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AUDICIS

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES


CYCLE NORMAL

AUDIT DES STOCKS DU SECTEUR


INDUSTRIEL : QUELS RISQUES ?

NOM ET PRENOMS
KONATE Nabi Brahima

ENCADRANT
M. EL ATTAR Mehdi

OPTION
FINANCE-COMPTABILITE

ANNEE UNIVERSITAIRE
2010-2011
Mémoire de fin d’études 2011

DEDICACES
Au nom d’ALLAH, Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Louange à ALLAH, Le Très Haut qui m’a permis de passer les quatre années de
l’ISCAE et qui m’a facilité l’élaboration de ce mémoire.

Papa, Maman, je vous dédie tout particulièrement ce travail pour votre amour,
votre patience et votre soutien sans relâche à mon égard.

Aux mémoires de ma grand-mère DAO Gnine et de mon frère aîné KONATE


Yaya qui m’ont quitté brusquement.

Egalement, je dédie ce mémoire aux familles BALLO, NICOUE et CAMARA qui


ont toujours répondu présent à mes appels incessants.

Enfin, je dédie ce mémoire à tous mes amis qui n’ont cessé de me soutenir par
leurs actions, pensées et bonnes volontés.

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Mémoire de fin d’études 2011

REMERCIEMENTS
Nos sincères remerciements s’adressent tout d’abord à l’ensemble du
personnel du cabinet AUDICIS qui a bien voulu nous accepter au sein de sa structure
dans le cadre de notre stage de fin d’études à l’Institut Supérieur de Commerce et
d’Administration des Entreprises (ISCAE).

En particulier, Monsieur Mohamed BOUMESMAR, Associé gérant du cabinet


AUDICIS et son Associée, sa femme, Madame JALILA, aux visages toujours souriants,
qui n’ont ménagé aucun effort pour le bon déroulement de notre stage au sein de leur
cabinet. Nous leur sommes redevables de tout l’effort qu’ils ont fourni en vue d’un
séjour agréable au sein de leur entité. Honnêtement, nous leur exprimons notre
entière satisfaction sous leur direction et leur encadrement.

Nous remercions également Mademoiselle ACHARAOUI Ibtissam, la chef de


mission pour son enthousiasme, sa sollicitude et ses conseils qu’elle a bien voulu
nous prodigués pour la rédaction de notre mémoire.

Egalement, je tiens à exprimer ma vive gratitude et reconnaissance à Monsieur


El ATTAR Mehdi qui a bien voulu être mon encadrant et qui a su me donner les
conseils nécessaires à la bonne élaboration de ce mémoire.

Nous ne saurons terminer notre travail sans adresser nos profonds


remerciements à Monsieur Rachid M’RABET, Directeur Général du Groupe Institut
Supérieur de Commerce et d’Administration des Entreprises (ISCAE) et à l’ensemble
du corps professoral dont le souci majeur est d’assurer résolument une formation
pointue à l’ensemble des étudiants.

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Mémoire de fin d’études 2011

SOMMAIRE
Dédicaces…………………………………………………………………………………………………...2
Remerciements……………………………………………………………………………………………...3
Introduction…………………………………………………………………………………………………6
PARTIE I : Approche d’audit financier des stocks……………………………………………7
Chapitre 1 : l’audit financier et comptable ………………………………………………………………..8
Section1: Concept d’audit financier………………………………………………………………………...8
I - Définition de l’audit…. ………………………………………………………………………………. .8
II- La mission de l’auditeur………………………………………………………………………………...8
III- Référentiel comptable…………………………………………………………………………………..9
IV- Les normes marocaines d’audit……………………………………………………………………….11
V- Les qualités et les responsabilités de l’auditeur………………………………………………………..13
Section 2 : Démarche d’audit financier…………………………………………………………………....14
I- Acceptation de la mission………………………………………………………………………………14
II- Orientation et planification de la mission……………………………………………………………..15
A. La prise de connaissance générale de l’entreprise …………………………………………...........15
B. Identification du seuil de signification ………….…………………………………………………15
C. Rédaction d’un plan de mission……………………………………………………………………16
III- Examen du contrôle interne…………………………………………………………………………...16
A. Définition du contrôle interne……………………………………………………………………...16
B. Principes fondamentaux du contrôle interne…………………….....................................................16
C. Intérêt de l’analyse du contrôle interne…….....................................................................................17
IV- Contrôle des comptes………………………………………………………………………………....17
A. Observation physique………………………………………………………………………...……17
B. L'examen des livres et documents………………………………………………………………....18
C. La confirmation directe…………………………………………………………………………....18
D. L’examen analytique…...................................................................................................................18
E. Les déclarations des dirigeants………………………….…………………………………………18
V - Travaux de fin de mission……………………………………………………………………………18
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Chapitre 2 : Approche théorique d’audit des stocks……………………………………………………19


Section 1 : Généralités sur les stocks……………………………………………………………………...19
I. Définition des stocks……………….......................................................................................................19
II. Typologies des stocks…………………………………………………………………………….…….21
Section 2 : Méthodes d’évaluation des stocks…………………………………………………………….22
I- Normes comptables marocaines (CGNC)………………………………………………………………22
II- Normes comptables internationales (IAS/IFRS)………………………………………………………28
III- Comparaison des normes CGNC, IAS/ IFRS…………………………………………………………31
Section 3 : Audit des stocks……………………………………………………………………………….33
I-Contrôle interne des stocks……………………………………………………………………………....33
A. Objectifs du contrôle interne……………………………………………………………………...33
B. Principales caractéristiques du contrôle interne…………………………………………………..33
II- Contrôle des comptes de stocks…………………………………………………………………….….36
A- Objectifs du contrôle des comptes…………………………………………………………….….36
B- Les contrôles généraux…………………………............................................................................36
C- Contrôle des différentes catégories de biens de l’entreprise………………………………….….38
D- L’inventaire physique……………………………………………………………………….……40
E. Contrôles liés à la dépréciation des stocks………………………………………………….…….44
PARTIE II: CAS PRATIQUE D’UNE ENTREPRISE INDUSTRIELLE………………………...48
I – Présentation de la mission d’audit dans l’entreprise « Gamma »……………………………………...49
II. Cartographie des risques d’audit……………………………………………………………………….52
A. Les risques liés au contrôle interne des stocks……………………………………………………53
B. Les risques liés à l’entreprise et aux articles stockés…………………………………………….56
C. Les risques liés aux travaux de quantification et de valorisation des stocks……………………..63
III- Audit de la section stocks……………………………………………………………………………..75
A- Contrôle interne des stocks……………………………………………………………………….75
B- Contrôle des comptes de stocks…………………………………………………………………..82
CONCLUSION…………………………………………………………………………………………..104
ANNEXES…………………………………………………………………………………………….....105
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE………………………………………………………….……110
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INTRODUCTION
Les stocks constituent un élément important de l’actif du bilan notamment pour les entreprises
commerciales et industrielles. Le suivi et l’inventaire sont à la fois une obligation légale et une nécessité
de gestion. Sur le plan légal, l’article 5 de la loi 9-88 relative aux obligations comptables des
commerçants stipule que la valeur des éléments actifs et passifs de l’entreprise doit faire l’objet d’un
inventaire au moins une fois par exercice à la fin de celui-ci. Sur le plan de la gestion, le suivi et la
maîtrise des stocks est une priorité de toutes les entreprises quelle que soit leur taille.

Dans la pratique, les comptes de stocks soulèvent de nombreuses difficultés d’appréciation. Au


niveau comptable, ils représentent souvent une valeur importante du patrimoine dont la variation peut
affecter de manière significative le résultat de l’entreprise et l’image fidèle. L’évaluation des stocks revêt
donc de nombreux risques. De ce fait, l’audit des stocks nécessite une attention particulière qui devrait
davantage être accentuée lorsque le secteur d’activité de l’entreprise ainsi que les stocks présentent de
nombreuses particularités ou des spécificités. Ainsi, le commissaire aux comptes doit adopter une
démarche basée sur l’analyse des principaux risques liés à l’entreprise.

C’est dans cette optique que se pose notre problématique: « Face aux nombreux risques que
présentent les stocks du secteur industriel, quelles diligences l’auditeur doit-il mettre en œuvre afin de
s’assurer d’une absence quasi-totale d’anomalies significatives pouvant affecter les comptes de la
société ou son organisation ? »

Tout au long de notre mémoire, nous présenterons dans une première partie, l’approche d’audit
financier des stocks et dans la seconde partie nous aborderons un cas pratique dans laquelle nous
exposerons les principaux risques ainsi que les diligences appropriées à mettre en œuvre.

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PARTIE I :

Approche d’audit financier des stocks

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Chapitre 1 : l’audit financier et comptable

Section 1: Concept d’audit financier

I-Définition de l’audit
La notion d’audit fait l’objet de plusieurs définitions qui semblent différentes selon les normes de
références mais demeurent convergentes vers les mêmes objectifs. Entre autres, nous avons :
Selon l’International Federation of Accountants (IFAC)
«Une mission d’audit des états financiers a pour objectif de permettre à l’auditeur d’exprimer une
opinion selon laquelle les états financiers ont été établis, dans tous les aspects significatifs conformément à
un référentiel comptable identifié ».
Au Maroc, selon le manuel des normes marocaines
« Une mission d’audit des états de synthèse a pour objectif de permettre à l’auditeur d’exprimer une
opinion selon laquelle les états de synthèse ont été établis, dans tous leurs aspects significatifs,
conformément à un référentiel comptable identifié et qu’ils traduisent d’une manière régulière et sincère, la
situation financière de la société, ainsi que le résultat de ses opérations et le flux de sa trésorerie ».
 Distinction succincte entre l’audit contractuel et l’audit légal
Une mission d’audit peut être légale ou contractuelle. Il ya donc lieu de faire la nuance entre ces deux
types de mission :
Audit contractuel : c’est un contrat par lequel une entreprise confie la mission de contrôle de ses
procédures et comptes à un cabinet d’audit dont la mission essentielle est de tester la qualité de
l’information fournie afin d’en dégager les points forts et faibles.
Audit légal ou commissariat aux comptes : c’est une intervention obligatoire imposée par la loi à
certaines sociétés commerciales selon leur capital social ou le nombre de salariés
II-La mission de l’auditeur
Nous l’avons dit plus haut, la principale mission de l’auditeur est d’émettre une opinion sur la qualité
de l’information financière produite. Cependant, ne peut-il pas signaler des cas de fraude ? Ne peut-il pas
formuler de jugement concernant la qualité de la gestion de l’entreprise.

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A. Emettre une opinion sur la qualité de l’information financière


Pour émettre une opinion plus ou moins fiable, l’auditeur se base sur quatre (4) critères qui sont :
 L’image fidèle : L’auditeur doit donner l’image la plus fidèle possible qui est dénuée de toute
déformation intentionnelle ou d’omissions de faits significatifs. Le plus souvent, l’annexe des
comptes aide au respect de ce critère.
 La régularité des comptes : l’auditeur doit veiller à la conformité avec la réglementation en vigueur et
ou des principes communément admis.
 La sincérité des comptes : l’auditeur doit assurer une évaluation correcte des valeurs comptables,
l’appréciation raisonnable des risques et des dépréciations émanant des dirigeants de l’entreprise
cliente.
 La prudence : signifie l’appréciation raisonnable des faits afin d’éviter de transférer dans l’avenir, des
incertitudes susceptibles d’impacter le patrimoine et le résultat de l’entreprise.

B. Détecter la fraude
La principale mission de l’auditeur est d’exprimer une opinion sur la régularité et la sincérité des
comptes ; toutefois, il est en mesure de détecter et de mettre à nu des cas de fraude existants. En aucun
cas, il ne doit présumer la mauvaise foi ou la malhonnêteté des personnes ayant élaboré les états
financiers. Néanmoins, quand il trouve des motifs douteux, il doit mener des investigations afin d’avoir
une conviction assez suffisante et ou de prévenir de façon officielle les risques encourus.

C. Améliorer la gestion de l’entreprise auditée


Contribuer à l’amélioration de la gestion de l’entreprise cliente est certes du ressort d’un audit,
mais il n’est pas l’objectif ultime recherché. En effet, l’auditeur ne doit pas s’ériger en guide pour
participer à la prise de décisions, auquel cas il ne serait plus indépendant de l’entreprise. Toutefois, son
intervention pourrait être bénéfique en ce sens qu’il détecte la quasi-totalité des problèmes de l’entreprise.
Il devrait donc dissocier le rôle de conseil, en particulier dans le cadre de l’audit légal où le principe de
non-immixtion dans la gestion s’impose.

III- Référentiel comptable


A. La normalisation comptable
La Norme Générale Comptable a été conçue en vue de satisfaire deux objectifs majeurs qui sont :
 D’une part, servir de base à ‘information et à la gestion de l’entreprise

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 D’autre part, fournir une image aussi fidèle que possible de ce que représente l’entreprise à tous
les utilisateurs des comptes privés ou publics.
Le champ d’application de la Norme Générale Comptable est très vaste en ce sens qu’il touche tous
les agents économiques abstraction faite de leur taille, du secteur, de l’objet ou de la forme juridique. Afin
d’instaurer un dialogue économique et social efficace entre ces multiples utilisateurs, il apparaît très
important de définir un modèle d’analyse et un langage communs. C’est-à-dire que la comptabilité doit
être organisée selon les principes et les prescriptions du Code Général de la Normalisation Comptable
(CGNC). Cela implique l’utilisation du Plan Comptable Général des Entreprises ainsi que la définition
des procédures de traitement.

B. Principes comptables
A la fin de chaque exercice, toutes les entreprises sont dans l’obligation d’établir des états de
synthèses qui traduiront la situation financière ou patrimoniale de l’entreprise ; et cela devra être fait via
un langage commun reposant sur les sept (7) principes comptables suivants :
 Principe de continuité d’exploitation : selon ce principe, les états de synthèse de l’entreprise doivent
être établis dans l’optique dune poursuite normale de ses activités sans l’intention ni l’obligation
d’être en état de liquidation ou de réduction sensible de ses activités.
 Principe de permanence des méthodes : en vertu de ce principe, d’un exercice à l’autre, l’entreprise
doit adopter les mêmes méthodes et règles de présentation des états de synthèse afin de favoriser une
comparaison des informations comptables dans le temps.
 Principe du coût historique : Les biens acquis par l’entreprise doivent être inscrits au bilan pour leur
valeur d’acquisition et sont maintenus à ce prix sauf quand ils sont amortis ou provisionnés.
Cependant, les réévaluations des immobilisations constituent des exceptions du principe.
 Principe de prudence : Les produits ne sont pris en compte que lorsqu’ils sont définitivement acquis
pas l’entreprise tandis que les charges sont enregistrées que dès que probables.
 Principe de clarté : Les opérations et les informations doivent être inscrites dans les comptes
appropriés, avec la bonne dénomination et sans compensation.
 Principe d’importance significative : selon ce principe, les états de synthèse doivent révéler tous les
éléments dont l’importance peut affecter les évaluations et les décisions.

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C. Présentation des états comptables


Pour présenter fidèlement son état patrimonial, sa situation financière et la formation de ses
résultats, l’entreprise utilise cinq (5) documents qui forment un tout indissociable :
 Le bilan : il découle directement de la comptabilité sans retraitement préalable
 Le CPC (Compte de Produits et charges) : il découle également de la comptabilité sans aucun
retraitement préalable.
 L’Etat des Soldes de Gestion : il est construit à partir des éléments figurant dans les comptes en fin
d’exercice ou dans les bilans de début et de fin d’exercice.
 Le Tableau de Financement : il s’obtient de la même manière que l’ESG.
 L’ETat des Informations Complémentaires : il est extrait de la comptabilité ; mais certaines
informations sont puisées en dehors des comptes.
Tous ces états de synthèse sont établis dans le respect des principes mentionnés plus haut. Leur
présentation se fait selon l’un des deux modèles suivants :
 Modèle simplifié : appliqué spécialement aux moyennes et grandes entreprises.
 Modèle simplifié : réservé aux petites entreprises ne comprenant que 4 états, c’est-à-dire que
l’ESG n’est pas obligatoire.

IV- Les normes marocaines d’audit


Pour mener à bien sa mission, l’auditeur est tenu de respecter un certain nombre de normes qui ne
sont autres que des directives élaborées par les grandes instances internationale et nationale de la
profession. Ces normes concernent les qualités requises du professionnel, les étapes obligatoires de la
mission d’audit, les modèles de formulations du rapport ainsi que les démarches du travail lors des
missions connexes.
A. Normes relatives au comportement professionnel
Ces normes comprennent et les règles relatives au comportement professionnel et au
comportement humain; elles sont au nombre de cinq (5).
 Compétence
 Indépendance
 Qualité de travail
 Secret professionnel

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 Acceptation et maintien des missions


L’auditeur doit veiller au respect et à l’application scrupuleuse de toutes ces normes de la part de ses
collaborateurs.
B. Normes de travail
Il s’agit des normes de certification, de vérifications spécifiques et d’autres normes relatives à la
mission générale c’est-à-dire les fraudes et les relations du commissaire aux comptes avec les organes de
gestion et de contrôle de la société. La certification recouvre les aspects suivants :
 Orientation et planification de la mission
 Evaluation du contrôle interne
 Obtention d’éléments probants
 Délégation et supervision
 Tenue des dossiers de travail
A la fin de ce travail, d’une part, le ou les commissaires peuvent certifier la régularité, la sincérité
et l’image fidèle des états de synthèse ; d’autre part, ils peuvent assortir la certification de réserves ou
prononcer le refus de certification.

C. Normes de rapport
Le commissaire aux comptes est amené à établir un certain nombre de rapports comme le rapport
relatif aux comptes annuels ou consolidés, le rapport spécial sur les conventions réglementées etc. Le
rapport général est le plus important en ce sens que le commissaire y fait état de l’étendue de sa mission,
de ses opinions et de ses commentaires sur les vérifications spécifiques et y certifie la régularité, la
sincérité et l’image fidèle des comptes. Ce rapport doit respecter des normes de forme, de contenu et des
formalités de dépôt et de signature.

D- Normes relatives aux interventions connexes à la mission générale


Le commissaire aux comptes peut procéder à des interventions appelées « connexes ». Ce sont : la
suppression du droit préférentiel de souscription, la transformation juridique, la certification du bilan et
du chiffre d’affaires semestriels…Pour chacune de ces interventions, il existe des normes de travail et de
rapport ainsi que des modèles que le commissaire se doit de respecter.

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E. Prévention des difficultés des entreprises


Durant son intervention, le commissaire aux comptes doit rechercher les éléments qui l’aideront à
apprécier la capacité de l’entreprise à poursuivre ses activités. Pour déclencher la procédure de prévention
interne, le commissaire a recours au principe de continuité d’exploitation. Cette procédure n’est pas sans
conséquences sur la mission de certification dans la mesure où il peut en découler une dérogation aux
principes comptables suivants : permanence des méthodes ou séparation des exercices ou continuité
d’exploitation. Pourtant, le commissaire aux comptes est tenu d’être vigilant afin de ne pas déroger aux
dits principes.
V- Les qualités et les responsabilités de l’auditeur
A. Les qualités requises d’un auditeur
La mission d’audit exige de l’auditeur deux principales qualités à savoir : la compétence et
l’indépendance.
La compétence : signifie l’appartenance à l’ordre des experts comptables qui fournit une garantie
d’exécution de la mission avec professionnalisme et responsabilité.
L’indépendance : interdit à l’auditeur toute immixtion dans la gestion de l’entreprise. Ainsi, il doit
respecter les règles d’incompatibilité afin de fiabiliser son objectivité et ses remarques.
B. Responsabilités de l’auditeur
1. Responsabilité pénale du commissaire aux comptes
L’auditeur est engagé pénalement si certains délits sont réalisés ou
s’il a participé à l’établissement du rapport ou encore s’il a été complice. On parle de complicité
lorsque l’infraction commise par l’auteur principal est punissable ou lorsqu’il ya acte matériel et moral de
complicité. Par contre les délits résident essentiellement dans l’incompatibilité d’exercice, la violation du
secret professionnel, la non révélation de faits délictueux, la divulgation d’informations mensongères ou
encore l’exercice illégal de la profession.
2. Responsabilité civile et obligation de moyen
Le commissaire aux comptes n’est tenu que d’une obligation de moyens. Il doit mettre en œuvre
toutes les diligences nécessaires et doit procéder aux vérifications qu’il juge opportunes pour motiver son
avis. Toutefois, cette responsabilité est mise en cause dans les conditions de droit commun c’est-à-dire
que le commissaire aux comptes doit avoir commis une faute dans l’accomplissement de sa mission et

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qu’elle ait causé un préjudice actuel et certain et qu’il existe un lien de causalité direct entre la faute
éventuellement commise et le préjudice subi.
Par ailleurs, un auditeur engage sa responsabilité sur des informations financières lorsqu’il
rédige un rapport sur lesdites informations ou autorise l’utilisation de son nom lors de la publication. Si
l’auditeur n’est pas engagé de cette manière, les tiers ne peuvent lui en tenir rigueur.
3. Responsabilité disciplinaire
L’auditeur peut subir des peines disciplinaires pour toute
information ou négligence grave de sa part. Ces peines peuvent aller de la simple réprimande à la
radiation du tableau comportant interdiction définitive d’exercer la profession.

Section 2 : Démarche d’audit financier


La démarche d’audit est caractérisée par cinq (5) grandes étapes que nous représenterons par le
schéma suivant :
Acceptation du mandat

Orientation et planification

Vérifications spécifiques

Examen du contrôle interne


Vérifications spécifiques

Travaux de fin de mission


Vérifications spécifiques

Opinion sur les comptes Vérifications et informations spécifiques

Rédaction du rapport

I. Acceptation du mandat
Ici, il est possible pour l’auditeur d’accepter ou de refuser la mission après avoir observé un certain
nombre de diligences. Parmi ces diligences, nous avons :
 Prise de connaissance globale de l’entreprise
 Procéder à une appréciation de l’indépendance et de l’absence d’incompatibilités
 Procéder à un examen de la compétence disponible pour le type d’entreprise concernée
 Contacter éventuellement le commissaire aux comptes précédent
 Prendre la décision d’acceptation ou de refus du mandat

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 Veiller aux autres obligations professionnelles découlant de l’acceptation du mandat.


En plus de ces diligences, l’auditeur ajoute une lettre de mission et un programme de travail. La
lettre de mission vise à confirmer l’acceptation de l’auditeur, décrit l’objectif et l’étendue de l’audit ainsi
que ses responsabilités à l’égard du client et la forme du rapport. Tout ceci afin d’éviter un malentendu.
Quant au programme de travail, il comporte les délais légaux, le calendrier des interventions, une
estimation du temps de travail et des honoraires, etc.

II. Orientation et planification


A l’instar de toute autre démarche, il est nécessaire de prendre du temps d’orienter et de planifier
afin de mieux cerner les domaines de contrôle et de minimiser les risques d’erreurs. Le commissaire aux
comptes doit avoir une connaissance globale de l’entreprise lui permettant d’orienter sa mission,
d’appréhender les domaines et les systèmes significatifs et enfin, organiser l’exécution de la mission afin
d’aboutir à une certification efficace qui respecte les délais.
A. Prise de connaissance générale de l’entreprise
Afin de mieux comprendre l’activité de la société, l’auditeur doit prêter attention aux éléments
suivants : les principales préoccupations des dirigeants concernant la stratégie de l’entreprise, la structure
organisationnelle de l’entreprise, les résultats d’exploitation, la capacité à s’autofinancer, les principales
opérations et autres événements susceptibles d’affecter les états financiers, les problèmes comptables etc.
Il ne pourra avoir accès à ces documents qu’à travers une rencontre avec les dirigeants et un examen
des rapports et autres documents.
B. Identification du seuil de signification
Un seuil de signification est une limite au-delà de laquelle les erreurs potentielles sont
considérées comme problématiques. Si la somme des anomalies non corrigées dépasse le seuil de
signification, l’auditeur peut être dans l’impossibilité d’émettre une opinion sans réserve. Le seuil de
signification dépend des facteurs déterminants identifiés pendant la planification de la mission. Un facteur
déterminant est celui sur lequel les utilisateurs sont le plus susceptibles de porter leur attention compte
tenu de la nature de l’activité de l’entreprise. Comme facteurs déterminants, nous pouvons citer : le
résultat net, les actifs, les produits, les fonds propres.

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C. Rédaction d’un plan de mission


L’analyse des informations collectées lors de la prise de connaissance globale de l’entreprise ainsi
que des systèmes et domaines significatifs identifiés, donne lieu à la rédaction d’un document de synthèse
appelé plan de mission. Ce plan vise à récapituler les travaux et décisions prises au niveau de la
planification.

