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Ecole Hassania des Travaux Publics

Cours
d’Hydraulique en Charge

Pr. LHASSIAT Jaâfar


linalhassiat@gmail.com

Année académique : 2020/2021


Consistance du cours

Durée du cours :
7 séances – Cours & TD -

Mode d’évaluation :
1 Contrôle Intermédiaire
1 Examen Final
Vos Droits
 Le Professeur doit se consacrer complétement au cours

 Toutes vos questions doivent êtres respectées

 Droit à la vérification éventuelle de l’examen après la


publication des notes et avant leur envoi à
l’Administration

Vos Obligations
 Présence au cours : à l’heure
 La séance doit être uniquement consacrée au cours
d’Hydraulique en Charge

 Tout acte malveillant est inacceptable


Plan du cours
Chapitre 1 : Généralités sur les Ecoulements en Charge

Chapitre 2 : Statique des fluides

Chapitre 3 : Cinématique des fluides

Chapitre 4 : Dynamique des fluides parfaits incompressibles

Chapitre 5 : Les pertes de charge dans les conduites

Chapitre 6 : Equation de la quantité de mouvement

Chapitre 7 : Calcul des réseaux hydrauliques Semestre 2


Chapitre 1
Généralités sur
les Ecoulements en Charge
Plan du chapitre 1
1 : Introduction

2 : Définition d’un milieu continu

3 : Définition d’un fluide

4 : Propriétés des fluides


 Masse volumique
 Densité
 Poids volumique
 Compressibilité
 Pression de vapeur
 Viscosité
 Tension superficielle
 Capillarité
Introduction
Hydraulique en Charge Hydraulique à Surface Libre

Hydraulique Générale

L’Hydraulique Générale, dans le cas de votre formation d’ingénieur d’état en Génie Civil,
concerne l’écoulement de l’eau dans des conduites et canaux de différentes sections et
natures.
Introduction
Hydraulique en Charge Hydraulique à Surface Libre

Hydraulique Générale

L’Hydraulique en Charge ou l’écoulement en charge s’intéresse à l’écoulement dans des


conduites sans surface libre (interface libre entre l’eau et l’air ambiant) càd entièrement
remplies d’eau : écoulement sous pression.

L’Hydraulique à Surface Libre ou l’écoulement à surface libre s’intéresse à l’écoulement dans


des canaux avec une interface libre entre l’eau et l’air : écoulement à l’air libre.

L’écoulement à surface libre peut se faire aussi


dans des conduites partiellement remplies
Introduction
Mécanique Classique

Mécanique du point matériel Mécanique des solides indéformables

Mécanique des Milieux Continus

Mécanique des solides déformables Mécanique des Fluides

Prérequis

Hydraulique Générale

Hydraulique en Charge Hydraulique à Surface Libre

C’est notre cours


Introduction
Mécanique Classique

Mécanique des solides


Mécanique du point matériel
indéformables

La mécanique classique est la physique qui décrit le mouvement des objets lorsque leur
vitesse est faible par rapport à celle de la lumière.

La mécanique du point matériel est l'étude du mouvement des points matériels

Point matériel
=
tout système mécanique qu'il est possible de modéliser par un point géométrique M
auquel est associée une masse m

La limite de la mécanique du point est qu’elle ne permet pas de décrire les rotations
d’un corps sur lui-même
Introduction
La mécanique des solides indéformables est la branche de la mécanique qui traite le
mouvement des objets rigides en tenant compte de leur rotation propre.

Solide indéformable
=
Ensemble de points tels que pris deux à deux, leur distance ne varie pas
au cours du temps

La limite de la des solides indéformables est qu’elle ne permet pas de décrire les
déformations qui surviennent à la suite de contraintes (sollicitations mécaniques telles
que la compression, la traction, la flexion, le cisaillement, la torsion, …)

