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Sorbonne Université - PASS

2022 - 2023

ED de Physique 1 du S2: Electrostatique

Données :
— charge élémentaire e = 1, 6 · 10−19 C
— permittivité diélectrique du vide 0 = 8, 85 · 10−12 F.m−1
— masse de l’électron me = 9, 1 · 10−31 kg

1 QCM : trouver l’unique bonne réponse.


1. Quelle est l’unité du champ électrique ?
A. V·m−2
B. C
C. A
D. V
E. V·m−1

Le V·m−2 n’est pas associé à une grandeur particulière.


Le Coulomb (C) est l’unité de la charge électrique.
L’Ampère (A) est l’unité de l’intensité électrique.
Le Volt (V) est l’unité du potentiel électrique.

− −−→
Puisque E = −grad(V ), alors [E] = [V ]
[L] =V·m
−1
: un champ électrique s’exprime donc en V·m−1 .

2. Soit quatre charges ponctuelles disposées aux sommets d’un carré dont la longueur de la diagonale est 2a. Que


valent les composantes x et y du champ électrostatique E au centre O du carré pour la configuration ci-dessous ?

√ √
A. Ex (O) = − 4π2q
0a
2 ; Ey (O) = 4π
2q
2
0a √

B. Ex (O) = 4π2q 2 ; E y (O) = − 2q
2
√ 0a √4π0 a
C. Ex (O) = − 4π2q
0a
2 ; E y (O) = − 2q
4π0 a2

D. Ex (O) = 0 ; Ey (O) = − 4π0 a2 2q

E. Ex (O) = − 4π2q
0a
2 ; Ey (O) = 0


− −→ −→ −→ −→
Additivité du champ électrique : E (O) = EA (O) + EB (O) + EC (O) + ED (O)
−→ −→ →
− −→ −→
Par symétrie : EB (O) = −ED (O), donc E (O) = EA (O) + EC (O) = 4πq0 a2 → − −q →
u AO + 4π0a

2 u CO

où →

u AO est le vecteur unitaire dirigé de A vers O et →−u CO celui dirigé de C vers O, donc → −
u CO = −→
−u AO .

− →
− →

Alors E (O) = 4π0 a2 ( u AO + u AO ) = 4π0 a2 ~uAO
q 2q
√ √ √ √
Or →
−u = cos (−π/4) →
AO

u + sin (−π/4) →
x
−u = 2→ −
u − 2→
y

u , d’où E (O) =
2 x 2 y x
2q
et E (O) = − 2q .
4π0 a2 y 4π0 a2
3. Dans un modèle simplifié de l’atome d’hydrogène, l’électron décrit une orbite circulaire de rayon a = 0, 53 · 10−10 m
autour du proton. Quelle est la vitesse de l’électron de masse me ?
A. 2, 2 · 106 m·s−1
B. 2, 8 · 108 m2 ·s−1
C. 3, 4 · 10−13 m·s−1
D. 3 · 1031 m·s−1
E. 3 · 1011 m·s−1
|qe qp |
Soit Fel la norme de la force d’attraction électrostatique entre le proton et l’électron : Fel = 4π0 a2 avec qe , qp les
charges de l’électron et du proton respectivement : |qe | = qp = e.
2
Fel est contrebalancée par la force centrifuge de norme Fc = me va avec v la vitesse de l’électron.
Ainsi Fel = Fc donne v = √4πe m a
0 e
1,6·10−19
A.N : v = √ = 2, 2 · 106 m·s−1
4π×8,85·10−12 ×9,1·10−31 ×0,53·10−10

4. Expérience de Millikan : entre deux plaques métalliques horizontales distantes de ` = 1,5 cm, on applique une
différence de potentiel U . Des petites gouttes d’huile chargées négativement sont pulvérisées entre les deux plaques.
Ces gouttes peuvent rester en équilibre pour une certaine tension U0 . Quelle est cette tension si la charge q d’une
des gouttes est telle que |q| = 20e ? On donne :
— masse volumique de l’huile : ρ = 900 kg.m−3
— diamètre d’une goutte : d = 4,1 µm
— accélération de pesanteur g = 9,8 m.s−2
A. 1,5 kV
B. 3 kV
C. 1,5 V
D. 100 kV
E. 120/60 mmHg

On néglige la poussée d’Archimède. A l’équilibre, la somme des forces qui s’appliquent sur une goutte d’huile est
nulle. Le poids est donc compensé par la force électrostatique : m~g + q E ~ = ~0 où m et q désignent la masse et la
charge d’une goutte. On projette cette relation selon un axe vertical : −mg + |q|E = 0 qui se réécrit en mg = |q| U`0 ,
3 3
qui se réécrit avec les notations : 43 π d2 ρg = 20e U`0 , donc U0 = πρg`d
120e , soit U0 = 1, 5.10 V
3