III. Examen du contrôle interne


A. Définition du contrôle interne
« Le contrôle interne est constitué par l’ensemble des mesures de contrôle, comptables ou autres,
que la direction définit, applique et surveille sous sa responsabilité, afin d’assurer la protection du
patrimoine de l’entreprise, la fiabilité des enregistrements comptables et des comptes qui en découlent
ainsi que le pilotage de l’organisation ».
Selon la Compagnie Nationale des CAC

A travers cette définition, nous pouvons dire que le contrôle interne est plus préventif que
répressif. Il permet de mieux maîtriser les flux d’informations et de transactions qui circulent au sein de
l’entreprise. Il repose sur trois éléments de base :
 L’existence d’un plan systématique d’organisation
 Présence d’un personnel compétent et intègre
 L’existence d’une documentation satisfaisante
Pour apprécier tous ces éléments, l’auditeur procède d’abord à une description des procédures,
ensuite à leur vérification et enfin à leur évaluation.
B. Principes fondamentaux du contrôle interne
Le contrôle interne s’appuie sur les principes suivants :
Principe d’organisation : les responsabilités, les objectifs et les moyens de contrôle doivent être
bien définis.
Principe d’intégration : la circulation des documents, des informations et des hommes doit se
faire par étapes successives.
Principe de permanence : il doit y avoir un contrôle constant sur toute l’année afin d’assurer une
protection contre les déviations et les déformations.

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Principe d’universalité : doit concerner tous les lieux, toutes les personnes car le plus petit
maillon défectueux peut influer sur tout le reste.
Principe d’indépendance : face à des risques, il faut mettre en place des procédures efficaces
indépendamment des moyens.
Principe d’information : L’information doit être fiable, utile, claire et vérifiable.
Principe d’harmonie : le contrôle interne doit être adapté au fonctionnement de l’entreprise, aux
sécurités recherchées.
C. Intérêt de l’analyse du contrôle interne
Etant donné qu’il est fastidieux voire même impossible d’étudier toutes les transactions contenues
dans les comptes annuels, il est plus intéressant d’analyser l’organisation en vue de rechercher si celle-ci
inclut les moyens suffisants destinés à détecter toute erreur, anomalie ou fraude. Si la conclusion est
favorable, l’on accordera un meilleur degré de confiance aux informations traitées dans le système. Par
contre, si la conclusion est défavorable, le travail de validation des comptes devient plus important et
l’étendue des travaux est plus grande.

IV. Contrôle des comptes


Pour examiner et contrôler les comptes, l’auditeur financier dispose d’une panoplie de méthodes
et de moyens. Toutefois, c’est à partir de son jugement professionnel qu’il pourra choisir la nature et
l’étendue des moyens à mettre pour avoir l’assurance raisonnable qu’il recherche sur les comptes. Parmi
les moyens dont dispose l’auditeur pour obtenir des éléments probants, nous avons :
A. Observation physique
Elle peut prendre deux formes: l’examen et le contrôle d’un inventaire physique effectué par
l’entreprise ou le contrôle de l’existant physique d’un actif.
1. L’examen et le contrôle d’un inventaire physique effectué par la société
Cette méthode s’applique principalement aux stocks et aux immobilisations mais est également
utilisée pour un inventaire d’effets en portefeuille ou le contrôle d’espèces en caisse. A travers cet
examen, l’auditeur cherche à:
 Déterminer si la procédure mise en place est fiable ;
 Observer si la procédure est correctement appliquée par le personnel de l’entreprise ;
 Effectuer des tests de vérification par sondage.

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L’inventaire physique des stocks est le cas d’application le plus fréquent. L’objectif visé est de
s’assurer de l’existence physique des stocks figurant à l’actif du bilan ; le contrôle de la valorisation et des
dépréciations intervient ultérieurement.
2. Contrôle de l’existence physique d’un actif
Ce contrôle vise d’une part à s’assurer non seulement de l’existence d’un actif mais aussi de la
propriété effective. Ce contrôle peut concerner les effets à recevoir et les espèces en caisse.
B. L’examen de livres et documents
Cette méthode est utilisée chaque fois que les éléments probants sont détenus par l’entreprise soit
dans des livres et registres comptables, soit dans des documents. En guise d’exemples, nous avons :
 Le contrôle des dotations aux amortissements
 Le contrôle de la valorisation des actifs créés par l’entreprise (frais de recherche et
développement, les immobilisations)
 Contrôles de factures fournisseurs pour justifier des charges ou des soldes
 Contrôle des frais de personnel et des déclarations…
C. La confirmation directe
La confirmation directe concerne l’un des éléments les plus probants que peut obtenir l’auditeur.
Elle consiste à obtenir auprès des tiers, la confirmation d’informations d’ordre comptable et financier.
D. L’examen analytique
L’examen analytique consiste à vérifier si les tendances, les ratios et les évolutions de
l’entreprise auditée sont cohérents entre eux et avec les informations générales obtenues sur l’entreprise.
Cette technique permet soit d’identifier les tendances (augmentation du crédit client ou fournisseur,
dégradation du fonds de roulement…) soit de confirmer des informations.
E. Les déclarations des dirigeants
Durant sa mission, l’auditeur recueille de nombreuses informations de la part des dirigeants, ces
“déclarations“ sont le plus souvent orales et figurent donc dans les dossiers de l’auditeur sous forme de
notes, mais peuvent aussi être formelles et être sous la forme d’une lettre de déclaration ou de
confirmation adressée à l’auditeur.
V. Travaux de fin de mission
Ces travaux comprennent :
 L’examen d’ensemble des comptes annuels pour vérifier la cohérence des chiffres
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 L’identification des évènements postérieurs à la clôture


 L’utilisation d’un questionnaire de fin de mission
 La rédaction par la société auditée d’une lettre d’affirmation en guise de preuve de son engagement à
avoir communiqué tous les éléments ayant eu un impact sur sa situation financière
 La rédaction d’une note de synthèse résumant les remarques et les observations les plus importantes.
A l’issue de tous ces travaux, l’auditeur est en mesure de rédiger son rapport dans lequel il
émet son opinion sur la régularité, la sincérité et la fidélité de l’image traduite dans les états financier de
l’entreprise.
Le rapport général doit être déposé au siège social ou au lieu de la direction administrative de
l’entité auditée au moins 15 jours avant la date de l’assemblée générale. La société le dépose aussi au
greffe du tribunal de commerce.

Chapitre 2 : Approche théorique d’audit des stocks


Section 1 : Généralités sur les stocks
I. Définition des stocks
Le PCGE définit les stocks comme étant l’ensemble des biens ou des services qui alimentent le
cycle d’exploitation de l’entreprise et qui sont destinés:
 Soit à être revendus en l’état
 Soit à être intégrés dans le processus de fabrication de pour obtenir des produits finis
 Soit à être consommés lors de leur utilisation
Les stocks comprennent les marchandises, les matières ou fournitures, les produits intermédiaires,
les produits résiduels, les produits finis, les produits en cours et les emballages qui sont la propriété de
l’entreprise.
La loi oblige les entreprises à établir annuellement un inventaire exhaustif des éléments actifs et
passifs de son patrimoine, et à procéder ainsi au recensement physique et à l’évaluation des biens et
services figurant dans son stock. Cet inventaire doit respecter les règles de base suivantes :
A. Seuls les biens dont l’entreprise est propriétaire font partie de ses stocks
Les stocks comprennent donc :
 Les éléments recensés dans tous les magasins, ateliers, dépôts et

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Mémoire de fin d’études 2011

autres aires de stockage, y compris les biens reçus en stock mais dont les factures ne sont pas
encore parvenues. Cependant, ne font pas partie des stocks, les éléments séjournant toujours en
magasin mais qui ont été vendus aux clients qu’ils soient facturés ou non encore facturés (cas des
commandes spécifiques achevées, non encore livrées aux clients)
 Les produits en cours de voyage dont l’entreprise est déjà propriétaire, ainsi que ceux détenus chez
les fournisseurs, mais déjà acquis par l’entreprise au terme d’un achat ferme qui lui en a transféré la
propriétaire.
 Les biens dont l’entreprise est propriétaire mais qui sont détenus physiquement chez les tiers
(emballages prêtés ou consignés, objets en démonstration…)
B. Tous les biens destinés à être consommés au premier usage, ou revendus en l’état ou après
transformation sont considérés comme stock
Les biens sont affectés aux immobilisations ou classés en stock en fonction des critères qui
distinguent les deux catégories. Ce sont :
 Immobilisations : Les éléments destinés à servir de façon durable à l’activité de l’entreprise
 Stocks : Les éléments qui sont destinés à entrer dans le cycle de production ou de vente.
C’est ainsi que les éléments suivants sont à inclure dans les stocks :
 Les immeubles, terrains, fonds de commerce pour les entreprises ayant la qualité de marchands de
bien,
 Les immeubles et terrains pour les promoteurs
 Les valeurs mobilières pour les entreprises faisant commerce de titres
 Les matières de démonstration dont la durée d’utilisation ne dépasse pas un exercice.
Les biens initialement compris dans le stock, avant leur éventuel transfert en immobilisations,
doivent répondre aux conditions d’immobilisations.
C. Par contre ne sont pas compris dans les stocks mais en immobilisations
 Les pièces de rechange qui ne peuvent être affectées que pour
l’entretien et la réparation de matériels spécifiques, sans aucune autre utilisation possible, doivent être
rattachées aux immobilisations auxquelles elles sont destinées, et être amorties selon la même durée de
vie.
 Les emballages récupérables dont la durée prévisible d’utilisation

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Mémoire de fin d’études 2011

dépasse un an à leur entrée en patrimoine, bien qu’ils ne soient pas commodément identifiables.
II. Typologies des stocks
Les stocks comprennent les marchandises, les matières ou fournitures, les produits intermédiaires,
les produits résiduels, les produits finis, les produits en cours et les emballages qui sont la propriété de
l’entreprise.
Les marchandises
Selon le CGNC, est considéré comme marchandises, tout ce que l’entreprise achète pour
revendre en l’état sans transformation notable ni intégration à d’autres biens et services produits.
Les matières et fournitures consommables
Les matières et fournitures sont constituées par tous les produits, matières, substances ou
fournitures acquis par l’entreprise et qui concourent par leur consommation à la fabrication, au traitement
ou à l’exploitation sans entrer dans la composition des produits traités ou fabriqués.
Les produits intermédiaires
Ce sont les produits qui ont déjà atteint un stade d’achèvement mais destinés normalement à entrer
dans une nouvelle phase à entrer dans une nouvelle phase du cycle d’exploitation.
Les produits résiduels
Ils comprennent les déchets et rebuts de fabrication et par extension, les produits finis et le
produits intermédiaires invendables ou inutilisables.
Les produits finis
Ils correspondent aux biens et services ayant atteint le stade d’achèvement définitif dans le cycl de
fabrication ou de production.
Les produits en cours
Ce sont les biens et services non achevés à la date de clôture de l’exercice.
Les emballages
Ce sont des objets destinés à contenir les produits ou marchandises et livrés à la clientèle en
meme temps que leurs contenus.

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Mémoire de fin d’études 2011

Section 2 : Méthodes d’évaluation des stocks


I- Normes comptables marocaines (CGNC)
A. L’évaluation initiale : la valeur d’entrée
1. Le cas général
Les stocks sont enregistrés:
 A leur coût d’acquisition pour les biens acquis à titre onéreux
 A leur coût de production pour les biens produits par l’entreprise
a. Le coût d’acquisition
Le coût d’acquisition des biens en stocks est leur coût réel d’achat formé :
Du prix d’achat facturé augmenté des droits de douane et autres impôts et taxes non récupérables et
diminués des taxes légalement récupérables ainsi que des réductions commerciales obtenues (rabais,
remises, ristournes) dès lors que ces réductions peuvent être rattachées à chaque catégorie d’achat et
qu’elles sont significatives.
Des charges accessoires d’achat engagées jusqu’à l’entrée en magasin de stockage ; il s’agit
essentiellement des charges directes sur achat et approvisionnement (transport, frais de transit,
commissions et courtages, frais de réception (déchargement, manutention…), assurances,
transport…à l’exclusion des taxes légalement récupérables). Cependant, l’entreprise peut inclure
dans le coût d’acquisition la fraction des charges indirectes susceptibles d’être raisonnablement
rattachées à l’opération d’achat et d’approvisionnement. Les dépenses générales et financières ne
sont pas comprises parmi les frais accessoires. Mais dans le cas exceptionnel d’un cycle
d’approvisionnement supérieur à un an, les frais financiers issus d’un contrat d’emprunt spécifique se
rapportant à ce cycle, peuvent être inclus dans le coût d’acquisition avec mention dans l’ETIC.
b. Le coût de production
Ce coût est formé de la somme:
Des coûts d’acquisition des matières et fournitures utilisées pour la production de l’élément
Des charges directes de production telles les charges de personnel, les services extérieurs, les
amortissements…
Des charges indirectes de production car il est possible de les rattacher raisonnablement à la
production de l’élément.

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Mémoire de fin d’études 2011

Sont exclus du coût de production, les frais financiers, les frais de recherche et développement,
les frais d’administration générale. Nous présentons ci-dessous une liste des charges à inclure dans le
coût de production:
 Les charges de congés à payer : représentent une charge de l’exercice au titre duquel les droits sont
acquis aux salariés du fait de leur participation à l’activité de l’entreprise
 Les amortissements : seules les dotations pour dépréciations constatées sont à retenir car elles sont
les seuls amortissements à avoir la nature de charge d’exploitation
 Les frais administratifs
 Les frais de stockage
 Les autres redevances
 Les frais d’assurance…
Toutefois, à titre exceptionnel, le coût de production peut tenir compte des charges financières
relatives à des dettes contractées pour le pour le financement spécifique d’une production dont le cycle
est supérieur à douze mois. Par contre, le CGNC recommande d’exclure les quotes-parts de charges
indirectes dues aux gaspillages, pertes et à la sous-activité de l’entreprise par rapport à son activité
normale.
2. Cas particuliers
a. Stocks acquis par voie d’échange
La valeur d’entrée du bien acquis est en principe égale à la valeur actuelle du bien cédé.
Toutefois, si cette valeur n’est pas significativement différente de la valeur comptable nette du bien cédé,
alors elle est retenue comme valeur d’entrée du bien acquis.
b. Stocks acquis à titre gratuit
La valeur d’entrée des biens est égale à la valeur actuelle, à la date d’entrée, en fonction du
marché et de l’utilité économique du bien pour l’entreprise.
c. Stocks acquis à titre d’apport
La valeur d’entrée est égale au montant stipulé dans l’acte d’apport.
d. Stocks acquis conjointement ou produits conjointement
La valeur d’entrée de ces biens est déterminée à partir de leur coût global d’achat ou de production,
proportionnellement à la valeur relative qui peut être attachée à chacun de ces biens dès qu’ils peuvent
être individualisés.
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Mémoire de fin d’études 2011

e. Les produits résiduels


Ils doivent être inscrits en stocks pour leur valeur probable de réalisation (cours du marché s’il en
existe un) sous déduction des charges de distribution à engager.
f. Les encours de production
Ils sont considérés comme des biens ou des services en cours de réalisation à la date de clôture des
comptes. Ils se trouvent inachevés et sont considérés comme des éléments qui ont donné lieu à une
créance à rapporter à l’exercice. Le coût de ces éléments est composé :
 Des coûts des matières premières consommées et déjà intégrées dans la fabrication du dit encours ;
 Des charges engagées à la production de ces encours.
Le montant à affecter aux encours de production est à déterminer en fonction des données
techniques enregistrées par la comptabilité analytique ; la quantité des matières incorporées, nombre
d’heures de main d’œuvre et nombre d’unités absorbées. Ces encours présentent très souvent des
difficultés d’évaluation. Malgré ces difficultés, l’entreprise doit les valoriser et les intégrer dans ses états
financiers annuels, en respect du principe d’indépendance des exercices. Les charges engagées pour le
commencement de leur fabrication doivent être neutralisées par la constatation de l’encours final pour
une meilleure évaluation du résultat de l’exercice.
g. Cas exceptionnels
Dans les cas exceptionnels où il n’est pas possible de calculer le coût d’achat ou le coût de
production, la valeur d’entrée est déterminée comme égale au coût d’achat ou au coût de production dans
l’entreprise des biens équivalents constatés ou estimés à une date aussi proche que possible de la date
d’entrée. A défaut, comme égale au prix de vente estimé à la date du bilan sous déduction d’une marge
normale sur coût d’acquisition ou sur coût de production.
h. Stocks détenus à l’étranger et destinés à y être vendus et dont le
coût est exprimé en devises
Ces stocks font l’objet d’une conversion en dirhams par catégories de marchandises ou de produits
sur la base du cours moyen de change à leur date d’achat ou d’entrée (moyenne pondérée des cours de
change pendant la période d’achat ou d’entrée) ou sur la base d’un cours estimé aussi proche que
possible.

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Mémoire de fin d’études 2011

3. Cas des biens interchangeables


Les biens fongibles (interchangeables) sont évalués selon la méthode FIFO (First In, First Out) ou
du coût moyen unitaire pondéré. Ces deux méthodes sont les seules admises par la loi comptable et la
législation fiscale.
a. La méthode FIFO
Cette méthode donne une bonne approximation de la valeur de remplacement des stocks au bilan
en ce sens qu’en l’appliquant, des éléments dont les coûts sont les plus récents subsistent en stocks.
Toute sortie est valorisée au coût d’entrée le plus ancien ; donc le stock final est évalué aux coûts
d’entrées les plus récents, les quantités étant regroupées par lots homogènes quant à leur date d’entrée et
à la valeur. Cependant, plus la rotation des stocks est lente, plus leur valorisation comptable s’écarte de
leur valeur réelle à la date d’inventaire.
b. Méthode du Coût Unitaire Moyen Pondéré (CUMP)
Coût moyen pondéré après chaque entrée
Le coût d’entrée du stock à une date considérée est égal au coût du stock au début de l’exercice
assimilé à une entrée :
 Majoré du coût d’entrée des achats ou des productions depuis le début de l’exercice
 Diminué du coût des sorties depuis le début de l’exercice.
Le coût unitaire de sortie est égal au quotient des valeurs entrées par les quantités entrées. Ce
calcul est opéré à chaque nouvelle entrée ; le coût unitaire ainsi déterminé étant utilisé pour valoriser les
sorties jusqu’à l’entrée suivante.
Le coût unitaire d’entrée du stock final, à l’inventaire, est ainsi celui qui a été obtenu après la
dernière entrée, à l’aide des calculs précédents. Dans le cas particulier d’un stock nul observé à la date de
la dernière entrée, le coût moyen pondéré est égal au coût unitaire de cette dernière entrée.
Coût moyen pondéré de “période de stockage“
Le coût unitaire d’entrée du stock à la date de l’inventaire est égal à la moyenne des derniers coûts
unitaires d’entrée observés sur la “durée moyen d’écoulement“ dudit stock ; cette moyenne des derniers
coûts étant pondérée par les quantités entrées.
L’utilisation du coût moyen pondéré pour mesurer la consommation des stocks altère le compte de
produits et de charges en faisant apparaître une plus-value de détention quel que soit la vitesse de rotation
des stocks. Car lors de leur consommation effective, la valorisation des stocks au coût d’achat conduit à
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Mémoire de fin d’études 2011

mesurer l’excédent brut d’exploitation par différence entre le prix de vente du produit vendu et son coût
de stock lié à son historique d’achat.
Il existe d’autres méthodes de gestion des stocks, comme :
La méthode du dernier entré premier sorti : LIFO
La méthode de la valeur de remplacement ou encore NIFO
La méthode des coûts approchés, des coûts standards…
Comme ces méthodes ne sont pas acceptées pour l’élaboration des états de synthèse, leur
utilisation en gestion et en comptabilité analytique nécessite donc des retraitements pour la valorisation
des stocks qui figurent au bilan.
B. Evaluation ultérieure
1. Valeur actuelle à la date de l’inventaire
Il est recommandé de déterminer la valeur actuelle des éléments en stock à la date d’inventaire :
 Article par article, objet par objet, catégorie par catégorie pour des biens identifiables
 Catégorie par catégorie pour des biens fongibles
La valeur des biens en stock est, conformément aux méthodes d’évaluation, déterminée à partir
du marché et de l’utilité du bien pour l’entreprise. La référence au marché s’effectue en fonction des
informations les mieux adaptées à la nature du bien et en utilisant des techniques adéquates.
 Pour les matières premières et fournitures, la référence au marché correspond le plus souvent au
prix actuel d’achat majoré des charges actuelles accessoires d’achat.
 Pour les produits finis et les marchandises, la référence au marché correspond généralement à leur
prix de vente probable, diminué du total des charges restantes à engager pour réaliser la vente.
 Pour les produits en cours, leur prix de vente probable (à l’état de produit fini) doit être diminué
des charges de distribution mais aussi des coûts de production restant à engager. Le prix de vente
probable doit tenir compte, tout en respectant le principe de prudence, des perspectives de vente et
notamment :
 Du prix du marché, s’il en existe un, à son état actuel (date de l’inventaire) ou futur (en cas
de changement à la baisse)
 Des particularités des produits et marchandises en stock et notamment de leur inadaptation
aux conditions nouvelles de marché (cas des articles obsolètes) ou de leur état (articles
abîmés)
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Mémoire de fin d’études 2011

2. La valeur au bilan
a. Cas général
En application du principe de prudence, est retenue comme valeur comptable nette, la valeur
d’entrée ou si celle-ci lui est inférieure, la valeur actuelle.
Si la valeur actuelle est inférieure à la valeur d’entrée, il est appliqué à cette dernière une
correction en diminution sous forme d’une provision pour dépréciation ; le bilan devant toujours faire
apparaître les trois éléments suivants :
 La valeur d’entrée (maintenue en écriture comme la valeur brute)
 La provision pour dépréciation (en diminution)
 La valeur comptable nette (par différence)
b. Cas particulier des contrats de vente ferme
Lorsque le prix de vente affiché est considéré comme sûr et couvre à la fois les coûts déjà engagés
sous forme de produits finis, produits en cours ou matières premières, fournitures, marchandises et ceux
restant à supporter jusqu’à exécution totale du contrat, le coût d’entré de ces biens est conservé comme
valeur au bilan sans que soit constatée une provision pour dépréciation.
c. Provision pour dépréciation des stocks
Par application du principe de prudence et conformément aux dispositions du code de commerce et
du plan comptable, une provision pour dépréciation doit, en principe de façon obligatoire être constituée
lorsque la valeur d’inventaire d’un stock est inférieure à sa valeur comptable.
A l’arrêté des comptes, l’entreprise doit comparer le coût d’entré et la valeur actuelle. S’il s’avère
que la valeur actuelle est inférieure à la valeur d’entrée, l’entreprise doit constituer une provision pour
dépréciation car la correction de la valeur du stock s’opère par la constatation d’une provision sans
modification directe de la valeur du stock sur les états financiers.
Lorsque le soit doit être évalué à la valeur actuelle (ou au cours du jour), il est obligatoire d’isoler
la moins-value latente en l’enregistrant dans le compte de provision.
L’entreprise commettrait une irrégularité en corrigeant directement la valeur du compte de stocks.
La valeur historique doit donc être conservée dans le compte principal.

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Mémoire de fin d’études 2011

II. Normes comptables internationales (IAS/IFRS)


Selon la norme IAS 2, les stocks doivent être évalués au plus faible coût et de la valeur nette de
réalisation.
A. Le coût des stocks
Il doit comprendre l’ensemble des coûts d’acquisition, de transformation et autres coûts engagés
pour mettre les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent.
1. Coût d’acquisition
Les coûts d’acquisition comprennent le prix d’achat, les droits de douane et autres taxes (autres
que les taxes ultérieurement récupérables par l’entreprise auprès des administrations fiscales), ainsi que
les frais de transport, de manutention et autres coûts directement attribuables à l’acquisition des produits
finis, des matières premières et des services. Les rabais commerciaux, remises et autres éléments
similaires sont déduits pour déterminer les coûts d’acquisition.
a. Les coûts de transformation
Ces coûts comprennent ceux qui sont directement liés aux unités produites. A titre d’exemple, nous
avons la main-d’œuvre directe. Ils comprennent également l’imputation systématique des frais généraux
fixes et variables de production qui sont engagés pour transformer les matières premières en produits
finis.
Les frais fixes de production sont des coûts indirects de production qui demeurent constants
dépendamment du volume de production. Entre autres, nous avons l’amortissement, l’entretien des
bâtiments et de l’équipement industriel, les frais de gestion et d’administration de la production.
Les frais variables de production sont les frais indirects de production qui varient presque
directement selon le volume de production. Ce sont essentiellement les matières premières et la main-
d’œuvre indirecte.
b. Les autres coûts
Les autres coûts ne sont inclus dans le coût des stocks que dans la mesure où ils sont encourus pour
amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent. Par exemple, il peut être approprié d’inclure
dans le coût des stocks des frais généraux autres que ceux de production ou les coûts de conception de
produits à l’usage de conception de produits à l’usage de clients spécifiques.
Exemples de coûts des stocks comptabilisés en charges de la période au cours de laquelle ils sont
encourus :
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Mémoire de fin d’études 2011

 Montants anormaux de déchets de fabrication, de main d’œuvre ou d’autres coûts de production


 Coûts de stockage, à moins que ces coûts soient nécessaires au processus de production
préalablement à une nouvelle étape de la production
 Frais généraux administratifs qui ne contribuent pas à mettre les stocks à l’endroit et dans l’état où
ils se trouvent
 Frais de commercialisation
Une entreprise peut acheter des stocks selon des conditions de règlement différé. Lorsque l’accord
contient effectivement un élément de financement, par exemple une différence entre le prix d’achat pour
des conditions normales de crédit et le montant payé, celui-ci est comptabilisé comme une charge
d’intérêt sur la période du financement.
c. Le coût des stocks d’un prestataire de services
Dans la mesure où des prestataires de services ont des stocks, ils les évaluent à leur coût de
production. Ces coûts sont composés principalement de la main d’œuvre et des autres frais de personnel
directement engagés pour fournir le service, y compris le personnel d’encadrement, et les frais généraux
attribuables. La main-d’œuvre et les autres coûts relatifs aux ventes et au personnel administratif général
ne sont pas inclus mais sont comptabilisés en charges de la période au cours de laquelle ils sont encourus.
Le coût des stocks d’un prestataire de services ne comprend pas les marges bénéficiaires ou les frais
généraux non attribuables qui sont souvent incorporés dans les prix facturés par les prestataires de
services.
d. Coût des produits agricoles récoltés à partir d’actifs biologiques
Selon l’IAS 41, les stocks comprenant la production agricole, récoltés par une entité à partir de ses
actifs biologiques, sont évalués lors de la comptabilisation initiale à leur juste valeur, moins les coûts des
points de vente estimés au moment de la récolte. Il s’agit du coût des stocks à cette date pour l’application
de la présente norme.
e. Les méthodes d’évaluation du coût
Les techniques d’évaluation du coût des stocks à savoir la méthode du coût standard ou la méthode
du prix de détail, peuvent être utilisées pour des raisons pratiques si elles donnent des résultats proches
du coût.

