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L’étanchéité dans

la fondation du
barrage
Plan de travail :

 Introduction…………………………………………..……(3)
 Les parois d’étanchéité :…………………………………..(4)
 Les parois en béton ………………………….……….(4)
 Les parois en béton plastique ………………..………(5)
 Les parois aux coulis ………………………………...(5)
 Les outils pour l’exécution des travaux ……………..(5)
 L’injection :…………………………………..…………….(6)
 Tapis d’étanchéité amont……………………….……(7)
 La nature des terrains à traiter ………………………..(8)
 La pression d’injection ……………………...………..(9)
 Les produits injectés …………………………...……(10)
 Nombre de ligne d’injection…………………………(10)
 Espacement entre forages …………………………..(11)
 Orientation des forages ………………………….…..(12)
 Profondeur du voile d’injection …………………….(12)
 Le Jet Grouting :
 Présentation de la technique du jet grouting…………(13)
 Contrôle en cours de réalisation …………………….(15)
 Mesure de continuité entre colonnes ……………..…(15)
 Paroi moulée ……………………………………………..(16)
 Clé d’étanchéité ………………………..………………...(17)
 Le drainage ………………………………………………(18)
 Sous pressions :…………………………………….......…(19)
 Le coefficient de sous pression :………………….….(20)
 Détermination du diagramme de sous-pression…...…(21)
 Conclusion………………………………………..…….…(24)
Introduction :

Les problèmes potentiels liés à la qualité de


fondations sont de trois ordres : déformabilité,
résistance, étanchéité. Quel que soit la nature du
terrain des fondations d’un barrage, il existe toujours
des percolations de l’eau au-dessous des fondations qui
influent négativement sur la stabilité du corps du
barrage, les sous-pressions sont le résultat de ces
percolations. En matière d’étanchéité, il s’agit d’une
part de réduire les fuites en fondations susceptibles de
diminuer la rentabilité de l’ouvrage.

De nombreuses techniques existent aujourd'hui pour


améliorer l’étanchéité de la fondation de barrage elles
sont choisies en fonction de nombreux paramètres liés à
l'ouvrage lui-même, mais aussi à la géologie du site et à
la géométrie des vides à traiter. Parmi ces techniques
nous avons présentés dans ce chapitre les parois
étanches, l’injection, jet grouting et le drainage dans les
fondations des barrages.
I . Les parois d’étanchéité :

Les écrans étanches sont des structures enterrées destinées à réduire, empêcher
ou détourner des écoulements souterrains ou établir une coupure imperméable pour
isoler un site. Ils sont utilisés à titre provisoire et définitif pour réaliser soit des
ouvrages hydrauliques soit des ouvrages de protection de l’environnement (C.I.M
béton, 2004).

Elles peuvent être utilisées à titre définitif pour assurer l’étanchéité de digues, de
rivières, de canaux ou de barrages. L’étanchéité complète de l’écran est garantie en le
prolongeant et en assurant un ancrage dans une couche inférieure imperméable.

La composition du coulis bentonite/ciment doit être optimisée en fonction de


type d’écran à réaliser (spécifications relatives à la perméabilité et la résistance), des
caractéristiques des terrains traversés et des contraintes de mise en œuvre sur chantier.
Le principe de formulation vise à optimiser les proportions relatives des constituants et
la concentration du mélange de liant dans le coulis afin d’obtenir le meilleur com-
promis entre ouvrabilité, résistance, perméabilité et déformabilité.

La nature et le dosage en ciment sont déterminés par des exigences de résistance et de


déformabilité. La viscosité du coulis à l’état frais est ajustée en optimisant le dosage
en bentonite. L’augmentation du dosage en ciment améliore la résistance du coulis.
L’augmentation du dosage en bentonite améliore la perméabilité de l’écran et réduit la
sédimentation et la ségrégation du coulis en phase liquide. L’écran de faible épaisseur
n’a pas de résistance mécanique importante mais il s’oppose aux déformations
naturelles du terrain et aux pressions hydrostatiques (Documentation Technique,
2003).

