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Sciences des matériaux – Ch4 : Les dislocations et les déformations plastiques des cristaux

SCIENCES DES MATERIAUX


Chapitre 4 : Les dislocations et les déformations
plastiques des cristaux

Elaboré et présenté par : Mr Mohammed BOUAICHA

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I. INTRODUCTION :
Dans le chapitre 3, nous avons rencontré des valeurs numériques de limite
d'élasticité pour différents matériaux. Mais pouvons-nous les évaluer ?
A partir de notre compréhension de la structure des solides et de la raideur
des liaisons interatomiques, pouvons-nous donner une estimation
théorique de la limite d'élasticité ?
Les cristaux réels contiennent des défauts, les dislocations, qui se
déplacent facilement.
Lorsqu'elles se déplacent, le cristal se déforme; la contrainte nécessaire
pour les mettre en mouvement est La limite d'élasticité.
Les dislocations constituent les vecteurs de la déformation, de même que les
électrons sont les vecteurs de la charge électrique.
Tous les métaux ont une limite d'élasticité bien inférieure à celle que les
calculs avaient prévue. Et même un bon nombre de céramiques ont une
limite jusqu'à 10 fois plus faible que leur limite théorique.
Pourquoi cela ?

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II. LES DISLOCATIONS DANS LES CRISTAUX :


La plupart des matériaux importants (par exemple les métaux) sont
normalement constitués de cristaux. Et un cristal parfait est un ensemble
d'atomes empilés de façon régulière et périodique.
Mais les cristaux ne sont pas parfaits; ils comportent des défauts. Tout
comme la résistance d'une chaîne est égale à celle de son maillon le plus
faible, la résistance d'un cristal (matériau) est limitée d'habitude par les
défauts qu'il contient.
Les dislocations sont un type de défaut qui permet la déformation
plastique des matériaux à un niveau de contrainte bien inférieur' à σ.
Une dislocation est un défaut linéaire correspondant à une discontinuité
dans l'organisation de la structure cristalline.
 Dislocation coin :
La figure suivante présente une dislocation coin du point de vue des milieux
continus, On crée une telle dislocation dans un bloc de matériau en
coupant le bloc jusqu'à la ligne marquée ┴ - ┴, puis en déplaçant le
matériau sous le plan de coupure par rapport à celui du dessus d'une

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distance b (une distance interatomique) dans la direction perpendiculaire


à la coupure ┴ - ┴.

Dans la figure suivante, on montre comment les liaisons atomiques du cœur


de la dislocation se brisent et se reforment pour permettre le mouvement
de la dislocation.
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Le déplacement des dislocations produit la déformation plastique.


La figure précédente montre comment les atomes se réordonnent au
passage de la dislocation, et pourquoi la partie inférieure du cristal se
déplace d'une distance b (appelée vecteur de Burgers) par rapport à la
partie supérieure lorsqu'une dislocation traverse le cristal de part en part.
 Dislocation vis :
De la même manière, lorsque nous avons créé la dislocation coin, après avoir
coupé le bloc, nous allons déplacer la partie inférieure du cristal dans une
direction parallèle à la coupure, au lieu de la direction perpendiculaire.

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De même que la dislocation coin, la dislocation vis crée une déformation


plastique en se déplaçant.

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III. LES FORCES AGISSANT SUR UNE DISLOCATION :


Une contrainte de cisaillement ou cission (ζ) exerce une force sur une
dislocation et la déplace à travers le cristal.
Pour que la déformation plastique se produise, cette force doit être
suffisamment grande pour vaincre la résistance au mouvement de la
dislocation.
Cette résistance est due à une
friction interne, qui s'oppose au
mouvement des dislocations; par
ailleurs, l'alliage ou l’écrouissage
du matériau y contribuent ainsi.

Le travail effectué par la contrainte


appliquée lorsque la dislocation
traverse le cristal de part en part est
égal au travail de la force f qui
s'oppose au mouvement.

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L'égalité des deux travaux aboutit à :

Ce résultat est valable pour toute dislocation, qu'elle soit coin, vis, ou mixte.

IV. METHODES DE DURCISSEMENT ET PLASTICITE DES POLYCRISTAUX :


Nous avons montré aux paragraphes précédents que :
 Les cristaux contiennent des dislocations;
 Une contrainte de cisaillement ζ sur le plan de glissement d'une
dislocation exerce par unité de longueur de dislocation une force ζb
tendant à la faire avancer;
 Quand les dislocations bougent, le cristal se déforme plastiquement.

Dans ce paragraphe nous présenterons les moyens d'augmenter la


résistance au mouvement d'une dislocation : c'est cela qui détermine la
limite d'écoulement des dislocations d'un monocristal isolé d'un métal ou
d'une céramique.