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Mémoire de fin d’études 2011

Les coûts standards retiennent les niveaux normaux d’utilisation de matières premières et de
fournitures, de main-d’œuvre, d’efficience et de capacité. Ils sont régulièrement réexaminés ou révisés à
la lumière des conditions actuelles.
La méthode du prix de détail est souvent utilisée dans l’activité de la distribution au détail pour
évaluer les stocks de grandes quantités d’articles à rotation rapide, qui ont des marges similaires et pour
lesquels il n’est pas possible d’utiliser d’autres méthodes de coûts. Le coût des stocks est déterminé en
déduisant de la valeur de vente des stocks, le pourcentage de marge brute approprié. Le pourcentage
utilisé prend en considération les stocks qui ont été démarqués au-dessous de leur prix de vente initial. En
général, on utilise un pourcentage moyen pour chaque rayon.
B. Méthodes de détermination du coût
Le coût des stocks d’éléments qui ne sont pas habituellement fongibles et des biens ou services
produits et affectés à des projets spécifiques doit être déterminé en utilisant une identification spécifique
de leurs coûts individuels.
L’identification spécifique du coût signifie que des coûts spécifiques sont attribués à des éléments
qui sont affectés à un projet spécifique, qu’ils soient achetés ou produits. Néanmoins, l’identification
spécifique n’est pas appropriée lorsqu’il existe un grand nombre d’éléments de stocks qui sont
ordinairement fongibles. Dans des circonstances pareilles, le mode de sélection des éléments qui restent
dans les stocks pourrait être utilisé pour obtenir des effets prédéterminés sur le résultat net.
La même méthode de détermination du coût doit être utilisée pour tous les stocks ayant une
nature et un usage similaires au sein de l’entreprise.
C. Valeur nette de réalisation
Le coût des stocks peut ne pas être récupérable si les stocks ont été endommagés, s’ils sont
devenus complètement ou partiellement obsolètes ou si leur prix de vente a subi une baisse. Le coût de
revient des stocks peut également ne pas être récupérable si les coûts d’achèvement estimés à consentir
pour réaliser la vente ont augmenté.
La dépréciation des stocks à la valeur réalisable nette s’effectue habituellement séparément pour
chaque article. Dans certains cas, toutefois, il peut être approprié de regrouper les éléments analogues ou
ayant un rapport entre eux. Cela peut être le cas des éléments des stocks appartenant à la même ligne de
produits et commercialisés dans la même zone géographique et qui pratiquement ne peuvent être évalués
séparément des autres éléments de cette ligne de produits.
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Mémoire de fin d’études 2011

Il est déconseillé de pratiquer une dépréciation des stocks pour un certains nombre d’éléments
comme les produits finis ou pour la totalité des stocks d’un secteur d’activité ou d’un secteur
géographique.
Les estimations de la valeur réalisable nette sont basées sur les éléments probants les plus faibles
disponibles en ce qui concerne la valeur probable de réalisation des stocks à la date des estimations. Ces
estimations tiennent compte du prix ou du coût ayant directement trait aux événements survenant après la
fin de l’exercice dans la mesure où de tels événements confirment les conditions existant à la fin de
l’exercice. Les estimations de la valeur réalisable nette prennent également en compte le but dans lequel
ces stocks sont détenus. Les matières premières ou fournitures détenues pour être utilisées dans la
production des stocks ne sont pas évaluées en dessous du coût si les produits finis dans lesquels elles sont
incorporées semblent devoir être vendus au coût ou en dessous de celui-ci. Toutefois, lorsqu’une baisse
des prix des matières premières indique que le coût des produits finis sera supérieur à la valeur réalisable
nette, ces matières sont ramenées à la valeur réalisable nette.
Une nouvelle évaluation de la valeur réalisable nette est effectuée lors de chaque nouvel exercice.
Lorsque les circonstances justifiant l’évaluation des stocks en dessous du coût n’existent plus, le
montant de la diminution doit être contrepassé afin que la nouvelle valeur comptable soit la valeur la
valeur la plus faible entre le coût et la valeur réalisable nette révisée.

III- Comparaison des normes (CGNC), (IAS/ IFRS)


Après avoir présenté les dispositions marocaines et internationales en matière de comptabilisation
et d’évaluation de stocks, nous avons jugé important de présenter ici, les points communs et les
divergences entre ces deux normes. De façon générale, les positions adoptées par le CGNC et l’IAS sont
relativement similaires ; néanmoins certaines différences subsistent. Nous procéderons à travers un
tableau.
A. Le coût d’entrée
IAS CGNC
 Le coût des stocks est constitué des coûts  Nous avons le même traitement que celui
d’acquisition, de transformation et des autres adopté dans la norme IAS à l’exception des
coûts engagés pour amener les stocks dans charges financières et des frais de recherche
l’état et l’endroit où ils se trouvent. et développement qui sont imputés dans le

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Mémoire de fin d’études 2011

 Les frais généraux fixes de production coût de production


imputés au coût de revient sur la base de la
capacité normale.
 Les frais généraux administratifs, les coûts
supportés pour concevoir des produits ainsi
que l’amortissement des frais de recherche et
développement.
 Les coûts de stockage, les frais généraux
administratifs non liés à la production
 Les frais financiers directement rattachables à
la production d’un actif identifié
B. Evaluation des stocks
IAS CGNC
Biens identifiables : Biens identifiables :
Le coût de revient des biens identifiables doit Même principe que les normes IAS. La notion
être déterminé spécifiquement sur la base des coûts de coût d’acquisition ou de production se substitue
individuels à celle du prix de revient.
Biens fongibles : Biens fongibles :
 Méthode de référence : application des formules  Les méthodes préconisées sont le FIFO ou le
FIFO ou du coût moyen pondéré. coût moyen pondéré
 Méthode alternative : application de la méthode
LIFO. Cette méthode est soumise à des
conditions d’informations spécifiques
C. Inventaire des stocks
IAS CGNC
 Evaluation à la valeur la plus faible du coût  Même principe que l’IAS
d’entrée et la valeur réalisable nette  La valeur actuelle des biens en stock est
 La valeur réalisable nette est le prix de vente déterminée à partir du marché. La référence
diminué des coûts estimés d’achèvement et ceux au marché correspond à la valeur réalisable

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Mémoire de fin d’études 2011

nécessaires à la réalisation de la vente. nette.


D. Provision pour dépréciation
IAS CGNC
 Une provision pour dépréciation destinée à  Même principe que l’IAS
ramener les stocks au plus bas entre la valeur  Si la valeur actuelle est inférieure à la valeur
comptable et la valeur nette réalisable et doit d’entrée, l’entreprise doit constater une
être constituée habituellement article par article. provision pour dépréciation afin de corriger la
Dans certains cas, l’on procède à des valeur actuelle.
regroupements analogues.  Celle-ci doit être évaluée avec une
approximation répondant aux conditions de
fond et de forme exigées par la
réglementation.

Section 3 : Audit des stocks


I- Contrôle interne des stocks
A. Objectifs du contrôle interne
Comme à son habitude concernant toutes les autres sections, l’auditeur commence par
l’appréciation des risques à travers le contrôle interne. C’est ce contrôle qui lui donnera une orientation
quant aux travaux d’audit du compte lors de la clôture de l’exercice.
Concernant la section stocks, les principaux objectifs du contrôle interne sont au nombre de quatre (4) :
S’assurer que les séparations de fonctions sont suffisantes.
S’assurer que tous les mouvements de stocks sont saisis et bien enregistrés (principe
d’exhaustivité).
S’assurer que les stocks existent et appartiennent à l’entreprise (principe de réalité)
S’assurer que les stocks sont correctement évalués.
B. Principales caractéristiques du contrôle interne
Pendant sa mission, l’auditeur n’examine que le contrôle comptable, l’identification et la
protection des stocks, l’imputation des coûts de fabrication ou de production, la valorisation et les
contrôles globaux de vraisemblance. En effet, la plupart des autres aspects ont déjà été pris en compte

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Mémoire de fin d’études 2011

dans le cycle d’achats ou de ventes. La démarche préconisée est de cerner tout d’abord les éléments
déterminants de la stratégie à partir de la base qui regroupe tous les risques pouvant affecter le cycle des
stocks, ensuite de constituer une documentation sur le cycle des stocks pour pouvoir évaluer et tester les
contrôles sur les applications mises en place ; cette documentation est appelée le narratif.
Après avoir bien analysé le cycle des stocks, l’on est amené à effectuer l’évaluation et à tester les
contrôles. Les contrôles doivent s’inscrire dans les objectifs suivants :
Exhaustivité de la saisie
Exactitude de la saisie
Autorisation
Sécurité d’accès aux actifs et aux enregistrements
Durant le contrôle interne, l’auditeur doit toujours s’assurer que les points suivants ont été bien
pris en compte et surtout bien évalués :
Degré de fiabilité (forces) et risques (faiblesses)
Incidence sur la stratégie d’audit et sur le plan d’action
Incidence sur les points à communiquer au client.
1. Le contrôle comptable
De façon générale, le contrôle interne est caractérisé par :
L’utilisation et le contrôle des pièces prénumérotées et approuvées pour mouvementer les stocks
L’existence d’inventaire permanent ou fiches de stocks
L’utilisation de pièces comptables pour les inventaires permanents
L’enregistrement correct des stocks n’appartenant pas à l’entreprise
Les contrôles réciproques entre services
Un contrôle adéquat des mouvements par les services de production, d’expédition et une analyse
des écarts.

2. Identification et protection des stocks


Un contrôle interne est efficace si :
La responsabilité des stocks est confiée à une personne bien précise
Les stocks sont physiquement protégés
Des comptages réguliers sont assurés par une personne qui n’a pas la garde des stocks

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Mémoire de fin d’études 2011

Des procédures d’inventaire physique sont adéquates et s’il existe un rapprochement entre
quantités théoriques et quantités physiques
Des contrôles réciproques sont opérés
Des procédures de séparation d’exercice approprié sont définies tant pour les achats, les ventes que
pour la production.
3. Imputation des coûts de production
Un bon contrôle interne doit avoir les caractéristiques suivantes:
Existence d’une comptabilité analytique rapprochée de la comptabilité générale et comprenant les
éléments suivants : une analyse correcte des consommations de matières, une prise en compte des
pertes et de leur contrôle, un traitement correct des temps morts et arrêts de production, une
imputation correcte des frais généraux de production et la prise en compte de la sous-activité
Analyse de l’importance des écarts permettant de juger du caractère raisonnable du système de
coûts dans le cas où un système de coûts standard est utilisé.
4. Valorisation
Un contrôle interne satisfaisant doit permettre à tout moment :
 la décomposition des coûts de revient et permettre leur rapprochement avec les coûts réels ;
 L’existence de fiches de stocks ou inventaire permanent tenu en quantité et en valeur ;
 L’existence de procédures permettant de déterminer le prix du marché ou le prix de réalisation
nette ;
 Une revue régulière des stocks obsolètes et endommagés ou à faible rotation et la constitution de
provision adéquats.

5. Contrôles globaux de vraisemblance


Ce sont :
 Comparaison de prix unitaires entre exercices
 Comparaison des marges brutes et taux de rotation
 Revue finale des stocks et de leur valorisation par un responsable élevé dans la hiérarchie.

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Mémoire de fin d’études 2011

II- Contrôle des comptes de stocks


A- Objectifs du contrôle des comptes
Le contrôle des comptes vise trois (3) objectifs principaux :
D’abord, s’assurer que le montants inscrits dans les comptes annuels représentent tous des produits
physiquement identifiables qui appartiennent à l’entreprise
Ensuite, s’assurer que les produits sont évalués au plus bas du coût de revient ou de la valeur nette
réalisable
Enfin, vérifier que les informations fournies dans l’annexe et concernant les stocks sont suffisantes.

B- Les contrôles généraux


1- La séparation des exercices
Dans le domaine de l’audit, la question de la séparation des exercices est d’une importance
capitale si bien que l’auditeur devra apprécier le fait générateur de comptabilisation.
a. Pour les comptes fournisseurs
L’auditeur vérifie que les dernières réceptions de l’exercice ont été prises en compte à la fois dans
les stocks et dans les comptes de fournisseurs en excluant de ces derniers, les premières réceptions, les
premiers retours de l’exercice suivant et les derniers retours au fournisseur.
Egalement, il doit vérifier que tous les avoirs à recevoir (remises, ristournes…) relatifs aux achats
de l’exercice, sont correctement provisionnés.
Il est à noter qu’une attention particulière doit être accordée aux frais de transport relatifs aux
acquisitions de l’exercice. Ceux-ci doivent avoir été correctement enregistrés et provisionnés sur
l’exercice, objet du contrôle.
b. Pour les encours de production
En faisant des tests de cut-off, il doit s’assurer que les états de production sont bien arrêtés à la
date de clôture en ce qui concerne l’avancement des travaux et que les charges de fabrication (main-
d’œuvre et consommation en particulier) sont comptabilisées jusqu’à la date de clôture.
c. Pour les comptes clients
L’auditeur doit s’assurer que:
 Les dernières expéditions de l’exercice sont sorties de stocks et comptabilisées en ventes, clients
et/ou factures à établir.

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Mémoire de fin d’études 2011

 Les premières expéditions de l’exercice ne sont pas prises en considération


 Les retours clients concernant les ventes de l’exercice sont correctement provisionnés (seuls les
produits réutilisables doivent être repris en stocks)
 Vérifier que les frais de transports sur ventes sont provisionnés pour toutes les ventes de l’exercice.
2. La valorisation
La valeur brute
 Vérifier que les stocks sont valorisés selon les mêmes principes que les exercices précédents
 Vérifier qu’aucune compensation n’est faite avec les provisions pour dépréciation
 Comparer les variations de prix d’un exercice à l’autre et obtenir des explications pour toute
variation anormale
 Identifier les références en stocks pour lesquelles les prix ont changé d’une manière significative au
cours de l’année à travers une interrogation du personnel
L’appréciation des provisions pour dépréciation
 Vérifier que les stocks dont la valeur actuelle (du fait de l’obsolescence, la détérioration, la rotation
lente...) est inférieure à la valeur d’origine font l’objet d’une provision pour dépréciation, calculée de
façon constante par rapport à l’exercice précédent.
 Identifier les critères utilisés pour déterminer si les provisions sont ou non déductibles fiscalement.
Juger si ces critères sont acceptables.
 Examiner les montants passés en pertes dans l’exercice et non provisionnés précédemment ainsi que
les reprises de provision afin de déterminer si leur ampleur n’est pas de nature à remettre en cause
les critères de dépréciation.

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Mémoire de fin d’études 2011

C- Contrôle des différentes catégories de biens de l’entreprise


1- Les matières premières
La valeur brute :
 Vérifier que les stocks sont valorisés selon les mêmes principes que les exercices précédents.
 Vérifier qu’aucune compensation n’est faite avec les provisions pour dépréciation.
 Comparer les variations de prix d’un exercice à l’autre et obtenir des explications pour toute
variation anormale.
 Identifier les références en stocks pour lesquelles les prix ont changé d’une manière significative
au cours de l’année : en interrogeant le personnel de la société.
L’appréciation des provisions pour dépréciation
 Vérifier que les stocks dont la valeur actuelle est, en raison de l’obsolescence, la détérioration, la
rotation lente…, inférieure à la valeur d’origine font l’objet d’une provision pour dépréciation,
calculée de façon constante par rapport à l’exercice. précédent.
 Identifier les critères utilisés pour déterminer si les provisions sont ou non déductibles fiscalement.
Juger de l’acceptabilité de ces critères.
 Examiner les montants passés en pertes dans l’exercice et non provisionnés précédemment ainsi
que les reprises de provision afin de déterminer si leur ampleur n’est pas de nature à porter atteinte
aux critères de dépréciation.
2. Les encours de production de biens et services
Existants :
 Si les travaux en cours se situent à l’extérieur de l’entreprise, il est donc obligatoire de se rendre sur
place pour vérifier l’existence des chantiers pour obtenir toute information sur l’état d’avancement
(éventuellement se faire assister par un expert)
 Pour les études et prestations de service, obtenir tous les éléments permettant de justifier l’existence
des travaux (commandes, feuilles de temps, projets de rapports, dossiers de travail…)
 Vérifier que tous les travaux en cours sont inclus dans les stocks
Evaluation :
 Vérifier que les éléments constitutifs de prix de revient sont conformes à ceux des produits finis.
 Vérifier les critères utilisés pour ramener chaque élément constitutif du prix de revient à son stade
réel d’avancement
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Mémoire de fin d’études 2011

 Vérifier que compte tenu des travaux restant à effectuer, les encours ne sont pas évalués au-dessus
de leur valeur de réalisation
 Rapprocher la liste des produits en cours de celle des produits finis dépréciés. Vérifier que les
dépréciations sont également calculées sur les en-cours.
3. Les stocks de produits
De façon générale et quelle que soit la méthode de valorisation utilisée, les contrôles à effectuer
sont les suivants :
 Vérifier la nature des charges imputées à la production de l’année ; s’assurer qu’elles incorporent
toutes les charges directes et indirectes de production
 Rapprocher le montant de ces charges avec la comptabilité générale
 Examiner le mode de répartition des charges indirectes par produits. Juger du l’intérêt des clés
choisies.
 S’assurer que les charges anormales de production (sous-activité par exemple) sont bien isolées et ne
sont pas incorporées au prix de revient de produits restant en stocks.
Toutefois, si les stocks sont évalués au prix de revient, il faut :
 Vérifier le calcul des prix de revient en utilisant :
 Les rapports de production pour les quantités de matières et de main-d’œuvre
 Les pièces justificatives de prix de revient pour chacune des composantes.
 Pour les prix de matières premières incluses dans les stocks de produit, vérifier qu’ils
correspondent, selon la méthode utilisée par l’entreprise, au prix moyen pondéré à la date de mise
en fabrication ou au prix de revient calculé selon la méthode FIFO.
 Pour le prix de la main-d’œuvre, vérifier que le calcul tient compte des charges sociales.
Sinon, si les stocks sont valorisés à partir de prix standard :
 Vérifier les éléments constitutifs des prix standards
 Analyser les écarts constatés et vérifier qu’ils ont été correctement réincorporés dans la valeur des
stocks.
La dépréciation des stocks de produits
Les différents contrôles liés à la dépréciation des stocks de produits sont les suivants :

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Mémoire de fin d’études 2011

 Examiner les taux de marge brute par produit ou catégorie de produits et s’assurer que les produits
dont les marges sont négatives ont été dépréciés ; expliquer les principales variations par rapport à
l’exercice précédent. Vérifier que les prix de vente prévisionnels ne sont pas en baisse
 Comparer les quantités en stocks avec les prévisions de vente de l’exercice suivant : vérifier que
les produits excédentaires font l’objet de provisions raisonnables en tenant compte des possibilités
de ventes à prix réduit.
 Vérifier que les produits détériorés, relevés à l’inventaire sont dépréciés
 Pour les produits intermédiaires, vérifier qu’ils peuvent effectivement être incorporés dans des
fabrications
 Rechercher s’il existe des produits en stocks qui ne sont plus inscrits au catalogue de vente
 Vérifier que les produits résiduels sont évalués au prix de cession. Si ces produits ont été vendus
entre la date de clôture des comptes et la date du contrôle, l’on devra rapprocher les prix retenus
avec les factures.
D- L’inventaire physique
1- L’importance de l’inventaire physique
L’inventaire physique permet de s’assurer de la réalité et de l’exhaustivité des quantités en
stocks. Il n’assure pas la valorisation mais participe au processus de validation de la dépréciation.
Il permet de respecter les obligations légales en matière comptable, fiscale et du droit des
sociétés et aussi de mieux cerner la réalité des opérations qui ont eu lieu et d’assurer une meilleure
compréhension des enregistrements comptables.
L’entreprise est obligée de faire un inventaire physique au moins une fois par année, l’existence
et la valeur des éléments constitutifs de son patrimoine.(les dispositions de l’article 5 de la loi n°9-88)
Lorsqu’il n’ya pas de système d’inventaire permanent, l’inventaire devra être réalisé à la date de clôture.
L’inventaire se détermine à travers : les quantités, la séparation des exercices et la dépréciation :
 Les quantités : c’est la façon la plus efficace de s’assurer de l’existence et de la validité des quantités
en recensant les éléments détenus par la société
 La séparation des exercices : s’assurer que les stocks appartiennent à l’entreprise. Les stocks ont
peut-être déjà été facturés mais pas encore livrés (ils sont visibles mais ne sont plus la propriété de
l’entreprise). Il ya donc nécessité de se renseigner lors de l’assistance à l’inventaire pour pouvoir
identifier les stocks dans ces situations.
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Mémoire de fin d’études 2011

Enfin, l’inventaire physique permet de détecter les stocks endommagés ou défectueux nécessitant
la constitution d’une provision.
2-Le processus de l’inventaire physique des stocks
Le schéma suivant illustre les principales étapes de l’inventaire physique des stocks :

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a. Les travaux préparatoires à l’inventaire


Avant l’assistance proprement dite, l’auditeur doit effectuer un certain nombre de travaux :
 Rencontrer le responsable de l’opération d’inventaire au sein de l’entreprise afin d’avoir une idée
générale sur l’opération, les spécificités du processus de production ainsi que d’identifier les
principales catégories de stock détenues par l’entreprise
 Consulter le dossier d’audit de l’exercice précédent afin de prendre connaissance des problèmes
qui se sont posés lors des inventaires antérieurs et évaluer le risque qu’ils réapparaissent à nouveau.
Documents nécessaires à obtenir
 Pour un bon déroulement des opérations d’inventaires, il faut nécessairement avoir de bonnes
procédures d’inventaires. Les instructions d’inventaires, préparées par l’entreprise et qui permettent
à l’auditeur d’identifier les différents sites de stockage, ainsi que les dates et horaires de l’inventaire,
doivent être récupérées à l’avance, étudiées et amandés si nécessaire.
 Une fois présent sur le site, l’auditeur doit obtenir le dernier listing permettant d’identifier la
répartition du stock entre les différentes catégories, matières premières, encours, produits finis,
marchandises, produits intermédiaires…
Cette analyse associée à une approche par les risques permet d’identifier les catégories de stocks
qui comportent le plus de risques pour pouvoir effectuer des sondages par la suite.
 Relever la liste des numéros des fiches de comptages distribuées, permet de s’assurer de
l’exhaustivité des retours des fiches, de même que l’obtention d’un plan des lieux peut s’avérer
parfois très utile.
 S’assurer que le principe de séparation des tâches est respecté. C’est-à-dire que les équipes
d’inventaire comprennent du personnel non impliqué dans la gestion des stocks
 S’assurer que les fiches de stocks sont à jour
 S’assurer que les équipes d’inventaires n’ont pas accès au stock théorique (ce qui pousse certains à
les relever au lieu de faire les comptages de façon proprement dite)
Respect du cut-off
Il faut relever les derniers bons d’entrée et de sortie avant inventaire en consultant les souches de
tous les carnets de l’entreprise. Cela permet de s’assurer que les opérations de saisie d mouvements de
stock ont respecté le principe d’indépendance des exercices.

