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Tony VALIER-BRASIER
tony.valier-brasier@sorbonne-universite.fr
3
4 TABLE DES MATIÈRES
Bibliographie 73
4
Chapitre 1
La propagation d’ondes élastiques dans un solide homogène, isotrope et infini est étudiée dans
ce chapitre. Celle-ci est décrite par le champ de déplacement u (x , t) en un point de coordonnées
x = (x1 , x2 , x3 ) et à l’instant t. Dans un solide isotrope, le déplacement est solution de Lamé-Navier
qui peut être découplée en deux équations de d’Alembert régissant des ondes de nature différentes : les
ondes longitudinales et les ondes transverses. La notion de polarisation, fondamentale dans les solides,
est alors introduite. Les solutions simples en milieux libres en coordonnées cartésiennes, cylindriques
et sphériques sont ensuite présentées. La dissipation viscoélastique et ses effets sur la propagation des
ondes élastiques sont finalement étudiés.
d(mv )
=F ext . (1.1)
dt
? D’après le théorème du moment cinétique, la variation par unité de temps du moment cinétique
x ∧ mv , par rapport à un point fixe, est égale au moment des forces extérieures :
d(x ∧ mv )
= M ext . (1.2)
dt
? La loi de conservation de l’énergie exprime, pour un système mécanique isolé, la conversion intégrale
de l’énergie cinétique en énergie potentielle et vice versa, de sorte que leur somme reste constante.
Toutefois, un bilan énergétique complet doit faire intervenir la puissance fournie par les sources exté-
rieures et l’énergie dissipée par les frottements internes, processus au cours duquel l’énergie mécanique
6 1 Propagation d’ondes élastiques en milieu libre
liée au mouvement d’ensemble 1 disparaît progressivement au profit de l’agitation thermique des mo-
lécules. Celle-ci se manifeste par une élévation de température (locale) du milieu. Pour étendre la loi
de conservation de l’énergie aux systèmes non conservatifs, il convient d’introduire la notion d’énergie
interne : la dissipation d’une partie de l’énergie mécanique augmente l’énergie interne du système
d’une quantité δq égale à la quantité de chaleur dégagée. Notons que d’autres transformations, par
exemple d’ordre structural, sont possibles.
La masse volumique du milieu varie en respectant la loi de conservation de la matière. Le flux de
matière est égal au produit de la masse volumique ρ(x , t) et du vecteur vitesse des particules v (x , t).
La masse traversant par unité de temps l’élément de surface dS, de normale unitaire l , est égale à
ρv · l dS. L’intégrale de cette quantité sur la surface S représente la diminution par unité de temps
de la masse contenue dans le volume fixe V 2 :
d y x
ρ dV + ρvj lj dS = 0. (1.3)
dt
V S
La variation temporelle de la quantité de mouvement est égale à la force totale appliquée sur le
volume V :
d y x y x
ρvi dV + (ρvi )vj lj dS = ρFi dV + σij lj dS. (1.4)
dt
V S V S
Dans le premier membre, la dérivée temporelle est le taux de variation de la quantité de mouvement
ρvi contenue dans le volume V et l’intégrale de surface représente la quantité de mouvement sortant
pendant l’unité de temps. Le second membre est la quantité de mouvement créée par les forces ρFi
agissant en volume et par les tensions mécaniques Ti = σij lj exercées sur la surface S.
Les formes intégrales (1.3) et (1.4) s’appliquent toujours, même en présence de discontinuités.
Dans une région où les grandeurs sont continues et dérivables, faisons tendre le volume V vers zéro
afin de les remplacer par des équations différentielles locales. Il faut auparavant transformer les dérivées
temporelles, compte tenu du fait que le volume V est fixe, soit pour une grandeur g quelconque :
d y y ∂g(x , t)
g(x , t) dV = dV. (1.5)
dt ∂t
V V
dg ∂g ∂g ∂g
= + vj = + v . grad g. (1.8)
dt ∂t ∂xj ∂t
6
1.1 Rappel de mécanique des milieux continus 7
La dérivée Eulérienne ∂g/∂t, qui représente la variation de g au point fixe x est une dérivée
locale. Le terme non linéaire traduit la variation de g due au changement de position de la particule
(phénomène de convection). Pour la conservation de la matière, il vient
dρ
+ ρ div v = 0. (1.9)
dt
En groupant autrement les termes, l’équation (1.7) devient :
∂ρ ∂(ρvj )
! " #
∂vi ∂vi ∂σij
ρ + vj + vi + = ρFi + (1.10)
∂t ∂xj ∂t ∂xj ∂xj
où ρG représente un couple volumique. L’équation (1.12) peut être mise sous la forme, pour la com-
posante i :
y
dv
y
x∧ ρ − ρF − div σ dV = (ρGi + εijk σkj ) dV. (1.13)
dt i
V V
Compte tenu de l’équation (1.11), la conservation du moment cinétique entraîne l’égalité, en l’absence
de couple extérieur en volume (Gi = 0) :
Le tenseur des contraintes est symétrique et possède six composantes indépendantes : les contraintes
normales σ11 , σ22 et σ33 et les contraintes tangentielles σ12 = σ21 , σ13 = σ31 et σ23 = σ32 .
7
8 1 Propagation d’ondes élastiques en milieu libre
Dans un solide élastique, il existe une relation biunivoque entre contraintes et déformations. Dans
l’hypothèse de petites déformations, le comportement du matériau solide se traduit par une relation
linéaire qui généralise la loi de proportionnalité σ = Eε énoncée au 17ème siècle par Hooke dans le cas
de l’allongement d’une barre mince, de module d’Young E, soumise à une traction selon son axe.
Lorsque les déformations sont inférieures à 10−4 , le comportement de la plupart des solides élas-
tiques est correctement décrit par le terme du premier ordre du développement de Taylor de la relation
contraintes-déformations :
1 ∂ 2 σij
∂σij
σij (εkl ) = σij (0) + εkl + εkl εmn + · · · (1.17)
∂εkl εkl =0 2 ∂εkl ∂εmn
εkl =0
εmn =0
où les coefficients
∂σij
cijkl = (1.19)
∂εkl εkl =0
qui relient les neuf composantes de chacun des tenseurs σij et εkl forment un tenseur de rang quatre
appelé tenseur d’élasticité. La symétrie des tenseurs σij et εkl impose les relations de symétrie :
Le travail effectué par les forces extérieures pendant une déformation est emmagasiné dans le solide
sous forme d’énergie potentielle élastique puisque, dès que ces forces sont supprimées, cette énergie est
restituée par les tensions internes qui redonnent au solide son état initial. Lors d’une variation dεij ,
la densité d’énergie potentielle élastique est donnée par la relation :
Si δq est la quantité de chaleur reçue par unité de volume, la variation de l’énergie interne U par unité
de volume est :
dU = δq + σij dεij . (1.22)
montre que l’énergie interne d’un corps déformé est une fonction d’état de l’entropie et des déforma-
tions : U = U (s, εij ). Il s’ensuit que les contraintes sont les dérivées partielles de l’énergie interne à
entropie constante :
∂U
σij = , (1.24)
∂εij s
8
1.2 Découplage de l’équation de propagation 9
Comme l’ordre des dérivations ne change pas la dérivée seconde, le tenseur d’élasticité isentropique
est invariant dans une permutation des deux premiers indices avec les deux derniers :
Le tenseur d’élasticité possède par définition 81 composantes, mais compte tenu des égalités (1.20) et
(1.26), seules 21 de ces composantes sont indépendantes.
Compte tenu de ces égalités et de l’expression des composantes du tenseur des déformations, la loi
de comportement (1.18) peut être mise sous la forme
d’où
∂uk (x , t)
σij (x , t) = cijkl . (1.28)
∂xl
Dans le cas des solides isotropes, ces composantes sont données par la relation
où λ et µ sont appelés les coefficients de Lamé. Un solide isotrope est ainsi caractérisé par unique-
ment deux paramètres élastiques indépendants. Le tenseur des contraintes peut alors être exprimé en
fonction du tenseur des déformations par les relations
∂2u
ρ = (λ + µ) grad ( div u ) + µ∆u + ρF . (1.33)
∂t2
Comme le laplacien d’un vecteur se décompose de la manière suivante
∂2u
ρ = (λ + 2µ) grad ( div u ) − µ rot ( rot u ) + ρF . (1.35)
∂t2
9
10 1 Propagation d’ondes élastiques en milieu libre
où φ est un potentiel scalaire et ψ est un potentiel vecteur. Compte tenu des relations
il vient inévitablement que le champ u L est irrotationnel ( rot u L = 0 ) et que le champ u T est
à divergence nulle ( div u T = 0). Ces propriétés mathématiques sont particulièrement importantes
et permettent de faire de nombreuses simplifications dans les calculs. En particulier, leur utilisation
permet de mettre l’équation du mouvement (1.35), en l’absence de source (F = 0 ), sous la forme
∂2u L ∂2u T
ρ + ρ = (λ + 2µ) grad ( div u L ) − µ rot ( rot u T ). (1.38)
∂t2 ∂t2
L’application d’une part du rotationel et d’autre part de la divergence à cette équation conduit aux
deux équations découplées :
∂2u L
− c2L grad ( div u L ) = 0 ,
(1.39)
∂t2
∂2u T
+ cT rot ( rot u T ) = 0 ,
2
∂t2
où les célérités des ondes longitudinale cL et transverse cT sont définies par les relations
λ + 2µ
s
µ
r
cL = et cT = . (1.40)
ρ ρ
Compte tenu de la relation (1.34), les propriétés des champs u L et u T permettent d’écrire
∂2φ ∂2ψ
− c2L ∆φ = 0 et − c2T ∆ ψ = 0 . (1.43)
∂t2 ∂t2
L’équation de Lamé-Navier (1.35) a trois inconnues (les trois composantes du champ de déplacement
u ) et a été remplacée par une équation scalaire à une inconnue (le potentiel φ) et une équation
vectorielle à trois inconnues (les trois composantes du potentiel vecteur ψ ). Une inconnue a donc été
rajoutée au problème. Ainsi, il peut être nécessaire d’utiliser dans certains cas la condition de jauge :
div ψ = 0. (1.44)
Afin d’avoir une idée des ordres de grandeur des vitesses des ondes longitudinale et transverse dans
les matériaux solides, les valeurs de ces vitesses pour quelques matériaux usuels sont consignées dans
le tableau 1.1.
10
1.2 Découplage de l’équation de propagation 11
Tableau 1.1 – Valeurs de la masse volumique, des coefficients de Lamé et des vitesses des ondes
de volume dans différents matériaux. Les milieux pouvant être considérés comme hétérogènes aux
fréquences ultrasonores de l’ordre du MHz sont repérés par l’exposant ? et les milieux viscoélastiques
par l’exposant ◦ .
∂2φ 2
2∂ φ
− c = 0. (1.45)
∂t2 ∂x2
En effectuant les changements de variable,
x x
α=t− et β =t+ , (1.46)
c c
les dérivées partielles premières par rapport à t et x s’écrivent respectivement
∂φ ∂φ ∂α ∂φ ∂β ∂φ ∂φ
= + = + ,
∂t ∂α ∂t ∂β ∂t ∂α ∂β (1.47)
∂φ ∂φ ∂α ∂φ ∂β 1 ∂φ 1 ∂φ
= + =− + ,
∂x ∂α ∂x ∂β ∂x c ∂α c ∂β
∂2φ
= 0. (1.49)
∂α∂β
11
12 1 Propagation d’ondes élastiques en milieu libre
n .x n .x
φ(x , t) = f t − +g t+ , (1.53)
c c
où n est un vecteur unitaire représentant la direction de propagation (figure 1.1). La solution générale
de l’équation de propagation est la superposition d’ondes se propageant dans les différentes directions
de l’espace :
X n i .x n i .x
X
φ(x , t) = fi t − + gi t + . (1.54)
i
c i
c
Plans d'onde
x2
x2 P
n2 n
O
n 1 x1 x1
Figure 1.1 – En un point quelconque M repéré par le vecteur x , la vibration, créée par l’onde se
propageant à la vitesse c suivant le vecteur unitaire est φ(x , t) = f (t − n .x /c).
Les ondes planes ne sont qu’un type d’ondes solutions de l’équation de propagation. Il en existe
bien évidemment d’autres. En particulier, la superposition de deux ondes planes est une solution
mais ce n’est pas une onde plane sauf cas particulier (direction de propagation parallèles). Sur le plan
physique, les ondes planes, stricto sensu, ne peuvent pas exister. En effet, elles supposent l’existence de
l’onde à l’infini (dans une direction perpendiculaire à la direction de propagation). Or ceci n’a pas de
sens physique, ne serait-ce que parce que le milieu support de la propagation est fini. Cependant, elles
peuvent tout à fait représenter un phénomène physique sur une portion de l’espace. C’est-à-dire que
sur une portion du plan perpendiculaire à la direction de propagation, l’onde réelle se comporte comme
l’onde plane. On dit alors que l’onde a localement un comportement d’onde plane. La même remarque
peut s’appliquer à ce qui se passe le long de la direction de propagation. L’onde plane se propageant
jusqu’à l’infini n’a pas de sens physique, cependant, localement l’onde peut avoir ce comportement
d’onde plane.
12
1.2 Découplage de l’équation de propagation 13
L’onde progressive naît d’une rupture locale des conditions d’équilibre. Les vibrations sinusoïdales,
autour d’une position moyenne, ont une grande importance car les autres perturbations résultent de
la superposition de telles oscillations. L’onde acoustique émise de fréquence f et d’amplitude A en
x=0:
2π
φ(0, t) = A cos(ωt) avec ω = 2πf = , (1.55)
T
s’exprime, à une distance x, par :
x t x
φ(x, t) = A cos ω t − = A cos 2π − , (1.56)
V T λ
où la longueur d’onde λ = cT est la distance parcourue par l’ébranlement pendant une période T à une
vitesse c. Comme le phénomène se retrouve inchangé au bout du temps T , λ représente, à un instant
donné, la distance qui sépare deux états identiques du solide, par exemple deux maxima consécutifs
du potentiel φ. Il est aussi utile d’écrire :
ω 2π
u = a cos (ωt − kx) où k= = (1.57)
c λ
est le nombre d’onde. Le terme −kx mesure, à un instant donné, le déphasage au point x du phénomène
par rapport à l’origine.
