Vous êtes sur la page 1sur 19

EXPOSE LA TENIASE

INTRODUCTION

Les ténias sont des vers plats, parasites de l’intestin humain, et appartiennent à la famille des
plathelminthes (ou cestodes). Ils sont segmentés (constitués d’une succession de 1000 à 2000
d’anneaux), hermaphrodites (dotés du sexe mâle et femelle) et de forme rubanée.

TYPES DE TENIASE,TRAITMENT DIAGNOSTIC, CYCLE


On distingue notamment pour les principales infestations humaines :

Taenia saginata ou ténia du bœuf Taenia saginata est une espèce de ver plat de la classe des
cestodes, parasite des bovidés (hôtes intermédiaires) et de l'homme (hôte définitif). Il est appelé taenia
inerme en raison de l'absence de crochets sur son scolex, ténia du bœuf ou encore ver solitaire.

La contamination de l'homme se fait par ingestion de viande de bœuf pas assez cuite. La répartition de
T. saginata est cosmopolite, dans toutes les régions d'élevage et de consommation de viande bovine.

La maladie provoquée par T. saginata est, de loin, la plus fréquente des taeniasis en Europe. Il s'agit
d'une maladie bénigne qui ne provoque pas de cysticercose humaine, à la différence du taenia du porc
ou Taenia solium.

Morphologie

Adultes

Blanchâtre, le ver adulte se présente comme un long ruban de 4 à 10 m de long1, comprenant une tête,
un cou et des segments.

La tête de 2 mm de large est visible à œil nu, c'est le scolex piriforme (ou pyramide quadrangulaire), à
quatre ventouses de fixation, une à chaque angle basal. La base de la pyramide est légèrement
surélevée, mais ne porte ni rostre, ni crochets, à la différence du Taenia solium. Le Taenia saginata est
dit inerme (non armé).
Le cou est une partie embryonnaire non segmentée, mesurant quelques mm.

Le corps ou strobile est constitué de segments successifs, les anneaux ou proglottis, au nombre de 1000
à 2000 selon la longueur du corps. Les nouveaux premiers anneaux qui se forment à la base du cou sont
immatures, sans traces d'organisation ; ils mûrissent en 3 mois environ2, en s'éloignant de la tête avec
apparition d'organes génitaux. Les anneaux portent un pore génital latéral dont la répartition le long de
la chaîne est irrégulièrement alterne.

Les anneaux sont hermaphrodites : les premiers anneaux mûrs sont d'abord mâles pour devenir
femelles par la suite, réalisant un phénomène de protérandrie ou hermaphrodisme successif3.

Les anneaux femelles contiennent un utérus allongé d'abord simple. Quand les œufs fécondés s'y
accumulent, l'utérus se distend, faute d'orifice de ponte, en présentant des diverticules latéraux au
nombre de 25-30 de chaque côté. Cet utérus très ramifié de T. saginata le distingue du peu ramifié de T.
solium4.

En bout de chaîne, les anneaux gravides, plus longs que larges, mesurent 18 mm sur 5 mm. Ce ne sont
plus que des sacs bourrés d'œufs.

La longévité de l'adulte, sans traitement, est de 4 à 5 ans au moins, jusqu'à 20 ans5 voire 35 ans3.

Œufs

Les œufs ont une coque externe, lâche, mince et fragile, transparente, de grande dimension, dans
laquelle flotte un embryophore plus petit, à peu près sphérique de 30 à 40 microns de diamètre, à coque
épaisse radiée, contenant l'embryon3.

Cet embryon est déjà parfaitement formé. Il est dit hexacanthe, car il porte 6 crochets larvaires en 3
paires.

Biologie
Photomicrographie d'un anneau gravide de T. saginata montrant l'utérus très ramifié en diverticules
latéraux.

Le T. Saginata adulte habite normalement l'intestin de l'homme. Presque toujours solitaire (immunité
dite « de préséance », ou qui semble conférer une immunité contre une surinfestation3), l'adulte est
fixé à la muqueuse duodénale par son scolex, le reste du corps étant dans la lumière de l'intestin grêle.

Les anneaux gravides ou cucurbitains se détachent isolément, un par un, de la chaîne. Mobiles, ils
gagnent le milieu extérieur en franchissant activement le sphincter anal, avec ou en dehors des selles. Ils
peuvent être découverts le soir dans le linge de corps, ou le matin dans les draps.