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Mémoire de fin d’études 2011

Si exceptionnellement des opérations de livraison ou de réception doivent être effectuées pendant


les opérations d’inventaire, l’auditeur doit :
 D’abord y assister et recueillir par la suite les copies des bons y afférents et se faire préciser
l’exercice de rattachement ;
 Relever les bons de transfert interne
Prise de connaissance du site
De façon générale, l’auditeur doit :
 Effectuer sa mission dans la limite du budget qui lui est imparti. Pour y arriver, il ne devrait pas
aller directement aux sondages mais faire d’abord un tour des lieux afin de visualiser les stocks à
inventorier et les grandes étapes du processus de production. Egalement, cette visite lui permettra
de situer les différentes aires de réception et d’expédition et de s’assurer de l’absence d’activité à
leurs lieux exacts. Aussi, il pourra cerner les cas spéciaux : stock à accès difficile ou isolés et
stock nécessitant des procédés particuliers de comptage (pesées, levées topographiques…), et
s’assurer que les outils nécessaires ont été préparés.
 Discuter avec les magasiniers car ils livrent parfois des informations clés non appréhendées par le
responsable de l’opération d’inventaire.
b. La prise d’inventaire
Contrôle et mesures à prendre
L’auditeur doit pouvoir s’assurer sur place que les procédures mises en place par le client
permettent de réaliser l’inventaire de façon satisfaisante. C’est-à-dire qu’il est bien exhaustif, qu’il n’ya
pas de risque de double comptage, ni de mouvements entre les différentes aires de stockage, que les
stocks altérés, sont signalés : les informations sur les stocks approvisionnés devraient bien remontées.
Sondage de l’auditeur
Certes, l’auditeur n’a pas pour objectif de faire un comptage exhaustif, cependant sa mission
est d’assister à l’opération d’inventaire et à effectuer quelque sondage. Ces sondages sont faits à partir de
plusieurs sources :
 La première source est le listing de stock obtenu. A partir de ce listing, il faut sélectionner les
articles dont la valeur est la plus importante.
 La seconde source est constituée des fiches de comptage remplies par les équipes d’inventaire

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Mémoire de fin d’études 2011

En cas d’erreur commise au niveau des comptages par le personnel de l’entreprise, l’auditeur
doit les faire corriger d’abord et doit chercher si elles ont pu se reproduire ailleurs. Si tel est le cas, il sera
peut être amené à refaire le comptage pour les zones en question. Aussi, il doit y insister si l’impact de
ces erreurs est significatif par rapport aux états financiers.
Les sondages de l’auditeur doivent être correctement référencés afin de lui permettre d’en faire
le rapprochement avec les états définitifs du stock valorisé, de même qu’un rapprochement systématique
des quantités inventoriées avec les fiches doit être fait et les écarts expliqués.
c. Finaliser l’inventaire
Avant la clôture de son intervention, l’auditeur doit effectuer certaines opérations :
 S’assurer que l’inventaire a été exhaustif ou il l’est presque
 Vérifier que toutes les fiches de comptages ont été retournées
 Vérifier que tous les mouvements exceptionnels sont bien cernés, aussi bien pour les opérations de
réception ou de livraison ou les opérations avec la chaîne de production
 S’informer sur l’existence au sein de l’entreprise de stock appartenant à des tiers, auquel cas il
faudrait remettre des lettres de circularisation de stocks
 Prendre une copie des récapitulatifs d’inventaire si cela est possible.
Pour conclure, nous dirons qu’il est capital de signaler que cette phase de l’audit des stocks est
très importante dans la mesure où l’auditeur sera amené à faire des arbitrages et à recourir à son jugement
personnel pour se prononcer sur des situations éventuelles de façon spontanée. Car son souci majeur est
d’aider le client à réaliser un inventaire le plus correct possible et d’éviter de rejeter les stocks en raison
de leur mauvais comptage.
En outre, il doit émettre une conclusion claire et motiver sur les opérations d’inventaire et
affirmer que les quantités qui en ressortent constituent une base faible ou non pour la confection des états
financiers de l’entreprise.
E. Contrôles liés à la dépréciation des stocks
Avant d’aborder les contrôles liés à la dépréciation des stocks, rappelons brièvement quelques
généralités concernant les provisions.
1. Règles générales d’évaluation
Pour arrêter les comptes, l’on compare le coût d’entrée et la valeur actuelle (valeur vénale) ; et le
plus faible est retenu.
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Mémoire de fin d’études 2011

Si la valeur retenue est la valeur actuelle, celle-ci est présentée à partir du coût d’entrée par
application à ce dernier d’une provision pour dépréciation. La dépréciation ne devrait pas être enregistrée
directement en réduction du coût d’entrée, sinon il ya des risques de commettre des irrégularité.
2. Règles de constitution de la provision
a. Définition de la provision
Le Plan Comptable Général (PCG) précise qu’une provision ne peut être constituée que pour :
 Des dépréciations non irréversibles
 Ou des risques et des charges que de des événements survenus ou encours rendent probables
 Nettement précisées quant à leur objet
 Mais dont la réalisation reste incertaine
b. Détermination générale du montant des provisions
Les provisions sont déterminées, selon les cas, par référence :
 A leur valeur actuelle
 A des usages en matière comptable (dépréciation des stocks à rotation lente par exemple)
 Le cas échéant, à partir de techniques statistiques utilisées soit pour probabiliser le risque, soit
pour approcher le montant.
c. Caractère obligatoire
 Une provision pour dépréciation doit être constituée dès qu’une moins value est constatée ou est
probable sur un élément d’actif qui reste dans le patrimoine
 Les provisions nécessaires doivent être constatées indépendamment de leur statut fiscal
 Une provision doit être constituée quand la dépréciation est certaine même si son montant est
certain
 Les provisions devenues sans objet doivent être reportées au résultat quand les raisons qui les ont
motivées ont cessé d’exister
 La non-constitution (ou la constitution de provisions excessives) est susceptible de constituer un
des éléments des délits de publication de comptes annuels ne donnant pas une image fidèle de
l’entreprise et de distribution de dividendes fictifs.

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Mémoire de fin d’études 2011

d. Conditions de constitution de provision


 La dépréciation doit être certaine quant à sa nature, c’est-à-dire nettement précisée et l’élément
d’actif déprécié doit être individualisé.
 La dépréciation couverte par les provisions traduit une baisse non définitive et non réversible des
éléments d’actif par rapport à la valeur comptable
 Les provisions ne peuvent être constituées que pour des dépréciations subies à la clôture de
l’exercice. Les événements postérieurs à la clôture sont pris en compte dans les conditions
précisées ci-dessous
 Les événements postérieurs qui donnent lieu à ajustement des comptes sont ceux qui constituent
un élément complémentaire d’appréciation de la valeur des éléments d’actif et du passif tels qu’ils
existaient à la date de clôture, ou dans le même sens, les événements qui se produisent après la date
de clôture et qui procurent des informations permettant de mieux calculer les estimations de
sommes relatives aux conditions existantes à la clôture.
3. Les principaux contrôles
Il faut s’assurer des contrôles suivants :
La provision pour dépréciation des stocks en mauvais état, invendables ou à rotation lente est
suffisante par :
 Comparaison des quantités en stock avec les quantités de ventes budgétées pour l’exercice suivant
ou, si le budget n’est pas établi en quantités, avec les quantités vendues pendant l’exercice
 Discussion ave le service commercial de l’évolution des ventes et de commandes
 Discussion avec les services techniques et de production concernant les changements
technologiques pouvant affecter les produits fabriqués
 Constitution des procès-verbaux des conseils d’administration pour les développements
économiques pouvant affecter l’entreprise
S’assurer que les coûts retenus pour la valorisation des stocks ne se situent pas au-dessus de
la valeur nette de réalisation :
 Pour les matières, comparer avec les cours s’ils existent (mercuriales ou avec les prix de
remplacement sur le marché)
 Pour les produits finis (fabriqués ou achetés), comparer les prix de vente prévisionnels pratiqués
au cours de l’exercice suivant en distinguant les familles de produits et les réseaux de ventes.
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Mémoire de fin d’études 2011

Cette comparaison doit inclure normalement les coûts de commercialisation qui seront engagés
par la vente.
 Pour les produits en cours de transformation, suivre le même raisonnement en incluant les coûts
de transformation encore nécessaires pour l’achèvement.
4. Autres contrôles
Pointer le montant des stocks, d’après l’état récapitulatif, avec la balance générale et les
comptes annuels
Se renseigner pour savoir s’il ya des nantissements ou d’autres engagements sur les stocks
S’assurer que la couverture d’assurance sur les stocks est suffisante
S’assurer que les stocks en provenance des sociétés de groupes n’ont pas été achetés et
valorisés à des prix différents de ceux en vigueur sur le marché.

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PARTIE II:

CAS PRATIQUE D’UNE ENTREPRISE


INDUSTRIELLE

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I – Présentation de la mission d’audit dans l’entreprise « Gamma »


1. Présentation du secteur du ciment
Au Maroc, le secteur du ciment est dominé par quatre grandes entreprises. Il s’agit notamment de
Lafarge Maroc, Ciments du Maroc, Holcim Maroc et Asment. Elles drainent la totalité de
l’approvisionnement du marché local. Leurs unités ont produit 12,2 millions de tonnes en 2006 et le
marché en a consommé 11,36 millions, soit un taux d’utilisation de 93%. Et les prévisions du marché
montrent une inadéquation de l’offre par rapport à la demande. La demande explose et l’offre ne suit pas.
Les capacités de production des différentes usines du pays vont croître du double. De 12,2 millions de
tonnes en 2006, il était prévu de les porter à 24,2 millions en 2010. Pour atteindre cet objectif, les
cimentiers envisagent d’investir 16 milliards de dirhams. Les chiffres enregistrés en 2007 confirment la
tendance d’un secteur en pleine effervescence. Le taux de croissance des ventes de ciment est de l’ordre
de 20%. Et le chiffre doit se maintenir. Et pour cause, Ynna Holding et le groupe Addoha vont créer leurs
propres cimenteries. Le groupe Achaâbi construit une usine à Settat (3, 3 milliards de dirhams et
l’entreprise de Sefrioui aura deux usines (3,6 milliards de dirhams), l’une à Béni Mellal et l’autre à Settat.
Selon les chiffres donnés par le ministère chargé de l’Habitat, les cimentiers vont investir 10 milliards de
dirhams jusqu’en 2010. Le rythme de croissance du secteur est lié à l’évolution de la demande
enregistrée suite au lancement de plusieurs projets d’infrastructures routières, touristiques, sportives et
immobilières. La consommation par tête d’habitant reste faible par rapport aux pays voisins. Elle est
seulement de 250 kg /habitant au Maroc contre 360 kg en Turquie, 363 kg en Algérie et 700 kg en
Espagne.
Par ailleurs, pour couvrir les besoins grandissants du marché, il faut construire une unité de
production par an. Mais la mise sur pied d’une unité demande quatre ans de travaux. Le secteur risque
alors de produire une quantité en deçà de la demande du marché. Et jouant sur la loi du marché de l’offre
et de la demande, les prix vont augmenter.
Quelques chiffres clés du secteur
Durant les deux dernières années c’est-à-dire 2009 et 2010, les grands chantiers
d’infrastructures ont nettement marqué le pas. Les vastes chantiers que connaît le Maroc témoignent de la
volonté du Gouvernement de s’inscrire dans une politique durable de développement des infrastructures

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Mémoire de fin d’études 2011

de base, telles les routes et autoroutes, les ports, les barrages, les installations sportives et les nombreux
établissements touristiques…
En 2010, la consommation du ciment a été de 14,57 millions de tonnes soit un chiffre
d’affaires de l’ordre de 14 milliards de Dhs. La consommation par tête d’habitant est de l’ordre de 462
kg /hab/ an
Le tableau ci-dessous montre la croissance du marché du ciment en tonnes :

Le graphique suivant montre la croissance du secteur du ciment durant la décennie 2000-2010

Taux de croissance du secteur


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Mémoire de fin d’études 2011

2- Fiche signalétique de l’entreprise


a. Définition de la mission
Il s’agit d’une mission de commissariat aux comptes comportant la mission générale d’audit et de
vérifications spécifiques sur les comptes annuels arrêtés au 31 Décembre 2010.
Cette mission avait pour objectif d’émettre un avis sur les états financiers arrêtés au 31/12/2010 et
d’établir un rapport général de certification des comptes de la société selon les dispositions de la loi 17-95
relative aux sociétés anonymes.
b. Présentation de l’entreprise Gamma
Lors de l’exécution d’une mission d’audit, le commissaire aux comptes doit acquérir une
connaissance suffisante de l’activité du client afin de lui permettre d’identifier et de comprendre les
opérations et méthodes qui selon son jugement peuvent avoir une incidence importance sur la mission
d’audit et sur les comptes dans leur ensemble.
C’est dans ce sens que nous allons tout d’abord présenter la société, son activité ainsi que son
environnement pour ensuite dérouler la démarche d’audit qui nous permettra de tirer des points qui
nécessitent la formulation de recommandations.
Pour des raisons de confidentialité et de secret professionnel, ni le nom ni les informations
spécifiques à l’entreprise ne seront divulgués.

Société : Gamma

Forme sociale : Société anonyme selon la loi 17-95

Date de création : 1970

Activité : Production de ciment pour les promoteurs immobiliers

Capital social : 10 000 000 Dh réparti entre 100 000 actions de 100 Dh

Origine de gestion : la société est administrée par un conseil d’administration


 La société commercialise du ciment fait à base de farines, d’ajouts, de carburants, de clinker etc ;
etPrincipaux
c’est à ce interlocuteurs
niveau qu’elle: Chef comptable
fait appel et le directeur
à la gestion Administratif et Financier
des stocks.
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Mémoire de fin d’études 2011

 La société applique les normes et principes comptables marocaines (CGNC)


 L’entreprise a des obligations en matière d’information financière :
 Dépôt des états de synthèse (liasse fiscale) avant le 31 Mars de chaque année
 Dépôt des états de synthèse (liasse comptable) un mois après la réunion de l’AGO statuant
sur les comptes de chaque exercice auprès du tribunal de commerce
 L’exercice a une durée de 12 mois
c. Activités et risques
Nous avons les facteurs de risques inhérents suivants :
 Les concurrents : Lafarge Maroc, Ciments du Maroc, Holcim Maroc, Asmen ,
 PME à caractère informel
 Concurrence du marché informel
d. Conclusion
La mission a pour finalité de porter une attention particulière aux points suivants :
 Apprécier les améliorations apportées sur le système de contrôle interne
 Valorisation du stock (en quantités et en valeur)
 Apprécier les risques et approfondir le contrôle des comptes au final.

II. Cartographie des risques d’audit


Sur le plan purement technique, le processus de production du ciment n’est pas complexe mais il
requiert des investissements importants. Afin d’assurer une cadence de production régulière et une qualité
finale satisfaisante, des installations de production et de stockage correctement maintenues sont
nécessaires. Cela suppose également un approvisionnement régulier auprès de fournisseurs locaux et
étrangers en matières premières, ajouts et fournitures consommables, en combustibles et en pièces de
rechange mécaniques et électriques.
Le maintien de niveaux de stocks satisfaisants est l’une des préoccupations essentielles des
directeurs d’usine, plus particulièrement, lorsqu’il s’agit d’éviter des ruptures pouvant engendrer un arrêt
des livraisons ou un arrêt des fours ou des installations de broyage. Cela entraîne généralement une
tendance au sur-stockage et par conséquent un risque lié à l’évaluation des stocks.

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Mémoire de fin d’études 2011

La nature de l’activité et la dimension des sociétés qui interviennent au niveau du secteur


requièrent de la part du commissaire aux comptes une attention particulière et une analyse approfondie
des risques liés à l’audit des stocks de ces entreprises. Il s’agit particulièrement des:
 Risques liés au contrôle interne des stocks
 Risques liés à l’entreprise et aux articles stockés :
 Risques liés aux travaux de quantification et de valorisation des quantités en stocks.

Cette analyse permettra au commissaire aux comptes d’établir un programme de travail détaillé et
pertinent afin d’acquérir une assurance raisonnable que les comptes de stocks ne comportent pas
d’anomalies significatives. Nous exposerons plus en détails les différents risques dans les lignes qui
suivent.

A. Les risques liés au contrôle interne des stocks


Une procédure de contrôle interne est risquée lorsqu’il n’arrive pas à détecter les erreurs qui
subsistent dans les comptes ou dans les flux de transactions. Au niveau de la conception du contrôle
interne, un certain nombre de risques sont fréquents ; entre autres, ce sont :
 Une séparation de tâches insuffisante entre les services
 Des sorties d’articles en stocks pour une utilisation temporaire
 Un cumul de fonctions de magasinage et de contrôle
 Un personnel incompétent
 Un mauvais suivi des corrections de stocks
Pour mieux apprécier la qualité du contrôle interne, l’auditeur doit se documenter sur les
procédures mises en place c’est-à-dire s’imprégner du manuel des procédures ou bien faire des entretiens
avec le personnel ; ensuite il procède à des tests de permanence pour vérifier le bon fonctionnement des
procédures.

1- La fiabilité des systèmes de contrôle utilisés


On dit qu’un système de contrôle interne est fiable lorsqu’il offre les garanties suivantes:
 Les enregistrements comptables sont exhaustifs
 Les montants comptabilisés correspondent aux montants réels
 Les stocks sont valorisés correctement selon la méthode choisie par l’entreprise

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Mémoire de fin d’études 2011

 Le respect de la séparation des exercices


Si l’une de ces garanties n’est pas vérifiée, les comptes de stocks seront affectés
significativement. En fait, il va y avoir un grand risque d’erreurs ou d’anomalies. C’est à ce juste titre
que l’existence d’un système d’information est importante. Car il vise à organiser efficacement la gestion
des stocks et à réduire au maximum les risques éventuels. Egalement, il doit assurer une traduction
correcte des opérations relatives aux stocks.
2. La séparation des tâches
L’idée de la séparation des tâches est d’une importance capitale dans la réussite d’un système de
contrôle. En effet, une même personne ne peut pas traiter et contrôler à la fois une transaction de l’amont
jusqu’à l’aval car elle pourrait de manière volontaire, y glisser des anomalies. De ce fait, il est nécessaire
que la personne qui exécute une tâche soit différente de celle qui la contrôlera. La séparation des tâches
concerne les points suivants:
 La responsabilité des expéditions
 La responsabilité de l’inventaire physique
 La responsabilité du magasin
 La tenue de l’inventaire permanent
 L’approbation des ajustements après inventaire
 La tenue des fiches de stocks en quantités
 La détermination des taux de dépréciation
 La responsabilité des réceptions
 Le rapprochement inventaire physique/ fiches de stocks/ inventaire permanent
 L’identification des stocks obsolescents, invendables
 La détermination des prix de revient
 L’autorisation des achats
 L’autorisation de cession ou de destruction des stocks détériorés ou inutilisés
 La détermination des stocks minima et maxima
3. Le non-respect de la séparation des exercices
Le commissaire aux comptes doit veiller au respect de la séparation des exercices. En effet il existe
souvent des décalages entre la date à laquelle l’entreprise devient propriétaire de la marchandise d’une
part; la date d’enregistrement de la charge en comptabilité et la date de réception physique des produits
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Mémoire de fin d’études 2011

d’autre part. De ce fait il est capital de s’assurer du respect du « cut-off » afin de déceler toute
incohérence.

4 –La faiblesse des procédures d’inventaire


Dans le but de réussir l’opération de recensement des biens appartenant à une entreprise, il est
nécessaire de définir avec le plus de précisions possibles les zones de risques que présente cette opération
et de bien délimiter les actions à réaliser.
La procédure d’inventaire est établie par la société. Ce document doit formaliser la méthodologie
utilisée pour le recensement physique des biens. L’organisation des inventaires dépend de la nature de
l’activité et des stocks. Les procédures peuvent donc varier selon les entreprises. Néanmoins, elles
comportent toutes les informations communes, telles que la date d’inventaire, les zones de stockage à
inventorier, l’identification des équipes d’inventaire, les modalités de comptage etc. La réussite des
opérations d’inventaire est subordonnée à la réalisation d’actions de planification et de contrôle avant, au
cours et après le recensement.

5 .L’absence de contrôles généraux et ou spécifiques


La direction générale d’une entreprise est chargée de mettre en place et de maintenir les
systèmes d’information ou de contrôle permettant une gestion organisée et efficace des stocks et une
réduction à un niveau acceptable des risques y rattachés. De manière plus précise, les systèmes ont pour
objectif de :
 Planifier, conduire et gérer les activités de production de manière efficace et satisfaisante.
 S’assurer de l’efficacité des instructions de la direction en matière d’inventaire physique et
permanent.
 Enregistrer et traduire correctement les opérations relatives aux stocks.
 Préparer des états de synthèse corrects et conformes aux exigences statutaires et réglementaires.
 Sauvegarder le patrimoine de l’entreprise contre une mauvaise ou d’éventuels détournements.

Les contrôles correspondent à un ensemble d’opérations à savoir : approbations, autorisations.


vérifications, rapprochements, revue des performances opérationnelles, préservation des actifs et
séparation des tâches. L’absence de contrôles préventifs ou de détection ne permet pas à la direction de
l’entreprise de prévenir d’éventuelles erreurs ou irrégularités. Nous avons par exemple la sécurité

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Mémoire de fin d’études 2011

physique des magasins ou la comparaison entre les résultats d’un inventaire physique et les stocks
théoriques.

B. Les risques liés à l’entreprise et aux articles stockés


Avant de commencer sa mission, l’auditeur doit mener un certain nombre de diligences parmi
lesquelles il y a la prise de connaissance générale de l’entreprise. Afin que cela puisse bien se dérouler, il
doit procéder à une analyse approfondie du risque général lié à l’entité auditée dans toute sa globalité.
Egalement, cela lui permettra de planifier efficacement sa mission.
1-Les risques inhérents à l’entreprise
Le risque inhérent de l’entreprise est intrinsèquement lié à son secteur d’activité, son
organisation générale, son organisation financière et comptable. Le commissaire aux comptes doit
évaluer les points forts et les points faibles de l’entreprise afin d’identifier et de limiter les zones de
risques. Cette évaluation passe par la collecte des informations sur l’entreprise et son environnement. Les
principales informations concernent le secteur d’activité, l’organisation générale et aux moyens mis en
œuvre pour le bon traitement de l’information.
a. Les particularités du secteur
Il s’agit d’évaluer le secteur dans sa globalité. Plus concrètement, il s’agit d’évaluer la fiabilité des
produits et services offerts, les perspectives d’avenir de la société et du secteur auquel elle appartient, les
risques inhérents à l’activité et l’importance en volume et en valeur des transactions.
Pour ce qui est du secteur cimentier, on peut relever les risques suivants :
 L’exploitation de carrières en vue de l’extraction des matières premières de base et des ajouts. La
pérennité de l’activité dépend de la cadence d’extraction dans les carrières en activité et de la
capacité à découvrir des matières premières de qualité.
 Le risque lié au renouvellement des concessions d’extraction délivrées par les autorités publiques et
ou règlement des problèmes liés aux expropriations et aux litiges fonciers.
 L’expansion des zones urbaines au niveau des zones mitoyennes des cimenteries ainsi que les
contraintes de protection de l’environnement.
 La sensibilité du secteur à l’évolution d’autres activités notamment les bâtiments et les travaux
publics, l’agriculture ainsi que les grands projets d’infrastructure.

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 La dépendance vis-à-vis des fournisseurs (ONE et fournisseurs étrangers) en ce qui concerne les
principales sources d’énergie, à savoir l’électricité et le coke de pétrole ; car l’énergie représente une
part importante du coût de revient.
 Le degré d’industrialisation élevé du secteur qui engendre les risques d’un approvisionnement
exagéré en pièces de rechange. C’est aussi le cas pour les opérations d’achat et de maintenance.
 Le coût élevé de la consommation énergétique et une forte taxation interne à la consommation
peuvent affecter le secteur à l’aube du démantèlement des barrières douanières.
 La structure de l’actionnariat de l’ensemble des cimenteries caractérisée par la détention d’une part
importante du capital par des filiales de multinationales étrangères cotées à la bourse de Casablanca.
 La spécificité des stocks et des sites de stockage gérés, des flux physiques réalisés ainsi que le
nombre important des transactions physiques et comptables et la multiplicité des intervenants.
b. L’organisation générale de l’entreprise
Pour évaluer le risque général, l’auditeur doit prêter attention à un certain nombre d’informations
qui sont de deux catégories :
Les informations relatives à la situation économique et financière
Les informations relatives à l’organisation interne de l’entreprise
b. 1. Les informations relatives à la situation économique et financière
Il s’agit d’examiner les caractéristiques commerciales, techniques, financières et juridiques
de l’entreprise. Cet examen permettra d’identifier les risques généraux de nature à influencer lesdites
caractéristiques.
b. 2. Les informations relatives à l’organisation générale de l’entreprise
Ici, les risques sont particulièrement liés à :
 L’absence ou à la mauvaise qualité du système d’information interne : Ce sont les procédures
administratives, les organigrammes et les définitions de fonctions qui n’existent pas ou qui ne sont
pas régulièrement mises à jour. Cette situation peut nuire à l’efficience du contrôle hiérarchique
dans la majorité des entreprises. Concernant le secteur du ciment, les entreprises disposent d’un système
d’information développé ; cependant, l’harmonisation des procédures entre les différentes localisations
ainsi que la centralisation des documents et la diffusion efficace de l’information ne sont pas toujours
correctement assurées.

