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162 9es ateliers de pharmacodépendance et addictovigilance (Biarritz, 17—18 octobre 2016)

l’exposition à une de SPA et les déclarer en addictovigilance. Ce tra- P27


vail démontre l’importance d’une collaboration interactive entre Consommation des antalgiques
addictovigilance et cliniciens dans un but de prévention primaire et opiacés, 2006—2015
secondaire auprès des professionnels de santé et des usagers.
Simon Couturier 1 , Eléonore Potin 1 , Louis Ledoux 1 ,
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir
Philippe Cavalié 2 , Nathalie Richard 2 , Adrien Inoubli 2 ,
de liens d’intérêts.
Anne Batisse 3 , Caroline Victorri-Vigneau 4 , Céline Eiden 5 ,
http://dx.doi.org/10.1016/j.therap.2016.11.035 Amélie Daveluy 1,6 , Françoise Haramburu 1,∗,6
1 Centre d’addictovigilance, service de pharmacologie médicale,

P26 CHU, 33076 Bordeaux, France


2 ANSM, Saint Denis, France
Place de l’addictovigilance dans la
3 Centre d’addictovigilance, AP—HP, Paris France
détection des évènements 4 Centre d’addictovigilance, Nantes, France
indésirables médicamenteux (EIM) à 5 Centre d’addictovigilance, Montpellier, France
l’entrée aux urgences (URGEIM) 6 Inserm U1219, Bordeaux, France

Anaïs Serre 1 , Céline Eiden 1 , Vincent Gourhant 2 , Damien Perier 2 , ∗ Auteur correspondant.

Caroline Diot 1 , Mustapha Sebbane 2 , Isabelle Giraud 2 , Adresse e-mail : francoise.haramburu@u-bordeaux.fr