Dans la nature (latrines, boues d'épuration, épandage...), ces anneaux dispersés se désagrègent et
libèrent des milliers d'embryophores infectieux qui souillent la terre et la pâture, pour être ingérés par
des bovidés. Arrivé dans l'intestin du bœuf (hôte intermédiaire), l'embryon hexacanthe, libéré par la
digestion, perfore la paroi et, par voie sanguine, gagne le tissu musculaire où il se vésicule et s'enkyste,
donnant le cysticerque (Cysticercus bovis).

En 3 ou 4 mois, le cysticerque murit pour devenir infestant. Il se compose alors d'une vésicule remplie
de liquide clair, de 5 à 10 mm, où se trouve un scolex (tête de tænia) invaginé à l'intérieur. Sa durée de
vie est en moyenne de 20 à 30 mois, puis il se calcifie3,4.

Article détaillé : Cysticercose#Cysticercose bovine.

C'est en consommant la viande de bœuf parasitée (présence de cysticerque vivant), crue ou peu cuite,
que l'homme s'infecte. Libéré dans le duodénum, le cysticerque dévagine son scolex (retroussé comme
une chaussette) qui se fixe à la paroi et commence à bourgeonner sa chaîne. Les premiers anneaux
apparaissent dans les selles 2 à 3 mois après le repas infectant.

L'auto-infestation par les anneaux ou les œufs est impossible pour l'homme, contrairement à Taenia
solium.

Épidémiologie humaine
La répartition de T. saginata est cosmopolite, liée aux conditions environnementales et aux habitudes
alimentaires (consommation de viande bovine crue ou peu cuite).

Les données concernant les infestations à T. saginata sont rares et éparses. Celles-ci ne font pas l'objet
de déclaration et sont peu surveillées, au vu de la bénignité de la maladie. Parmi les données existantes,
la prévalence de l'affection est parfois estimée à partir de la vente de médicaments anthelminthiques6.

Les porteurs de T. saginata ne constituent pas en eux-mêmes un problème de santé publique, mais cette
situation maintient le cycle parasitaire chez les bovins, ce qui pose des problèmes de coûts pour
l'industrie de la viande, à cause de la cysticercose bovine6.

Clinique

Le téniasis à T. saginata est une maladie bénigne, le plus souvent asymptomatique, ou très insidieuse et
peu spécifique.

Les éventuels signes digestifs sont plus souvent présents lors de la phase de maturation du ver (les trois
premiers mois) : troubles de l'appétit (boulimie ou anorexie), nausées, vomissements, amaigrissement
(association paradoxale de boulimie et d'amaigrissement), crampes abdominales, alternance de diarrhée
et de constipation2. Ces troubles tendent à s'atténuer lors de l'émission par l'anus des premiers
anneaux, lorsque le ver est arrivé à maturité11.

Les symptômes extra-digestifs sont plus rares, variés et d'origine mal comprise (allergique, toxique,
réflexe...). Les troubles cutanés d'allure allergique sont le prurit ou l'urticaire. Il peut aussi exister des
troubles nerveux (troubles du caractère, du comportement, du sommeil), cardiovasculaires
(palpitations) et des manifestations respiratoires4,5.

Durant la phase de maturation du ver, la formule sanguine peut montrer une hyperéosinophilie
modérée11, ou pouvant atteindre 5 000 cellules par mm35.

Chez la femme enceinte, la présence d'un T. saginata peut provoquer les troubles variés précédents,
mais sans retentissement sur le fœtus12.
Diagnostic
Le diagnostic est habituellement fait par le patient, lors de la découverte, dans ses sous-vêtements ou
ses draps, d'anneaux de T. saginata. Ils ont l'aspect de nouille blanche, opaque, plate, grossièrement
rectangulaire, de 2,5 cm de long sur 0,7 cm de large et de 1 mm d'épaisseur. En se desséchant, l'anneau
devient plus petit, jaunâtre et racorni.

Le diagnostic peut être confirmé à partir d'un scotch-test anal qui consiste à appliquer une bande de
cellophane adhésive sur la marge de l'anus, qui est ensuite collée sur une lame de verre et examinée au
microscope, pour y retrouver des œufs de T. saginata13.

De même l'examen parasitologique des selles permet d'identifier les embryons hexacanthes

Traitement
Le niclosamide a été longtemps le traitement de premier choix des infestations par vers de type Tænia,
mais le mode de prise est compliqué : il faut être à jeun, mâcher longuement les comprimés avant de les
avaler avec très peu d'eau, recommencer une heure après, et rester encore à jeun 3 heures après la
dernière prise4,5.