Il est courant de représenter des grandeurs physiques par des nombres complexes, car toute relation
linéaire à coefficients réels entre des nombres complexes s’applique séparément à leurs parties réelles
et à leurs parties imaginaires.
Une grandeur sinusoïdale φ = A cos(ωt + ϕ) peut donc être recherchée sous la forme φ = Re[φc ]
avec
φc = Aei(ωt+ϕ) = aeiωt avec a = Aeiϕ . (1.58)
Cette utilisation offre plusieurs avantages. Tout d’abord, dans une somme de vibrations de même
fréquence, les termes dépendant du temps se mettent en facteur :
φc = eiωt (1.59)
X X
An eiϕn .
n
Ensuite, la dérivée de φc par rapport au temps équivaut à multiplier φc par iω. Enfin, le carré de
l’amplitude A de la vibration est : A2 = φc φ?c = |a|2 , φ?c étant la fonction complexe conjuguée de φc .
Lorsque le potentiel φ est étudié à une fréquence unique, on parle de régime harmonique. Dans ce
cas, en mettant le potentiel φ sous la forme
13
14 1 Propagation d’ondes élastiques en milieu libre
En régime harmonique, la durée des ondes est infinie, ce qui est incompatible avec un phénomène
physique. Cependant pendant un certain temps, l’onde peut avoir un comportement harmonique. De
même, tout signal temporel peut être décomposé en signaux harmoniques (au moyen d’une transformée
de Fourier).
où A est l’amplitude "de déplacement" de l’onde, Q est le vecteur polarisation et k est le vecteur d’onde.
Ce dernier est relié à la direction de propagation n par la relation k = kn , où le nombre d’onde k
dépend de la nature de l’onde, c’est-à-dire longitudinale ou transverse. Le vecteur polarisation Q est
choisi normé dans ce cours et il représente la direction du déplacement des particules au passage de
l’onde. Il dépend donc de la nature de l’onde et de sa direction de propagation n .
Pour une onde plane longitudinale se propageant dans la direction n avec le nombre d’onde kL =
ω/cL , le déplacement est du type
De la même manière, pour une onde plane transverse se propageant dans la direction n avec le nombre
d’onde kT = ω/cT , le déplacement est du type
Figure 1.2 – Polarisation (a) d’une onde longitudinale et (b) d’une onde transverse. La direction de
propagation va de la gauche vers la droite.
14
1.3 Bilan énergétique 15
La puissance instantanée ps fournie par les sources volumiques ρF est donnée par la relation
dw
ps = = ρFi u̇i . (1.67)
dt
Compte tenu de l’équation de propagation (1.31), cette puissance peut être mise sous la forme
∂σij
ps = ρüi u̇i − u̇i (1.68)
∂xj
ou encore
∂ u̇i ∂(σij u̇i )
ps = ρüi u̇i + σij − . (1.69)
∂xj ∂xj
Le premier terme du membre de droite de cette équation correspond à la dérivée temporelle de la
densité d’énergie cinétique
1
ec (x , t) = ρu̇2i (1.70)
2
et le second à la dérivée temporelle de la densité d’énergie potentielle élastique
1
ep (x , t) = σij εij . (1.71)
2
Le dernier terme est la divergence du vecteur de Poynting J défini par la relation,
J = −σ .u̇ . (1.72)
Finalement, l’expression locale de la loi de conservation de l’énergie peut être mise sous la forme
d(ec + ep )
ps = + div J . (1.73)
dt
En désignant par
y y y
W (t) = w(x , t) dV, Ec (t) = ec (x , t) dV et Ep (t) = ep (x , t) dV, (1.74)
V V V
le travail des sources, l’énergie cinétique et l’énergie potentielle contenues dans un volume V intérieur
au solide, l’intégration de l’équation (1.73) montre que la puissance (instantanée) fournie par les sources
agissant dans ce volume est donnée par
dW d(Ec + Ep ) x
Ps (t) = = + J · l dS. (1.75)
dt dt
S
Cette relation traduit à chaque instant la loi de conservation de l’énergie : la puissance fournie par
les sources internes au volume V est soit emmagasinée dans ce volume sous forme d’énergie cinétique
et d’énergie potentielle, soit rayonnée vers l’extérieur avec une puissance égale au flux du vecteur
de Poynting à travers la surface S (théorème de Poynting). Si le matériau est dissipatif, il convient
d’ajouter au second membre de l’équation (1.75), la puissance Pd dissipée dans le volume V .
15
16 1 Propagation d’ondes élastiques en milieu libre
1 1
Z t0 +T Z t0 +T
I= J .l dt = − Re(σ ). Re(u̇ ).l dt, (1.76)
T t0 T t0
La moyenne temporelle du flux d’énergie associée à une onde longitudinale a donc pour expression
1
IL = ω 2 ZL |AL |2 , (1.81)
2
où ZL = ρcL est l’impédance associée à l’onde longitudinale.
La moyenne temporelle du flux d’énergie associée à une onde transverse a donc pour expression
1
IT = ω 2 ZT |AT |2 , (1.85)
2
où ZT = ρcT est l’impédance associée à l’onde transverse. La moyenne temporelle du flux d’énergie
n’est donc pas la même pour une onde plane longitudinale et pour une onde plane transverse.
16
1.4 Ondes cylindriques et sphériques 17
Les expressions des composantes du déplacement en coordonnées cylindriques avec ∂/∂z = 0 s’écrivent :
∂φL 1 ∂φT
ur (r, θ) = + ,
∂r r ∂θ
1 ∂φL (1.89)
∂φT
uθ (r, θ) = − ,
r ∂θ ∂r
uz (r, θ) = kT φS .
de première et seconde espèces. Il n’existe pas d’expression analytique de ces fonctions. Toutefois, pour
de grands arguments, leur comportement asymptotique est donné par :
1−i 1+i
lim H0 (x) = √ eix et lim H0 (x) = √ e−ix . (1.92)
(1) (2)
x→∞ πx x→∞ πx
Ainsi, compte tenu de la convention temporelle choisie (e−iωt ), la fonction H0 est associée à une onde
(1)
En supposant que les trois potentiels φL , φT et φS ne dépendent pas des variables θ et z, les trois
composantes du déplacement s’expriment chacune en fonction d’un des trois potentiels :
∂φL ∂φT
ur (r, θ) = , uθ (r, θ) = − et uz (r, θ) = kT φS . (1.93)
∂r ∂r
17
18 1 Propagation d’ondes élastiques en milieu libre
Il existe donc trois types d’ondes cylindriques à symétrie axiale. La première est une onde longi-
tudinale modélisée par le potentiel φL . Son déplacement purement radial traduit un mouvement de
respiration (figure 1.3(a)). La seconde, modélisée par le potentiel φT , est une onde transverse purement
orthoradiale correspondant à un mouvement de rotation (figure 1.3(b)). La troisième, modélisée par le
potentiel φS , est une onde transverse ayant une polarisation rectiligne parallèle à l’axe z, contrairement
aux deux premières ondes qui sont polarisées dans le plan de propagation.
(a) (b)
1 ω
I = hJ .e r i = − Re σ u̇ ? e r = − Re [iσrr u?r + iσrθ u?θ + iσrz u?z ] . (1.94)
h i
2 2
Comme H00 (x) = −H1 (x), les composantes du déplacement s’expriment pour chaque onde divergente
par :
π (1)
r
ur (r, θ) = aL H1 (kL r),
r2
π (1)
(1.95)
uθ (r, θ) = aT H1 (kT r),
r2
π (1)
uz (r, θ) = aS H (kT r),
2 0
où les amplitudes aL , aT et aS sont homogènes à des longueurs. Les déplacements ainsi définis corres-
√
pondent bien à des ondes divergentes d’amplitude unité ayant une décroissance géométrique en 1/ r.
Les contraintes associées à ces trois ondes, qui interviennent dans le calcul de l’intensité I ont pour
expressions
π 2µ (1)
r
σrr = kL aL (λ + 2µ)H0 (kL r) − H (kL r) ,
(1)
r2
kL r 1
2
π
(1.96)
σrθ = µkT aT H0 (kT r) − H1 (kT r) ,
(1) (1)
2 k T r
π
r
σrz = − µkT aS H1 (kT r).
(1)
2
18
1.4 Ondes cylindriques et sphériques 19
montre que l’intensité acoustique de chacun des trois types d’onde s’exprime par les relations :
ZL ω 2 ZT ω 2
IL = |aL |2 et IM = |aM |2 pour M = T, S, (1.98)
2kL r 2kT r
qui sont similaires à celles (1.81) et (1.85) d’une onde plane à un terme de décroissance géométrique
près en 1/r.
ϕ
x
Comme vu précédemment, l’utilisation de la décomposition de Helmholtz (1.36) permet de découpler
l’équation de propagation (1.35) en deux équations pour les potentiels φ et ψ . L’étude est restreinte
au rayonnement isotrope, c’est-à-dire en supposant une invariance des champs aux angles θ et ϕ.
Contrairement au cas cylindrique, il n’existe pas d’onde transverse ayant cette symétrie. Seul le cas
longitudinal n’est donc abordé dans la suite.
Compte tenu de l’expression du Laplacien en coordonnées sphériques et pour une onde longitudinale
à symétrie sphérique, le potentiel φL satisfait à l’équation
∂ 2 φL 2 ∂φL
+ + kL2 φL = 0. (1.100)
∂r2 r ∂r
Cette équation se met sous la forme de l’équation de Helmholtz,
∂ 2 (rφL )
+ kL2 (rφL ) = 0, (1.101)
∂r2
dont la solution générale est la somme d’une onde divergente et d’une onde convergente :
aL ikL r bL −ikL r
φL (r) = e + e . (1.102)
r r
Compte tenu de la symétrie du problème et pour une onde divergente, l’intensité acoustique est donnée
par la relation
1
IL = hJ .e r i = − Re σ u̇ ? e r = −ω Re [iσrr u?r ] . (1.103)
h i
2
En définissant le potentiel par l’expression
aL ikL r
φL (r) = e , (1.104)
kL2 r
le déplacement radial s’écrit
eikL r
ur (r) = aL (ikL r − 1) (1.105)
(kL r)2
et la contrainte radiale
i eikL r
σrr (r) = −aL (λ + 2µ)(kL r)2 + 4µ(ikL r − 1) (1.106)
h
kL2 r3
19
20 1 Propagation d’ondes élastiques en milieu libre
ZL ω 2
IL = |aL |2 . (1.107)
2(kL r)2
1h
ε (r , t) = ε (r )e−iωt = grad u (r ) + gradt u (r ) e−iωt . (1.109)
i
2
Les fonctions λ(t) et µ(t) sont décomposées en une partie statique et une partie dynamique [2],
λ(t) = λ0 + λ0 (t)
avec lim λ0 (t) = 0,
t→∞ (1.110)
µ(t) = µ + µ0 (t)
0 avec lim µ0 (t) = 0,
t→∞
σ (r , t) = λ0 I Tr ε (r , t) + 2µ0 ε (r , t)
∂ Tr ε (r , t0 ) 0 ∂ε (r , t0 ) 0
Z t Z t
+I λ (t − t )
0 0
dt + 2 µ0 (t − t0 ) dt , (1.111)
−∞ ∂t0 −∞ ∂t0
−∞
20
1.5 Dissipation viscoélastique 21
En utilisant le changement de variable τ = t − t0 , le tenseur des contraintes peut être mis sous la forme
de la loi de Hooke,
σ (r ) = λ̃I Tr ε (r ) + 2µ̃ε (r ) (1.113)
avec Z ∞
λ̃ = λ0 − iω
λ0 (τ )eiωτ dτ,
Z0 ∞ (1.114)
µ̃ = µ0 − iω
µ0 (τ )eiωτ dτ.
0
Après avoir défini l’expression de la transformée de Fourier temporelle fˆ(ω) d’une fonction f (t) par
la relation Z +∞
ˆ
f (ω) = f (t)eiωt dt, (1.115)
−∞
Ces deux coefficients sont des modules dynamiques de viscoélasticité, écrits sous la forme de sommes
de parties élastiques (λ0 et µ0 ) indépendantes de la fréquence et de parties viscoélastiques (λ̂ et µ̂), ces
dernières étant les transformées de Fourier des fonctions de relaxation λ0 et µ0 . Bien que le raisonnement
présenté dans cette partie ait été effectué en considérant les coefficients de Lamé généralisés, des
raisonnements similaires peuvent être appliqués en utilisant d’autres couples de modules d’élasticité
tels que le module de compression et le module de cisaillement.
où C0 un module d’élasticité indépendant du temps (et donc de la fréquence) et où Ĉ(ω) est la trans-
formée de Fourier temporelle de la fonction de relaxation causale C 0 (t). Il est important de noter que
l’unité de C0 est le Pascal, tandis que celle du module Ĉ est le Pascal.seconde : C0 est donc homogène
à une élasticité et Ĉ à une viscosité.
Le modèle rhéologique le plus simple pour représenter les pertes viscoélastiques dans les matériaux
solides est le modèle de Kelvin-Voigt, pour lequel la fonction C 0 (t) est définie telle que
où δ(t) est la fonction de Dirac et η est une viscosité. Le module dynamique a alors pour expression
21
22 1 Propagation d’ondes élastiques en milieu libre
de la fréquence. Ce type de modélisation n’est toutefois valable tant que la partie visqueuse est faible
devant la partie élastique. Il est utilisé pour les matériaux métalliques et les alliages dans la gamme de
fréquences ultrasonores classiques (entre la dizaine de kHz et la dizaine de GHz). Pour des matériaux
moins rigides, tels les plastiques ou certains polymères, ce type de modélisation ne peut être utilisé au
delà du MHz.
