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HAITI, L’ÎLE DES MYSTÈRES

Lire « itïA » de droite à gauche

Carte de la partie occidentale de l’île d’Haïti — un « Tav » vu de côté.

Pour les créationnistes, « Aleph » représente la création et « Yod », l’action par


laquelle la création a été possible. « Ai » est donc la représentation du tout, ou le nom
de Dieu ; n’est-il pas dit que Dieu est dans tout et Dieu est tout ?

Le « Tav » représente un cercle qui symbolise lui-même l’habitation ; la demeure. Le


« Tav » est prononcé « Ti » en langage arawak. Et Aï-ti se traduit comme le lieu de
résidence de « Ai », Aïa chez les Arawaks, et Dieu chez les Européens. Pour cette
raison, les Arawaks-Taïnos ont renommé l’île Quisqueya —la mère des terres — Aïti.

D’après la tradition kabbalistique (juive), la première lettre de l’alphabet hébraïque,


Aleph (Alaph en Phénicien) se définit comme « une ligne diagonale – symbole de la
lettre Vav, l’élément qui brise la symétrie des cohérences, pour provoquer le
mouvement qui engendre la vie. Le Yod (‫ )י‬supérieur à droite est la puissance
créatrice qui représente la présence du monde en soi. Le Yod (‫ )י‬inférieur gauche est
le symbole de la marche d’une existence en devenir. La puissance créatrice porte en
elle la puissance créatrice ».

« Ainsi nous comprenons mieux pourquoi il est dit de Aleph (‫ )א‬qu’il crée parce qu’il
est lui-même création. Il n’est pas existence, parce que toute existence propre est
finie. Il est au-delà de notre pensée, car au-delà de toute conscience humaine. Il
n’appartient ni à l’espace ni au temps. Compte tenu de tout cela, notre esprit en tant
qu’esprit fini, ne peut le contenir.

« La lettre Yod est la dixième lettre de l’alphabet hébreu, elle correspond à l’ ‘I’, au ‘J’
et au ‘Y’ des alphabets occidentaux.

Le Yod vient de ‘Yad’ qui signifie la main. C’est la main avec le poignet et les doigts
étendus. Cette lettre symbolise par sa valeur, la Création du Monde.

Yod, à peine plus grand qu’un point, est la plus petite des lettres de l’alphabet hébreu
et pourtant c’est elle qui contient le plus de puissance. C’est un point indivisible et
infini montrant que la Création, bien que possédant de nombreux aspects, reste une.
Elle enseigne que la plus petite semence peut produire le plus grand des univers et la
plus petite des intentions peut engendrer la plus grande des forces. Sa petite
dimension symbolise également l’essence sans contraintes physiques, telles que le
temps et la lumière.

Le Yod est à l’image de l’axe de la roue dont la plus petite impulsion peut développer
un immense mouvement. Cette lettre symbolise la puissance de manifestation et
d’action comme la main au service du corps. La main est l’organe au moyen duquel
toute l’ingéniosité intellectuelle se traduit dans la réalité physique. Le contrôle humain
est lié à la puissance, au pouvoir et à l’agilité des mains ».

« La lettre Tav est la marque, le signe, le symbole : c’est le Sceau divin. Dernière
lettre de l’alphabet hébreu, elle représente l’aboutissement de la création et la totalité
des choses créées.

Avec le Tav se termine l’alphabet, mais également toutes les contraintes qui réduisent
la lumière de l’âme, qui peut désormais révéler sa véritable nature.
Le nom Tav est un signe en forme de croix sur la selle d’un chameau, ce nom vient de
la racine ‘tavah’, supportant trois types de significations :
1 — Marquer ; désigner ; dessiner.
2 — Être en deuil ; la peine.
3 — Habiter.

Le mot ‘tav’ est très proche de ‘tohou’(de Tohu Bohu), qui désigne un chaos.

L’alphabet comme nous la connaissons aujourd’hui est bien d’origine phénicienne :


« C’EST A TYR, la grande cité maritime, que revient sans doute l’honneur d’avoir
diffusé l’alphabet phénicien jusqu’à Carthage, en Sardaigne, et surtout en Grèce,
comme le rappelle la légende grecque de Cadmos : les Phéniciens venus en Béotie
avec Cadmos, fils d’Agenor, roi de Tyr, auraient enseigné les lettres phéniciennes.

Dans un premier temps, cette écriture fut donc essentiellement diffusée dans les cités
coloniales et les comptoirs commerciaux phéniciens de Grèce, de Chypre, d’Égypte,
de Malte, de Sardaigne et d’Afrique du Nord, où elle se transforma légèrement. La
variété phénicienne appelée écriture punique se distingue de sa parente par son
aspect moins sobre, des hampes de lettres qui tendent à s’allonger et à devenir plus
sinueuses. Dans les derniers siècles de Carthage, elle n’est toutefois plus utilisée que
dans les inscriptions monumentales. Par la suite, du fait de son utilisation limitée aux
gravures sur pierre et sur métal, cette cursive se ‘monumentalisa’ donnant naissance
à une nouvelle écriture plus stylisée, baptisée néo-punique. Une des particularités les
plus notables du néo-punique est l’emploi de matres lectionis. Passée une période de
transition, la nouvelle écriture s’affirma définitivement après la destruction de
Carthage en 146 av. J.-C. surtout dans la Tripolitaine et en Afrique du Nord où elle
survivra jusque vers le 1er siècle de notre ère.

Par ailleurs, diffusé d’abord à Chypre, l’alphabet phénicien devint pratiquement


universel au 8e siècle, dans tout le bassin méditerranéen, quand il fut adopté par les
Grecs, qui lui ajoutèrent les signes vocaliques, et dans le monde proche oriental où se
répandait l’araméen ».
HAITI, L’ÎLE DES MYSTÈRES

1- Les noms d'Haïti : Haïti, Bohio, Quisqueya, Haïti Toma.


2- Différentes ethnies précolombiennes qui ont habité Haïti : l’arrivée des
Arawaks -Tainos et Caraïbes/Kalinagos.
3- L'arrivée de quelques Africains qui ont volontairement fait le voyage à la
recherche de leur terre promise et liber leurs frères en esclavage.
4- Une hypothèse reliant Haïti à l’Atlantide, d’après Platon et redit pas Las
Casas.
5- Connexion de Christophe Colomb avec les Templiers du Christ de
Portugal.
6- Le voyage de Colomb était un voyage calculé et commandité, non un
accident de route.

Tout d’abord, « FACE À FACE autour de l’Identité Haïtienne » traite d’une analyse
critique de la pensée haïtienne amalgamée dans l’idéologie coloniale et ankylosée
dans l’oubli de l’héritage ancestral. Des informations documentées y sont fournies
afin d’aider le lecteur à en pénétrer la dynamique.

L’objectif est de dissiper les confusions qui ont été introduites dans la mémoire
haïtienne depuis l’ère de la colonisation. Il est par conséquent plus que jamais
important à saisir l’essence de cette idéologie qui aujourd’hui encore continue
d'interdire l'émergence d’une vision haïtienne.

Après tant d'années d'intransigeances historiques, faut-il donc explorer maintenant


l’éventualité que la présence des Européens en Amérique au 15 e siècle ne fût pas
due au hasard d'une simple dérive d’une route maritime initialement prévue ?

Les temps sont mûrs pour révéler que dans leur course au trésor, la couronne
d’Espagne, la reine de Castille et le roi d'Aragon furent devancés par leurs
contemporains portugais ; et bien avant ces derniers, romains, phéniciens,
carthaginois, ont tous été à la recherche des Hespérides, « les îles d’avant » —
(Antillia, en portugais).

Faudrait-il alors rappeler que la culture dominante d'aujourd'hui aux accents du


viril divinisé qui semble avoir détourné le destin de l’humanité n’a pas toujours été
au sommet des civilisations ? Et bien avant cette séquence patriarcale où le
masculin « domine sur sa Création », une Déesse-reine omnipotente, symbolisant
l’archétype des cultures anciennes, régnait à grande pompe dans ces cultures ;
par exemple, elle était connue, au vieux pays de Sumer, la Mésopotamie
d’aujourd’hui ; en Inde ; en Europe, et partout ailleurs. Ceci jusque vers l'an 3000
avant l’ère chrétienne lorsque le tout premier roi connut de la période classique de
l'histoire de l'humanité détrôna sa mère pour la remplacer.

Ces données interpellent clairement ces historiens haïtiens qui ont répercuté la
propagation des récits obscurs laissés par des idéologues coloniaux, contribuant
ainsi à retarder considérablement l'éclosion et l’expression d’une pensée
haïtienne.

Fort heureusement, grâce à la déclassification de certains documents et à leur


publication, des informations longtemps restées à la portée d'un petit nombre de
privilégiés au sein d’une fraternité, d’une société secrète ou d’une élite quelconque
sont maintenant disponibles au grand public. Ce qui permet d'apprécier à sa juste
valeur l’effort de ces scientistes, anthropologues et archéologues consciencieux
qui ont mis à jour les enseignements laissés par des cultures méconnues.

Ces éclaircissements qui sont maintenant à la portée de tous, permettront-ils à


l'Haïtien d'aujourd'hui d'élever sa conscience pour concrétiser l’expérience d’une
pensée haïtienne ? Se libérera-t-il des raisonnements qui l’ont trop longtemps
soumis à la dictée occidentale ? Et s'il parvient finalement à se remettre de ses
illusions, comprendra-t-il alors qu’il est détenteur d’un trésor inestimable ?

