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REPUBLIQUE DU BENIN

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (MESRS)
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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)
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ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC)
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DEPARTEMENT DE GENIE MECANIQUE ET ENERGETIQUE (GME)
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Option : Productique
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION POUR L’OBTENTION DU
DIPLOME D’INGENIEUR DE CONCEPTION GRADE MASTER
THEME

OPTIMISATION DU DESIGN D’UN PYLONE


TREILLIS : STRUCTURE ET FONDATIONS
Réalisé et soutenu par :
SINTONDJI Noémie Maéva Egidia Oyinda
Le mercredi 14 décembre 2022
Sous la direction de :
Encadreur Directeur
M. DIOP Cheikh Dr SEMASSOU Guy Clarence
Responsable bureau d'études Maître de conférences des universités
lignes haute tension et réseaux du CAMES
VINCI Energies Enseignant-Chercheur à l’EPAC/ UAC

MEMBRES DU JURY

Président : Professeur Latif FAGBEMI, Enseignant-chercheur à l’EPAC/UAC


Membres : Docteur Armel AMADJI, Enseignant-collaborateur à l’EPAC/UAC, Examinateur
Docteur (MC) Guy Clarence SEMASSOU, Enseignant-chercheur à l’EPAC/UAC,
Directeur de mémoire
Monsieur Hector NOUNAGNON, Enseignant à l’EPAC/UAC, Examinateur

Année académique : 2021-2022

15ème promotion
REPUBLIQUE DU BENIN
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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE (MESRS)
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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)
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ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC)
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DEPARTEMENT DE GENIE MECANIQUE ET ENERGETIQUE (GME)
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DIRECTEUR
Professeur ALITONOU Guy Alain
(Professeur Titulaire des Universités du CAMES)

DIRECTEUR ADJOINT
(Chargé des affaires académiques)
Docteur (MC) PRODJINONTO Vincent
(Maitre de conférences des Universités du CAMES)

CHEF DE DEPARTEMENT

Docteur (MC) SEMASSOU Guy Clarence

(Maitre de conférences des Universités du CAMES)

Année Académique : 2021-2022

15ème Promotion

Rédigé par SINTONDJI Noémie ii


LISTE DES ENSEIGNANTS DE 2019 A 2022

LISTE DES ENSEIGNANTS AYANT INTERVENU DANS NOTRE


FORMATION DE 2019 A 2022

Noms Prénoms Matières enseignées


ADADJA Christian Théorie des plaques et coques
Initiation à la fabrication mécanique
AGANI Christian Transmission de puissance
Conception Assistée par Ordinateur (CAO)
AHOUANNOU Clément Maintenance industrielle
AKOWANOU Christian Eléments finis
Matériaux de base pour ingénieurs
ALAKOUKO Abdou Raimi Rhéologie des solides
Maintenance des installations de production
ANAGO Guy Automatisme et contrôle - Productique I & II
APOVO Berléo Corrosion
ASSOUDO Abdoulaye Résistance des matériaux renforcée
BOHOUN Patrice Electronique de puissance
BOKO Juste Management des projets
BOURAIMA Mouftaou Outillage et procédés de fabrication, Fabrication 2
CHITOU Naimoulai Introduction au bureau d’études
EDAH Lancelot Mécatronique
EKOUEDJEN Karol Mécanique des fluides avancée
FAGLA Benoît Thermodynamique avancée
FANNOU Jean-Louis Traitement du signal
JOHNSON Régis
OLORY Bienvenu
Anglais
SEGUEDEME
DANHA Damien
KIKI Gratien Projet mécanique
Systèmes hydrauliques et pneumatiques
KOSSOU Toussaint Mécanismes et dynamique des machines
Analyse structurale des mécanismes
MARTINS Hervé Législation du travail
Feu da MATHA Raymond Création et gestion d’entreprise
NOUNAGNON Hector Soudage
Energie et développement durable
OSSENI Sibiath
Gestion de la production industrielle
PRODJINONTO Vincent Vibrations et acoustique
QUENUM Alphonse Fabrication mécanique renforcée
SACRAMENTO Etienne Groupe électrogène
SAGBOHAN Joseph Initiation à la recherche scientifique
Mécanique numérique
SANYA Arthur
Entrepreneuriat et leadership
SEMASSOU Guy Clarence Lubrification

Rédigé par SINTONDJI Noémie iii


LISTE DES ENSEIGNANTS DE 2019 A 2022

Analyse économique et financière - Comptabilité


SEWANOUDE Damien
générale - Economie générale- Marketing
Introduction à la Mécanique des Milieux Continus
VODOUNNOU Edmond
Energie et environnement

Rédigé par SINTONDJI Noémie iv


DEDICACES

DEDICACES

A mon Seigneur

Le tout-puissant sans qui rien ne pourrait être.

Honneur, gloire et actions de grâce.

A mes parents

Ma gratitude, mon respect et ma considération pour eux sont infinis.

Que le Seigneur les comble à la mesure sans mesure de sa tendresse.

A toute ma famille et mes amis

Merci pour le soutien, les conseils et les prières.

Rédigé par SINTONDJI Noémie v


REMERCIEMENTS

REMERCIEMENTS
Par une idée, un conseil ou une remarque, nombreuses sont les personnes qui ont contribué
à la réalisation et à l’amélioration de ce travail. Notre gratitude va à l’endroit de chacune
d’elles. Nous aimerions cependant remercier tout particulièrement :

❖ Le Professeur Guy Alain ALITONOU, Directeur de l’École Polytechnique


d’Abomey-Calavi. Merci de nous avoir accueilli dans cette école durant notre
formation.
❖ Le Professeur Vincent PRODJINONTO, Directeur Adjoint de l’École Polytechnique
d’Abomey-Calavi. Merci d’avoir garanti les conditions académiques nécessaires au
bon déroulement de notre formation.
❖ Au Docteur (MC) Guy Clarence SEMASSOU, chef du département de Génie
Mécanique et Energétique et directeur de ce mémoire. Merci d’avoir mis un point
d’honneur à corriger ce travail et à le rendre aussi qualitatif que possible ;
❖ Monsieur Cheikh DIOP qui a été un tuteur de stage disponible, avec une vive envie
de transmettre et nous a poussée à toujours faire mieux ;
❖ Monsieur Armel AMADJI, qui nous a suivie dans la correction de ce mémoire. Son
exigence et sa méticulosité nous ont amenée à ne négliger aucun aspect de ce travail ;
❖ Monsieur Christian AGANI, qui a bien voulu se rendre disponible pour nous
accompagner dans le travail exigeant de relecture et de correction de ce document ;
❖ Madame Ariane-Lucia DOGUE QUENUM, qui a tout mis en œuvre afin de nous
permettre d’effectuer notre stage dans les meilleures conditions. Que le Seigneur le
lui rende à la mesure de sa grandeur ;
❖ Les ingénieurs Florent AZIAN et Faridas DOSSOU-YOVO, nos aînés à l’EPAC et
devanciers dans l’entreprise de stage. Disponibles et accessibles, ils nous ont fait
bénéficier de toute leur expérience ;
❖ Tous les enseignants qui à un moment ou à un autre de notre formation nous ont
instruite et ont été des modèles ou des sources d’inspiration.

Rédigé par SINTONDJI Noémie vi


LISTE DES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES

LISTE DES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES

A
AAAC : All-Aluminium Alloy Conductor
AACSR : Steel-Reinforced Aluminium Alloy Conductor
ACSR : Steel-Reinforced Aluminium Conductor

B
BAEL : Béton Armé aux Etats Limites
BT : Basse Tension

C
CEB : Communauté Electrique du Bénin
CEI : Commission Electrotechnique Internationale
CEN : Comité Européen de Normalisation
CENELEC : Comité Européen de Normalisation en Electronique et en Electrotechnique

E
ELU : Etat Limite Ultime
ELS : Etat Limite de Service
H
HT : Haute Tension
HTA : Haute Tension de type A
HTB : Haute Tension de type B

I
ISO : International Standardisation Organisation

M
MS Windows : Microsoft Windows
N
NF : Norme Française
O
ODD : Objectif de Développement Durable

Rédigé par SINTONDJI Noémie vii


LISTE DES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES

P
PADSBEE : Programme d’Accès Durable et Sécurisé à l’Energie Electrique
S
SBEE : Société Béninoise d’Energie Electrique
T
TIC : Technologies de l’Information et de la Communication

U
UTE : Union Technique de l’Electricité

Rédigé par SINTONDJI Noémie viii


LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1-1: Classification des réseaux électriques suivant le niveau de tension 𝑈𝑛 ........ 12

Tableau 1-2 : Câbles conducteurs usuels et leur description [17] ....................................... 16

Tableau 1-3 : Différentes chaînes d’isolateurs .................................................................... 18

Tableau 1-4: Classification des pylônes suivant l’angle de déviation des conducteurs [16]
............................................................................................................................................. 24

Tableau 2-1 : Températures sur l’ensemble du territoire béninois ...................................... 29

Tableau 2-2 : Valeurs de la vitesse du vent ......................................................................... 30

Tableau 2-3 : Hypothèses météorologiques de base [3] ...................................................... 30

Tableau 2-4 : Distances d’isolement externes [3] ............................................................... 31

Tableau 2-5 : Charges normales et exceptionnelles d’un pylône ........................................ 32

Tableau 2-6 : Coefficients de sécurité [3] ........................................................................... 32

Tableau 2-7 : Tensions mécaniques des câbles [3].............................................................. 33

Tableau 2-8 : Valeurs des portées pour les conditions charges normales [3] ..................... 33

Tableau 2-9 : Caractéristiques du pylône à dimensionner ................................................... 35

Tableau 2-10 : Charges mécaniques sur la ligne électrique ................................................ 42

Tableau 2-11 : Hypothèses de calcul dans les conditions de charges exceptionnelles........ 43

Tableau 2-12 : Valeurs des portées dans les conditions de charges exceptionnelles [26] ... 43

Tableau 2-13 : Valeurs des efforts dans les conditions de charges normales ...................... 47

Tableau 2-14 : Valeurs des efforts dans les conditions de charges exceptionnelles ........... 49

Tableau 2-15 : Données relatives au pylône ........................................................................ 50

Tableau 3-1 : Taux de travail maximums des membrures .................................................. 59

Tableau 3-2 : Poids du pylône ............................................................................................. 59

Tableau 3-3 : Taux de travail maximums optimisés ........................................................... 59

Tableau 3-4 : Poids de la structure optimisé........................................................................ 60

Tableau 3-5 : Déplacements des nœuds des membrures les plus chargées ......................... 61

Rédigé par SINTONDJI Noémie ix


LISTE DES TABLEAUX

Tableau 3-6 : Résultats du dimensionnement des fondations du pylône modélisé ............. 63

Tableau 3-7 : Masse et coût du pylône pour les valeurs de l’empattement ......................... 65

Tableau 3-8 : Résultats du dimensionnement des fondations ............................................. 68

Tableau 3-9 : Quantités d’ouvrage pour les fondations ....................................................... 70

Tableau 3-10 : Coûts des quantités d’ouvrage [26] ............................................................. 70

Tableau 3-11 : Récapitualtif ............................................................................................... 70

Rédigé par SINTONDJI Noémie x


LISTE DES FIGURES ET PHOTOS

LISTE DES FIGURES

Figure 1-1: Différents types d’optimisations structurelles des pylônes en treillis [10] ....... 10

Figure 1-2 : Schéma d'un réseau électrique ......................................................................... 11

Figure 1-3 : Topologie des réseaux électriques - a) réseau maillé, b) réseau radial, c) réseau
arborescent ........................................................................................................................... 13

Figure 1-4 : Différents réseaux électriques.......................................................................... 14

Figure 1-5 : Câble de garde à fibre optique ......................................................................... 19

Figure 1-6 : Quelques systèmes de contreventement .......................................................... 21

Figure 1-7 : Différentes parties d’un pylône en treillis ....................................................... 22

Figure 1-8 : Classification des pylônes en fonction de leur armement ............................... 24

Figure 1-9 : Schéma d’une fondation .................................................................................. 25

Figure 1-10 : Fondations des pylônes en treillis – a) superficielle, b) profonde, c) semi-


profonde [21] ....................................................................................................................... 27

Figure 2-1 : Contraintes géométriques sur le pylône ........................................................... 31

Figure 2-2 : Contraintes mécaniques sur la ligne électrique aérienne ................................. 32

Figure 2-3 : Semelle, fût et embase de fondations .............................................................. 34

Figure 2-4 : Organigramme de dimensionnement de la structure du pylône ...................... 35

Figure 2-5 : Dimensions d’un pylône à armement triangle ................................................. 36

Figure 2-6 : Organigramme de détermination de la silhouette du pylône ........................... 37

Figure 2-7 : Influence de la température sur les câbles ....................................................... 38

Figure 2-8 : Affaissement d’un câble sous l’effet de la température................................... 39

Figure 2-9 : Longueur des consoles ..................................................................................... 40

Figure 2-10 : Distance verticale entre conducteurs ............................................................. 41

Figure 2-11 : Hauteur du chevalet ....................................................................................... 41

Figure 2-12 : Organigramme de dimensionnement des fondations .................................... 45

Figure 2-13 : Longueur et poids des chaînes d’isolateurs ................................................... 45

Rédigé par SINTONDJI Noémie xi


LISTE DES FIGURES ET PHOTOS

Figure 2-14 : Silhouette du pylône ...................................................................................... 46

Figure 2-15 : Arbres de charges dans les conditions de charges normales ......................... 48

Figure 3-1 : Eléments treillis (traits fins) et poutres (traits gras)......................................... 53

Figure 3-2 : Pylône modélisé – les éléments treillis en bleu, les poutres en vert ................ 54

Figure 3-3 : Sections du pylône ........................................................................................... 55

Figure 3-4 : Déformée du pylône ........................................................................................ 60

Figure 3-5 : Pylône du point de vue traction (bleu) et compression (rouge) ....................... 62

Figure 3-6 : Dimensions des fondations du pylône : a) vue de face ; b) vue de dessus ...... 63

Figure 3-7 : Principe de l’optimisation du pylône ............................................................... 64

Figure 3-8: Partie inférieure du pylône affectée par l’optimisation .................................... 64

Figure 3-9 : Coût du pylône en fonction de l’empattement ................................................. 66

Figure 3-10 : Dimensions d’une semelle et d’un radier : a) semelle vue de face ; b) semelle
vue de dessus ; c) radier vue de face ; d) radier vue de dessus ............................................ 68

Figure 3-11 : Evolution des efforts verticaux en fonction de l’empattement ...................... 69

Figure 3-12 : Coût des fondations en fonction de l’empattement ....................................... 71

Figure 3-13 : Coûts du pylône en fonction de l’empattement ............................................. 72

Figure 3-14 : Démarche de recherche de la valeur minimale du coût de l’ouvrage ............ 73

Figure 3-15 : Nuage de points associé au coût de l’ouvrage ............................................... 73

Figure 3-16 : Allures des fonctions polynômiales d’ordres 2 et 3 [28] ............................... 73

LISTE DES PHOTOS

Photo 1-1 : Câble conducteur en cuivre .............................................................................. 15

Photo 1-2 : Isolateur - a) en verre de type capot et tige, b) composite rigide à tige ............ 18

Photos 1-3 : Accessoires de lignes électriques aériennes .................................................... 20

Rédigé par SINTONDJI Noémie xii


LISTE DES SYMBOLES ET DE LEURS UNITES DE MESURE

LISTE DES SYMBOLES ET DE LEURS UNITES DE MESURE

Symboles Unités de mesure


De : hauteur d’encastrement équivalente de la
Mètre (m)
fondation
B : plus petite largeur d’une fondation Mètre (m)
𝑉𝑐 : charge verticale d’un conducteur Newton (N)
𝑉𝑔 : charge verticale du câble de garde Newton (N)
𝑚𝑐 : masse linéique d’un conducteur Kilogramme/mètre (kg/m)
𝑎𝑝 : portée poids Mètre (m)
𝑔 : accélération de la pesanteur Newton/kilogramme (N/kg)
𝑃𝑖 : Poids d’une chaîne d’isolateurs Newton (N)
𝑚𝑔 : masse linéique du câble de garde Kilogramme/ mètre (kg/km)
𝑇𝑐 : Charge transversale sur un conducteur Newton (N)
𝑇𝑖 : Charge transversale sur une chaîne d’isolateurs Newton (N)
Kilogramme par mètre cube
𝜌 : masse volumique de l’air
(kg/m3 )
𝑣 : vitesse du vent Mètre par seconde (m/s)
𝐶𝑥𝑐 : coefficient de traînée d’un conducteur Sans unité
𝑑𝑐 : diamètre d’un conducteur Millimètre (mm)
𝑎𝑣 : portée vent Mètre (m)
𝐶𝑥𝑖 : coefficient de traînée d’un isolateur Sans unité
𝑆𝑖 : aire de la chaîne d'isolateurs projetée
horizontalement sur un plan vertical parallèle à Mètre carré (m²)
l'axe de la chaîne
𝑇𝑔 : Charge transversale sur le câble de garde Newton (N)
𝐶𝑥𝑔 : coefficient de traînée du câble de garde Sans unité
𝑑𝑔 : diamètre du câble de garde Millimètre (mm)
𝐿𝑐 : Charge longitudinale d’un conducteur Newton (N)
𝐿𝑔 : Charge longitudinale du câble de garde Newton (N)
𝑝 : pourcentage multiplicateur de la tension du
Sans unité
câble dépendant du cas de charges
𝑡𝑐 : Résistance ultime à la traction du conducteur Décanewton (daN)
𝑡𝑔 : Charge de rupture minimale du câble de garde Décanewton (daN)
𝑇𝑎 : Charge transversale due à l’angle Newton (N)
𝑇 : 40% de l’effort de traction maximal admissible Newton (N)
Newton par millimètre carré
E : module de Young
(N/mm²)
S : section Millimètre carré (mm²)

Rédigé par SINTONDJI Noémie xiii


LISTE DES SYMBOLES ET DE LEURS UNITES DE MESURE

𝑎 : constante associée à l’hypothèse climatique Sans unité


α : coefficient de dilatation thermique 1/Degré Celsius (°C−1 )
θ : température dans l'hypothèse climatique retenue Degré Celsius (°C)
𝑃é𝑞𝑢 : poids équivalent Newton (N)
𝑓𝑚𝑎𝑥 : flèche maximale Mètre (m)
am : portée moyenne Mètre (m)
Tcan : tension du câble dans l’hypothèse canicule Newton (N)
L1 : longueur de la console Mètre (m)
ds : distance de sécurité Mètre (m)
Del : Distance d’isolement électrique phase-terre Mètre (m)
ϕ : angle d’inclinaison des chaînes d’isolateurs dû
Degré (°)
au vent maximal
db : distance de balancement induite par l’angle ϕ Mètre (m)
L2 : distance verticale entre consoles Mètre (m)
Dpp : distance d’isolement électrique entre phases Mètre (m)
Dt : Distance de travail Mètre (m)
lch : longueur de la chaîne d’isolateurs Mètre (m)
lchv: Longueur du chevalet Mètre (m)
𝐻𝑐𝑖 : Hauteur sous console inférieure Mètre (m)
L : Longueur de la console + demi-épaisseur du
Mètre (m)
pylône
Pch : Poids de la chaîne d’isolateurs Mètre (m)
Nb : nombre de boulons Sans unité
Ns : nombre de plans de cisaillement par boulon Sans unité
Nh : nombre de trous Sans unité
Nbear : nombre de sections d’appui par boulon Sans unité
NCAP : Capacité en traction basée sur l’aire nette Newton (N)
SCAP : Capacité de cisaillement de la connexion Newton (N)
BCAP : capacité en appui de la connexion Newton (N)
SF : facteur de résistance des pylônes Sans unité
CCAP : capacité en compression basée sur
Newton (N)
l’élancement de la barre L/r
H : hauteur sous la console inférieure du pylône Mètre (m)
a : angle d’inclinaison des pieds du pylône par
Degré (°)
rapport à la verticale
x : distance induite par l’angle a Mètre (m)
a : côté du fût Mètre (m)
As+ : section d’armatures à la compression du fût Centimètre carré (cm²)
As- : section d’armatures à l’arrachement du fût Centimètre carré (cm²)
A : côté de la semelle Mètre (m)

Rédigé par SINTONDJI Noémie xiv


LISTE DES SYMBOLES ET DE LEURS UNITES DE MESURE

h : épaisseur de la semelle Mètre (m)


Bs+ : section d’armatures à la compression de la Centimètre carré par mètre
semelle (cm²/m)

Bs- : section d’armatures à l’arrachement de la Centimètre carré par mètre


semelle (cm²/m)
𝑃1 : Poids morts entrés manuellement dans Tower Newton (N)
𝑃𝑎𝑡𝑡 : Poids morts des éléments attachés Newton (N)
𝑃𝑏𝑎𝑟 : Somme des poids de toutes les barres dans la
section i du Pylône * facteur d’ajustement de poids Newton (N)
mort de la section i
τ : taux de travail des membrures Sans unité

Rédigé par SINTONDJI Noémie xv


RESUME

RESUME

Depuis plusieurs siècles, l’homme cherche à parfaire ses constructions en


se basant sur des techniques de bon sens, sur l’expérimentation ou encore en
utilisant des normes qui assurent la sécurité des ouvrages. L’objectif de ces optimisations
peut être de réduire le coût, le poids, de répondre à des besoins d’ergonomie ou simplement
d’esthétique.