Le second modèle est le modèle de Maxwell qui correspond à l’association en série d’un ressort et
d’un amortisseur. Le module d’élasticité instantané a alors pour expression,
(ωτ )2 − iωτ
C̃(ω) = C0 + C∞ . (1.121)
1 + (ωτ )2
Les évolutions des parties réelle et imaginaire du module élastique modélisé par le modèle de
Maxwell sont tracées sur la figure 1.4. La partie réelle du module dynamique dépend de la fréquence
et comporte deux valeurs asymptotiques une à basse fréquence C0 et une à haute fréquence C0 + C∞ .
La partie imaginaire tend vers C∞ ωτ à basse fréquence et vers C∞ /(ωτ ) à haute fréquence. Sa valeur la
plus élevée (C∞ /2) est atteinte lorsque la pulsation est proche de l’inverse de son temps de relaxation,
c’est-à-dire pour ωτ → 1. La partie réelle du module dynamique étant principalement liée à la vitesse
de phase de l’onde et la partie imaginaire à l’atténuation, lorsque la fréquence d’excitation est telle
que ωτ → 1, l’onde peut s’avérer dispersive et très atténuée.
C0 + C∞
C1(ω)
C0 C2(ω)
0
10−2 10−1 100 101 102
ωτ
Figure 1.4 – Parties réelle et imaginaire d’un module élastique en fonction du paramètre ωτ .
Pour rappel, les modèles de Kelvin-Voigt et de Maxwell sont les deux modèles les plus simples
pour décrire la viscoélasticité des matériaux solides. Ils peuvent donc s’avérer limités dans plusieurs
situations. Des modèles de Maxwell généralisés avec plusieurs temps de relaxation ou des modèles
à dérivée fractionnaire peuvent alors être utilisés, mais cela augmente le nombre de paramètres à
caractériser. De plus, la température peut avoir un rôle crucial dans la caractérisation de la rhéologie
des matériaux puisque pour certains matériaux, tels les polymères ou certaines résines, les temps de
relaxation dépendent fortement de la température.
22
1.5 Dissipation viscoélastique 23
Ces nombres d’onde sont complexes et peuvent être mis sous la forme k̃ = k + iα. Une onde plane
harmonique progressive se propageant dans la direction x sera alors associé au terme
Il vient immédiatement que la partie imaginaire α du nombre d’onde doit obligatoirement être positive.
La partie réelle k est quant à elle reliée à la vitesse de phase c par la relation c = ω/ Re[k̃] = ω/k.
À titre d’illustration, on souhaite représenter la vitesse et l’atténuation de l’onde transverse en
fonction des parties réelle et imaginaire du module de cisaillement : µ̃ = µ1 − iµ2 . Le carré du nombre
d’onde transverse peut donc être mis sous la forme
ρω 2 ρω 2 (µ1 + iµ2 )
k̃T2 = kT2 − αT2 + 2ikT αT et k̃T2 = = . (1.124)
µ̃ µ21 + µ22
Les parties réelle et imaginaire de cette équation sont égales conduisant au système
ρω 2 µ1
kT2 − αT2 = ,
µ21 + µ22
(1.125)
2
2k α = ρω µ2 ,
µ1 + µ2
T T
2 2
dont la résolution permet d’exprimer la vitesse de phase et de l’atténuation en fonction des paramètres
µ1 et µ2 :
2 µ21 + µ22
v
u µ2 k T
cT = u et αT =
. (1.126)
u
q
+ µ21 + µ22
q
ρ µ 1 + µ1 + µ2
2 2 µ
t
1
Si la partie imaginaire µ2 est petite devant µ1 , alors ces paramètres ont pour expressions approchées
µ1 ωµ2 ρ ωµ2
r r
cT = et αT = = . (1.127)
ρ 2µ1 µ1 2µ1 cT
La vitesse de phase ne dépend donc que de la partie réelle du module de cisaillement, tandis que
l’atténuation est proportionnelle au rapport µ2 /µ1 .
Dans le cas d’un modèle de Kelvin-Voigt, la partie imaginaire µ2 est égale à ωη. L’atténuation
peut alors être donnée par l’expression approchée
ω2η ρ
r
αT = . (1.128)
2µ1 µ1
La vitesse de phase ne dépend alors plus de la fréquence. Cela signifie que la dispersion sur la vitesse de
phase induite par la viscoélasticité dans le cas du modèle de Kelvin-Voigt est négligeable. Le coefficient
d’atténuation est proportionnel à ω 2 , signifiant que l’atténuation a une dépendance quadratique en
fréquence.
23
Chapitre 2
Les phénomènes de réflexion et de transmission d’ondes élastiques aux interfaces sont traités dans
ce chapitre. Les ondes étudiées sont harmoniques de pulsation ω et se propagent dans le plan (x1 , x3 ).
Les ondes réfléchies à une surface libre sont étudiées dans un premier temps. Ensuite, le chargement
d’un demi-espace solide par un fluide est considéré
Si le milieu 2 est un fluide parfait, le tenseur des contraintes est du type σ 2 = −P2 1 . Les conditions
aux frontières sur la surface S de normale l sont alors la continuité des vecteurs contraintes orientés
selon la direction l et des composantes normales des déplacements :
σ (x , t).l = −P (x , t).l , en x ∈ S,
(2.2)
1 2
u (x , t).l = u (x , t).l , en x ∈ S.
1 2
Les contraintes normales sont continues à l’interface et les contraintes tangentielles sont nulles car ces
dernières le sont toujours dans un fluide en l’absence de viscosité. Si la viscosité du fluide est prise en
compte, alors les conditions aux frontières à utiliser sont les mêmes que celles à l’interface entre deux
solides et non celles entre un solide et un fluide parfait, mais on aura plutôt tendance à manipuler la
vitesse particulaire v (x , t) = ∂u (x , t)/∂t plutôt que le déplacement élastique u (x , t).
Il existe également deux conditions limites classiques à la surface d’un matériau solide : la surface
libre et la surface rigide. La surface libre correspond à une interface séparant un matériau solide et le
vide. Les conditions aux frontières sont alors l’annulation du vecteur contrainte sur la surface libre :
σ (x , t).n = 0 . Ce type de conditions aux frontières est couramment utilisé pour des interfaces entre
un solide et l’air car ce dernier est un fluide très léger et très compressible comparé aux matériaux
solides. À l’inverse, une surface rigide correspond, comme son nom l’indique, à une interface séparant
1. L’orientation vers l’un ou l’autre des matériaux est sans importance.
26 2 Réflexion et transmission aux interfaces
un matériau solide d’un matériau beaucoup plus rigide. Les conditions aux frontières sont alors l’an-
nulation du vecteur déplacement sur la surface : u (x , t) = 0 . Ce type de conditions aux frontières
reste toutefois assez peu utilisé dans le cas des solides, mais peut s’avérer utile lorsque le matériau
considéré est très déformable.
avec
u (x , t) = ArIL Q L ei(k L x −ωt) ,
L
T1 u (x , t) = Ar
IT1 T1 Q ei(k T .x −ωt) , (2.6)
u (x , t) = Ar Q ei(k T .x −ωt) ,
T2 IT2 T2
et où rIL , rIT1 et rIT2 sont des coefficients de réflexion en amplitude de déplacement. Le champ de
déplacement longitudinal est irrotationnel ( rot u L = 0 ), ce qui signifie que le vecteur polarisation
Q L est colinéaire au vecteur n L . De même, les deux champs de déplacement transverses sont à
divergence nulle ( div u T1 = 0 et div u T2 = 0), imposant que les vecteurs polarisation Q T1 et Q T2 sont
26
2.2 Réflexion à une surface libre 27
orthogonaux au vecteur k T . Les vecteurs polarisations sont exprimés par les relations :
0
k1 k3T
cL cT
= 0 = 0 et Q T2 =
1 . (2.7)
QL
, Q T1
ω ω
−k3L k1 0
Comme énoncé dans le premier chapitre, le choix des vecteurs polarisation des deux ondes transverses
est arbitraire, tant qu’ils sont bien orthogonaux au vecteur d’onde k T . Le choix effectué ici est de
prendre un vecteur contenu dans le plan d’incidence et un vecteur normal à ce plan. Dans ce cas, la
première onde transverse est appelée dans la suite l’onde transverse verticale et la seconde est appelée
l’onde transverse horizontale. Les ondes incidente et réfléchies ayant la même pulsation ω et la même
composante tangentielle k1 des vecteurs d’ondes, le champ de déplacement u = u I + u R dans le
demi-espace peut être mis sous la forme
u (x , t) = Aei(k1 x1 −ωt) Q I eik3I x3 + rIL Q L e−ik3L x3 + rIT1 Q T1 e−ik3T x3 + rIT2 Q T2 e−ik3T x3 . (2.8)
Afin de déterminer les trois coefficients de réflexion, il est nécessaire d’appliquer les conditions aux
frontières qui sont des conditions de contraintes nulles à la surface x3 = 0 du matériau :
0 0
σ σ12 σ13
11
σ .e 3 = 0 σ12 σ22 σ23 . 0 = 0 . (2.9)
⇐⇒
σ13 σ23 σ33 1 0
L’application des conditions aux frontières correspond alors aux trois équations scalaires suivantes :
σ (x , x = 0, t) = 0,
13 1 3
σ (x , x = 0, t) = 0,
23 1 3 (2.10)
σ (x , x = 0, t) = 0.
33 1 3
Il est donc nécessaire de calculer les expressions en x3 = 0 des contraintes σ13 , σ23 et σ33 associées à
chacune des quatre ondes en présences. Compte tenu de la loi de Hooke
!
∂uk ∂ui ∂uj
σij = λ δij + µ + , (2.11)
∂xk ∂xj ∂xi
les contraintes associées à l’onde incidente ont pour expressions
σ13 (x1 , x3 , t) = iµAe
I i(k1 x1 +k3I x3 −ωt) (k Q + k Q ) ,
3I 1 1 3
(2.12)
σ I (x , x , t) = iµAei(k1 x1 +k3I x3 −ωt) k Q ,
23 1 3 3I 2
σ I (x , x , t) = iAei(k1 x1 +k3I x3 −ωt) [λk Q + (λ + 2µ)k Q ] ,
33 1 3 1 1 3I 3
et celles associées aux ondes réfléchies longitudinale, transverse verticale et transverse horizontale sont
données par :
L (x , x , t) = −2iµ cL k k r Aei(k1 x1 −k3L x3 −ωt) ,
σ13 1 3 1 3L IL
ω
(2.13)
σ23L (x , x , t) = 0,
1 3
c
L (x , x , t) = iµ L
k 2 − k12 rIL Aei(k1 x1 −k3L x3 −ωt) ,
σ33
1 3
ω 3T
cT 2
T1
(x = 2 rIT1 Aei(k1 x1 −k3T x3 −ωt) ,
σ13 1 , x3 , t) iµ k1 − k3T
ω
(2.14)
T1
σ23 (x1 , x3 , t) = 0,
c
(x1 , x3 , t) = −2iµ k1 k3T rIT1 Aei(k1 x1 −k3T x3 −ωt) ,
T
σ33
T1
ω
27
28 2 Réflexion et transmission aux interfaces
et
σ T2 (x , x , t) = 0,
13 1 3
23σ T2 (x , x , t) = −iµk3T rIT2 Aei(k1 x1 −k3T x3 −ωt) ,
1 3 (2.15)
σ T2 (x , x , t) = 0.
33 1 3
En sommant ces expressions, les composantes du tenseur des contraintes en x3 = 0 ont pour expressions
i(k1 x1 −ωt) k Q + k Q − 2 cL k k r cT 2
= + 2
σ 13 iµAe 3I 1 1 3 1 3L IL k − k rIT1 ,
ω ω 1 3T
(2.16)
σ23 = iµAei(k1 x1 −ωt) (k Q − k r ),
3I 2 3T IT2
cL 2 cT
σ33 = iAe −ωt) λk1 Q1 + (λ + 2µ)k3I Q3 + µ
i(k x 2
1 1 k3T − k1 rIL − iµ k1 k3T rIT1 ,
ω ω
et l’annulation de ces trois composantes à la surface x3 = 0 conduit directement à un système de trois
équations à trois inconnues
cL cT 2
2 k1 k3L rIL − 2 rIT1 = k3I Q1 + k1 Q3 ,
k1 − k3T
ω ω
k3T rIT2 = k3I Q2 , (2.17)
c cT
−µ L k3T IL + µ k1 k3T rIT1 = λk1 Q1 + (λ + 2µ)k3I Q3 .
2 − k2 r
1
ω ω
Il vient immédiatement que la seconde équation de ce système est indépendante des deux autres.
Les coefficients de réflexion rIL et rIT1 sont donc indépendants de la composante Q2 du vecteur
polarisation de l’onde incidente et le coefficient de réflexion rIT2 est indépendant des composantes
Q1 et Q3 . Si l’onde incidente est une onde longitudinale ou transverse verticale, alors il n’existe pas
d’onde transverse horizontale réfléchie (voir figure 2.1(a) et 2.1(b)) et, de la même manière, si l’onde
incidente est une onde transverse horizontale, alors il n’y a pas d’ondes longitudinale et transverse
verticale réfléchies (voir figure 2.1(c)). Dans ce second cas, on déduit de la seconde équation du système
(2.17) que le coefficient de réflexion rIT2 est égal à 1. Ce découplage est possible grâce au choix des
polarisations des deux ondes transverses dans et hors plan d’incidence. Dans la suite, les cas d’une
onde incidente longitudinale et d’une onde incidente transverse verticale sont traités séparément. Ce
découplage entre les ondes longitudinales et transverses verticales d’un côté et les ondes transverses
horizontales de l’autre se retrouve dans le cas des interfaces solide–fluide et solide–solide, tant que les
milieux sont isotropes et que les surfaces sont planes.