1- Les noms d'Haïti : Haïti, Bohio, Quisqueya, Haïti Toma.

Haïti

Avant la conquête de 1492, les habitants de l’île appelaient Haïti, Quisqueya qui
semble signifier « Mère des terres ou Mère des îles ». Presque tous les livres
scolaires ou classiques traitants de l'histoire d’Haïti font plutôt référence à
l'interprétation léguée par les auteurs/éditeurs coloniaux. Ils nous apprennent qu’Haïti
signifie Terre montagneuse plutôt que Terre haute. C'est la définition des
Taïnos/Arawak.

Dans leur langage (Arawak ou Guarani), Haïti (Aï-ti) s’écrit en deux mots : Aï –Ti.
D’après André Chouraqui « Ayi » (aï) est dérivé de (Aya – Aïa, Hayah, Ya, Yaya ou
Yahou) et signifie : « Ce qui était, est, et sera ; créateur, protecteur et sauveur de sa
création. […] ; être infini qui plane et vole, qui fait pleuvoir et lance les éclairs […] Ti,
en taïno signifie : ce qui est élevé ; Haut ou Grand Esprit ».
Chouraqui a aussi signalé Haïti (Ayiti) comme étant l’Accomplissement de l’action !

Avant la conquête de 1492, les habitants de l’île d’Haïti l’appelaient Quisqueya – Ayiti
ou encore Bohio ; ce qui signifie ma demeure, chez moi, ma terre.

AYITI (Aï-Ti) –

Aïti, équivaut à « demeure de la déesse Aya », où, Aï est la mutation d’« Aïa », la
déesse, et « Ti » signifie « terre ou demeure dans le langage arawak.

Lors de la dissolution de ses relations avec la France en 1803, Jean-Jacques


Dessalines changea le nom colonial de l’île pour le renommer par l’appellation sacrée
des Taïnos, « Haïti ». Écrite en deux mots, Aï-ti qui signifie terre haute ou terre
sacrée.

Haïti est une terre sacrée pour les Taïnos. Sortis de la région de la vallée de
l’Orénoque, au Venezuela, ils émigrèrent vers la terre de la déesse Aya, la terre-mère
ou l’île Quisqueya. Vous comprendrez plus tard les confusions de la définition
populaire léguée par les Frères de l’Instruction chrétienne qui disent qu’Haïti signifie
Terre montagneuse. Terre montagneuse est bien la définition des colons. Les Taïnos,
plus de trois mille ans avant les Européens avaient bien identifié Haïti, « Aï-Ti »
comme une terre sacrée. L’on pourrait tout aussi bien identifier toutes les régions
montagneuses du monde et les appeler tout bonnement, Haïti !

Iahu (Yahu) en sumérien signifie « la colombe d’en haut ».

Dans la kabbale juive, Haïa (HAA) montre, par trois proportions, la totalité du nom «
Èhyèh » entier par sa puissance unique et par son attribut unique.

Aya (ayay) s’exprime par deux actions et par la clairvoyance de Moshe, dans le
mystère de son propre désir qui n’est pas une représentation mentale dans la
Jérusalem céleste. Mais réellement dans la Jérusalem d’en bas appelant la
providence céleste.

Hayai (Hyy) révèle par allusion tous les secrets de la création et le mystère de la vie
par le secret des trois sanctifications en elle, chacune montrant dix concepts
semblables au Temple, revenant à dire « Yod sur Yod »…

Maï – ce qui se rapporte aux mystères du Cancer zodiacal ou « Trône de la Lune » ;


c’est-à-dire l’« eau » — mystère de la génération perpétuelle.

Le maïs, ou, maiz du langage taino-arawak d'Haïti où le mot a dû avoir la forme de


mahiz… (1555, Poleur, Histoire naturelle et générale des Indes). Et d’après « le Petit
Rober Grand Format » de l’année 2006, le maïs, nourriture de la déesse, est bien
originaire d’Haïti.

Dans le nom de Aïda Wedo, par exemple, d’après le Dr Arthur Holly (les Daimons du
Voudo, 1918), Aï – représente le nom ésotérique de l’éternel. Et, « Wedo » signifie
eau profonde.

Ai-Zan – Mot africain signifie « Palmiste Royal », emblème de pureté, et d’éternité, de


science des routes astrales ; symbolise aussi la « puissance » et la « liberté ».

G-aïa, en grecque, signifie « Terre ».

G-aïa-c, signifie « arbre de Vie ».

Plusieurs érudits des siècles passés ont propagé l’idée que les Taïnos furent les
premiers habitants de l’île. Ceci est une grave erreur qui n’a pas encore été corrigée
dans nos textes scolaires.

Le nom Aïti, comme plusieurs semblent le croire encore, n’est pas d’origine taïno.
Bien entendu, ils l’ont identifié comme tel.

D’après Onffoy de Toron (dans son ouvrage intitulé : « Les Phéniciens à l’île d’Aïti et
aux Amériques », le mot « Aїti » s’interprète par ses deux radicaux [Aїi = île et Ti =
femmes], exprimant l’île des femmes.

Ti signifie aussi « Poussière » en hébreu et « ce qui est en vie », en sumérien [Terre].

Les Taïnos qui ont habité l’île Kuishkueya avant l’invasion des Espagnols référèrent
leur nouvelle Terre [Ti] comme un lieu sacré dédié à leur déesse, la déesse des
temps Aïa [Aya]. Donc la définition des Taïnos en ce qui concerne Haïti, n’est pas «
Terre montagneuse » comme nous l’avons appris dans nos établissements scolaires
dirigés par les congrégations religieuses coloniales. La définition des Taïnos est bien
Terre haute ou Terre sacrée.

N’est-il pas dit que l'éternel Dieu forma l'homme de la poussière de la terre ? Il semble
que la phrase a été récupérée de la légende sumérienne. Poussière se dit « tit » en
hébreu et « Ti » veut dire ce qui est en vie en sumérien. Genèse 2.7

Le mystère de la côte d'Adam est aussi « emprunté » au poème sumérien « Enki


et Ninhursag » : c'est là où est le mal d'Enki, la côte vient du jeu de mots sumériens «
Ti -côte » ou « faire vivre » jeu de mots qui n'a plus de sens en hébreu. Genèse 2.21.
Bohio –

Bohio, contrairement à ce que nous avions appris dans les textes scolaire, signifie
« chez moi » ; « lakay mwen ». Bohio n’est pas un des noms d’Haïti. C’est plutôt une
référence. Par exemple, plusieurs d’entre vous habitent le Québec. Mais, il y encore
qui réfère Haïti comme leur « chez soi ».

Quisqueya –

Quisqueya (KuishKueya — signifie « mère des terres, mère des îles » ; probablement,
signifie « Mère des civilisations » comme nous les connaissons de nos jours.

D’après sir Gardner Wilkinson, en langage maya, Ku-ishi (Kui) signifie la Terre natale
de la déesse Maïa, mère des dieux et des hommes.

Kuir, en sumérien, signifie « Montagne sacrée » ; siège de la déesse-mère.

Kish — métropole du nord du pays de Sumer, peuplé en majorité par des Akkadiens.
Après la dévastation de la Terre par le Déluge, et que la royauté soit descendue du
Ciel, pour une deuxième fois, Kish est devenue le siège de la royauté.

Ish - (Ishi, Hiisi. Isi, signifie esprit. Isi [ishi] traduit aussi ce qui est « Sacré ». Ish-Ish
par exemple [Isis] est ce qui est deux fois sacré.

Quisqueya est, en effet, le nom de l’île d’Haïti [Ayiti]. Les Taïnos, eux aussi disent que
Quisqueya [ku-ish-ku-eya] veut dire la mère des Terres ou, dans un contexte
contemporain, je dirai Mère des civilisations.

Alors, dans le langage norvégien, KU-HISHx KU-EYA, signifie…Mere des terres, ou

KU < Kuu signifie « Lune »; libère-moi ; soleil, libère-moi !

HISI < hiisi ; « L’esprit [hiisi] ».

KU < Kuu — création de Dieu.

EYA — Indique de grandes durées, beaucoup, plusieurs, à perpétuité. [Stuart Harris]

Presque toutes les mythologies des anciennes cultures attribuaient la création de la


terre à la déesse ; la Déesse-Mère: (AÏA) devenue (YAHU) en Patriat. EYE — äijä –
se prononce Aya [äijä].
Haïti Toma – Ayiti Tome

D’après l’illustre biologiste-hougan, Max Beauvoir (Paix à son âme !), Ayiti Toma n’est
qu’une exclamation africaine qui signifie : « Notre terre, la terre qui à partir de
maintenant nous appartient avec tout ce qui se trouve à l’intérieur et aux alentours ».

Sa source vient d’une narration intitulée HOUENOUHO, qui lui a été révélée dans le
cadre de son initiation au Vodou, et qui chante cette promesse de la terre promise :

[…] Hounénou vèvè

AYITI Djèman Djidjo Koutonou

So konoulè

Noulè houènou pran Tado

Nou Houa Tomè* AYITI* Mèhouè Tomè*

Nou Houa Tomè* AYITI* nou houè

Ilé kannou Dankmé émen […]

2- Différentes ethnies précolombiennes qui ont habité Haïti : l’arrivée


des Arawaks -Tainos et Caraïbes/Kalinagos.
Je ne veux pa être répétitif, mais je pense qu’un rappel de l’histoire est toujours
bénéfique.