Compression Traction Flexion

Cisaillement Torsion
Introduction
Mécanique des Milieux
Continus

Mécanique des solides


Mécanique des Fluides
déformables

La mécanique des milieux continus est la mécanique qui s’intéresse à la déformation des
solides et à l’écoulement des fluides
Généralement, pour les solides déformables, on doit appliquer une grande contrainte pour
avoir une déformation, alors que les fluides se déforment facilement sous l’action une
contrainte aussi minime soit-elle
Compression Traction Flexion

a tendance à raccourcir l’élément a tendance à allonger l’élément a tendance à courber l’élément


sur lequel elle s’exerce sur lequel elle s’exerce sur lequel elle s’exerce

Cisaillement Torsion

a tendance à couper en deux a tendance à vriller l’élément


l’élément sur lequel elle s’exerce sur lequel elle s’exerce
Introduction
La Résistance des Matériaux (RDM) est la branche de la mécanique des milieux continus qui
permet le calcul des contraintes et déformations dans les structures des différents
matériaux (dans votre cas les bâtiments et les ouvrages d’art)

Selon l'intensité de la contrainte :

 il y a d'abord déformation élastique (le matériau se déforme proportionnellement à l'effort


appliqué et reprend sa forme initiale lorsque la sollicitation disparaît),

déformation élastique = déformation réversible

 suivie parfois d'une déformation plastique (le matériau ne reprend pas sa forme initiale
lorsque la sollicitation disparaît, une déformation résiduelle subsiste),

déformation plastique = déformation irréversible

 et enfin une rupture (la sollicitation dépasse la résistance intrinsèque du matériau).


Introduction
La Mécanique des Fluides (MDF) est l’étude du comportement des fluides (liquides et gaz)
suite à des forces internes associées

La Mécanique des Fluides regroupe :

 La statique des fluides ou l’hydrostatique est l’étude des fluides immobiles (au repos ou
en mouvement rectiligne uniforme ou en mouvement solide) dans un repère galiléen

un référentiel galiléen ou inertiel, est un référentiel dans lequel le principe d’inertie est vérifié :
« tout corps libre, sur lequel ne s’exerce aucune force ou sur lequel la résultante des forces est nulle,
est en mouvement de translation rectiligne uniforme, ou au repos ».
 La vitesse du corps est alors constante au cours du temps en direction et en norme.

 La cinématique des fluides est l'étude des écoulements indépendamment des causes qui
les produisent (position, vitesse, accélération des particules fluides)

 La dynamique des fluides, ou l’hydrodynamique est l'étude des mouvements des fluides
sous l'influence des actions qui leur sont appliquées
Définition d’un milieu continu
A l’échelle microscopique, tous les corps sont constitués d’atomes et de molécules dont le vide
est une caractéristique intrinsèque de la matière.
Ce caractère discontinu de la matière ne nous permet pas de modéliser le comportement des
objets par des fonctions continues dans l’espace et dans le temps.
L’échelle microscopique est de l’ordre du millimètre

A l’échelle macroscopique, la matière nous parait continue.


Cependant, Il est souvent impossible de décrire certains phénomènes qui interviennent dans la
matière de façon locale, en des endroits bien précis.
L’échelle macroscopique est de l’ordre du nanomètre

Une échelle intermédiaire dite mésoscopique consiste à considérer que la matière est
constituée de particules matérielles.
Ce terme désigne un volume infinitésimal de la matière pour que la grandeur étudiée puisse être
considérée comme ponctuelle et d’autre part suffisamment grand pour contenir assez de
molécules dont on néglige la fluctuation de leur nombre et ainsi pour pouvoir oublier leur
individualité.
Les propriétés physiques de ces particules matérielles (pression, masse volumique, vitesse...)
sont considérées comme homogènes càd identiques en tout point de la particule matérielle.
L’échelle mésoscopique est de l’ordre du micromètre
Définition d’un fluide
Un fluide est un milieu matériel continu, déformable sous l’effet d’un effort de cisaillement aussi
minime soit-il et qui peut s’écouler
Continu :
Le fluide est supposé ne présentant pas de vides où la matière est absente. Par conséquent, ses
propriétés physiques varient d’une façon continue.
Elles sont ainsi considérées comme des fonctions continues des variables d’espace (x,y,z) et
du temps t.
Ces propriétés sont les caractéristiques non pas de points matériels auxquels on associe à chacun
une masse sans volume mais de particules dites particules fluides

La particule fluide est un volume infinitésimal autour d’un point géométrique. Ce volume est
extrêmement petit à notre échelle (échelle macroscopique) mais doit contenir un très grand nombre
de molécules (échelle mésoscopique) pour que les chocs moléculaires puissent être remplacés
par une pression moyenne du point géométrique.