L θL θL L TV θT θT TV TH θT θT TH
θT θL
TV
Solide (ρ, λ, µ) Solide (ρ, λ, µ) Solide (ρ, λ, µ)
(a) (b) (c)
Figure 2.1 – Schéma de la réflexion d’ondes dans le cas d’une onde incidente (a) longitudinale (L),
(b) transverse verticale (TV) et (c) transverse horizontale (TH).
28
2.2 Réflexion à une surface libre 29
c−1
T
c−1
L
θL θL
θT
sin θL sin θT
=
cL cT
Figure 2.2 – Courbes des surfaces de lenteur pour une surface libre et une onde longitudinale incidente.
Si l’onde incidente est une onde longitudinale, le vecteur polarisation est colinéaire au vecteur
d’onde k I = (k1 , 0, k3L )t . Le vecteur polarisation est donc du type : Q I = (cL /ω) (k1 , 0, k3L )t . La
première et la troisième équation du système (2.17) peuvent alors être mises sous la forme matricielle
2k1 k3L
! ! !
−2k1 k3L k12 − k3T
2 cL rLL
2 − k 2 −2k k
. = −cL 2 − k2
(2.19)
k3T 1 1 3T cT rLT k3T 1
avec
cT
κ=
. (2.20)
cL
La résolution de ce système conduit à l’expression des coefficients de réflexion :
1 cL
2
rLL = 4k12 k3L k3T − k3T et rLT = 4k1 k3L k3T (2.21)
2
− k12 2
− k12 ,
dR cT dR
avec 2
dR = 4k12 k3L k3T + k3T (2.22)
2
− k12 .
Afin de vérifier la loi de conservation de l’énergie, il est nécessaire de calculer les coefficients de réflexion
en énergie. Ces derniers sont donnés par les relations
IL IT
RLL = et RLT = , (2.23)
II II
où IL , IT et II sont les moyennes temporelles des flux d’énergie selon la direction x3 respectivement
des ondes longitudinale réfléchie, transverse verticale réfléchie et longitudinale incidente. En régime
29
30 2 Réflexion et transmission aux interfaces
harmonique, la moyenne temporelle du flux d’énergie au travers d’une surface unitaire de normale l a
pour expression
1 ω
I = − Re σ .u̇ ? .l = − Re iσ .u ? .l . (2.24)
h i h i
2 2
Le choix du vecteur l est ici conditionné par la direction de propagation des ondes. En particulier,
l’onde incidente ne se propage pas selon la direction x3 dans le même sens que les ondes réfléchies.
Ainsi, la normale est l = e 3 dans le cas de l’onde incidente alors que la normale à utiliser est l = −e 3
dans le cas des ondes réfléchies. Les moyennes temporelles des flux d’énergie associées aux trois ondes
en présence ont pour expressions
1 1
II = − Re σ13 u̇I1 + σ33 et IM = Re σ13 u̇M1 + σ33 avec M = L, T. (2.25)
h i h i
I ? I ? M ? M ?
u̇I3 u̇M3
2 2
Le report des expressions des contraintes (2.12), (2.13) et (2.14) et des déplacements (2.3) et (2.6)
dans ces expressions conduit aux expressions
1 1 1
II = ρc2L ωk3L , IL = ρc2L ωk3L |rLL |2 et IT = ρc2T ωk3T |rLT |2 . (2.26)
2 2 2
Les coefficients de réflexion en énergie sont alors définis par les relations
2
k3T cT
RLL = |rLL | 2
et = (2.27)
RLT rLT .
k3L c
L
Compte tenu des expressions (2.21) des coefficients de réflexion rLL et rLT , la somme des coefficients
de réflexion en énergie s’écrit
1 1
2 2 2
RLL + RLT = 2 4k12 k3L k3T − k3T + 16k = 1. (2.28)
2
− k12 2
1 k 3L k3T k 2
3T − k1
2
dR d2R
Les évolutions des modules des coefficients de réflexion en amplitude rLL et rLT sont tracées respecti-
vement sur les figures 2.3(a) et 2.3(b) en fonction de l’angle d’incidence θL pour différentes valeurs du
coefficient κ. Le coefficient de réflexion rLL est égal à 1 et le coefficient de réflexion rLT est nul, lorsque
l’onde incidente se propage en incidence normale (θL = 0◦ ) et en incidence rasante (θL = 90◦ ). Ainsi,
pour ces deux valeurs d’angle d’incidence, il n’y a pas de conversion d’onde à la surface du matériau.
En revanche, le coefficient rLT présente un maximum dans l’intervalle θL ∈ [40, 60]◦ signifiant que la
conversion est optimale, mais pas maximale puisque le coefficient de réflexion rLL n’est pas forcément
nul. De plus, il est intéressant de noter que le maximum du coefficient rLT dépasse 1. Il est donc
possible d’avoir des coefficients de réflexion en amplitude qui dépassent l’unité, tout en respectant la
loi de conservation de l’énergie.
30
2.2 Réflexion à une surface libre 31
1.2 1.2
1.0
κ 1.0
0.8 0.8
0.6 0.6
0.4 0.4
κ
0.2 0.2
0.0 0.0
0 15 30 45 60 75 90 0 15 30 45 60 75 90
θL (°) θL (°)
(a) (b)
Figure 2.3 – Évolutions des modules des coefficients de réflexion en amplitude (a) rLL et (b) rLT en
fonction de l’angle d’incidence θL pour différentes valeurs du coefficient κ.
se propageant alors sous incidence rasante (θL = π/2). Les composantes des vecteurs d’ondes s’écrivent
alors : ω
cL cos θL si θT < θcL ,
ω
k3T = cos θT et k3L = (2.29)
s
2
cT
i k 2− ω si θ ≥ θ L.
T
1 c
c2L
c−1
T c−1
T
c−1
L c−1
L
θL
θL
θT θT
θT θT
Figure 2.4 – Courbes des surfaces de lenteur pour une surface libre et une onde transverse verticale
incidente.
31
32 2 Réflexion et transmission aux interfaces
2k1 k3L
! ! !
2 − k2
k3T cL rT L k12 − k3T
2
1
. = cT . (2.30)
k12 − k3T
2 2k1 k3T cT rT T 2k1 k3T
La résolution de ce système conduit à l’expression des coefficients de réflexion en amplitude
1 cT
2
rT T = 4k1 k3L k3T − k3T − k1 et rT L = 4k1 k3T k12 − k3T (2.31)
2 2 2 2
.
dR cL dR
Les coefficients de réflexion en énergie ont alors pour expressions
2
k3L cL
RT T = |rT T |
2
et = (2.32)
RT L rT L ,
k3T c
T
et un rapide calcul de la somme de ces coefficients,
1 h
RT L + RT T = 2 cos4 (2θT ) + κ4 sin2 (2θT ) sin2 (2θL ) + 2κ2 cos2 (2θT ) sin(2θT ) sin(2θL ) = 1, (2.33)
i
N
montre que la loi de conservation de l’énergie est bien respectée.
Les évolutions des modules des coefficients de réflexion en amplitude rT L et rT T sont tracées
respectivement sur les figures 2.5(a) et 2.5(b) en fonction de l’angle d’incidence θT pour différentes
valeurs du coefficient κ. À nouveau, le coefficient rT L est nul pour le cas des incidences normale (θT =
0◦ ) et rasante (θT = 90◦ ), mais il l’est également pour un angle d’incidence θT = 45◦ . Pour les angles
d’incidence supérieurs à l’angle critique θL c , le coefficient de réflexion r
T L est nul et le coefficient rT T
est égal à 1 signifiant que toute l’énergie portée par l’onde incidente a été transmise à l’onde transverse
verticale réfléchie. Ce résultat est assez logique puisque pour ces angles d’incidence, l’onde longitudinale
réfléchie est évanescente selon la direction x3 et donc elle ne propage pas d’énergie dans cette direction.
L’évolution des coefficients de réflexion en énergie ne permet donc pas d’observer le comportement des
ondes évanescentes et il apparaît donc important d’observer l’évolution du coefficient de réflexion en
amplitude rT L pour étudier l’onde longitudinale réfléchie évanescente.
4
1.0
3 0.8
0.6
2
0.4
κ κ
1
0.2
0 0.0
0 15 30 45 60 75 90 0 15 30 45 60 75 90
θT (°) θT (°)
(a) (b)
Figure 2.5 – Évolutions des modules des coefficients de réflexion en amplitude (a) rT L et (b) rT T en
fonction de l’angle d’incidence θT pour différentes valeurs du coefficient κ.
32
2.3 Réflexion et transmission à une interface solide–fluide 33
pf (x1 , x3 , t) = −ρf c2f div u f = −iZf ωatLf ei(k1 x1 +k3f x2 −ωt) , (2.35)
où Zf = ρf cf . Les conditions aux frontières sont des conditions de continuité des contraintes normales
et tangentielles et de continuité des déplacements normaux à l’interface x3 = 0 :
σ13 = 0,
σ23 = 0,
(2.36)
σ33 = −pf ,
u .e = u .e .
3 f 3
Les évolutions des coefficients de réflexion en énergie RLL et RLT et de transmission en énergie
TLf sont tracées en fonction de l’angle d’incidence θL sur la figure 2.6(a) dans le cas d’une interface
duralumin–eau et sur la figure 2.6(b) dans le cas d’une interface duralumin–air. Ainsi que pour le
cas de la surface libre, le coefficient de réflexion RLT est nul pour des incidences normale et rasante.
Néanmoins, le coefficient de transmission n’est pas forcément nul pour le cas de l’incidence normale.
33
34 2 Réflexion et transmission aux interfaces
Plus le rapport Zf /ZL est faible, plus le coefficient de réflexion en énergie RLL tend vers 1 et plus le
coefficient de transmission en énergie TLf tends vers 0. La rupture d’impédance entre le solide et le
fluide est donc responsable de la qualité de la transmission d’onde dans le fluide, comme observé sur
les figures 2.6(a) et 2.6(b). Comme attendu, la somme des coefficients de réflexion et de transmission
en énergie est égale à 1 quelle que soit la valeur de l’angle d’incidence, signifiant ainsi que la loi de
conservation de l’énergie est bien respectée.
RLL RLT TLf
1.0 1.0 1.0
0.8 0.8
0.5
0.6 0.6
0.0
0 30 60 90
0.4 0.4 θL (°)
0.2 0.2
0.0 0.0
0 30 60 90 0 30 60 90
θL (°) θL (°)
(a) Interface duralumin–eau (b) Interface duralumin–air
Figure 2.6 – Évolutions des coefficients de réflexion en énergie RLL et RLT et de transmission en
énergie TLf en fonction de l’angle d’incidence θL pour (a) une interface duralumin–eau et (b) une
interface duralumin–air.
évanescentes (θT ≥ θL c ). Dans le cas très général où la vitesse du son c est inférieure à la vitesse des
f
ondes transverses cT dans le matériau, les ondes transmises dans le fluide sont toujours propagatives
quel que soit l’angle d’incidence (figure 2.7(a)). En revanche, si la vitesse cT est inférieure à la vitesse
cf , il existe un angle critique pour les ondes longitudinales dans le fluide (figure 2.7(b)).
Les coefficients de réflexion et de transmission en amplitude de déplacement ont pour expressions
34
2.3 Réflexion et transmission à une interface solide–fluide 35
θF
θF
c−1
L c−1
T c−1
L c−1
T
c−1
F c−1
F
θL
θT θT θT θT
Figure 2.7 – Courbes des surfaces de lenteur pour une interface solide–fluide et une onde transverse
verticale incidente.
dans le cas d’une interface plexiglas–eau en fonction de l’angle d’incidence θT . Le duralumin est très
rigide par rapport à l’eau, c’est-à-dire que les vitesses cL et cT sont supérieures à la vitesse cf de
l’eau. En revanche, la vitesse des ondes transverses dans le plexiglas est inférieure à la vitesse du
son dans l’eau. L’onde longitudinale dans le solide devient évanescente lorsque l’angle d’incidence est
supérieur à l’angle critique θLc = 28, 5◦ pour le duralumin et θ c = 23, 3◦ pour le plexiglas. Dans le
L
cas de l’interface plexiglas–eau, l’onde longitudinale dans le fluide devient évanescente lorsque l’angle
d’incidence est supérieur à l’angle critique θfc = 33◦ .
RT L RT T TT f
1.0 1.0 1.0
0.8 0.8
0.5
0.6 0.6
0.0
0 30 60 90
θT (°)
0.4 0.4
0.2 0.2
0.0 0.0
0 30 60 90 0 30 60 90
θT (°) θT (°)
(a) Interface duralumin–eau (b) Interface plexiglas–eau
35
36 2 Réflexion et transmission aux interfaces
Les surfaces des lenteurs correspondant à une onde longitudinale incidente dans le fluide sont
présentées sur la figure 2.9. Il existe deux angles critiques pour ce cas : θL c = arcsin(c /c ) et θ c =
f L T
arcsin(cf /cT ). Lorsque l’angle d’incidence est inférieur à l’angle θL , l’onde longitudinale transmise dans
c
le solide est propagative et lorsque l’angle d’incidence est supérieur à l’angle θL c , elle est évanescente.
De même, lorsque l’angle d’incidence est inférieur à l’angle θTc , l’onde transverse transmise dans le
solide est propagative et lorsque l’angle d’incidence est supérieur à l’angle θTc , elle est évanescente.
θF θF
c−1
L c−1
T
c−1
F
θL
θT
Figure 2.9 – Courbes des surfaces de lenteur pour une interface solide–fluide et une onde longitudinale
incidente dans le fluide.