Le traitement de référence tend à être le praziquantel en prise unique, beaucoup plus simple4,5. Dans
tous les cas, un examen parasitologique des selles de contrôle est réalisé 2 à 4 semaines après la cure2.

Les graines de courge constituent un vermifuge reconnu, en particulier pour la femme enceinte4.

La prophylaxie consiste à bien cuire la viande de bœuf. L'éducation sanitaire est essentielle5 (hygiène
alimentaire et des toilettes).

Le ténia armé ou ténia du porc (Taenia solium) est l'espèce de Ténia dont l'hôte
intermédiaire est le porc et l'hôte définitif, l'être humain. Ce ténia semble avoir aujourd'hui presque
disparu des pays industrialisés en raison de la facilité pour les services vétérinaires à le détecter.
Taenia solium est un cestode très voisin du Taenia saginata (ténia du bœuf). Dans leur forme adulte, ils
parasitent l'intestin des humains, réalisant un taeniasis, maladie le plus souvent bénigne.

Contrairement à T. saginata, dont seule la forme adulte parasite l'humain, T. solium le parasite aussi à
l'état larvaire, entraînant alors une cysticercose, maladie grave quand les localisations larvaires se font
dans l'œil ou le cerveau. Cette situation reste fréquente dans les pays en développement, à hygiène
précaire, avec élevage porcin traditionnel non contrôlé.

Morphologie
Tænia solium est un peu moins long (le plus souvent de 1 à 3 m, ne dépassant pas 8 m) que le Taenia
saginata.

Il s'en distingue aisément par son scolex (tête du ténia), globuleux, d'environ 1 mm de diamètre, et garni
de quatre ventouses. Ce scolex possède une petite saillie rétractile appelée rostre, court et brunâtre,
armé d'une double couronne de 25 à 50 crochets, ou de 22 à 32 selon les auteurs. Les gros crochets (160
à 180 μm) alternent avec les petits (110 à 140 μm), d'où son nom de ténia armé.

Le cou est court et grêle.

Le strobile (corps du ténia) ne compte guère plus de 900 anneaux (aussi appelés proglottis). Les 100
derniers anneaux représentent plus du tiers de la longueur totale du corps. Ils se distinguent de ceux de
Taenia saginata par la disposition régulièrement alternée des pores génitaux latéraux.

Les cucurbitains (proglottis mûrs) se détachent isolément ou par groupe de 5 et 10 et sont éliminés de
façon passive dans les selles de l'animal parasité (passant souvent inaperçus). Chacun de ces anneaux
contient un utérus à 7 ou 10 ramifications latérales horizontales. Les cucurbitains sont remplis d'œufs
(jusqu'à 6000 œufs par cucurbitains).

Les systèmes génitaux des ténias ne sont pas activés au même moment. Au même titre que les
Plathelminthes, clade dont il fait partie, le ténia est hermaphrodite protérandrique.

Formes larvaires
À l'émission, ces œufs ont une double coque : une coque externe, mince et fragile dans laquelle flotte
un embryophore de 40 à 50 μm de diamètre ou coque interne très résistante.

Les embryophores de Tænia solium ne sont pas distinguables de ceux de Tænia saginata, mais des
différences minimes ont été décrites : ceux de Tænia solium seraient plus arrondis, légèrement plus
grands, avec des tries radiaires plus fines et plus nombreuses.

Chaque embryophore contient un embryon complètement formé dit hexacanthe, embryon possédant
6 crochets larvaires.

Avalés par un hôte intermédiaire, ces œufs libèrent leur embryon hexacanthe qui devient larve
cysticerque en 3 à 4 mois (vésicule de 15 x 7 mm, susceptible de grandir en vieillissant, jusqu'à 3 cm de
diamètre en général). Cette infestation réalise une cysticercose.La forme larvaire du Taenia solium
peut entraîner une maladie zoonotique : la cysticercose chez les porcins (porc, sanglier...), où
l'infestation est souvent massive à cause de leur coprophagie. Beaucoup plus rarement cette
cysticercose peut se voir chez le rat, le chien, le chevreuil...