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Mais les matériaux massifs qu’on utilise sont des agrégats formés de
plusieurs cristaux appelés grains. Ceci nous conduit à calculer la limite
d'écoulement du polycristal.
1- Mécanismes de durcissement :
Un cristal se plastifie quand la force ζb (par unité de longueur) dépasse la
résistance f qui s'oppose au mouvement d'une dislocation. Cela définit la
« Limite d'écoulement » pour les dislocations :

La plupart des cristaux ont une certaine résistance mécanique intrinsèque,


due aux liaisons entre atomes qui doivent être rompues et reformées lors
du mouvement d'une dislocation.
La liaison covalente en particulier, conduit à une très forte friction
intrinsèque du réseau f par unité de longueur de dislocation.

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De là vient l'énorme résistance ou dureté, du diamant, des carbures,


oxydes, nitrures et silicates qui sont utilisés pour des outils d'abrasion ou
de découpe. Mais les métaux purs sont mous : ils ont une faible friction de
réseau.
Il est alors utile d'augmenter f par :
- durcissement de solution solide ;
- ou durcissement par précipitation ou dispersoïde ;
- Ecrouissage.
Ou toute combinaison des trois.
Il faut toutefois se souvenir que la limite d'écoulement ne saurait dépasser
la limite idéale.
2- Durcissement de solution solide :
Une bonne manière de durcir un matériau est de le rendre impur.
Les impuretés se mettent en solution dans un métal solide tout comme le
sucre se dissout dans le thé.
Un bon exemple est le zinc qui, ajouté an cuivre, donne l’alliage appelé
laiton. Les atomes de zinc remplacent des atomes de cuivre pour former
une solution solide de substitution désordonnée.
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Les atomes de zinc sont plus gros que ceux du cuivre et leur substitution
dans le réseau du cuivre crée des contraintes.
Ces contraintes rendent « rugueux » le plan de glissement, ce qui
contrarie le mouvement des dislocations; elles augmentent la résistance
f et en conséquence, augmentent la limite d'écoulement des dislocations.

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3- Durcissement par précipités et dispersoïdes :


Si une impureté (disons du cuivre) est dissoute dans un métal (par exemple
l'aluminium) ou une céramique à haute température, et si ensuite l'alliage
est refroidi à la température ambiante, l'impureté peut précipiter en
petites particules.
Un alliage d'aluminium à 4% de cuivre (Duralumin) traité ainsi présente
de très petites particules très rapprochées du composé Al2Cu, très
résistant. La plus part des aciers sont durcis par des précipités de
carbures obtenus ainsi.
De petites particules peuvent être introduites dans des métaux ou
céramiques par d'autres moyens. Le plus évident est de mêler un
dispersoïde (un oxyde par exemple) dans un métal en poudre (c'est le cas
pour le plomb ou l'aluminium), puis de compacter et de fritter le mélange de
poudres.
Les deux moyens conduisent à des particules petites et dures sur la
trajectoire de la dislocation. La figure suivante montre comment elles
gênent son mouvement.
La contrainte ζ doit faire avancer la dislocation entre les obstacles.

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4- L’écrouissage :
Quand un cristal se déforme plastiquement, les dislocations le traversent.
La plupart des cristaux ont plusieurs plans de glissement; par exemple la
structure CFC, dans laquelle les plans de glissement sont de type {1 1 1}.
Les dislocations de chacun de ces plans sécants interagissent, se gênent
les unes les autres dans leur mouvement, et s'accumulent dans le
matériau.
Il en résulte un écrouissage : la courbe contrainte-déformation au delà
de la limite élastique présente une pente raide. Tous les métaux et les
céramiques subissent l'écrouissage.
C'est un moyen de durcissement efficace qui peut être combiné avec
d'autres méthodes pour produire des matériaux résistants.
L'analyse de l'écrouissage est difficile. Sa contribution fecr à la résistance
s'opposant au mouvement des dislocations est importante et augmente
avec la déformation.

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V. EXERCICE D’APPLICATION :
Exe 1 : Durcissement par précipitation
On suppose que, suivant les traitements subis, un alliage peut prendre les
différentes microstructures 1 à 5, représentées à grossièrement identique, à
tailles de grains identique, contenants des fractions massiques variables de
deux phases α et β avec une morphologie variable.
Indiquer quelle microstructure donne respectivement chacune des courbes de
traction A, B, C, D et E, en expliquant brièvement dans chaque cas les raisons
de votre choix.

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Exe 2 : Influences des dislocations


Expliquer comment les dislocations peuvent rendre compte des observations
suivantes :
a- la déformation à froid durcit l'aluminium
b- un alliage à 20 % de Zn et 80 % de Cu est plus dur que le cuivre pur ;
c- la dureté du nickel est augmentée par l'ajout de particules d'oxyde de
thorium.

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