I .1 Les parois en béton :

La réalisation d’une paroi en béton destinée à garantir l'étanchéité comporte deux


étapes principales. Après la phase de perforation sous boue de bentonite, la tranchée
est bétonnée. Les parois sont constituées par la juxtaposition de panneaux élémentaires
: primaires, secondaires, ce sont les panneaux forés entre deux panneaux primaires
déjà bétonnés, et successifs, perforés contre un seul panneau déjà bétonné. Les
profondeurs de 35 à 50 m sont courantes, selon l’outil d’excavation on peut descendre
jusqu’à 150 m. Les longueurs usuelles des panneaux sont voisines de 5 à 6 m. Les
largeurs varient entre 0,50 et 1,50 m, les plus fréquentes sont 0,60 et 0,80 m
(D.GOUVENOT et F.D. BOURGEOIS).
La réalisation de paroi d'étanchéité en béton dans le cadre de la réparation
d'ouvrage est une technique très employée aux Etats Unis (GRAYBIL.K,
LEVALLOIS.J; 1991).

I .2 Les parois en béton plastique :

Comme dans le cas de la paroi en béton, le bétonnage est fait par un tube
plongeur. Le béton utilisé est un mélange plastique (ciment, granulats, argile et eau) de
composition étudiée en fonction des objectifs : résistance minimale et module maxima
notamment.

Pour garantir une forte déformabilité au matériau, il faut que les grains des divers
agrégats ne soient pas jointifs et que la résistance mécanique ne soit pas trop élevée.
Ce résultat est obtenu par l'utilisation de formulations à la fois pauvre en ciment et
riche en eau, le rapport pondéral ciment/eau est généralement compris entre 0,15 et
0,25. Mais le béton ainsi constitué est instable, de l'argile ou de la bentonite est alors
incorporée à ce mélange afin de le stabiliser. L’argile apporte également à ce béton des
caractéristiques d’étanchéité élevées (D.GOUVENOT et F.D. BOURGEOIS).

I .3 Les parois aux coulis :

Lors de la réalisation de telle paroi, un seul fluide est utilisé. A l’état fluide, il présente
des caractéristiques voisines de celles de la boue bentonitique. Celles-ci évoluent
lentement en fonction du temps pour atteindre un état solide et stable. Ce fluide est en
général un coulis bentonite ciment, mais un grand nombre de coulis est disponible
aujourd’hui, en fonction des propriétés requises pour la paroi essentiellement. Ces
coulis sont constitués de bentonite et de ciment auquel on adjoint des additifs
minéraux spécifiques qui permettent essentiellement de réduire la perméabilité des
écrans et/ou d’en augmenter la durabilité (D.GOUVENOT et F.D. BOURGEOIS).

I .4 Les outils pour l’exécution des travaux :

Il existe deux grandes familles d’outillages pour réaliser des parois d’étanchéité
(GUILLAUD.M, 1999):
- Les machines à descente/remontée alternées : ce sont les bennes mécaniques
fixées sur un câble, et les bennes hydraulique fixées soit à un “ Kelly ” soit encore
mixtes câble-Kelly,

- Les machines à descente continue, les hydrofraises (fig. II.1).


Figure II.1 : Composition schématique d'un atelier hydrofraise.

II. L’injection :

Le traitement de la fondation par injection est une procédure assez complexe formée
d’une succession d’opérations dont le succès ou l’échec va conditionner le résultat
final. Bien que de nombreuses recherches soient intéressées de l’étude de certains
paramètres de la procédure d’injection, le traitement des fondations des grands
ouvrages par injection des coulis est toujours resté un art.
Le traitement au quel le terrain est soumis à un objectif hydraulique (MOULAY
ELBOUDKHILI. A, 2014) :
- une réduction, voire une suppression des débits d’infiltration à travers des massifs ;
- une réduction des vitesses de percolation et donc des risques d’érosion des parties
fins ou solubles du sol ;
Les injections sont effectuées le plus souvent pour réduire les fuites à travers les
matériaux sur lesquels sont fondés des grands ouvrages tel que les barrages (voile
d’étanchéité). Elles sont aussi effectuées parfois pour améliorer la pérennité et les
caractéristiques mécaniques des roches ou sols de fondation, afin de pouvoir supporter
le poids des structures à construire (MOULAY ELBOUDKHILI. A, 2014).
L’injection est un procédé permettant d’étancher des vides au moyen de produits
liquides qui se solidifient dans le temps. Cette technique permet de modifier certaines
caractéristiques du sol, et notamment sa perméabilité sans nécessiter une substitution
de matériaux, ce qui la distingue fondamentalement des procédés d’écrans étanches
continus tels que les parois étanches au coulis, au béton ou au béton plastique. La
forme des écrans injectés est liée à la géométrie des forages (D.GOUVENOT et F.D.
BOURGEOIS).
L’injection s’effectue généralement par des forages réalisés dans le milieu à traiter et a
pour but le plus souvent d'en améliorer la résistance mécanique et de réduire sa
perméabilité Fig. II2 (MESSAID. B, 2009).
Figure II.2 : Voile d’injection

II.1 Tapis d’étanchéité amont


Lorsque l’étanchéité de la retenue ne peut pas être réalisée par une coupure au droit du
barrage, la solution consiste à étancher la cuvette totalement ou partiellement à l’aide
d’un tapis en matériaux argileux compactés. On peut adjoindre aux matériaux argileux
des produits d’étanchéité, des polymères synthétiques et de la bentonite pour améliorer
son efficacité Fig. II.3 (MESSAID. B, 2009).