Le présent travail s’inscrit dans le cadre de l’optimisation d’un pylône en treillis de ligne
électrique aérienne. Le défi est de concilier la recherche d’un coût minimal et le respect des
contraintes de conception, de résistance et de service de l’ouvrage. Pour ce type de
superstructure métallique, les contraintes de conception sont d’ordre mécanique,
géométrique, électrique et électromagnétique. Aussi, parce que le pylône est ancré dans le
sol par des fondations, des contraintes géotechniques et topographiques interviennent,
faisant ainsi appel au génie civil. Afin de concilier ces exigences pluridisciplinaires, une
variable de conception ayant trait à la fois à la structure métallique du pylône et à ses
fondations est retenue pour l’optimisation. Il s’agit de la largeur à la base du pylône appelée
empattement. L’effet des variations de ce paramètre est étudié sur un pylône à treillis en X
de 161 kV. Le point de jonction entre la structure et les fondations est obtenu par le relevé
des efforts aux pieds du pylône à la suite de la descente des charges. Ces efforts servent à
dimensionner les fondations qui sont de type radier ou semelles isolées.

Partant d’une valeur de conception de 8 m, la variation de l’empattement s’est faite par bond
de 0,5 m. La plage de valeurs exploitée va de 4 m à 11,5 m et l’optimum est obtenu à 6,29
m d’empattement. Pour cette valeur en effet, le coût de l’ouvrage résistant aux différentes
contraintes est minimal. Il ressort de cette étude que pour minimiser le coût, la réduction de
l’empattement est plus avantageuse que son augmentation. L’on préconise donc d’opter pour
des fondations massives mais stables et une structure légère. Les coûts s’en trouvent réduits
puisque les matières d’œuvre de la structure sont coûteuses et doivent être importées à grands
frais tandis que celles des fondations sont disponibles localement.

Mots clés : Pylône en treillis – empattement – fondations – optimisation.

Rédigé par SINTONDJI Noémie xvi


ABSTRACT

ABSTRACT

For several centuries, man has sought to perfect his constructions based on common sense
techniques, experimentation and the use of standards to ensure the safety of the structures.
The objective of these optimisations may be to reduce cost, weight, to meet ergonomic needs
or simply to improve aesthetics.

The present work is part of the optimisation of an overhead power line lattice tower. The
challenge is to reconcile the search for a minimum cost and the respect of the design,
resistance and service constraints of the structure. For this type of metallic superstructure,
the design constraints are mechanical, geometric, electrical and electromagnetic. Also,
because the tower is anchored in the ground by foundations, geotechnical and topographical
constraints come into play, thus requiring civil engineering. In order to reconcile these
multidisciplinary requirements, a design variable relating to both the metallic structure of
the pylon and its foundations is retained for optimisation. This is the width at the base of the
tower, known as the wheelbase. The effect of variations in this parameter is studied on a 161
kV X-truss tower. The junction point between the structure and the foundations is obtained
by measuring the forces at the base of the tower following the lowering of loads. These
forces are used to dimension the foundations, which are of the invert or insulated footing
type.

Starting with a design value of 8 m, the wheelbase was varied in steps of 0.5 m. The range
of values used is from 4 m to 11.5 m and the optimum is obtained at 6.29 m wheelbase. For
this value, the cost of the structure withstanding the various constraints is minimal. The study
shows that in order to minimise the cost, it is more advantageous to reduce the wheelbase
than to increase it. It is therefore recommended to opt for massive but stable foundations and
a light structure. This reduces costs as the structural materials are expensive and have to be
imported at great expense, whereas the foundation materials are available locally.

Key words : Lattice tower - wheelbase - foundations - optimisation.

Rédigé par SINTONDJI Noémie xvii


SOMMAIRE

SOMMAIRE

LISTE DES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES ............................................ vii


LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................... ix
LISTE DES FIGURES ......................................................................................................... xi
LISTE DES PHOTOS ......................................................................................................... xii
LISTE DES SYMBOLES ET DE LEURS UNITES DE MESURE .................................. xiii
RESUME ............................................................................................................................ xvi
ABSTRACT ...................................................................................................................... xvii
INTRODUCTION GENERALE ........................................................................................... 2
CHAPITRE 1 : CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX
ELECTRIQUES .................................................................................................................... 6
1.1. CADRE DU STAGE ET OBJET DE L’ETUDE .................................................. 6
1.2. CLASSIFICATION DES RESEAUX ELECTRIQUES ..................................... 11
1.3. LIGNES ELECTRIQUES AERIENNES DE TRANSPORT ............................. 14

CHAPITRE 2 : DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT EN


TREILLIS DE 161 KV ........................................................................................................ 29
2.1. CAHIER DES CHARGES BASE SUR LES STANDARDS 2010 DE LA CEB
......................................................................................................................................... 29
2.2. PROCEDURE DE DIMENSIONNEMENT DU PYLONE ............................... 34
2.3. RESULTATS DU DIMENSIONNEMENT DU PYLONE ................................ 44

CHAPITRE 3 : MODELISATION DU PYLONE AVEC LE LOGICIEL TOWER ET


OPTIMISATION SUR LA BASE DE LA VARIATION DE L’EMPATTEMENT .......... 52
3.1. PRESENTATION DU LOGICIEL, MODELISATION ET VERIFICATION DE
LA STRUCTURE ........................................................................................................... 52
3.2. DEMARCHE ET EFFETS DE L’OPTIMISATION .......................................... 63
3.3. RECHERCHE DE L’EMPATTEMENT OPTIMAL .......................................... 71

CONCLUSION GENERALE ............................................................................................. 79


BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................. 81
TABLE DES MATIERES ................................................................................................... 84
ANNEXES .......................................................................................................................... 86

Rédigé par SINTONDJI Noémie xviii


INTRODUCTION GENERALE

INTRODUCTION GENERALE

Rédigé par SINTONDJI Noémie 1


INTRODUCTION GENERALE

INTRODUCTION GENERALE

Avec l’industrialisation galopante, la demande mondiale en énergie est en constante


augmentation et la consommation énergétique d’un pays est devenue un baromètre de son
progrès technologique. Ce besoin en énergie est si essentiel qu’il est inscrit au nombre des
objectifs de développement durable pour l’horizon 2030 adoptés par l’Assemblée Générale
des Nations Unies en 2015. De fait, l’ODD 7 (Objectif de Développement Durable 7) est
intitulé « Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et
modernes, à un coût abordable » [1]. Cependant, parler d’énergie sous-entend aussi parler
d’électricité. En effet, l’énergie électrique est indispensable pour alimenter les industries,
éclairer les administrations et les domiciles, faire fonctionner les appareils électriques et pour
beaucoup d’autres tâches du quotidien. Dans les sociétés actuelles il est d’ailleurs impossible
d’envisager le quotidien sans électricité. Les progrès enregistrés depuis 2010 pour garantir
l’accès de tous à l’électricité sont notables. En 2017, le taux d’électrification mondial a
atteint 89 % contre 83 % en 2010. Au Bénin, ce taux est passé de 34 % en 2010 à 73 % en
2017 [2]. Des efforts sont donc faits et continuent d’être faits pour augmenter la production,
améliorer et uniformiser la distribution de l’électricité sur toute l’étendue du territoire
béninois.

Face aux problématiques de vétusté et d’instabilité des réseaux de transport d’une part et de
saturation des réseaux de distribution d’autre part, plusieurs projets visant à améliorer et
étendre l’accès à l’électricité ont vu le jour en République du Bénin. Le plus récent est le
PADSBEE (Projet d’Accès Durable et Sécurisé à l’Energie Electrique). Ce projet de grande
envergure concerne le volet du transport et celui de la distribution de l’énergie électrique.
Sous sa forme alternative, l’électricité n’est pas stockable. Sa production doit donc s’adapter
aux besoins des consommateurs et il faut l’acheminer des sites de production jusqu’à ceux
de consommation. C’est le rôle des lignes électriques de transmission. Au Bénin, les centres
de production d’électricité sont peu nombreux. Les centres de consommation sont quant à
eux répartis sur l’ensemble du territoire. Ils sont alimentés au moyen de lignes électriques
reliées de manière à constituer un réseau interconnecté [3]. C’est dans le but d’améliorer le
réseau électrique national et d’assurer un accès universel, sécurisé et fiable à l’électricité,
tant aux habitants qu’aux sites industriels et stratégiques que le PADSBEE fut initié. D’une
durée de 3 ans, ce projet comprend la réalisation de 1 500 km de lignes de transport et réseaux
de distribution, ainsi que de 11 postes électriques de transformation [4]. La mise en œuvre
du projet nécessite des qualifications techniques pointues et une grande expertise compte

Rédigé par SINTONDJI Noémie 2


INTRODUCTION GENERALE

tenu de la complexité des ouvrages à réaliser. L’objectif global est de porter à 75% le taux
d’électrification national d’ici 2025 et de parvenir à une bonne tenue du plan de tensions à
tous les nœuds à l’horizon 2025 [5].

C’est dans ce contexte que VINCI Energies, acteur international du secteur des
infrastructures d'énergie a fait à la SBEE (Société Béninoise d'Energie Électrique) une offre
pour le financement et la réalisation des ouvrages de transport et de distribution d’électricité
du PADSBEE [6]. Puisque les lignes électriques aériennes sont les vecteurs de la majeure
partie de l’énergie électrique, le volet transport de ce projet prend en compte la conception
et l’implantation de pylônes en treillis dédiés au transport d’électricité en Haute Tension. La
réalisation de ces ouvrages ancrés dans le sol (dotés de fondations) fait appel à des
compétences mécaniques ainsi que du génie civil. Il convient alors de trouver une synergie
entre ces différentes disciplines. En effet la structure du pylône dépend essentiellement de
critères mécaniques et ses fondations dépendent de critères géotechniques et topologiques.

Si les exigences liées aux cahiers des charges fonctionnelles et environnementales sont
systématiquement prises en compte dès la conception des pylônes, une troisième catégorie
de contraintes peut être intégrée dans le but d’obtenir une structure optimale. Il s’agit des
contraintes technico-économiques. En effet, vu que le coût des pylônes représente 35 à 45
% du coût total d’une ligne électrique aérienne [7], l’application scientifique de leur
optimisation est pertinente. Cependant, il n’existe bien souvent pas de processus standard
permettant de trouver la solution optimale. En se basant sur le retour d’expériences
antérieures, les ingénieurs procèdent traditionnellement par essais-erreurs. Ainsi, la réussite
de ce type d’exercice lors de la conception de nouvelles structures relève de l’expérience
métier et cela limite la possibilité d’obtenir certaines solutions optimales.

C’est au carrefour des génies civil et mécanique que se situe le sujet objet de notre étude. Il
consiste à dimensionner et optimiser un pylône à treillis en X d’une ligne de transport
d’électricité de 161 kV conformément aux standards de la CEB (Communauté Electrique du
Bénin) en vigueur en République du Bénin. Le pylône retenu porte un seul circuit électrique
et ses fondations sont superficielles de type semelles isolées. L’attention est portée sur
l’interaction entre la structure métallique du pylône et ses fondations. Une variable de
conception ayant trait à la fois à la structure et aux fondations est donc retenue. Il s’agit de
la largeur à la base du pylône appelée empattement. On fait varier cet empattement sur une
plage de valeurs déterminée et la valeur optimale retenue est celle pour laquelle les

Rédigé par SINTONDJI Noémie 3


INTRODUCTION GENERALE

conditions de résistance de l’ouvrage (structure et fondations) sont satisfaites et son coût


minimal.

Le 1er chapitre de ce mémoire présente le contexte et la justification du sujet d’étude. Il inclut


aussi une revue de bibliographie sur de précédents travaux d’optimisation de structures
métalliques en treillis et les généralités sur les réseaux électriques. Au chapitre 2 la procédure
de dimensionnement du pylône en treillis de 161 kV choisi pour cette étude est présentée.
Le dimensionnement s’appuie sur les Standards de la CEB, textes de référence au Bénin
dans ce domaine. Enfin le chapitre 3 du mémoire est consacré à la modélisation et la
vérification de la résistance mécanique du pylône dans le logiciel TOWER. Ce chapitre traite
ensuite de l’optimisation du pylône sur la base de la variation de l’empattement. L’ouvrage
optimal est identifié et des perspectives sont ouvertes sur d’autres pistes d’optimisation des
pylônes en treillis.

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CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

CHAPITRE 1 :
CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES
SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

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CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

CHAPITRE 1 : CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES


RESEAUX ELECTRIQUES

Introduction

Le stage académique s’est déroulé au sein de VINCI Energies Bénin, une entreprise
spécialisée dans la mise en œuvre d’infrastructures d’énergie. La participation aux activités
du bureau d’étude des lignes électriques aériennes, a permis de relever la problématique de
l’optimisation d’un pylône en treillis choisie comme sujet de ce mémoire. Ce chapitre a pour
objet de présenter l’entreprise d’accueil, de montrer la pertinence du sujet au regard de la
problématique posée puis de faire une revue de bibliographie sur les précédents travaux
d’optimisation de structures en treillis. Enfin, les généralités sur les réseaux électriques
seront abordées afin de familiariser le lecteur avec les termes techniques employés dans ce
document.

1.1. CADRE DU STAGE ET OBJET DE L’ETUDE


1.1.1. Présentation de la structure d’accueil : VINCI Energies Bénin

VINCI Energies est une entreprise filiale du groupe international VINCI. Du nom du génie
Léonard de Vinci, VINCI est une entreprise qui s’illustre dans les métiers de la construction
(bâtiments, infrastructures de transports, travaux et services publics), de l’énergie et des
concessions (parcs de stationnement, aéroports, autoroutes).

VINCI Energies est une société anonyme à conseil d’administration qui offre une association
de 4 domaines d’activités : infrastructures, industrie, TIC, Building solutions. Au cœur des
grands enjeux que sont la transformation numérique et la transition énergétique, l’entreprise
est présente dans 57 pays, avec 1800 filiales de par le monde et un chiffre d’affaires de 15,1
milliards d’euros [8].

L’activité de VINCI Energies peut s’apprécier à travers celle de ses 6 entreprises filiales,
chacune étant spécialisée dans un segment d’activités précis. Elles forment un réseau multi-
spécialisé qui permet à l’entreprise d’offrir une large palette d’expertises dans l’énergie,
l’industrie, le tertiaire et les télécommunications. Ces filiales et leurs domaines d’activités
sont les suivants :

Rédigé par SINTONDJI Noémie 6


CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

C’est la marque dédiée aux Cette marque intervient au


infrastructures d’énergie, notamment
niveau des villes pour l’éclairage
à la production et l’acheminement de
public, les équipements urbains,
l’électricité, ainsi que les énergies
renouvelables. les infrastructures de transport…

Cegelec est présente


C’est la marque dédiée
dans la conception, l’ingénierie, la
aux technologies de
réalisation et la maintenance de
l’information et de la
bâtiments tertiaires et industriels
communication.
et les projets d’infrastructures.

Cette marque intervient


Cette marque propose une
dans la maintenance technique,
gamme de services et de solutions
l’exploitation des bâtiments et le
dédiés à l’industrie et aux process
service à leurs occupants.
industriels.

VINCI Energies étend également ses activités en Afrique. En effet, le groupe est présent au
Maroc depuis 1946. Le savoir-faire de ses entreprises s’étend progressivement à d’autres
pays africains, notamment en Afrique de l’Ouest avec VINCI Energies Maroc comme base
arrière.

C’est à la faveur de la mise en œuvre du PADSBEE, que la filiale béninoise de VINCI


Energies a vu le jour. Afin de mener à bien le projet mais aussi d’asseoir sa présence en
République du Bénin, l’entreprise s’est dotée d’un siège sur le territoire national. Au sein de
cette entreprise où le stage académique a été effectué, nous avons pu observer l’existence
d’un personnel qualifié, issu de tous les corps de métiers, de l’ingénierie aux ressources
humaines. Les activités sont menées à bien grâce à une organisation hiérarchisée dudit
personnel avec à la tête le Directeur Général de la filiale béninoise ainsi que le Directeur
Projet PADSBEE de VINCI Énergies.

Le PADSBEE est un projet d’envergure dans le domaine de l’énergie électrique initié par le
gouvernement béninois. Il comprend la réalisation d’un ensemble d’infrastructures
électriques : 11 postes de transformation, 1500 km de lignes aériennes et souterraines de
transport et de distribution électrique. Les objectifs du projet sont d’ordre social à travers

Rédigé par SINTONDJI Noémie 7


CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

l’amélioration de la fourniture d’électricité aux populations, mais aussi d’ordre économique


avec la création d’importantes zones industrielles et la dynamisation de plusieurs secteurs
de l’économie nationale. Le projet couvre une période de 3 ans pour un coût total de plus de
300 millions de francs CFA [4].

1.1.2. Pertinence de l’objet d’étude


1.1.2.1. Contexte, problématique et objectifs

Contexte et problématique

Les pylônes électriques sont de plus en plus nombreux et ont modifié les paysages des villes
et campagnes. Ces changements sont également visibles au Bénin et le projet PADSBEE en
est une belle preuve, avec plus de 292 millions d’euros investis pour la réalisation
d’infrastructures de transport et de distribution d’électricité [4].

Le coût des pylônes est à lui seul évalué entre 35 et 45 % du coût total d’une ligne électrique
[7]. Dans le PADSBEE, c’est donc près d’une centaine de millions d’euros qui sera
consacrée uniquement aux ouvrages pylônes. La réduction de ce coût grâce à une
optimisation est donc une préoccupation dans un projet tel que le PADSBEE. En effet le
gain en coût issu de l’optimisation d’un seul pylône est substantiel une fois mis à l’échelle
des dizaines, voire des centaines de pylônes constituant une ligne électrique entière. Par
ailleurs, les pylônes en treillis sont des sujets d’optimisations structurelles intéressants. La
similarité de leurs configurations présente l’avantage que les résultats et l’expérience
obtenus dans le cadre d’un projet peuvent être généralisés à d’autres projets.

De plus, les pylônes en treillis sont des ouvrages ancrés dans le sol (dotés de fondations).
Chercher à les optimiser ne saurait se faire sans prendre en compte l’interaction entre la
structure métallique du pylône et ses fondations. De fait, l’empattement du pylône agit non
seulement sur le poids et le coût de la structure métallique, mais aussi sur le type, le poids et
le coût des fondations. En effet, si l’empattement devient plus ou moins grand, la structure
métallique s’alourdit ou s’allège, sa résistance et son coût sont alors modifiés. Il en est de
même pour les fondations. En fonction de la valeur retenue pour l’empattement, les
fondations reçoivent des efforts plus ou moins élevés et leurs dimensions et coûts varient
également.

Bien qu’il existe des normes qui régissent sur le plan international le design des pylônes
électriques, il n’existe pas de standards quant à la procédure d’obtention de l’optimalité

Rédigé par SINTONDJI Noémie 8


CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

technico-économique pour un pylône et ses fondations [9]. On dispose cependant de


variables de conception que l’on peut modifier pour réussir une optimisation.

En choisissant l’empattement comme variable d’optimisation, il s’agira de répondre à la


problématique suivante :

Quelle est la valeur de l’empattement pour laquelle le coût de l’ensemble structure et


fondations du pylône est minimal ?

Objectifs

Le présent travail a pour objet l’étude de l’influence de la variation de l’empattement sur les
paramètres clés du pylône que sont les efforts transmis aux fondations, le poids de l’ouvrage
et son coût.