Lorsque les conquérants espagnols débarquèrent à Quisqueya, l’ile était divisée en


cinq royaumes majeurs :

La Magua. Le royaume de La Plaine, une des merveilles du monde pour l’époque, est
situé à quelque 80 lègues à droite de la côte sud de l’île jusqu'aux côtes nord. Ce
royaume, comme l’a bien décrit Las Casas, est contourné de hautes montagnes où «
plus de trente mille ruisseaux et rivières circulent et humectent la terre ». Au sein de
ces montagnes, poursuit-il, s’allonge la province du Cibao (Cipango, parce que l'on
croyait que c’était le Japon) et ses mines fameuses partout dans la région pour la
valeur et la qualité de l’or que l’on y trouvait. Le roi du Cibao s’appelait Guarionex. Et
nous avons appris que : « Les malicieux commandants européens récompensèrent ce
bon et grand homme du Cibao en le déshonorant par le viol de sa femme ; agression
exécutée par un des membres de l’équipage de l’amiral, Francisco Roldán, un
compagnon de Colomb […] ».
Le Marien. Le deuxième royaume était une région très riche, décrit Las Casas. Cette
région était beaucoup plus fertile et mieux conditionnée pour abriter l’homme.
Plusieurs chaînes de montagnes s'y entrelaçaient et détenaient également des mines
d’or et de cuivre assez importantes. Le roi (cacique) de cette région s’appelait
Guacanagarí et avait à sa cour plusieurs hommes de grande réputation, dont
quelques-uns étaient personnellement connus du prêtre- colon.

« C’était, hélas, le premier point d’atterrissage de Christophe Colomb ! L’amiral et tout


son équipage furent reçus par Guacanagarí avec tous les honneurs, toute la bonté et
tout l'humanisme possibles », observa Las Casas.

Guacanagarí serait finalement mort dans les montagnes, brisé et démuni, après avoir
fui pour échapper aux cruautés infligées par les Espagnols. « Tous les leaders qui ont
servi Guacanagarí, eux aussi subirent le despotisme et ils périrent dans l'esclavage
qui leur fut imposé ».

La Maguana. Le troisième de ces royaumes était le troisième état souverain de la


Maguana, autre région magnifique et fertile de l’île ; c’était une des localités jouissant
de la plus clémente température, estime Las Casas. Le roi, Caonabo, qui surpassait
tous les autres rois et reines en force, fut capturé et emmené hors de sa demeure. Il
fut mis à bord d’une frégate espagnole en route pour la Castille ; mais, comme le
soutien Las Casas : « Le grand Dieu détermina que cet acte d’injustice ne passerait
pas inaperçu et, ce soir-là, envoya une tempête qui coula les six navires qui était
encore accosté. Caonabo enchainé, ainsi que tous les membres de l’équipage
périrent ».

Le Xaragua. Le quatrième royaume était connu sous le nom de Xaragua et était


vraiment considéré comme étant le cœur et le principal royaume de l’île.

« Dans aucune autre partie de l'île, la langue n'était aussi raffinée et cultivée et nulle
part ailleurs des gens possédant de telles qualités n’habitaient en aussi grand
nombre. Les principales familles étaient aussi nombreuses que libérales -en ce
royaume fanfaronnaient beaucoup de nobles et de grands seigneurs-, les habitants
étaient beaux et admirables, explique le défenseur des Indiens ».

Le roi, Bohéchio, et sa sœur Anacaona fournirent de grands services à la couronne


espagnole et donnèrent toute l'aide imaginable aux colons européens et à l'occasion
auraient même sauvé leur vie.
Après la mort de Bohéchio, Anacaona fut couronnée à sa place. Et pour célébrer cet
événement, plus de trois cents honorables locaux furent appelés pour accueillir le
gouverneur de l'île, vraisemblablement Nicolas Ovando (1451-1511) — fait
gouverneur des Amériques en 1501 et qui arriva à Hispaniola en avril de l'année
suivante.

À sa visite du royaume, il se fit accompagner de soixante cavaliers et d’un contingent


de trois cents hommes à pied. Cette grandiose cérémonie tourna court lorsque le
gouverneur commanda à ses hommes de mettre le feu dans un bâtiment de paille où
s'étaient rassemblés les chefs organisateurs de l'accueil et les fit brûler vifs. Ceux qui
purent s'échapper du carnage furent exécutés par l'épée ou par la lance. La Reine
Anacaona fut pendue.

Le Higuey. En dernier lieu, le cinquième royaume était connu sous le nom de Higuey
; et sa reine, déjà avancée en âge, s’appelait Higuanama. Las Casas témoigne de
quelques injustices : « Ils ont ficelé la reine Higuanama, la tête vers le haut et j'ai vu
avec mes propres yeux comment les Espagnols ont brûlé vivants ou ont haché en
pièces nombre d’indigènes. Ils s'ingénièrent à trouver d’autres moyens plus cruels
pour les torturer, jusqu’à la mort ; et ils asservissaient ceux qu'ils prenaient vivants ».
Il poursuit : « Ils se sont comportés aussi honorablement que les détenus d’un
monastère bien administré ; et pour cette raison, les Espagnols ont volé tous leurs
biens et les ont massacrés ; et ceux qui ont pu échapper à la mort se sont trouvés
condamnés à une vie de captivité comme esclaves ».

Après un combat, et lorsque tous les hommes furent tués — à l'exception de


quelques-uns qui avaient réussi à s'échapper —, les survivants, habituellement,
jeunes garçons, femmes et enfants, étaient partagés entre les vainqueurs. Leurs
nouveaux maîtres étaient alors en mesure de leur enseigner « les vérités de la foi
chrétienne » ; doctrine véhiculée en fait par une bande de brutes ignorantes, qui se
proclamèrent responsables de ces pauvres âmes. Las Casas explique également que
femmes et hommes furent ensuite nourris d’herbes sauvages et d’autres aliments
sans protéines afin de les garder dans un état entre la vie et la mort, une forme de
zombification.

D’habitude, les femmes et les hommes étaient séparés et ne se voyaient pas. Il n’y
avait presque plus de naissances ; par conséquent, la continuité indigène fut ainsi
annihilée.

Les hommes mouraient dans les mines en raison des travaux forcés et de la famine.
Des conditions semblables étaient aussi infligées aux femmes et aux hommes sur les
habitations. « Ils étaient traités comme bêtes de somme ; et comme résultat, ils
développaient des blessures énormes aux épaules et au dos comme ceci se produit
avec des animaux faits pour supporter les charges excessives ».

Il y a une règle générale, continue-t-il : « Dans tout ceci, et, il en est ainsi partout où
les Espagnols s’installaient dans les Amériques, ils appliquaient aux indigènes les
cruautés mentionnées plus haut, tuant ces pauvres et innocentes personnes, les
tyrannisant et les opprimant de la façon la plus abominable ».

À contredire la croyance populaire, les Taïnos n’étaient pas les premiers peuples à
habiter l’île Quisqueya. Avant eux il y avait les Ciboney, et probablement d’autres
groupes ; notablement, d’après Collins, un autre groupe influent était connu sous
l’appellation espagnole, Cayo Redondo.

L’histoire des Ciboney, comme le précise Collins, présente des confusions


historiques. Il dit que l’on retient quand même qu'ils étaient connus pour deux cultures
distinctes qui ont pris place lorsqu'ils ont habité les îles de Cuba et d’Haïti.

La culture Cayo Redondo s'exprimait à Cuba vers l’an 200 de notre ère jusqu'à la
conquête, poursuit-il. « Ils sont anthropologiquement classifiés comme Amérindiens,
parce que leur culture est considérée comme ayant dépassé celle du mésolithique
indo-européen des années 9000-4500 A.E.C. ».

D’après Riverand, l’histoire de ces indigènes se présente de préférence comme une


phase intermédiaire entre le style néolithique de l’agriculture des communautés taïno-
arawak et des plus primitifs Paléo-Amérindiens qui ont occupé Cuba entre 5000 et
200 A.E.C.

Un autre groupe probablement moins populaire, les Guayabo Blanco, semble avoir
habité la région dans une période antérieure aux Taïnos. Ils semblent être d'origine
paléo-amérindienne et en provenance de Cuba, et comme l’explique Collins, ils ont
probablement occupé les cavernes et des sites temporaires. Ils sont considérés
comme ayant atteint une étape de développement comparable à celui du paléolithique
chasseur qui a habité l’Eurasie entre 40.000 et 9000 A.E.C. [bien que certains
anthropologues les placent dans la catégorie des Méso-Amérindiens]. Ce groupe
n’était apparemment pas non plus les premiers habitants de Cuba et d’Haïti. Il est
apparu récemment des évidences vraiment excitantes qui semblent prouver
l’existence d’une culture paléoamérindienne plus ancienne :

« L’on ignore beaucoup sur leur existence, bien que l’on soit prêt à dire qu’ils ont
occupé l’Île très tôt dans les années 6000 BCE […] Les archéologues les ont nommés
Levisa. Et cette culture a bien sûr été d'un grand apport à la culture Guayabo Blanco
après l'arrivée de ces derniers vers les 5000 A.E.C. ».

Il a fallu que la course au trésor soit relancée au 15e siècle, après la fin de la
domination maure sur l’Espagne, pour que le mystère se dévoile : la course entre
Espagnols et Portugais pour la domination de la région des Antilles [Antilia – les îles
d’avant] et des Amériques. Les Portugais, ayant devancé les Espagnols dans
l’aventure maritime, s’étaient déjà attribué la réputation de « maîtres des océans » en
ces temps-là. Qu’adviendra-t-il des détenteurs du trésor ?