Figure II.3 : Tapis d’étanchéité

Si le barrage est équipé d’une galerie, les injections sont faites en forages depuis cette
galerie (voir figure II.4-a). Les dimensions de la galerie et de ses accès doivent donc
permettre le passage des machines de forages (qui, il est vrai, sont maintenant peu
encombrantes). À titre indicatif, on peut retenir une dimension minimale de 2,0 mètres
de largeur et 2,5 mètres de hauteur.
Lorsque le barrage n’est pas équipé de galerie - ce qui est le plus souvent le cas pour
les petits barrages - les forages d’injection sont réalisés depuis le pied amont (voir
figure II .4-b). Le cas échéant, pour les barrages d’une certaine importance ou pour des
fondations médiocres, le voile d’injections est encagé entre deux lignes d’injections
peu profondes réalisées à l’ouverture des fouilles, ce qui exige alors deux phases
distinctes d’injection (P.ROYET et al).
Figure II.4 : Implantation du rideau d’injection (i) et du voile de drainage (d) : a -
avec galerie ; b – sans galerie

Il convient de s’assurer que la zone du voile d’injection reste toujours comprimée pour
toutes les combinaisons de charge.
Dans les premiers mètres de profondeur, la pression d’injection doit être limitée (ne
pas dépasser 0,5 MPa) afin d’éviter de claquer le rocher et de soulever le barrage.
L’adoption de coulis plus pénétrants permet d’obtenir un traitement aussi efficace tout
en limitant la pression d’injection.

II.2 La nature des terrains à traiter :

Les produits d’injection sont mis en place dans le sol par l’intermédiaire de forages.
Mais les techniques et les types de produit utilisés diffèrent très sensiblement selon la
nature des terrains à traiter. On peut distinguer trois cas principaux (D.GOUVENOT et
F.D. BOURGEOIS) :
- L’injection des les roches fissurées,
- L’injection dans les terrains alluvionnaires,
- L’injection de remplissage de cavité.

a) L’injection des roches fissurées :

Dans le cas du traitement de massif rocheux affectés par des fissures générant des
circulations d’eau, le but de l’injection est de les remplir totalement.
Il est possible d’injecter en une seule fois des tranches de terrain de plusieurs mètres, 3
m à 8 m en moyenne. Chaque tranche est appelée passe d’injection.
L’injection des massifs rocheux fissurés est réalisée soit “ en remontant ”, soit “ en
descendant ”. L’injection des roches fissurées se fait toujours par séries successives de
forages alternés (primaires, secondaires, tertiaires). Les forages primaires sont souvent
localisés sur une même ligne, ils sont espacés de quelques mètres. Les secondaires
sont exécutés entre deux primaires et les tertiaires entre deux secondaires
(D.GOUVENOT et F.D. BOURGEOIS).

b) L’injection des terrains alluvionnaires:

La différence essentielle par rapport aux roches fissurées réside dans la forme des
vides, constitués de pores inter-granulaires. La technique d’injection est celle du tube à
manchette, qui est un tube en plastique ou métallique, perforés tous les 30 ou 50 cm.
Ces orifices sont recouverts de manchons en caoutchouc faisant office de clapets anti-
retour. Le tube à manchette est scellé au forage afin d’éviter les remontées de coulis
entre celui ci et le terrain.
Les paramètres principaux directement liés à l’injection sont la pression, le débit et le
volume de coulis injecté.
Contrairement à l’injection des roches fissurées, un rideau d’injection ne peut se
réduire à une seule ligne de forages. Deux ou trois lignes parallèles sont en général
nécessaires. Le maillage varie beaucoup en fonction du type de projet et de la nature
du sol (D.GOUVENOT et F.D. BOURGEOIS).

c) L’injection de remplissage de cavités :

Les cavités (poches de dissolution, karsts,…) peuvent être comblées par injection. Les
coulis utilisés pour ce type de travaux sont le plus souvent constitués par un mélange
de bentonite et de ciment (D.GOUVENOT et F.D. BOURGEOIS).