En suivant le même raisonnement que pour le cas d’une onde incidente dans le solide, il est facile
de modéliser la réflexion et la transmission d’une onde incidente dans le fluide. Les coefficients de
transmission tf L et tf T respectivement des ondes longitudinale et transverse verticale transmises dans
le solide et le coefficient de réflexion rf f de l’onde longitudinale réfléchie dans le fluide ont alors pour
expressions
2kT2 k3T
2 − k2 ρ 4k1 k3L kT2 ρf
dR − δf
tf L = − tf T = et rf f = − (2.41)
1 f
, .
dR + δf ρ dR + δf ρ dR + δf
Les évolutions des modules des coefficients de réflexion et de transmission en amplitude et celles des
coefficients en énergie sont tracées respectivement sur les figures 2.10(a) et 2.10(b) en fonction de
l’angle d’incidence θf pour un demi-espace de duralumin chargé par de l’eau. Comme attendu, les
deux angles critiques θLc = 13, 6◦ et θ c = 29, 5◦ apparaissent dans ces résultats. Un troisième angle
T
caractéristique est aussi présent sur ces résultats : θR
c = arcsin(c /c ) = 31, 8◦ , où c = 2846 m.s-1 est
f R R
la vitesse de l’onde de Rayleigh dans le duralumin. Cette onde est une onde de surface se propageant
à la surface libre d’un solide isotrope et est constituée d’ondes longitudinale et transverse verticale
évanescentes selon la direction x3 . Ainsi, lorsque l’angle d’incidence est proche ou égal à l’angle θR ,
une onde d’interface appelée onde de Rayleigh fuyante est générée. Cette onde a la particularité d’être
relativement proche de l’onde de Rayleigh. Elle se propage entre un solide isotrope et un fluide parfait
avec une vitesse de phase voisine de la vitesse de l’onde de Rayleigh dans le solide et elle est atténuée
au cours de sa propagation car elle rayonne une onde longitudinale dans le fluide à un angle θR .
36
2.3 Réflexion et transmission à une interface solide–fluide 37
4
tfL 1.0
tfT
3 rff 0.8
2 0.6
0.4 TfL
1 TfT
0.2
Rff
00 30 60 90 0.0 0 30 60 90
θf (°) θf (°)
(a) (b)
Figure 2.10 – Évolutions (a) des modules des coefficients de réflexion et transmission et (b) des
coefficients en énergie en fonction de l’angle d’incidence θf .
37
Chapitre 3
En comparaison avec les fluides, les matériaux solides ont la particularité d’être le siège de la
propagation d’une grande variété d’ondes guidées. Ces ondes sont étudiées aussi bien à très basses fré-
quences (quelques Hz) en géophysique, qu’aux hautes fréquences dans les micro-systèmes acoustiques
(> 100 MHz) en passant par le contrôle non destructif par ultrasons (100 kHz – 20 MHz). Dans ce
contexte, l’objectif de ce chapitre est de présenter les ondes élastiques guidées les plus étudiées dans
le cas des solides isotropes et homogènes.
Le solide est caractérisé par la masse volumique ρ et les coefficients de Lamé λ et µ. À partir de
ces paramètres, les vitesses des ondes longitudinales et transverses sont définies par les relations
λ + 2µ
s
µ
r
cL = et cT = (3.1)
ρ ρ
et les nombres d’ondes par les relations kL = ω/cL et kT = ω/cT . Dans le repère R(O, x, y, z), les ondes
étudiées se propagent dans la direction x et sont guidées par une ou plusieurs interfaces parallèles au
plan (x, y). Les problèmes abordés dans ce chapitre sont indépendants de la coordonnée y. Dans la
suite, les potentiels et les composantes du champ de déplacement sont systématiquement recherchés
sous la forme d’ondes harmoniques, propagatives selon la direction x,
où ω est la pulsation, k = ω/c est le nombre d’onde traduisant la propagation de l’onde guidée dans
la direction x et c sa vitesse de phase. La fonction f (z), traduisant la dépendance transversale du
champ, dépend du type d’onde étudié ainsi que de la géométrie considérée. Il est important de noter
que le nombre d’onde k et la vitesse de phase c sont ici des inconnues.
∂2u
ρ = (λ + µ) grad ( div u ) + µ∆u , (3.3)
∂t2
est recherché en faisant usage de la décomposition de Helmholtz,
u = grad φL ,
u = uL + uT avec (3.4)
L
u
T = rot ψ ,
d’ où
∂φL ∂ψz ∂ψy ∂φL ∂ψy
ux = + − = − ,
∂x ∂y ∂z ∂x ∂z
∂φL ∂ψx ∂ψz ∂ψx ∂ψz
u = + = (3.5)
y − − ,
∂y ∂z ∂x ∂z ∂x
∂φL ∂ψy ∂ψx ∂φL ∂ψy
uz = + = +
− .
∂z ∂x ∂y ∂z ∂x
Dans le cas des ondes polarisées dans le plan (x, z), la composante uy du champ de déplacement est
nulle. Il s’en suit que le potentiel vecteur est du type ψ = ψy e y = φT e y . Les potentiels scalaires sont
solutions des équations de Helmholtz
∂ 2 φM ∂ 2 φM 1 ∂ 2 φM
+ − =0 avec M = L, T. (3.6)
∂x2 ∂z 2 c2M ∂t2
Ils sont recherchés sous la forme d’ondes harmoniques, propagatives selon la direction x,
∂ 2 fM (z)
!
ω2
+ − k 2 fM (z) = 0. (3.8)
∂z 2 c2M
La solution de cette équation peut être recherchée soit sous la forme d’ondes évanescentes selon la
direction z, soit sous la forme d’ondes propagatives z. Le choix de considérer des ondes évanescentes
est effectué, car cela impose que les ondes se propagent parallèlement à la surface. Ce choix sera justifié
par la suite. Les fonctions fL (z) et fT (z) sont donc recherchées sous les formes
avec s s s
ω2 ω2 ω2 c2
αM = k2 − 2 = − = k 1 − . (3.10)
cM c2 c2M c2M
Les solutions associées aux amplitudes BL et BT ne sont physiquement pas admissibles car elles
divergent dans la profondeur. Les amplitudes BL et BT sont donc obligatoirement nulles et ainsi les
potentiels φL et φT ont pour expression
40
3.1 Ondes de surface et d’interface 41
Il suffit donc de calculer les composantes σxz , σyz et σzz pour résoudre le problème. Compte tenu de
la loi de Hooke
σ = λ1 Tr ε + 2µε , (3.14)
les contraintes σxz , σyz et σzz apparaissant dans les conditions aux frontières sont exprimées par les
relations
∂uz ∂ux
σ (x, z, t) = µ + ,
xz
∂x ∂z
∂uz ∂uy
(3.15)
σyz (x, z, t) = µ + ,
∂y ∂z
∂u ∂u
σzz (x, z, t) = λ x + (λ + 2µ) z .
∂x ∂z
La contrainte σyz est nulle en tout point du solide car la composante selon y du déplacement est nul
et le problème est invariant en y. Compte de l’expression (3.12) du déplacement, les contraintes σxz
et σzz ont pour expressions respectives
σ (x, z, t) = µ −2ikα A e−αL z − (k 2 + α2 )A e−αT z ei(kx−ωt) ,
(3.16)
xz L L T T
σ (x, z, t) = µ (k 2 + α2 )A e−αL z − 2ikα A e−αT z ei(kx−ωt) .
zz T L T T
Le report de ces expressions dans les conditions aux frontières conduit ensuite au système d’équations
2ikα A + (k 2 + α2 )A = 0,
(3.17)
L L T T
(k 2 + α2 )A − 2ikα A = 0,
T L T T
2ikαL k 2 + αT2 0
! ! !
A1
. = . (3.18)
k 2 + αT2 −2ikαT B1 0
qui, compte tenu des relations (3.10), peut être mise sous la forme
!2 v ! !
c2 2 2
u
c c
2− − 4t 1 − 2 1 − 2 = 0. (3.20)
u
c2T cL cT
41
42 3 Propagation d’ondes guidées
1, 44λ + 0, 88µ
s
cR
= . (3.21)
cT 1, 58λ + 1, 16µ
Compte tenu des expressions (3.17) et (3.19), les amplitudes A1 et B1 sont linéairement reliées par
l’expression
kαL αL
r
AT = −2i 2 A = −i AL (3.22)
k + αT 2 L
αT
et alors le déplacement (3.12) peut être mis sous la forme
ik α
−α z T αL −αT z
r
u (x, z) = 0 e − 0 i AL ei(kx−ωt) . (3.23)
L e
αT
−αL ik
Les parties réelles des composantes du déplacement de l’onde de Rayleigh ont donc pour expressions
√
Ux (x, z, t) = Re[ux (x, z, t)] = − ke−αL z − αL αT e−αT z AL sin(kx − ωt),
r
αL −αT z
(3.24)
Uz (x, z, t) = Re[uz (x, z, t)] = −αL e−αL z + k
e AL cos(kx − ωt).
αT
0.0
Ux
0.5 Uz
1.0
1.5
z/λ
2.0
2.5
3.0
−1.0 −0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
Déplacement normalisé
42
3.1 Ondes de surface et d’interface 43
Direction de propagation
Figure 3.2 – Polarisation de l’onde de Rayleigh sur une longueur d’onde selon la direction de propa-
gation.
Le demi-espace solide étudié au paragraphe précédent est maintenant chargé par un demi-espace
de fluide parfait caractérisé par la masse volumique ρf et la vitesse du son cf . Le champ de déplace-
ment et les contraintes dans le solide restent les mêmes qu’au paragraphe précédent et sont donnés
respectivement par les expressions (3.12) et (3.16). Le fluide n’étant pas visqueux, une seule onde peut
se propager dans celui-ci : une onde longitudinale représentée par le potentiel
avec v
u 2
uω
k fz = t 2 − k 2 . (3.26)
cf
Dans le cas présent d’une interface solide–fluide parfait, les conditions aux frontières sont des conditions
de continuité des contraintes normales et tangentielles et des déplacements normaux à l’interface.
L’application des conditions aux frontières conduit directement à l’équation de dispersion
v
2
u1 − c
u
u
ρf c4 u c2
dSch = dR − i 4 u 2 L (3.29)
u
ρcT u t c −1
c2f
43
44 3 Propagation d’ondes guidées
d’où v
2
u1 − c
u
v u
!2 ! !
c2 c2 c2 ρf c4 u c2
u
2− 2 − 4t 1− 2 1 − 2 − i 4 u 2 L = 0. (3.30)
u u
cT cL cT ρcT u t c −1
c2f
Cet équation de dispersion possède deux solutions "physiques" correspondant à des ondes d’interface :
une onde de Scholte associée à une racine réelle et une onde de Rayleigh fuyante associée à une racine
complexe.
Concernant la racine réelle associée à l’onde de Scholte, deux situations sont à distinguer. Tout
d’abord, si la vitesse des ondes longitudinales dans le fluide est inférieure à la vitesse des ondes
transverses dans le solide (cf < cT < cL ), alors la vitesse de l’onde de Scholte est légèrement inférieure
à la vitesse de l’onde longitudinale dans le fluide. Dans ce cas, le champ d’onde dans le liquide pénètre
plus profondément que celui dans le solide : l’onde de Scholte transporte plus d’énergie dans le fluide
que dans le solide (voir figure 3.3(a)). Elle est alors facilement mesurable en plaçant un transducteur
immergé dans le fluide parallèle à l’interface afin de capter le déplacement tangentiel Ux , plutôt que
la composant normale Uz . Elle est par ailleurs plus sensible aux propriétés du fluide qu’à celles du
solide. En terme d’application, ce type d’onde est donc rarement utilisé en contrôle non destructif
pour sonder des matériaux, mais elle est intéressante pour caractériser la rhéologie de fluides.
−10 −2
Uxs
−8 Uzs
Uxf −1
−6
Uzf
0
z/λ
z/λ
−4
Uxs
−2 Uzs
1 Uxf
0
Uzf
2 2
−15 −10 −5 0 −1.0 −0.5 0.0 0.5 1.0
Déplacement normalisé Déplacement normalisé
(a) (b)
Figure 3.3 – Déplacement de l’onde de Scholte dans la profondeur pour (a) le cas d’une interface
duralumin – eau et (b) le cas d’une interface époxy – eau.
À l’inverse, si la vitesse des ondes longitudinales dans le fluide est supérieure à la vitesse des ondes
transverses dans le solide (cT < cf < cL ), alors la vitesse de l’onde de Scholte est légèrement inférieure
à la vitesse de l’onde transverse dans le solide [5]. Dans ce cas, les amplitudes des déplacements dans
le fluide et dans le solide sont comparables (voir figure 3.3(b)). La décroissance de l’onde dans le
fluide rend les mesures beaucoup plus difficiles et il faut pour cela mettre un transducteur immergé
perpendiculairement à l’interface au plus près de cette dernière afin de mesurer le déplacement normal
Uz . Il est intéressant de noter que l’onde de Scholte dans ce cas devient particulièrement sensible à la
célérité des ondes transverses dans le solide, donc à son module de cisaillement.
Dans les deux cas, les trois ondes de volume constituant l’onde de Scholte sont propagatives dans
la direction x et évanescentes dans la direction z. L’énergie reste donc confinée à l’interface entre les
deux milieux. De plus, en accord avec les conditions aux frontières, la composante tangentielle Ux n’est
44
3.1 Ondes de surface et d’interface 45
4 0.6
Atténuation par longueur d’onde
αRf λR
0.5
3
α R λR
cSch 0.4 ρf cf /ρcR
c (km/s)
cRf
2 0.3
cf
cR 0.2
1 Eau
Eau 0.1
0 0.0
0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5
cf (km/s) cf (km/s)
(a) (b)
Figure 3.4 – (a) Vitesses de l’onde de Scholte et de l’onde de Rayleigh en fonction de la vitesse du
son x0 dans le fluide. (b) Atténuation de l’onde de Rayleigh fuyante en fonction de cf .
45
46 3 Propagation d’ondes guidées
Le déplacement associé à cette onde interface dans le demi-espace z ≥ 0 est donné par l’expression
(3.12) et celui dans le demi-espace z ≤ 0 est donné par l’expression
ik −β
T
u (x, z) = 0 BL e
s βL z
+ 0 βT z i(kx−ωt)
(3.32)
BT e e ,
βL ik
avec s
ω2
βL = k − (cs )2 ,
2
s L
2
(3.33)
ω
=
β k 2−
s 2.