Ces particules fluides (qu’on isole par la pensée ou en trouvant un moyen de visualisation tel que
la coloration par exemple) contiennent le même nombre de molécules.

Ainsi pour chaque particule fluide, on peut définir :


 Un volume
 Une masse : masse des molécules du volume
 Une vitesse : vitesse moyenne des molécules du volume
 Une pression : échange de quantité de mouvement des molécules du volume à travers la
surface de la particule
Définition d’un fluide
Un fluide est un milieu matériel continu, déformable sous l’effet d’un effort de cisaillement aussi
minime soit-il et qui peut s’écouler

Déformable :
Les molécules peuvent facilement glisser les unes sur les autres.
Ainsi :

Les fluides (liquide et gaz) n’ont pas de forme propre. Ils s’adaptent à la forme de leurs contenants.

Un gaz va occuper la totalité de l’espace qui lui est offert alors


qu’un liquide va occuper la partie basse du volume qui le
contient et aura une surface libre horizontale.

On dit que les gaz sont expansibles tandis que les liquides ne
le sont pas.

Un gaz peut être comprimé pour occuper davantage un volume inférieur au volume initial
alors qu’un liquide ne peut pas se contracter du moins sous l’effet des pressions habituelles.

On dit que les gaz sont compressibles tandis que les liquides sont incompressibles.
Définition d’un fluide
Un fluide est un milieu matériel continu, déformable sous l’effet d’un effort de cisaillement aussi
minime soit-il et qui peut s’écouler

Qui peut s’écouler :


Les particules fluides peuvent glisser voir circuler plus au moins facilement car au sein d’un fluide,
des forces de frottements qui s’opposent au glissement des particules les unes contre les autres
peuvent apparaître. Tout fluide réel a une viscosité
Propriétés des fluides
Masse volumique
La masse volumique (spécifique) d’un fluide est la masse de l’unité de volume de ce fluide.

Eau à 4°C 1000 Kg/m3


Eau à 20°C 998.2 Kg/m3
Air à 20°C 1.23 Kg/m3
Mercure à 20°C 13590 Kg/m3
Propriétés des fluides
Masse volumique

Liquides Gaz Solides

Modérément
Fonction de la Fortement dépendante
dépendante de la
température de la température
température
Indépendante de la Fortement dépendante Faiblement dépendante
pression de la pression de la pression
Propriétés des fluides
Densité
La densité d’un fluide est le rapport adimensionnel de la masse volumique de ce fluide sur la
masse volumique d’un fluide de référence à la même température.

 Pour les liquides et les solides, la référence est l'eau à la même température
 Pour les gaz, la référence est l'air à la même température

Parfois, on prend comme référence :


 Pour les liquides et les solides, la masse volumique de l’eau à une température de 4°C
et à la pression atmosphérique.
𝜌 réf = 1000 Kg/m3
 Pour les gaz, la masse volumique de l’air à une température de 0°C et à la pression
atmosphérique
𝜌 réf = 1,29349 Kg/m3
Propriétés des fluides
Poids volumique
Le poids volumique (spécifique) d’un fluide est la force d'attraction que la terre exerce sur l'unité
de volume de ce fluide.

C’est le poids de l'unité de volume de ce fluide.

Pour l’eau à 4°C : у = 9810 N/m3


Propriétés des fluides
Compressibilité
La Compressibilité d’un fluide est la diminution de son volume en réponse à un accroissement de
pression qui lui est exercée.
Pour quantifier cet effet, on introduit le coefficient de compressibilité isotherme définit par :

 Pour l’eau : C 5 10-10 Pa-1

 Pour l’air : C 10-5 Pa-1

Pour l’eau à 20°C, il faut appliquer une surpression de 200 bars, pour obtenir une
compression de dV/V égale à 0,01 ou 1% du volume initial.