II.3 La pression d’injection :

La pression d’injection doit permettre l’ouvrage des fissures et l’introduction du


coulis, elle a une influence directe sur la qualité du résultat, citer par (M. J. Stucky,
1975).
Il ne faut pas prendre de vue que non seulement le type de rocher et ses
caractéristiques géologiques, mais également le type de coulis à injecter entrent en
ligne de compte (A. J. Schleiss et H. Pougatsch, 2011).
Il faut faire attention de ne pas soulever le terrain ou les ouvrages (M. J. Stucky, 1975),
parce que :
- risque de fuites par les fissures du terrain, jusqu’à des distances de 50 ou 100 m,
- risque de soulèvement du terrain,
- risque de soulèvement des ouvrages.
On applique en général la règle suivante (tableau) :
Profondeur de tronçon injecté (m) Pression d’injection (kg/cm2)

0à 5 5

5 à 10 10

10 à 15 15

etc..., sans dépasser 40 à 50 kg/cm2

Tableau 1 : Pression d’injection par rapport à la profondeur (M. J. P. Stucky,


1975).

II.4 Les produits injectés :

La réalisation correcte d’une compagne d’injection requiert le respect de certaines


propriétés du coulis frais afin que (G. Lombardi, 2007) :
- les conditions imposées au coulis ayant fait prise soient respectées ;
- l’opération d’injection réalisée de la façon la plus simple et efficace possible.
Il est fort probable que le massif rocheux à injecter ne soit pas homogène pour tout
l’ouvrage et qu’il faille le subdiviser en plusieurs zones sur la base de considérations
géologiques ou géotechniques afin que chacune de ces zones puisse être considérée par
elle-même comme étant homogène et être traitée comme telle (Moulay Elboudkhili,
2014).
L’ensemble des coulis à base de liants hydrauliques présente l’avantage d’être, d’un
point de vue écologique, en parfaite adéquation avec le milieu d’utilisation fourni par
le sujet traité ici (D.GOUVENOT et F.D. BOURGEOIS).

II.5 Nombre de ligne d’injection :

Le voile d’étanchéité profond et constitué d’une ou plusieurs lignes d’injection. Le


voile est double ou triple lorsque le terrain n’admet pas une forte pression et que le
rayon d’action des forages risque d’être petit. Les forages sont alors disposés en
quinconce. En règle générale, une seule ligne d’injection est suffisante pour les
barrages en béton. Quant au voile d’étanchéité sous un barrage en remblai, il comporte
en général plusieurs lignes. Dans le cas d’un barrage en remblai avec noyau il est
exécuté soit avant la mise en place des remblais, éventuellement à partir d’une pâque
en béton. Si le barrage comporte un masque amont, les injections peuvent être
exécutées depuis une galerie située au pied amont (A. J. Schleiss et H. Pougatsch,
2011).
En pratique, le patron minimum adopté aura généralement des trous primaires de part
et d’autre du rideau d’étanchéité, espacés de 6 mètres et ayant une profondeur de 8
mètres. Le nombre de rangées de trous varie avec la charge d’eau (tableau)
(MOULAY ELBOUDKHILI, 2014).

Charge d’eau (m) Nombre de rangée d’injection

0 à 25 0

25 à 60 2

60 et plus Zone de contacte du noyau à l’intérieur des


limites, des trous de 8m de profondeur et espacés
de 6m.

Tableau 2 : Nombre de rangée d’injection par rapport à la charge d’eau.

II.6 Espacement entre forages :

Le voile d’injection est exécuté en différentes phases, réduisant à chaque phase la


distance entre les forages (figure II.5). En général, les premiers forages (forages
primaires) sont les plus longs et espacés de 10 à 12m. Ils sont carottés afin d’obtenir
des indications supplémentaires relatives à la géologie et des essais des perméabilités
peuvent être réalisés. Puis des forages intermédiaires moins profonds que les premiers
(forages secondaires, tertiaires, …) sont exécutés, réduisant successivement
l’espacement de moitié. Dans la majorité des cas, la distance finale, qui dépond du
rocher et du degré d’imperméabilité recherché, varie entre 2,5 et 3 mètres. Pour des
barrages de plus faibles hauteurs, l’intervalle entre forages peut être inférieur à 3
mètres, les injections se faisant alors avec des pressions réduites (A. J. Schleiss et H.
Pougatsch, 2011).
Figure II.5: Schéma d’un voile d’injection (A. J. Schleiss e H. Pougatsch, 2011).

