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SEMINAIRE
SEINE-AVAL
2009
RECUEIL DE
RESUMES
C. Dégremont
O.Sirost
Mont-Saint-Aignan
8,9 & 10 Septembre
2009
PROGRAMME DU SEMINAIRE
8 septembre : Risques Chimiques et environnementaux (14h‐17h30)
Présidents de séance : J. Forget‐Leray, M. Akopian
14h‐14h10 : Introduction du Séminaire – L. Guézennec
14h10‐15h : TOXSEINE
‐ Présentation du projet : J. Cachot (3 min)
‐ Test Embryo‐larvaire en sédiment contact chez le medaka japonais : L. Vicquelin (20 min)
‐ Test embryo‐larvaire sur microcrustacés : T. Lesueur (20 min)
‐ Discussion : 10 min
15h‐15h30 : RISKENSEINE
‐ Présentation résultats : G. Bocquené (20 min)
‐ Discussion : 10 min
15h30 – 15h40 : session posters (1 min par orateur)
‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐15h40‐16h : pause‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐
16h – 17h : FLASH
‐ Présentation projet : F. Petit (3 min)
‐ Pêche à pied récréative en sortie d’estuaire de Seine: B. Evrard (15 min)
‐ Parasitologie – exploitation des souchiers de SA3 (15 min)
‐ Contamination en E. coli des eaux de l’estuaire : M. Ratajczak (15 min)
‐ Discussion : 15 min
17h – 17h30 : ZOOSEINE
‐ Présentation projet : S. Souissi (3 min)
‐ Thèse sur le sujet (20 min)
‐ Discussion : 10 min
9 septembre : Restauration et Reconquête (8h30‐12h)
Présidents de séance : R. Lafite, S. Samson
8h30‐9h : IBIS
‐ Présentation : R. Lafite (3 min)
‐ Impact du Batillage : Investigation en Seine: J. Deloffre (15 min)
‐ Discussion : 10 min
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
9h‐10h : ENFANTS DU FLEUVE
‐ Présentation projet : O.Sirost (3min)
‐ La vallée a un goût de paix et de guerre : A. Blouin (20 min)
‐ Les perceptions liées au paysage : O. Sirost (20 min)
‐ Discussion : 15 min
10h –10h10 : présentations posters
‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐10h10‐10h30 : pause‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐
10h30 – 11h15 : USAGES RECREATIFS
‐ Présentation résultats : D. Femenias (20 min)
‐ Communication sur l’estuaire : L. Birot (10 min)
‐ Discussion : 15 min
11h15 – 12h : THALASSOTOK
‐ Présentation projet : E.Rochard (3 min)
‐ Etude du mode de colonisation de mulet porc en structure expérimentale : T. Trancard (15
min)
‐ Suivi par télémétrie acoustique sur l’estuaire amont de la Seine : J. Coustillas (15 min)
‐ Discussion : 15 min
‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐12h – 13h30 : Déjeuner‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐
9 septembre : Système d’Observation (13h30 – 17h)
Présidents de séance : G. Quemeneur, S. Souissi
13h30‐14h40 : COLMATAGE
‐ Présentation du projet : J‐C. Dauvin (3 min)
‐ Quelle est l'évolution spatio‐temporelle des peuplements benthiques en réponse à
l'évolution morphosédimentaire ? : S. Lesourd (15 min)
‐ Comparaison des protocoles d’échantillonnage des peuplements ichtyologiques : A.