3- L'arrivée de quelques Africains qui ont volontairement fait le


voyage à la recherche de leur terre promise et liber leurs frères en
esclavage.
Au 15e siècle, avec l’approbation ouverte du pape Calixte III, l’Église, donna sa
bénédiction au Portugal pour la pratique de l’esclavage sur l’Empire congolais, en
Afrique. Pour ce faire, comme le soutient Earl Conrad, l’infant Henri le Navigateur, fils
du roi Jean Ier du Portugal, nommé gouverneur de l'Ordre des Chevaliers du Christ, a
reçu du pape les droits spirituels sur ce littoral. Et en l’année 1454, le prince obtient du
Pape l’autorisation de traiter les Congolais comme esclaves.

L’Espagne, de son côté, a dû donc sans contrainte, suivre l’exemple qui avait
les faveurs de Calixte III. Ces avides conquérants, eux aussi, allaient participer à la
commercialisation d’êtres humains pour satisfaire leur cupidité. Et, c’est à ce moment,
au 16e siècle, comme le formule Martin Bernal, que le commerce d’humains comme
esclaves commença dans le Nouveau Monde.

Les résultats des recherches de Bernal démontrent clairement qu'à partir de ce


commerce les Européens ont mijoté la notion de l'infériorité des peuples de couleurs
par rapport aux peuples nordiques et qu'ils ont inventé le mythe du « blanc ». « Il n’y a
aucun doute que dès le 15e siècle des critères de diabolisation et d'infériorisation
furent attachés à la couleur de la peau », soutient-il.

Aristote, l’un des pères de la civilisation européenne, eut l'idée que les Grecs étaient
supérieurs aux autres peuples. Il a ainsi lié la supériorité raciale au droit de mettre
d’autres peuples en esclavage, surtout ceux qui, d’après lui, semblaient être
prédisposés à cette condition. Comme le Portugal avait obtenu un mandat pontifical
pour l’esclavage au Congo, en 1450, L’Espagne, redevenue catholique en 1492 après
l’expulsion des Maures et des Juifs, obtint elle aussi la bénédiction de la papauté pour
la conquête du Nouveau Monde. Ainsi l’esclavage et le génocide des indigènes
d’Amérique ont été simplement une affaire d’expansionnisme catholique à l’arrivée de
Christophe Colomb et de sa flotte espagnole. Et, naturellement, les indigènes de l’île
Quisqueya ont été presque exterminés par les crimes les plus atroces et par les
maladies véhiculées par les conquistadores.

Après ce génocide, la couronne d’Espagne s’engagea dans le commerce humain en


condamnant les petits blancs et les Africains à l’esclavage.

L’esclavage dont les conditions semblaient être aménagées par le prescrit biblique a
pu être à la base des critères établis dans un code colonial qui se voulait par ailleurs
chrétien. Pour marginaliser sa pratique — l’esclave faisant partie de la maison —, son
maître avait la responsabilité de l’entretenir, exerçant sur lui le rôle du père protecteur
et patriarcal. Mais contrairement à ces dispositions théoriques, les cruautés les plus
exécrables ont été exercées sur sa personne.

Le Christianisme et l’Islam ont ouvertement trahi leurs sources profondes


humanitaires et spirituelles et ne se sont jamais sincèrement soulevés contre les
conditions pratiques de l’esclavage auxquelles les esclaves ont été assujettis. Il
faudra plus d’un siècle après la révolution de Saint-Domingue, pour que la pensée
politique des Nations puisse condamner le principe de l’esclavage. Ceci sans pour
autant délivrer l’humanité de cette plaie qui se pratique encore aujourd'hui de manière
plus déguisée.

Le 1er janvier 1804, en proclamant la liberté de son peuple, Jean-Jacques Dessalines


en tête de l’armée indigène de la nouvelle république a donc aidé l’humanité à se
libérer des chaînes de l’esclavage. Et ainsi à mettre en échec ce nouvel ordre mondial
qui semble de nos jours renforcer sa domination. L’Église tout en prêchant l’égalité
des humains ne s’est jamais ouvertement repentie contre cet ignoble commerce
auquel ses sujets se sont livrés dans le passé.

Selon le docteur Max Beauvoir (Ati du Vodou haïtien), plusieurs Africains qui s’étaient
volontairement fait capturer par des esclavagistes évoquaient déjà un souvenir de la
terre Mère, « Aïti ». En dépit des conditions de vie infligées à ces captifs volontaires,
ils ont quand même pu conserver un système complexe de croyances qui semble
continuer à défier les fondements d’une idéologie oppressive.

La route vers « La Mérica », était-elle une aspiration à la Terre promise ? Terroir


énigmatique, outragé par les schismes de la colonisation, la Terre d’Aïa, métropole de
la terre Atlantidéenne, semble s'être aujourd'hui engagée dans un tunnel de non-
retour d'où ses enfants se doivent de la libérer pleinement ou échouer
lamentablement. Dr Beauvoir, Hougan de profession, parle d’une narration intitulée
HOUENOUHO, qui lui a été révélée dans le cadre de son initiation au Vodou, et qui
chante cette promesse de la terre promise :
Il a aussi déduit que l’Africain – Nèg Ginen — avait une prémonition de sa destinée.
Et qu’il était déjà familier avec une Terre qui lui était destinée. Naturellement, nous ne
disons pas que ceux qui ont été mis en esclavage en Haïti étaient prédisposés à ces
conditions exécrables. Mais plutôt que ceux qui ont survécu à la tyrannie des colons
ont réalisé ce qui est considéré par plus d'un comme « un accomplissement de leur
destinée ».

De nos jours, des chercheurs avertis ont pu questionner et sonder les


traductions des textes anciens pour déceler s’ils ont été écrits pour soutenir
l’esclavage des peuples qui ont joué un rôle important dans la structure des nouvelles
civilisations en leur laissant l’écriture, l’art, l’astrologie, etc. Bien que les vérités
bibliques soient exprimées de façon occulte, il se révèle dans bien des cas des figures
ou des allégories qui ne laissent point de doute sur l'enseignement que l'on a voulu
dégager.

Dans ce contexte, le doute sur l’inspiration divine de ces textes est pleinement justifié.
Il ne devrait exister aucune ambiguïté lorsque l’« Éternel » s’adresse à ses enfants ou
à ses créatures. Les confusions liturgiques dans les temps de la création de la
nouvelle « Église universelle » semblent avoir servi à un but précis pour les prétendus
traducteurs ou remplaçants du Christ, dont le « le Vicaire » devait s’accaparer la
connaissance pour désorienter ou détourner la destinée humaine.

Il est dit que l'Ancien Testament de la Bible a été écrit par des Sémites du Proche-
Orient, qui ont donné naissance aux grandes civilisations : Ninive, Phénicie, Lydie,
Égypte Antique, Nubie, Arabie du Sud, Crète, etc. Dans un chapitre consacré aux
peuples de la terre, sur 29 versets, 14 concernent les fils de Cham, ce qui constitue
un témoignage éloquent de leur grand nombre, de leur très grande importance et
surtout du trésor qu’ils détenaient et qui a dû susciter toute cette vague d’envie et de
jalousie .

Ronald Bergey a suggéré l’idée de génocide du peuple de Canaan, fils de Cham


(Nègre). Et de cette conquête, deux impressions inquiétantes ressortent : d’abord
celle d’une vague de destruction de villes rasées et de terres désolées, puis celle
d’habitants vaincus, massacrés dans un véritable bain de sang. Il ne s’agit pas ici de
ce qui se passe dans cette région en 2008, mais ce qui est écrit dans la Bible judéo-
chrétienne. L’Exode a raconté une histoire qui s’est passée il y a plus de trois
millénaires et qui régit encore la vie religieuse d’aujourd’hui.

En Haïti, plus récemment, le rassemblement d’une peuplade de différentes ethnies


africaines et de langages différents a été organisé à partir de l’héritage et de la
compréhension du folklore universel africain, appelé Vodou en Haïti. Bien que teintée
de catholicisme, cette croyance continue à rappeler non seulement le temps de
l’esclavage, mais aussi l’histoire de la provenance de ce peuple d’Afrique mis en
esclavage à « Saint-Domingue ».

L’arrivée de ces ethnies a pu rapprocher et rassembler ces peuples de même souche.


L’histoire dit que Toussaint était de descendance yoruba, et Dessalines de
descendance peule ; d’autres, du Congo, de Nago, du Dahomey, etc. Boukman était
de culture musulmane ; toutes ces ethnies se sont retrouvées sur cette terre destinée
à les recevoir.

André Chouraqui s'interroge sur l’ambiguïté du problème de l’esclavage :

« Nous sommes unanimes, hélas, à effacer de notre conscience quelques-uns des


faits dominants des réalités contemporaines. Et parmi eux, l’actualité de l’esclavage ».

L’appel à la libération lancé par Toussaint Louverture et repris par Jean-Jacques


Dessalines est de nos jours, trahi par ceux qui continuent à supporter le
rétablissement de l’ordre universel. Le mauvais génie de l’homme de concert avec cet
ordre travaille contre la nature même, violentée, outrageusement exploitée pour ses
ressources. Dans le cas d’Haïti, le peuple est complètement spolié de son sol et de
son âme.

Inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1789), l’abolition de


l’esclavage fut officiellement proclamée en 1848, quarante-quatre ans après l’abolition
de l’esclavage et de la proclamation de l’indépendance d’Haïti, le 1er janvier 1804.
Dès lors la Terre-Nouvelle supportant le symbole de la liberté a été le champ de
bataille de certains pays coloniaux qui refusent les droits d’émancipation et d’évolution
à la nouvelle génération d’Haïtiens.

L’alliance des ethnies venant de Ginen (l’Afrique), « sans-nom », « sans-patrie » a été


faite et inspirée par l’alliance manifestée autour de la croyance ancestrale : le Vodou.
Le Vodou a dès lors représenté l’essence immuable de la conscience (poto mitan) du
Moi, retournant à la conscience ancestrale qui lui a sans doute permis de se réveiller.
La communion autour du Poto Mitan le mit en face de sa réalité, lui permit de
reconnaître qu’il était quelqu’un et qu’il pouvait s’exprimer. La conscience s’étant
éveillée s’est manifestée ; il avait alors droit à la vie : il a choisi de « Vivre Libre ou
Mourir ».

Et il s’est libéré.

Puisque tout homme risque à tout moment d’oublier son identité, le retour à sa culture
pourra lui rappeler son origine et la conscience sera là pour lui rappeler sa
provenance. La puissance du verbe « Je suis » (je veux-je peux), manifestée dans ce
qui reste des écrits du sauvé des eaux représente la quintessence de l’humain. Il lui
permet de se réaffirmer, d’être ce qu’il est ; pour lui.

À cause de la manifestation à cette prise de conscience et à cause du vouloir de


s’identifier comme peuple, une nouvelle nation s’était alors érigée, en face des
grandes Nations existantes. Bien qu’il paraisse scientifiquement difficile de
comprendre la nature de ce regroupement qui résultât dans l’indépendance d’Haïti
dans les conditions si horribles de l’esclavage à Saint-Domingue, l’esclave s’est
révolté ; même réduit au niveau de la bête, l’homme choisit encore la survivance.
L’Africain s’est donc révolté ! Étant déterminé à se libérer d’une destinée inhumaine
des mains de colonisateurs avides et assoiffés de sang. L’impossible n’a plus eu de
limites. L'esclave s’est affranchi !

4- Une hypothèse reliant Haïti à l’Atlantide, d’après Platon et redit


pas Las Casas.
Dans un contexte de globalisation, le docteur Daniel Mathurin et son épouse Ginette
tiennent pour évident le rôle grandissant et de plus en plus prépondérant que jouera la
culture dans la conception et la structuration des sociétés. Par conséquent, ajoutent-
ils, « Il revient aux Haïtiens d’aujourd’hui, en tant que gardiens et héritiers d’une part
inestimables des richesses de l’humanité, de reconquérir leur identité culturelle en
s’appropriant leur histoire héroïque et en s’inclinant devant la glorieuse mémoire de
leurs ancêtres immortels ».

La possibilité qu’Haïti puisse héberger des sites de vestiges de civilisations disparues


et technologiquement très avancées peut lui conférer un caractère privilégié qui lui
décernerait le titre de « Site de Recherche mondial », affirment les époux Mathurin.

En s’appuyant sur la position unilatérale du professeur Emilio Spedicato, on peut


clairement constater des faits relatant la possibilité que l’île d’Haïti remplisse certains
critères relatant le siège de l’île mystérieuse de Platon ; l’île en face du grand
continent tel qu’il le décrit dans Timeus et dans Criteas. À partir de ces deux livres,
très populaires aujourd’hui, décrivant la légende atlantidéenne, le professeur
Spedicato explique comment le poète grec eut connaissance de ce récit : « Platon
nous a retransmis l’histoire d’un grand empire et, d’après les prêtres égyptiens de
Saïs, il eut la connaissance d’une civilisation qui existait de l’autre côté de l’océan
Atlantique et qui a été détruite par un déluge d’une magnitude surprenante. […]
L’Empire Atlante était centralisé sur une île dont plusieurs détails géographiques sont
fournis […] »
Spedicato est convaincu que si l’histoire était connue des Égyptiens ; il est certain que
Pythagore, qui passa longtemps en Égypte au temps de Solon, était lui aussi au
courant de la légende. À cette époque, la philosophie pythagorienne était un secret
pour la masse. Les quelques privilégiés qui détenaient ces informations étaient
sévèrement punis s’ils révélaient les secrets de l’ordre. Ces renseignements étaient
transmis partiellement à l’oral et partiellement à l’écrit. Il est fort probable que trois
exemplaires contenant des informations secrètes furent mis en circulation à cette
époque et furent vendus à Platon qui suite à cette acquisition commença à rédiger le
récit de l’Atlantide. Spedicato conclut que si Platon utilisait du matériel provenant des
écrits de Pythagore, il était également possible que lui aussi, il ait fait l'objet de fortes
sanctions s’il venait à révéler ses origines. Et du fait que Timeus n'a pas été achevé,
on peut comprendre qu’il y eut des réticences dans la divulgation de certaines parties
de ce livre, ce qui jette un nouvel éclaircissement sur ce qui a toujours intrigué les
chercheurs d’aujourd’hui.

En 1983, il y a presque un quart de siècle, Spedicato et quelques-uns de ses


collègues ont publié une thèse qui soutient l’argument qu’Haïti (l’île) est ce qui reste
de la Terre Atlantidéenne, engloutie après un cataclysme il y a environ douze mille
ans. Ces arguments, encore valables aujourd’hui, se trouvent renforcés par d’autres
éléments essentiels qui semblent confirmer cette théorie.

À cet égard ces chercheurs font aujourd'hui état du passage d’un corps céleste (The
Apollo Objetcs) dans notre système planétaire au lieu d’un mouvement sismique
océanique comme ont pensé plusieurs scientistes auparavant.

Andrew Collins, autre scientiste sur l’Atlantide, bien qu’il assimile Cuba au siège de
l’Atlantide, suggère timidement l’idée que la terre atlantidéenne soit l’île d’Haïti ; en ce
sens, il confirma une phrase écrite dans un livre publié au 18e siècle par un Noble
guatémaltèque disant que les anciens Guatémaltèques sont d’origine haïtienne. Ils
ont émigré dans cette région après la dévastation de leur terre, disait-il. Spedicato
confirme qu’il découvrit que le nom taïno pour Haïti était Quisqueya, ce qui signifie «
La mère des Terres ».

Le docteur Mathurin, à l'instar d'autres auteurs, considère et explique la relation entre


le Xaragua et la Phénicie – (Chaldée avant la domination grecque) : « Le Xaragua,
Caciquat de Bohéchio et d’Anacaona (son extrémité orientale, l’actuelle presqu’île du
Sud) abrite des sites aux dénominations d’origine sémitique et relative à l’histoire des
Chaldéens appelés Phéniciens par les Grecs. C’est ainsi que Palestine et Minerve
forment un triangle avec la localité de Pavillon et le Mont Sinaï culmine à quelque
1.136 mètres d’altitude dans les hauteurs de la ville côtière de Coteaux ».
D’après le docteur Mathurin, les Cananéens ont habité la Palestine depuis l’époque
paléolithique et ont toujours joui de la réputation de détenir les plus grands secrets
des archives de l’Histoire secrète de l’Humanité.

Daniel et Ginette Mathurin expliquent que dans des périodes bien antérieures, des
Phéniciens de Carthage suivirent les Cariens dans leur navigation sur l’Océan
Atlantique et vinrent à Ayiti dès le 2e millénaire. Le Vicomte Onffroy de Toron affirme
dans la même étude qu’Ayiti fut le point de concentration des Phéniciens depuis le
troisième millénaire. Ils furent persécutés à cette époque par Josué (successeur de
Moïse.) Pierre Carnac, un éminent chercheur européen, dit que les Haïtiens sont les
derniers descendants de Noé : « De nombreux sites des Antilles, particulièrement en
Haïti, confirment l’authenticité de l’origine primordiale de l’Atlantide en ces lieux, par la
survivance de haut lieu sacré de l’histoire des Sémites. Le Mont Sinaï, la Palestine et
Minerve sont de ceux-là, outre une ville tout entière engloutie au large d’Haïti et une
autre au fond d’un lac révélé par Charles Berlitz depuis 1969, affirment les Mathurin.

Ce n’est nullement un hasard que le diagramme similaire à l’ADN soit retrouvé dans
l’Aï-Zan et la théorie du fractal dans le Legba chez les négroïdes Sémites qui ont
habité l’Atlantide depuis des temps reculés, soutiennent-ils ».

L’analyse des symboles des sites de la quatrième migration de l’Atlantide et de la


première révèle une analogie frappante au moins au point de vue archaïque,
expliquent-ils.

« La macromolécule d’ADN, connue de nos scientifiques actuels depuis seulement


1944, pour sa composition chimique et en 1953, pour sa structure en double hélice ; à
Sumer, était connue, maîtrisée et enseignée aussi bien dans sa structure de double
hélice que dans son agglomération en chromosomes depuis plus de 4000 ans A.E.C.
».

Ils soutiennent de plus l’idée que : « Les Sémites occidentaux avaient élu domicile
dans l’une des plus grandes villes de l’Atlantide, proche de Jérusem ; où s’élevait le
mont Sinaï ? Cette ville, Jérusem ou Poséidonis, serait engloutie tout entière au large
de la presqu’île d’Haïti (C. Berlitz NASA 1969.) Et trois pyramides gisent, non loin de
là, au fond des eaux territoriales septentrionales de l’île de Cuba. (Allan et Sally
Landsburg) ».