1. orages primaires
2. Forages secondaires
3. Forages tertiaires
4. Forages obliques de contrôle
5. Voile au large

II.7 Orientation des forages :

La direction des forages est soit verticale soit inclinée vers l’amont en fonction des
propriétés géométriques de la fondation. L’objectif étant de remplir les fissures avec
un marteau, il s’agit de rechercher la ligne ou le plan qui recoupe le maximum de
fractures et de fissures verticales ou inclinées (MOULAY ELBOUDKHILI. A, 2014).

II.8 Profondeur du voile d’injection :

La profondeur et la géométrie du voile d’injection dépendent de la géologie et de la


hauteur du barrage. Sa profondeur doit être suffisante pour minimiser les percolations
et contribuer à la réduction des sous-pressions. On peut descendre le rideau jusque
dans une où la perméabilité est moindre que celle de la zone injectée. Généralement, la
hauteur du voile atteint 35 à 100% de la hauteur de barrage, avec une profondeur
maximum de 50m (Schleiss. A. J et Pougatsch. H, 2011).
En relation avec la hauteur H du barrage, l’USBR propose une profondeur du voile
d’injection égale à :

Hvoile =1/3 h + C avec : C = 8 à 25m


Figure II.6 : Profondeur de voile d’injection (A. J. Schleiss et H. Pougatsch,
2011).

III. Le Jet Grouting :


III. 1 Présentation de la technique du jet grouting :

Le “jet grouting” est un procédé de consolidation des sols qui consiste au traitement du
sol dans la masse par injection sous haute pression d’un jet de coulis à base de ciment,
réalisant in situ un mélange sol-ciment. Cette technique, apparue dans les années 1960,
est actuellement couramment utilisée sur de nombreux chantiers de fondations
spéciales (DOCUMENTATION TECHNIQUE, 2003).
Le jet grouting fait appel, séparément ou en combinaison, à trois phénomènes
physiques (D.GOUVENOT, F.DUFOURNET BOURGEOIS) :
- Déstructuration du terrain en place par un jet liquide à grande vitesse,
- Extraction d’une partie du terrain jusqu’à la surface au cours du traitement,
- Incorporation d’un liant apporté par le coulis.
Après durcissement du coulis, on obtient des colonnes constituées d’un béton de sol
que l’on peut regrouper en massifs aux géométries diverses suivant les applications.
L’une d’elles est la réalisation de pieux sécants permettant de constituer un écran
étanche qui fonctionne selon le même principe qu’une paroi.
Cette technique est résumée au travers des schémas présentés fig. II.7
Figure II.7: Jet grouting, schéma de principe

Les écrans étanches réalisés par cette technique présentent des perméabilités globales
de 10-7 à 10–8 m/s. La possibilité de travailler à partir de forages inclinés confère à
cette technique une grande souplesse d’utilisation. L’efficacité du procédé de jet
grouting dépend essentiellement de la nature du terrain, s’il est fin il sera difficile à
déstructurer de même que s’il est dense et compact (D.GOUVENOT, F.D.
BOURGEOIS).
Il existe trois types de procédés de “jet grouting” (Documentation Technique, 2003) :
- Le jet simple qui utilise un seul jet de coulis de ciment.
- Le jet double pour lequel le jet de coulis de ciment est associé simultanément à un jet
d’air, ce qui permet d’augmenter le rayon d’action et l’effet de destruction et de
malaxage du sol.
- Le jet triple, quant à lui, combine un jet d’eau qui déstructure le sol à un jet d’air
pour en améliorer l’efficacité, puis à un jet de coulis de ciment apportant la quantité de
liant nécessaire à la réalisation du mélange sol-ciment.

Figure II.8 : Jet grouting-La réalisation d’une colonne


III.2 Contrôle en cours de réalisation :

La technique du jet grouting, largement employée dans les travaux de fondation, est
confrontée à un certain nombre de difficultés (D.GOUVENOT, F.D. BOURGEOIS) :
- Impossibilité de suivre ou de corriger en temps réel la trajectoire de forage, d’où une
imprécision sur la position exacte de la colonne dès qu’on travaille en grandes
profondeurs,
- Nécessité de mesurer la continuité entre les colonnes dans le cas de la réalisation
d’un écran étanche.
En revanche, on dispose d'un procédé opérationnel permettant de mesurer le diamètre
des colonnes de jet grouting.