L’objectif général de ce travail est donc de trouver la valeur de l’empattement pour laquelle
le coût de l’ouvrage (structure et fondations) résistant aux diverses sollicitations est le plus
bas.

De cet objectif général, découlent les objectifs spécifiques suivants :

• Déterminer la plage de variation possible pour l’empattement ;


• Dimensionner le pylône et ses fondations pour chaque valeur de la plage
d’empattement retenue ;
• Evaluer le coût de l’ouvrage pour chaque valeur de l’empattement.

1.1.2.2. Etat de l’art sur l’optimisation des pylônes en treillis

En raison de leurs avantages (grande rigidité, grande résistance et faible masse), les
constructions métalliques sont choisies comme solution pour plusieurs ouvrages dont les
pylônes électriques. Ce type de construction offre beaucoup de possibilités en matière
d’optimisation. En fonction des variables de conception choisies, l’optimisation structurelle
des pylônes en treillis peut être de 3 types : dimensionnelle ou de taille, géométrique ou
de forme et topologique.

L’optimisation dimensionnelle est liée aux paramètres de taille tels que la section
transversale des membrures. Elle est généralement combinée aux deux autres formes
d’optimisation. L’optimisation de forme est liée à la variation des coordonnées nodales des
membrures, de la forme extérieure (dimension de la base, hauteur des sections…) ou
intérieure (longueur des cornières…). Enfin l’optimisation topologique consiste à ajouter

Rédigé par SINTONDJI Noémie 9


CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

ou retirer des membrures à la structure. Elle est quantitative lorsque le nombre de membrures
varie et qualitative quand c’est la disposition spatiale des éléments qui est modifiée [10].

La figure 1-1 récapitule l’ensemble des types d’optimisations structurelles des pylônes en
treillis mentionnés.

Figure 1-1: Différents types d’optimisations structurelles des pylônes en treillis [10]

Δ est la variation des dimensions linéaires, ΔS est la variation des paramètres de taille, ΔN
est la variation du nombre de panneaux, ΔT est la variation du modèle de topologie.

Quel que soit le type d’optimisation, l’objectif est généralement de minimiser ou de


maximiser l’un des paramètres de la structure. La plupart des articles consultés dans le cadre
de ce mémoire traitent de l’optimisation structurelle avec minimisation du poids du pylône,
de son coût ou d’optimisation multi-objectifs [9].

Visweswara Rao [9] a travaillé sur l’optimisation non linéaire d’un pylône de
transmission électrique de très haute tension (400 kV) sous plusieurs cas de charge. Le
pylône est autoportant, constitué de cornières en L boulonnées. Les variables de contrôle
étaient le poids et la géométrie du pylône. A la suite des calculs itératifs, une réduction
notable du poids de la structure est obtenue. Bien que ce résultat soit issu de l’action
combinée de plusieurs facteurs, l’effet spécifique d’une variation de l’empattement sur le
poids du pylône est présenté dans le tableau 3. On en conclut que lorsque l’empattement
augmente, le poids du pylône augmente également et réciproquement lorsque l’empattement
diminue, le poids du pylône diminue.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 10


CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

S. Jovasevic et al [11] ainsi que D. Zwick et al [12] se sont intéressés aux éoliennes. Les
premiers ont développé un nouveau design d’éoliennes terrestres hybrides constitués d’une
partie en treillis surmontée d’une partie tubulaire tandis que les seconds ont dimensionné
une éolienne offshore dont toute la hauteur est en treillis. L’objectif des deux travaux est de
réduire le poids et le coût des ouvrages grâce à une optimisation topologique et
dimensionnelle. Jovasevic et al ont choisi la structure optimale sur la base du ratio
poids/nombre de boulons nécessaires aux assemblages. Il ressort de ces travaux qu’une
triangulation en X des treillis permet d’avoir une structure de pylône plus légère. Des travaux
de D. Zwick et al, on retient que l’on peut réduire le poids tout en assurant la résistance
structurale du pylône en faisant varier les dimensions des cornières le long de sa hauteur.

Dans leurs travaux sur l’optimisation structurelle des pylônes de transport électrique
[10], M. Khodzhaiev et U. Reuter ont utilisé un nouvel algorithme génétique à longueur de
génome variable. Il s’agit à la fois d’une optimisation topologique, géométrique et
dimensionnelle dont le paramètre caractéristique est la variation indépendante du nombre et
de la hauteur des sections d’un pylône de 110 kV. Une réduction de 10 % du coût du pylône
est alors obtenue.

Les travaux de ces auteurs ont le mérite de mettre en lumière l’effet de l’empattement sur le
poids du pylône d’une part, mais aussi le choix d’une configuration de treillis en X
permettant de réduire à la fois le poids et le coût des pylônes. Cependant ces travaux ne
s’appesantissent pas sur les effets de l’empattement sur l’interaction entre la structure
métallique du pylône et ses fondations. C’est à ces insuffisances que va palier le présent
travail.

1.2. CLASSIFICATION DES RESEAUX ELECTRIQUES

Des lignes électriques de transport, connectées entre elles par des postes électriques forment
un réseau électrique. Ces postes électriques répartissent l’électricité produite et la font passer
d’un niveau de tension à un autre grâce aux transformateurs. Ainsi, un réseau électrique
typique comprend la production, le transport et la distribution de l’énergie électrique comme
schématisé par la figure 1-2.

Production Transport Distribution


Figure 1-2 : Schéma d'un réseau électrique

La classification des réseaux électriques peut se faire suivant plusieurs critères.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 11


CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

1.2.1. Selon le niveau de tension

Le niveau de tension des lignes électriques aériennes guide la sélection des pylônes, des
conducteurs et de la coordination de l’isolation. Il dépend de la région géographique, du type
de ligne de transmission, de l’alimentation et des charges du réseau.

Le tableau 1-1 donne la classification des réseaux électriques en fonction des niveaux de
tensions selon la norme française UTE C 18-510 de 2009 :

Tableau 1-1 : Classification des réseaux électriques suivant le niveau de tension 𝑈𝑛

Alternatif Continu
Très Basse Tension TBT 𝑈𝑛 ≤ 50𝑉 𝑈𝑛 ≤ 120𝑉
Basse Tension BT 50𝑉 < 𝑈𝑛 ≤ 1𝑘𝑉 120𝑉 < 𝑈𝑛 ≤ 1500𝑉
HTA 1𝑘𝑉 < 𝑈𝑛 ≤ 50𝑘𝑉 1500𝑉 < 𝑈𝑛 ≤ 75𝑘𝑉
Haute Tension
HTB 𝑈𝑛 > 50 𝑘𝑉 𝑈𝑛 > 75 𝑘𝑉

Au Bénin, les niveaux de tension utilisés en courant alternatif sont les suivants [13] :

230 V et 400 V en BT
15, 20 et 33 kV en HTA
63 kV, 161 kV et 330 kV en HTB

1.2.2. Selon la structure topologique

Selon la structure topologique du réseau on distingue [14] :

Les réseaux à structure maillée : où toutes les lignes du réseau sont bouclées,
apportant ainsi une grande sécurité d'alimentation ;
Les réseaux à structure radiale ou bouclée : alimentés par plusieurs sources qui
débitent en parallèle ;
Les réseaux à structure arborescente : alimentés par une seule source de laquelle
partent plusieurs artères qui se ramifient sans jamais se rencontrer.

Les différentes structures topologiques mentionnées sont schématisées à la figure 2-2 :

Rédigé par SINTONDJI Noémie 12


CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

Figure 1-3 : Topologie des réseaux électriques - a) réseau maillé, b) réseau radial, c)
réseau arborescent

1.2.3. Selon la fonction du réseau

Les réseaux électriques jouent différents rôles en fonction des puissances en jeu. Il s’agit
[15]:

Des réseaux de transport (HTA et HTB) et d’interconnexion : ils assurent


l’alimentation sur de grandes distances (plusieurs centaines de kilomètres) en reliant
les centres de production et les centres de consommation (villes, usines, etc.). Ils
assurent également les interconnections entre régions au niveau national et les
échanges d’énergie électrique au niveau international. Ces réseaux sont maillés ;
Des réseaux de répartition (en Moyenne Tension) : ils fournissent la puissance aux
réseaux de distribution uniquement sur de petites distances (quelques dizaines de
kilomètres). Ils ont fréquemment une structure bouclée ;
Des réseaux de distribution (en Basse et Moyenne Tension) : ils fournissent la
puissance nécessaire aux utilisateurs. Les réseaux de distribution ont principalement
une structure radiale.

Sur la figure 1-4, la succession des différents types de réseaux électriques depuis le centre
de production jusqu’aux consommateurs est montrée.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 13


CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

Figure 1-4 : Différents réseaux électriques

1.2.4. Selon la situation dans l’espace

Selon qu’elles soient aériennes ou enfouies dans le sol, les lignes électriques sont classées
comme suit :

Les réseaux ou lignes électriques aériennes ;


Les réseaux ou lignes électriques souterraines.

1.3. LIGNES ELECTRIQUES AERIENNES DE TRANSPORT

L’électricité alternative n’étant pas stockable, elle doit être consommée aussitôt qu’elle est
produite. Heureusement, elle est facile à transporter au moyen de lignes de transport. Ce
transport se fait en haute tension voire très haute tension pour limiter les pertes par effet
joule. La tension est ensuite progressivement abaissée au niveau de l’utilisateur final.

Les lignes de transport d'énergie électrique peuvent être courtes (longueur <50 km),
moyennes (50 km < longueur <150 km) ou longues (longueur >150 km) [16].

1.3.1. Composantes des lignes électriques aériennes de transport

Les lignes électriques aériennes présentent plusieurs avantages :

Les niveaux de tension peuvent être rendus très élevés ;


L’isolation et le refroidissement à air naturel sont disponibles ;
La capacité de transmission de puissance peut être augmentée ;

Rédigé par SINTONDJI Noémie 14


CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

Une inspection visuelle est possible ;


Le coût est inférieur à celui des lignes souterraines.

Il existe cependant certaines limites à l’implantation et l’exploitation de ce type de lignes


électriques. Les lignes aériennes nécessitent de maintenir un espace minimum entre le niveau
du sol et le conducteur. Cela s’avère difficile à réaliser en zone densément peuplée, au-dessus
d’autoroutes ou à proximité de bâtiments. Aussi, les lignes aériennes sont directement
exposées aux aléas climatiques (foudre, vent, glace…).

Ces lignes aériennes de transport sont constituées des supports, des câbles conducteurs et
câbles de garde, des chaînes d’isolateurs ainsi que des accessoires et équipements de
signalisation.

1.3.1.1. Les supports

Les supports sont des structures métalliques utilisées pour maintenir les câbles à une certaine
distance du sol et à distance les uns des autres. Ces distances dites d’isolement sont définies
par des normes en fonction du niveau de tension de la ligne.

1.3.1.2. Les conducteurs

Les conducteurs sont les éléments de la ligne aérienne qui transportent l'énergie électrique.
Ce sont des câbles nus constitués de fils ronds ou exceptionnellement trapézoïdaux. Les
câbles utilisés pour la transmission électrique aérienne sont soumis à de nombreux facteurs
climatiques. Ils doivent par conséquent être suffisamment résistants et de faible résistivité.
On choisit pour cela de les réaliser dans des matériaux comme l’acier, le cuivre ou
l’aluminium. Un câble conducteur en cuivre est présenté sur la photo 1-1.

Photo 1-1 : Câble conducteur en cuivre

Pendant de nombreuses années le cuivre était le matériau utilisé pour les conducteurs de
phase des lignes électriques. Sa faible résistivité électrique et sa grande résistance mécanique

Rédigé par SINTONDJI Noémie 15


CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

en font en effet un excellent conducteur électrique. Cependant sa masse et son coût sont
élevés. C’est pour cela que l’on se tourne désormais vers l’aluminium écroui dur et l’almelec,
un alliage d’aluminium plus léger que l’aluminium et à résistance mécanique à la traction
plus élevée. Son usage s’est généralisé sur les lignes électriques aériennes.

Le tableau 1-2 présente les types de câbles conducteurs les plus utilisés pour les lignes
électriques aériennes ainsi que leur description.

Tableau 1-2 : Câbles conducteurs usuels et leur description [17]

Désignation du câble Description


Câble en acier écroui avec une âme en fil d’acier
Câble aluminium-acier (ACSR)
galvanisé

Désignation du câble Description


Câble homogène en almélec Câble fait uniquement d’almélec (aluminium avec de
(AAAC) faibles additions de magnésium, silicium, zinc…)

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CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

Combinaison semblable à celle des câbles


Câbles almélec-acier (AACSR) aluminium-acier, l’aluminium étant remplacé par
l’almélec.

Le choix du câble est dicté par le cahier des charges ou les caractéristiques de la ligne à
construire.

En principe, une ligne aérienne de transport est triphasée (composée de trois conducteurs de
phase). L’ensemble de trois phases est appelé « système » ou « terne ». Il y a donc au
minimum trois câbles conducteurs par ligne électrique.

1.3.1.3. Les isolateurs

Les isolateurs de la ligne électrique aérienne sont situés entre le support et les conducteurs.
Ils jouent d’une part, un rôle électrique qui consiste à isoler électriquement les conducteurs
sous tension des pylônes mis à la terre (potentiel nul), et d’autre part, un rôle mécanique qui
consiste à soutenir les conducteurs et les maintenir dans une position spécifiée.

Caractéristiques des isolateurs

Les isolateurs sont généralement en verre trempé. Mais ils peuvent aussi être en céramique
ou en matériaux composites. Ceux en verre trempé comportent en général deux parties
principales :

Une partie isolante sous forme d’assiette ;


Une partie métallique scellée sur la partie isolante.

Les photos 1-2 montrent quelques isolateurs.

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CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

Photos 1-2 : Isolateur - a) en verre de type capot et tige, b) composite rigide à tige

Les chaînes d’isolateurs

En fonction du niveau de pollution saline et du niveau de tension de la ligne, on empile un


certain nombre d’assiettes en verre afin d’atteindre le niveau d’isolation requis. Lorsque les
pièces de jonction et les accessoires sont ajoutés aux assiettes, on obtient une chaîne
d’isolateurs. Plusieurs types de chaînes d’isolateurs existent, chacune étant adaptée à un type
de pylône. Le tableau 1-3 montre les différentes configurations de chaînes d’isolateurs.

Tableau 1-3 : Différentes chaînes d’isolateurs

Suspension droite
S’utilisent sur les pylônes
d’alignement : les
suspensions droites sont
Les chaînes de
les plus répandues, celles
suspension en V permettent de limiter Suspension en V
le balancement latéral des
conducteurs.

Se distinguent par leur


Les chaînes position quasi horizontale
d’ancrage et s’utilisent pour les
pylônes d’ancrage.

1.3.1.4. Le câble de garde

Le câble de garde est placé au sommet du pylône. Il ne transporte pas le courant mais joue
un rôle de paratonnerre au-dessus de la ligne en attirant les coups de foudre, évitant ainsi le

Rédigé par SINTONDJI Noémie 18


CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

foudroiement des conducteurs. C’est pourquoi il est disposé de manière à former un angle
précis avec les conducteurs. C’est l’angle de protection. Les câbles de garde des lignes HTB
sont généralement en acier almélec et servent de plus en plus fréquemment à la
télécommunication grâce aux fibres optiques incorporées. Le schéma d’un câble de garde à
fibre optique est présenté à la figure 1-5.

Figure 1-5 : Câble de garde à fibre optique

1.3.1.5. Accessoires pour lignes électriques aériennes

Les plaques d’identification et de danger

Elles servent à identifier le pylône et prévenir le public du danger encouru.

Les dispositifs antivibratoires

Ils sont destinés à amortir les vibrations des câbles, préjudiciables à la ligne. Ils sont appelés
« stockbridges » et sont installés sur tous les conducteurs et câbles de garde.

Les dispositifs de balisage

Des balises de couleur rouge et blanche sont disposées sur les conducteurs pour indiquer la
présence d’une ligne électrique dans les zones de navigation aérienne.

Les entretoises

Elles servent à maintenir l’écartement entre conducteurs dans le cas des lignes dont chaque
phase comprend plusieurs câbles (faisceaux). Suivant le nombre de sous-conducteurs par
phase, l’entretoise est dite double, triple, quadruple, etc.

Les photos 1-3 montrent les accessoires de ligne électrique énumérés.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 19


CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

Dispositif antivibratoire

Plaque de danger

Dispositif de balisage Entretoise


Photos 1-3 : Accessoires de lignes électriques aériennes

1.3.2. Pylônes en treillis

Les pylônes en treillis sont des structures métalliques rigides ancrées dans le sol par des
fondations en béton. Aussi appelés polypodes, ce sont des assemblages structurés de profilés
en acier formant des triangles. On fait appel à ce type d’assemblage dans le but d'alléger les
structures tout en assurant une plus grande stabilité car le triangle est la seule figure
géométrique indéformable.

Ces pylônes sont utilisés comme supports dans tous les types de systèmes de transmission,
qu’il s’agisse d’électricité ou de télécommunication.

1.3.2.1. Caractéristiques des pylônes en treillis

1.3.2.1.1. Caractéristiques générales

Les modèles de pylônes en treillis les plus utilisés pour la transmission d’électricité sont à
base carrée, munis de quatre pieds séparés et encastrés dans des massifs de fondation. La
structure du pylône est faite de cornières en acier que l’on appelle les membrures. Ce sont
les éléments porteurs principaux, supportant les efforts provoqués par les charges appliquées
à la structure. Des diagonales et des contreventements sont aussi utilisés pour créer des
triangulations secondaires et réduire les longueurs de flambement d’autres éléments. Sur sa
partie supérieure, le pylône est muni de consoles et d’un chevalet pour porter respectivement
les câbles conducteurs et le câble de garde.

La figure 1-6 présente quelques systèmes de contreventement des pylônes en treillis.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 20


CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

Figure 1-6 : Quelques systèmes de contreventement

1.3.2.1.2. Matériaux

Les pylônes sont généralement en acier. Le long de leur hauteur on définit des tronçons de
longueurs variables. Un tronçon désigne toute partie du pylône comprenant plusieurs
panneaux presque ou exactement semblables, jouant des rôles similaires et soumis aux
mêmes charges. Différentes nuances d’aciers sont utilisées d’un tronçon à l’autre. Les plus
utilisées sont :

L’acier S235 (anciennement appelé acier E24) qui convient plus particulièrement
aux barres de grand élancement mécanique, telles que les diagonales et les treillis de
contre flambement.
L’acier S355 (anciennement appelé acier E36) réservé aux barres de faible
élancement mécanique telles que les membrures. Il permet des gains appréciables de
masse mais est d’un prix plus élevé que l’acier S235 [18].

L’élancement mécanique est le rapport de la longueur de flambement de la barre à son


rayon de giration.

1.3.2.1.3. Différentes parties d’un pylône en treillis

A la manière d’un corps humain, on peut diviser la silhouette d’un pylône en 3 parties
principales que sont : la tête, le tronc qui porte le nom de fût et les pieds.

La tête qui comprend les consoles et le chevalet.

Les consoles supportent les isolateurs et les conducteurs tout en garantissant le respect des
distances d’isolement. Leur nombre dépend du nombre de circuits portés par le pylône. Le
chevalet supporte le ou les câbles de garde et assure l’angle de protection requis pour les
conducteurs.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 21


CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

Le fût qui est le tronc du pylône. Il est parfois muni d’extensions.

C’est l’élément principal du pylône subdivisé en tronçons successifs. Il maintient les


conducteurs à une certaine distance du sol tout en transmettant au sol les efforts dûs aux
charges appliquées au pylône.

Les pieds

C’est à travers eux que les efforts sur le pylône parviennent aux fondations. Ils sont inclinés
d’un certain angle par rapport à la verticale. L'angle d’inclinaison et la distance entre les
pieds dépendent de la hauteur du pylône et des charges qu’il supporte. Les pieds portent à
leur extrémité des embases qui assurent la liaison entre la superstructure et les fondations.

La figure 1-7 présente les différentes parties d’un pylône en treillis.