L'infestation massive du porc est apparente (connue depuis l'antiquité sous le nom de ladrerie). Elle
est facilement détectable, car la chair ou la viande de porc touchée se retrouve criblée de larves
cysticerques et celle-ci est retirée des chaînes de production. La langue1, qui fait partie des organes
souvent touchés, est facile à observer au contrôle vétérinaire, mais non sans stress pour le cochon qui
est tenu par le groin alors qu'on le force à ouvrir la bouche2. Cette pratique traditionnelle, appelée
langueyage, se faisait sur les marchés à bestiaux.

PATHOLOGIE

Cysticercose humaine

Dans certains cas l’homme devient l’hôte intermédiaire de T. solium et héberge alors les larves
cysticerques. L’infestation se fait par ingestion accidentelle d’embryophores (souillure alimentaire ou
auto-infestation). Chez l’homme, les larves cysticerques ont un « tropisme » différent de celui observé
chez le porc ; Des cysticerques peuvent s’enkyster dans tous les organes du corps humain. Ils ciblent
d’abord « les tissus sous cutanés, les muscles de la langue, du cou et du thorax, ainsi que les muscles
orbitaires et l’œil, et le cerveau (cortex, ventricule, espace sous arachnoïdien) »[3]. Une grande partie
des larves ne vont pas rester dans le tissu musculaire mais vont migrer dans le cerveau (60 % des cas) ou
encore dans la région proche des yeux.
Hormis quand il a pénétré l’œil, les cysticerques produisent une réaction granulomateuse qui évolue
vers la une réaction de calcification de la larve (processus qui prend environ 3 ans dans les tissus
humains et souvent plus dans le cerveau.. Ce n’est qu’après sa mort, que le cysticerque est clairement
reconnu comme corps étranger par l’immunité, ce qui cause une réaction inflammatoire et des lésions
tissulaires périphériques, se traduisant chez le patient par de nouveaux troubles pathologiques [3].

Les localisations musculaires et sous-cutanées sont souvent bien tolérées, sauf si elles sont massives. La
gravité de la cysticercose humaine tient aux localisations oculaires et cérébrales (plus de 80 % des cas
décrits).

Dans l’œil, le cysticerque joue le rôle de corps étranger avec selon sa localisation, exophtalmie,
strabisme, iritis ou troubles visuels, fréquemment assortis de céphalées et de douleurs locales.

Dans le cerveau, le tableau évoque une tumeur intra-crânienne évolutive : les céphalées, vertiges et
autres petits troubles du début (cysticerques vivants) aboutissant à des troubles de la parole, des
épisodes confusionnels, des crises d’ataxie ou d’épilepsie bravais-jacksonienne, par réaction expansive
autour des cysticerques morts. L’évolution peut se faire vers le coma et la mort.

Cysticercose porcine

La forme larvaire du Taenia solium peut entraîner une maladie zoonotique : la cysticercose chez les
porcins (porc, sanglier…), où l’infestation est souvent massive à cause de leur coprophagie. Beaucoup
plus rarement cette cysticercose peut se voir chez le rat, le chien, le chevreuil…

L’infestation massive du porc est apparente (connue depuis l’antiquité sous le nom de ladrerie). Elle est
facilement détectable, car la chair ou la viande de porc touchée se retrouve criblée de larves
cysticerques et celle-ci est retirée des chaînes de production. La langue1, qui fait partie des organes
souvent touchés, est facile à observer au contrôle vétérinaire, mais non sans stress pour le cochon qui
est tenu par le groin alors qu’on le force à ouvrir la bouche2. Cette pratique traditionnelle, appelée
langueyage, se faisait sur les marchés à bestiaux.

CYCLE
Parasite spécifique de l'homme, l'adulte vit dans l'intestin grêle d'où les anneaux gravides s'éliminent
passivement avec les selles, par fragments de chaîne. Le porc, hôte intermédiaire volontiers
coprophage, s'infecte en ingérant les embryophores. Le cycle est en tous points semblable à celui du
T. saginata pour le bœuf. La coque des embryophores est dissoute, libérant des embryons
hexacanthes qui perforent la paroi intestinale avec les crochets.
Ils passent dans la circulation générale, se disséminant dans tout l'organisme, pour s'enkyster dans les
muscles, le cœur et la langue, sous le nom de cysticerques (Cysticercus cellulosae). Ces cysticerques
murissent en deux ou trois mois, contenant un scolex vivant invaginé à l'intérieur. De tels cysticerques
peuvent vivre plusieurs années dans le porc. S'ils ne sont pas ingérés par un hôte définitif, ils finissent
par mourir, pour se désagréger ou se calcifier.