III.3 Mesure de continuité entre colonnes :

Un système destiné à estimer le contact entre une ou plusieurs colonnes jet grouting
déjà existantes (colonnes primaires) et une colonne en cours de formation (colonne
secondaire) est actuellement en cours de développement par la société ACIDA (projet
NAVIJET).
L’enregistrement des données est effectué en temps réel pendant toute la phase de jet
et permettra, après traitement du signal d’estimer le contact entre les colonnes, c'est-à-
dire (D.GOUVENOT, F.DUFOURNET BOURGEOIS) :
- De dire si oui ou non il y a contact,
- D’estimer l’angle de recouvrement entre les colonnes primaires et secondaires,
- De visualiser le résultat sous forme 3D.
Un schéma de principe est donné figure II.9.

Figure II.9 : Mesure de continuité entre colonnes - Schéma de principe


IV. Paroi moulée :

On appelle paroi moulée un écran vertical construit à partir de la surface des


fondations par excavation sans blindage et rechargé de coulis auto-durcissable de
bentonite avec ciment ou en béton plastique. Fig. II.10 (MESSAID. B, 2009).
Les parois moulées sont des ouvrages de fondations en béton armé utilisées à titre de
structure définitive pour la réalisation de nombreux ouvrages. Ancrées dans une
couche résistante étanche, elles permettent d’excaver en toute sécurité sous la nappe
phréatique. Les parois moulées sont résistantes et étanches. Elles assurent
simultanément trois fonctions : soutènement, portance et étanchéité
(DOCUMENTATION TECHNIQUE, 2003).
La technique de réalisation de la paroi moulée comprend plusieurs phases
(DOCUMENTATION TECHNIQUE, 2003):
• la réalisation d’une qui garantit le nivellement de la paroi, assure la stabilité des
terres en surface et sert de guide à l’outil de perforation.
• la perforation du sol sous boue bentonitique à l’aide de bennes suspendues à un câble
ou à un “kelly” où l’hydraulique joue un rôle croissant, ou bien à l’aide de fraises
hydrauliques.
Les dimensions des panneaux vont de 0,5 m à 1,50 m d’épaisseur, quelques mètres de
largeur (3 à 7 m) et de 10 à 100 m de profondeur. La boue ou fluide de forage
(suspension àbase de bentonite et d’eau) est produite par une centrale de fabrication
installée sur le chantier. Elle est déversée en permanence dans l’excavation au fur et à
mesure de son avancement pour en assurer la stabilité. On opère généralement par
panneaux juxtaposés, en alternant panneau primaire et secondaire (panneau primaire
perforé en terrain vierge, panneau secondaire perforé entre deux panneaux primaires
déjà perforés). Les matériels modernes de réalisation des parois moulées permettent de
contrôler en continu l’épaisseur, la verticalité et le déplacement latéral de la tranchée
en cours d’excavation (DOCUMENTATION TECHNIQUE, 2003).
Cette technique est envisagée dans les terrains meubles et dans les fondations
rocheuses grâce à de nouvelles techniques appelées hydro fraise. Si cette paroi est
située au pied amont du remblai, elle peut subir un cisaillement important dans sa
partie supérieure (MESSAID. B, 2009).
Figure II.10: Paroi moulée
Lorsque la paroi ne doit pas assurer un rôle structurel mais plutôt une fonction
d’étanchéité, le béton utilisé est un béton plastique obtenu par incorporation de
bentonite (dosage courant en ciment 100 à 200 kg/m3 et en bentonite 25 à 100 kg/m3).
La bentonite permet de produire un béton déformable (plastique), sans ségrégation,
avec des coefficients de perméabilité suffisants (inférieur à 10-8 m/s)
(DOCUMENTATION TECHNIQUE, 2003).

Figure II.11 : réalisation d’une paroi moulée en béton

v. Clé d’étanchéité :

C’est une tranchée remplie de matériaux assurant l’étanchéité du massif (barrage en


terre), qui doit recouper la couche perméable et s’ancrer dans le substratum
imperméable Fig. II.12. Cette solution est adoptée lorsque l’épaisseur de la couche
perméable n’est pas très grande car l’exécution de la tranchée et son remblayage se fait
d’une manière mécanique (MESSAID. B, 2009).
Figure II.12 : Clé d’étanchéité
VI. Le drainage :

Le but de drainage est notamment de diminuer l’effet des sous-pressions sous


l’ouvrage et de capter les percolations il renforce ainsi la sécurité de l’ouvrage et des
fondations. Le système de drainage permet par ailleurs de contrôler la tenue du voile
d’étanchéité (d’injection), selon (A. J. Schleiss et H. Pougatsch, 2011).
Les deux moyens fréquemment utilisés sont (MOULAY ELBOUDKHILI .A, 2014) :

être fait relativement en amont, c’est-à-dire depuis une galerie.