Figure 1-7 : Différentes parties d’un pylône en treillis

Avantages des pylônes en treillis

L’utilisation des pylônes en treillis présente plusieurs avantages. On peut citer :

Leur résistance mécanique élevée pour supporter les efforts exercés par les
conducteurs, le vent, la glace etc. ;

Rédigé par SINTONDJI Noémie 22


CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

Leur hauteur qui peut être aussi élevée que nécessaire et la possibilité de porter
plusieurs circuits et câbles de garde selon les besoins ;
Leur légèreté et la possibilité d’assembler le pylône sur le site, ce qui réduit le coût
du transport ainsi que celui de la construction. Seulement 3 à 4 jours sont nécessaires
pour ériger la structure d'un pylône à partir du sol pour une ligne de 400 kV [16] ;
La surface au sol sous le pylône peut être exploitée.

1.3.2.2. Classification des pylônes en treillis

1.3.2.2.1. Classification basée sur le type d’armement

La disposition spatiale des conducteurs sur le pylône constitue l’armement de celui-ci. Les
armements les plus courants sont les suivants :

Armement en triangle : constitué de 3 conducteurs de phase (1 circuit triphasé) ;


les conducteurs se trouvent aux sommets d’un triangle isocèle dont la base est dans
le plan vertical ;
Armement en drapeau : constitué de 6 conducteurs de phase (2 circuits triphasés) ;
les conducteurs sont situés les uns en dessous des autres ;
Armement en nappe horizontale : constitué de 3 conducteurs de phase (1 circuit
triphasé) ; les conducteurs sont situés sur la même droite horizontale dans le but de
limiter la hauteur du pylône ;
Armement en nappe voute : constitué de 3 conducteurs de phase (1 circuit
triphasé) ; les conducteurs se trouvent aux sommets d’un triangle isocèle dont la base
est dans le plan horizontal.

Des illustrations de ces différents armements de pylônes sont données à la figure 1-8.

Armement triangle Armement drapeau


Pylônes à triangles

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CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

Armement nappe horizontale Armement nappe voûte

Figure 1-8 : Classification des pylônes en fonction de leur armement

Cette liste de configurations n’est toutefois pas exhaustive. Il existe des pylônes à armement
drapeau avec deux câbles de garde ou encore un autre type de pylône à nappe horizontale
appelé pylône chat.

1.3.2.2.2. Classification basée sur l’angle de déviation des


conducteurs

En se basant sur l’angle de déviation des conducteurs (angle entre les axes des conducteurs
en amont et en aval du pylône), on peut répartir les pylônes en 4 classes A, B, C et D. Les
angles de déviation caractérisant chacune des catégories sont donnés dans le tableau 1-4.

Tableau 1-4: Classification des pylônes suivant l’angle de déviation des conducteurs [16]

Classe de pylône Angle de déviation (°)


A 0–2
B >2, <15
C >15, <30
D >30, <45

1.3.2.2.3. Classification basée sur la force d’action des


conducteurs

Sur la base de la force d'action des conducteurs, on distingue les quatre catégories de pylônes
suivantes [16] :

Les pylônes d’alignement

Equipés de chaînes d’isolateurs de suspension, ces pylônes sont conçus pour les portions
rectilignes du tracé de la ligne sans angle d'extrémité ou de courbure. Un angle de déviation
faible (0 à 2°) est admis.

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CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

Les pylônes d’ancrage

Equipés de chaînes d’isolateurs d’ancrage. Le pylône d'ancrage peut être installé soit sur une
portion rectiligne du tracé, soit dans un angle.

Les pylônes d’angle

Ils sont situés à un point où le tracé de la ligne présente, dans le plan horizontal, un
changement de direction. Les conducteurs sont reliés au pylône par des chaînes d'isolateurs
horizontales ou verticales suivant la valeur de l'angle.

Les pylônes d’arrêt

Les pylônes d’arrêt sont utilisés là où la ligne de transmission commence ou se termine.

1.3.3. Fondations des pylônes en treillis

Les fondations sont les interfaces entre le pylône et le sol. Leur rôle est d'ancrer la
superstructure dans le sol, et d'en assurer la stabilité sous les sollicitations qui lui sont
appliquées. Une fondation peut être monopode ou multipode. Les fondations multipodes
sont destinées à ancrer les pylônes à pieds séparés dans le sol, à raison d’un massif par pied.
La figure 1-9 montre le schéma d’une fondation.

Figure 1-9 : Schéma d’une fondation

1.3.3.1. Aspects normatifs

Le calcul des fondations des pylônes en treillis s’appuie sur les EUROCODES (0, 2 et 7
essentiellement), des normes de génie civil, les règles du Béton Armé aux Etats Limites
(BAEL) 91 révisé 99, les règles de conception et de calcul des ouvrages et constructions en
béton armé… De plus, les préconisations des Standards de la CEB relatives aux fondations
sont prises en compte pour les calculs effectués dans ce mémoire.

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CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

1.3.3.2. Matériaux

Les fondations des pylônes sont en béton armé, une combinaison de béton et d’armatures en
acier. Le béton est un mélange de granulats (sables, graviers), de liant hydraulique (ciment),
d’eau et dans certains cas d’adjuvants (retardateurs de prise, plastifiants…) dans des
proportions bien définies.

1.3.3.3. Différents types de fondations

Le choix des fondations tient compte des sollicitations appliquées et des caractéristiques
géotechniques du sol (capacité portante, cohésion, densité…). Selon l’Eurocode 7, il existe
deux grandes catégories de fondations et une intermédiaire [19]. Elles sont définies et
classifiées comme suit :

Fondations superficielles

Ce sont des massifs enterrés en béton armé ou non, généralement sous forme de semelle
rectangulaire ou carrée, munie ou non de redan. La semelle est parfois rehaussée d’une ou
plusieurs dalles et elle est terminée par une cheminée en tronc de pyramide ou cylindrique
émergeant du sol et enrobant l’embase du pylône. On distingue comme fondations
superficielles : les semelles isolées ou filantes, le radier, le cuvelage [20]. Ces fondations
conviennent aux sols dits « de bonne qualité ».

En s’appuyant sur la valeur de l’encastrement équivalent (rapport de la hauteur


d’encastrement équivalente de la fondation De par sa plus petite largeur B), on dit d’une
𝑫𝒆
fondation qu’elle est superficielle si la condition suivante est respectée : < 𝟏, 𝟓.
𝑩

Fondations profondes

Ce sont généralement des pieux, fondations élancées munies d’une tête, d’une pointe et d’un
fût. Les pieux de diamètre inférieur à 250 mm sont appelés micropieux. Les puits, de section
circulaire et les barrettes, de section rectangulaire sont aussi des fondations profondes.
𝑫𝒆
D’une manière générale, une fondation est dite profonde si : > 𝟓 avec De la hauteur
𝑩

d’encastrement équivalente de la fondation et B sa plus petite largeur.

Fondations semi-profondes

Entre les deux extrêmes, fondations superficielles et fondations profondes, on a les


fondations semi-profondes. Leur base se trouve relativement près de la surface, mais le
frottement du sol sur les parois latérales de ce type de fondations ne peut pas être négligé. Il

Rédigé par SINTONDJI Noémie 26


CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

s’agit des puits et pieux courts, des barrettes de faible profondeur et de la plupart des
caissons. Pour ces fondations on a la condition suivante sur l’encastrement équivalent :
𝑫𝒆
𝟏, 𝟓 ≤
𝑩
≤ 𝟓.

La figure 1-10 montre les différents types de fondations cités.

Figure 1-10 : Fondations des pylônes en treillis – a) superficielle, b) profonde, c) semi-


profonde [21]

Conclusion

La construction des lignes électriques aériennes constitue une partie importante du


PADSBEE. Au regard du coût élevé des pylônes en treillis, il est indispensable de rechercher
des moyens d’optimiser ces structures afin de réduire leur coût. Les travaux de plusieurs
auteurs donnent des pistes intéressantes pour l’optimisation des pylônes en treillis. Ces
pylônes sont des maillons essentiels de la transmission de l’électricité par voie aérienne. Ils
sont ancrés dans le sol et portent à la fois les câbles, les isolateurs et les accessoires. Leur
dimensionnement qui fait l’objet du chapitre 2 doit leur permettre d’assurer l’ensemble de
ces fonctions tout en résistant aux charges.

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DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

CHAPITRE 2 :
DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE
D’ALIGNEMENT EN TREILLIS DE 161 KV

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DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

CHAPITRE 2 : DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT EN


TREILLIS DE 161 KV

Introduction

Le dimensionnement des pylônes en treillis consiste à déterminer les dimensions du pylône


qui garantissent le respect des critères électriques, des contraintes géométriques imposées
par le site et des conditions de résistance mécanique de l’ouvrage. On évalue également les
charges auxquelles est soumis le pylône du fait des conditions climatiques, du poids et de la
tension générés par les câbles et accessoires. Dans le cadre de ce mémoire, un pylône
d’alignement de 161 kV à treillis en X et armement triangulaire est choisi et dimensionné
sur la base d’un cahier des charges fourni par les standards de 2010 de la CEB.

2.1. CAHIER DES CHARGES BASE SUR LES STANDARDS 2010 DE LA CEB

Le cahier des charges définit les conditions climatiques, géométriques et mécaniques sous
lesquelles doit être effectué le dimensionnement. Les spécifications des standards de la CEB
permettent d’établir le cahier des charges suivant pour le dimensionnement du pylône à
armement triangle de 161kV.

2.1.1. Contraintes climatiques

Le pylône est soumis aux conditions climatiques plus ou moins contraignantes de son lieu
d’implantation. Au Bénin, le climat est influencé par ceux de la zone chaude et humide du
littoral subéquatorial et de la zone soudanienne. Les principales charges climatiques à
prendre en compte sont les variations de température et le vent. En effet, le Bénin n’est
pas soumis à l’action de la neige ou du givre, ni aux risques de séismes [3].

Températures

Les variations de températures sur l’ensemble du territoire sont suffisamment homogènes


pour que l’on puisse retenir une seule série de températures applicable à l’ensemble du
territoire national. On a dans le tableau 2-1 les valeurs des températures à considérer.

Tableau 2-1 : Températures sur l’ensemble du territoire béninois [3]

Température maximale (°C) 42

Température minimale (°C) 12

Température moyenne (°C) 27

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DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

Vent

L’influence du vent est déterminante pour la tenue mécanique des lignes électriques
aériennes. On retient comme valeurs de la vitesse du vent sur le territoire béninois les valeurs
présentées dans le tableau 2-2.

Tableau 2-2 : Valeurs de la vitesse du vent [3]

Vitesse maximum (m/s) 32

Vitesse minimum (m/s) 0,5

Vitesse moyenne (m/s) 6

Des combinaisons particulières de températures et de vent définissent les hypothèses


météorologiques de base. Le pylône est ensuite vérifié en se plaçant dans chacune de ces
hypothèses.

Hypothèses météorologiques de base

Trois hypothèses météorologiques de base sont définies pour le dimensionnement des


pylônes. Ces hypothèses sont présentées dans le tableau 2-3 suivant :

Tableau 2-3 : Hypothèses météorologiques de base [3]

Hypothèse A
• Température : moyenne annuelle (27 °C)
(Condition de tous les
• Vent : nul
jours)
Hypothèse B
• Température : moyenne annuelle (27 °C)
(Condition de vent
• Vent : valeur maximale (32 m/s)
maximum)
Hypothèse C
• Température : minimale (12 °C)
(Condition de température
• Vent : 0,6*valeur maximale (19,2m/s)
minimale)
A ces hypothèses de base, on rajoute l’hypothèse de canicule définie par une température
de 70 °C et un vent nul. La température de 70 °C correspond à une ambiance de 40 °C plus
30 °C d’échauffement. Les distances minimales aux obstacles et au sol se calculent sous
cette hypothèse car elle est celle qui provoque la dilatation maximale des câbles.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 30


DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

2.1.2. Contraintes géométriques et mécaniques


2.1.2.1. Contraintes géométriques

Des distances minimales doivent être respectées entre les conducteurs et le sol ou les
obstacles (distances externes) puis entre les conducteurs eux-mêmes (distances internes).
L’évaluation et la prise en compte de ces distances constituent ce que l’on appelle le
dimensionnement géométrique du pylône.

Les valeurs des distances sont majorées pour tenir compte des surcharges mécaniques ou
électriques temporaires du réseau, des imprécisions du profil en long ou du fléchissement
des conducteurs. Une représentation de quelques-unes des contraintes géométriques du
pylône est donnée à la figure 2-1.

Figure 2-1 : Contraintes géométriques sur le pylône

Le tableau 2-4 indique les distances minimales à respecter entre les conducteurs et le sol ou
les obstacles.

Tableau 2-4 : Distances d’isolement externes [3]

Nature du terrain Distance minimale à respecter (m)


Terrain ordinaire et cultivé 7,0
Maisons d’habitation 5,0
Traversée de route 8,5
Traversée de voie ferrée 9,0
Traversée de voie d’eau navigable 9,0
Traversée de ligne de télécommunication 4,0
Traversée de ligne électrique 4,0

Rédigé par SINTONDJI Noémie 31


DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

2.1.2.2. Contraintes mécaniques

Aux contraintes géométriques de conception, s’ajoutent des contraintes mécaniques. Celles-


ci sont liées soit aux conditions climatiques, soit aux actions mécaniques propres à la ligne.
Une illustration de quelques-unes de ces contraintes mécaniques est donnée à la figure 2-2.

Figure 2-2 : Contraintes mécaniques sur la ligne électrique aérienne

Les charges mécaniques sont classées suivant qu’elles soient normales (charges
quotidiennes) ou exceptionnelles. C’est ce que montre le tableau 2-5.

Tableau 2-5 : Charges normales et exceptionnelles d’un pylône

Conditions de charges normales Conditions de charges exceptionnelles


• Efforts dus au vent • Rupture d’un câble conducteur
• Tension mécanique des câbles • Présence d’un ouvrier : pour
• Poids propre de la structure, des assemblage ou maintenance
câbles, isolateurs et accessoires • Haubanage
Pour empêcher ou limiter la ruine des éléments, il existe des coefficients de sécurité à
appliquer en fonction du cas de charges en présence. Le tableau 2-6 donne les valeurs de ces
coefficients de sécurité.

Tableau 2-6 : Coefficients de sécurité [3]

Charges normales Coefficient de sécurité 1,6

Charges exceptionnelles Coefficient de sécurité 1,1

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DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

2.1.2.3. Tenue mécanique des câbles

La tenue mécanique des câbles (conducteurs et câble de garde) doit être vérifiée dans
chacune des hypothèses météorologiques définies.

Tension des câbles

Les câbles suspendus au pylône doivent être tendus. Il existe des valeurs limites de ces
tensions à respecter. Elles sont présentées dans le tableau 2-7.

Tableau 2-7 : Tensions mécaniques des câbles [3]

Hypothèse météorologique Tension dans les câbles

Hypothèse A ≤ 20% de la charge de rupture garantie

Hypothèse B ≤ 40% de la charge de rupture garantie

Hypothèse C ≤ 40% de la charge de rupture garantie

Portées

La portée au sens le plus simple est la distance entre deux pylônes successifs d’une ligne
électrique. On en distingue plusieurs types (portée moyenne, portée poids, portée vent…)
suivant le calcul à effectuer. L’annexe 1 définit ces différents types de portées.

Dans le tableau 2-8, les valeurs des portées données par les standards de la CEB pour les
conditions de charges normales sont présentées.

Tableau 2-8 : Valeurs des portées pour les conditions charges normales [3]

Portée moyenne (m) Portée poids (m) Portée vent (m)

300 600 400

Angle de protection du câble de garde

Dans le cas d’un pylône avec un seul câble de garde, la valeur de l’angle de protection entre
le câble de garde et les conducteurs est fixée à 25 degrés par les standards de 2010 de la CEB
relatifs aux lignes électriques aériennes.

Matériaux

La structure métallique du pylône est en acier de construction métallique de norme


européenne EN-10025 S355 JR et EN-10025 S275 JR. L’acier est galvanisé à chaud.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 33


DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

2.1.3. Contraintes sur les fondations

La majeure partie des pylônes utilisés par la CEB ont des fondations à pieds séparés. Le
choix des fondations tient compte de la nature du sol et de l’importance des sollicitations qui
sont appliquées à ces fondations. Si le terrain est de bonne qualité, des fondations
superficielles sont choisies et s’il est de qualité médiocre, des fondations profondes de type
pieu ou dalle sont utilisées [3].

Les fondations sont surmontées d’un fût (poteau) dans lequel est ancrée l’embase du pylône
comme le montre la figure 2-3. L’embase est la pièce métallique servant de jonction entre la
fondation et le pylône. Chaque embase est fixée à la tête du fût d’une part et au pied du
pylône d’autre part.

Figure 2-3 : Semelle, fût et embase de fondations

Le fût est incliné en raison de l’angle que forment les pieds du pylône par rapport à la
verticale.

2.2. PROCEDURE DE DIMENSIONNEMENT DU PYLONE


2.2.1. Calcul des dimensions du pylône

Le dimensionnement des pylônes combine plusieurs savoir-faire de l’ingénierie civile,


mécanique et électrique. Le dimensionnement est fait dans les conditions de charges et de
service les plus défavorables, à l’ELU (Etat Limite Ultime) et à l’ELS (Etat Limite de
Service). Il s’agit des conditions climatiques provoquant la dilation maximale des câbles
électriques, les charges mécaniques les plus importantes sur le support ou les fondations etc.
L’organigramme de la figure 2-4 donne un aperçu des différentes étapes du
dimensionnement de la structure métallique du pylône.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 34


DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

Création des arbres


de charges du
pylône • Modélisation dans
• Choix du pylône, du TOWER
niveau de tension, des
câbles et isolateurs • Relevé des conditions • Application des
de travail du pylône charges et
• Calcul des dimensions vérification de la
du pylône • Calcul des charges
associées à chaque résistance mécanique
Détermination condition Modélisation
de la silhouette numérique et
du pylône calcul du pylône

Figure 2-4 : Organigramme de dimensionnement de la structure du pylône

Choix du pylône objet d’étude

Le pylône en treillis de ligne de transport HTB à dimensionner et optimiser est choisi avec
les caractéristiques données dans le tableau 2-9.

Tableau 2-9 : Caractéristiques du pylône à dimensionner

Niveau de Nombre de Nombre de câbles


Armement Contreventement
tension (kV) circuits de garde

161 1 Triangle 1 En X

Les raisons qui sous-tendent ces choix sont les suivantes [3] :

• Le niveau de tension de 161 kV est choisi pour se conformer aux niveaux de tension
des lignes aériennes de transport du projet PADSBEE ;
• L’armement triangle est celui utilisé pour la majorité des lignes de la CEB. Ce type
d’armement conduit à une charpente simple, économique et aisée à mettre en œuvre.
• La structure en treillis présente l’avantage d’offrir peu de surface au vent
(𝑆𝑝𝑙𝑒𝑖𝑛𝑒 ⁄𝑆𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 ≈ 20%) [22]. La résistance au vent s’en trouve améliorée et la
structure allégée.

Par ailleurs, le pylône choisi est autostable. Sa forme tronconique et la configuration de


treillis en X augmentent sa stabilité et sa résistance aux sollicitations, notamment à l’action
du vent [23].

Rédigé par SINTONDJI Noémie 35


DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

Calcul des dimensions du pylône

Pour un dimensionnement, les normes viennent définir avec clarté les exigences auxquelles
doit se conformer l’ouvrage à réaliser. Elles indiquent aussi les exigences de qualité à
satisfaire pour la sécurité des exploitants et la préservation de l’environnement. Ici, le
dimensionnement du pylône en treillis s’appuie sur les normes :

CEI 60826 relative aux critères de conception des lignes aériennes de transport et NF EN
50341 relative aux lignes électriques aériennes de tension supérieure à 45 kV en courant
alternatif et de fréquences assignées inférieures à 100 Hz. Parmi les possibilités offertes par
ces normes de référence, les standards de la CEB guident le choix des caractéristiques
fonctionnelles et dimensionnelles du pylône à dimensionner.

En suivant la procédure de dimensionnement présentée à la figure 2-4, la silhouette du


pylône est maintenant déterminée et les charges nécessaires à l’établissement des arbres de
charges sont calculées.

La silhouette du pylône est une représentation de ses dimensions, de la disposition spatiale


des conducteurs et isolateurs, ainsi que des distances d’isolement entre les conducteurs et le
pylône et entre les conducteurs eux-mêmes. Les dimensions à calculer pour l’obtention de
la silhouette du pylône sont présentées à la figure 2-5.