5. La batterie de mon smartphone, en photo ci-dessous, débite un courant d’intensité 0,1 A en usage intensif pendant
5h15 min. Pendant combien de temps pourra t-elle encore fournir un courant de 0,05 A (usage modéré) ? On rappelle
que la charge Q est donnée par Q = tension nominale .
energie delivree

A. 40 h 05 min
B. 10 h 30 min
C. 15 h 45 min
D. 29 h 30 min
E. 5 h 15 min

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La charge de la batterie est Q = energie delivree
tension nominale = 7,7
3,85 = 2 Ah, c’est-à-dire 2 × 3600 = 7 200 C.
Elle peut donc délivrer une charge Q = I1 × t1 + I2 × t2 où l’indice 1(2) réfère à l’usage intensif (modéré),
respectivement.
Ainsi t2 = Q−II12×t1 = 7200−0,1×(5×60+15)×60
0,05
Soit t2 = 106 200 s = 29 h 30 min

2 Partie corrigée en séance : tube de Crookes


Le tube de Crookes est l’ancêtre des tubes à rayons X. C’est un tube à décharges électriques constitué d’une source
d’électrons, qui sont accélérés à l’aide d’une paire d’électrodes planes et parallèles (placées en O et A sur la figure
ci-après). Ces électrodes sont percées d’un trou en leur centre pour permettre le passage des électrons.

Heinrich Hertz (1857-1894) décida de perfectionner ce dispositif en ajoutant une autre paire d’électrodes planes, pa-
rallèles au faisceau d’électrons et placées entre les points B et C. L’idée était d’observer une déviation du faisceau
d’électrons. Ce dispositif est à l’origine de l’oscilloscope à tube cathodique.

On choisit un repère (Oxz) pour décrire la trajectoire d’un électron. On néglige la gravité. On suppose que le champ
électrique créé entre deux plaques parallèles de dimensions finies est identique à celui crée par deux plaques infinies.
1. Quel doit être le signe de la différence de potentiel entre les électrodes O et A, ∆V1 = VA −VO , pour que les électrons
soient accélérés selon x > 0 entre O et A ?

− →
− →

Entre O et A, les électrons sont soumis à la force F 1 = −e E 1 . Pour qu’ils aillent vers A, il faut que F 1 soit selon

− →
− −−→
+→
−e x , donc E 1 doit être selon −→
−e x . Puisque E = −grad(V ) = − ∆V 1→

d e x , il faut que ∆V1 = VA − VO > 0.

2. On suppose que la source d’électrons génère un électron de vitesse nulle au point O. Quelle sera la norme de sa
vitesse vA au point A ?


On utilise le théorème de l’énergie cinétique entre O et A. La seule force est la force électrostatique F 1 , et elle


travaille, donc : ∆Ec = Ec (A) − Ec (O) = W ( F 1 )
q
Soit 12 me vA
2
= + F1 × d = eE1 d = e∆V1 , donc vA = 2e∆V me
1

3. Faire l’application numérique pour |∆V1 | = 100 V.


q
−19 ×100
A.N : vA = 2×1,6·10
9,1·10−31 = 5, 9 · 106 m·s−1

4. On néglige les effets de bord, c’est-à-dire que l’on suppose que l’électron n’est soumis à aucune force entre les points
A et B : en déduire la norme de la vitesse de l’électron vB au point B.

Conservation de l’énergie mécanique, donc de l’énergie cinétique, donc de la vitesse : vB = vA

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5. Entre B et C, l’électron est soumis à une force électrostatique F 2 dirigée selon z > 0. Représenter le vecteur champ


électrique E 2 entre B et C.

− →

Si F 2 est selon +→

e z , alors E 2 est selon −→

e z , c’est-à-dire qu’il pointe vers le bas.

6. Appliquer la relation fondamentale de la dynamique pour l’électron lorsqu’il est entre B et C.




Entre B et C, l’électron n’est soumis qu’à F 2 . La relation fondamentale de la dynamique s’écrit donc :

− →

me →

a = F 2 = −e E 2 où → −
a est l’accélération de l’électron.