Diagnostic
Tæniasis

Le diagnostic du téniasis à Taenia solium se fait facilement sur la morphologie des anneaux retrouvés
dans les selles et examinés par transparence (ramifications utérines épaisses et peu nombreuses) au
cours d'un examen parasitologique des selles. Encore faut-il les y chercher, car la clinique n'oriente
pas et le malade ignore le plus souvent sa parasitose

Traitement
Deux médicaments existent,

l’albendazole serait le plus fréquent ;

le praziquantel

Contre l'adulte, on a aussi utilisé la niclosamide aux doses indiquées pour taenia saginata.

Contre les cysticerques mal tolérées, le traitement sera principalement chirurgical.

Après le traitement , il reste nécessaire de vérifier durant 3 mois la présence d'anneaux, et au bout de
ces 3 mois, faire une analyse cytobactériologique des matières fécales.

Rodentolepis nana, le Ténia nain, est une espèce de cestodes de la famille des Hymenolepididae.
De très petite taille, c'est un parasite strict de l'Homme, dont la présence dans l'intestin grêle de
l'enfant et parfois de l'adulte, détermine le tæniasis « infantile » des régions chaudes.

Morphologie
C'est le plus petit des ténias spécifiques de l'Homme. Il peut mesurer de 1 à 10 cm, mais sa taille
habituelle, dans les infestations massives, varie de 2 à 3 cm. Son scolex porte quatre ventouses et une
couronne de vingt à trente crochets sur un rostre rétractile ; il est suivi d'un cou très fin et d'une
chaîne d'anneaux plus larges que hauts (au nombre de 100 à 200), à pores génitaux tous du même
côté.

Biologie
Rodentolepis nana est le seul ténia de la famille des hyménolépididés à avoir, en grande partie,
affranchi son cycle de l'hôte intermédiaire invertébré qui rendait l'infestation humaine accidentelle et
aléatoire. Aussi, bien qu'il existe toujours la possibilité d'infestation humaine par déglutition de puces
ou de vers de farine porteurs de cysticercoïdes, le mode habituel de contamination est direct : chez
l'enfant parasité, les anneaux gravides, détachés de la chaîne, sont digérés pendant le transit et
libèrent, dans la lumière intestinale, les œufs caractéristiques : hyalins, limités par une enveloppe
externe ovoïde de 50 µm sur 40 µm, ils contiennent un petit embryon hexacanthe entouré par son
embryophore en citron aux pôles munis de filaments flexueux. Ces œufs, rejetés à l'extérieur avec les
selles du porteur, sont déglutis comme souillure des aliments ou des doigts (auto-réinfestation); dans
le duodénum, sous l'action des sucs digestifs, les embryons hexacanthes sont libérés; ils pénètrent
activement dans les villosités duodénales, s'y transforment en cysticercoïdes, font éclater la villosité,
et, libérés, se fixent à la muqueuse jéjunale pour redonner des vers adultes. Dans ce cycle, le
développement du cysticercoïde au sein des villosités entraîne une réaction humorale que l'on ne
retrouve pas dans le cycle indirect où tout se passe dans la lumière intestinale, donc « à l'extérieur ».

Clinique
Une symptomatologie notable n'apparait que dans les infestations massives (500 à plus de 1000 vers).
Elle est dominée par les troubles nerveux : crises choréïques, convulsions, crises épileptiformes,
troubles méningés.

Diagnostic
C'est un diagnostic coprologique rendu facile par le nombre et l'aspect très typique des œufs.

Traitement
Ici, la sortie échelonnée des cysticercoïdes, dont l'évolution a pu se poursuivre dans les villosités à
l'abri des agents médicamenteux, rend nécessaire une posologie prolongée et renouvelée. On
prescrira donc chez l'adulte et le jeune au-dessus de 7 ans de la niclosamide, à raison de :
le premier jour, 2 comprimés à mâcher à la fin du repas principal (soit 1 g) et 2 autres comprimés 1
heure après (soit au total) 2 g ;

puis, les 7 jours suivants, 2 comprimés à la fin du repas principal (1 g par jour), donc un total de 9 g en
8 jours.

Ce traitement sera à renouveler une fois, après 2 semaines de repos. Trois mois après, par sécurité, on
demandera un contrôle de négativité des selles.