Hélène Peyrière 1,∗ (F. Haramburu)
1 Centre de pharmacovigilance, hôpital Lapeyronnie, 371, avenue
Introduction L’objectif est d’estimer l’évolution de la consom-
du Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier, France
2 Département des urgences—SAMU 34, CHU de Montpellier, mation des antalgiques opiacés chez l’adulte, sur une période de
10 ans.
Montpellier, France
∗ Auteur correspondant. Méthode Les données de remboursement de l’Assurance mala-
die (Medic’AM) ont été utilisées (nombre de boîtes remboursées,
Adresse e-mail : h-peyriere@chu-montpellier.fr (H. Peyrière)
code ATC, code CIP), pour les formes adultes. Les associations fixes
Introduction Une analyse récente [1] avait montré que le PMSI avec codéine et tramadol n’ont pas été incluses. Les ventes ont été
était la principale source de notifications (NotS) de cas d’abus exprimées en doses définies journalières (WHO-ATC). Une pondéra-
en provenance du service d’accueil des urgences (SAU). En tion a été faite pour tenir compte du changement de couverture de
vigueur depuis 2012, le programme URGEIM permet la détection la population dans Medic’AM.
des EIM responsables de l’admission au SAU. C’est une initia- Résultats Entre 2006 et 2015, la consommation globale a aug-
tive pluridisciplinaire regroupant médecins urgentistes, médecins menté de 46 % : l’augmentation est plus marquée pour les
de pharmacovigilance et pharmaciens. Depuis 2014, le centre antalgiques de palier 3 (84 %) que pour ceux de palier 2 (34 %).
d’addictovigilance a été intégré à ce programme. La consommation d’oxycodone a été multipliée par 10 (augmenta-
Méthodes Analyse des NotS de cas d’abus ou de complications tion moyenne/an : 30,4 %) et celle du fentanyl multipliée par 2,2).
liées à un abus recueillies via le programme URGEIM entre 2014 et Le tramadol et la morphine augmentent aussi respectivement de
2016. 33 % et 8 %. La consommation de buprénorphine, péthidine et hydro-
Résultats Entre 2014 et juillet 2016, 147 cas ont été notifiés morphone est en baisse (diminution respectivement de 51 %, 93 % et
(40 cas en 2014, 46 cas en 2015 et 61 cas en 2016). Il s’agissait prin- 35 %) cependant, ils ne représentaient que 0,7 % de la consommation
cipalement d’hommes (61 %). L’âge moyen était de 33,2 ± 9,9 ans. totale en 2015. Les formes à libération immédiate ont nettement
Les substances illicites représentaient 57 % des cas (cocaïne 25 %, plus augmenté que les formes à libération prolongée : oxycodone
cannabis 19 %). Les médicaments ont été retrouvés dans 26 % des (multipliées par 15,8 vs. 8,8), tramadol (multipliées par 3,34 vs.
notifications avec principalement la buprénorphine (8 %), les ben- 1,03), fentanyl (multipliées par 7,6 vs. 1,5) et morphine (multipliées
zodiazépines et apparentés (7 %) et la méthadone (6 %). Les raisons par 1,43 vs. 0,98). La proportion des remboursements d’oxycodone
de venue aux urgences étaient des troubles mentaux et du compor- parmi les antalgiques opiacés est passée de 1,6 % en 2006 à 10,8 %
tement (21 %), troubles mineurs en lien avec la substance (14 %), en 2015 ; l’augmentation est plus modérée pour le fentanyl (de 4 à
atteintes cardiovasculaires (13 %) et infections (13 %). La durée du 6 %). Sur la même période, la part de la morphine et du tramadol a
séjour aux urgences a été < 12 h dans 61 % des cas et > 24 h dans 24 % diminué (respectivement de 17 à 12,6 % et de 75,7 à 69 %).
des cas. Dans 56 % des cas, l’événement a été considéré comme Discussion Les données de remboursement ne concernent que les
grave. Pour 26 % des patients, un transfert vers un autre service a ventes en ville (pas de données hospitalières) mais représentent
été nécessaire, principalement la psychiatrie (37 %) et l’orthopédie une bonne estimation de la consommation. On observe une aug-
(13 %). L’évolution n’est pas connue pour 7 % des patients (sortie mentation globale des remboursements d’antalgiques opiacés en
contre avis médical). Avec la requête PMSI de 2012 et 2013, 158 cas ville, très largement supérieure à celle de l’augmentation de la
avaient été retrouvés [1]. Seulement, 4 cas et 12 cas avaient été population sur la période d’étude (4,75 %).
notifiés en 2012 et 2013 par le SAU. Déclaration de liens d’intérêts Ce travail a été réalisé dans le
Discussion Grâce au dispositif URGEIM, le nombre de NotS cadre de l’étude DANTE, financée par l’ANSM.
provenant des urgences a augmenté depuis sa mise en place, http://dx.doi.org/10.1016/j.therap.2016.11.037
avec la notification de cas graves et préoccupants (infections
sévères/injection) et la possibilité de mise en place d’actions
P28
(analyse toxicologique, analyse substance). Cette collaboration
confirme l’utilité du déploiement de l’addictovigilance au sein des Usage problématique de codéine ou
services cliniques. de tramadol et hospitalisations
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs Thomas Soeiro 1 , Adeline Jullien 1 , Romain Barus 1 , Michel Lavit 2 ,
éventuels liens d’intérêts. Anne Roussin 1,∗,3
Référence 1 CEIP-addictovigilance de Toulouse, service de pharmacologie

[1] Diot C, Eiden C, Lehmann M, Sebbane M, Peyrière H. Identifica- clinique et médicale du CHU de Toulouse, faculté de médecine,
tion and collection of abuse cases in the emergency department 37, allées Jules-Guesde, 31000 Toulouse, France
through a hospital database. Clin Toxicol 2015;53:138—9. 2 Laboratoire de pharmacocinétique et toxicologie, CHU de

http://dx.doi.org/10.1016/j.therap.2016.11.036 Toulouse, Toulouse, France

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