(cT )
T
Si le contact est considéré parfait entre les deux demi-espaces, les conditions aux frontières sont la
continuité des contraintes normales et tangentielles et la continuité des déplacements normaux et
tangentiels à l’interface. En tenant compte des expressions des contraintes et des déplacements dans
chaque milieu, les quatre équations obtenues conduisent à un système matriciel dont l’annulation du
déterminant fournit l’équation de dispersion
Après quelques longs calculs, le déterminant de l’onde de Stoneley peut être mis sous la forme [6]
" #
c4 c2 c2
+ µ̃ 2 + + + 4µ̃ (β 1) + (αL αT − 1) . (3.35)
h i
α β α β β −
(cT csT )2 (csT )2
L T T L
c2T L T
αL ik βL −ik
= det = 0, (3.36)
dSlip
2iα + )µ 0 0
kµ −(α 2 k 2
L T
0 0 2ikβL µs (βT2 + k 2 )µs
c2 c2
dSlip = β L d + µ̃α dR . (3.37)
(csT )2
R L
c2T s
46
3.2 Ondes transverses horizontales guidées 47
Ainsi que dans le cas d’un demi-espace solide chargé par un demi-espace de fluide parfait, il existe
deux racines de l’équation de dispersion ayant un sens physique : une racine réelle correspondant à une
onde de Stoneley et une racine complexe associée à une onde de Rayleigh fuyante. L’onde de Stoneley
est très peu étudiée dans le domaine ultrasonore pour deux raisons fondamentales. Tout d’abord,
cette onde n’existe pas pour tous les couples de matériaux. De plus, elle est très difficile à générer par
des méthodes classiques de génération d’ultrasons. En revanche, cette onde est très étudiée dans le
domaine de la géophysique pour caractériser la fracture de roches. Les cartographies des vitesses de
l’onde de Stoneley sont représentées en fonction du rapport des modules de cisaillement µ̃ = µ2 /µ1
en abscisses et du rapport des masses volumiques ρ̃ = ρ2 /ρ1 en ordonnées sur les figures 3.5(a) pour
le cas d’une interface parfaite et 3.5(b) pour le cas d’une interface glissante. Ces résultats montrent
d’une part que le domaine d’existence de l’onde de Stoneley est très restreint pour le cas d’un contact
parfait entre les deux solides et , d’autre part, que la dégradation du contact favorise l’existence de
cette onde d’interface sur un domaine plus large.
Figure 3.5 – Cartographie de la vitesse de l’onde de Stoneley en fonction du rapport des modules de
cisaillement µ̃ = µ2 /µ1 en abscisses et du rapport des masses volumiques ρ̃ = ρ2 /ρ1 en ordonnées.
47
48 3 Propagation d’ondes guidées
Le champ de déplacement est recherché sous la forme de la superposition de deux ondes planes se
propageant avec l’angle d’incidence θT :
uy (x, z, t) = Aei(kT sin θT x−kT cos θT z−ωt) + Bei(kT sin θT x+kT cos θT z−ωt) . (3.39)
En posant,
k = k sin θ ,
d’où kT2 = k 2 + kz2 , (3.40)
x T T
k = k cos θ ,
z T T
La plaque étant placée dans le vide, les conditions aux frontières sont des conditions de contraintes
nulles en z = 0 et en z = h :
σ = 0,
xz
σ .e z = 0 ⇐⇒ σyz = 0, (3.42)
σ = 0.
zz
Compte tenu de l’expression du déplacement u = uy e y , les tenseurs des déformations et des contraintes
ont pour expressions respectives
∂uy ∂uy
0 ∂x
0 0 ∂x
0
1
∂u ∂uy ∂u ∂uy
ε= y et σ = µ y (3.43)
0 0 .
2
∂x ∂z ∂x ∂z
∂uy ∂uy
0 0 0 0
∂z ∂z
Sur les trois équations du système (3.42), deux sont donc automatiquement vérifiées, c’est-à-dire
σxz = 0 et σzz = 0, puisque ces composantes sont toujours nulles. L’équation restante, c’est-à-dire
σyz = 0, est donc la seule équation à résoudre afin de déterminer les amplitudes des ondes dans la
plaque. La contrainte σyz ayant pour expression
∂uy
σyz (x, z, t) = µ = iµkz −Ae−ikz z + Beikz z ei(kx x−ωt) , (3.44)
h i
∂z
les conditions aux frontières aux interfaces z = 0 et z = h conduisent au système
−A + B = 0,
(3.45)
−Ae−ikz h + Beikz h = 0.
De ces deux équations, on déduit immédiatement que les amplitudes A et B sont égales 1 et l’équation
suivante
sin(kz h) = 0, (3.46)
48
3.2 Ondes transverses horizontales guidées 49
Le champ de déplacement dans la plaque est donc une somme infinie de solutions
mπ
uy (x, z, t) = Am cos (3.48)
X
z ei(kxm x−ωt) ,
m h
2π q 2 mcT
kxm = 2
f − fm où fm = (3.50)
cT 2h
est la fréquence de coupure du mode m. Pour toute fréquence de l’onde inférieure à la fréquence
fm , le nombre d’onde kxm selon la direction de propagation du mode m est imaginaire : le mode est
évanescent. À l’inverse, pour toute fréquence de l’onde supérieure à la fréquence fm , le nombre d’onde
kxm est réel : le mode m est propagatif. Notons que seul le mode plan n’a pas de fréquence de coupure
et est donc toujours propagatif. Pour des fréquences très inférieures à la première fréquence de coupure
f1 = cT /2h, seul le mode plan peut être retenu dans la modélisation.
Par commodité, le déplacement peut être mis sous la forme du développement modal
Ces fonctions propres sont orthogonales et normées, c’est-à-dire qu’elles vérifient la relation
Z h
ψm (z)ψn (z) dz = δmn . (3.53)
0
ω ω
cϕm = =s (3.54)
kxm
mπ 2
2
kT −
h
Les évolutions des vitesses de phase et des vitesses de groupe des premiers modes TH guidés sont
tracées en fonction de la fréquence respectivement sur les figures 3.6(a) et 3.6(b) pour une plaque
de duralumin d’épaisseur h = 10 mm. Lorsque la fréquence est égale à la fréquence de coupure d’un
mode, la vitesse de phase du mode tend vers l’infini et la vitesse du groupe tend vers 0.
49
50 3 Propagation d’ondes guidées
5.5 3.5
5 3
2.5
4.5
cϕm (km.s−1)
cgm (km.s−1)
2
4
1.5
3.5
1
3 0.5
2.5 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
f (MHz) f (MHz)
(a) (b)
Figure 3.6 – (a) Vitesses de phase et (b) vitesses de groupe des premiers modes TH guidés.
Les moyennes temporelles de l’énergie cinétique et de l’énergie de déformation ayant pour expres-
sions respectives
1 1 2X ∞
Z h
Ec = 4 ρ 0 u̇u̇ dz = 4 ρω
?
|Bm |2 ,
m=0 (3.56)
1 ? ∂u? 1 X ∞
Z h
∂u ∂u ∂u
= + dz = kT2 |Bm |2 = K,
E µ µ
p 4 4
∂x ∂x ∂z ∂z
0 m=0
50
3.2 Ondes transverses horizontales guidées 51
dans la plaque est inférieure à la vitesse c2 = µ2 /ρ2 des ondes transverses dans le substrat. L’équation
p
La résolution de cette équation de dispersion conduit d’une part à l’expression de nombres d’ondes
selon la direction x des modes de Love,
v
c2
u
u1 −
u
1 µ2 u c22
k xm = s arctg u
+ mπ , avec (3.65)
µ u c2
m ∈ N,
c2
−1
1t
−1
h c21
c21
Les évolutions de la vitesse de phase et de la vitesse de groupe des premiers modes de Love sont
tracées en fonction de la fréquence sur la figure 3.7 pour une plaque de plexiglas d’épaisseur h = 2 mm
déposée sur un substrat en duralumin. Lorsque la fréquence est égale à la fréquence de coupure d’un
mode, la vitesse de phase du mode tend vers la vitesse des ondes transverses dans le substrat c2 . À
l’inverse, aux hautes fréquences, la vitesse de phase de chaque mode tend vers la vitesse des ondes
transverses dans la plaque c1 .
cn cg n
c2
3.0
2.5
Vitesses (km.s−1 )
2.0
1.5
1.0 c1
0.5
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
Fréquence (MHz)
Figure 3.7 – Vitesse de phase des premiers modes de Love en fonction de la fréquence.
51
52 3 Propagation d’ondes guidées
Compte tenu de la décomposition de Helmholtz (3.4), le champ de déplacement est mis sous la forme
ik cos(kLz z) ik sin(kLz z)
u (x, z, t) = 0 SL + 0
AL
−kLz sin(kLz z) kLz cos(kLz z)
−k cos(kTz z) k sin(kTz z)
Tz Tz
+ 0 ST + 0 AT ei(kx−ωt) . (3.69)
ik sin(kTz z) ik cos(kTz z)
Les conditions aux frontières ne faisant intervenir que les contraintes σxz et σzz , il est suffisant de
calculer les expressions de ces deux composantes 2 :
(x, = − 2ikkLz [SL sin(kLz z) − AL cos(kLz z)]
n
σxz z, t) µ
+ kT2 z − k 2 [ST sin(kTz z) + AT cos(kTz z)] ei(kx−ωt) ,
o
(3.70)
Dans le cas d’une plaque placée dans le vide et délimitée par deux surfaces positionnées en z = −h/2
et z = h/2, les conditions aux frontières sont simplement des conditions de contraintes nulles sur
ces deux surfaces : σxz (z = ±h/2) = 0 et σzz (z = ±h/2) = 0. L’application de ces conditions aux
frontières conduit à un système de quatre équations à quatre inconnues, qui peut être découplé en deux
systèmes de deux équations à deux inconnues, compte tenu des propriétés de symétrie des fonctions
sinus et cosinus. Le premier système est mis sous la forme matricielle :
L’équation de dispersion des modes de Lamb symétriques, qui résulte de l’annulation du déterminant
de cette matrice, s’écrit :
tan(kTz h/2) 4k 2 kTz kLz
= − 2 . (3.72)
tan(kLz h/2) k2 − k2 Tz
2
2. Pour ces calculs, il faut avoir remarqué la relation (λ + 2µ)kL z
+ λk2 = µ kT2 z − k2 .
52
3.3 Ondes de Lamb 53
L’équation de dispersion des modes de Lamb antisymétriques, qui résulte de l’annulation du détermi-
nant de cette matrice, s’écrit :
2
tan(kTz h/2) kT2 z − k 2
=− . (3.74)
tan(kLz h/2) 4k 2 kLz kTz
La résolution des équations de dispersion (3.72) et (3.74) permet d’obtenir les couples (ω, k) pour
lesquels les ondes de Lamb symétriques Sn et antisymétriques An peuvent se propager.
Les courbes de dispersion des premiers modes de Lamb d’une plaque de duralumin d’épaisseur
h = 5 mm sont tracées sur la figure 3.8. Les courbes en traits pleins rouges représentent les modes
de Lamb symétriques et celles en tirets bleus représentent les modes de Lamb antisymétriques. Il est
intéressant de noter que les courbes de dispersion d’une même famille de modes ne se coupent pas. Il
apparaît également sur cette figure que les deux premiers modes de Lamb, c’est-à-dire les modes S0
et A0 , ne présentent pas de fréquence de coupure, contrairement aux modes supérieurs.
De plus, ces courbes sont la plupart du temps croissantes, c’est à dire que le produit f h augmente
lorsque le produit kh augmente, signifiant que la vitesse de groupe définie par cg = ∂ω/∂k est positive.
Cela n’est pas toujours vrai et en particulier la courbe du mode S1 décroît pour un produit kh inférieur
à 2 puis se stabilise sur un bref intervalle. Dans ce cas, la vitesse de groupe est négative, puis nulle.
Une vitesse de groupe négative est opposée à la vitesse de phase, signifiant que l’énergie acoustique
se propage en sens inverse de celui du vecteur d’onde. Une vitesse de groupe nulle correspond à un
mode local, c’est à dire une vibration qui ne se propage pas. Ce mode à ces fréquences particulières
est appelé un mode ZGV (Zero Group Velocity).
10
S6
8
A5
A2
f d (MHz.mm)
6 S4
A3
4 S2
S1
2
A1 S0 A0
0
0 2 4 6 8 10
kd
L’évolution de la vitesse de phase des premiers modes de Lamb est tracée sur la figure 3.9 en fonction
du produit f h. À l’instar des modes TH guidés, la vitesse de phase de chaque mode symétrique ou
53
54 3 Propagation d’ondes guidées
antisymétrique pour n ≥ 1 tend vers l’infini lorsque la fréquence approche la fréquence de coupure du
mode. En revanche, lorsque la fréquence tend vers 0, la vitesse de phase du mode A0 tend vers 0 et
celle du mode S0 tend vers une valeur finie non nulle.
12 S1 S2 S4 S6 6
S0
10 A1 A3 A2 A5 5
8 4
cϕ (km/s)
cg (km/s)
A0
6 S0 3
4 2
S3
A0 A1 A3 A2 A5
2 1
S1 S2 S4 S6
0 0
0 2 4 6 8 10 0 2 4 6 8 10
f d (MHz.mm) f d (MHz.mm)
Figure 3.9 – Évolutions des vitesses (a) de phase et (b) de groupe des premiers modes de Lamb en
fonction du produit fréquence × épaisseur (f h).