Chez l'enfant de 4 à 7 ans, on donnera 1/2 dose, soit 1 comprimé 2 fois le premier jour puis 1
comprimé par jour les 7 jours suivants, tandis que l'enfant de moins de 4 ans ne recevra, au même
rythme que des demi-comprimés.

Hymenolepis diminuta est une espèce de vers plats de la famille des Hymenolepididae (classe
des cestodes). C'est un ténia moyen, parasite des rongeurs (rats, souris), qui peut vivre
accidentellement dans l'intestin grêle de l'Homme en déterminant un téniasis bénin.

Morphologie
L'adulte peut atteindre 90 cm de long. Il a un scolex piriforme au rostre démuni de crochets.

Biologie
Les rongeurs hébergeant l'adulte, rejettent, avec leurs matières fécales, des œufs caractéristiques,
assez semblables à ceux d'H. nana, mais sans filaments flexueux (courbés alternativement dans
plusieurs sens différents) bipolaires entre les coques interne et externe, qui seront déglutis par les
larves de plusieurs insectes parasites des céréales (mite des céréales, ver de farine) ou ectoparasites
des rongeurs (puces diverses). Ces insectes sont les hôtes intermédiaires et ils hébergent la larve
cysticercoïde infectieuse « en attente ». Le cycle se boucle quand les rongeurs avalent ces insectes
infectés en se nourrissant de graines ou en avalant leurs puces.

Clinique
L'homme s'infecte en consommant des nourritures souillées d'insectes parasités : fruits secs, céréales
« de régime », pain fait avec de la farine « mitée » et mal cuit. Libérée par la digestion, la larve
cysticercoïde infectieuse se fixe sur la muqueuse de l'intestin grêle et bourgeonne un ténia adulte. La
symptomatologie est la même que celle du téniasis à H. nana, mais ici, comme pour Dipylidium
caninum, le ver est mal adapté à son hôte accidentel chez qui il n'entraîne qu'une affection bénigne et
facile à maîtriser.

Diagnostic
Les œufs caractéristiques seront facilement repérables dans les selles.

Traitement
Niclosamide qui est l'anthelminthique de premier choix des infestations par vers plats du genre
Taenia. Il n'est pas actif sur les vers ronds. La spécialité pharmaceutique Trédémine contient du
niclosamide

Dipylidium caninum est un ver cestode de taille moyenne, parasite fréquent de l'intestin grêle du
chien, du chat, du renard et, occasionnellement, de l'Homme, chez lesquels il provoque une maladie : la
dipylidiose.

Morphologie
Reconnaissable à son aspect, l'adulte, long de 30 à 50 cm, de couleur rosâtre, est formé d'une chaîne
d'anneaux en forme de graines de courge, à pores génitaux bilatéraux, précédée d'un cou très court et
d'un minuscule scolex à quatre ventouses et rostre rétractile muni de plusieurs rangs de crochets.

Cycle de vie
Les anneaux gravides de l'adulte, fixés dans l'intestin grêle du carnivore, l'hôte définitif, libèrent dans la
lumière des œufs sphériques, réunis par groupe de 10 à 12 dans des capsules ovigères qui sont rejetées
dans le milieu extérieur avec les matières fécales.

L'hôte intermédiaire principal est une puce, Ctenocephalides felis la plupart du temps, Ctenocephalides
canis parfois, dont les larves ingèrent puis hébergent les larves cysticercoïdes infectieuses présentes
dans le milieu extérieur. Le cycle se boucle quand le carnivore, en ingérant une puce infestée lors de
mordillements, déglutit la larve infectieuse qui se fixe à la muqueuse de l'intestin grêle et bourgeonne
pour donner un nouvel adulte.

Il arrive que des poux mallophages jouent le rôle d'hôte intermédiaire, comme Trichodectes canis.
Une étude en 2018, utilisant à la fois une analyse génétique et des infections expérimentales a montré
que deux génotypes ditsincts de D. caninum sont trouvés respectivement chez les chats et chez les
chiens, et a suggéré que deux espèces distinctes soient en fait impliquées, une chez chacun de ces hôtes
1,2.

Répartition

C'est un parasite cosmopolite, il est particulièrement fréquent chez les carnivores


domestiques vivant en milieu urbain.

Clinique

Article détaillé : Dipylidiose.