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Mémoire de fin d’études 2011

 L’absence d’un service d’audit interne quand la taille de la société le nécessite : c’est le cas de
certaines cimenteries qui se contentent des missions d’audit interne du groupe et ne disposent pas
de cellule d’audit indépendante et permanente.
 L’absence d’un contrôle budgétaire sérieux : Malgré l’existence de services de contrôle de gestion,
l’attention est souvent portée sur la réalisation des budgets de vente et sur l’évolution des marges
brutes sans développer plus en détail les budgets de dépenses.
 L’utilisation de systèmes comptables sophistiqués : Les systèmes informatisés complexes peuvent
faire reposer sur un nombre limité de personnes la compréhension et le bon fonctionnement de
l’organisation. C’est le cas des systèmes intégrés ou à interfaces multiples mis en place au niveau
des cimenteries. De ce fait, la majorité des personnes dépendent des gens qui ont une bonne
maîtrise du système.
 La faiblesse du système de contrôle interne : En général, dans les entreprises du secteur industriel,
l’existence des procédures ne présente aucun problème ; en effet, elles existent dans la plupart des
cas. Cependant, les anomalies que l’on relève se rattachent souvent à l’absence des contrôles
généraux et spécifiques effectués par les différents responsables, et à l’absence d’une séparation
de tâches efficace.
Le commissaire aux comptes doit s’assurer de l’implication des dirigeants concernant
l’application des procédures en vigueur. Egalement, il doit vérifier l’objectivité des jugements opérés par
ces derniers quant à l’évaluation des estimations des provisions pour risques et charges ou les provisions
pour dépréciation.
c. La gestion informatique de l’entreprise
Les risques liés aux systèmes informatiques utilisés dans le traitement des stocks sont nombreux
et importants pour plusieurs raisons :
c. 1. Le niveau d’informatisation de l’entreprise
Etant donné que le poste stock est d’une importance capitale, la plupart des entreprises estiment
qu’une gestion plus rigoureuse des stocks est nécessaire. De ce fait, on assiste à une complexité croissante
des progiciels et à la multiplicité des interfaces. C’est surtout le cas des cimenteries. Or, plus un système
est complexe, plus les risques de dysfonctionnement sont nombreux et les contrôles sont difficiles à

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Mémoire de fin d’études 2011

mettre en œuvre. Le suivi informatique des stocks est souvent interfacé avec d’autres logiciels de
facturation, de comptabilité, de gestion des approvisionnements ou de la maintenance.
Au niveau de sa démarche d’audit, le commissaire aux comptes doit prévoir des diligences
particulières visant à s’assurer de l’adéquation des systèmes informatiques, la validation des traitements,
l’analyse des contrôles et des sécurités du système et des interfaces utilisés. Dans le cas échéant, il pourra
conseiller à l’entreprise des spécialistes qui proposeront un schéma informatique plus approprié.
c. 2. La fiabilité des systèmes utilisés
La gestion des stocks par emplacement (adresse informatique) présente deux risques majeurs :
 Un risque de non-exhaustivité : lorsque les comptages portent uniquement sur les emplacements
figurant sur le listing informatique, ils peuvent présenter un problème car une même référence
peut être localisée à des emplacements différents.
 Un risque de qualité : ce risque est perceptible surtout au niveau de la valorisation du produit
lorsqu’elle s’est ’effectuée par un magasin informatique. En guise d’exemple, nous citons le cas
de deux entrées d’un même article importé, réalisées à des taux de frais de transit différents et
valorisées séparément par le logiciel.
Il est donc nécessaire de vérifier les particularités des systèmes utilisés en matière de gestion des
flux physiques (les mouvements et les emplacements) et en matière de valorisation (taux de frais, calcul
du coût moyen pondéré…).
Au niveau des cimenteries, il ne suffit pas de se contenter d’étudier le risque général de
l’entreprise. Mais, il est également nécessaire d’analyser les risques liés aux articles produits pour garantir
une bonne compréhension des opérations et pour un audit efficace des comptes de stocks.
2. Les risques liés aux articles stockés et à leur organisation physique
Les sources d’erreurs, d’inexactitude ou d’omissions sont nombreuses et sont présentes aussi bien
sur le plan qualitatif que quantitatif. Elles concernent de façon générale, la propriété, l’identification, la
localisation, le recensement et les conditions de stockage des biens.
a. Le risque lié au transfert de la propriété
En principe, le transfert de propriété accompagne immédiatement l’échange des consentements
comme le stipule l’article 488 du Code des Obligations et des Contrats : « la vente est parfaite entre les
parties, et la propriété est acquise à l’acheteur dès qu’il ya consentement des contractants, l’un pour
vendre, l’autre pour acheter, et qu’ils sont d’accord sur la chose, le prix et les autres clauses du contrat. »
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Mémoire de fin d’études 2011

Cependant, les parties ont la possibilité d’y déroger par insertions de clauses particulières dans le contrat
de vente. C’est le cas des ventes assorties de conditions particulières, notamment les conditions liées au
transport (vente départ, vente usine, vente franco, coût et fret…) ou les conditions suspensives (réserve de
propriété, condition résolutoire…)
Les conditions de vente sont nécessaires en vue d’identifier les responsabilités en cas de sinistre
ou de litige. En effet, les arrivages de coke de pétrole ou des pièces de rechange (réfractaires, boulets…)
se chiffrent quelques fois à des millions de dirhams. Il convient donc de s’assurer que les conditions de
vente sont bien définies au niveau des contrats d’achat et que toutes les précautions sont prises par
l’acheteur.
Egalement, il est très important d’accorder une attention particulière aux contrats de sous-
traitance et d’exploitation des carrières. Les stocks de matières premières des cimenteries ne deviennent la
propriété de la société qu’au moment où ils sont acheminés vers la zone d’alimentation des trémies
mécaniques. En cas d’inondation ou de tout autre événement, il convient de délimiter la responsabilité des
différentes parties et les pertes éventuelles.
b. Mauvaise identification des articles en stocks
b.1. Les articles stockés ou non stockés
L’industrie du ciment requiert des installations électriques et mécaniques spécialisées dont le
bon fonctionnement et le programme d’entretien nécessitent l’utilisation de matières, de pièces de
rechange et de fournitures consommables diversifiées. A ce stade, il est donc important d’identifier
clairement et d’isoler les matières et fournitures consommables qui ne font pas l’objet d’un suivi en stock
de ceux faisant l’objet d’un suivi. Il en est de même des pièces de rechange à immobiliser qu’il convient
de séparer des autres normalement stockées.
A ce niveau, le risque couru se caractérise par une identification incorrecte de ces stocks ou par
l’adoption d’une procédure de groupe ne répondant pas aux principes locaux communément admis. Il est
également nécessaire de prendre connaissance des caractéristiques techniques des produits stockés
(composition chimique, taux d’humidité, degré de tassement, granulométrie…) et des conditions de
stockage et d’usure. Cette analyse est indispensable afin d’éviter les traitements incorrects au niveau du
suivi des mouvements de stocks et ou des estimations de la provision pour dépréciation.
b .2. Les articles immobilisés
Ces articles constituent l’ensemble des biens destinés à servir de façon durable l’activité de
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l’entreprise; ils représentent l’actif immobilisé. Dans le secteur du ciment, l’identification de ces produits
est très importante dans la mesure où il existe une multitude de familles de pièces de rechange dont le
traitement peut être différent d’une entreprise à l’autre.
La distinction entre charges et immobilisations est dans certains cas délicats comme nous
pouvons le remarquer au niveau des moteurs électriques et des cribles dont le traitement diffère d’une
entreprise à l’autre.
c. Diversité des lieux de stockage
c .1. Stockage externe
L’entreprise doit faire une distinction entre les produits qu’elle détient physiquement chez elle et
qui appartiennent à des tiers mais dont elle a la propriété. En plus de l’observation physique, elle devra
mener une étude du contrat d’entreposage et surtout des conditions d’assurance. Egalement, l’entreprise
doit exiger une confirmation directe émanant du prestataire afin de minimiser les risques.
c.2. Stockage interne
L’organisation, l’ordre et la proprieté des lieux de stockage sont des facteurs indispensables à
une bonne gestion des stocks. Ils assurent non seulement le bon fonctionnement des installations de
production mais aussi la préparation des interventions d’entretien et de maintenance. Egalement, ils
contribuent à la minimisation des erreurs lors des opérations d’inventaire physique. Des tas de matières
premières et d’ajouts correctement disposés permettent d’optimiser le fonctionnement des installations de
production (concasseur, broyeur et four) sans qu’il y ait des risques majeurs. C’est également le cas pour
les magasins et surfaces de stockage des pièces de rechange et des fournitures consommables.
Le bon rangement de ces zones permet une exécution des travaux de maintenance et des
opérations de recensement, dans les délais requis et sans grands risques d’erreurs

d. Les conditions de stockage inappropriées


Les conditions dans lesquelles les produits sont entreposés, définissent fortement leur qualité. Vu la
nature des biens stockés, une attention particulière doit être accordée aux conditions climatiques et de
sécurité ainsi qu’aux contraintes de poids.
Comme nous le savons tous, l’activité des cimenteries est caractérisée par l’utilisation de matières

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premières et d’ajouts d’origine minérale ou chimique. L’humidité, le tassement et la composition


minérale sont les éléments déterminants pour la réussite des réactions chimiques qui sont réalisées au
niveau du four et qui permettent la production du clinker.
Il est donc nécessaire de vérifier que :
 Les conditions de sécurité permettent de protéger aussi bien les produits que les manutentionnaires
à travers l’isolation et la protection des stocks ainsi que la mise en place de moyens de
surveillance et de communication.
 Les conditions climatiques n’affectent pas les produits stockés à travers la mise en place de
surfaces de stockage couvertes et la sécurisation de celles à l’air libre contre les risques
d’incendie ou d’inondation.
 Les conditions d’entreposage « stricto sensu » sont bonnes à travers la rationalisation des espaces
dans les magasins et les entrepôts.
e. Erreurs d’inventaire
L’inventaire est non seulement un élément clé de l’évaluation des stocks, mais c’est surtout la
partie très sensible du fait de la fréquence de l’erreur humaine. Cet état des faits se confirme fortement
dans le secteur du ciment à cause de l’existence de plusieurs types de stocks dont la mesure est différente
comme le comptage, la pesée, le jaugeage, l’appréciation géométrique…
Les types d’erreurs qui apparaissent le plus sont les suivants :
 L’erreur de comptage sur quantité
 L’erreur de comptage sur conditionnement
 L’erreur de référence
 L’erreur sur appréciation
 L’erreur sur pesée au pont bascule
Par ailleurs, lors d’un inventaire, les éléments qui peuvent être source d’anomalies sont les suivants :
 Le rassemblement des tas de matières premières
 Les formes géométriques inadéquates pour les mesures
 L’aire de stockage contenant beaucoup d’argile
 Bacs et cartons non rangés au niveau du magasin
 Silos non entretenus ou peu remplis

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Un inventaire physique exhaustif est souvent difficile à réaliser dans la mesure où d’autres
contraintes telles que le délai d’arrêté des comptes poussent les commissaires aux comptes à effectuer
uniquement des contrôles limités et ciblés.
C. Les risques liés aux travaux de quantification et de valorisation des stocks
« Pour la réalisation de leurs missions, les experts-comptables appliquent les lois et règlements en
vigueur ainsi que les usages admis par la profession. Ils tiennent compte des recommandations des
organisations compétentes et des administrations » : article 2 de la loi réglementant la profession
d’expert-comptable.
Les travaux réalisés par le commissaire aux comptes trouvent leurs fondements juridiques dans les
textes de lois réglementant la profession ainsi que ceux régissant les sociétés anonymes, les obligations
comptables des commerçants, les établissements de crédit et de bourse de valeurs.
Quant aux fondements réglementaires, ils sont issus du manuel des normes relatives à l’audit légal
et contractuel et du code des devoirs professionnels mis en place par les instances ordinales dans le cadre
de la réglementation de la profession.
Dans les parties A et B, nous avons abordé les différents risques liés au contrôle interne et à
l’entreprise elle-même ; ici nous proposons une analyse des risques liés aux travaux d’audit effectués par
le commissaire aux comptes.

1- Les risques liés à la validation des quantités stockées


a. Les failles de l’inventaire physique préliminaire
L’opération d’inventaire physique revêt un caractère très important au niveau de l’évaluation des
stocks d’une entreprise en ce sens qu’elle joue un rôle capital dans les facteurs de la multiplication
« quantité x valeur unitaire ». Concernant les cimenteries, le déroulement de cette opération requiert de
la part du commissaire aux comptes, une attention particulière du fait des éléments suivants :
 La spécificité des produits stockés
 La multiplicité des références et des localisations
 La nature des surfaces de stockage
 La diversité des règles d’inventaire
L’absence d’une procédure détaillée constitue un facteur de risque très important que le

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commissaire aux comptes doit signaler à la direction avant le déroulement des opérations d’inventaire.
Car elle permet de définir les modalités de déroulement des opérations de recensement ainsi que les
responsabilités des équipes d’inventaire. Egalement, elle facilite les contrôles préalables effectués par
l’équipe des auditeurs. Ces contrôles garantissent un bon déroulement des opérations et permettent
d’identifier les risques éventuels que doivent couvrir les travaux spécifiques. Dans le cas contraire,
d’énormes risques d’erreurs peuvent survenir au niveau des opérations de quantification. D’où la
nécessité d’effectuer les contrôles suivants :
 Une visite préalable de tous les sites de l’usine
 Le recours aux services d’un géomètre et d’un ingénieur
 La vérification préalable de la précision du pont bascule et des balances
 Un entretien préliminaire avec le chef-magasinier et les chefs d’atelier mécanique et électrique.
En outre, l’auditeur doit s’assurer de :
 La diffusion de la procédure d’inventaire
 Le briefing des équipes d’inventaire
 La préparation des magasins et des aires de stockage (parcs, silos, dômes…)
 L’identification des articles inventoriés (marquage au feutre, étiquette de comptage, copie de la
feuille de comptage…)
 L’exhaustivité du recensement (couverture de toutes les zones de stockage)
 La possibilité d’accès à toutes les zones de stockage
 L’isolation des articles en instance de réception ou d’expédition
 L’identification des articles endommagés ou obsolètes (couleur différente…)
Il est indispensable que les auditeurs assistent au démarrage des opérations de recensement
afin de s’assurer de l’existence des procédures fiables qui soient correctement appliquées et qui
permettent de limiter les risques d’erreurs au niveau des travaux de quantification.
b. Insuffisance des travaux de validation des quantités en stocks
Les travaux qui visent à valider les quantités provenant de l’inventaire doivent être réalisés tout
au long du déroulement des opérations de recensement. Ils permettent d’identifier les sources d’anomalies
possibles et de centraliser les résultats de l’opération. Le programme de travail de l’auditeur doit
comprendre donc une vérification des opérations de centralisation. En l’absence de ces contrôles, des

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erreurs peuvent survenir au niveau de la détermination des quantités en stocks. Par conséquent, il convient
de :
 Rapprocher le listing d’inventaire aux feuilles de comptage et vérifier l’homogénéité des unités de
mesures
 Récupérer et exploiter les résultats des relevés de mesures opérées par le géomètre (clinker et coke
de pétrole) et celles prises au niveau des silos.
 Obtenir la situation des dernières livraisons réalisées au cours de la journée au niveau de la zone
d’expédition et du pont bascule.
 Vérifier la date des derniers arrivages de coke de pétrole ou d’expédition de clinker ou de ciment à
l’export.
 Recenser les stocks de ciment des silos portuaires, des wagons ou camions citernes.
 Visiter l’ensemble des sites de stockage et s’assurer de l’exhaustivité des recensements.

Ces contrôles permettront de limiter au maximum les risques d’erreurs ou d’omissions au


niveau de la centralisation des opérations d’inventaire et des opérations de quantification

c. La qualité des tests de validation des quantités en stocks


A chaque type de stock, des tests de validation des quantités inventoriées sont appliqués. Ces
tests permettent d’une part de valider des comptages effectués et d’autre part de faire la comparaison avec
les stocks théoriques ou l’inventaire permanent. Nous détaillerons plus tard les facteurs de risques liés au
travail de l’auditeur pour chaque catégorie :
c.1. Matières et fournitures consommables
 Argile et calcaire
L’argile et le calcaire représentent les matières premières nécessaires à la fabrication du ciment.
Généralement, les entreprises opérant dans ce secteur disposent de leurs propres gisements ou exploitent
des carrières à travers une concession réalisée auprès de la Direction des Eaux et Forêts ou du Domaine
Public. L’exploitation des gisements est généralement sous-traitée auprès d’entreprises spécialisées.
L’examen de ces contrats est indispensable dans le cadre des travaux de validation des quantités en stocks
et des engagements de la société. En effet, ils déterminent la responsabilité des parties en ce qui concerne
les éléments tels que le transfert de propriété des matières extraites, les sinistres, la qualité, les
augmentations de prix et les ristournes annuelles. A défaut d’un examen détaillé de ce contrat, l’auditeur

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Mémoire de fin d’études 2011

s’expose au risque de non-détection d’erreurs ou d’engagements pouvant affecter la quantification et


l’évaluation des stocks.
 Les fournitures consommables
De façon générale, ces fournitures sont comptées, pesées ou jaugées. La validation des stocks
inventoriés s’effectue à travers l’exploitation des feuilles de comptage, des tickets ou étiquettes de pesée
ou des relevés de mesure. Ensuite, l’on procède à un rapprochement entre les quantités figurant au niveau
de l’inventaire permanent et par la même occasion les écarts sont analysés et corrigés.
 Carburants
Généralement, les cimenteries disposent de citernes souterraines destinées à alimenter les engins
d’exploitation et les véhicules de service. La validation des stocks se fait généralement par une simple
lecture de compteur ou par jaugeage des citernes. Lorsque les mesures sont prises après la date limite
d’inventaire, il est nécessaire de faire une reconstitution des stocks de fin de période à travers
l’exploitation des bons de livraison.
Au niveau des cimenteries, les quantités de carburants en stock ne représentent qu’une faible
valeur tandis que les risques de détournement sont très élevés. Il est donc nécessaire de s’assurer d’un
suivi rigoureux des consommations.
 Farine et ajouts
L’argile et le calcaire à l’état brut sont acheminés vers un concasseur qui sélectionne les calibres
à broyer et élimine une partie des impuretés. L’opération de broyage permet ensuite d’obtenir une farine
ou un mélange qui devra transiter par le four. La farine est stockée dans les silos ou des entrepôts
couverts. Les ajouts qui sont mélangés au clinker avant son broyage peuvent également être stockés à l’air
libre. Il convient donc d’appliquer une mesure distincte à chaque matière ; notamment une pesée, un
jaugeage ou des relevés géométriques. Compte tenu des limites propres à chaque type de mesure, il est
nécessaire de veiller à ce que tous les paramètres pouvant affecter les opérations d’inventaire soient pris
en compte. La validation des calculs et des mesures doit être faite par des personnes habilitées et devrait
tenir compte de tous les indicateurs endogènes et exogènes.
 Les emballages
L’inventaire des stocks d’emballages s’effectue généralement par comptage. Une bonne organisation
des réceptions permet d’éviter le recomptage des lots reçus et non entamés. Il convient donc de prendre
en considération les stocks en mouvement au niveau des zones d’ensachage au moment des opérations
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Mémoire de fin d’études 2011

d’inventaire et de s’assurer de l’existence d’une protection suffisante des sachets. L’auditeur doit, de son
côté, inclure les emballages dans son programme de travail et s’assurer de la mise en place d’une
procédure de recensement fiable.
 Les combustibles
Le charbon et le coke de pétrole sont les principaux combustibles utilisés pour la cuisson de la
farine. Depuis plusieurs années, le coke de pétrole a remplacé le charbon au niveau des cimenteries
locales. Compte tenu de la valeur des stocks de coke de pétrole, le recours aux services d’un géomètre
externe est recommandé en vue de l’obtention d’une mesure correcte et objective des quantités stockées.
De leur côté, les auditeurs doivent réclamer le relevé final du géomètre et les mesures de densité et
d’humidité afin de valider les quantités et les calculs définitifs. L’adoption d’une démarche de travail
allégée pour la validation des stocks de coke de pétrole peut constituer un facteur de risque pour
l’auditeur.
 Pièces de rechange et fournitures d’atelier
Les pièces de rechange et les fournitures d’ateliers sont généralement comptées. Le comptage
exhaustif des stocks nécessite plusieurs journées vu la dimension des magasins et des quantités en stocks.
La validation de ces stocks s’effectue à travers la confrontation des feuilles ou fiches de comptage au
listing d’inventaire permanent. Les écarts doivent être investigués avant la validation définitive des
quantités. Il est fortement recommandé de respecter les procédures de comptage et le rangement préalable
des bacs de stockage afin d’éviter toute anomalie de recensement.
Afin de se prémunir contre les risques d’arrêt des installations (broyeur, four…), les responsables
opérationnels ont tendance à se couvrir en assurant des niveaux de stocks plus que sécurisants. Compte
tenu de cette tendance au sur-stockage des pièces de rechange mécaniques et électriques, nous pouvons
dire que cette catégorie de stocks constitue un domaine d’audit significatif. Le commissaire aux comptes
doit donc prévoir un programme de travail détaillé permettant d’identifier les sources d’éventuels
ajustements qui peuvent impacter les comptes.
 Le clinker
Il représente le ciment à l’état « semi-fini »; il est généralement stocké dans des dômes, des silos
ou exceptionnellement à l’air libre. Au moment de l’inventaire physique, l’importance des quantités
varie selon la demande au cours de cette période.

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Mémoire de fin d’études 2011

L’auditeur doit s’assurer de l’efficacité des mesures prises afin de pouvoir bien calculer les
tonnages stockés. Sa démarche est semblable à celle adoptée pour les matières et les combustibles ; c’est
aussi le cas pour les facteurs de risque.
 Le ciment
Le ciment est stocké dans les silos. La validation des quantités en stock s’effectue par jaugeage
avant la reprise des livraisons tôt le matin. L’auditeur doit veiller à ce que des sondes appropriées soient
utilisées. Par ailleurs, afin de conforter les mesures prises, il est nécessaire de faire des rapprochements
géométriques. Toutefois, il convient de maintenir un état acceptable des silos afin de permettre la
validation des jaugeages. En fait, lorsque les silos sont mal entretenus, des adhésions se créent au niveau
des parois et biaisent forcément les mesures effectuées.
Il est par ailleurs nécessaire de recenser l’ensemble des sites et moyens de stockage du ciment à
savoir les silos, les ports, les surfaces de distributions, les wagons, les citernes… afin de s’assurer de
l’exhaustivité des mesures.
 Les trémies et les convoyeurs
Le processus de production du ciment nécessite de la manutention et des mouvements physiques
quotidiens. Ces mouvements sont opérés à l’aide d’un système de trémies et de convoyeurs.
Au moment de l’inventaire, il convient de bien appréhender les quantités de matières, les
fournitures, combustibles, ajouts et clinker se situant à ce niveau en vue de les inclure aux quantités
inventoriées.
c. Absence des travaux de finalisation des stocks
La finalisation des stocks constitue un moyen efficace de validation de l’inventaire permanent et
dans une moindre mesure de l’inventaire physique. L’équation de base à valider pour l’ensemble des
stocks est la suivante : stock initial + entrées - sorties = stock final
Les inventaires physiques permettent de cerner les bornes de cette équation. Les entrées sont
relevées à partir des bons de réception, des tickets de pesée ainsi que des avis d’arrivage. Les sorties sont
validées par les bons de sortie et les bons de livraison. Etant donné que l’information provient de
plusieurs services, il est donc important de s’assurer d’une correcte séparation des tâches et d’une
indépendance des sources afin de pouvoir bien exploiter les données.
En ce qui concerne les pièces de rechange et les consommables, la finalisation des stocks peut être
effectuée par sondage sur les articles ayant une valeur significative.
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Mémoire de fin d’études 2011

L’absence de diligences particulières en matière de finalisation des stocks constitue un facteur de


risque pouvant affecter les travaux de validation des quantités en stocks.
d. Non-conformité des stocks chez les tiers
Cette technique consiste à obtenir d’un tiers la confirmation des stocks appartenant à l’entreprise et
en dépôt chez lui ; ainsi que la confirmation des stocks appartenant au tiers et en dépôt chez l’entreprise.
Elle est efficace et peu coûteuse et a le mérite d’assurer l’objectivité de l’information obtenue, excepté
dans le cas de complicité difficile à déceler.
La confirmation peut prendre plusieurs formes ; entre autres nous avons le fax, le télex, le
courrier. Tout compte fait, l’auditeur doit s’assurer de son contenu notamment en ce qui concerne la
précision des informations à obtenir.
Les cas les plus fréquents au niveau des cimenteries concernent :
 Les sachets d’emballage stockés chez le fournisseur compte tenu des quantités commandées et des
conditions spécifiques de stockage.
 Les explosifs utilisés dans les carrières
 Les arrivages de coke de pétrole ou les cargaisons de clinker à l’export stockés temporairement au
niveau des ports.
 Le ciment en vrac stocké au niveau des wagons citernes.
La confirmation des quantités en stock chez le fournisseur à savoir l’Office d’Exploitation des
Ports et l’Office National des Chemins de Fer permettra d’obtenir une validation efficace et objective des
quantités stockées chez eux.
2. Les risques liés à la valorisation des stocks
a. Les faiblesses des contrôles analytiques
L’examen analytique consiste à effectuer des comparaisons, des calculs et des observations
permettant d’analyser et de créer des liens entre les données financières et les données de gestion. Nous
pouvons avoir :
 Des tests de cohérence : qui correspondent à des calculs destinés à estimer un montant. Par
exemple : la production moyenne de clinker peut être estimée à travers l’exploitation de paramètres
tels que le débit journalier du four et le nombre de jours de fonctionnement.
 Des analyses de tendances : Par exemple, l’évolution de la valeur des stocks par rapport au caractère
saisonnier des ventes.
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Mémoire de fin d’études 2011

 Des calculs des ratios : En guise d’exemple, nous pouvons analyser le rapport entre le coût des
marchandises vendues et le niveau moyen des stocks.
L’approche par les risques adoptée par le commissaire aux comptes doit être complétée par la
réalisation de contrôles analytiques efficaces. Ces contrôles faciliteront la mission de l’auditeur dans la
mesure où ils permettent d’identifier les tendances anormales, les sources d’erreurs possibles et les
domaines d’audit significatifs. Sans cet examen analytique, il s’expose au risque de non-détection
d’erreurs ou d’anomalies pouvant affecter l’évaluation des stocks.
b. Les risques liés aux méthodes d’évaluation propres à l’entreprise
Examiner les méthodes de valorisation des stocks d’une entreprise consiste tout d’abord à prendre
connaissance des méthodes comptables appliquées par la société ; ensuite à analyser leur conformité avec
les méthodes unanimement admises par le CGNC, les règles fiscales, les normes du groupe ainsi que les
normes internationales dans le cas échéant. L’auditeur devra s’assurer de leur permanence et en cas de
changement, il devra mesurer leurs conséquences sur les états financiers et sur l’approche d’audit. Son
travail consiste donc à examiner :
 La méthode de valorisation des stocks ;
 La méthode de détermination des prix de revient des produits ;
 Le critère d’application des principes d’évaluation au coût le plus bas entre le prix de revient et le
prix du marché ;
 La nature des coûts composant les frais généraux ;
 La méthode de calcul de la provision pour dépréciation des stocks obsolètes, à rotation lente ou
endommagés ;
 La méthode de suivi et de prise en compte des stocks situés chez les fournisseurs ou dans les
entrepôts extérieurs, en transit ou en consignation ;
 La classification des stocks en matières premières, fournitures consommables, produits en cours et
produits finis ;
 Le traitement de la sous-activité ;
 Les charges incorporées ou non au prix de revient.
L’examen de ces méthodes permettra d’appréhender les zones de risques pour lesquelles des
procédures spéciales et détaillées doivent être appliquées.