Compte tenu des équations (3.68), la solution de cette équation correspondant à la vitesse du mode
S0 est la vitesse de barre
λ+µ
s s
c2T
cS0 = 2cT 1 − 2 = 2cT = cb . (3.76)
cL λ + 2µ
En utilisant un développement limité au troisième ordre des fonctions tangentes, l’équation de disper-
sion (3.74) peut être mise sous la forme
1
(kTz h/2) 1 + (kTz h/2)2
2
k 2 − k2
3 =−
Tz
(3.77)
1 4k
2k k
(kLz h/2) 1 + (kLz h/2)2 Lz Tz
3
ou encore 2
h2 kT2 z − k 2
4+ (kT2 z − kL2 z ) = − (3.78)
3 k 2 kT2 z
Compte tenu des équations (3.68) et puisque k 2 ≈ −kT2 z , cette équation de dispersion peut être réécrite
cb
ω = √ k 2 h. (3.79)
2 3
54
3.3 Ondes de Lamb 55
La vitesse de phase du mode A0 solution de cette dernière équation a donc pour expression aux basses
fréquences s
c
cA0 = √b ωh = cp . (3.80)
2 3
La vitesse de phase du mode A0 tend donc vers la vitesse de phase cp des ondes de flexion dans les
plaques minces.
Les déplacements particulaires des modes de Lamb fondamentaux S0 et A0 sont représentés res-
pectivement sur les figures 3.10(a) et 3.10(b). Ces déplacements sont calculés pour une plaque de
duralumin d’épaisseur h = 2 mm à la fréquence f = 1 MHz. Le déplacement du mode S0 est symé-
trique par rapport au plan médian de la plaque, tandis que celui du mode A0 est antisymétrique. En
basse fréquence, la composante ux du mode S0 est uniforme est plus grande que la composante uz :
le mode symétrique S0 est pratiquement longitudinal. À l’inverse, la composante uz du mode A0 est
uniforme est plus grande que la composante ux : le mode symétrique A0 est un mode de flexion.
55
56 3 Propagation d’ondes guidées
Comme l’exponentielle ne s’annule pas, elle conduit à l’équation de Rayleigh (3.19). C’est le cas des
modes A0 et S0 dont la vitesse de phase tend vers la vitesse cR de l’onde de Rayleigh lorsque kh → ∞.
Dans la plaque, le déplacement de matière du mode fondamental S0 (A0 ) est localisé près des surfaces
libres, sous la forme de deux ondes de Rayleigh disposées symétriquement (anti-symétriquement) par
rapport au plan médian.
Si la vitesse de phase est comprise entre cT et cL , kLz est imaginaire, mais pas kTz . Il vient alors
kLz = iαL et tan(kLz h/2) = i tanh(αL h/2) tend vers l’imaginaire lorsque kh → ∞. Pour les modes
symétriques l’équation de dispersion (3.72) devient
!2
kT2 z tan(kTz h/2) 4αL
−1 = 2 . (3.87)
k2 kTz k
Elle est satisfaite, lorsque kh → ∞, avec une composante k2T = nπ/h qui annule la tangente. Pour
les modes antisymétriques l’équation de dispersion (3.74) devient
!2
kT2 z
4αL kTz tan(kTz h/2) = −k 2
−1 . (3.88)
k2
Elle est satisfaite, lorsque kh → ∞, avec une composante k2T = (n + 1/2)π/h qui rend infinie la
tangente. Dans les deux cas, la vitesse des modes d’ordre supérieur (n ≥ 1) tend lentement vers VT
par valeurs supérieures :
s
ω2 m2 π 2 m2 π 2 1
= k 2
+ d’où c = cT 1+ avec m=n ou n+ . (3.89)
c2T h2 k 2 h2 2
56
Chapitre 4
Un transducteur ultrasonore est composé d’une plaque piézoélectrique positionnée devant une
face arrière également appelée backing (figure 4.1). Certains capteurs possèdent devant la plaque
piézoélectrique une lame adaptatrice d’impédance. Deux électrodes sont également placées sur les
deux surfaces de la plaque piézoélectrique afin d’appliquer et/ou récupérer une tension électrique.
Couche orientée
Plaque de céramique ou
piézoélectrique monocristal mince
(a) (b)
Figure 4.1 – Structure d’un transducteur plan monoélément utilisé pour engendrer des ondes de
volume (a) en basse fréquence (f < 25 MHz), (b) en moyenne et haute fréquence (f > 25 MHz).
58 4 Génération, détection et mesures des ondes ultrasonores
c
fres = , (4.1)
2h
où c est la vitesse des ondes longitudinales ou transverses dans la plaque piézoélectrique. Cette fré-
quence de résonance représente la fréquence pour laquelle les ondes longitudinales sont générées de
manière optimale. À cette résonance est associé un facteur de qualité qui quantifie la largeur fréquen-
tielle et l’amplitude de la résonance. La bande passante du transducteur dépend alors essentiellement
de ce facteur de qualité
Le backing à l’arrière du capteur est généralement un amortisseur qui réduit les vibrations de la
plaque piézoélectrique et absorbe le rayonnement émis vers l’arrière. Le matériau utilisé doit avoir une
impédance proche de celle de la plaque pour assurer la transmission des ondes. Il arrive également que
le backing soit un réflecteur représenté simplement par une couche d’air afin de réfléchir totalement
les ondes, ce qui a pour but d’allonger la durée du signal émis par le capteur.
La lame adaptatrice d’impédance a évidemment pour objectif d’assurer une meilleure transmission
des ondes entre la plaque piézoélectrique d’impédance Zp et le milieu de propagation d’impédance Zt .
Elle permet également de protéger le matériau piézoélectrique et l’électrode placée à l’avant. Cette
lame est une lame quart d’onde ce qui signifie que son épaisseur est choisie pour correspondre au quart
de la longueur d’onde à la fréquence fres de la plaque piézoélectrique. Dans ce cas, l’impédance Za de
la couche adaptatrice doit être choisie pour s’approcher de la relation
Za = (4.2)
q
Zp Zt
qui correspond au cas où la transmission est parfaite. Cette relation n’est vraie que pour une seule
fréquence et plus on s’éloigne de cette fréquence moins bonne est la transmission des ondes entre la
plaque piézoélectrique et le milieu de propagation.
En définitive, quel que soit le signal électrique soumis au transducteur via les électrodes, la fonction
de transfert de ce dernier dépend de plusieurs paramètres dont les plus importants sont le facteur de
qualité de la résonance de la plaque piézoélectrique, la qualité de l’absorption des ondes en face arrière
et éventuellement la transmission des ondes au travers de la lame adaptatrice d’impédance.
Le signal transmis au transducteur piézoélectrique peut être un signal sinusoïdal continu ou fenê-
tré. Les signaux continus sont moins utilisés dans la mesure où en utilisation prolongée les capteurs
chauffent et peuvent s’endommager. Un train d’ondes sinusoïdale est une sinusoïde fenêtrée sur un
grand nombre de périodes. Ce type de signal "quasi-harmonique" a une transformée de Fourier en
forme de sinus cardinal centré sur la fréquence de la sinusoïde et dont la largeur dépend du nombre de
période. Plus la durée de la fenêtre est grande, plus le sinus cardinal sera étroit. Un signal impulsionnel
est une sinusoïde fenêtrée sur un faible nombre de périodes pour tendre vers une impulsion. Les fenêtres
sont généralement des enveloppes Gaussiennes. Le contenu fréquentiel des signaux impulsionnels sont
larges et centrés sur la fréquence centrale de la sinusoïde. Il existe d’autres types de signaux comme
les sinus glissants (sinusoïde dont la fréquence évolue en fonction du temps).
58
4.1 Sources ultrasonores 59
La génération des ondes ultrasonores dans un fluide est souvent comparée au rayonnement d’un
piston plan circulaire de rayon a bafflé dans un plan infini. Dans ce cas, en régime harmonique de
pulsation ω, l’intensité des ondes rayonnées dans l’axe du piston a pour expression [9]
ω p 2
p(x) = Z0 v0 sin a +x −x ,
2 (4.3)
2c0
où Z0 est l’impédance du fluide et v0 est la vitesse normale de la surface émettrice supposée uniforme.
La pression acoustique rayonnée sur l’axe d’un transducteur de diamètre 2a = 13 mm aux fréquences
f = 300 kHz, 1 MHz et 2 MHz est tracée en fonction de la position x sur l’axe du capteur sur la figure
4.2.
2 (a) f = 300~kHz
|P/Z0 v0 |
Figure 4.2 – Pression acoustique rayonnée par un transducteur de diamètre 2a = 13 mm aux fré-
quences f = 300 kHz, 1 MHz et 2 MHz.
La distance entre le capteur et la limite basse du champ lointain est déterminée approximativement
pour les transducteurs ultrasonores plan par la relation [10]
f a2 a2
x` ≈ = . (4.4)
c0 λ
Le champ de pression rayonné en champ lointain par le transducteur correspond à une onde sphérique
e−jk0 r
p̂(r, θ) = P0
D(θ), (4.5)
r
où P0 est l’amplitude du champ de pression et où le facteur de directivité est donné par la relation
2J1 (k0 a sin θ)
D(θ) = . (4.6)
k0 a sin θ
La divergence du faisceau est déterminée par l’angle θ0 définit par les expressions
α = 0, 25 pour une perte de 6 dB,
λ
θ0 = arcsin α avec (4.7)
α = 0, 43 pour une perte de 20 dB,
a
α = 0, 61 pour une perte totale.
59
60 4 Génération, détection et mesures des ondes ultrasonores
Le champ de pression rayonné par un piston plan bafflé est représenté sur la figure 4.3. Le piston
a un diamètre 2a = 13 mm et génère un champ de pression harmonique de fréquence f = 1 MHz. Les
droites en tirets verts représentent l’ouverture du faisceau pour une perte totale.
−5
0
x/a
5
0 10 20 30 40 50
z/a
Figure 4.3 – Champ de pression rayonné par un piston plan bafflé de diamètre 2a = 13 mm à la
fréquence f = 1 MHz.
Dans le domaine temporel, la pression acoustique rayonnée par un disque circulaire, animé d’une
vitesse v0 (t), s’écrit pour un point quelconque sur l’axe du piston [11] :
√
x2 + a2
" !#
x
pa (x, 0, t) = ρ0 c v0 t− − v0 t − . (4.8)
c c
L’expression (4.8) montre qu’au voisinage du disque (x << a), la pression est formée d’un premier
terme semblable à la vitesse de la surface (onde plane) et d’un second terme, de signe opposé, dont
l’instant d’arrivée correspond à un trajet provenant du bord du disque. Cette onde de bord traduit les
phénomènes de diffraction liés au rayon fini a de la source. A distance plus grande (x = 2a), les deux
ondes commencent à se recouvrir. Les phénomènes d’interférence, responsables des oscillations de la
pression acoustique observées sur l’axe du piston en régime sinusoïdal (figure 4.2), disparaissent en
régime impulsionnel car le champ acoustique reçu en un point et à un instant donnés provient d’une
zone bien définie sur la surface du transducteur.
1.0
0.5
0.0
−0.5
−1.0
1 4.5 8 6 9 12 13 15.5 18 26 29 32
Temps (µs)
Figure 4.4 – Pression acoustique émise sur son axe z en régime impulsionnel, par un transducteur
plan de rayon a = 5 mm, de fréquence centrale 1 MHz, immergé dans l’eau.
Les transducteurs au contact sont des capteurs piézoélectriques qui sont collés par l’intermédiaire
d’un couplant à la surface d’un matériau à sonder. Le couplant dépend de la nature des ondes à
60
4.1 Sources ultrasonores 61
générer. Si les capteurs sont des transducteurs à ondes de cisaillement, le gel doit être très visqueux,
tel du miel par exemple, afin d’assurer la continuité des efforts de cisaillement entre le capteur et
l’échantillon. Si les capteurs sont des transducteurs à ondes longitudinales, le gel doit être aqueux et
donc peu visqueux, afin d’assurer la continuité des efforts de compression entre le capteur et l’échan-
tillon. Les ondes générées se propagent en incidence normale et peuvent être détectées par un second
transducteur ou alors par le transducteur émetteur (mode échographique).
Si les capteurs "monoélément plan" sont les transducteurs piézoélectriques les plus utilisés, il existe
d’autres types de capteurs qui ont des utilisations assez spécifiques. Voici une liste non exhaustive des
différents capteurs [12].
? Les transducteurs focalisés dont la surface émettrice est concave afin de focaliser le champ
rayonné en un point.
? Les transducteurs doubles séparent la fonction d’émission de la fonction de réception et
comportent donc deux éléments piézoélectriques indépendants.
? Les transducteurs à couplage par air sont des capteurs fonctionnant en immersion, mais
comme leur nom l’indique, le fluide de couplage est l’air. Si ces capteurs ont l’avantage de
générer des ultrasons sans contact dans des matériaux, les ruptures d’impédance entre d’une
part le capteur et l’air et d’autre part l’air et l’échantillon restent une contrainte majeure. Des
niveaux très élevés sont nécessaires en émission et ceux en réception demeurent assez faibles.
? Les barrettes linéaires sont constituées de multiples éléments piézoélectriques alignés. Un
déphasage électronique permet le contrôle du front d’onde généré, ouvrant la voie à la foca-
lisation en un point ou à la génération d’onde plane en incidence oblique. Notons que cette
61
62 4 Génération, détection et mesures des ondes ultrasonores
focalisation électronique est très utilisée dans le domaine médical car le point de focalisation
peut être déplacé facilement et rapidement.
Le transducteur comprend deux électrodes, en forme de peigne, réalisées sur un substrat piézoélec-
trique (par exemple, par photogravure d’une couche métallique déposée sous vide). Dans sa version la
plus simple (figure 4.5(a)), l’espace d entre les doigts des peignes et la largeur de recouvrement w de
deux doigts adjacents sont constants. La tension électrique appliquée entre les deux électrodes, crée un
champ électrique qui engendre des compressions et des dilatations, au voisinage de la surface, donnant
naissance à différentes ondes élastiques. En ce qui concerne l’onde de Rayleigh, émise perpendiculai-
rement aux doigts des peignes, le transducteur se comporte comme une suite de sources ultrasonores.