Figure 2-5 : Dimensions d’un pylône à armement triangle

Rédigé par SINTONDJI Noémie 36


DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

Puisque le cahier des charges ne propose pas une silhouette type dont la conformité serait à
vérifier, il faudra partir de calculs pour proposer une silhouette conforme aux exigences du
cahier des charges. L’organigramme de la figure 2-6 décrit la démarche à suivre pour le faire.
Les textes de niveau 1 décrivent les grandes étapes de la démarche et ceux de niveau 2
énumèrent les étapes préalables à la réalisation des étapes principales.

Calcul de la hauteur d'accrochage du conducteur inférieur


Calcul de la longueur et du Détermination de la
Choix de la garde au sol
poids des chaînes d'isolateurs flèche maximale

Calcul des dimensions des consoles


Calcul de la distance verticale entre
Calcul de la longueur des consoles
consoles

Calcul de la hauteur du chevalet


Utilisation de l'angle de protection du câble de garde

Figure 2-6 : Organigramme de détermination de la silhouette du pylône

2.2.1.1. Hauteur d’accrochage du conducteur inférieur

Cette hauteur est celle séparant le sol du conducteur de phase le plus bas. En suivant les
notations de la figure 2-5, elle est déterminée en sommant la longueur de la chaîne
d’isolateurs (SL), la flèche maximale du conducteur (Fmax) et la garde au sol (Gsol)
imposée par les contraintes géométriques.

Calcul de la longueur et du poids des chaînes d’isolateurs

Le cahier des charges conduit au choix d’isolateurs en verre trempé de type capot et tige
à profil anti-pollution E-100PP-146. La chaîne d’isolateurs est une chaîne de suspension
simple constituée de 11 assiettes [3].

Le verre trempé présente l’avantage de rendre visible tout isolateur perforé contrairement
à la porcelaine. Aussi, le capot et la tige restent solidaires, en cas de brisure du verre, évitant
ainsi la chute du conducteur. Ces isolateurs peuvent de plus supporter des variations
brusques de température pouvant atteindre 100°C. Le profil anti-pollution est retenu car les

Rédigé par SINTONDJI Noémie 37


DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

zones d’implantation des pylônes (situées à moins de 50 km de la côte) sont sujettes à la


pollution saline [3].

Les assiettes sont empilées et l’ensemble est accroché d’une part au pylône et d’autre part
aux conducteurs par l’intermédiaire d’accessoires tels que : les ball sockets, les pinces
d’alignement, les paliers de fixation… Il convient donc de prendre en compte l’ensemble de
ces éléments lors de l’évaluation de la longueur et du poids des chaînes d’isolateurs.

Les caractéristiques des isolateurs sont fournies dans l’annexe 2. Les chaînes d’isolateurs
sont toutes identiques. Les formules (1) et (2) suivantes permettent respectivement d’évaluer
la longueur et le poids de chacune d’elles.

𝐿𝑐ℎ = (𝑝 ∗ 𝑁) + 𝐿𝑎𝑐𝑐 (1)

𝑃𝑐ℎ = (𝑃𝑖 ∗ 𝑁 ∗ 𝑔) + 𝑃𝑎𝑐𝑐 (2)

Détermination de la flèche maximale des conducteurs

En raison de leur poids, un affaissement naturel des conducteurs se produit le long de la


ligne. Cet affaissement est communément appelé flèche. Sous certaines conditions
climatiques, à la température de 70 °C et en absence de vent (hypothèse canicule) les
conducteurs se dilatent davantage et la flèche atteint sa valeur maximale. Ce phénomène est
illustré par la figure 2-7.

Figure 2-7 : Influence de la température sur les câbles

Le calcul de la flèche maximale passe par l’évaluation des charges verticales et


transversales sur la ligne, puis par celle de la tension du câble dans l’hypothèse canicule
en exploitant une équation de changement d’état.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 38


DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

L’équation de changement d’état met en exergue la dilatation et l’affaissement des câbles


sous l’action de la température tel que l’illustre la figure 2-8. Elle permet de déterminer la
tension du câble à un état final (état 2) connaissant sa valeur à l’état initial (état 1). L’état
final ici est celui de l’hypothèse canicule sous laquelle la flèche est maximale.

Figure 2-8 : Affaissement d’un câble sous l’effet de la température

L’expression de l’équation de changement d’état est donnée par l’équation (3) [24] :

𝑇3 𝑃é𝑞𝑢 2
− 𝐸∗𝑆 − (𝑎 + 𝛼 ∗ 𝜃) ∗ 𝑇 2 + =0 (3)
24

L’hypothèse climatique de vent maximal est celle retenue pour déterminer les paramètres de
cette équation (3). En effet, cette hypothèse est la plus défavorable des trois hypothèses
climatiques car elle génère les charges de vent les plus importantes.

Les paramètres de l’équation (3) sont calculés avec les formules (4), (5) et (6) suivantes
[24] :

𝑃é𝑞𝑢 = 𝑉𝑐 ∗ cos(𝜑) + 𝑇𝑐 ∗ sin (𝜑) (4)


𝑇
𝜑 = tan−1 (𝑉𝑐) (5)
𝑐
2
é𝑞𝑢 𝑃 𝑇
𝑎 = 24∗𝑇 2 − 𝐸∗𝑆 − 𝛼 ∗ 𝜃
(6)

Une fois ces paramètres connus, la tension Tcan qui règne dans la portée sous l’hypothèse
canicule est déterminée en résolvant l’équation de changement d’état (7). L’équation (3) est
donc reprise en remplaçant la tension 𝑇 du câble par sa valeur Tcan dans l’hypothèse canicule.

𝑇𝑐𝑎𝑛 3 𝑃𝑒𝑞𝑢 2
− − (𝑎 + 𝛼 ∗ 𝜃) ∗ 𝑇𝑐𝑎𝑛 2 + =0 (7)
𝐸∗𝑆 24

La formule (8) exprime la flèche maximale en fonction de la tension canicule Tcan


précédemment calculée [24].
𝑃é𝑞𝑢 ∗𝑎𝑚
𝑓𝑚𝑎𝑥 = 8∗𝑇𝑐𝑎𝑛
(8)

Rédigé par SINTONDJI Noémie 39


DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

Choix de la garde au sol

La Garde au sol (Gsol) est la hauteur en dessous de laquelle un conducteur ne peut pas se
trouver. Pour un pylône situé sur une traversée de route, la valeur retenue pour la garde au
sol est de : 8,5 m (voir tableau 2-4).

La hauteur sous console inférieure du pylône peut désormais être calculée en sommant la
garde au sol, la flèche maximale et la longueur de la chaîne d’isolateurs calculées comme
l’indique la formule (9).

𝐻𝑐𝑖 = 𝐺𝑠𝑜𝑙 + 𝑓𝑚𝑎𝑥 + 𝑙𝑐ℎ (9)

2.2.1.2. Dimensions des consoles

Sous le vent, les distances entre câbles conducteurs et support doivent être suffisantes pour
éviter tout amorçage avec la masse. Les dimensions des consoles auxquelles sont accrochés
les conducteurs et les chaînes d’isolateurs doivent donc garantir le respect des distances
d’isolement phase-phase et phase-masse.

Calcul de la longueur des consoles

Pour un pylône d’alignement comme celui dimensionné dans ce document, la longueur des
consoles dépend du balancement des chaînes d’isolateurs et de la distance d’isolement
phase-masse imposée par la norme. Cette dimension est matérialisée par la distance L1 de la
figure 2-9. On l’obtient par la formule 10.

𝐿1 = 𝑑𝑠 + 𝐷𝑒𝑙 + 𝑑𝑏 (10)

Figure 2-9 : Longueur des consoles

Rédigé par SINTONDJI Noémie 40


DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

Distance verticale entre consoles

La distance verticale entre deux consoles matérialisée par la distance L2 de la figure 2-10
correspond également à la distance entre phases (conducteurs). Elle est donnée par la somme
de la distance de sécurité, de la longueur de la chaîne d’isolateurs et de la taille d’un opérateur
qui ferait la maintenance. La taille de l’ouvrier est fixée à 1,80 m [3]. La formule (11) permet
de faire le calcul.

𝐿2 = 𝐷𝑝𝑝 + 𝐷𝑡 + 𝑙𝑐ℎ (11)

Figure 2-10 : Distance verticale entre conducteurs

2.2.1.3. Hauteur du chevalet

La hauteur du chevalet est imposée par la valeur de l’angle de protection que doit former le
câble de garde avec le conducteur supérieur. La valeur de 25 degrés donnée par le cahier des
charges est utilisée pour le calcul de la formule (12). La hauteur du chevalet est matérialisée
à la figure 2-11.
𝐿
𝑙𝑐ℎ𝑣 = tan 25 − 𝑙𝑐ℎ (12)

Figure 2-11 : Hauteur du chevalet

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DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

Il est maintenant possible de connaître la hauteur hors-sol du pylône. Il s’agit de la hauteur


allant de la surface du sol au sommet du pylône. Il suffit pour cela de sommer la hauteur
sous console inférieure, la distance verticale entre conducteurs et la hauteur du chevalet
précédemment calculées. La formule (13) est utilisée.

𝐻ℎ𝑟𝑠𝑜𝑙 = 𝐻𝑐𝑖 + 𝐿2 + 𝑙𝑐ℎ𝑣 (13)

2.2.2. Calcul des charges sur le pylône

Parmi les charges appliquées à la structure on distingue :

• Les charges permanentes : poids propre des éléments (support, fondations, câbles
etc.) ;
• Les charges variables : charges climatiques (vent, températures) ;
• Les charges exceptionnelles : levage du pylône, opérations de maintenance ;
• Les charges accidentelles : rupture d’un câble.

Les actions mécaniques du vent et des températures ainsi que celles du poids propres des
câbles et isolateurs sont classifiées comme le montre le tableau 2-10.

Tableau 2-10 : Charges mécaniques sur la ligne électrique

Charges verticales Charges transversales Charges longitudinales


Action du vent + tension due à Tension mécanique des
Poids des éléments
l’angle de déviation des conducteurs câbles
Les formules permettant de déterminer ces charges sont les suivantes [25]:

Charges verticales V (N)

• Conducteur et chaîne d’isolateurs


𝑉𝑐 = (𝑚𝑐 × 𝑎𝑝 × 𝑔) + 𝑃𝑖 (14)
• Câble de garde
𝑉𝑔 = 𝑚𝑔 × 𝑎𝑝 × 𝑔 (15)

Charges transversales (action du vent uniquement) T (N)

• Conducteur
𝑇𝑐 = 0,5 × 𝜌 × 𝑣 2 × 𝐶𝑥𝑐 × 𝑑𝑐 × 𝑎𝑣 (16)
• Chaîne d’isolateurs
𝑇𝑖 = 0,5 × 𝜌 × 𝑣 2 × 𝐶𝑥𝑖 × 𝑆𝑖 (17)

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DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

• Câble de garde
𝑇𝑔 = 0,5 × 𝜌 × 𝑣 2 × 𝐶𝑥𝑔 × 𝑑𝑔 × 𝑎𝑣 (18)

Charges longitudinales L (N)

• Conducteur
𝐿𝑐 = 𝑝 × 𝑡𝑐 (19)
• Câble de garde
𝐿𝑔 = 𝑝 × 𝑡𝑔 (20)

Aux charges transversales dues à l’action du vent, s’ajoute une charge transversale due à
l’angle de déviation des conducteurs (0 à 2°) toléré pour les pylônes d’alignement. Elle se
calcule avec la formule (21) :

𝑇𝑎 = 2 × 𝑝 × 𝑡𝑐 × sin(2°⁄2) (21)

Les charges évaluées jusque-là sont des charges dites normales auxquelles le pylône sera
soumis tout au long de sa vie. Cependant, lorsque certaines conditions exceptionnelles
surviennent, il convient que le pylône puisse également résister. Les efforts verticaux,
transversaux et longitudinaux relatifs aux cas exceptionnels de rupture d’un câble et de
maintenance du pylône sont calculés sur la base des considérations du tableau 2-11.

Tableau 2-11 : Hypothèses de calcul dans les conditions de charges exceptionnelles

Cas de charge Hypothèse météorologique à choisir Tension des câbles

B : vent maximal et température 40% de la charge de


Rupture d’un câble
moyenne annuelle rupture ultime

Montage et déroulage A : température moyenne annuelle 20% de la charge de


des câbles sans vent rupture ultime

De plus, les valeurs des portées à considérer pour ces calculs sont données dans le tableau
2-12.

Tableau 2-12 : Valeurs des portées dans les conditions de charges exceptionnelles [26]

Portée poids (m) Portée vent (m)


420 280

Les formules (14) à (21) restent valables pour l’évaluation des charges verticales,
transversales et longitudinales sur la ligne.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 43


DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

2.2.3. Calcul des fondations du pylône

Le dimensionnement des fondations s’effectue en se plaçant aussi dans les conditions de


service les plus défavorables. Il s’agit par exemple de celles provoquant un tassement
excessif du sol, un endommagement des états de surface ou une fissuration superficielle du
béton. En plus des données géotechniques (portance, densité…) du sol, les efforts issus de
la descente des charges sur la structure servent de données de base au dimensionnement des
fondations.

Ces fondations superficielles de type radier ou semelles isolées sont calculées à l’aide d’un
mini logiciel mis à disposition. Celui-ci reçoit en entrée les données de base relatives au sol
et au pylône et donne en sortie les dimensions des fûts et des fondations ainsi que leurs
sections d’armatures. Les étapes de ce dimensionnement sont présentées dans
l’organigramme de la figure 2-12.

Calcul du fût
•Données •Vérification au
géotechniques du sol tassement
•Efforts aux pieds du •Calcul des sections •Calcul des sections
pylône issus de la d'armatures à la compression d'armatures à la
descente des charges et à l'arrachement compression et à
•Vérification de l'ancrage du l'arrachement
fût
Données de Calcul de la
base semelle /du
radier

Figure 2-12 : Organigramme de dimensionnement des fondations

2.3. RESULTATS DU DIMENSIONNEMENT DU PYLONE

Les formules de la section précédente ont permis d’effectuer les calculs dont les résultats
sont présentés dans cette section.

2.3.1. Dimensions du pylône

Longueur et poids des chaînes d’isolateurs


Les formules (1) et (2) sont respectivement utilisées pour calculer la longueur et le poids des
chaînes d’isolateurs. Les données exploitées et les résultats obtenus sont présentés à la figure
2-13.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 44


DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

• Nombre d'assiettes : 𝑁 = 11
• Pas: 𝑝 = 146 𝑚𝑚
Données • Longueur des accessoires: 𝐿𝑎𝑐𝑐 = 581 𝑚𝑚
• Masse d'une assiette: 𝑃𝑖 = 5,6 𝑘𝑔
• Masse des accessoires: 𝑃𝑎𝑐𝑐 = 38, 94 𝑘𝑔

Poids des
Pas assiettes
Longueur
Nombre Nombre Poids des
des
d'assiettes d'assiettes accessoires
accessoires
Longueur
de la Poids de
chaîne la châine
2,19 m 643,24 N

Figure 2-13 : Longueur et poids des chaînes d’isolateurs

Flèche maximale

Avec les formules (4) à (7), les paramètres de l’équation d’état (3) sont calculés. On obtient
les résultats suivants :

• Poids équivalent Péqu =14830,71 N


• Angle 𝜑 =46,82°
• Constante a = -1,069*10-3
• Tension canicule Tcan =62288,02 N

Avec la formule (8), la flèche maximale calculée est la suivante : 𝑓𝑚𝑎𝑥 = 8,93 m.

On peut désormais connaître la hauteur sous console inférieure 𝐻𝑐𝑖 calculée à l’aide de la
formule (9). Elle donne : 𝐻𝑐𝑖 = 20 m.

Avec les formules (10) et (11) les dimensions des consoles sont calculées. Elles donnent les
résultats suivants :

• Longueur des consoles 𝐿1 = 4 𝑚


• Distance verticale entre consoles 𝐿2 = 6 𝑚

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DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

La formule (12) a permis de calculer la hauteur du chevalet. On a obtenu :

• Hauteur du chevalet : 𝑙𝑐ℎ𝑣 = 4,5 𝑚

La formule (13) a permis de calculer la hauteur hors sol du pylône qui est Hhrsol = 32 m.

Toutes ces données ont permis d’établir la silhouette du pylône présentée à la figure 2-14.

Figure 2-14 : Silhouette du pylône

Dans la procédure de dimensionnement il n’existe pas d’indications quant au choix de la


largeur à la base du pylône. La valeur de 8 m est donc arbitrairement choisie comme valeur
de conception pour l’empattement.

2.3.2. Charges appliquées au pylône

Les formules (14) à (21) permettent de calculer les charges verticales, transversales et
longitudinales pour les différentes conditions de charges. Les caractéristiques des

Rédigé par SINTONDJI Noémie 46


DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

câblesconducteurs et de garde mentionnées dans ces formules sont données dans les annexes
3 et 4.

Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau 2-13.

Tableau 2-13 : Valeurs des efforts dans les conditions de charges normales

Point Charge Charge


Charge verticale (N)
d’application transversale (N) longitudinale (N)
Hypothèse A (Condition de tous les jours)

Console 10149,13 1281,7 36720

Chevalet 3296,16 614,32 24198

Hypothèse B (Condition de vent maximum)

Console 10149,13 10814,12 73440

Chevalet 3296,16 2709,50 48396

Hypothèse C (Condition de température minimale)

Console 10149,13 5533,67 73440

Chevalet 3296,16 975,42 48396

Dans l’hypothèse A où le vent est nul, la valeur des charges transversales se réduit à celle de
la tension due à l’angle de déviation des conducteurs.

La silhouette du pylône étant établie, les charges et leurs points d’application étant connus,
on peut représenter les arbres de charges du pylône pour les conditions de charges normales.

Les arbres de charges présentent les valeurs et les points d’application des charges calculées.
Ils ne tiennent compte que des forces verticales et transversales appliquées aux points
d’accrochage des conducteurs et du câble de garde. Les charges longitudinales (tension des
câbles sur le pylône) se compensent de part et d’autre du pylône, elles sont donc représentées
comme étant nulles. La figure 2-15 montre les arbres de charges du pylône dans les 3
conditions de charges normales.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 47


DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

Figure 2-15 : Arbres de charges dans les conditions de charges normales

D’autres charges s’appliquent au pylône en dehors de celles indiquées sur les arbres de
charges. En effet, l’ensemble de la structure subit l’action du vent. Le logiciel de
modélisation évalue précisément ces charges de vent en des points particuliers le long du
pylône (points rouges de la figure 2-14).

Rédigé par SINTONDJI Noémie 48


DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

Les charges verticales, transversales et longitudinales sont également évaluées sous les
conditions de charges exceptionnelles. Le poids d’un opérateur et celui d’une poulie, tous
deux fixés à 150 kN sont à rajouter aux charges verticales dans l’hypothèse de montage et
de déroulage des câbles [3]. Les résultats des calculs sont présentés dans le tableau 2-14.

Tableau 2-14 : Valeurs des efforts dans les conditions de charges exceptionnelles

Point Charge Charge


Charge verticale (N)
d’application transversale (N) longitudinale (N)
Hypothèse de rupture d’un conducteur

Console 7296,04 10399,72 51408


Hypothèse de rupture du câble de garde

Chevalet 2307,31 1896,65 24640


Hypothèse de montage

Console 13147,13 1281,7 36720


Chevalet 2457,31 614,32 17600
L’établissement des arbres de charges est différent dans les conditions de charges
exceptionnelles. Pour l’hypothèse de rupture de câble, il faut analyser tour à tour l’impact
de la rupture de chacun des câbles, les autres câbles étant intacts. Seul l’emplacement du
conducteur rompu porte les valeurs des charges associées à l’hypothèse de rupture. Pour les
autres emplacements les valeurs des conditions de charges normales sont maintenues. Pour
le montage du pylône et le déroulage des câbles, on considère un déroulage progressif des
câbles, en commençant par le câble de garde. Les charges associées à un câble non encore
installé sont nulles.

Les arbres de charges correspondant à l’ensemble des conditions exceptionnelles sont


présentés dans l’annexe 5.

2.3.3. Fondations du pylône

Le résultat de ce dimensionnement est obtenu à la suite de la modélisation du pylône et de


la descente des charges toutes deux effectuées dans le logiciel Tower. Les charges varient
d’une fondation à l’autre et chaque fondation est dimensionnée de manière à supporter les
efforts les plus élevés. Les fondations peuvent être de type semelles isolées ou radier en
fonction des efforts relevés.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 49


DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT DE 161KV

Le tableau 2-15 récapitule les informations relatives au pylône en treillis de 161 kV


dimensionné.