être constitué d’une ligne de forages implantées près du pied aval et inclinés vers
l’amont. Cette solution permet d’améliorer la situation des sous-pressions sous le coint
aval du barrage.

- Les forages drainants :

Sont généralement implantés à l’aval d’un voile d’injection. Ils peuvent être verticaux
ou inclinés en fonction de la structure géologique. Parfois, ils répartissent le long de la
section transversale du barrage.
Les forages drainants sont exécutés à partir de la galerie de pied du barrage une fois les
travaux d’injection achevés. Leurs parois sont « libres », toutefois selon le tenu du
rocher, ils peuvent être équipés d’un tube partiellement ou totalement perforé. Il n’est
pas rare qu’au fil du temps, ces forages drainants soient obturés par des dépôts de
calcite. Il devient alors nécessaire soit de les renforcer, soit d’en forer des nouveaux
(Moulay Elboudkhili. A, 2014).
IX. Sous pressions :

En l’absence de drainage, on considère habituellement un diagramme trapézoïdal avec


la pleine sous-pression (Um) du plan d’eau en pied amont et une sous-pression (Uv)
égale au niveau d’eau en pied aval (G.Degoutte, 2002).
Plusieurs cas typiques peuvent être mis en évidence de la répartition de la sous
pression en fonction de l’injection et le drainage.

Figure II.13 : Répartition des sous-pressions (A. J. Schleiss et H. Pougatsch, 2011)

Les cas (b) et (c), ont pour effet direct, s’ils sont correctement mis en oeuvre, de
diminuer la force de sous pression qui tend à soulever le barrage. En pratique, on
combine ces deux effets par la mise en place d’un voile d’étanchéité (rideau
d’injection) placé à l’amant du barrage et de forages drainants placés immédiatement à
l’aval.
En cas de drainage et dans l’hypothèse d’un entretien régulier des drains, il est
recommandé de considérer que le drainage est efficace à 50%:

UA – UB = (UA – UC)/2
De même, si un voile d’injection a été réalisé en fonction près du pied amont, et pour
autant que le pied amont ne soit pas soumis à des tractions, on considère que le voile a
pour effet de diminuer d’un tiers la sous-pression juste à son aval (G.Degoutte, 2002) :

UA –UB = (UA – UC) / 3


Figure II.14 : Diagrammes indicatifs des sous-pressions en fonction de l’injection
et de drainage
Avec : (a) - sans injection ni drainage
(b) – avec voile d’injection
(c) – avec drainage

IX..1 Le coefficient de sous pression :

Le coefficient de sous pression α =1.0 et une répartition triangulaire signifie que toute
la sous pression est active sous la fondation et que la répartition de la perméabilité est
homogène sur toute la largeur de la fondation (A.J. Schleiss et H.Pougatsch, 2011). Le
coefficient λ dépondait de la qualité du rocher de fondation et du traitement du contact
béton-rocher par injection. Les valeurs les plus souvent admises sont :
- α =0.75 à 0.80 rocher sain et bien injecté,
- α =0.75 à 1.0 rocher de qualité moyenne, mais bien injecter,
- α =1.0 en cas de doute.
Le principe de calcul repose sur la détermination du diagramme des sous-pressions
agissant dans le corps du barrage, dans l’interface barrage - fondation et dans les
fondations.
Les incertitudes sur l’intensité de l’action des sous-pressions sont importantes et sont
liées essentiellement aux propriétés intrinsèques du site, des matériaux et des
dispositifs visant à réduire les sous-pressions (stratification de la roche de fondation,
perméabilité des matériaux, qualité du voile d’injection, conception du système de
drainage, etc.).
De façon générale, on considère que les variations des sous-pressions dans les
fondations et dans le corps du barrage suivent le niveau de remplissage de la retenue et
le niveau aval, avec un effet retard négligeable. Cette recommandation prévaut de
façon générale dans toutes les situations de remplissage de la retenue, et même en
situation de crue rapide et brève. Dans ces conditions, l’intensité de l’action des sous-
pressions est systématiquement liée à l’action amont et aval de la pression (Cfbr,
2012).
IX.2 Détermination du diagramme des sous-pressions :

Le diagramme des sous-pressions est obtenu en considérant les matériaux constituant


les fondations et le corps du barrage, ainsi que les dispositifs particuliers mis en oeuvre
(voile d’injection, voile de drainage, masque amont).
En l’absence de dispositif de drainage dans les fondations et dans le corps du barrage,
on adopte, en première approche, une répartition linéaire des sous-pressions, donnant
un diagramme trapézoïdal avec la pleine sous-pression en amont et une sous-pression
égale au niveau d’eau en aval (Cfbr, 2012).