7. En déduire les équations horaires de l’électron (x(t), z(t)) entre B et C, en prenant x(t = 0) = xB .

La projection de cette relation s’écrit : 


selon →

ex : ax = 0
selon →

ez : az = eE 2
me

On intègre une première fois par rapport au temps t :



vx (t) = cste = vx (t = 0) = vx (B) = vB = vA
vz (t) = eE eE2 eE2
me t + cste = me t + vz (t = 0) = me t
2

étant donné que vz (t = 0) = vz (B) = 0.


On intègre une deuxième fois : 
x(t) = vA t + cste = vA t + xB
eE2 2
z(t) = 2m e
t
en ayant pris z(t = 0) = 0

3 Partie à faire chez soi : stimulation musculaire électrique


Dans un milieu autre que l’air, il faut remplacer la permittivité du vide 0 par le produit 0 r où r est la permittivité
relative du milieu. Pour l’eau : r = 80.

La stimulation musculaire électrique est un moyen de déclencher la contraction des muscles à l’aide d’impulsions élec-
triques. Utilisée aussi bien à des fins thérapeutiques qu’esthétiques, cette méthode de renforcement musculaire consiste
à imiter les influx nerveux venant du système nerveux central par des courants électriques pulsés transmis à travers la
peau. On considère l’une des myofibrilles du muscle, juste après sa stimulation électrique. Cette dernière est assimilée
à un fil rectiligne infini portant une densité linéique de charge λ < 0 uniforme, plongé dans de l’eau.
1. Déterminer la direction du champ électrique généré par la distribution de charges.

On se place en coordonnées cylindriques. La myofibrille est assimilée à un fil infiniment long : cette distribution
de charge est invariante par rotation autour du fil et par translation parallèle au fil. Le champ ne peut donc pas
dépendre des coordonnées cylindriques ϕ et z : le champ électrostatique ne dépend que de r et est selon la direction
du vecteur unitaire radial.

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2. Dessiner les lignes de champ ainsi que les surfaces équipotentielles.

Les lignes de champ sont selon le vecteur unitaire radial et pour λ < 0, elles sont orientées vers le fil. Les surfaces
équipotentielles entourent le fil et sont donc parallèles au vecteur unitaire orthoradial.

3. Donner l’expression du champ électrique E(r) en un point situé à la distance r de la myofibrille.




D’après le cours, le champ électrostatique E (r) créé par un fil infiniment long portant une densité linéique de


charge λ à une distance r du fil est donné par : E (r) = 2πλ0 r →

e r dans le vide. On en déduit l’expression du champ


créé par la myofibrille qui est dans l’eau à la distance r : E (r) = 2πλ0 r r →

e r.

On considère une deuxième myofibrille parallèle à la première et située à la distance R. La deuxième myofibrille possède
une densité linéique de charge λ0 (également négative).
4. Un ion calcium Ca2+ se retrouve dans le plan contenant les deux myofibrilles, entre elles et à une distance a de la
première. Pour quelle valeur de a = a0 l’ion reste-t-il immobile ?

L’ion est immobile si les deux forces électriques auquel il est soumis s’annulent.

− −
→ →

On doit donc avoir q E (a0 ) + q E 0 (R − a0 ) = 0 , avec q la charge de l’ion calcium.
λ0
On a donc qE(a0 ) = qE 0 (R − a0 ) c’est-à-dire aλ0 = R−a 0
.

5. L’ion Ca2+ s’écarte légèrement de sa position d’équilibre en direction d’une des myofibrilles : que se passe-t-il ?

Les deux myofibrilles sont négativement chargées : elles attirent l’ion Ca2+ . Donc, si l’ion s’écarte de sa position
d’équilibre, il continuera dans la même direction. a0 est donc une position d’équilibre instable.

6. Reprendre les questions 4. et 5. pour un anion Cl− .

Cette fois-ic, a0 est une position d’équilibre stable car les deux myofibrilles, négativment chargées, repoussent l’ion
Cl− . L’ion Cl− retournera donc à la position a0 si il s’en est éloigné.

7. Commenter l’effet d’une stimulation électrique sur la contraction musculaire.

Cours de physiologie : la contraction volontaire des muscles est commandée par le système nerveux central : le cer-
veau transmet une information au muscle par l’intermédiaire du nerf moteur. L’excitation du moto-neurone induit
une libération d’acétylcholine dans la plaque motrice qui active simultanément les canaux à sodium et à potassium.
C’est l’afflux des cations au voisinage des myofibrilles qui génère la contraction du système actine/myosine, donc
du muscle.
L’électrostimulateur étudié ici reproduit le processus d’une contraction musculaire volontaire en envoyant un
courant électrique au muscle sous forme d’impulsion. La contraction musculaire lors d’une stimulation électrique
est donc un effet ”secondaire” du champ électrique appliqué.

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