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La stérilité des pigeons, c’est l’inaptitude à donner des descendants viables. On voit
donc que le problème est très large et dépasse singulièrement celui de ‘la femelle qui ne
pond pas’ ou ‘du mâle qui coche clair’.
Cela comprend donc non seulement ces 2 cas mais encore la mortalité de l’embryon
dans l’oeuf, la mortalité à la naissance (à l’écaille ou dans les 2 premiers jours), la
mortalité au nid, le plus souvent entre le 8e jour et le sevrage.
Pendant tout ce temps, de la ponte au sevrage, le jeune est totalement sous la
dépendance de ses parents tant au titre de l’hérédité qu’à celui des maladies
congénitales (transmises à l’oeuf ou au pigeonneau). La stérilité vraie, de base dirai-je,
c’est l’absence d’oeuf chez la femelle, l’absence de spermatozoïdes chez le mâle. Il peut
s’agir d’une déficience d’origine héréditaire. Dans certaines lignées il apparaît chaque
année un petit pourcentage de femelles stériles, qui ne pondent jamais. Un de mes bons
amis a eu toute une lignée ainsi. Le pigeon de base, grand crack avait une soeur —
remarquable voyage
La forme du pigeon, indices et secrets
La stérilité peut être secondaire: en effet la coquille de l’œuf est très poreuse et les gaz
(gaz carbonique, méthane, ammoniac des fermentations) les liquides vapeur d’eau (eau,
solutions fécales), les germes microbiens traversent la coquille très facilement. Tout cela
peut provoquer la mort de l’embryon rapidement par simple intoxication ou par
développement du microbisme dans le milieu nutritif et chaud qu’est l’oeuf couvé. La
contamination microbienne peut se faire à la ponte (au niveau du cloaque), au contact d
Sauf dégénérescence totale due à l’âge (il est toujours très recommandé e fientes
infectées au fond du nid.
Que faire contre la stérilité?
D’abord il y a le cas isolé, sans importance, on supprime. Ce peut-être aussi un vieux
reproducteur, parfois une bonne femelle (j’ai soigné ainsi il y a un an une grande
championne de grand fond allemande) qui ne reproduit plus ou n’a jamais pondu. Alors
quelques jeunes supplémentaires, quelques pigeonneaux de ce bon pigeon. Il s’agit
d’une déficience glandulaire sous la dépendance de glandes à sécrétion interne
(hypophyse, ovaire, testicule, principalement). d’agir dès l’apparition des premiers signes
de stérilité d’un vieux pigeon, un traitement à base d’hormones antehypophysaires
(prolans) pendant un mois (10 injections) donne de bons résultats, souvent couronnés
d’un élevage de valeur.
En ce qui concerne les stérilités microbiennes, il va sans dire qu’il faut d’abord y voir
clair. Le plus souvent, elles sont anciennes car on réagit rarement dès le premier cas.
Bien souvent, on a trié les premiers déficients (et on a bien fait) et ce n’est que lorsque
les signes deviennent fréquents et multiples que l’amateur s’enquiert des causes. Le
traitement sera spécifique, prolongé, patient.
Quand tout ira mieux, on fera un triage pour éliminer tous les pigeons définitivement
marqués, devenus sans valeur. En matière alimentation, il faut d’abord avoir notion de
l’équilibre de la ration. L’excès d’orge pendant la morte saison, l’insuffisance prolongée
de légumineuses, l’abus du mélange froment, maïs, trop pauvre en protéines, en
cellulose, en minéraux sont autant de causes de stérilité. Il faut savoir que les carences
s’établissent lentement mais se composent au moins aussi lentement. L’équilibre de la
ration de base, l’apport minéral y compris les oligo-éléments, vitaminique doit être un
souci quotidien et non uniquement pendant l’élevage.
En matière d’hygiène, il faut se dire aussi que les efforts bénéfiques non nocifs sont
progressifs et que la négligence, l’illogisme dans la conception du colombier et la
direction de la colonie se paient très cher et très longtemps. Là, comme ailleurs, le
hasard est rarement en cause.
Dr. J.P. Stosskopf