L’eau peut être considérée comme fluide incompressible pour les pressions habituelles
rencontrées dans les diverses applications usuelles de l’hydraulique.
Propriétés des fluides
Pression de vapeur
L’eau sous forme de glace chauffée Si on continue à chauffer l’eau
Rappel : atteint son point de fusion à 0°C. (liquide), elle passe à l’état de
L’eau devient liquide gazeux (Vapeur) par le phénomène
d’ébullition à 100 °C

à
la pression
atmosphérique

Cette évolution des différents états s’explique par le diagramme


ci-contre, qui montre que dépendamment de la température
et de la pression qui s’exerce sur lui, l’eau peut se retrouver
sous la forme solide, liquide ou gazeuse.

Ainsi , l’eau sur terre existe sous trois états : Solide, Liquide et
gazeux.

Le passage d’un état à l’autre nécessite un apport ou une


perte d’énergie et porte un nom spécifique
Propriétés des fluides
Pression de vapeur
Constatations :
En prenant de l’altitude, la pression devient inférieure à
1 atm, on observe que l’eau peut bouillir à une température
inférieure à 100°C .
Si on se place désormais à une température fixe donnée
(par exemple 50°C) :
 l’eau pour la pression atmosphérique est à l’état liquide
 Si on abaisse suffisamment la pression qui s’exerce sur
l’eau alors elle passera de l’état liquide à l’état gazeux.

Conclusion : Pour une température donnée, le passage d'un état


à l'autre ne peut se faire qu'à une pression fonction
de cette température dite Pression de vapeur.

L’eau existe alors sous une seule phase pour une


pression et une température données
sauf
au point triple où on peut avoir coexistence au point critique (374ºC et 228 bars) il n'y a plus
des 3 états (0,01ºC et 611 Pa). de différence entre l'état liquide et l'état gazeux.
On désigne ce fluide par le terme de supercritique.
Propriétés des fluides
Pression de vapeur
Implication dans l’industrie : Pv Pv
°C °C
(mbar) (mbar)
Lorsque la pression absolue régnant au sein d’un liquide (l’eau
0 6,1 25 31,7
par exemple) transporté par une conduite, vient d’être inférieure
5 8,72 26 33,6
ou égale à la pression de vapeur, alors il y a ébullition. 10 12,3 28 37,8
12 14 30 42,4
 Apparition de poches d’air et de bulles entrainant la 14 16 40 73,8
discontinuité de la veine liquide. C’est la cavitation. 15 17 50 123
16 18,2 60 199
18 20,6 100 1013
La condition de non cavitation est : Pabs > Pv 20 23,4 120 1985
22 26,4

Ces poches d’air et bulles arrivant à un endroit de la conduite où


la pression est nettement supérieure, implosent.

Cette implosion est source de :


 Bruit et vibrations
 Détérioration des éléments métalliques
 Chute des performances d’une pompe hydraulique
Propriétés des fluides
Pression de vapeur
Propriétés des fluides
Viscosité dynamique
Expérience de couette en écoulement entre deux cylindres

Deux cylindres coaxiaux sont séparés par un mince espace


annulaire rempli d’air.
Les deux cylindres n’ont pas de liaison mécanique entre eux.
Ils peuvent tourner librement autour de leurs axes.

Expérience :
 remplir l’espace annulaire entre les deux cylindres par
de l’eau
 mettre seulement le cylindre extérieur en rotation avec
une vitesse angulaire constante ω2.

Constatation :
 on observe que le cylindre intérieur initialement immobile, se met à tourner dans le
même sens.
 après un temps très court (régime transitoire), le cylindre intérieur gagne une vitesse
angulaire constante ω1 mais inférieure à ω2.
Propriétés des fluides
Viscosité dynamique
Expérience de couette en écoulement entre deux cylindres
Interprétation :
La mise en mouvement du fluide ne peut se faire que par
l’intermédiaire du cylindre extérieur :
 Le cylindre extérieur ne glisse pas sur le fluide
 Le fluide adhère à la paroi interne du cylindre extérieur

La mise en mouvement du cylindre intérieur ne peut se faire que par


l’intermédiaire du fluide :
 Le fluide ne glisse pas sur le cylindre intérieur
 Le fluide adhère à la paroi du cylindre intérieur

Si
le fluide se comportait comme un bloc (un solide en rotation) et
comme le fluide adhère à la fois aux deux parois internes des deux cylindres
alors
les deux vitesses auraient dû être égales.
Propriétés des fluides
Viscosité dynamique
Expérience de couette en écoulement entre deux cylindres
Ainsi :
Le fluide est alors un ensemble de couches cylindriques
superposées qui ne glissent pas les unes contre les autres
mais
entre lesquelles existent des forces de frottement

 La couche du fluide qui adhère à la paroi interne du cylindre


extérieur se procure la vitesse angulaire ω2. Elle entraîne la
couche qui lui est juxtaposée.