Tableau 2-15 : Données relatives au pylône

Hauteur hors- Longueur des Empattement Section à la Section à l’entête


sol (m) consoles (m) initial (m) base (m²) (m²)

32 4 8 64 4

Section Profil des Forme de la


Armement Matériaux
transversale membrures triangulation

Aciers EN-10025
Cornières en L
Carrée X Triangle S355 JR et EN-
à ailes égales
10025 S275 JR

Conclusion

Le pylône est dimensionné conformément aux exigences de la CEB. Pour ce


dimensionnement, les conditions de travail habituelles du pylône sont regroupées sous le
terme conditions de charges normales et les conditions de travail particulières (maintenance
par exemple) sont appelées conditions de charges exceptionnelles. Les calculs effectués ont
permis de dégager la silhouette du pylône qui montre sa configuration et ses dimensions. Les
arbres de charges rendent compte des charges appliquées au pylône dans chaque condition
de charges. C’est sur la base de l’ensemble de ces informations que le pylône est modélisé
dans le logiciel et sa résistance vérifiée.

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MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

CHAPITRE 3 :
MODELISATION DU PYLONE AVEC LE
LOGICIEL TOWER ET OPTIMISATION SUR LA
BASE DE LA VARIATION DE L’EMPATTEMENT

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MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

CHAPITRE 3 : MODELISATION DU PYLONE AVEC LE LOGICIEL TOWER ET


OPTIMISATION SUR LA BASE DE LA VARIATION DE L’EMPATTEMENT

Introduction

Au regard de leurs grandes dimensions, une vérification manuelle de la résistance des


pylônes en treillis serait une tâche fastidieuse. C’est pourquoi des programmes de calcul
viennent se substituer à l’homme pour contrôler, pour tous les cas de charges, la valeur des
contraintes dans les barres et au niveau des connexions. C’est ce que fait le logiciel TOWER
utilisé dans cette étude. Après sa modélisation sur la base de la silhouette établie puis la
vérification de sa résistance sous les charges calculées, le pylône en treillis est optimisé en
faisant varier l’empattement. L’objectif est de trouver la valeur de l’empattement pour
laquelle l’ouvrage (structure et fondations) résiste aux sollicitations tout en ayant un coût
minimal.

3.1. PRESENTATION DU LOGICIEL, MODELISATION ET VERIFICATION DE


LA STRUCTURE
3.1.1. Présentation du logiciel et modélisation du pylône

Tower est l’un des programmes Microsoft Windows développé par la compagnie Power
Line Systems. Il est dédié à la conception et l’analyse des pylônes en treillis utilisés pour les
lignes électriques ou les installations de communication. Les pylônes autoportants aussi bien
que ceux haubanés peuvent être modélisés. Le programme effectue des vérifications de
conception des structures sous des charges spécifiées par l'utilisateur. Il a besoin pour ce
faire, de posséder un certain nombre de données stockées de façon permanente. Ce sont des
fichiers relatifs aux :

- matériaux, barres, câbles, isolateurs, boulons, équipements (antennes, échelles…) etc.

- conditions de charges, c’est-à-dire aux charges verticales, transversales et longitudinales


ainsi qu’à la pression du vent sur l’ensemble du support.

Le programme permet non seulement de modéliser plusieurs types de structures sous les
charges spécifiées mais aussi de faire l’optimisation de la structure, de visualiser le modèle
3D et de générer un rapport de calcul. Basé sur la méthode des éléments finis, TOWER peut
effectuer une analyse linéaire ou non linéaire des structures.

Les calculs de structure se font suivant les spécifications de plusieurs normes. L’utilisateur
a le choix entre l’ASCE-10 Standard for Design of Latticed Steel Transmission Towers,

Rédigé par SINTONDJI Noémie 52


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

ECCS Standard for Construction Steel, EN50341 (CENELEC), AS 3995, RTE-ASCE et


bien d'autres codes internationaux. Les éléments sont vérifiés par rapport à leur résistance
ultime conformément au code sélectionné. Les éléments surchargés sont facilement
identifiés graphiquement et dans les rapports de sortie.

Modélisation du pylône dans TOWER

La modélisation consiste à transcrire la silhouette du pylône dans le logiciel. Les charges


calculées sont ensuite appliquées et la résistance de la structure est vérifiée. Des ajustements
sont alors effectués en cas d’instabilité de la structure.

Les dimensions de base du pylône sont établies en indiquant les emplacements de ses nœuds
(points d’attache des isolateurs, emplacements de fondations…). Chaque nœud possède une
désignation d’identification unique et est défini dans l'espace avec des coordonnées relatives
à un système global de coordonnées tridimensionnelles. La géométrie du pylône est
complétée en connectant les nœuds avec des barres.

TOWER utilise plusieurs types d’éléments pour représenter l’aspect et surtout le


comportement mécanique des cornières en fonction des efforts qu’elles supportent dans les
assemblages. Ces éléments sont choisis pour rendre fidèlement compte de la plupart des
systèmes de transmission électrique ou de communication.

Des barres droites appelées treillis (éléments travaillant uniquement en traction ou en


compression) sont utilisées pour modéliser les diagonales et contreventements de la
structure. Les éléments poutres (membrures droites pouvant être sollicitées en torsion,
flexion ou cisaillement) modélisent les pieds de la structure et toute son ossature extérieure
(membrures principales, consoles…). Les poutres sont utilisées pour stabiliser le
mécanisme. La figure 3-1 montre les éléments treillis et poutres sur les pylônes.

Figure 3-1 : Eléments treillis (traits fins) et poutres (traits gras)

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MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

Enfin des éléments câbles modélisent les câbles et les isolateurs. Les assemblages
(boulonnages) des éléments sont modélisés à l’aide de liaisons rotules. Le modèle choisi
pour modéliser les fondations considère un encastrement parfait des fondations dans le
sol. C’est-à-dire que les 4 pieds du pylône sont privés de tous leurs degrés de liberté.

Les étapes suivantes ont été suivies pour modéliser le pylône dans TOWER :

Création des bibliothèques de composants : matériaux, cornières, boulons, câbles,


isolateurs… ;
Création des nœuds primaires : nœuds des membrures principales, des pieds, des
consoles et du chevalet ;
Génération des familles de membrures : choix du type et des sections des cornières
pour chaque tronçon du pylône ;
Connexion des nœuds primaires avec des barres pour obtenir les membrures
principales ;
Création des nœuds secondaires pour la formation des treillis secondaires ;
Accrochage des chaînes d’isolateurs aux consoles.

Le pylône modélisé est présenté à la figure 3-2.

Figure 3-2 : Pylône modélisé – les éléments treillis en bleu, les poutres en vert

Avant d’appliquer les charges au pylône, il est nécessaire de le diviser en tronçons. Chaque
tronçon regroupe des cornières semblables en types, dimensions et jouant le même rôle dans

Rédigé par SINTONDJI Noémie 54


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

la structure. Les sections du pylône sont présentées à la figure 3-3 et sont identifiées par des
couleurs différentes.

Figure 3-3 : Sections du pylône

3.1.2. Méthode de calcul de structure utilisée par TOWER

L’analyse effectuée pour le pylône est une analyse linéaire. La norme retenue dans le
logiciel pour la vérification structurale du pylône est la CENELEC (EN50341-1) et celle
retenue pour l’évaluation des charges de vent est la CEI 60826.

Le calcul de la structure dans TOWER est fait avec le mode de vérification de conception.
Dans ce mode de calcul, le support est analysé selon les arbres de charges spécifiés par
l’utilisateur. Les arbres de charges dans les conditions normales et exceptionnelles sont
utilisés pour établir le fichier cas de charges du pylône. En dehors de ces charges d’autres
charges de conception sont appliquées aux pylônes des lignes HTB. Il s’agit des poids morts
du pylône et des composants suspendus en permanence et des charges de vent le long de la
hauteur du pylône.

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MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

Evaluation des poids morts

Le poids mort total du pylône est évalué par le logiciel avec la formule (22) suivante.

𝑃𝑜𝑖𝑑𝑠 𝑚𝑜𝑟𝑡 = 𝑃1 + 𝑃𝑎𝑡𝑡 + 𝑃𝑏𝑎𝑟 (22)


Evaluation des charges de vent le long du pylône

L’évaluation des charges de vent sur un pylône de transport est complexe à cause des formes
et de la densité spatiale des barres qui le composent. Seules les barres du côté exposé au vent
subissent le plein effet du vent et celles des trois autres faces subissent l’effet dit de masque.
La hauteur entre également en ligne de compte dans l’appréciation des charges de vent. C’est
pourquoi Tower applique des facteurs de correction des charges de vent conformément aux
pressions dynamiques de vent fournies par l’utilisateur et aux sections du pylône
préalablement créées.

Vérification du modèle créé [27]

Lorsqu’un modèle a été créé, il peut être vérifié au moyen de la commande Model/ Check
(Modèle/ Vérifier). La vérification de la structure est primordiale pour éviter sa ruine et
garantir sa résistance même dans les conditions les plus défavorables. Cela est d’autant plus
important pour des structures à grandes durées de vie comme les pylônes.

Le pylône modélisé pourrait se déformer sous l’action des charges appliquées. Il faut donc
vérifier son intégrité après chargement. Tower utilise des concepts classiques d'analyse par
éléments finis (méthodes matricielles) pour déterminer les forces axiales et les contraintes
dans chaque composant du pylône pour les différents cas de charges. Ces forces sont
comparées aux valeurs admissibles des spécifications de conception. Ce calcul est effectué
grâce à la commande Model/ Run (Modèle/ Exécuter).

Les résultats d'analyse sont récapitulés dans deux rapports de texte, des tableaux et une
fenêtre de géométrie déformée. Les fenêtres de géométrie déformée affichent les formes
déviées du support et, facultativement, le pourcentage de capacité utilisé pour chaque
composant selon les cas de charges désignés. Les éléments surchargés sont représentés
graphiquement en rouge.

Vérification des assemblages

La caractéristique essentielle des ossatures métalliques est qu’elles sont composées


d’éléments fabriqués en des lieux différents qui sont ensuite assemblés sur le site de
construction. Pour les pylônes, l’assemblage est généralement effectué par boulonnage.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 56


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

On distingue deux types de boulons en fonction de leurs caractéristiques mécaniques plus


ou moins élevées :

Les boulons de charpente métallique dits ordinaires ;


Les boulons à très haute résistance.

Les boulons utilisés pour le pylône modélisé dans ce mémoire sont des boulons ordinaires.
Les boulons M18 sont utilisés pour l’assemblage des treillis secondaires (diagonales et
contreventements) et les boulons M20 pour les assemblages des treillis principaux, des pieds
et des consoles. Ces boulons ont été choisis en raison de leur coût abordable comparé à celui
des boulons à haute résistance.

Tower possède la capacité de vérifier les connexions aux extrémités des cornières. Il vérifie
donc chaque connexion pour :

• La capacité de cisaillement, qui est proportionnelle au nombre de boulons, Nb, fois


le nombre de plans de cisaillement par boulon, Ns ;
• La capacité en appui, qui est proportionnelle au nombre de boulons, Nb, fois le
nombre de surfaces d’appui par boulon, Nbear ;
• La capacité en tension relative au nombre de trous Nh.

Ces informations sont utilisées pour calculer les taux de travail des cornières.

Calcul du taux de travail des cornières

Dans une barre, la considération du seuil de la limite élastique est de toute première
importance. Le métal doit toujours travailler dans la zone élastique, de telle sorte que toute
déformation provoquée par une charge cesse lorsque la charge en question disparaît. Le taux
de travail de chaque élément est calculé par la formule (23).
𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒 𝑚𝑎𝑥
τ= × 100 (23)
𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒 𝑎𝑑𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒

Ce taux de travail doit être inférieur à 100% pour que la conception soit valable.

Vérification des membrures à la traction et à la compression [27]

Le taux de travail d’une cornière dépend de la sollicitation à laquelle elle est soumise.

En traction le taux de travail est calculé à partir de la formule (24) :


𝑒𝑓𝑓𝑜𝑟𝑡 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑟𝑛𝑖è𝑟𝑒
τ= × 100 (24)
𝑐𝑎𝑝𝑎𝑐𝑖𝑡é 𝑒𝑛 𝑡𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 ×𝑆𝐹

Rédigé par SINTONDJI Noémie 57


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

où la capacité en traction est le minimum de NCAP, SCAP et BCAP avec :

𝑁𝐶𝐴𝑃 = 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 × 𝑠𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑛𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑏𝑎𝑟𝑟𝑒

𝑆𝐶𝐴𝑃 = 𝑐𝑎𝑝𝑎𝑐𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑐𝑖𝑠𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑢 𝑏𝑜𝑢𝑙𝑜𝑛 × 𝑁𝑏 × 𝑁𝑠

𝐵𝐶𝐴𝑃 = 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑟𝑛𝑖è𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑠𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡𝑒 × é𝑝𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑟𝑛𝑖è𝑟𝑒 ×


𝑑𝑖𝑎𝑚è𝑡𝑟𝑒 𝑑𝑢 𝑏𝑜𝑢𝑙𝑜𝑛 × 𝑁𝑏 × 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒 𝑒𝑛 𝑎𝑝𝑝𝑢𝑖 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑐𝑒𝑝𝑡𝑖𝑜𝑛

Si SF=0 alors la barre n’est pas vérifiée.

En compression le taux de travail est calculé à partir de la formule (25).


𝑒𝑓𝑓𝑜𝑟𝑡 𝑒𝑛 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑟𝑛𝑖è𝑟𝑒
τ= × 100 (25)
𝑐𝑎𝑝𝑎𝑐𝑖𝑡é 𝑒𝑛 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 ×𝑆𝐹

où la capacité en compression est le minimum de CCAP, SCAP, BCAP et

𝐶𝐶𝐴𝑃 = 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑐𝑎𝑙𝑐𝑢𝑙é𝑒 × 𝑠𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑏𝑎𝑟𝑟𝑒

𝑆𝐶𝐴𝑃 = 𝑐𝑎𝑝𝑎𝑐𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑐𝑖𝑠𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑′𝑢𝑛 𝑏𝑜𝑢𝑙𝑜𝑛 × 𝑁𝑏 × 𝑁𝑠

𝐵𝐶𝐴𝑃 = 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑟𝑛𝑖è𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑠𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡𝑒 × é𝑝𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑟𝑛𝑖è𝑟𝑒


× 𝑑𝑖𝑎𝑚è𝑡𝑟𝑒 𝑑𝑢 𝑏𝑜𝑢𝑙𝑜𝑛 × 𝑁𝑏 × 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒 𝑒𝑛 𝑎𝑝𝑝𝑢𝑖 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑐𝑒𝑝𝑡𝑖𝑜𝑛

Si SF=0 alors la barre n’est pas vérifiée.

3.1.3. Vérification de la structure : résultats et discussion


3.1.3.1. Résultats de la modélisation

A la suite de la modélisation et du calcul de la structure, les résultats suivants sont obtenus :

Les dimensions des cornières ;


Les types et les valeurs des efforts dans les membrures ;
Les taux de travail des membrures ;
Les valeurs des déplacements des nœuds et la géométrie déformée du pylône ;
Le poids de la structure.

Parmi ces informations, les taux de travail des membrures, les déplacements des nœuds et le
poids de la structure font l’objet d’une attention particulière. Ce sont en effet des paramètres
qu’il est possible de modifier de sorte à optimiser la structure. Le tableau 3-1 donne les taux
de travail des membrures les plus chargées dans chaque condition de charges normales.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 58


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

Tableau 3-1 : Taux de travail maximums des membrures

Cas de charges Taux de travail max (%) Membrure la plus chargée


A (conditions de tous
39,70 g32P
les jours)
B (vent maximal) 82,19 g32P

C (température
79,14 g32P
minimale)
Le tableau 3-2 donne le poids du pylône.

Tableau 3-2 : Poids du pylône

Poids de l’ossature (N) 111661,5


Poids des isolateurs et accessoires (N) 1979,7
Poids total (N) 113641,2

Les valeurs relevées dans les tableaux 3-1 et 3-2 peuvent être améliorées dans le logiciel.
L’objectif est de porter les taux de travail des membrures au plus près de 1 tout en assurant
la résistance de la structure et de réduire son poids total. Tower dispose de plusieurs
fonctionnalités pour le faire. Celles-ci vont du redimensionnement automatique d’une barre
surchargée à la recherche des dimensions optimales de l’ensemble des cornières du pylône.
Le logiciel se charge alors de trouver la meilleure combinaison de barres qui satisfait aux
exigences de conception tout en minimisant le poids du pylône.

Les taux de travail et le poids obtenus après ces modifications sont présentés respectivement
dans les tableaux 3-3 et 3-4.

Tableau 3-3 : Taux de travail maximums optimisés

Cas de charge % maximal d’utilisation Membrure la plus chargée


A (conditions de
41,13 g32P
tous les jours)

B (vent maximal) 96,30 Fg154Y

C (température
84,92 Fg154Y
minimale)

Rédigé par SINTONDJI Noémie 59


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

Tableau 3-4 : Poids de la structure optimisé

Poids de l’ossature (N) 85914,3


Poids des isolateurs (N) 1979,7
Poids total (N) 87894

Une diminution de 22,66 % du poids de la structure est obtenue, les taux de travail sont
plus proches de 100% et les sections de certaines cornières sont modifiées.

Les valeurs des déplacements des nœuds et les déformations de la structure sous les charges
requièrent également une attention particulière. En effet, ces informations rendent compte
de la résistance des membrures d’une part et de celle des assemblages d’autre part.

La figure 3-4 montre la géométrie déformée du pylône sous l’ensemble des conditions de
charges (normales et exceptionnelles). Les couleurs représentent le pourcentage d’utilisation
des membrures. L’apparition de la couleur rouge indique la surcharge d’un élément.

Figure 3-4 : Déformée du pylône

Rédigé par SINTONDJI Noémie 60


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

Cette figure montre que le pylône dimensionné ne subit presque pas de déformations, et ce
pour n’importe quel cas de charges. Les taux de travail sont de l’ordre de 75% pour les
éléments les plus sollicités tel que le montrent les couleurs des membrures.

Aussi, les déplacements des nœuds sont de l’ordre de dizaines de millimètres pour les
nœuds les plus sollicités (nœuds des membrures les plus sollicitées) et de quelques
millimètres ou de moins d’un millimètre pour les autres. C’est ce que montre le tableau
3-5.

Tableau 3-5 : Déplacements des nœuds des membrures les plus chargées

Membrure Déplacements des nœuds (mm)


Conditions
la plus Nœud 1 Nœud 2
de charges
chargée Dir. X Dir. Y Dir. Z Dir. X Dir. Y Dir. Z
Grand vent Fg154Y -2,41E-02 -4,19E-05 -3,31 1,03 -1,18 -3,81
Tous les
g32P 75,79 -2,08 -7,54 83,7 -0,4 -5,9
jours
Température
Fg154Y -1,44E-02 -0,44 -3,82 1,23 -1,79 -4,41
minimale
Rupt. Câble
g8P 78,98 16,18 -12,1 64,54 12,32 -10,64
inférieur
Rupt. Câble
Fg154Y -0,24 -0,17 -3,06 0,71 -1,25 -3,52
milieu
Rupt. Câble
Fg154Y 0,12 0,17 -2,92 1,07 -0,81 -3,36
supérieur
Rupt. Câble
Fg154Y 0 70,44 -61,21 0 30,05 -24,25
garde
Montage
g32P 75,8 -2,28 -7,54 83,68 -0,71 -5,9
conducteur
Montage
g39P 31,99 -4,17 -4,99 38,8 5,16 3,04
câble garde

Ces résultats sont acceptables et permettent de conclure que la structure est résistante pour
l’ensemble des conditions de charges.

Il est également possible d’observer le pylône du point de vue des membrures en


compression et de celles en traction. Cela est illustré à la figure 3-5.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 61


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

Figure 3-5 : Pylône du point de vue traction (bleu) et compression (rouge)

3.1.3.2. Exploitation des résultats

Parmi les résultats de la modélisation, une attention particulière est aussi portée sur les forces
relevées aux pieds du pylône à la suite de la descente des charges. Elles interviennent en
effet lors du dimensionnement des fondations. Ces forces sont verticales, transversales et
longitudinales. Parmi ces forces, les forces verticales sont les plus contraignantes. Elles
correspondantes à des efforts d’arrachement ou de compression. C’est-à-dire qu’elles ont
tendance à arracher la fondation du sol ou à l’y enfoncer. De l’analyse de leurs valeurs, il
ressort que deux pieds du pylône transmettent des efforts de compression aux fondations et
les deux autres leur transmettent des efforts d’arrachement.