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Mémoire de fin d’études 2011

c. Faiblesses des travaux de calculs des coûts


Ici, le travail consiste à s’assurer que :
 Les charges incorporées au coût de production soient correctement appréhendées à partir des états
comptables produits par la société ;
 Les formules de calculs soient validées ;
 Les éléments de quantification devant être valorisés soient conformes à ceux validés au niveau de
l’inventaire physique ;
 Les tableurs et logiciels utilisés soient convenablement paramétrés.
La valorisation des matières premières, des fournitures consommables et des pièces de
rechange est généralement réalisée par un logiciel de gestion de stocks dont il convient de valider les
traitements. Par contre, la valorisation du clinker et du ciment s’effectue à travers l’exploitation d’un
système de calcul sur tableur. L’auditeur doit examiner convenablement l’application afin de s’assurer de
l’inexistence d’erreurs ou d’anomalies pouvant affecter le calcul du coût de production unitaire.
d. Risque de mauvaise valorisation de la provision pour dépréciation des stocks
Au niveau des cimenteries, compte tenu des particularités des articles stockés, le risque lié à
l’estimation de la provision pour dépréciation des stocks est significatif. Afin de remédier à ces risques, le
commissaire aux comptes est tenu de se doter d’un programme de travail bien ficelé à même de lui
permettre de déceler les éventuelles sous ou surestimations de ladite provision. Ses travaux consisteront
principalement à :
 Revoir les éléments d’évaluation relatifs aux stocks obsolètes, endommagés, excédentaires ou à
rotation lente ;
 S’assurer de la cohérence des quantités évaluées avec les données de l’inventaire physique ;
 Valider les calculs de la provision pour dépréciation en conformité avec les principes adoptés par la
société ou les normes du groupe ;
 S’assurer du respect des règles fiscales en matière de détermination des provisions pour
dépréciation.
Pour mieux appréhender les principaux risques existants au niveau de l’audit des stocks de notre
cimenterie, nous avons jugé utile de les récapituler d’une manière plus ou moins synthétique dans les
tableaux ci-dessus. Egalement, nous avons présenté de façon succincte l’approche de travail à adopter
afin d’évaluer et de limiter ces facteurs de risque:
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Risques inhérents
Facteurs de risques Recommandations/ approche adoptée
 Risques liés à l’exploitation de carrières.  Revue du dossier juridique et technique relatif aux
concessions d’extraction et aux contrats se sous-
traitance.
 Obtention du plan quinquennal d’exploitation des
carrières.
 Consultation des dossiers litigieux en cours.
 Risques liés à l’expansion des zones urbaines et à  Consultation du programme d’investissement lié à
la protection de l’environnement. la production de l’environnement.
 Recherche des textes de législation spécifiques.
 Consultations des dossiers litigieux.
 Identification et appréciation des dépenses
d’investissement ou des charges à répartir non
liées directement à l’exploitation.
 Sensibilité du secteur à d’autres activités  Appréciation de l’impact éventuel de
l’environnement macro-économique sur la
situation financière de l’entreprise et sur les
niveaux de stocks.
 Dépendance vis-à-vis des fournisseurs d’énergie  Vérification de l’existence d’un plan d’urgence,
d’installations de secours et de sources
alternatives.
 Risques liés aux procédures d’approvisionnement  Renforcer les tests sur la conformité et la
et aux programmes de maintenance permanence des procédures d’approvisionnement.
 S’assurer de l’implication des dirigeants au niveau
des achats groupés.
 Apprécier le caractère rationnel des
approvisionnements en pièces de rechange liés à
l’exécution des programmes de maintenance.
 Importance du facteur d’énergie au niveau du coût  Axer les travaux de contrôle sur la qualité du suivi
de revient physique et comptable des transactions liées au
coke de pétrole et à l’énergie électrique.
 Spécificité des stocks, des sites de stockage gérés  Adoption d’une approche par les risques basée sur
la vérification du renforcement des systèmes de
contrôle interne en matière de gestion de flux.

Risques liés à la situation économique et financière ainsi qu’à l’organisation générale de l’entreprise
Facteurs de risques Recommandations/ approche adoptée

 Risques liés aux caractéristiques commerciales,  Mettre à jour de manière permanente le dossier
techniques, financières, juridiques et de prise de connaissance.
organisationnelles  Adopter une démarche visant à apprécier la
qualité des contrôles généraux de la direction,

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Mémoire de fin d’études 2011

et son implication dans la maîtrise des risques.


 S’assurer de l’adéquation des systèmes
informatiques

Risques liés aux articles stockés et à leur organisation physique


Facteurs de risques Recommandations/ approche adoptée
 Transfert de propriété  Etudier les conditions générales et
particulières des contrats groupés et des
contrats de sous-traitance.
 Identification des articles stockés  Opérer une observation physique et réaliser
des entretiens avec les responsables en vue
de renforcer notre connaissance des articles
stockés.
 S’assurer du respect des principes comptables du
CGNC et de la prise en compte des retraitements
spécifiques liés aux principes du groupe
 Multiplicité des lieux de stockage  Prévoir au niveau de chaque intervention une
observation physique des sites de stockage et
des entretiens de confirmation.
 Recourir à la confirmation systématique des
stocks chez les tiers.
 Conditions de stockage  Apprécier la qualité des conditions de stockage et
en estimer l’incidence éventuelle sur l’opération
de recensement ou de valorisation des stocks
 Risques liés aux opérations d’inventaire  Assister systématiquement aux opérations
d’inventaire annuel.
 Recourir aux services d’un spécialiste.
 Renforcer les diligences en matière de
sondages et de centralisation des opérations
d’inventaire.
 Comprendre et estimer l’impact des
éléments techniques tels que l’humidité, la
densité, la finesse, la granulométrie et le
tassement
 Risques liés à la valorisation des stocks  Renforcer les travaux de validation des
quantités en stock. Procéder à des contrôles
analytiques diversifiés et s’assurer du
respect des principes comptables du CGNC
et des retraitements opérés par rapport aux
principes comptables du groupe

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Mémoire de fin d’études 2011

Risques liés au contrôle interne


Facteurs de risques Recommandations / approche adoptée
 Systèmes de contrôle  Accorder un budget temps suffisant à
l’examen des procédures de contrôle interne
et des systèmes informatiques
 Utiliser si possible les logiciels de détection
des risques.
 Apprécier l’implication des dirigeants au
niveau de la maîtrise des risques.

 Séparation des tâches  Adopter une approche basée sur la


séparation entre traitement des flux
physiques et flux comptables, ainsi que la
séparation entre les différentes sources
d’information financière ou de gestion
 Contrôles généraux et spécifiques  S’assurer de l’existence et de la fiabilité des
activités de contrôle de la direction
 La qualité des procédures d’inventaire  Adopter une approche centrée sur la qualité des
opérations d’inventaire pour fonder l’assurance
que les comptes de stocks ne comportent pas
d’anomalies significatives.
 Séparation des exercices  Renforcer les tests de contrôles autour des dates
de clôture, plus particulièrement pour les
importations de coke de pétrole, des pièces de
rechange et les exportations

Risques liés aux travaux d’audit du commissaire aux comptes


Facteurs de risques Recommandations/approche adoptée
 Travaux de validation des quantités en stock  Le programme de travail doit couvrir les
phases avant, pendant et après l’inventaire.
 Insister sur l’existence d’une procédure
d’inventaire détaillé, précise et exhaustive.
 Recourir systématiquement aux services d’un
géomètre externe
 Réaliser les bouclages de stocks

 Risques liés aux travaux de valorisation des  Procéder à des calculs analytiques diversifiés
stocks tels que l’analyse des marges, l’évolution
périodique des coûts, le calcul des taux de
rotation moyenne et l’analyse de la structure
des coûts de production.
 Examiner la conformité et la permanence des
méthodes de valorisation.

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Mémoire de fin d’études 2011

 Estimer l’impact des changements réalisés et


s’assurer de les mentionner au niveau de
l’ETIC et du rapport de mission.
 Apprécier le caractère rationnel de
l’imputation rationnelle des charges fixes et
du calcul des provisions pour dépréciation
des stocks.

A l’instar de tout secteur, la connaissance de l’activité d’une cimenterie permet d’effectuer un


audit efficace dans la mesure où il permet de bien connaître l’entreprise et son secteur d’activité. En effet,
elle permet de renforcer la capacité à identifier les domaines significatifs pour l’audit des stocks, ensuite à
évaluer le niveau de risque et le type d’erreurs pouvant provenir des estimations comptables et enfin à
identifier les opérations inhabituelles ou imprévues. Le commissaire aux comptes doit définir l’étendue
des contrôles à effectuer ; cela fera apparaître le concept de risque car il peut méconnaître l’existence
d’anomalies importantes dans les comptes de son client si son plan d’intervention est mal orienté et ses
contrôles inadéquats.
Une appréciation insuffisante des risques est dans bien des cas lourde de conséquences car le
commissaire va certifier des états de synthèse qui contiennent des erreurs significatives. C’est à ce juste
titre qu’il est obligatoire d’effectuer une analyse des risques et de définir un seuil de signification.
L’approche par les risques conditionne l’orientation, le déroulement et l’évaluation des travaux
du commissaire aux comptes car c’est elle qui permet de garder un esprit de synthèse en orientant
l’essentiel de ses efforts sur ce qui est important et bien entendu en délaissant tout contrôle routinier
inadapté aux caractéristiques de l’entreprise.

III. Audit de la section stocks


A. Contrôle interne des stocks
Le contrôle interne est un système d’organisation dont le champ d’application était autrefois limité
au système d’organisation comptable et ayant pour objectif d’éviter les fraudes et les erreurs
involontaires. Cependant, de nos jours, il est étendu à l’ensemble des systèmes de l’entreprise et a
tendance de plus en plus à se confondre avec le système de qualité de l’entreprise. Dans cette optique,
l’objectif du contrôle interne comprend l’existence d’un système d’organisation comptable qui, non
seulement évite les fraudes et les erreurs involontaires mais vise également l’amélioration des
performances.
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En matière d’appréciation du contrôle interne, notre travail consistera à :


 Comprendre le système d’information et de contrôle interne de la société
 Evaluer ce système en vue de déterminer s’il peut servir d’appui pour la formulation d’une opinion
sur la conformité des états de synthèse.
 Mener un programme de tests pour s’assurer du bon fonctionnement du système et de ses
contrôles.
L’analyse du système de contrôle interne des stocks doit permettre de s’assurer que :
 Les séparations de fonctions sont suffisantes
 Tous les mouvements enregistrés existent réellement et appartiennent à l’entreprise
 Les stocks sont correctement évalués (valeur brute et valeur nette)
 Les stocks sont correctement protégés
 Les engagements hors bilan quant aux stocks sont correctement saisis.

1. Appréciation de l’existence du contrôle interne


a. Prise de connaissance du dispositif de contrôle interne
Ici, le travail consiste à effectuer un certain nombre de diligences concernant les procédures existant
au sein de l’entreprise. Concrètement, il s’agit de :
 S’assurer de l’existence de procédures formalisées couvrant les domaines suivants:
 Le processus et les procédures de production
 La gestion des approvisionnements
 La gestion des ventes et des expéditions
 La gestion du magasin
 La tenue de l’inventaire permanent
 L’inventaire physique annuel
 Les inventaires tournants
 La dépréciation des stocks
 Obtenir et analyser ces procédures
 Mettre à jour le questionnaire de contrôle interne standard du cabinet en fonction des procédures
examinées

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Mémoire de fin d’études 2011

 S’entretenir après lecture des procédures avec le directeur d’usine, l’ingénieur mécanicien,
l’ingénieur électricien, le chef magasinier ou toute autre personne si nécessaire
 Etablir le diagramme de circulation des documents
 S’assurer de l’existence de procédures formalisées pour les opérations non courantes ou
exceptionnelles comme les dons en nature, les corrections de stocks, la mise au rebut et les
destructions.
 Tester les points forts
 S’assurer de façon générale que :
 la société confie à des personnes habilitées le pouvoir et la responsabilité de la gestion des
approvisionnements et de la gestion de la production
 les stocks sont protégés de manière adéquate par des moyens humains et physiques à savoir
des gardiens, des barrières, des zones à accès limité…
 un inventaire permanent est utilisé pour contrôler les quantités en stocks
 l’inventaire physique est réalisé par des personnes autres que les magasiniers ou par les
magasiniers sous une supervision appropriée
 les produits à rotation lente, endommagés sont relevés lors des comptages physiques et les
valeurs comptables sont corrigées en conséquence.
 Il existe des procédures pour contrôler les stocks en consignation, stockés à l’extérieur ou
détenus par des tiers.
b. Contrôles généraux et spécifiques
Ces contrôles consistent en des tests de conformité afin de s’assurer que:
 La direction utilise les budgets prévisionnels relatifs aux ventes, aux niveaux optimaux des stocks et
aux activités de production
 Qu’elle compare les données réelles aux données budgétées
 Qu’elle a mis en place des procédures pour revoir les informations financières intermédiaires
relatives aux stocks et aux coûts de production
 Qu’elle réclame et revoit régulièrement des rapports portant sur l’évolution des quantités stockées
(du clinker, du ciment, du coke de pétrole etc.), sur les variations des prix d’achat et des coûts, sur
les marges brutes et sur les écarts d’inventaire.

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Mémoire de fin d’études 2011

 Qu’elle revoit et approuve le cas échéant les données relatives à la rotation des stocks et aux
dépréciations opérées.
 Que des rapprochements réguliers sont effectués entre les quantités expédiées et les quantités
commandées et facturées
 Que toutes les opérations non courantes ou exceptionnelles sont revues et approuvées par la
direction.
Par ailleurs, ces tests peuvent également porter sur le respect de la séparation des tâches et des
exercices que nous aborderons dans les lignes suivantes :
Séparation des tâches
A ce niveau, il faut:
 S’assurer d’une manière générale de l’existence d’une séparation convenable des tâches à certains
niveaux :
 Entre planification de la production, manipulation physique, tenue de l’inventaire permanent,
comptabilité analytique et comptabilité générale
 Entre supervision des comptages et approbation des écarts pour les inventaires physiques
 Entre détermination des ajustements de stocks et approbation des corrections pour le clinker,
le coke de pétrole et le ciment.
 Etablir le tableau standard de séparation des tâches du cabinet
Séparation des exercices
 S’assurer de l’existence d’une procédure de contrôle des séparations des exercices
 Vérifier si les applications informatiques en place permettent de réaliser ces contrôles
 Tester la procédure y afférente
 Pour les marchandises en transit, vérifier le bien fondé de leur prise en compte dans les stocks avec
les douaniers, des documents d’expédition ou autres documents
Tout au long de l’appréciation du contrôle interne, il est nécessaire d’obtenir les informations
concernant :
 La méthode choisie pour l’évaluation des stocks
 La méthode de détermination du prix de revient

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 La méthode d’estimation de la dépréciation des éléments obsolètes à rotation lente ou


endommagés
 La méthode de suivi et de prise en compte des stocks chez les tiers
 La nature des coûts composant les frais généraux
 La classification des stocks en matières premières, produits intermédiaires et produits finis
 L’identification des articles immobilisés et des articles non stockés
 Les méthodes et principes d’évaluation du groupe

2. Evaluation préliminaire du contrôle interne


Elle consiste à analyser les principales procédures sur le plan conceptuel. Elle permet de
déterminer si ces procédures permettent d’atteindre les objectifs du contrôle interne qui sont la recherche
de la protection du patrimoine et la recherche de la fiabilité de l’information comptable.
De façon plus pratique, elle consiste à identifier les points forts et les points faibles au niveau de
la conception des procédures. Les points forts sont des mesures qui devraient contribuer normalement à la
réalisation des objectifs du contrôle interne tandis que les points faibles regroupent l’ensemble des défauts
de conception qui sont à corriger pour pouvoir réaliser efficacement ces objectifs.
Les points forts du contrôle interne
Ils correspondent à toutes les questions positives au questionnaire du contrôle interne du cycle
des stocks et à d’autres questions supplémentaires. A ce niveau, les diligences suivantes doivent être
menées :
 S’assurer que tous les mouvements de stocks de l’entreprise sont comptabilisés :
 Les documents permettant de reclasser les différents mouvements de stocks sont prénumérotés
en vue de s’assurer de l’exhaustivité de l’enregistrement sur les fiches de stocks
 Le cachet « saisie » est apposé sur les documents qui ont été saisis ; ce qui permet d’éviter une
double saisie et donc une double comptabilisation des mouvements de stocks correspondants
 Les bons saisis dans le mois sont rapprochés de la situation comptable mensuelle. Cela permet
de faciliter la vérification de tous les bons saisis et de mieux tenir l’inventaire permanent.
 S’assurer que les stocks enregistrés existent et appartiennent à l’entreprise :
 Un inventaire physique effectué annuellement permet de contrôler l’existence des stocks qui
ressortent à l’issue de l’inventaire permanent.

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 S’assurer que les stocks sont correctement évalués (valeur brute et valeur nette)
 Les coûts d’achat imputés aux stocks comprennent les charges directes (prix d’achat) et les
charges indirectes (frais de transport, taxes et droits de douanes) et sont calculés de façon
pertinente.
 Les charges imputées sont systématiquement rapprochées de la comptabilité générale ; cela
permet de s’assurer qu’elles ne sont ni sous-évaluées ni surévaluées en ce qui concerne leur
part dans le coût d’achat des stocks.
 S’assurer que les stocks sont correctement protégés :
 L’accès aux aires de stockage est limité aux personnes qui ont la responsabilité des stocks
 Les stocks sont couverts par une assurance
 Il existe un contrôle à la sortie des magasins (véhicule et personnes) et au chargement des
véhicules afin de réduire les risques de vols ou de substitution
Les points faibles du contrôle interne
L’objectif de l’examen du contrôle interne est de déterminer l’approche à adopter ainsi que
l’étendue des travaux à réaliser. A l’issue de cet examen, lorsque des faiblesses importantes ont été
relevées, le commissaire aux comptes adopte une approche substantive. Dans ce cas, toutes les diligences
nécessaires à l’obtention d’une assurance raisonnable doivent être mises en œuvre afin de limiter le risque
d’audit.
Pour ce qui est des cimenteries, les systèmes de contrôle interne sont relativement efficaces.
Toutefois, des faiblesses peuvent être relevées. Ces faiblesses concernent généralement :
 L’insuffisance des procédures assurant la protection des stocks. Par exemple, le système de tenue
des stocks ne permet pas d’identifier les stocks à écoulement lent.
 La mauvaise séparation des tâches
 La faiblesse des procédures d’inventaire physique
 Le passage d’un inventaire complet à des inventaires tournants
 Le manque de formalisation des procédures liées aux corrections de stocks, aux dons en nature et au
traitement des articles obsolètes ou à rotation lente ; omission de créer des emplacements dans le
système pour les articles nouvellement acquis. Cela entrave le rapprochement entre l’inventaire
physique et le système de gestion des stocks.
 Les failles du système de comptabilité analytique mis en place.
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Pour pallier à ces faiblesses, un certain nombre de diligences sont à mettre en place. Tout
d’abord l’auditeur devrait les discuter avec le client et pouvoir les étayer avec des exemples parlants.
Tout compte fait, les observations du commissaire aux comptes doivent être présentées de manière
positive et constructive. Le manuel d’audit légal et contractuel, section 2000, point 2102 stipule : « Le
commissaire aux comptes apprécie le contrôle interne de l’entreprise en fonction de son objectif de
certification des états de synthèse. En conséquence, il ne procédera à une étude et à une évaluation que
pour les systèmes conduisant à des comptes significatifs qu’il a identifiés lors de la phase de la
planification de sa mission ».
En cas d’existence d’anomalies pouvant avoir des impacts sur les comptes de stocks, le
commissaire aux comptes doit :
 Elargir le champ de ses investigations, procéder à des rapprochements globaux et des calculs de
vraisemblance. Ensuite, augmenter la fréquence des tests de détail
 Apprécier si les contrôles effectués par la direction ou au niveau des tests de détail lui permettent
d’avoir une assurance raisonnable sur la régularité et la sincérité des comptes. Dans ce cas, il
insère son observation au niveau de la lettre de recommandation
 Mentionner une réserve au niveau du rapport d’audit dans le cas contraire.

3. Appréciation de la permanence du contrôle interne


Cette étape consiste à vérifier le fonctionnement des contrôles internes sur lesquels nous pouvons
nous appuyer, en l’occurrence les points forts théoriques, afin de nous assurer qu’ils produisent bien les
résultats escomptés tout au long de la période examinée. Il s’agit de rechercher les éléments qui peuvent
confirmer ou infirmer les points forts théoriques du contrôle interne du cycle stock. De façon pratique,
cette vérification se fait à l’aide des tests de permanence qui sont des tests d’application des procédures.
Nous donnons quelques exemples:

Test 1 : s’assurer que les documents utilisés par GAMMA sont prénumérotés :
Nous avons vérifié des bons d’entrée et de sortie déjà utilisés ainsi que les souches, et aussi des bons
vierges. Ils sont en effet prénumérotés. De même que les demandes d’achats.

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Test 2 : s’assurer que le cachet « saisie » est apposé sur les bons :
Nous avons demandé à voir des bons d’entrée et de sortie déjà saisis. Nous avons vérifié quelques
lots de 30 bons chacun et nous nous sommes rendus compte que le cachet « saisie » était bel et bien
apposé ainsi que la date de saisie.

4. Evaluation définitive du contrôle interne


Après avoir réalisé des tests de conformité et de permanence, il ressort des points forts
théoriques et pratiques du cycle dont on peut citer :
 Les demandes d’achats, les bons d’entrée et les bons de sortie de magasin sont prénumérotés
 Un cachet « saisie » est apposé sur les documents qui ont été saisis.
Nous ne pouvons émettre un avis motivé sur les autres points forts théoriques que nous n’avons pas
pu tester du fait d’un manque de temps ou de non disponibilité d’information. On se posera alors dans
l’optique d’un niveau de risque élevé pour l’étape suivante à savoir : le contrôle des comptes stocks.

B. Contrôle des comptes de stocks


Objectifs du contrôle des comptes
Les travaux d’audit à effectuer ont pour objectif de s’assurer que:
 Les comptes représentent des produits physiquement identifiables et qu’ils appartiennent à la
société
 La méthode de valorisation est correcte et son choix est permanent
 Les produits dépréciés ont fait l’objet d’une provision suffisante
 Le cut-off est respecté
Les travaux à effectuer
Pour atteindre efficacement ces objectifs, un certain nombre de travaux sont à effectuer :
 Préparer une feuille maîtresse des stocks par nature
 S’informer des méthodes de valorisation du stock des produits finis, de sa conformité aux principes
comptables et de la permanence de la méthode
 S’assurer que les matières et fournitures présentes dans les magasins ont été valorisées au CMUP ;
 Vérifier sur la base du listing valorisé des stocks que les quantités enregistrées concordent avec
celles de l’inventaire

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Mémoire de fin d’études 2011

 Vérifier que les stocks à rotation lente ou dépréciés sont recensés et que les provisions ont été
correctement constituées.
 En plus de l’inventaire des stocks des produits et matières premières, procéder à des
recoupements avec la production.
1. Rapprochement de l’état des stocks à la balance générale
Il consiste à obtenir un état détaillé et valorisé des stocks. Ensuite, afin de s’assurer que les
objectifs d’audit sont atteints avec un degré d’assurance satisfaisant, l’on doit effectuer les travaux
suivants :
 Pointer les cumuls de l’état détaillé et valorisé des stocks à la feuille maîtresse
 Pointer les éléments significatifs en rapprochement aux pièces justificatives avec un scope moyen
car le niveau de confiance accordé aux contrôles est moyen.
 Dans le cas où les éléments en rapprochement sont significatifs, s’assurer qu’ils ont été revus et
approuvés par un responsable.
2. Inventaire physique
Au niveau de l’inventaire, les principaux travaux à réaliser sont :
 S’enquérir sur la procédure d’inventaire physique
 Evaluer sa fiabilité
 S’assurer de sa bonne application
Cependant, dans certains cas bien précis, le commissaire aux comptes est amené à intervenir sans
assister aux opérations d’inventaire physique des stocks. De ce fait, il ne dispose pas d’éléments
suffisants pour s’assurer que les comptes ont été correctement établis. C’est donc à lui d’apprécier s’il est
nécessaire ou pas de réaliser des sondages sur certaines catégories ou de se contenter d’un simple examen
des procédures et des travaux de contrôle des comptes. Il a donc la charge de mentionner, le cas échéant,
une limitation au niveau de son rapport.
Lorsque la cimenterie dispose de plusieurs unités de production, le commissaire aux comptes peut
choisir de ne pas assister aux opérations d’inventaire au niveau de toutes les unités. Un choix est alors
opéré par rapport à l’importance des sites ou par rapport à un programme de rotation bien déterminé.