 Suite à la force de frottement entre ces deux couches de


fluide, la 2ème couche tend à freiner la 1ère couche.
 La 2ème couche acquiert une vitesse angulaire un peu
inférieure à celle de la 1ère couche

 Les autres couches vont acquérir des vitesses angulaires inférieures plus on s’éloigne de la
paroi interne du cylindre extérieur.

 La couche immédiatement en contact avec la paroi interne du cylindre intérieur acquiert une
vitesse angulaire ω1 qui est la plus faible de toutes les vitesses et avec laquelle le cylindre
intérieur tourne.
Propriétés des fluides
Viscosité dynamique
Expérience de couette en écoulement plan
Soit un fluide enfermé entre deux plaques planes parallèles
distantes d’une épaisseur h très inférieure aux dimensions
caractéristiques des deux plaques
Expérience :
On se propose de maintenir la plaque supérieure en mouvement de translation uniforme à la
vitesse Vo. La plaque inférieure étant fixe.
Si le fluide était parfait càd ne présentant pas de contraintes de cisaillement, alors il suffit
d’exercer une impulsion permettant à la plaque d’atteindre la vitesse Vo, elle gardera cette
vitesse en mouvement uniforme.
Cependant, dans le cas d’un fluide réel présentant de contraintes de cisaillement, on doit
maintenir l’exercice d’une force tangentielle F colinéaire à la vitesse Vo
Constatation :
L’expérience montre, pour certains fluides, que le profil de vitesses qui s’établit entre les deux
plaques est linéaire :
 L’adhérence du fluide aux deux plaques
 Vx(y) = 0 sur la plaque fixe (y=0)
 Vx(y) = Vo sur la plaque mobile (y=h)
 Le liquide se déplace par couches superposées et parallèlement aux deux plaques
Propriétés des fluides
Viscosité dynamique
Expérience de couette en écoulement plan
Constatation :
L’expérience montre que le rapport (F/S) de la force de
cisaillement F par la surface S de la plaque supérieure et
proportionnel au rapport (Vo/h) de la vitesse d’entrainement Vo
de la plaque supérieure par la distance h qui sépare les deux
plaques.
D’où :
La loi de Newton

Or
Le coefficient de proportionnalité µ (mu) est appelé
viscosité dynamique car elle est associé à une force

La viscosité dynamique
est
le rapport de la contrainte de cisaillement par le gradient transversal de la vitesse

Les fluides obéissant à cette loi avec µ constant sont appelés fluides
newtoniens et la relation est appelée la loi de comportement d’un fluide newtonien
Propriétés des fluides
Viscosité dynamique
Dimension de µ

µ a pour dimension : [µ] = ML-1T-1


L’unité de mesure dans le système international est :
Poiseuille PI = 10 Po (Poise) = Pa.s = N.m-2.s = kg.m-1.s-1

Pour l’eau à 20°C : µ = 10-3 Pa.s = 10-3 PI = 10-2 Po


Pour l’air à 20°C : µ = 10-5 Pa.s = 10-5 PI = 10-4 Po
Influence de la température

Pour les liquides, la viscosité µ diminue si la température augmente.


Température
(°C)
0 20 60 100

µ (Pa.s) 1,8.10-3 1.10-3 0,5.10-3 0,3.10-3


Pour les gaz, la viscosité µ augmente avec la température.

Influence de la pression

Pour les liquides, la viscosité µ augmente légèrement avec la pression.


Pour les gaz, la viscosité µ est indépendante de la pression.
Propriétés des fluides
Viscosité cinématique
Définition de la viscosité cinématique :
La viscosité cinématique 𝝼 (nu) d’un fluide est le rapport entre
sa viscosité dynamique µ et sa masse volumique 𝜌 .