Les valeurs des efforts relevées sont entrées dans le mini logiciel de dimensionnement des
fondations. En fonction des résultats obtenus, un choix est fait entre une fondation de type
radier portant l’ensemble des pieds du pylône et 4 semelles isolées, une pour chaque pied.

Avec les efforts relevés dans Tower pour le pylône modélisé, les fondations sont calculées
dans le mini logiciel et des semelles isolées sont retenues. Les fondations sont identiques
pour les 4 pieds du pylône. Le schéma de la semelle et du fût ainsi que leurs dimensions sont
présentés à la figure 3-6.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 62


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a) b)

Figure 3-6 : Dimensions des fondations du pylône : a) vue de face ; b) vue de dessus

Les valeurs de ces dimensions obtenues suite aux calculs sont présentées dans le tableau 3-
6.

Tableau 3-6 : Résultats du dimensionnement des fondations du pylône modélisé

Fût Semelle
Empattement Type de a As+ As- A h Bs+ Bs-
(m) fondation (m) (cm²) (cm²) (m) (m) (cm²/m) (cm²/m)
8 Semelle 0,35 5,6 5,6 3,45 0,4 26,31 0,39

3.2. DEMARCHE ET EFFETS DE L’OPTIMISATION

L’optimisation consiste dans un premier temps à faire varier l’empattement pour dégager la
plage de variation possible. Pour chacune des valeurs retenues, le pylône et ses fondations
sont dimensionnés suivant la même démarche que celle suivie pour le pylône de 8 m
d’empattement. La résistance de chaque structure obtenue est vérifiée, le coût de l’ouvrage
et de ses fondations est ensuite évalué.

3.2.1. Principe de l’optimisation du pylône

Tower laisse à l’utilisateur la liberté de modifier certaines dimensions du pylône puis


d’effectuer à nouveau la vérification de la structure. Le logiciel est donc utilisé pour faire
varier l’empattement. A chaque nouvelle valeur de l’empattement, le pylône est modifié. En
effet, même si sa configuration reste la même, les dimensions des membrures et la résistance
des assemblages sont affectées. Chaque nouveau pylône est donc à nouveau vérifié dans le
logiciel.

La figure 3-7 donne une vue synthétique de la démarche suivie.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 63


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

Analyser
Dégager la plage Evaluer le
Relever les Calculer les l’évolution des
de variation de coût de
efforts aux 4 fondations efforts et du
l'empattement et l'ouvrage
pieds pour sur la base poids de
vérifier la pour chaque
chaque des efforts l'ouvrage en
résistance de empattement
empattement relevés fonction de
chaque structure et conclure
l’empattement

Figure 3-7 : Principe de l’optimisation du pylône

Principe de variation de l’empattement

Il est nécessaire de définir un principe de base pour la variation de l’empattement. Dans un


premier temps les dimensions du pylône sont maintenues constantes. Le pylône respecte
donc toujours les distances d’isolement externes et internes. La hauteur H indiquée sur la
figure 3-8 correspond à la hauteur sous la console inférieure du pylône, c’est la partie du
pylône affectée par la variation de l’empattement. On fait varier l’empattement en modifiant
la distance x de la figure dans les directions transversales et longitudinales. La base du pylône
est ainsi maintenue toujours carrée. Les variations de x impliquent aussi celles de l’angle
d’inclinaison a entre les pieds du pylône et la verticale. Des déplacements des nœuds
ainsi que l’allongement ou le rétrécissement des membrures selon le cas sont observés.
Ils permettent de maintenir constante la valeur de H.

La figure 3-8 montre la partie inférieure du pylône affectée par l’optimisation.

Figure 3-8 : Partie inférieure du pylône affectée par l’optimisation

Rédigé par SINTONDJI Noémie 64


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Variation de l’empattement dans le logiciel

La variation de l’empattement dans le logiciel consiste à modifier à plusieurs reprises les


coordonnées des nœuds correspondant aux pieds de la structure. En partant de la valeur de
conception (8 m), l’empattement a été modifié suivant un pas de 50 cm. A partir de 12 m,
les déplacements des nœuds excèdent les valeurs acceptables et la structure n’est plus
stable. La valeur de 11,5 m est donc retenue comme limite supérieure de l’empattement. La
limite inférieure de l’empattement est choisie égale à 4 m pour limiter les instabilités de la
structure.

La plage de variation de l’empattement est donc de 4 m à 11,5 m.

Chaque pylône obtenu est vérifié pour les mêmes conditions de charges définies lors du
dimensionnement. Tower permet de trouver le poids optimal pour lequel la résistance de
chaque pylône est assurée.

3.2.2. Effets de l’empattement sur l’ouvrage


3.2.2.1. Effets de l’empattement sur la structure métallique

La donnée exploitée pour apprécier l’effet de l’empattement sur la structure métallique du


pylône est son poids. Avec ce poids, il est facile d’estimer le coût de l’ouvrage et d’en tirer
une conclusion.

Pour chaque valeur d’empattement, les cornières s’allongent ou se rétrécissent, leurs sections
varient également. Le poids de la structure est relevé dans le logiciel et son coût est calculé.
Ce coût n’intègre pas celui des câbles, accessoires, et main d’œuvre. Les cornières utilisées
sont vendues à la tonne. Pour nos calculs, le prix de la tonne de cornières (transport y
compris) est fixé à 5.000.000 FCFA [26].

Le tableau 3-7 présente la masse en tonne (t) du pylône ainsi que son coût en FCFA pour
chaque valeur de l’empattement. La masse du pylône est calculée à partir de son poids relevé
dans les notes de calcul du logiciel. Le coût est ensuite calculé en multipliant la masse en
tonnes par le prix de la tonne de cornières.

Tableau 3-7 : Masse et coût du pylône pour les valeurs de l’empattement

Empattement (m) Masse (t) Coût (FCFA)


4 8,60595311 4302976,55
4,5 8,34508665 4172543,32
5 8,34913354 4174566,77

Rédigé par SINTONDJI Noémie 65


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

Empattement (m) Masse (t) Coût (FCFA)


5,5 7,90495413 3952477,06
6 7,99665647 3998328,24
6,5 8,03696228 4018481,14
7 8,09221203 4046106,01
7,5 8,35489297 4177446,48
8 8,75782875 43789143,7
8,5 9,00866463 4504332,31
9 9,68025484 4840127,42
9,5 10,1033435 5051671,76
10 11,4573293 5728664,63
10,5 11,7240877 5862043,83
11 12,7653007 6382650,36
11,5 13,1052599 6552629,97
Sur la base des informations de ce tableau des graphes rendant compte de l’évolution du
poids et du coût du pylône en fonction de l’empattement sont tracés. En raison de la
proportionnalité entre le poids et le coût, seule la courbe d’évolution du coût du pylône en
fonction l’empattement est tracée.

La figure 3-9 montre l’évolution du coût du pylône en fonction de l’empattement.

Coût du pylône en fonction de l'empattement

65 526 299,69

39 524 770,64
Coût (FCFA)

43 029 765,55
y = 880831x2 - 1E+07x + 7E+07
R² = 0,9874

3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Empattement (m)

Figure 3-9 : Coût du pylône en fonction de l’empattement

On relève une augmentation de 52,28 % du coût du pylône entre la plus petite et la plus
grande valeur de l’empattement. L’augmentation constatée s’explique par le fait que
l’écartement des pieds du pylône induit l’allongement des membrures et l’augmentation de
leurs sections. Le pylône est alors plus lourd et plus coûteux. On relève cependant une légère

Rédigé par SINTONDJI Noémie 66


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

diminution du coût du pylône entre 5 et 5,5 m d’empattement avant que cette valeur reparte
à la hausse. Cette chute s’explique par l’atteinte de la valeur optimale de l’empattement pour
laquelle le coût de la structure est le plus bas. Mais d’une manière générale, plus
l’empattement augmente, plus le poids et le coût de la structure métallique sont élevés.

Pour prendre en compte l’effet de l’empattement sur l’ensemble de l’ouvrage, on s’intéresse


maintenant aux fondations.

3.2.2.2. Effets de l’empattement sur les fondations

Pour chaque empattement les valeurs des charges longitudinales, transversales et verticales
totales dans les directions des pieds sont relevées. Ces charges varient d’une fondation à
l’autre suivant les conditions de charges.

Chacune des fondations doit être dimensionnée de manière à supporter les efforts les plus
élevés. Les efforts verticaux d’arrachement et de compression sont les efforts les plus
dimensionnants pour les fondations. Leurs valeurs maximums, ainsi que les efforts
transversaux et longitudinaux associés à ces valeurs sont donc retenus pour le
dimensionnement. Cela revient à dimensionner toutes les fondations à l’arrachement puis à
la compression et cela pour chaque valeur de l’empattement. Les calculs sont effectués dans
l’hypothèse de vent maximal (grand vent, température minimale…) générant les efforts
verticaux les plus importants.

Les dimensions des semelles et des radiers présentées à la figure 3-10 sont calculées par le
mini logiciel mis à disposition.

a) b)

Rédigé par SINTONDJI Noémie 67


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

c) d)

Figure 3-10 : Dimensions d’une semelle et d’un radier : a) semelle vue de face ; b) semelle
vue de dessus ; c) radier vue de face ; d) radier vue de dessus

Le type de fondation et les dimensions trouvées à la suite des calculs pour chaque valeur de
l’empattement sont donnés dans le tableau 3-8.

Tableau 3-8 : Résultats du dimensionnement des fondations

Fût Radier/Semelle

Empattement Type de a As+ As- A h Bs+ Bs-


(m) fondation (m) (cm²) (cm²) (m) (m) (cm²/m) (cm²/m)
4 Radier 0,4 6,4 6,4 6 0,75 44,36 44,36
4,5 Radier 0,4 6,4 6,4 6,5 0,7 31,88 31,88
5 Radier 0,4 6,4 114,79 7 0,7 48,34 48,34
5,5 Radier 0,4 6,4 108,91 7,5 0,6 36,96 36,96
6 Semelle 0,35 5,6 5,6 4 0,6 23,33 0,4
6,5 Semelle 0,35 5,6 5,6 4 0,6 21,54 0,43
7 Semelle 0,35 5,6 5,6 4 0,6 19,96 0,46
7,5 Semelle 0,35 5,6 5,6 3,95 0,45 24,96 0,67
8 Semelle 0,35 5,6 5,6 3,45 0,4 26,31 0,39
8,5 Semelle 0,35 5,6 5,6 3,25 0,5 19,59 0,21
9 Semelle 0,35 5,6 5,6 3,2 0,5 18,54 0,21
9,5 Semelle 0,35 5,6 5,6 3,1 0,5 17,54 0,18
10 Semelle 0,35 5,6 5,6 3,05 0,5 16,79 0,17
10, 5 Semelle 0,35 5,6 5,6 3 0,5 15,98 0,17
11 Semelle 0,35 5,6 5,6 2,95 0,5 15,35 0,17
11,5 Semelle 0,35 5,6 5,6 2,9 0,5 14,7 0,16

Pour chaque valeur de l’empattement, les 4 fondations du pylône sont identiques.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 68


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

L’on cherche à mettre en lumière la relation entre la variation de l’empattement et les


fondations. L’attention est portée dans un premier temps sur la variation des efforts transmis
aux fondations puis sur le coût des fondations.

Effets de l’empattement sur les efforts arrivant aux fondations

Une attention particulière est portée sur les efforts verticaux aux pieds du pylône.
L’évolution de ces efforts en fonction de l’empattement peut être appréciée à travers les
courbes de la figure 3-11.

Efforts de compression Efforts d'arrachement


1200 2 7 12
0
1000
Force verticale (kN)
-100

Force verticale (kN)


800 -200
600 -300
400 -400
-500
200
-600
0
-700
2 7 12
Empattement (m) Empattement (m)

Figure 3-11 : Evolution des efforts verticaux en fonction de l’empattement

L’analyse des courbes de la figure 3-11 montre que les forces verticales sont de plus en
plus grandes lorsque l’empattement diminue (les valeurs absolues sont considérées).
Aussi bien pour les efforts d’arrachement que de compression, les valeurs maximales sont
obtenues pour l’empattement le plus petit (4 m) et les valeurs minimales sont obtenues pour
l’empattement le plus grand (11,5 m).

On conclut donc que plus l’empattement est petit, plus la structure transmet des efforts élevés
aux fondations. Ainsi pour diminuer les efforts verticaux sur les fondations, il faut
augmenter l’empattement.

Effets de l’empattement sur le coût des fondations

Comme pour la structure métallique du pylône, il est intéressant d’observer l’évolution du


coût des fondations en fonction de l’empattement.

La réalisation des fondations nécessite plusieurs matériaux différents (béton, armatures, bois
de coffrage…). Il faut également effectuer une fouille (excavation du sol jusqu’à la
profondeur d’ancrage de la fondation) avant d’implanter les fondations puis un remblai une
fois la fondation réalisée. L’évaluation du coût des fondations passe d’abord par celle des

Rédigé par SINTONDJI Noémie 69


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

quantités d’ouvrage nécessaires. Dans notre cas, les quantités nécessaires à la réalisation de
l’ensemble des 4 fondations sont évaluées.

L’estimation de ces quantités est présentée dans le tableau 3-9.

Tableau 3-9 : Quantités d’ouvrage pour les fondations

Empattement Volume Poids Coffrage Fouille Remblai


(m) béton (𝐦𝟑 ) armatures (kg) (m²) (𝐦𝟑 ) (𝐦𝟑 )
4 16,3733061 1470,09458 16,2434978 57,6 41,2266939
4,5 12,4706244 1159,6268 14,0062439 50,625 38,1543756
5 12,4708987 1082,10492 14,0089874 50,625 38,1541013
5,5 12,4712227 1035,59691 14,0122266 50,625 38,1537773
6 9,84622195 617,837589 12,4139652 40 30,153778
6,5 9,84654552 576,143025 12,417663 40 30,1534545
7 9,84690664 548,30081 12,4217902 40 30,1530934
7,5 7,26843017 681,91078 9,93634481 39,00625 31,7378198
8 5,00874092 625,10506 8,35132478 29,75625 24,7475091
8,5 5,52946369 494,109608 9,33672787 26,40625 20,8767863
9 5,36872327 478,666447 9,24255167 25,6 20,2312767
9,5 5,05426944 416,055948 9,0487936 24,025 18,9707306
10 4,90110196 402,036024 8,95545093 23,25625 18,355148
10, 5 4,75047056 388,333106 8,86252074 22,5 17,7495294
11 4,602375 454,19519 8,77 21,75625 17,153875
11,5 4,45681498 460,168 8,67788551 21,025 16,568185

Les coûts associés à ces quantités d’ouvrage sont indiqués dans le tableau 3-10.

Tableau 3-10 : Coûts des quantités d’ouvrage [26]

Désignation Coût (FCFA) Commentaires


Béton prêt à l'emploi.
Béton de résistance 25 MPa 85 000 / m3 Transport compris. Prix
INCIBETON
Achat, livraison et mise en
Bois de coffrage 3000 / m²
place
Armatures Livraison et
1000 / kg
(Barres de fer) conditionnement
Fouille 4000 / m3 Sur site et relief normaux

Rédigé par SINTONDJI Noémie 70


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

Désignation Coût (FCFA) Commentaires


Avec le sable provenant des
Remblais 1000 / m3
fouilles
Les coûts sont évalués sur la base de ces informations et le graphe de la figure 3-12 rend
compte de l’évolution du coût des fondations en fonction de l’empattement.

Coût des fondations en fonction de l'empattement

12 116 592,50
Coût des fondations (FCFA)

3 640 571,01
y = 193716x2 - 4E+06x + 2E+07
R² = 0,9704

3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Empattement (m)

Figure 3-12 : Coût des fondations en fonction de l’empattement

De l’analyse du graphe on relève que contrairement à celui de la structure, le coût des


fondations diminue lorsque l’empattement augmente. Une diminution de 69,95 % de ce
coût est observée entre les valeurs extrêmes de l’empattement. Ce résultat reste cohérent
avec la conclusion tirée de l’analyse des efforts aux pieds du pylône. Ainsi plus
l’empattement est grand, plus les efforts verticaux aux pieds du pylône sont petits et
plus les fondations sont légères et peu coûteuses.

3.3. RECHERCHE DE L’OUVRAGE OPTIMAL


3.3.1. Exploitation des résultats des calculs

Le comportement de la structure métallique et celui des fondations en fonction de


l’empattement sont désormais connus. Il faut maintenant évaluer celui de l’ensemble de
l’ouvrage (structure et fondations) pour dégager la valeur optimale de l’empattement. Un
histogramme groupé est tracé pour ce faire. Il comprend à la fois le coût des fondations, celui
de la structure et celui de l’ensemble (somme des deux coûts précédents) pour chaque valeur
d’empattement. L’histogramme tracé est présenté à la figure 3-13.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 71


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

Coûts du pylône en fonction de l'empattement


y = -5435,3x3 + 404929x2 - 4E+06x + 6E+07
69 166 870,71
46 322 957,51
55 146 358 46 288 053,94 46 488 007,93
Coût (FCFA)

4 4,5 5 5,5 6 6,5 7 7,5 8 8,5 9 9,5 10 10,5 11 11,5


Empattement (m)

Fondation Structure Ensemble Poly. (Ensemble)

Figure 3-13 : Coûts du pylône en fonction de l’empattement

De l’analyse de la figure, les conclusions suivantes sont tirées :

Le coût de l’ensemble de l’ouvrage est fortement dépendant de celui de la


structure. L’allure du coût de l’ouvrage est la même que celle du coût de la structure
métallique du pylône.
Le coût de l’ensemble augmente lorsque l’empattement augmente. Cependant la
courbe présente deux allures. L’une décroissante entre 4 et 6 m d’empattement, où
le coût de l’ouvrage décroît de 16,06 %. Puis une zone ascendante où ce coût
progresse de 49,43 % entre 6 et 11,5 m d’empattement. Ces deux allures distinctes
s’expliquent par l’atteinte de la valeur optimale du coût (coût le plus bas) aux
alentours de 6 m d’empattement.
L’empattement le plus grand (11,5 m) correspond au coût de l’ouvrage le plus
élevé.
Le coût le plus bas de l’ensemble de l’ouvrage est obtenu à 6 m d’empattement.
La plage allant de 6 m à 7 m d’empattement est celle où les coûts de l’ensemble sont
les plus bas.

3.3.2. Exploitation d’une courbe de tendance

Afin de vérifier qu’il n’existe pas une valeur de l’empattement obtenue avec un pas différent
de celui choisi et donnant un coût plus bas que celui trouvé, il serait intéressant de rechercher
analytiquement le minimum de la courbe traduisant le coût de l’ouvrage en fonction de
l’empattement. La démarche suivie pour le faire est indiquée à la figure 3-14.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 72


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

Calcul de la
valeur minimale
Recherche de du coût liée à
l'équation de la l'équation
Tracé du nuage de courbe tracée
points associé au
coût de l'ouvrage

Figure 3-14 : Démarche de recherche de la valeur minimale du coût de l’ouvrage

Tracé du nuage de points associé au coût de l'ouvrage

Un nuage de points rendant compte de l’évolution du coût de l’ensemble structure et


fondations du pylône suivant les valeurs de l’empattement est tracé à la figure 3-15.

Coût de l'ouvrage en fonction de l'empattement


75 000 000
y = -43482x3 + 2E+06x2 - 2E+07x + 1E+08
70 000 000 R² = 0,9826

65 000 000

60 000 000

55 000 000

50 000 000

45 000 000
3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Figure 3-15 : Nuage de points associé au coût de l’ouvrage

Il faut maintenant rechercher une fonction polynôme rendant compte au mieux de l’allure de
la distribution. Le choix du degré de ce polynôme se base sur les illustrations des allures des
fonctions polynômiales d’ordre 2 et 3 de la figure 3-16.