L'enfant ou l'adulte sont infectés quand un chien, leur léchant la figure juste après
avoir écrasé une puce infectée, y dépose avec sa salive la larve cysticercoïde ;
déglutie, cette dernière va se fixer à la muqueuse du grêle et donner un adulte.
Les symptômes sont ceux d'un téniasis banal.

Importance

Elle est très minime sur le plan pratique, et on peut la voir à l'œil nu tant par la
rareté des cas (quelques centaines) que par leur bénignité. Notons également que
ce cestode, mal adapté au milieu intestinal humain, ne s'y fixe "qu'à regret",
l'abandonnant spontanément ou a la moindre incitation (simple lavement ou
ténifuge léger).

Diagnostic

Il se fait par découverte dans les selles des capsules ovigères et se trouve bientôt
confirmé par l'expulsion du ver.
Traitement

N'importe quel ténifuge suffit à détacher le ver et à provoquer son évacuation. On


peut utiliser la niclosamide qui est considérée comme le traitement de choix pour
tous les plathelminthes.

Le ténia du poisson (Dibothriocephalus latus1, anciennement Diphyllobothrium


latum), est une espèce de cestodes causant la dibothriocéphalose (anciennement
diphyllobothriose, ou même bothriocéphalose). Ce parasite a pour hôte définitif
différents mammifères (dont l'homme), qui s'infestent par la consommation de
poisson cru ou mal cuit, eux-mêmes parasités par la consommation de crustacés
(tels les copépodes) ayant ingéré les œufs présents dans les fèces d'un hôte
définitif.

Morphologie

Dibothriocephalus latus est le plus grand des cestodes humains, avec une taille
moyenne de 2 à 8 mètres mais qui peut dépasser les 15 mètres, et
exceptionnellement aller jusqu'à 20 mètres7,8.

Sa « tête » ou scolex mesure de 1 à 5 mm. Il a une forme de massue portant deux


fentes allongées faisant office de ventouse, appelées bothridies. Le cou est court
et grêle7.

Le corps ou strobile est composé de plusieurs centaines de segments ou


proglottis, de forme trapézoïde plus larges que hauts. Ces segments, qui peuvent
atteindre le nombre de 4 0009, sont hermaphrodites avec un orifice génital
médio-ventral. Les segments mûrs portent en leur centre une tache noirâtre qui
est un utérus rempli d'œufs7.
L'adulte demeure dans la partie moyenne de l'intestin grêle, où il peut vivre plus
de dix ans. Ce n'est pas un « ver solitaire », des sujets pouvant être polyparasités
par plusieurs dizaines d'individus7.

L'œuf est brun, ovoïde, long de 60-70 μm et large de 40-45 μm8, présentant un
opercule à un pôle. L'œuf est non-embryonné à la ponte, il contient le zygote
proprement dit et des cellules vitellines7.

Cycle évolutif

Les œufs sont pondus dans la lumière intestinale de l'hôte définitif, et éliminés
dans les selles au nombre de plusieurs millions par jour. Les anneaux vidés de
leurs œufs se désagrègent et sont évacués sous la forme de débris non
identifiables. Cependant, il est possible de retrouver des fragments de chaînes
d'anneaux7.

Pour que l'œuf évolue et se segmente, il faut qu'il tombe dans de l'eau douce à
une température favorable. Il devient alors embryon en 10 à 14 jours. À la
température de + 1° C, l'œuf peut rester vivant plusieurs mois, mais sans
évoluer7.

Lorsque le développement de l'embryon est terminé, l'opercule de l'œuf se


soulève, et il en sort un embryon hexacanthe ou coracidium, portant des cils
vibratiles pour se déplacer. Ces coracidiums sont la proie de crustacés minuscules,
les copépodes (comme les cyclops). Dans un cyclops, le coracidium évolue en
deux semaines environ pour devenir un procercoïde, d'environ 0,5 mm de long
avec un appendice globuleux7.
Lorsque le crustacé est avalé par un petit poisson (gardon par exemple), le
procercoïde migre dans les viscères ou les muscles de son nouvel hôte où il se
transforme en plérocercoïde, qui est la forme larvaire infestante, de 1 à 2 cm de
long, présentant des bothridies et un début de segmentation8. Les plérocercoïdes
peuvent se retrouver chez les poissons prédateurs des précédents, carnassiers
d'eau douce comme le brochet, la perche ou la lotte d'eau douce7.