Dimension de 𝝼

𝝼 a pour dimension : [𝝼 ] = L2T-1


L’unité de mesure dans le système international est : m2.s-1 = 104 St (Stock) = 104 cm2.s-1

Pour l’eau à 20°C : 𝝼 = 10-6 m2.s-1 = 10-2 St


Pour l’air à 20°C : 𝝼 = 10-5 m2.s-1 = 10-1 St

La viscosité dynamique µ (mu) caractérise la résistance d’un fluide à l’écoulement (mouvement


relatif des particules fluides, les unes par rapport aux autres)

La viscosité cinématique 𝝼 (nu) en m2.s-1 (équivaut à un coefficient de diffusion) représente la


qualité de rétention des particules fluides et quantifie sa capacité de se répandre.
Propriétés des fluides
Tension superficielle
La tension superficielle (tension de surface) est un phénomène qui fait apparaître une
grandeur intensive propre qui revêt une grande importance dans des problèmes spécifiques
tels que : mouillabilité, capillarité (ascension capillaire ou remontée capillaire), formation des
gouttes, …
Observations :

Une punaise, une aiguille à coudre ou un trombone


« flottent » à la surface de l’eau.

Tous ces objets sont en acier, matériau portant


beaucoup plus dense que l’eau. Ils devraient
logiquement couler d’après le principe de la
poussée d’Archimède.

Certains insectes se déplacent à la surface de l’eau


comme s’ils glissaient sur un film souple.
Propriétés des fluides
Tension superficielle
Observations :
On observe un ménisque sur les bords des verreries (Verres, récipients,
pipettes, …) contenant un liquide.
Ce ménisque est concave ou convexe selon la nature du liquide,
le diamètre du contenant et sa nature.
Cette interface liquide-air devrait être plane et horizontale.

Lorsqu’on met en contact un milieux poreux (papier, brique, un morceau


de sucre, …) ou des tubes très fins avec un liquide, celui-ci monte dans le
milieu malgré la force de gravité qui s’exerce sur lui à différentes hauteurs
selon les caractéristiques du milieu.
Cependant, c’est la même pression qui s’exerce sur les surfaces libres
(pression atmosphérique)

Des gouttes de liquide posées sur un plan horizontal ne s’étalent pas, mais
prennent une forme plus étalée ou ramassée, selon la nature du liquide et
celle de la surface de contact.
Propriétés des fluides
Tension superficielle
Dans tous ces exemples,

le principe fondamental de la statiques des


fluides ou l’hydrostatique
est
pris en défaut
Explication :
Présence d’une force complémentaire
à la surface du liquide
La force de tension superficielle
Propriétés des fluides
Tension superficielle
Origine physique :
Soit un liquide (l’eau par exemple) avec une surface libre en contact de l’air.

Les molécules d’eau pure H2O constitue


un dipôle électrique.

Les molécules de l’intérieur ont tendance à former des liaisons intermoléculaires (forces de Van
Der Waals).
Ce sont des forces d’attraction électriques à cause de la polarité de ces molécules.
Ces liaisons ont tendance à apparaître, à disparaitre, à réapparaître de sorte que globalement la
résultante de ces forces d’attraction est nulle.
A l’interface eau-air, les molécules qui forment la couche superficielle se trouvent en contact de
l’air et des molécules d’eau de l’intérieur.
Les molécules d’air (Dioxygène et Diazote pour 99%) sont dites apolaires car elle ne présentent
aucun dipôle électrique. Elles sont électriquement neutres.
La résultante des forces d’attraction sur les molécules d’eau à la surface libre et non nulle et
dirigée vers l’intérieur du liquide.
Propriétés des fluides
Tension superficielle
Origine physique :
Les molécules de l’interface eau-air vont se comporter comme une membrane élastique.

Si on prend un verre d’eau qu’on essaie de remplir à ras bord.

Le niveau d’eau peut dépasser le niveau du verre sans déversement.

L’interface se comporte comme un élastique qui retient les molécules


d’eau.
Propriétés des fluides
Tension superficielle
Origine physique :
Si on place délicatement une aiguille à coude sur cette membrane alors
l’aiguille va y reposer sans couler.