Figure 3-16 : Allures des fonctions polynômiales d’ordres 2 et 3 [28]

Rédigé par SINTONDJI Noémie 73


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

Au regard de la distribution des points du nuage, un polynôme de degré 3 semble plus proche
de la réalité. La courbe de tendance tracée en rouge sur la figure 3-15 a donc une équation
de la forme :

𝑦 = 𝑎𝑥 3 + 𝑏𝑥 2 + 𝑐𝑥 + 𝑑 (26)

(Avec a, b, c et d des réels, a≠0)

La régression polynomiale à partir de la méthode des moindres carrés permet de trouver les
coefficients de cette équation. Les valeurs de x sont les empattements et celles de y les coûts
de l’ouvrage.

Recherche de l’équation de la courbe

La méthode des moindres carrés est une méthode d’ajustement de nuages de points qui
consiste à minimiser les carrés des écarts entre la courbe théorique et la courbe
d’approximation. Le logiciel Excel est utilisé pour obtenir une équation appropriée de la
courbe de tendance de la distribution sur la base de cette méthode. On obtient l’équation
(27).

𝑦 = −43482𝑥 3 + 2 × 106 𝑥 2 − 2 × 107 𝑥 + 108 (27)

Afin d’apprécier l’adaptation de l’équation trouvée à la courbe de la distribution, il est


nécessaire de calculer le coefficient de détermination R². Il s’agit d’un indicateur qui permet
de juger de la qualité de prédiction d’une régression. Il mesure à quel point l’équation de
régression choisie est adaptée pour décrire la distribution des points. Il se calcule à partir de
la formule (28) [29].

∑𝑛 ′ 2
𝑖=1(𝑦𝑖 −𝑦 𝑖 )
𝑅2 = 1 − ∑𝑛 ̅)2
(28)
𝑖=1(𝑦𝑖 −𝑦

Où n est le nombre de points, 𝑦𝑖 la valeur du point i, 𝑦 ′ 𝑖 la valeur prédite pour le point i par
la régression, 𝑦̅ la moyenne des valeurs des points.

Plus ce coefficient est proche de 1, plus la courbe décrit fidèlement la distribution. Les
calculs effectués dans le logiciel donnent une valeur de 𝑹² = 𝟎, 𝟗𝟖𝟐𝟔.

Recherche de la valeur minimale du coût de l’ouvrage

Il faut maintenant trouver la valeur de l’empattement correspondant au coût le plus bas de


l’ouvrage. La procédure suivie consiste à dériver l’équation polynômiale (27) puis à trouver

Rédigé par SINTONDJI Noémie 74


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

une racine de la fonction dérivée appartenant à la plage de valeurs de l’empattement. Cette


racine correspond à la valeur de l’empattement donnant le coût le plus bas.

Après calcul, la valeur de l’empattement trouvée est de 𝟔, 𝟐𝟗 m. Cette valeur n’est pas très
éloignée des 6 m retenus suite aux calculs de dimensionnement. La valeur du coût de
l’ouvrage associée à cette valeur de l’empattement, est maintenant calculée en exploitant
l’équation (27).

On obtient la valeur de 42 507 348, 23 FCFA contre celle de 46 288 053, 94 FCFA obtenue
auparavant avec 6 m d’empattement. Cela représente également une économie de 12 639
010 FCFA par rapport au coût obtenu avec 4 m d’empattement et une économie de 26 659
522 FCFA par rapport à celui obtenu pour 11,5 m d’empattement.

L’ensemble de ces informations permettent de tirer des conclusions constructives quant à


l’influence de la variation de l’empattement sur le coût du pylône et de ses fondations.

Pour le pylône en treillis à armement triangle de 161 kV dimensionné, la plage de


variation possible pour l’empattement va de 4 m à 11,5 m.
Le poids ainsi que le coût de la structure métallique du pylône augmentent lorsque
l’empattement augmente.
Les efforts (verticaux) transmis aux fondations diminuent lorsque l’empattement
augmente.
Les fondations sont plus massives et coûteuses pour les petits empattements (entre 4
et 6 m).
Le coût de l’ensemble de l’ouvrage est plus dépendant de celui de la structure
métallique que de celui des fondations.
La valeur de l’empattement pour laquelle l’ouvrage est le moins coûteux se situe
entre 6 et 6,5 m, elle est de 6,29 m.

De ces informations découlent les préconisations suivantes :

Pour un pylône en treillis à armement triangle, les concepteurs devront choisir de façon
préférentielle un empattement compris entre 6 et 6,5 m. Si les contraintes de conception ne
le permettent pas, il est alors préférable d’aller vers des empattements plus petits (entre
4 et 6 m) pour les raisons suivantes :

• Il est préférable d’avoir des fondations massives et une structure légère. La stabilité
de l’ouvrage s’en trouve améliorée car l’ancrage dans le sol est meilleur et les
fondations ont plus de facilité à supporter la structure ;

Rédigé par SINTONDJI Noémie 75


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

• Il est préférable d’avoir des fondations coûteuses qu’une structure coûteuse. D’une
part parce qu’une structure peu coûteuse conduira à un coût de l’ouvrage moins
élevé ; le coût de l’ouvrage étant fortement dépendant de celui de la structure
métallique. D’autre part parce que les cornières d’acier utilisées pour la structure sont
importées et en plus du prix d’achat il faut rajouter des frais onéreux de transport par
bateau puis de douane. Les matériaux nécessaires aux fondations sont eux
disponibles et produits localement (béton, armatures, sable…). Les frais de transport
et le coût de réalisation de l’ouvrage sont donc réduits et les entreprises locales sont
mises en valeur.

3.3.3. Récapitulatif

L’ensemble des caractéristiques du pylône dimensionné, des conditions de service et de


chargement imposées par le cahier de charges ainsi que les résultats obtenus suite à
l’optimisation sont présentés dans le tableau 3-11.

Tableau 3-11 : Récapitulatif


Cahier des charges
Contraintes
Site Type de sol Contraintes Contraintes géométriques et
sur les
d’implantation climatiques mécaniques
fondations
Hypothèse A
Température : Distance d’isolement au
27 °C
sol : 8,5 m
Vent : nul
Angle de protection du
Mélange de Hypothèse B
câble de garde : 25° Profondeur
sable, de Température :
Glo-djigbé d’ancrage : 2
limon et 27 °C Portée moyenne : 300 m
à3m
d’argile Vent : 32 m/s
Portée poids : 600 m
Hypothèse C Portée vent : 400 m
Température :
12 °C
Vent : 19,2m/s
Caractéristiques du pylône
Type de Empattement Empattement
Matériau Dimensions Fondations
pylône initial optimal
Treillis en X Hauteur : 32m
Superficielles
Acier S355 et
8m 6,29 m de type
Armement S275 Longueur des
triangle semelles
consoles : 4 m

Rédigé par SINTONDJI Noémie 76


MOEDELISATION ET OPTIMISATION DU PYLONE

Type de Empattement Empattement


Matériau Dimensions Fondations
pylône initial optimal
Cornières en
L à ailes
Section égales Section à
isolées avec
transversale l’entête : 4 m²
fût incliné
carrée Boulons
ordinaires :
M18 et M20

Conclusion

Suite à la modélisation, les calculs du taux de travail des membrures et de la résistance des
assemblages ont permis de trouver les dimensions des cornières pour lesquelles la stabilité
de la structure est effective et son poids minimal. L’analyse des déformations du pylône
sous l’ensemble des charges de service permet de valider de la conception puis de
dimensionner les fondations sur la base des efforts relevés aux pieds du pylône suite à la
descente des charges.

Lorsqu’on prend en compte l’effet de l’empattement sur l’ensemble structure et fondations


du pylône, il est nécessaire de trouver un compromis. En effet, alors que de grands
empattements sont défavorables pour la structure, la rendant lourde et coûteuse, ils rendent
les fondations stables et moins coûteuses. Des valeurs d’empattement comprises entre 6 et
6,5 m permettent d’aboutir à un optimum technico-économique pour l’ensemble de
l’ouvrage. C’est-à-dire que l’ouvrage résiste aux sollicitations tout en ayant le prix le plus
bas possible.

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CONCLUSION GENERALE

CONCLUSION GENERALE

Rédigé par SINTONDJI Noémie 78


CONCLUSION GENERALE

CONCLUSION GENERALE

Le présent travail fournit un outil de décision utile aux concepteurs dont l’une des missions
est de dimensionner des ouvrages fiables pour en maximiser la durée de vie et optimisés
pour en réduire le coût. En s’appuyant sur le comportement de la structure et des fondations
d’un pylône en treillis à armement triangle, sous diverses combinaisons de charges existant
en République du Bénin, une plage de valeurs optimales de la largeur à la base du pylône
(empattement) est trouvée. Ces valeurs sont optimales parce qu’elles permettent à la fois de
garantir les conditions de résistance nécessaires et un coût minimal de l’ouvrage. En effet,
en choisissant un empattement compris entre 6 et 6,5 m pour les pylônes, une économie
substantielle peut-être réalisée dans un projet comme le PADSBEE où des centaines de
pylônes doivent être construits. Il revient donc aux concepteurs la responsabilité de trouver
un compromis entre ces valeurs optimales de l’empattement et les contraintes de terrain et
de cahiers des charges. Toutefois, si les valeurs comprises entre 6 et 6,5 m ne peuvent être
retenues, il est alors préférable de choisir de petits empattements (compris entre 4 et 6 m).
Ceux-ci conduisent à une structure métallique résistante et légère et des fondations massives
mais stables. De telles structures sont moins coûteuses que celles obtenues avec de grands
empattements (entre 7 et 11,5 m).

Il est cependant important de souligner que les pistes d’optimisation des pylônes en treillis
sont nombreuses et la modification d’un seul paramètre (type de contreventement, armement
du pylône, conditions de service de l’ouvrage…) pourrait conduire à des résultats différents
pour les valeurs d’empattement idéales. L’expérimentation doit donc être poursuivie afin
d’offrir aux experts une large palette de résultats et d’outils pour guider au mieux, le choix
de l’empattement.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 79


BIBLIOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHIE

Rédigé par SINTONDJI Noémie 80


BIBLIOGRAPHIE

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thématique du recours aux énergies renouvelables. (accessed Jun. 30, 2022).

[2] U. Nations and S. Division, “Résumé analytique - Suivi de l’ODD 7,” 2019. [Online].
Available: https://openknowledge.worldbank.org/handle/10986/31752?locale-
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du Bénin à l’Energie Electrique (PADSBEE 2019-2025).”
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electrique-padsbee-2019-2025 (accessed Jul. 07, 2022).

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Berlin, Heidelberg: Springer Berlin Heidelberg, 2003. doi: 10.1007/978-3-642-
97879-1.

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[9] G. V. Rao, “Optimum designs for transmission line towers,” Comput. Struct., vol. 57,
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[10] M. Khodzhaiev and U. Reuter, “Structural optimization of transmission towers using


a novel Genetic Algorithm approach with a variable length genome,” Eng. Struct.,
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Rédigé par SINTONDJI Noémie 81


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10.1016/j.proeng.2017.09.336.

[12] D. Zwick, M. Muskulus, and G. Moe, “Iterative optimization approach for the design
of full-height lattice towers for offshore wind turbines,” Energy Procedia, vol. 24, no.
January, pp. 297–304, 2012, doi: 10.1016/j.egypro.2012.06.112.

[13] RegulaE.Fr, “L’AUTORITE DE REGULATIONDE L’ELECTRICITE (ARE),


REGULATEUR DU BENIN; Fiche pays n°5”, Accessed: Aug. 02, 2022. [Online].
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5_ARE-Bénin-2020-vf.pdf

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London: The Institution of Engineering and Technology-IET, 2021.

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câbles de garde,” Tech. l’ingénieur, vol. 33, no. 0, pp. 0–11, 2012.

[18] J.-F. DIDIERLAURENT, “Lignes aériennes : matériels - supports,” pp. 1–14, 2008.

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[20] Wikipédia, “Fondation superficielle,” 2021.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Fondation_superficielle#:~:text=Les fondations
superficielles sont un,fondation ou d’une semelle. (accessed Aug. 18, 2022).

[21] G. David, “Influence de la flexibilité des fondations sur la reprise des efforts dans un
pylône à treillis,” Université de SHERBROOKE, 2021.

[22] O. ; H. Z. Imane, “Mini projet : Dimensionnement d’un pylône métallique,” 2012.

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Rédigé par SINTONDJI Noémie 82


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Genève 20, Suisse, pp. 1–243, 2003. [Online]. Available:
www.iec.ch/online_news/justpub

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[27] P. L. Systems, “TOWER - Version 5.,” no. C, pp. 1–215, 2000.

[28] Lelivrescolaire, “Ajustements,” pp. 16–17.

[29] “Coefficient de détermination — Wikipédia.”


https://fr.wikipedia.org/wiki/Coefficient_de_détermination (accessed Nov. 19, 2022).

[30] LaGranjaInsulators, “Isolateurs en verre,” no. US2118795, p. 16, 2019, [Online].


Available: https://tygesen-energi.dk/wp-content/uploads/2020/08/02-
Full_Catalogue_LaGranjaInsulators_EN-FR_2019_low.pdf

Rédigé par SINTONDJI Noémie 83


TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES

LISTE DES ENSEIGNANTS AYANT INTERVENU DANS NOTRE FORMATION DE


2019 A 2022 ......................................................................................................................... iii
DEDICACES ......................................................................................................................... v
REMERCIEMENTS ............................................................................................................ vi
LISTE DES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES ............................................ vii
LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................... ix
LISTE DES FIGURES ......................................................................................................... xi
LISTE DES PHOTOS ......................................................................................................... xii
LISTE DES SYMBOLES ET DE LEURS UNITES DE MESURE .................................. xiii
RESUME ............................................................................................................................ xvi
ABSTRACT ...................................................................................................................... xvii
SOMMAIRE..................................................................................................................... xviii
INTRODUCTION GENERALE ........................................................................................... 2
CHAPITRE 1 : CONTEXTE DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES RESEAUX
ELECTRIQUES .................................................................................................................... 6
1.1. CADRE DU STAGE ET OBJET DE L’ETUDE .................................................. 6
1.1.1. Présentation de la structure d’accueil : VINCI Energies Bénin ............. 6
1.1.2. Pertinence de l’objet d’étude ...................................................................... 8
1.2. CLASSIFICATION DES RESEAUX ELECTRIQUES ..................................... 11
1.2.1. Selon le niveau de tension ......................................................................... 12
1.2.2. Selon la structure topologique .................................................................. 12
1.2.3. Selon la fonction du réseau ....................................................................... 13
1.2.4. Selon la situation dans l’espace ................................................................ 14
1.3. LIGNES ELECTRIQUES AERIENNES DE TRANSPORT ............................. 14
1.3.1. Composantes des lignes électriques aériennes de transport .................. 14
1.3.2. Pylônes en treillis ....................................................................................... 20
1.3.3. Fondations des pylônes en treillis ............................................................. 25

CHAPITRE 2 : DIMENSIONNEMENT D’UN PYLONE D’ALIGNEMENT EN


TREILLIS DE 161 KV ........................................................................................................ 29
2.1. CAHIER DES CHARGES BASE SUR LES STANDARDS 2010 DE LA CEB ... 29
2.1.1. Contraintes climatiques ............................................................................ 29

Rédigé par SINTONDJI Noémie 84


TABLE DES MATIERES

2.1.2. Contraintes géométriques et mécaniques ................................................ 31


2.1.3. Contraintes sur les fondations .................................................................. 34
2.2. PROCEDURE DE DIMENSIONNEMENT DU PYLONE .................................... 34
2.2.1. Calcul des dimensions du pylône.............................................................. 34
2.2.2. Calcul des charges sur le pylône............................................................... 42
2.2.3. Calcul des fondations du pylône ............................................................... 44
2.3. RESULTATS DU DIMENSIONNEMENT DU PYLONE ................................ 44
2.3.1. Dimensions du pylône................................................................................ 44
2.3.2. Charges appliquées au pylône .................................................................. 46
2.3.3. Fondations du pylône ................................................................................ 49

CHAPITRE 3 : MODELISATION DU PYLONE AVEC LE LOGICIEL TOWER ET


OPTIMISATION SUR LA BASE DE LA VARIATION DE L’EMPATTEMENT .......... 52
3.1. PRESENTATION DU LOGICIEL, MODELISATION ET VERIFICATION DE LA
STRUCTURE .................................................................................................................. 52
3.1.1. Présentation du logiciel et modélisation du pylône ............................... 52
3.1.2. Méthode de calcul de structure utilisée par TOWER ........................... 55
3.1.3. Vérification de la structure : résultats et discussion ............................. 58
3.2. DEMARCHE ET EFFETS DE L’OPTIMISATION ............................................... 63
3.2.1. Principe de l’optimisation du pylône ....................................................... 63
3.2.2. Effets de l’empattement sur l’ouvrage..................................................... 65
3.3. RECHERCHE DE L’OUVRAGE OPTIMAL ......................................................... 71
3.3.1. Exploitation des résultats des calculs ....................................................... 71
3.3.2. Exploitation d’une courbe de tendance ................................................... 72
3.3.3. Récapitulatif ............................................................................................... 76

CONCLUSION GENERALE ............................................................................................. 79


BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................. 81
TABLE DES MATIERES ................................................................................................... 84
ANNEXES .......................................................................................................................... 86

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ANNEXES

ANNEXES

ANNEXE 1 : Quelques termes relatifs aux lignes électriques [23]

Elément utilisé pour réduire les longueurs de flambement d’autres


Contreventement éléments. Le contreventement fonctionne en créant une structure de
treillis triangulée qui résiste à la flexion ou à la torsion.
Eau incorporée au mélange de ciment et de gravier afin
Eau de gâchage d’enclencher sa prise et de conférer au béton sa plasticité et son
ouvrabilité.
Quotient de la longueur de flambement de la cornière comprimée
Elancement
par son rayon de giration.
Longueur de
Longueur non triangulée de la cornière.
flambement
Charges permanentes : poids des matériaux et équipements par
Poids mort opposition aux charges dynamiques telles que le vent, les
tremblements de terre…
Portée Distance entre deux pylônes.
Moyenne arithmétique des différentes portées. Elle est utilisée pour
Portée moyenne
la détermination de la flèche maximale.
Valeur qui se rapproche très souvent de la portée moyenne lorsque
le nombre de portées Pi augmente.
Portée équivalente
∑𝑃 3
Elle est définie par : 𝑃𝑒𝑞 = √ ∑ 𝑃𝑖
𝑖

Somme des deux demi portées adjacentes au pylône. C’est la portée


Portée vent
considérée pour le calcul des charges transversales.
Somme des distances entre le pylône et les points les plus bas des
Portée poids deux portées adjacentes. Cette valeur est utilisée pour le calcul des
charges verticales.
Représentation d’une coupe verticale suivant l’axe de la ligne
Profil en long
électrique.
Quantité dont le carré est égal au rapport du moment quadratique à
Rayon de giration
l'aire de la section.

Rédigé par SINTONDJI Noémie 86


ANNEXES

ANNEXE 2 : Caractéristiques des isolateurs E-100PP-146 [30]

ANNEXE 3 : Caractéristiques des câbles conducteurs

Dénomination ASTER 570 mm² (AAAC)AC

Section d’aluminium (mm²) 570


Diamètre extérieur (mm) 31,05
Nombre de fils 61
Résistance ultime à la traction (daN) 18360
Module d’élasticité final (daN/mm²) 6000
Coefficient de dilatation (𝟏𝟎−𝟔 /°𝑪) 23
Masse linéique (kg/m) 1,615
Résistance électrique max en CC à
0,0583
20°C (Ω/km)
Températures d’utilisation (°C) 10 à 75

Rédigé par SINTONDJI Noémie 87


ANNEXES

ANNEXE 4 : Caractéristiques du câble de garde

Nature Acier galvanisé


Section totale (mm²) 71,3
Section d’acier (mm²) 71,3
Diamètre extérieur (mm) 10,8
Nombre et diamètre des fils d’acier (mm) 7x3,6
Charge de rupture minimale (daN) 8800
Module d’élasticité final (hbar) 17200
Coefficient de dilatation linéaire (𝟏𝟎−𝟔 /°𝑪) 11,5
Masse (non graissé) (kg/km) 560
Température maximum (°C) 70
Norme de fabrication DIN 48-201

ANNEXE 5 : Arbres de charges dans les conditions de charges exceptionnelles

Rédigé par SINTONDJI Noémie 88


ANNEXES

Rédigé par SINTONDJI Noémie 89


ANNEXES

Rédigé par SINTONDJI Noémie 90

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