Ginette et Daniel Mathurin ont proposé un documentaire en commémoration du


bicentenaire de l’État haïtien, mettant ainsi à la disposition du lecteur, en général, et
de l’Haïtien en particulier, une approche, en dehors des paradigmes traditionnels «
européanoïdes » ou « africanoïdes », de l’identité culturelle de l’Haïtien.
« Un multiculturalisme émerge de cette nouvelle vision de l’homme haïtien enfin
conscient du caractère universel de son héritage culturel ». Ajoutent-ils.

L’île d’Haïti, dans sa totalité, depuis la plus haute antiquité, fut un espace
multidimensionnel réservé à des attributions hors du commun, poursuivent-ils.

« Il suffira donc, comme nos ancêtres de l’Atlantide, de concilier les acquis de la


science moderne et la pratique ancestrale des peuples anciens de l’Amérique ».

L’île de Saturne, l’île d’Aïti-Quisqueya jadis, chaîne de montagnes du plateau


atlantidéen, haut lieu sacré des Sémites du troisième millénaire, dévoilera à la face du
monde tous ses secrets les mieux gardés, au point de devenir au 3e centenaire de la
nouvelle république le centre culturel de l’hémisphère au lieu d’être la plaie décriée
par les associations médiatiques internationales, ont ponctué les Mathurin.

Pour qu’un territoire soit considéré comme « site sacré », ils insistent sur les
conditions suivantes : « Il faut d’abord une montagne ‘sacrée’ : ils se réfèrent à la
presqu’île du Sud (ancien territoire du Xaragua.)

Ensuite, une Écriture sacrée : ils pensent que le Guarani et les Vèvès sont qualifiés.

Une forte présence d’Astéroïdes : Béloc, Sud-est d’Haïti, jouit d'une bonne renommée
en ce sens.

Un site de Civilisation disparue : pour eux, il existe une civilisation submergée dans le
lac Azueï.

Un langage sacré : ils insistent sur le langage international de l’Amérique avant la


colonisation, le Guarani.

Un site de Biodiversité : là encore, le lac Azueï, Macaya, la baie de Saint-Marc ont


tous les honneurs. »

Ils expliquent davantage qu’en dehors des diagrammes cohérents : « On y trouve


même le symbole sublime des mathématiques : le Pi (3,416) ».

Dans le langage guarani, tout comme en hébreu sémite ils informent que la lettre H
est celle de la vénération spirituelle. Dans sa forme abrégée de la Bible des textes
hébraïques par exemple, IHVH, Yah est employé dans les textes poétiques avec une
valeur d’exclamation et d’interjection. Nous rejoignons ici André Chouraqui, qui lui
aussi, se prononce là-dessus : « C’est ainsi que des linguistes élohistes considèrent
IHVH-Adonaï, Yah ou Yahou comme celui qui était, est et sera, créateur, protecteur et
sauveur de sa création. Certains chercheurs en s’appuyant sur la racine Hawa qui
désigne à la fois l’esprit et l’air et voient en Yah l’Être infini qui plane et vole, fait
pleuvoir et lance des éclairs ; lui qui se suffit à lui-même, EL Shaddaï, etc. ».
Dans le contexte Taïno, « Y'ay'ah » est le créateur de toute chose, l’esprit des esprits.
« Ti » signifie ce qui est grand, comme « Le grand Esprit ».

Les Mathurin soutiennent que le Guarani était la langue universelle de la région


précolombienne de l’Amérique où l'on retrouve une similarité indéniable par rapport à
l’hébreu archaïque (le langage cananéen). Cela étant, l’existence de l’Elohîms du
Moïse biblique est vraisemblablement le « y’ay’a » des Taïnos et des Mayas du
Yucatan.

Haïti recèlerait-elle l’endroit mystérieux, énigmatique où se cache cette fameuse «


pierre philosophale » que recherchent depuis plusieurs millénaires, sages,
chercheurs, savants, groupes mystiques, ésotériques, religieux, etc. ?

6- Le voyage de Colomb était un voyage calculé et commandité, non


un accident de route.
Andrews Collins, un auteur et anthropologue américain soutient l’idée que l'île perdue
d'Antilia serait une variante presque certaine de l'appellation de la fameuse cité de
l'Atlantide. Il propose l’idée que jusque vers la fin des années 1400, les Portugais,
avant les Espagnols s’engagèrent dans la conquête des Terres de l'Ouest. Et cette
aventure se poursuivit jusqu'à l'accostage historique de Colomb dans les îles de la
Caraïbe. Collins veut démontrer en un sens que ce voyage était destiné à la
recherche d’un endroit mystérieux décrit par Platon dans ces écrits : Criteas et
Timeus.

Lorsque l’expédition espagnole accosta les rivages du Nouveau-Monde, ce n’était que


pour repartir à la recherche de ce monde merveilleux qui jusqu’à nos jours, reste une
énigme même pour les plus éminents scientistes. Collins suggère que ce voyage
était anticipé : « Cette quête n'avait d'autre objectif que de retrouver les « Sept Cités
d’Antilia ».

Il soutient que la Timée (Timeus) explique que la pyramide mexicaine de Xochicalco


est une reproduction exacte de la Colline sacrée de l’Atlantide où se dressait le
Temple de Poséidon.

Platon vivait au quatrième siècle A.E.C. ; une telle hypothèse semble confirmer la
connaissance des anciens de la route vers l’Ouest. Ce qui implique l’irrationalité de
l’idée de la « découverte » des terres de l’Amérique par Christophe Colomb. Quel que
soit l'angle sous lequel on le considère, l’Amiral génois n’a donc pas découvert
l’Amérique, précise Churchward !
Collins explique, dix-huit ans avant l’accostage de la Santa Maria et de ses sœurs, la
Pinta et La Nina, le navigateur génois avait reçu une lettre contenant une carte marine
de l'astronome et mathématicien Florentin Paulo del Pozzo Toscanelli (1397-1482).
Dans cette lettre confidentielle, il y avait la copie d'une lettre que Toscanelli avait
envoyée au chanoine de la cathédrale de Lisbonne, Fernand Martins qui était lui-
même à ce moment en train d'essayer de convaincre le roi du Portugal de donner sa
bénédiction pour un voyage exploratoire autour du cap d'Afrique. Quoique
l'authenticité de ce document ait été mise en cause, Collins juge difficile d'ignorer son
contenu, parce qu'il faisait mention de tout ce qu'un navigateur puisse s'attendre à
rencontrer au cours d'un voyage à travers l'Océan Atlantique.

À partir de la ville de Lisbonne, loin et droit vers l'Ouest, il y avait vingt-six aires
indiquées sur la carte — chaque aire s'étendant sur 400 kilomètres — et ces espaces,
aussi éloignés que la grande et noble cité de Quinsay, appelée maintenant Jangchou
en Chine, explique Collins : […]

« Cette cité a environ 160 kilomètres de circonférence, ce qui équivaut à trente-cinq


lieues, et elle est traversée par dix ponts faits de marbre […] Et à partir de l'île
d'Antilia, appelée l'île des Sept Cités, jusqu'à la très noble île de Cipango (c.-à-d. le
Japon), il y a deux cent trente-cinq lieues […] Cette terre est riche en or, perles, et en
pierres précieuses, et les temples et les palais royaux sont couverts d'or massif […]
Mais parce que la route n'était pas connue, continue-t-il, toutes ces merveilles sont
cachées et elles sont à l'abri ; quoique l'on pût y voyager jusqu'alors sans aucune
difficulté ».

Christophe Colomb partit de l'île de Gomera des Canaries le 6 septembre 1492 pour
commencer son voyage épique vers le Nouveau Monde : « Ce jour peut être
considéré comme le point de départ de l'entreprise de la traversée de l'océan,
explique Ferdinand , le fils de l’amiral Colombo ».

Pour atteindre les Bahamas, il a dû prendre le courant des Canaries qui, en raison de
la faiblesse des vents commerciaux en direction du Nord-est, portera un navire en
direction du sud-ouest vers les îles du Cap-Vert, explique Collins. Ce n'est qu'après
avoir passé un certain point de cet archipel que ses navires ont pu se placer dans le
courant Nord équatorial, qui a pu les amener jusque dans les limites Nord de la
Caraïbe ; décrit-il. Au cours de ce voyage, Colomb s’est sûrement arrangé de façon à
éviter les régions de la Caraïbe pour effectuer à la place le premier accostage sur l'île
de San Salvador dans les Bahamas, le 12 octobre 1492. Ceci signifie qu'il a mis 37
jours pour voyager de Gomera aux Bahamas. Assumant que le temps du voyage en
mer de Gomera au Cap-Vert était de deux à trois jours, cela a dû lui laisser 34 ou 35
jours pour le voyage vers les Caraïbes. Collins explique que cette éventualité rend les
40 jours de voyage calculés par Sebosus, entre le Cap-Vert et la Caraïbe,
étrangement précise. De plus, dit-il, au second voyage de Colomb vers le Nouveau
Monde en 1493, il quittera Gomera le 7 octobre et atteindra finalement l’île Quisqueya
après des haltes dans les Petites Antilles, le 22 novembre, le tout sur une période de
46 jours. « Si nous soustrayons deux ou trois jours pour le passage de la flotte au
nord du Cap-Vert, cela nous fournit un temps de voyage en mer de 43 à 44 jours […]
Nous devons d'un autre côté conclure que le temps de voyage de Sebosus se révèle
être basé sur une connaissance authentique des voyages transatlantiques qui se sont
sans doute réalisés en son propre temps ou avant. Cela appuie fortement le point de
vue que les Hespérides étaient les îles clefs des Caraïbes », affirme Collins.