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Mémoire de fin d’études 2011

Un autre cas de figure est possible. En fait, il peut être dans l’impossibilité de procéder à une
mesure ou à un comptage pour des raisons techniques ou de sécurité affectant l’accès aux installations de
stockage ou la fiabilité des mesures.
a. Absence au déroulement de l’inventaire physique
Absence délibérée
Lorsque le commissaire aux comptes décide de ne pas assister aux opérations d’inventaire, il
est dans l’obligation d’assumer des diligences alternatives. En effet, il doit justifier son choix par la force
des procédures de contrôle interne ou par la réalisation de tests efficaces ou des contrôles analytiques.
Absence pour force majeure
Si en raison des circonstances imprévues, il ne peut pas être présent au moment de l’inventaire
physique, il doit reporter son intervention à une date ultérieure. Dans le cas contraire, il doit pratiquer des
contrôles sur les mouvements intercalaires.
Impossibilité d’inventaire due à la nature ou à l’emplacement de l’opération
d’inventaire
Dans ce cas, il doit déterminer s’il peut mettre en œuvre des procédures alternatives fournissant
des éléments probants suffisants et adéquats sur l’existence du stock et sur son état.
b. Diligences à mettre en œuvre
En cas d’absence aux opérations d’inventaire pour l’une des raisons que nous venons de citer, le
commissaire aux comptes doit effectuer un certain nombre de diligences. Ce sont :
 Entretien avec le commissaire aux comptes précédent
 Sondages sur les catégories de stocks les plus importantes
 Appréciation des procédures de contrôle interne
 Vérification des dossiers des inventaires tournants
 Se documenter au niveau du dossier de travail sur les raisons des choix opérés
 Réaliser des rapprochements et des calculs de vraisemblance au niveau de l’intervention intérimaire
 Etudier l’opportunité de recourir à un recensement à une date ultérieure pour les stocks concernés
lorsque le recensement n’est pas possible
 Valider l’inventaire permanent par des calculs de vraisemblance ou de bouclages de stocks.
Remarquons qu’il est indispensable d’exprimer une limitation ou une réserve au niveau de

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Mémoire de fin d’études 2011

l’opinion d’audit lorsque les diligences alternatives ne permettent pas d’obtenir une assurance forte
concernant la quantification et la valorisation des stocks. Donc, le commissaire aux comptes ne pourrait
être tenu pour responsable de la non-détection d’une erreur significative pouvant affecter l’image fidèle
du poste des stocks.
L’annexe 1 comprend des extraits des normes internationales d’audit publiés par l’IFAC en
matière d’assistance aux opérations d’inventaire des stocks. En effet, cette annexe apporte des réponses
aux questions suivantes : la réalisation d’un inventaire physique des stocks est-elle une obligation légale ?
Peut-on se contenter d’un échantillonnage statistique lorsque l’entreprise dispose d’un inventaire
permanent performant et effectue des inventaires tournants?
c. Inefficacité des sondages effectués
Certes la mission du commissaire aux comptes a un caractère permanent, cependant il ne peut
opérer ses contrôles sur toute l’année et sur toutes les pièces justificatives. Il a donc recours aux sondages
qui comportent, bien entendu d’énormes risques. Entre autres, il s’agit du risque de non-représentativité
de l’échantillon choisi ou le risque d’étendre une conclusion erronée à l’ensemble de la population.
Compte tenu des contraintes de temps et de ressources qui influencent le déroulement des
opérations d’inventaire physique des cimenteries, le commissaire aux comptes peut ne pas accorder
suffisamment de temps à la stratification de la population, aux choix de la méthode d’échantillonnage et
de la taille de l’échantillon. La sélection se fait au hasard en exploitant le listing des stocks sans même
analyser les catégories à sonder, leur importance significative ou les procédures de contrôle interne y
afférentes. Cette approche peut avoir comme conséquence un choix d’articles présentant des valeurs non
significatives, des sondages opérés sur des catégories similaires et une perte de temps liée aux comptages
d’articles sans grande importance.
d. Diligences à mettre en œuvre
Le commissaire aux comptes doit faire attention au niveau du choix des méthodes
d’échantillonnage appropriés. Ses sondages doivent être basés sur la sélection d’éléments pertinents. En
analysant les documents relatifs aux stocks, il doit sélectionner les éléments susceptibles de contenir des
erreurs soit du fait de leur caractère inhabituel soit du fait qu’ils ont une valeur supérieur à un montant
fixé . Comment déterminer un échantillonnage représentatif ? Il existe plusieurs techniques
d’échantillonnage comme :

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Mémoire de fin d’études 2011

 Les sondages représentatifs à l’aide de tables de risque d’audit : ils sont utilisés lorsque l’auditeur
ne s’attend pas à des erreurs et si son souci principal est la surévaluation d’un compte
 Les sondages d’estimation de valeur : ils sont utilisés lorsqu’on s’attend à plusieurs erreurs et l’on
s’intéresse à une sur ou sous-évaluation.
 Les sondages de dépistage : ils sont utilisés en complément d’autres procédures de validation pour
conforter l’assurance de l’auditeur sur des postes déterminés.
Pour effectuer efficacement sa mission, l’auditeur doit suivre la démarche suivante :
 Bien définir l’objectif du sondage : Il peut par exemple viser le contrôle de la valeur ou bien
l’approbation du document et des quantités entrées. Cette étape lui permet de définir les
caractéristiques de ce qui doit être considéré comme une erreur ou une anomalie.
 Bien définir la population et l’individu : dans les cimenteries, il est fortement recommandé de
procéder par une stratification par catégorie de stocks.
 Choisir la méthode de sélection : pour les sondages sur les procédures, nous préconisons la méthode
aléatoire ou systématique. La méthode empirique accompagnée d’une stratification par catégorie et
d’une analyse 20/80 est bien adaptée pour la validation des valeurs et des quantités.
 Définir la nature des erreurs recherchées : le commissaire aux comptes ne devrait pas chercher à
démontrer l’existence d’erreurs mais plutôt à s’assurer de la régularité, de la sincérité et de l’image
fidèle des comptes. Néanmoins, dans la réalisation de sa mission, il est amené à définir les erreurs
susceptibles de remettre en cause ses objectifs.

En raison des contraintes liées aux opérations d’inventaire physique des stocks des
cimenteries, il est vivement recommandé de préparer l’intervention avant le démarrage des opérations de
recensement. Les membres de l’équipe auront le temps d’opérer des sondages pertinents et se focaliseront
sur les articles spécifiques nécessitant une cubature, une pesée ou un jaugeage. Ils pourront également
s’assurer de la centralisation de l’inventaire.
e-Présence de certaines variantes nécessitant l’intervention d’experts
Les produits traités par les cimenteries présentent de nombreuses spécificités qui les distinguent des
autres catégories de stocks. Parmi ces produits, nous avons les matières premières, ajouts et
combustibles ; les fournitures et matières consommables ; le clinker et le ciment ; les pièces de rechange
mécaniques et électriques. Ainsi, pour chacun de ces éléments, un certain nombre de diligences est

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Mémoire de fin d’études 2011

nécessaires à mettre en œuvre. Pour chacun des éléments, nous présenterons certaines particularités ainsi
que les diligences appropriées.
f. Les matières premières, ajouts et combustibles
Ces stocks sont particuliers dans la mesure où leur inventaire se fait par cubature, pesée ou
jaugeage de silos. Or ces opérations requièrent une maîtrise et une technicité de la part d’experts. Sinon
des erreurs de mesure et des appréciations approximatives peuvent survenir et biaiser l’inventaire. A côté
de cela, certains paramètres techniques et physiques devraient également être pris en compte. Entre
autres, nous avons la disposition des tas, du coefficient de tassement, du taux d’humidité et de la densité.
g. Les diligences à mettre en œuvre
Toutefois, pour pouvoir éviter ces erreurs, les diligences suivantes sont à mettre en œuvre :
 L’intervention d’un géomètre pour les cubatures est nécessaire afin de bien effectuer les formes
géométriques des tas et calculer les volumes en stock. Pour les stocks de coke de pétrole qui sont
très importants en termes de volume, le commissaire aux comptes doit exiger l’intervention d’un
spécialiste externe afin de réaliser des volumes et des tonnages proches de la réalité.
 Aussi le commissaire aux comptes doit s’assurer des éléments suivants :
 Le contrôle de précision du pont bascule par un organisme agrée
 L’utilisation des sondes en bon état de fonctionnement pour les jaugeages
 La disponibilité des mesures d’humidité et de densité effectuées par des laborantins
internes ou externes.
 Egalement, il doit être très attentif quant à la procédure de traitement des arrivages de matières et
des combustibles. Ces derniers doivent être pesés préalablement au niveau du pont bascule et
disposés sous forme de tas homogènes qui permettent de faciliter le suivi et le calcul des
consommations ;
h. Les fournitures et matières consommables
La caractéristique majeure de ces stocks est remarquable au niveau de leur dispersion
géographique, les quantités et les conditions de stockage. Parmi ces stocks, nous avons les briques
réfractaires, les boulets, les sacs d’emballages et autres fournitures consommables. Des risques potentiels
d’erreurs peuvent survenir en cas de non vigilance.
Face à cela, certaines diligences sont à effectuer :
 Visite de l’ensemble des sites de stockage couverts et non couverts
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 Sondage sur l’exhaustivité des emplacements figurant au listing d’inventaire


 Appréciation de la quantité des mesures de protection des articles stockés
i. Le clinker et le ciment
Le clinker est généralement stocké dans des surfaces couvertes, des dômes ou des hangars.
Cependant, pour des raisons particulières, il peut être stocké à l’air libre. Quant au ciment, il est stocké
dans des silos et l’inventaire est donc réalisé par jaugeage.
Afin d’optimiser les conditions de prise de mesure, il est important de prendre un certain nombre
de prédispositions :
 S’assurer de l’arrêt des mouvements au moment de l’inventaire
 Vérifier la fréquence des entretiens des installations de stockage et celle d’arrêt des installations de
production
j- Les pièces de rechange mécaniques et électriques
Les différentes installations mécaniques et électriques nécessitent un entretien préventif et
curatif. Plusieurs types de pièces de rechange sont utilisés afin d’assurer cet entretien. Certaines pièces
dites de « sécurité » doivent être stockées en quantité suffisante afin d’assurer le fonctionnement
permanent des installations et d’éviter toute rupture pouvant engendrer un arrêt de la production.
Afin d’éviter ces problèmes de fonctionnement, les mesures suivantes sont importantes à
mettre en œuvre:
 Une analyse critique des articles stockés devrait être réalisée afin de contrôler l’usure ou
l’obsolescence de ces stocks. Le commissaire aux comptes peut se baser sur une rotation
moyenne, sur son observation physique ou sur sa connaissance des entreprises du secteur.
 Un entretien avec les magasiniers et les techniciens peut révéler l’existence de stocks détériorés
non provisionnés
 Le recours à un spécialiste pour analyser les pièces de rechange et la détermination des bases de
calcul de la provision pour dépréciation peut être envisagé lorsque le niveau des stocks est jugé
excédentaire.
k. Les opérations de centralisation ne sont pas correctement contrôlées
Etant donné que les opérations d’inventaires physiques des cimenteries prennent assez de temps,
l’auditeur peut ne pas assister à la clôture. Ainsi, il se contente uniquement de participer au lancement de
l’opération, de réaliser des comptages physiques ou de rapprocher les quantités des articles sélectionnes
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Mémoire de fin d’études 2011

aux stocks théoriques. Cette intervention demeure insuffisante et peut l’amener à conclure à tort que les
opérations d’inventaire se sont normalement déroulées et que la quantification des stocks a été
correctement appréhendée.
En vue d’éviter ces erreurs d’inventaires, l’auditeur doit mettre en œuvre un certain nombre de
diligences :
 Une intervention à l’amont et à l’aval de l’équipe d’audit permet de s’assurer du bon déroulement
des opérations d’inventaire
 Effectuer une visite finale des sites
 Contrôler les feuilles de comptage, d’identification, d’explication et de régularisation des écarts
 Vérifier les résultats des cubatures et s’assurer du traitement prévu pour les stocks obsolètes, à
rotation lente ou non conformes
 Examiner les marchandises en transit, la séparation des exercices et les confrontations reçues des
tiers.
 Etablir un compte rendu d’inventaire.

Nous proposons ci-dessus un programme de travail qui pourrait faciliter les


opérations d’inventaire physique des stocks d’une cimenterie :

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Inventaire physique des stocks


 Assister aux opérations d’inventaire physique et observer les procédures de comptage mises en place
 Obtenir une liste exhaustive des sites de stockage et procéder à une visite préalable et un entretien préliminaire
avec le chef magasinier
 S’assurer de l’existence d’une procédure d’inventaire détaillée comportant les informations suivantes :
 La date de la prise d’inventaire
 Les destinataires de la procédure
 Les zones à inventorier
 La date d’arrêté de l’inventaire permanent
 L’arrêt ou l’isolement des mouvements physiques au moment de l’inventaire
 La méthode et la nature des fiches d’inventaire
 Les unités de mesure à prendre en compte
 Le type de recensement (comptage, pesée, cubature…)
 L’identification des articles inventoriés
 L’identification des articles appartenant à des tiers
 L’identification des articles obsolètes, endommagés ou à rotation lente
 La composition des équipes d’inventaire et de contrôle
 La responsabilité de l’inventaire
 Le traitement des écarts
 La responsabilité des corrections de stocks
 Se procurer une liste des noms des responsables de chaque zone de comptage
 S’assurer de la préparation préalable du magasin, des parcs externes et des zones de cubature
 S’assurer qu’un contrôle préalable du pont bascule et des balances électroniques a été effectué
 Vérifier que la procédure d’inventaire est correctement appliquée.
 Procéder à des sondages sur les quantités inventoriées
 Sélectionner au niveau du listing des stocks de magasin les articles représentant 80% de la valeur totale
 Sélectionner les articles représentant une valeur anormalement élevée ou anormalement basse
 Sélectionner les articles présentant une valeur nulle ou négative
 Procéder à des sondages du physique ou comptable
 Recenser les stocks des silos au port, des camions et wagons citernes
 Pour les adressages informatiques, s’assurer de cohérence des références et des emplacements prédéterminés
 Rapprocher les quantités sondées avec les fichiers de stocks

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Mémoire de fin d’études 2011

 Rapprocher les quantités sondées avec les fichiers de stocks


 Vérifier que tous les stocks sont comptés et convenablement identifiés
 Procéder à une visite finale des sites de stockage
 Relever toutes les informations qui laissent penser que els stocks devraient être dépréciés
 Relever les références des derniers mouvements de stocks avant l’inventaire (entrées, transferts,
expéditions)
 Obtenir la centralisation des feuilles de comptage
 Vérifier que les informations collectées lors de l’inventaire physique sur les feuilles de comptage
utilisées, partiellement utilisées, non utilisées ou annulées sont correctement traduites dans la synthèse
des stocks
 Récupérer et exploiter les relevés de mesure du géomètre
 Estimer les quantités au niveau des trémies et des convoyeurs
 Demander si nécessaire la confrontation des stocks chez les tiers
 S’assurer de l’expédition des écarts d’inventaire relevés
 S’assurer de l’approbation finale des expéditions et des corrections opérées
 Au cas où l’inventaire a lieu à une date autre que la date de clôture, valider les mouvements
intercalaires
 S’assurer que les produits sans valeur, immobilisés et gérés en stocks ou tous les produits ne devant
pas être recensés ont été correctement identifiés, isolés et exclus de l’inventaire
 Obtenir l’état définitif des quantités servant à la valorisation
 Rapprocher le détail de l’inventaire avec celui de l’exercice précédent et en déduire d’éventuelles
anomalies
 Pour les stocks de clinker et le ciment, procéder à des bouclages de stocks et estimer leur cohérence par
rapport aux résultats de l’inventaire

3. Contrôle des quantités et valorisation des stocks


a. Mesures prises face à la faiblesse des contrôles analytiques
Le Code Générale de la Normalisation Comptable n’a pas défini la terminologie liée à la
comptabilité analytique, ni un cadre comptable et une nomenclature à suivre. Ainsi, grâce à ce vide de
réglementation comptable, l’entreprise industrielle a la liberté de choisir un système de comptabilité
analytique en fonction de sa politique, de sa structure et de ses méthodes de fonctionnement. Et bien
entendu, cela ne peut pas garantir la fiabilité de l’information financière et comptable publiée, ni une
comparaison appropriée.
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Mémoire de fin d’études 2011

Au niveau des cimenteries, la comptabilité analytique revêt un caractère important en ce qui


concerne le calcul des coûts de revient, le calcul des marges ou le contrôle budgétaire. Car la
connaissance des marges et des coûts de distribution permet d’agir efficacement sur la stratégie
commerciale c’est-à-dire le prix de vente, les rabais, les ristournes… Le degré de fiabilité du système de
comptabilité analytique conditionne ainsi la qualité des informations financières et de gestion
communiquées aux actionnaires.
Le commissaire aux comptes doit donc s’assurer de l’existence d’une comptabilité analytique
adéquate qui prend en compte une démarche de calcul des coûts acceptable et conforme aux méthodes
énoncées par le Code Générale de la Normalisation Comptable et les normes du groupe. La plupart des
entreprises du secteur ne disposent pas de référentiel comptable efficace et cela explique clairement la
présence des anomalies suivantes :
 Le découpage inadéquat des sections analytiques
 L’imputation incorrecte des charges sur les différentes sections
 La prise en compte de l’exhaustivité des frais généraux au niveau du coût de production
 Le traitement des charges financières au niveau du calcul des coûts
 L’incorporation des charges non courantes ou exceptionnelles
 L’incorporation des charges qui ne sont pas liées à l’exploitation
 Le calcul du coût unitaire moyen pondéré…
Pour résoudre ces problèmes les diligences suivantes sont à mettre en œuvre :
 Le commissaire aux comptes doit s’assurer de la mise en place d’un système de comptabilité
analytique fiable, intimement lié à la comptabilité générale de l’entreprise et conforme aux
principes comptables généralement admis
 Il doit vérifier les sources de l’information financière utilisée en comptabilité (les
nomenclatures et les interfaces informatiques utilisées)
 Il doit vérifier et valider le découpage analytique, les modalités de répartition secondaire et des
clés de répartition en vigueur (eau, électricité, assurance, taxe urbaine…)
 Il doit identifier et analyser de façon critique les charges incorporées et les charges non
incorporées au coût de production. Il portera l’accent sur les frais de siège, les dotations aux
amortissements dérogatoires ou des non-valeurs, les frais de publicités, de mission et réception
ainsi que les charges exceptionnelles
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Mémoire de fin d’études 2011

 Il doit pouvoir valider les calculs de coûts (FIFO, CUMP, imputation rationnelle, coûts de
production) .
 Test de valorisation des stocks
Pour mieux valoriser les stocks, le commissaire aux comptes effectue les travaux suivants :
 S’enquérir du fichier de détermination des coûts unitaires des produits
 Vérifier que tous les coûts devant être inclus ont bien été pris en compte (par comparaison avec le
fichier validé au 31/12/2010)
 Comparer les coûts unitaires validés au 31/12/2009 à ceux utilisés pour la valorisation au
31/12/2010
 Pour toutes les références dont les coûts auront varié de 3%, obtenir les explications et vérifier les
factures sur la période intermédiaire pour s’assurer de la réalité des suppléments de coût.
Comparer ces factures à celles antérieures
 Conclure sur l’exactitude des coûts
Les stocks sont valorisés sur la base des coûts moyens pondérés. Afin de tester la valorisation
des stocks au sein de la société « Gamma », nous avons récupéré les états de calcul mensuels du CMUP ;
sélectionné les articles les plus importants ; refait le calcul pour le CMUP de fin d’année et comparé avec
celui utilisé pour le client
Le test de valorisation des stocks de matières pour une référence donnée est comme suit :

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Mémoire de fin d’études 2011

Mois CMPI Stock Valeur du Qte Valeur Qté Valeur


initial Achat Sorties
SI Achat Sorties
Janvier 17 162213 3 593 031 - - 23 925 529 938
Février 17 138288 3 063 078 - - 29 787 659 781
Mars 17 108 501 2 403 297 -33 030 843 456 21 915 452 937
Avril 17 53 556 1 106 898 - 52 926 32 544 685 695
Mai 17 21012 455052 45000 1 141 290 301 164
Juin 17 53559 1 295 178 45 000 956 745 15 156 346 272
Juillet 17 83403 1 905 660 - - 8 340 190 578
Août 17 75 063 1 715 082 - - 11 238 256 797
Septembre 17 75 063 1 715 082 - - 11 238 256 797
Octobre 17 31458 718755 91050 2 057 928 42 279 958 317
Novembre 17 80226 1 818 423 - - 25 380 575 259
Décembre 17 54846 1 243 164 45 000 990 855 504 312
132 020 4 356 291 256 797 5 717 847

Mois Stock Final Valeur CMPF CMP DTT ECART


SF
Janvier 138 288 3 063 078 66,45 66,45 0
Février 108 501 2 403 297 66,45 66,45 0
Mars 53 556 1 106 898 61,95 61,95 0
Avril 21 012 53 556 64,96 64,96 0
Mai 53 559 455 052 72,55 72,55 0
Juin 83 403 1 295 178 68,55 68,55 0
Juillet 75 063 1 905 660 68,55 68,55 0
Août 63 825 1 715 082 68,55 68,55 0
Septembre 63 825 1 458 288 68,55 68,55 0
Octobre 90 226 1 818 387 67,99 67,99 0
Novembre 54 846 1 243 164 67,99 67,99 0
Décembre 77 307 1 729 698 67,12 67,12 0

 Contrôle des coûts standards et des variances intégrés en stocks


A côté du test de valorisation, il ya également le contrôle des coûts standards et des variances
intégrés en stocks. Ici, il s’agit de :

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Mémoire de fin d’études 2011

 S’informer de la procédure de détermination des coûts standards du client et la documenter afin


de vérifier si:
 Les produits et les références sont valorisés selon la méthode du coût standard
 La périodicité de la révision des coûts standards est respectée
 La permanence de la méthode de valorisation des coûts standards par rapport aux exercices
précédents est vérifiée
 Toutes les données nécessaires à l’établissement des coûts standards sont fournies
 Les modalités de comptabilisation des variances de prix et de volume par rapport aux coûts
standards ont été respectées
 Les procédures d’identification des variances qui doivent être exclues l’ont été réellement
(exemple : surconsommation de matières, arrêts de travail etc)
 Sélectionner des références en stocks, et s’assurer pour chaque article sélectionné de ce qui suit :
 Comparer le coût standard de l’exercice considéré et le coût standard de l’exercice
précédent et discuter les écarts significatifs avec la direction
 Vérifier le coût standard des matières par rapport aux dernières factures d’achat
 Revoir la méthode utilisée par le client pour l’allocation des coûts de main-d’œuvre et
des frais fixes incorporés dans les coûts standards, et de s’assurer de son caractère
raisonnable
 Examiner le fichier des coûts standards afin d’identifier les anomalies éventuelles telles que :
 Des frais sans coût de main d’œuvre
 Des coûts de main-d’œuvre sans coût de matière
 Des écarts importants entre les coûts standards de l’exercice et ceux de l’exercice précédent
 Obtenir l’état des variances réels/standards incorporées dans les stocks et effectuer les contrôles
suivants :
 Identifier les variances ayant une incidence significative sur la valorisation des stocks et
s’assurer par la suite de la permanence des méthodes quant à la réintégration des variances
 Vérifier l’exactitude arithmétique du calcul des variances réintégrées

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Mémoire de fin d’études 2011

b. Les changements de méthodes d’évaluation propres à l’entreprise


Le principe de la permanence des méthodes stipule qu’une même opération doit être évaluée,
comptabilisée et présentée de façon identique d’un exercice à l’autre. Donc les comptes doivent être
établis et présentés selon les mêmes méthodes au cours d’exercices successifs. Cela permet la
comparabilité dans le temps et dans l’espace des informations publiées.
A l’instar de tout principe, il peut y avoir des dérogations. On distingue les changements de
méthodes stricto sensu. Egalement, il ya des changements de méthodes d’application des règles. Il ya
encore des changements liés aux corrections d’une erreur. Enfin, il ya les changements d’opportunités
fiscales et les changements liés à des modifications dans la réglementation comptable.
Dans le cadre de l’audit des stocks, les cas les plus fréquents sont :
 Le changement de la méthode de valorisation des stocks : coût unitaire moyen pondéré (CUMP)
ou premier entré-premier sorti (FIFO). L’annexe 2 retrace à titre d’information une étude
comparative des différentes méthodes d’évaluation admises dans les pays méditerranéens.
 L’incorporation des charges financières dans le coût de production
 Le changement des modalités de calcul de la provision pour dépréciation des stocks
 Le changement du référentiel comptable pour les besoins des comptes consolidés
 Le changement dans le traitement de la sous-activité
 L’adoption de nouvelles règles d’identification des stocks conformément aux normes du groupe
Pour résoudre ces problèmes, le commissaire aux comptes doit mettre en pratique les diligences
suivantes :
 Examiner le bien fondé des changements opérés et s’assurer de la correcte application des modalités
de traitement des effets du changement
 Vérifier que le changement de méthode est traité de manière claire et explicite au niveau des
dossiers de travail
 Mettre à jour régulièrement le dossier système en documentant les méthodes d’évaluation et de
valorisation adoptées ainsi que les principes et normes comptables adoptés par la société
 Après validation, il doit déterminer, chiffrer et préciser au niveau de son rapport d’audit, l’impact
fiscal et comptable de ces changements.

