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Phase conceptuelle

Enoncé du problème

La maison est habituellement considérée comme un havre de sécurité, un refuge de

protection contre les agressions provenant du monde extérieur. Cependant, la maison peut

devenir un terrain de jeu dangereux pour les enfants et peut constituer un terrain de survenue

d'accidents. Ces derniers sont définis selon l’OMS comme « un événement indépendant de la

volonté humaine, provoqué par une force extérieure agissant rapidement et qui se manifeste

par un dommage corporel ou mental ».

Par ailleurs les accidents domestiques sont des événements fortuits, dommageables,

qui surviennent brutalement à domicile ou ses environs. Ils représentent un phénomène dont

la morbidité est aigue et surtout évitable. Chez l’enfant, ces accidents peuvent occasionner des

lésions majeures à l’origine de décès ou d’un handicap confirmé.

En fait les accidents domestiques sont ceux qui surviennent dans une habitation et

dans ses abords à l’exemple des chutes, des brûleurs, de l’intoxication, des noyades, de

l’incendie par gaz et/ou électricité, de l’étouffement, des blessures, etc. Ils concernent

principalement les enfants qui constituent une tranche d’âge vulnérable et difficile à cerner.

Ceci s’explique par le fait que les plus jeunes ne maîtrisent pas la notion du risque et de

gravité, et les plus âgés d’entre eux ont des comportements dangereux pour eux-mêmes.

Dans ce sens les accidents domestiques constituent un problème majeur de santé

publique dans tous les pays et représentent une des plus importantes causes de décès. Ils sont

la première cause de décès dès l’âge d’un an dans l'ensemble des pays européens et la

première cause d'hospitalisation publique dans la plupart de ces pays.


Dans cette perspective ; en France, 1,2 millions d’enfants par an sont victimes

d’accidents domestiques. De même en Belgique, les accidents domestiques ont fait l'objet de

nombreuses études. En 1992, le système EHLASS a enregistré 18.776 cas d'admission aux

urgences suite à un accident domestique avec un taux d'hospitalisation de 14 % et un taux de

mortalité de 1%. Ces résultats vont au même sens avec ceux de l’Angleterre ; en effet en

1999, 79.000 enfants de moins de quatre ans ont été admis aux urgences suite à un accident

domestique dont 86 décès. L’Espagne à son tour rejoint la même voie ; en outre les accidents

domestiques sont responsables de plus de 30 % des décès dans cette tranche d'âge ce qui

représente près d'un millier de garçons et de filles qui meurent chaque année à la suite d'un

accident domestique.

Parallèlement à ces réalités ; dans les pays du Maghreb ; en Tunisie une étude réalisée

au CHU de SFAX en 1989 sur la pathologie accidentelle de l'enfant a montré que 85 % des

accidents de l'enfant sont domestiques. Dans le même contexte un enquête du ministère de la

Santé Algérien et aux différentes menée sur les accidents domestiques de l’enfant (étude du

docteur Klouche réalisée en 1987 sur un échantillon représentatif de la population résidente de

la daïra d'Hussein Dey à Alger), l’incidence se situe entre 40 et 50 ‰ et prédomine chez

l’enfant d’âge préscolaire.

Au Maroc, ce phénomène est aussi très représentatif ; selon une étude réalisée sur 10

ans au service d'anesthésie-réanimation pédiatrique de l'hôpital d'enfants de Rabat, les

accidents domestiques représentent la principale cause d'hospitalisation avec 81.37% de

l'ensemble des accidents d'enfants

D’autre part ; une série rapportée par le service de Médecine Légale du CHU Ibn

Rochd de Casablanca, a retrouvé 87 cas d'accidents domestiques mortels tout âge confondu

sur une durée de 21 mois 2001, avec une forte proportion d'enfants âgés de moins de six ans

(32%) . Au service de Pédiatrie A du CHU Mohammed VI de Marrakech, une enquête


rétrospective réalisée entre Mars 2009-Juillet 2010 a répertorié 77 cas d’accidents

domestiques infantiles hospitalisés. Les intoxications étaient les plus fréquentes 45.8%,

suivies des piqûres de scorpion (26%), des corps étrangers (18%), des électrisations (5%).

Ces chiffres mettent clairement le point sur l'ampleur du problème que constituent les

accidents domestiques dans les pays développés et en voie de développement, devenus un

problème de santé publique plus sérieux que celui des accidents de la voie publique et des

maladies infectieuses.

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