Suggérant ainsi qu'une certaine connaissance de leur Lexis Tence a circulé dans le
Monde romain ! Tout ceci constitue de bonnes nouvelles, suggère-t-il : « Je sais
maintenant que nous pouvons certainement conclure que les Hespérides étaient
vraiment les îles de la Caraïbe, et qu’au temps des Romains nous en étions encore à
une connaissance insuffisante de ce groupe d’îles ».

Ce sont de telles informations que les écrivains comme Pline, Sebosus et Solinus
semblent avoir recueillies et utilisées comme anecdotes géographiques dans leurs
travaux respectifs. À leur tour, beaucoup plus tard, des écrivains comme Isidore de
Séville, Dicuil et Honorus d'Autun incorporèrent ces informations dans leurs propres
travaux, travaux qui furent beaucoup plus tard consultés par les cartographes
médiévaux avant ladite « découverte ».

Dans cette optique, est-il plausible que d'anciennes traditions maritimes, peut-être
vieilles de milliers d'années, parvinrent en possession des explorateurs et
chroniqueurs européens lors du premier voyage de Colomb vers le Nouveau-Monde ?
Des historiens comme Oviedo et des navigateurs comme Cabot ont légitimement
émis la théorie que les îles des Caraïbes ont été anciennement connues sous le nom
des Hespérides, ce qui donne un excellent aperçu du fait que la question était alors
aussi controversée qu’elle l'est encore aujourd'hui.

Collins propose un élément qui suggère assez fortement l'évidence que la véritable
source du commerce africain pour certaines marchandises vient de l'extraordinaire
point suivant : l'année succédant au retour triomphal de Colomb du Nouveau-Monde
en 1493, le roi Ferdinand et la reine Isabelle d'Espagne signèrent un traité proposé
par Don Juan, le roi du Portugal, qui partage l'Océan Atlantique et les terres qu'il
renferme, entre les deux grandes puissances. L'Espagne allait avoir tout ce qui se
trouve à l'ouest de la ligne de démarcation, y compris les territoires réclamés jusque-
là par Colomb au nom de la souveraineté de Castille et d’Aragon. Le Portugal d'un
autre côté, recevrait toutes les terres découvertes à l'est de cette ligne, un accord qui
ne lui donne en fait que les Açores, les Madeiras et les îles du Cap-Vert. Il y a là, en
effet, une bonne raison de supposer que le roi du Portugal gardait secrètement la
connaissance de l'existence d'un continent au sud, à l'intérieur des territoires qui lui
étaient ainsi alloués.

Collins explique qu'avant la signature du traité de Tordesillas en 1494, la reine


catholique Isabelle et le roi Ferdinand avaient envoyé des espions en quête
d'informations sur les rumeurs d'un continent au sud.

À l'époque, les souverains espagnols se trompaient lourdement sur ce que


rapportaient leurs conseillers à ce sujet. Quoique Colomb ait à la vérité découvert la
terre centrale lors de son troisième voyage vers le Nouveau Monde en 1498, Collins
pense qu’il n’a jamais mis le pied sur terre, laissant aux navigateurs portugais Pedro
Alvarez Cabral la possibilité de réclamer le Brésil en 1500. Car comme convenu, le
fait que ces rivages s'étendant à l'est de la ligne de démarcation signifiaient selon le
traité, qu'ils appartenaient de droit au Portugal.

Tout ceci pour renforcer la théorie selon laquelle Christophe Colomb entreprenait une
aventure déjà réalisée par d’autres marins de l’antiquité. Les Phéniciens, les Romains
et les Portugais, longtemps avant lui semblent avoir réalisé effectivement ce voyage.
Et pour reprendre les conclusions de Collins : « Ces tergiversations historiques ont
permis de justifier l'aventure de Colomb ».

Il est en effet une certitude que Colomb utilisa la connaissance des routes maritimes
des Normands et des Vikings. Également, la flotte templière, avant lui, parvint à
rejoindre le lieu légendaire d’où étaient partis les ancêtres des survivants de
l’Atlantide. On sait aussi que ces survivants étaient venus rejoindre le grand fleuve au
confluent des trois continents non bouleversés par le dernier grand cataclysme. On
peut se demander pourquoi l’Atlantide est mentionnée dans ce passage et quel
rapport existe entre l’Amérique et le voyage de Christophe Colomb. Une fois que l'on
perçoit ce qui y est implicite, la puissante attraction des étrangers vers l’île Quisqueya
se comprend alors !

Il est fait mention d’un élément véhiculé dans les milieux intellectuels haïtiens ; à
savoir qu’il y aurait un rapport étroit entre Christophe Colomb et les Chevaliers du
Christ, « les Templiers » ! On s’aperçoit que les caravelles qui ont fait ce voyage
portaient une croix rouge sur fond blanc au lieu d’une représentation claire des
couleurs de l’Espagne. Il est dit que cette croix rouge sur fond blanc représente en
effet l’insigne des templiers.

« […] Dans les dernières années du 13e siècle, pressentant les difficultés que leur
ordre allait rencontrer au fur et à mesure que leur puissance allait se heurter aux rois
établis avant de pouvoir instaurer un système politique économique et social nouveau,
les templiers envoyèrent une expédition en Amérique du Sud pour préparer une base
de retraite à proximité des colonies des Vikings avec lesquelles ils avaient travaillé et
qui, faute d'apports de nouvelles équipes européennes, s'étaient essoufflées au point
de pouvoir devenir maintenant le socle d'une colonie nouvelle dirigée cette fois-ci par
l'ordre des Templiers. […] Ils s'installèrent au Mexique, à Chalco et y reçurent leurs
compagnons templiers qui fuyaient les arrestations de Philippe le Bel en 1307 lors de
la dissolution de leur ordre. Ils amenèrent le trésor entreposé à Paris ».

La conférence de Nancy, « D'Éleusis à Dendérah, l'Évolution Interdite » insista sur le


double fait de l’interdiction de l'Église de Rome d'empêcher qu'une nouvelle
organisation politique descendant des Templiers ne se remette en place ; « car dans
les Amériques, il y avait le savoir et l'argent ». Bref, tout ce qu'il fallait pour remettre
sur pied une organisation politique, économique et sociale contraire aux systèmes de
pouvoirs qui dirigeaient l'Europe à ce moment-là.

L’église connaissait quelque chose ; et Christophe Colomb était au courant.

Il fallut que Colomb en arrive à enlever les cartes qui parlaient de ce continent pour
faire fléchir Isabelle de Castille et obtenir d'elle l'autorisation officielle de partir ; et
aussi obtenir une protection de la papauté. Il est tout à fait évident que ce n'était point
pour aller à l’aventure et pour négocier les épices et de la soie avec les Chinois que
Colomb tenait à faire ce voyage. Il est clair qu’il ne l’a pas effectué dans l'ignorance. Il
devrait connaître sa direction et sa destination.

Le gouvernement hondurien a apparemment refusé de donner à quiconque, le droit


d'effectuer des recherches sur le site d'une épave de navire de l’époque
précolombienne. Il semble exister des mobiles cachés derrière cette décision. Ce qui
peut expliquer la crainte que la découverte d'un navire de l'Ancien-Monde dans les
eaux américaines ne remette en question les réalisations de Christophe Colomb.

Combien d'autres épaves sont-elles probablement dans l'attente d'être découvertes


sur les côtes Atlantiques de l'Amérique ? Jusqu'à quand seront-elles encore ignorées
en raison d'opportunités politiques douteuses et de confusions nationalistes de la part
des mondes hispaniques et antillais ?

Enrle Bradford confirme également que Christophe Colomb connaissait l’existence


des cartes géographiques décrivant la route océanique qui lui rendrait la gloire de
celui qui mettrait en évidence une terre riche en savoirs et en minerais. « Il est
presque certain que Christophe Colomb aurait été au courant de ces quelques
connaissances sommaires sur l'océan occidental avant son premier voyage vers le
Nouveau Monde, d'autant plus que son frère Bartholomé était un cartographe de
Lisbonne ».

Puisque les évidences penchent vers la conclusion que Christophe Colomb


connaissait l'existence supposée d'Antilia, il ne peut y avoir le moindre doute qu'il
s'attendait à trouver ces îles dans son voyage supposé vers Cipango et Cathay. En
dépit de tout, l'évidence suggère aussi qu'il était au courant de l'existence du continent
américain avant son arrivée dans les Caraïbes, puisqu'il n'a jamais consigné avoir «
découvert » l'île maîtresse d'Antilia, l’île Quisqueya.

Très curieusement, les quatre îles d'Antilia sur la carte de Batista Beccario de 1435
portent la légende « Insulle a Novo Repte » — (Îles récemment découvertes). Cette
formulation réfère sans aucun doute à la découverte de la première île du groupe des
Açores en 1427. Déjà, une carte de l'époque réalisée par le cartographe vénitien
Andrea Bianco en 1436 indique qu’Antilia était localisé très loin à l'ouest des Açores.
Ici, l'île est positionnée à l'ouest de cet archipel plus familier, dans ce qui constitue un
vide avec l'inscription « Questo xe mar de Baga » — (la mer Berry), référence à ces
vésicules ressemblant à des baies du bacciferum Sargassum, ces espèces de
mauvaises herbes dominantes dans la mer des Sargasses. Puisque le mot « Baga »
est un mot portugais, cela suggère que les navigateurs portugais avaient exploré
l'océan aussi loin que dans la mer des Sargasses, et peut-être même au-delà, rendant
ainsi disponible, l'information centrale pour quelques-unes des premières cartes
maritimes du cinquième siècle, explique Collins.