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Mémoire de fin d’études 2011

Le manuel d’audit légal et contractuel précise : « lorsqu’un changement intervient dans les règles
et méthodes comptables, le commissaire aux comptes :
 En examine les raisons pour s’assurer qu’il est justifié
 Vérifie que la justification du changement et son incidence sur les comptes annuels sont
correctement décrites dans l’ETIC
 Apprécier s’il doit en faire mention dans son rapport général »
c. L’identification et l’évaluation de la sous- activité
Au niveau des cimenteries, l’investissement dans une unité de broyage, d’ensachage ou de
production entraîne les interrogations suivantes : Quelle capacité de production choisir ? Quelles sont
les perspectives de développement?
Dans les régions désenclavées où la concurrence n’est pas accrue, l’outil de production peut être
correctement dimensionné. Dans les périmètres partagés, tout nouvel investissement ou toute
augmentation de capacité risque d’entraîner une situation de sous-activité dont l’impact sur la rentabilité à
long terme du projet peut s’avérer important. Dans certains cas, les frais sous-abordés sont importants et
nécessitent une régularisation des stocks de fin de période.
Ici, se pose la problématique du traitement des charges de sous-activité. Plusieurs approches
peuvent être abordées par l’entreprise. Soit, elle considère la difficulté d’appréhender la notion de
l’activité normale et n’effectue aucun traitement, soit elle opte pour l’imputation rationnelle des charges
fixes de manière globale par rapport à une capacité normale préalablement déterminée. Enfin, elle a la
possibilité de prendre en compte la sous-activité par atelier (concassage, cuisson, broyage)
Comment résoudre ce problème ? Le commissaire aux comptes doit prévoir des travaux visant à
identifier l’existence d’une sous-activité. Après l’avoir identifiée, il devra analyser les paramètres,
valider les hypothèses de l’activité normale et analyser les traitements comptables et fiscaux adoptés.
Les dispositions du CGNC sont claires : « …sont également exclus du coût de production :
 La quote-part supplémentaire des charges fixes unitaires résultant d’une sous-activité caractérisée
de l’entreprise par rapport à une capacité normale de production préétablie en fonction des
caractéristiques techniques de l’équipement et des caractéristiques économiques de
l’entreprise. »
Malgré l’inexistence de règles précises en matière de traitement des charges de sous-activité au

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niveau de la réglementation locale, l’auditeur doit pouvoir adopter une position claire quant à la prise
en compte de ces charges au niveau du calcul des coûts de production.
Il devra donc s’assurer de l’adéquation et de la performance des méthodes utilisées au niveau de
l’imputation rationnelle surtout la définition de l’activité normale qui peut varier d’un exercice à l’autre.
Ainsi, tout changement du niveau d’activité normale doit être validé en fonction des
investissements ou des changements dans les conditions de production. Il doit aussi analyser l’origine de
la sous-activité et déterminer l’étape du processus de production à laquelle l’imputation rationnelle des
charges fixes doit être appliquée: concassage, broyage ou cuisson.
En matière fiscale, les charges de sous-activité sont également prises en compte au niveau de la
valorisation des stocks. Il n’existe donc aucune divergence entre les traitements comptable et fiscal.
4. Provision pour dépréciation des stocks
Le fonctionnement d’une cimenterie nécessite l’utilisation de matières, de pièces de rechange et
de fournitures consommables variés. L’élément physique est très dominant dans le processus de
production du ciment. La qualité des matières, des ajouts et des consommables ainsi que les conditions de
stockage doivent être prises en compte. Etant donné cette particularité, l’entreprise doit mettre en place
des règles strictes de gestion des stocks permettant d’assurer un approvisionnement de qualité, des
conditions de stockage et des procédures permettant de bien appréhender l’usure et l’obsolescence des
produits stockés.
L’estimation de la provision pour dépréciation des stocks constitue très souvent une source de risque
potentiel car elle est sous l’influence de la direction. Que doit faire le commissaire aux comptes ?
Les diligences à mettre en œuvre
Le commissaire aux comptes doit s’assurer que l’estimation est fondée sur des analyses
techniques, scientifiques et statistiques permettant d’évaluer correctement la dépréciation des stocks. Pour
ce faire, il doit avoir une bonne connaissance de l’activité de la société avant de contrecarrer toute
tentative de dissimulation et de non-respect des normes comptables de la société ou du groupe. Il est aussi
recommandé de s’entretenir avec les responsables techniques, les magasiniers et les responsables de
production dans la mesure où ces entretiens lui permettront d’identifier les biens et articles non
provisionnés. Il doit également valider les calculs statistiques ou autres méthodes utilisés pour la
détermination du montant de la provision calculée.

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 Aspect fiscal de la détermination de la provision


En matière fiscale, le commissaire aux comptes doit s’assurer du respect des modalités de
constitution des provisions pour dépréciation. La circulaire relative à l’impôt sur les sociétés stipule dans
son paragraphe 4 de la section II : « Les éléments en stock pour lesquels il n’existe pas de cours bien
connu, ne peuvent être en principe évalués en-dessous du prix de revient que s’ils ont subi par suite de
détérioration, changement de mode ou de débouchés, une appréciation certaine. En pareils cas, la règle
de l’évaluation d’après le cours au jour conduit à estimer les éléments en stocks à la valeur probable de
réalisation ».
Cette position nous conduit à nous interroger sur la déductibilité fiscale des provisions pour
dépréciation de stocks basées sur des hypothèses forfaitaires statistiques liées à la rotation des stocks.
Dans les cimenteries, certaines pièces, bien qu’utilisables sont provisionnées en application d’une
procédure groupe fixant des fourchettes d’ancienneté auxquelles sont appliqués des taux de dépréciation
progressifs. La déductibilité fiscale de ces provisions ne saurait être admise à notre sens que si elle est
calculée sur la base de la valeur probable de réalisation et non sur des critères statistiques.
a. Divergence de normes comptables : normes marocaines vs normes IFRS.
La mondialisation progressive de l’économie est accompagnée par un effort de normalisation
comptable sur le plan international afin d’harmoniser les pratiques et de permettre aux acteurs
économiques de tous les pays de mesurer et de traduire leurs opérations dans un langage commun.
Aujourd’hui les normes IFRS domine le champ de cette normalisation. Cependant, cela n’entraîne pas la
disparition des normes comptables nationales car les normes IFRS sont souvent basées sur les contraintes
juridiques, fiscales ou historiques des nations.
Les cimenteries sont des filiales d’entreprises transnationales soumises à des règles comptables,
fiscales et juridiques différentes. Il ya donc des divergences au niveau de l’identification des stocks, du
choix des méthodes de valorisation et des traitements comptables et fiscaux. Ainsi le commissaire aux
comptes doit donc faire face au conflit des normes en s’assurant du respect des normes marocaines mais
également en se prononçant sur le respect des normes de la maison mère. En cas de divergence
considérable, il doit statuer sur les retraitements effectués. Les cas les plus récurrents en matière d’audit
des cimenteries sont les suivants : la distinction entre charges et immobilisations ; la fixation d’une limite
chiffrée par la fixation entre fourniture stockée et non stockée ; l’incorporation des charges financières au
niveau du coût de production ; les règles de calcul de la provision pour dépréciation des stocks ; les choix
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des méthodes de valorisation des stocks ; les traitements liés aux événements post-clôture ; la
présentation des comptes intermédiaires.
 La distinction entre charges et immobilisations
C’est le cas pour le traitement réservé à certaines pièces de rechange ou la fixation d’une limite
chiffrée pour l’immobilisation d’une dépense. L’auditeur se retrouve face au choix de veiller à la stricte
application de la définition d’une immobilisation donnée par le CGNC ou l’application d’une procédure
différente du groupe appuyée par une norme, un avis ou une interprétation comptable du pays de la
maison mère. La circulaire d’application de l’impôt sur les sociétés précise au niveau du paragraphe 3 de
la section II : « Ne constitue pas des éléments de stocks : les pièces et matériels qui sont destinés à être
incorporés dans le prix de revient soit de matériels ou d’outillages nouveaux, soit de constructions
nouvelles et qui peuvent, de ce fait être regardés comme entrant dès leur acquisition dans l’actif
immobilisé des sociétés »
 La fixation d’une limite chiffrée pour la distinction entre fourniture stockée et non stockée
Dans certains pays, il est autorisé de fixer un montant minimum au delà duquel un article est suivi
en stock et en-dessous duquel il est considéré comme fourniture consommable.
 L’incorporation des charges financières au niveau du coût de production
Les règles diffèrent d’un pays à l’autre en ce qui concerne le délai de production, la nature et la
quote-part des charges financières à incorporer.
 Les règles de calcul de la provision pour dépréciation des stocks
Elles diffèrent d’un pays à l’autre tant en matière de calcul qu’en matière de traitement comptable
et fiscal.
 Le choix fiscal des méthodes de valorisation des stocks
Certaines méthodes sont admises dans certains pays alors que d’autres les rejettent carrément. Il
en est de même des modalités d’évaluation à la fin d’exercice. Certaines notions comme la juste valeur ne
sont pas définies au niveau de la réglementation comptable marocaine.
 Les traitements liés aux événements post-clôture
Il ya une divergence au niveau même de la définition de l’événement post-clôture d’un pays à
l’autre. C’est également le cas au niveau du traitement comptable et fiscal.

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 La présentation des comptes intermédiaires


La règlementation locale de certains pays ne précise pas correctement les modalités d’arrêté, de
présentation et de vérification de ces états.

b. Diligences à mettre en œuvre


Face à toutes ces divergences, le commissaire aux comptes doit mettre en œuvre un certain
nombre de diligences. Tout d’abord, il doit veiller au respect des principes marocains. Le manuel des
normes établi par l’Ordre des Experts Comptables n’a pas manqué de le préciser : « Pour une bonne
compréhension et interprétation des informations présentées dans les états de synthèse, l’utilisation d’un
même référentiel comptable est nécessaire. Il s’agit des principes et méthodes d’évaluation et de
présentation des états de synthèse édictés par la loi comptable marocaine, laquelle est d’application
obligatoire. En matière d’audit contractuel, il peut être établi convenablement que les états de synthèse
seront retraités pour être en harmonie avec d’autres normes :
a. Normes comptables internationales
b. Normes comptables d’un pays déterminé
c. Normes comptables d’une entité ou groupe d’entités déterminé »
 Distinction entre charges et immobilisations
Contrairement aux normes européennes et anglo-saxonnes, la réglementation marocaine ne
prévoit aucune disposition visant à fixer des seuils chiffrés «en-dessous desquels une dépense ayant un
caractère d’immobilisation est enregistrée en charges. Par conséquent, le commissaire aux comptes doit
relever dans sa lettre de recommandation les cas d’espèces s’ils sont à caractère répétitif.
D’autre part, il doit apprécier en fonction de leur utilisation réelle et en fonction des pratiques du
secteur ou d’industries similaires, la nature comptable attribuée à certaines pièces de rechange à valeur
importante et à usage irrégulier comme les cribles, les moteurs à broyeur et les cartes électroniques. Etant
donné la fréquence irrégulière de changement de ces pièces (entre quelques mois et quelques années),
l’enregistrement en stocks est à notre sens admis.
 Distinction entre fourniture stockée et fourniture non-stockée
La réglementation marocaine ne prévoit pas de limite chiffrée. Donc le commissaire aux
comptes doit apprécier le caractère significatif de la valeur des articles ayant fait l’objet de ce
retraitement.

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 L’incorporation des charges financières au niveau du coût de production


De façon générale, les charges financières ne sont pas incorporables au coût de production.
Toutefois, celles relatives à des dettes contractées pour le financement spécifique de production dont le
cycle normal d’élaboration dépasse douze mois peuvent être incorporées. Tel n’est pas le cas des
cimenteries. Les frais financiers engagés lors de l’installation d’une nouvelle unité de production ne
doivent être inclus qu’au niveau du coût des immobilisations concernées et non des stocks produits.
 Règles de calcul de la provision pour dépréciation
(Voir paragraphe 4.4 ci-dessus)
 Le choix des méthodes de valorisation des stocks
Pour l’établissement des états de synthèse, seules les méthodes du CMUP et FIFO sont
admises par le CGNC. Le commissaire aux comptes doit donc apprécier les retraitements opérés pour la
valorisation des stocks devant figurer au bilan si d’autres méthodes sont utilisées pour des besoins de
gestion.
 Les traitements liés aux événements post-clôture
Ils peuvent se rattacher à l’évolution des prix de vente de produits en stocks ou aux cours
d’achat de matières premières de base. Il peut également s’agir d’activité ou d’une catastrophe naturelle
ou accidentelle (incendie, inondation, séisme..).
« Le commissaire aux comptes met en œuvre les vérifications nécessaires afin d’identifier
les événements intervenus postérieurement à la date de clôture de l’exercice et pouvant avoir une
incidence significative sur les états de synthèse ou le patrimoine de la société. Ces vérifications sont
effectuées jusqu’à une date aussi rapprochée que possible de celle de son rapport. Lorsque de tels
événements ont été identifiés, le commissaire aux comptes s’assure qu’ils ont reçu un traitement
conforme aux principes comptables et que l’information en a été donnée dans les documents destinés aux
associés ».
Trois cas peuvent se produire :
 Evénement postérieur provenant d’une situation née dans l’exercice ; dans ce cas, l’événement
constitue un complément d’information dont la traduction est à incorporer en totalité dans les
comptes en cours d’arrêté.
 Evénement non rattaché à l’exercice clos auquel cas, une mention doit être faite au niveau de
l’ETIC (Etat des Informations Complémentaires) lorsque l’incidence est significative.
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 Evénement postérieur à la clôture et dont le lien avec l’exercice est difficile à établir : il est
considéré que leur impact sur la situation financière et sur les résultats doit être pris en
considération au niveau de l’exercice clos par voie de provisions pour pertes de changes.

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CONCLUSION
Vu le poids considérable que représentent les stocks dans l’actif d’une entreprise, ils
constituent des enjeux majeurs à la fois pour les dirigeants et les commissaires aux comptes. Il appartient
aux dirigeants de mettre en place des procédures et des contrôles fiables. Quant aux commissaires aux
comptes, ils doivent examiner ces procédures et mettre en œuvre par la suite les diligences nécessaires
afin que les états financiers reflètent l’image fidèle de l’entreprise.
Par ailleurs, les problématiques liées aux stocks sont nombreuses et très complexes.
Toutefois, le plus important, c’est de pouvoir disposer de système de contrôle interne permettant de
vérifier l’exhaustivité, l’exactitude et le caractère réel des enregistrements opérés. Ainsi, il est nécessaire
pour l’entreprise de repérer des outils efficaces et de les mettre en place afin d’assurer une certaine
crédibilité par rapport aux informations financières qui seront diffusées. Sachant que le risque zéro n’est
qu’une illusion, n’est-il pas nécessaire de réfléchir à d’autres moyens d’échantillonnage plus poussés et
plus efficaces afin de réduire le risque d’audit ?
L’appréciation des risques attachés à l’organisation générale de l’entreprise et à ses articles
doit permettre la mise en place de techniques d’évaluation et de contrôle fiables. Les travaux du
commissaire aux comptes devraient lui permettre de contrecarrer toutes les difficultés auxquelles il est
confronté. Cependant, il doit éviter que sa responsabilité soit engagée pour insuffisance de diligences
comme la méconnaissance de l’entreprise et de ses produits, des contrôles insuffisants concernant
l’évaluation des stocks.
Il convient tout de même de préciser que l’auditeur n’a pas pour mission de certifier une
fidélité absolue, ce qui n’est pas possible en réalité, mais plutôt il donne une opinion sur la conformité des
comptes avec les lois et sur leur aptitude à traduire l’image fidèle de l’entreprise.
Pour conclure, nous pouvons dire que ce stage nous a été d’un apport considérable aussi bien
sur le plan professionnel que relationnel. En effet, sur le plan professionnel, nous avons pu approfondir la
méthodologie d’audit ; quant au plan relationnel, nous avons consolidé nos compétences
comportementales comme la communication efficace, l’écoute active et l’esprit d’équipe

Enfin, nous espérons vivement que notre modeste travail donnera satisfaction à tous ses lecteurs.

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ANNEXES
 ANNEXE 1 : Normes internationales d’audit publiées par l’IFAC
 ANNEXE 2 : Evaluation des stocks

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ANNEXE 1 : Normes internationales d’audit publiées par l’IFAC


Présence à l’inventaire physique (extrait)
……
4. La direction définit habituellement des procédures pour la prise d’inventaire physique au moins une
fois par an, servant de base pour la préparation des états financiers ou permettant de vérifier la fiabilité du
système d’inventaire permanent.
5. Lorsque le stock revêt une importance significative dans les états financiers, l’auditeur doit réunir des
éléments probants, suffisants et adéquats sur son existence et sur son état en assistant à l’inventaire
physique, à moins que ceci lui soit impossible. Lors de sa présence, l’auditeur peut examiner les stocks,
s’assurer du respect des procédures d’enregistrement et de contrôle des résultats du comptage définies par
la direction et vérifier la fiabilité des procédures établies par la direction

8. Lorsque l’auditeur planifie d’assister à l’inventaire ou d’avoir recours aux procédures alternatives, il
déterminera :
 La nature des systèmes comptables et de contrôle interne relatif à l’inventaire
 Les risques inhérents, les risques liés au contrôle interne et les risques de non-détection relatifs aux
stocks
 Si des procédures appropriées ont été mises en place et sis des instructions ont été communiquées
pour la réalisation de l’inventaire.
 Le calendrier de comptage
 Le lieu où se déroule l’inventaire
 Si la présence d’un expert est nécessaire
9. Lorsque les quantités sont déterminées par un inventaire physique auquel assiste l’auditeur ou lorsque
l’entité gère un système d’inventaire permanent et que l’auditeur assiste à un ou plusieurs comptages au
cours de l’année, il observera en général les procédures de comptage et effectuera des contrôles par
sondages.
10. Si l’entité procède à une évaluation de la quantité en stock par estimation, par exemple pour évaluer
un tas de charbon, l’auditeur aura à se satisfaire du caractère raisonnable de l’estimation.

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11. Lorsque l’inventaire est réparti sur plusieurs sites, l’auditeur déterminera les lieux où sa présence à
l’inventaire est nécessaire, en tenant compte du caractère significatif du stock et de l’évaluation des
risques inhérents et des risques liés au contrôle sur les différents sites.
12. L’auditeur prendra connaissance des instructions de la direction concernant :
a- L’application des procédures de contrôle, par exemple, la collecte des fiches de comptage
utilisée, la comptabilisation des fiches non utilisées ainsi que les procédures de comptage et de
vérification.
b- L’identification précise de l’état d’avancement des travaux en cours, des articles à rotation
lente, obsolètes ou endommagés et les stocks détenus par un tiers par exemple en dépôt
c- La définition de procédures appropriées concernant les mouvements de stocks entre différent
sites et l’expédition ainsi que la réception et la livraison de stocks avant et après la date
d’inventaire
13. Afin de s’assurer que les procédures de la direction sont correctement mises en œuvre, l’auditeur
Observera les procédures suivies par les employés et effectuera des comptages par sondages. Au cours de
ces comptages, l’auditeur testera l’exhaustivité et l’exactitude des relevés de comptages en suivant la
trace des articles sélectionnés dans le stock physique aux relevés de comptage. L’auditeur évaluera
l’opportunité de conserver des copies de ces relevés pour des comparaisons et des contrôles ultérieurs.
14. L’auditeur examinera également les procédures de césure notamment le détail des mouvements des
stocks juste avant, pendant et après la prise d’inventaire afin de pouvoir vérifier ultérieurement la
comptabilité de ces mouvements.
15. Pour des raisons pratiques, l’inventaire physique peut être réalisé à une date autre que celle de la
clôture. En général, cette opération n’est appliquée que lorsque le risque lié au contrôle n’et pas évalué au
niveau maximum
16. Lorsque l’entité utilise un système d’inventaire permanent qui permet de calculer le montant du stock
en fin d’exercice, l’auditeur déterminera si, en réalisant des procédures complémentaires, les
raisons des écarts significatifs entre les comptages physiques et les fiches de stock ont été expliquées et si
les fiches ont été rectifiées en conséquence.
17. L’auditeur vérifiera les listes finales d’inventaire pour déterminer si elles reflètent correctement les
comptages effectués.

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18. Lorsque l’inventaire est effectué sous la surveillance et le contrôle d’un tiers, l’auditeur obtiendra en
général une confirmation directe d ce dernier quant aux quantités et à l’état des stocks détenus pour le
compte de l’entité. L’auditeur considérera également, selon le caractère significatif des stocks en
question :
 L’intégralité et l’indépendance du tiers concerné
 La nécessité de sa présence ou de celle d’un autre auditeur aux opérations d’inventaire
 La nécessité d’obtenir un rapport d’un autre auditeur sur l’adéquation de systèmes comptables
et de contrôle interne du tiers concerné pour s’assurer que l’inventaire est exact et que les
stocks sont correctement sauvegardés
 La nécessité d’examiner la documentation relative aux stocks détenus par des tiers notamment
les récépissés d’entrepôt ou l’obtention d’une confirmation d’autres tiers à qui les stocks ont
été donnés en gage.

ANNEXE 2 : Evaluation des stocks


Les règles comptables d’évaluation généralement admises préconisent que les stocks de matières,
marchandises et produits soient comptabilisés au coût historique d’acquisition ou de production. Sur le
plan fiscal, lorsque ces règles aboutissent à une valeur supérieure au prix du marché ou au cours du jour,
la législation fiscale de nombreux pays dont le Maroc, autorise la réduction de la valeur des stocks par el
biais d’une provision.
Pour le biens interchangeables, les stocks sont généralement évalués selon trois méthodes à savoir
le Coût Unitaire Moyen Pondéré (CUMP), le premier-entré, premier-sortie (FIFO) et le dernier-entrée,
premier-sortie (LIFO) , dont l’impact est différent surtout en période d’inflation persistante. Cet impact
peut être résumé comme suit :
Méthode d’évaluation Valeur du stock final Effet impôt
FIFO Elevée Lourd
CUMP Moyenne Moyen
LIFO Réduite Réduit

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La réglementation fiscale marocaine n’autorise toutefois que la méthode FIFO et celle du CUMP,
contrairement à la réglementation comptable qui admet les trois méthodes et même d’autres à des fins de
gestion.
En tunisie, les stocks doivent être évalués à :
 Leur coût d’achat pour les matières premières, marchandises, pièces de rechange, emballages etc
 Leur coût de production pour les encours et les produits finis

Les méthodes d’évaluation généralement admises sont le CUMP et le FIFO.


La plupart des pays méditerranéens préconisent aux entreprises de calculer le coût des stocks
selon les modalités ci-après :
 En ce qui concerne les pays de la CEE, selon la méthode FIFO en France et en Espagne et selon la
méthode LIFO en Grèce, au Portugal et en Italie.
 Les pays arabes exigent en général la méthode FIFO, sauf l’Egypte qui autorise la méthode LIFO
 La Turquie permet l’emploi de la méthode LIFO, alors que Chypre et Malte n’autorisent que le
FIFO

L’investisseur est intéressé par une réglementation souple lui permettant une évaluation de ses
stocks de façon à réduire tout alourdissement anormal de la charge fiscale.

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHIE
 Code Générale de la normalisation Comptable (CGNC)
 Démarche d’audit des stocks, cabinet AUDICIS
 Pratiques des normes IAS/IFRS, ROBERT OBERT, Edition d’Organisation
 Le contrôle interne des risques ; Editions d’Organisation
 La pratique de l’audit. Herve Laurent-Economica
 Cours d’Audit Comptable et Financier de Mme Manar FADRIQ, Cycle Normal de l’ISCAE,
4ème année, session Janvier 2010.
 Mémoire d’expertise comptable sous le thème « La démarche d’audit dans le cadre d’une
mission de commissariat aux comptes » décembre 2006

WEBOGRAPHIE
 www.siteweb.net (site du secteur du ciment)
 www.maghress.com

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