Existence d’une force supplémentaire à la surface de l’eau :


Force de tension superficielle
Preuve :
Si on vient appuyer sur cette aiguille, alors l’aiguille coulera jusqu’au fond
du verre car sa densité est largement supérieure à celle de l’eau
Propriétés des fluides
Tension superficielle
Formulation mathématique :
Quand on commence à appuyer progressivement sur l’aiguille pour la faire
couler au fond du verre, alors on est entrain d’exerce une force pour créer
une ouverture sous forme de fente pour laisser passer l’aiguille outre cette
membrane élastique.
Le liquide développe instantanément une force qui empêche cette ouverture
jusqu’à une certaine limite.
La force exercée sur l’aiguille pour donner naissance à l’ouverture au sein de la membrane
superficielle élastique est d’autant plus grande que la longueur de l’aiguille est grande et que le
liquide développe une résistance conséquente à cette ouverture.
On définit ainsi la force de tension superficielle F come suit :
F=𝞼 L
Avec 𝞼 la tension superficielle du liquide en N/m

Quelques valeurs de 𝞼
pour des liquides placés
à l’air libre
Propriétés des fluides
Capillarité
Propriétés des fluides
Capillarité
Propriétés des fluides
Capillarité
Propriétés des fluides
Capillarité
La capillarité (ascension capillaire ou remontée capillaire) est un
phénomène qui dû aux forces de cohésion des molécules de
l’interface liquide-gaz caractérisant sa tension superficielle et les
forces d’adhésion du liquide aux parois du récipient le contenant.
La capillarité est d’autant plus importante que les tubes sont de
diamètres très faibles (<1cm). Le phénomène est visible dans les
milieux poreux
Angle de contact:
Soit une goutte de fluide déposée sur une plaque d’un solide plane et horizontale.
Trois cas peuvent se présenter.
La goutte s’étale complétement sur la plaque :
 le fluide mouille parfaitement le solide

La goutte forme une lentille :


 le fluide mouille imparfaitement le solide

La goutte forme une sphère plus au moins aplatie :


 le fluide ne mouille pas le solide

Pour caractériser cet effet mouillant, on mesure l’angle formé par le plan tangent
à la surface courbe du fluide avec le plan du solide appelé angle de contact
Propriétés des fluides
Capillarité
Angle de contact:
Mouillage parfait ou imparfait :

Les molécules du liquide sont plus attirées par les molécules du solide que par celles du liquide :
Adhésion > Cohésion

Au contact d’une paroi du solide plane et horizontale :


 le liquide s’étale + ou – parfaitement

Au contact d’une paroi du solide verticale :


 Le liquide remonte le long du solide
 Apparition d’un ménisque concave
Propriétés des fluides
Capillarité
Angle de contact:
Absence de mouillage :

Les molécules du liquide sont moins attirées par les molécules du solide que par celles du liquide :
Cohésion > Adhésion

Au contact d’une paroi du solide plane et horizontale :


 le liquide ne s’étale pas presque

Au contact d’une paroi du solide verticale :


 Le liquide redescend le long du solide
 Apparition d’un ménisque convexe
Propriétés des fluides
Capillarité
Formulation mathématique
Soit un tube de verre de faible diamètre (capillaire) plongé dans un liquide
mouillant (l’eau par exemple)
 Le niveau du liquide dans le tube est supérieur au niveau de la
surface libre horizontale du récipient.
 Le ménisque concave fait un angle de contact 𝜽 aigu avec la
surface du tube
 L’ascension capillaire est due à la force de tension superficielle
appliquée tout le long du contour du ménisque

 La projection verticale F de cette force dirigée vers le haut va


équilibrer le poids P de la colonne du liquide dans le tube dirigé Ascension capillaire
vers le bas

A l’équilibre : D’où la loi de Jurin :


F=P
2 𝞹 R 𝞼 cos𝜽 = 𝞹 R2 h 𝜌 g
Propriétés des fluides
Capillarité

Ascension capillaire Dépression capillaire

𝜽 < 90° 𝜽 > 90°

cos𝜽 > 0 cos𝜽 < 0

h positif h négatif

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