Lorsque la tension appliquée est sinusoïdale, les vibrations s’ajoutent de façon constructive seulement
si la distance d entre deux doigts est égale à une demi-longueur d’onde. En effet, toute contrainte,
produite à l’instant t par une paire de doigts parcourt, à la vitesse de l’onde de Rayleigh, la distance
λ/2 pendant la demi-période T /2 (figure 4.5(b)). A l’instant t + T /2, cette contrainte est arrivée sous
la paire de doigts voisine au moment où la tension électrique, qui a changé de signe, produit une
contrainte de même phase : la contrainte due à la seconde paire de doigts s’ajoute à celle émise par la
première paire. La fréquence f0 = VR /2d qui correspond à cet effet cumulatif est appelée fréquence de
synchronisme. Si la fréquence s’écarte de cette valeur, l’interférence entre les ondes élastiques émises
par les différentes paires de doigts n’est plus totalement constructive et le signal résultant est moindre ;
la bande passante d’un transducteur est d’autant plus étroite qu’il comporte plus de doigts.
d
Instant t d x1
x3 − + − +
U w
x1
λ/2
x2
Instant t + T /2 x1
L
+ − + −
Substrat piézoélectrique
(a) (b)
Figure 4.5 – (a) Transducteur simple à électrodes interdigitées. (b) La tension électrique, appliquée
entre les deux électrodes, en forme de peigne, crée des contraintes près de la surface du solide.
Une impulsion brève appliquée aux électrodes excite simultanément les différentes parties du trans-
ducteur. Comme le champ électrique s’inverse à chaque intervalle entre doigts, le train d’ondes émis
a une période spatiale 2d et une durée Θ égale à la longueur du transducteur L = 2N d divisée par la
vitesse VR de l’onde de Rayleigh :
2N d N
Θ= = . (4.11)
VR f0
La bande passante à –3 dB (X = ±0, 885π/2) est inversement proportionnelle au nombre de paires de
doigts N :
∆f 0, 885
= . (4.12)
f0 N
62
4.1 Sources ultrasonores 63
En pratique, pour relever la réponse impulsionnelle d’un transducteur, il faut transformer le train
d’ondes élastiques émis en signal électrique à l’aide d’un transducteur récepteur à électrodes inter-
digitées. Le champ électrique qui accompagne l’onde élastique induit, lorsque celle-ci passe sous les
électrodes, une différence de potentiel variable au cours du temps. La forme du signal dépend du
nombre de doigts du récepteur. Examinons deux cas typiques :
a) Récepteur à une seule paire de doigts (fig. 4.6(a)). La détection est localisée sur une ligne
parallèle aux fronts de l’onde ; le signal électrique reproduit fidèlement le signal élastique au fur et à
mesure qu’il défile sous le récepteur.
b) Récepteur identique à l’émetteur (fig. 4.6(b)). L’amplitude de la tension électrique détectée
augmente à partir de l’instant τ = l/VR où le front avant du train d’ondes élastiques atteint le premier
intervalle interdigital du récepteur ; elle passe par un maximum à l’instant τ + Θ lorsque les différents
éléments du récepteur sont simultanément excités puis décroît.
d a d
Signal d’entrée Signal de sortie
Onde de Rayleigh
VR t
(a) t
L Θ = L/VR
L = 2N d ℓ = VR τ
Onde de Rayleigh
t
(b) t
2Θ
Figure 4.6 – Réponse impulsionnelle d’une ligne à deux transducteurs à peignes déposés sur un
substrat piézoélectrique. a) Récepteur à deux doigts. b) Récepteur identique à l’émetteur.
63
64 4 Génération, détection et mesures des ondes ultrasonores
électrique dans la bobine et de l’intensité d’aimantation sont alors effectuées, mais nécessitent une
électronique adaptée.
La génération thermoélastique des ultrasons par laser résulte d’un échauffement local de l’échan-
tillon induit par l’absorption optique du faisceau laser. Cette élévation localisée de température produit
alors une dilatation thermique responsable de la génération des ondes élastiques. Le champ de tempé-
rature T induit par l’absorption optique du faisceau pompe est solution de l’équation de diffusion de
la chaleur,
∂T
ρCp (x , t) − κ∆T (x , t) = Q(x , t), (4.13)
∂t
avec Cp le coefficient de capacité calorifique massique à pression constante, κ le coefficient de conduc-
tion thermique et ρ la masse volumique du matériau et où la densité volumique d’énergie électroma-
gnétique par unité de temps Q(x , t) représente la source de chaleur induite par l’absorption optique
du faisceau incident. Le faisceau laser se propageant en incidence normale dans la direction z, le terme
source de l’équation (4.13) est du type
64
4.2 Signaux : dispersion et atténuation 65
À titre illustratif, la génération d’ondes élastiques par une ligne source dans un demi espace isotrope
en duralumin est présentée sur la figure 4.7. La source, orientée dans la direction y, est considérée
ponctuelle en temps et en espace et est localisée en (x, z) = (0, 0). Quatre types d’onde sont représentés
sur cette figure. Les deux premiers sont les ondes de volume longitudinale (L) et transverse (T)
qui se propagent avec un front d’onde sphérique divergeant depuis le point source. Deux ondes de
Rayleigh (R) se propagent ensuite sur la surface libre de part et d’autre de la source. Enfin, deux
ondes de tête (H) sont observables à nouveau de part et d’autre de la source. Ces ondes de tête
sont des ondes transverses issues de la conversion de l’onde longitudinale rasante au delà de l’angle
critique θL
c = arcsin(c /c ) (voir chapitre 2). Du fait de cette conversion d’onde, l’onde longitudinale
T L
rasante rayonne de l’énergie vers l’intérieur du matériau impliquant qu’elle est atténuée au cours de
sa propagation.
Vide
z=0
Solide x
(ρ, λ, µ)
L T
z
Figure 4.7 – Cartographie de la norme du déplacement généré par un point source.
Le déplacement normal d’une surface ou d’une interface peut aisément être mesuré par des mé-
thodes optiques. Dans ce contexte, il existe plusieurs techniques : les sondes déflectométriques, les
sondes à diffraction ou les sondes interférométriques pour les plus connues. Ces dernières sont en par-
ticulier les plus utilisées pour la détection des ondes élastiques. Elles reposent sur la modulation du
faisceau lumineux réfléchi à la surface d’un matériau par le déplacement de cette même surface lié aux
ondes élastiques.
Le vibromètre laser est un outil de mesure très utilisé pour détecter des ultrasons, générés par une
source laser ou non. C’est une sonde interférométrique qui repose sur la mesure de l’effet Doppler entre
le signal émis et le signal réfléchi. Il mesure le déplacement normal d’une surface aux basses fréquences
et la vitesse normale aux hautes fréquences. Le vibromètre laser a plusieurs avantages par rapport aux
transducteurs piézoélectriques agissant en réflexion. Tout d’abord, c’est une technique sans contact
donc mobile. De plus, il opère dans une large bande de fréquences et donc plusieurs capteurs émetteurs
peuvent être utilisés sans changer pour autant de vibromètre.
65
66 4 Génération, détection et mesures des ondes ultrasonores
dω
ω(k) = ω(k0 ) + (k − k0 ) = ω0 + cg (k − k0 ) (4.18)
dk k0
dω
cg = . (4.19)
dk k0
avec Ω0 = k0 cg − ω0 . Cette expression montre que, pendant le temps t, le groupe d’ondes s’est déplacé
de x = cg t. Ainsi dans un milieu dispersif, un paquet d’ondes centré sur le nombre d’onde k0 se propage
à la vitesse cg .
Bien que le résultat précédent ne le révèle pas, à cause de la limitation au premier ordre du
développement de la relation de dispersion, le paquet d’ondes se déforme au cours de sa propagation.
Le maximum du paquet d’onde se situe à l’instant t au point x tel que les ondes d’amplitudes les plus
élevées interfèrent de façon constructive. Pour cela, il faut que les composantes des nombres d’onde
voisins de k0 soient en phase, ce qui se traduit sur la phase ϕ(k) par :
d’où
dϕ dω
=x− t = 0. (4.22)
dk k0
dk k0
Le maximum du paquet d’ondes se déplace donc bien à la vitesse de groupe cg donnée par la formule
(4.19). S’il n’y a pas d’atténuation, cette vitesse est aussi la vitesse de transport de l’énergie localisée
dans le paquet d’ondes.
Afin de visualiser la dispersion, un même signal porté par une onde de Lamb S0 et une onde de
Lamb A0 dans le domaine des basses fréquences est étudié. Ce signal correspond à une sinusoïde de
fréquence f0 fenêtrée par une Gaussienne :
La fréquence centrale du signal est f0 = 100 kHz, la largeur de la Gaussienne est σ = 0.3 MHz et le
décalage temporel est t0 = 20 µs. Le signal ainsi généré est représenté sur la figure 4.8(a) et le module
de sa transformée de Fourier sur la figure 4.8(b).
66
4.2 Signaux : dispersion et atténuation 67
1.2
0.4 1.0
0.2 0.8
Ŝ(0, ω)
s(0, t)
0.0 0.6
−0.2 0.4
−0.4 0.2
0.0
0 2 4 6 8 10 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0
Temps (µs) f (MHz)
(a) (b)
Figure 4.8 – (a) Signal S(x = 0, t) et (b) le module de sa transformée de Fourier Ŝ(x = 0, ω).
Ce signal est propagé dans la suite par deux ondes de Lamb aux vitesses différentes : l’onde S0
de vitesse constante cb et l’onde A0 de vitesse cp dépendant de la fréquence (voir chapitre 3). Chaque
signal est propagé en multipliant la transformée de Fourier du signal en x = 0 par un déphasage
dépendant de l’onde considérée :
ω
Ŝ (x, ω) = Ŝ(0, ω) exp −i x ,
S0
cb !
(4.24)
ω
ŜA0 (x, ω) = Ŝ(0, ω) exp −i c x .
p
Les signaux temporels sont ensuite obtenus en calculant la transformée de Fourier inverse de ces
transformées de Fourier et sont tracés sur la figure 4.9(a) pour l’onde de Lamb S0 et 4.9(b) pour
l’onde de Lamb A0 . Comme attendu, l’onde de Lamb S0 se propage sans dispersion et donc la forme
du signal n’évolue pas au cours du temps. À l’inverse, l’onde de Lamb A0 est une onde très dispersive
et la forme de son signal évolue au cours du temps en s’étalant, ce qui s’explique simplement par le
fait que les basses fréquences se propagent moins vite que les hautes fréquences.
0 10 20 30 40 50 60 70 80 0 10 20 30 40 50 60 70 80
Temps (µs) Temps (µs)
Figure 4.9 – Signaux (a) SS0 (x, t) et (b) SA0 (x, t) pour différentes distances de propagation.
67
68 4 Génération, détection et mesures des ondes ultrasonores
Sous incidence oblique, des ondes longitudinales et transverses sont engendrées dans la plaque.
Les deux premiers échos transmis à travers l’échantillon correspondent aux ondes ayant parcouru un
trajet direct dans la plaque, c’est-à-dire sans réflexions multiples (figure 4.10). Lorsque la plaque est
ℓ1 ℓ2
Onde
in
idente θi
dM
θi
θi θM
θi
` `1 + `2 h cos(θM − θi )
t0 = = + (4.26)
Vf Vf Vf cos θM
h Vf
τM = t0 − tM = cos θM cos θi + sin θM sin θi − . (4.27)
Vf cos θM VM
68
4.3 Interaction d’une onde plane avec une plaque immergée 69
La mesure peut être effectuée avec une paire de transducteurs. Toutefois, le transducteur récepteur
doit être décalé d’une distance dM par rapport à la direction de propagation de l’onde incidente
engendrée par le transducteur émetteur. Elle peut aussi être effectuée en réception en remplaçant le
transducteur récepteur par un réflecteur plan. Les trajets des ondes avec ou sans plaque étant identiques
à l’aller comme au retour, les distances de propagation sont simplement doublées. La vitesse des ondes
longitudinale et transverse dans le matériau est donnée par la formule (4.29) en remplaçant h par 2h,
où τM est toujours la différence des temps de vol avec et sans plaque.
En l’absence d’échantillon, le spectre de l’onde de même amplitude se propageant sur la même distance
est
S0 (ω) = Ae−ikf ` . (4.31)
S(ω)
= tf L tLf e−i(kL −kf )h e−αL h (4.33)
S0 (ω)
et la partie imaginaire du nombre d’onde est petite devant sa partie réelle. Dans ce cas, les coefficients
de transmission sont donnés par les expressions approchées :
1 (ZL + Zf )2 S0 (ω)
" #
ωh
VL (ω) = et αL (ω) = ln S(ω) . (4.36)
4ρρf VL2
kf h − ϕ(ω) h
À titre d’exemple, la figure 4.11 montre les variations, en fonction de la fréquence, de la vitesse et de
l’atténuation des ondes longitudinales mesurées dans une plaque de polyuréthane d’épaisseur 10 mm.
69
70 4 Génération, détection et mesures des ondes ultrasonores
1670 3.0
1665 2.5
Atténuation (dB/mm)
1660 2.0
Vitesse (m/s)
1655 1.5
1650 1.0
1645 0.5
1640 0.0
1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0
f (MHz) f (MHz)
(a) (b)
Figure 4.11 – (a) Vitesse et (b) atténuation des ondes longitudinales mesurées dans une plaque de
polyuréthane.
Cette modélisation reste valable tant que l’atténuation est faible dans le matériau. Si ce n’est plus le
cas, les coefficients de transmission tf L et tLf sont complexes et la vitesse n’est plus reliée directement
à la différence de phase ϕ. Une façon de s’affranchir de ce problème est de mesurer des signaux en
transmission à travers deux échantillons d’un même matériau d’épaisseurs différentes. Dans ce cas, la
phase du rapport des spectres ne dépend pas des coefficients en transmission et la vitesse est alors
reliée directement au déphasage dû à la différence de distance de propagation, c’est-à-dire aux deux
épaisseurs.
70
Références
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Mathematical Tables,, Dover Publications Inc., new edition édition, 1965.
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71
72 RÉFÉRENCES
72
Bibliographie
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