Vous êtes sur la page 1sur 4

      

Mlle BRAHMA NDOUNDOU Izvor

Adresse :Ouenze (Brazzaville- Congo)


Téléphone : 06 944-15-56
Assistante Juridique

A
Madame le Juge des enfants près
le Tribunal de Grande Instance de
Brazzaville

            

Objet : Demande de pension alimentaire

J'ai l'honneur de vous demander la fixation d'une pension alimentaire pour mes
enfants (Actes de naissance joints).
En effet, je suis mère célibataire de deux enfants (deux filles). Le père de mes
filles ne s’est jamais vu prêt à assumer son rôle de père, sans toutefois me garder
sous son emprise. Il a toujours été un parent absent car refusant d’assumer sa
qualité de père, c’est une situation qu’il a du mal à digérer depuis déjà cinq ans
(âge de notre première fille). Psychologiquement, je suis seule dans l’éducation
de nos enfants (ce qui est pour lui une sorte de punition à mon égard, car j’ai
refusé de me faire avorter).
En 2020, je me retrouve pendant le confinement enceinte, en location et sans
boulot avec un enfant à charge, une situation compliquée d’autant plus que je
n’avais pas son soutien (et je ne l’ai jamais eu pendant mes grossesses), il ne
voulait pas me voir, c’est à peine s’il prenait de nos nouvelles.
Avec des retards de paiement mon bailleur a menacé de m’expulser et lui a été
contre l’idée de nous prendre avec lui, il a répondu je cite « je ne suis pas prêt à
vivre avec une femme qui qu’elle soit et même si elle porte mon enfant », par
ailleurs il a aussi refusé de m’aider à payer le loyer, il était impossible pour lui de
dépenser plus de quarante mille franc (40000FCFA), montant qu’il a trouvé juste
de m’envoyer mensuellement pour ma grossesse et notre première fille, ce fut
une grossesse difficile. Je me suis vue contrainte de mêler ma mère à cela et
après discussion il a été convenu que j’aille vivre avec sa mère jusqu’à
l’accouchement et après on allait aviser.
J’ai donc aménagé chez eux à sept mois de grossesse et jamais les choses n’ont
vraiment été facile entre nous. Je suis restée deux ans avec sa mère, sans que
jamais il ne mette un nom sur notre relation, pour sa famille j’étais sa femme
mais pour lui je n’étais que la mère de ses enfants et sa copine quand ça pouvait
l’arranger.
Quand je l’interrogeais concernant notre futur, soit je n’avais que silence pour
réponse, soit il me rappelait qu’il n’était pas prêt et qu’il avait encore du mal à
me pardonner parce que j’ai décidé de garder les enfants. Je suis passée par
plusieurs émotions vivant chez eux sans jamais vraiment avoir un soutien de sa
part.
Lasse de tout subir j’ai pris la décision en avril 2022 de quitter leur maison
familiale, chose qu’il a mal digéré ( je souligne le fait qu’on ne se voyait que
trois fois l’année quand il décidait de venir à Brazzaville, il vit à pointe noire et
n’a jamais voulu que les enfants et moi puissions venir voir le chez lui, il a
toujours gardé une distance, il prend rarement des nouvelles de ses enfants, il n’a
aucun projet de vie avec moi, mais voulait que je reste auprès de sa mère
jusqu’au jour où il pourra se décider si c’est avec moi qu’il veut finir sa vie et
même envoyer l’argent des enfants il faut que je le lui rappelle une à deux fois
parce que monsieur oublie souvent d’envoyer l’argent). J’ai assez supporté et j’ai
décidé de mettre fin à mes souffrances, lui en retour a considéré que le fait pour
moi de partir était une façon officielle de le quitter et une façon de lui dire qu’il
peut désormais présenter quelqu’un d’autre à sa famille.
Il a donc au fur et à mesure diminué le montant qu’il envoyait, on est parti de
100.000 à 50.000 Frs pour les deux enfants.
Pour cette année scolaire, il a décidé d’inscrire sa première fille dans une école
française où les frais mensuels s’élèvent à 60.000Frs et pour sa deuxième fille a
promis mettre à disposition un montant de 15.000Frs, ce qu’en soi je trouve
déséquilibré et injuste, la plus petite demande autant d’attention que la première
et que même ce montant ne me permettrait pas de lui prendre une nounou,
sachant que je travaille de 8h à 17h, j’ai proposé des solutions, quitte à moi aussi
contribuer pour qu’on scolarise la plus petite, mais aucune motivation de sa part.
Lors de l’inscription de notre fille ainée il m’a garanti qu’un chauffeur viendrait
la déposer et la récupérer seulement ça n’a pas été le cas, et encore une fois je
suis obligée d’être derrière lui pour tout demander (et à force c’est très lassant).
Le 21 septembre 2022, nous avons eu une conversation où il me demandait de
mettre le numéro de sa mère comme personne à contacter en cas d’urgence au cas
où nos deux numéros ne sont pas joignables, je n’en ai pas trouvé l’intérêt parce
que le numéro à mettre selon moi était celui de ma sœur habitant sous le même
toit que nous, elle est plus proche des enfants et moi et en urgence elle saura
comment me contacter puisqu’elle a tout mon programme journalier, surtout que
lui n’est pas dans la ville, et s’agissant de sa mère, elle ne connait pas notre
nouveau domicile et nous ne sommes pas en contact, je ne peux donc pas
privilégier son numéro aux dépens de celui de ma sœur qui est bien plus proche
des enfants, pour moi c’est une question de logique et en aucun cas je ne nie le
lien qui unit mes enfants à sa mère comme il en a tiré conclusion, n’allant pas
dans son sens il a donc décidé de ne plus s’occuper des enfants, au tout début je
pensais qu’il ne s’agissait que d’un petit différend et que c’est impulsivement
qu’il a sorti cela de sa bouche « je serai désormais un papa très irresponsable et tu
pourras le répéter à qui tu voudras, entre temps j’en informerai ma famille pour
pas qu’elle soit surprise, au passage j’appellerai aussi ta mère pour le lui dire »,
ce que je pensais être passager s’avère être sérieux. Je me sens obligée de
déscolariser l’enfant parce que mes moyens financiers ne me permettront pas de
payer 60.000 FCFA par mois, ce qui est dommage parce que l’enfant a pu bien
s’imprégner dans sa nouvelle école et les lacunes qu’elle présentait s’améliorent.
Voilà pourquoi je viens vers vous, afin de vous demander de fixer une pension
alimentaire de cent vingt mille franc (120.000 FCFA) par mois pour mes deux
filles, Mikhaela (âgée de 05 ans) et Istina (âgée 02 ans), et de contraindre leur
père à y faire face en application de la loi.
Veuillez citer Monsieur BOULINGUI Samir Nadin

, de nationalité Congolaise, téléphone : 06 691-43-52, domicilié pour les


présentes dans la ville de Pointe-Noire. Dans cette attente et restant à votre
disposition pour vous apporter de plus amples informations, je vous prie d'agréer,
Madame le Juge, l'expression de ma considération distinguée.

                                                                                        Izvor BRAHMA

Vous aimerez peut-être aussi