Lorsque ces poissons sont consommés par un hôte favorable, humain ou autre
mammifère (chien, chat, renard, porc, ours, phoque...), la larve infestante se fixe à
la muqueuse du grêle pour devenir adulte en 5 à 6 semaines. La taille de l'adulte
s'adapte à celle de son hôte (plusieurs mètres chez l'homme, moins d'un mètre
chez le chat)7,8.

L'humain s'infeste en consommant du poisson cru ou mal cuit (les larves sont
détruites à plus de 50° C). Les personnes préparant des plats traditionnels tels que
le Gefilte fish seraient les plus infestées car elles goûtent le poisson émincé avant
de le faire cuire, de même pour les pêcheurs qui consomment des abats crus de
divers poissons7.

Répartition géographique

Classiquement, la répartition géographique s'explique par les modalités du cycle.


L'infestation par D. latum se retrouve dans les régions de lacs en zone tempérée
ou froide de l'hémisphère nord. Elle se voit surtout dans les pays riverains de la
mer du Nord et de la mer Baltique ; en Europe, autour des lacs alpins de Suisse et
d'Italie, elle est rare en France sauf près de la frontière suisse. À l'est, l'aire de
répartition englobe le delta du Danube, l'ex-URSS, le Japon, et l'Amérique du
nord7.
Des cas sont aussi rapportés dans des pays chauds (en Israël autour du Lac de
Tibériade) et dans l'hémisphère sud (Afrique, Amérique du Sud, Australie...)7.

Bien que peu connue du grand public et des médecins, cette parasitose est en
expansion, probablement liée à des modifications des habitudes alimentaires par
la mondialisation et aux nouvelles techniques de surgélation et refroidissement
rapide

Caractéristiques cliniques

En l’absence de traitement la bothriocéphalose peut se prolonger pendant des


décennies. La plupart des infections sont asymptomatiques. Les manifestations
peuvent comprendre des douleurs abdominales, de la diarrhée, des
vomissements et une perte de poids. Il peut se produire une carence en vitamine
B12 avec pour conséquence une anémie pernicieuse, mais l’infection par D. latum
peut persister pendant plusieurs décennies sans provoquer d’anémie,
probablement en raison d'une amélioration de la nutrition. Dans un essai,
presque la moitié de la vitamine ingérée a été absorbée par D.latum chez des
patients auparavant en bonne santé, alors que le taux d’absorption par le ver
était de 80 à 100 % chez des patients présentant une anémie. Il est impossible de
savoir pourquoi une anémie se produit dans certains cas seulement et pas dans
d'autres cas. Les infections massives peuvent avoir comme conséquence une
occlusion intestinale. La migration des proglottides peut provoquer une
cholécystite ou une angiocholite.

Dans les cultures où les femmes préparent des plats traditionnels tels que le
gefilte fish, elles sont davantage infectées que les hommes, car elles goûtent le
poisson émincé avant de le faire cuire4.
Diagnostic

L'identification microscopique des œufs dans les selles est la base du diagnostic
spécifique. Les œufs sont habituellement nombreux et peuvent être découverts
sans avoir besoin de techniques de concentration. L'examen des proglottides
éliminés dans les selles a également une valeur diagnostique.

Outil diagnostique : microscopie et comparaison morphologique avec d'autres


parasites intestinaux. Bien qu'il soit difficile d'identifier les œufs ou les
proglottides jusqu’au niveau de l’espèce, la distinction a peu d'importance
médicale puisque, comme la plupart des ténias adulte dans l'intestin, tous les
membres de ce genre répondent aux mêmes médicaments.

Traitement

Le praziquantel est la molécule principalement utilisée en l'absence de contre-


indication, le plus souvent à la dose de 10 mg/kg en prise unique. Une autre
possibilité est la niclosamide à la dose unique de 2 gr pour les adultes et de 1gr
pour les enfants de plus de six ans5,6.

Le retrait sous coloscopie est possible mais nécessite le retrait complet du ver (y
compris le scolex) pour que le traitement soit efficace7

Des cas anecdotiques de guérison ont été rapportés après administration d'un
produit de contraste iodé la gastrografine susceptible d'éliminer un ver adulte
vivant dans les selles8,9, mais ce n'est pas un traitement de choix à cause de son
coût et de sa lourdeur en technique (fluoroscopie)7.
Prévention

Éviter l'ingestion des poissons d'eau douce crus. Une cuisson suffisante ou la
congélation des poissons d'eau douce tuera les larves de ténia de poissons
enkystées dans la chair.

Vous aimerez peut-être aussi