Comment les explorateurs espagnols ont-ils pu identifier les Caraïbes comme étant «
les îles d'Antilia », et pourquoi Colomb est-il demeuré inflexible sur le fait d'avoir
atteint Cathay ou Cipango même après son retour en Espagne ?

Selon Andrew Collins, la réponse semble reposer sur le fait que c'était des équipes
espagnoles qui l'avaient accompagné dans son voyage de découverte et non Colomb
qui en vint à croire qu'ils avaient rencontré les fabuleuses îles d'Antilia. Ces hommes,
comme l’affirme Collins, sont pour la plupart originaires du port ibérique de Palos où
les trois navires ont été construits pour le voyage du Nouveau-Monde en été 1492.
Ses marins locaux, selon lui, possédaient une longue tradition d'expérience maritime
remontant au-delà du temps des Phéniciens et des Carthaginois. Assurément, Palos
était juste à quelques kilomètres de distance des sites des anciens ports tels que
Tartessos, Niebla et Gades.

Dans un livre intitulé « Historia de la Rabida », Angel Ortega relate la mémoire d’une
grande île à l’ouest de l’océan. Whishaw rapporte les récits d’un moine Franciscain du
monastère de la Rabida à Palos : « Les marins locaux entretenaient la mémoire d'une
grande île existant à l'ouest de l'Océan ».

Apparemment, les colla

Pour conclure, je vous lis ce texte qui représente pour moi le résumé de mon ouvrage
intitulé « Face à Face autour de l’Identité Haïtienne » :
borateurs de Colomb véhiculaient une forte croyance dans l'existence d’un monde au-
delà de « l'Océan », visité par leurs ancêtres Ibéro-Phéniciens qui les convainquirent
à se joindre à l'expédition de Colomb. Parmi ceux qui appartenaient à cette
communauté de marins de Palos, il y avait Martin Alonzo Pinto, un navigateur
expérimenté qui devint capitaine de l'une des caravelles qui ont accompagné le navire
marchand de Colomb, la Santa Maria. À cet égard, il est aisé de comprendre pourquoi
les marins de Palos ont pu être convaincus qu'ils avaient retrouvé Antilia — les îles
d’avant — à leur arrivée dans les Caraïbes.

Christophe Colomb a certes été un navigateur d'une ingéniosité remarquable. Il nous


faut quand même faire ressortir les faits qui démontrent clairement l’existence et la
connaissance des îles de la Caraïbe par des navigateurs plus anciens que lui. Il existe
aujourd'hui suffisamment d’évidences montrant sa quête à la recherche des « îles
Fantastiques » (Les Hespérides) au lieu d’un simple voyage d’exploration dans
l'inconnu.

En ce sens, pour Collins, quelques-uns des plus fameux navigateurs portugais étaient
membres de la fraternité des Chevaliers du Christ, un ordre qui a remplacé les
chevaliers de l'Ordre du Temple au Portugal. Et le nom de Christophe Colomb
(Cristoforo Colombo, son vrai nom à la naissance) a été lié à cet Ordre. Le fait relaté
que son navire, la Santa Maria a navigué en portant l'emblème de l'Ordre de la croix
rouge, est une énigme qui a intrigué beaucoup d’historiens jusqu'à ce jour. Il a été
suggéré, sans justification particulière, que Colomb lui-même était un membre des
Chevaliers du Christ. Et que l'Ordre lui aurait fourni des cartes et des tracés maritimes
sur les routes commerciales de l'Atlantique. Suite au décès de son beau-père
portugais, Bartholomé Perestrello, le premier gouverneur de Madère et chevalier du
royaume, Chistophe Colomb semble avoir reçu pour sa part d'héritage, des « écrits et
des cartes maritimes » qui parlent de différents voyages effectués couram-ment par le
Portugal, comme le suggère Collins.

Ernle Bradford , lui aussi soutient l’idée que Christophe Colomb était imbu des
connaissances nécessaires à ses fins pour cette « découverte » : « Considérant ses
voyages au Nord et en Irlande, on peut facilement conclure qu’il a eu la possibilité
d'entendre parler des terres du Nord et de l’Ouest ».

Pour corroborer cette hypothèse, il faut ajouter que lors de son voyage en Irlande
Colomb a sûrement eu vent de l'histoire de St Brenan, un saint irlandais du 6e siècle
et héros d’un voyage légendaire dans l’Atlantique qui a trouvé « La Terre promise des
Saints ». Cette expédition vers l’Amérique du Nord, comme disait l'Irlandais, est
inscrite dans le « Navigatio Brendani » du 11e siècle. En Irlande ou au Groenland,
selon Bradford, Colomb a certainement entendu l’histoire des terres mystérieuses
éparpillées dans les étendues de l’Océan Atlantique avant de proposer l’expédition à
la couronne d’Espagne.

Bradford est très précis sur la connaissance de la route effectuée par Colomb qui,
d’après lui, prit sans hésitation la direction sud pour son voyage.

« Vivant au Portugal, il a eu amplement le temps pour entendre parler des îles au-delà
de l’océan et était en étroite communication avec des marins qui ont couvert la côte
ouest de l’Afrique en utilisant les Canaries comme port régulier d’appel familier des
azores ; le tout ayant été enregistré entre 1439 et 1452, ainsi que l’île du Cap-Vert
découvert par le Vénitien Cadamosto en 1456 ».

Des colonies portugaises au service du Prince Henri le Navigateur s'occupaient déjà


activement dans leurs recherches de nouvelles terres dans l’océan Atlantique.

« À la vérité, il est tout à fait clair que les nombreux voyages de Colomb dans les
fortifications portugaises sur la côte guinéenne l'ont aidé à devenir un navigateur
autonome et compétent, explique Bradford ».

C'est assez étrange, pour conclure, que la vue des espèces cubaines de grues, sur
l'île de la Jeunesse par l'équipage de Colomb en mai 1494, l'ait conduit à croire que
de saints hommes chrétiens habitaient l'île Quisqueya. L'histoire, comme Collins la
présente, prétend qu’ayant jeté l'ancre sur cette côte, Colomb envoya un groupe
d'archers à la chasse dans la forêt de pins. À leur retour, ils déclarèrent que dans leur
chasse ils avaient rencontré des indigènes de faible corpulence et portant des
tuniques blanches qui leur parvenaient jusqu'aux genoux. Pour quelle raison bizarre,
Colomb conclut qu'il s'agissait là des « Chrétiens d'Éthiopie » ! […] Si le navigateur
arriva à la conclusion d'une présence éthiopienne sur cette terre, c’est sans doute
parce qu’il connaissait l’histoire qui circulait déjà dans le monde marin portugais. À cet
égard, il faut noter que les chrétiens d’Éthiopie sur bien des points étaient en avance
de plusieurs siècles sur les chrétiens de Castille et d’Aragon.

Beaucoup d’historiens, parmi les plus renommés, continuent de croire que le voyage
de Christophe Colomb vers l’Amérique était un voyage ouvert à la découverte d’autres
espaces au-delà de l’océan Atlantique. La possibilité que ce voyage ait eu d’autres
motifs semble être le moindre des soucis des historiens et anthropologues haïtiens. Il
n'y a pourtant plus de doute que la couronne d’Espagne ait été contrainte par le
Vatican, ou par d’autres puissances au financement de ce projet !

Comment est-il possible en plein 21e siècle que l’instruction en Haïti soit encore sous
la tutelle et le dictat de l’Église par l'intermédiaire des Frères de l'Instruction
Chrétienne (F.I.C.)
Conclusion

Imprégné de fausses certitudes et de manque de foi,


J’ai renié mes rêves et refoulé mes peurs.
Acceptant sans contraintes la culture de surface
Et l’idéologie de l’oppresseur,
Je me crois invincible et je me crois tout-puissant,
Jusqu’au jour où mes rêves et mes peurs
Me rattrapent et me dévorent.
Malade de désespérance, je m’accroche aux pensées,
Aux pensées reçues d’une doctrine inconnue,
Étrangère à ma culture et basée sur une croyance,
Une croyance contraire à mes origines ancestrales.
Je fais la sourde oreille.
Pour ne pas entendre la voix, la voix de ma conscience.
Je fais la sourde oreille !
Alors même que cette voix n’a d’autre but,
Que de m’éveiller !
Rien que m’éveiller et me rendre la mémoire !
Mais je fais la sourde oreille.
Je ne veux plus entendre.
Je fais la sourde oreille.
En revêtant les habits, les habits de l’oppresseur
J’arrive à fonctionner ; et à merveille, je fonctionne.
Je pense fonctionner !
M’effondrant ainsi dans un abîme de résignation,
De désolation culturelle, à la dérive de ma personnalité
J’arrive à fonctionner !
Je perds ainsi la connexion ;
La connexion qui me lie à ma vraie valeur.
Je perds la connexion.
Avec toute sincérité, je ne me reconnais plus.
Mais, je vis malgré tout.
Et, malgré moi, je vis,
Hélas ! Je vis.

Et, face à face autour de cette réalité,


Qui suis-je donc ?

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