphagie mais lorsqu’il s’agit d’une pile bouton, la
compression mécanique (si le diamètre de la pile excède 20 mm), la fuite
d’électrolytes alcalins ou l’électrolyse des liquides tissulaires induite par un courant
entre la pile et la muqueuse occasionnent une nécrose des tissus en deux heures
et peut mener à la perforation. Plus la pile est grande, plus le voltage et le risque
d’enclavement sont importants et doivent faire envisager une extraction rapide
par endoscopie (51). Une radio face et profil du thorax et de l’abdomen permet
de localiser la pile, le plus souvent coincée au niveau du muscle cricopharyngien,
du cardia ou de l’arc aortique. Il peut être difficile de différencier l’image d’une
pièce de monnaie de celle d’une pile bouton. Tant que les symptômes sont limités
à la présence de sang dans les selles, l’évolution est souvent favorable. Les
douleurs, vomissements, dysphagie ou refus alimentaires peuvent résulter d’un
enclavement ou d’une fuite d’électrolytes (52). L’ingestion d’objet pointu localisés
en amont du grêle ou de plusieurs aimants (utilisés en relaxation ou comme
accroche de frigo) peut également occasionner des complications et requérir une
extraction endoscopique (53). La compression des voies aériennes supérieures par
l’impaction d’un corps étranger œsophagien est possible.

6. Prise en charge
La notion d’ingestion accidentelle d’un petit volume d’un produit unique identifié
sans haute toxicité est généralement synonyme d’enfant asymptomatique ne
nécessitant pas d’hospitalisation ou de surveillance prolongée aux urgences. Dans
certains cas, suivant la toxicité, le volume suspecté ou la clinique de l’enfant, un
contrôle du pH, de la glycémie et de l’ionogramme peuvent être requis. Le contact
avec le CAPTV et le respect des priorités de prise en charge (dégagement des voies
respiratoires et maintien des fonctions vitales) sont de règle. Une surveillance de
4 à 8 h selon la toxicité potentielle est prudente.
Les traitements médicamenteux de première ligne sont la naloxone en cas
d’intoxication aux opiacés et dépression respiratoire, les benzodiazépines en cas
de convulsions ou d’agitation sévère, le glucose en situation
d’hypoglycémie (54, 55). L’administration d’antidotes spécifiques est rare. Le
charbon activé possède la meilleure efficacité et plus de 90 % de substance
toxique sont adsorbés si le ratio est de 10 pour 1 (soit 10 g de charbon pour 1g de
toxique) (56) ; il est habituel de plutôt calculer la dose en 1 g de charbon pour 1
kg de poids corporel. Certaines intoxications par des comprimés à effet retard
peuvent nécessiter plusieurs doses de 0,5 g/kg de charbon activé. Les contre-
indications du charbon activé sont son inefficacité sur certaines substances, un
risque de vomissement sur produits corrosifs ou hydrocarbures, une obstruction
ou une perforation intestinales, un manque de protection des voies aériennes en
cas de diminution de l’état de conscience (56).

INGESTION ACCIDENTELLE 11
Figure 1 – Algorithme de prise en charge par l’IOA en cas d’ingestion accidentelle chez
l’enfant.

Évaluation « ABC » + maintien des fonctions vitales

Ingestion accidentelle ?

oui non
Identification du produit (risque accru)
(CAPTV)
Coingestion ?

Peu de
risque
toxique Risque toxique

Quantité inconnue
ou élevée Petite quantité

Symptomatique Asymptomatique

Examen médical à prévoir

Installer pour surveiller et examen médical.


Envisager : décontamination digestive
(délai), traitements supportifs,
pose de voie veineuse, prise de sang

7. Rôle du personnel infirmier


Lors d’une prise en charge extrahospitalière, l’observation de l’environnement est
primordiale. L’infirmier sera également amené à établir une anamnèse rigoureuse
lors de l’accueil et de l’orientation de l’enfant aux urgences en appréciant le délai
de présentation et l’origine des pleurs (douleur oropharyngée, stress).
La prise en charge débute comme pour toute situation de risque potentiel : triage
et orientation (Figure I), surveillance des signes vitaux, participation à la
stabilisation des voies aériennes, de la respiration et de l’hémodynamique suivant
le schéma « ABC », réalisation éventuelle d’un électrocardiogramme
12 dérivations (recherche de l’allongement Q-T), contrôle de la glycémie,
administration précoce de charbon activé si elle est indiquée, pose de voie
veineuse et prélèvements sanguins (tube « CAP » si nécessaire, gazométrie,
ionogramme). Pour chaque situation, le rapport risque/bénéfice de la
décontamination digestive sera évalué par le médecin qui en choisira la méthode :

12 ■ LES ACCIDENTS DOMESTIQUES CHEZ L’ENFANT


charbon activé avec ou sans adjonction de sorbitol en dose unique, sirop d’ipéca,
irrigation intestinale, endoscopie ou enlèvement chirurgical, administration
intraveineuse d’antidote quand la situation l’exige (57). L’acceptabilité du
charbon activé par l’enfant est difficile et le lissage de la préparation peut se faire
par l’adjonction de lait chocolaté, de sirop de fruit ou de boisson au cola sans en
affecter l’efficacité.

8. Conclusions
L’ingestion accidentelle chez l’enfant concerne généralement une faible quantité
d’un produit unique peu toxique et son issue est donc bénigne moyennant
contact avec le CAPTV, avis médical et visite aux urgences. Cependant certaines
faibles quantités de produits hautement toxiques peuvent occasionner une
morbidité et/ou une mortalité élevée dans de rares cas. Les ingestions non
accidentelles et multiples en sont les plus représentatives. La multiplicité des
produits à l’origine d’intoxication est telle que la prudence et le recours à l’avis
d’expert en toxicologie sont de mise lorsque l’anamnèse est floue, les
circonstances peu claires et/ou la toxicité potentielle élevée. L’administration
d’antidote appartient à la phase de stabilisation après évaluation des paramètres
et maintien des fonctions vitales.

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16 ■ LES ACCIDENTS DOMESTIQUES CHEZ L’ENFANT

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