Figure II.15 : - Action des sous-pressions Q2 à l’interface barrage - fondation –


Diagramme trapézoïdal

Toutefois, certaines configurations peuvent donner des hypothèses plus défavorables


sur la répartition des sous-pressions, qu’il faudra alors prendre en considération (Cfbr,
2012):
- en l’absence de drainage le diagramme réel des sous-pressions peut être plus
défavorable que le diagramme trapézoïdal si les fissures du rocher ont tendance au
pied aval ;
- lorsque le corps du barrage présente des fissures depuis le parement amont vers
l’aval.
- certaines situations dans le corps du barrage relèvent de cas particuliers : parement
aval colmaté par de la calcite, rejointoiement trop parfaitement étanche de ce
parement,...
Les dispositifs particuliers, tels que les voiles d’injection dans la fondation et les voiles
de drainage en fondation et dans le corps du barrage, visant à réduire le diagramme des
sous-pressions, sont pris en considération à l’aide du coefficient de rabattement λ et
conduisent à un diagramme bilinéaire. En adoptant les notations définies sur la figure
ci-dessous, on définit le coefficient de rabattement λ par le taux suivant (Cfbr, 2012):
λ = (Z’ – Z) / Z’
Figure II.16 : Rabattement et répartition des sous-pressions pour les barrages
drainés

Quand le niveau de la galerie de drainage est sensiblement différent du niveau aval, il


convient de tenir compte de la cote de la galerie pour la détermination du diagramme
des sous-pressions. Z' et Z sont alors comptés à partir de la cote d'exutoire du drainage
(Zdrain) et non pas à partir de la cote d'eau aval (Zaval) (Cfbr, 2012).

Figure II.17 : le cas où la cote de la galerie de drainage est située plus haut que le
niveau aval.

efficacité du
dispositif
visant à réduire les sous-pressions. De nombreux facteurs peuvent avoir une influence,
notamment (Cfbr, 2012):
- la conception et la réalisation du dispositif ;
- son entretien et sa surveillance ultérieurs.
Le coefficient de r
des phénomènes de vieillissement pouvant affecter le dispositif : colmatage des drains,
perte d’efficacité du voile d’injection, etc. Il conviendra donc là encore de s’assurer,
par l’auscultation, du maintien au cours de la vie de l’ouvrage de l’efficacité du
dispositif de réduction des sous-pressions (Cfbr, 2012).

sources sont indiquées dans le tableau suivant :

[Pbar, 1997], [Usbr,


coefficient de rabattement λ 1987] [Usarmy, 1995]
[Tbar, 1989]

Dispositif de drainage dans le


λ = 0 (néant) λ = 2/3 λ = 0 (néant)
corps du barrage

λ entre 1/4 et 1/2


Voile de drainage en fondation λ=½ λ = 2/3 et au maximum λ =
2/3

Voile d’injection en fondation λ = 1/3 λ=0 λ=0

Tableau 3 : Valeurs guides issues de la littérature pour le coefficient de


rabattement

Ces valeurs guides corroborent la synthèse [Ruggeri98] qui, à partir de l’analyse de


données d’auscultation de nombreux ouvrages existants, a mis en évidence les résultats
suivants :
- les voiles d’injection peuvent réduire efficacement les sous-pressions, mais en
l’absence de dispositif d’auscultation permettant d’évaluer l’efficacité du dispositif, il
est recommandé de ne pas en tenir compte ;
- les systèmes de drainage constituent les dispositifs de réduction des sous-pressions
les plus efficaces et fiables (à condition qu’ils puissent être contrôlés et le cas échéant
maintenus).
Conclusion :
Les techniques de réhabilitation des barrages
disponibles aujourd'hui sont nombreuses, les plus
usuelles sont les parois étanches, l'injection, les
parois moulées et le jet grouting.

Pour l'ensemble de ces techniques, ceux ci sont


orientés vers l'automatisation des opérations et le
suivi en temps réel de l'ensemble des principaux
paramètres de la réalisation en cours. La possibilité
de corriger les déviations en temps réel constitue
également un domaine actif de développement.

Les études hydrogéologiques, l’installation des


piézomètres en amont et en aval permet d’estimer
l’efficacité du traitement d’un barrage affecté par
des fuites.

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