Brind’Amour (15 min)
‐ La répartition des ressources alimentaires entre les juvéniles de poissons plats de l’estuaire
de Seine : A. Tous Rius (15 min)
‐ Discussion : 25 min
14h40 ‐15h10 : MODEL
‐ Nouvelles mesures de turbidité dans l’embouchure de la Seine: P. Le Hir (20 min)
‐ Discussion : 10 min
15h10 – 15h40 : FLUMES
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
‐ Présentation résultats : R. Verney (20 min)
‐ Discussion : 10 min
‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐15h40 – 16h : pause‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐
16h‐17h10 : RHAPSODIS
‐ Présentation projet : D.Boust (3 min)
‐ Données géochimiques et tendances évolutives : D. Boust (15 min)
‐ Identification des forçages et variations temporelles : A. Vrel (15 min)
‐ Microbiologie : A. Benaicha (15 min)
‐ Discussion : 25 min
17h10‐ 17h40 : ECO
‐ Présentation résultats : M. Cordier (20 min)
‐ Discussion : 10 min
10 septembre : CLIMAT (8h30‐12h)
‐ 8h30‐9h : Introduction : B.Laignel, S. Souissi et S. Allain
‐ 9h‐9h30 : Hydro‐climatologie, sédiments et qualité des eaux
Sur la base des travaux de B. Laignel, N. Masseï, A. Ducharne, J. Bodilis, A. Laverman
‐ 9h30‐10h : Habitats et peuplements
Sur la base des travaux de S. Souissi, E. Rochard, T. Cornier, F. Morel, J.P. Ducrotoy
‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐10h – 10h30 : pause‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐
‐ 10h30‐11h : Socio‐économie
Sur la base des travaux d’ A. Briand, S. Treyer, S. Allain, H. Flanquart
‐ 11h – 12h : Discussion
‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐12h‐13h30 : déjeuner‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐
10 septembre : GIP Seine‐Aval (13h30 – 16h30)
Présidents de séance : B. Prud’Homme Lacroix, C. Dehondt, F. Allag Dhuisme
‐ Etude hydrologie sur l’estuaire de la Seine : H. El Abida (20 min + 10 min de discussion)
‐ Sites expérimentaux et reconquête : S. Moussard (15 min)
‐ Les fonctionnalités de l’estuaire : I. Guillaume (10 min)
‐ Discussion : 15 min
‐ SIG Habitats : N. Bacq (15 min + 10 min de discussion)
‐ Bon état et fonctionnalités : P. Boet / O. Sirost (20 min + 15 min de discussion)
‐
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Conclusion du Séminaire : C. Lévêque
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Evaluation de la toxicité de polluants organiques hydrophobes caractéristiques de la
contamination de l’estuaire de Seine par un test embryo‐larvaire en sédiment contact chez
le medaka japonais (O. latipes). Projet TOXSEINE.
Ludovic Vicquelin , Joëlle Leray‐Forget , Bénédicte Morin 1, Hélène Budzinski 1, Jérôme
1,2 2
Cachot 1
1
ISM UMR CNRS 5255, LPTC, Université Bordeaux 1, 33405 Talence Cedex
2
LEMA EA 3222, Université du Havre, 76058 Le Havre Cedex
L’évaluation de la toxicité des polluants hydrophobes est un enjeu majeur dans le cadre de
l’évaluation des risques chimiques. En effet, ces composés sont peu solubles dans l’eau, d’où une
sous‐estimation de leur toxicité lors des tests d’écotoxicité classiques. En revanche, ils ont une haute
capacité de sorption aux matières particulaires et peuvent se retrouver piégés à plus ou moins long
terme dans les sédiments. Dans ces conditions ils peuvent représenter un danger pour les espèces
aquatiques qui vivent ou se nourrissent dans le compartiment sédimentaire. Des études précédentes
conduites en estuaire de Seine ont démontré que les polluants organiques hydrophobes contenus
dans les sédiments de la partie amont de l’estuaire présentaient un fort potentiel génotoxique et
embryotoxique (Cachot et al., 2006, Seine Aval II et Seine Aval III).
Cette étude vise à développer un nouveau bioessai sur embryon et larve de poisson pour l’évaluation
directe (sans extraction) de la toxicité d’un sédiment. L’exposition des embryons s’opère par contact
direct avec la matrice sédimentaire étudiée et les effets biologiques induits sont examinés à
différents niveaux d’organisation biologique (niveau moléculaire jusqu’au trait d’histoire de vie). Afin
de valider ce bioessai, des travaux préliminaires ont été conduits avec une matrice sédimentaire de
référence (sédiment collecté à Yville‐sur‐Seine) artificiellement contaminée avec différentes familles
de polluants organiques retrouvés en estuaire de Seine : hydrocarbures aromatiques polycycliques
(HAP), polychlorobiphényles, nonylphénol (NP) purs et mélanges de HAP. Des courbes doses‐effets
ont été construites pour des concentrations s’échelonnant des doses environnementales (quelques
dizaines de ng/g de sédiment sec) jusqu’à des doses toxicologiques (plusieurs dizaines de µg/g).
Les résultats préliminaires obtenus montrent que l’exposition d’embryons à des sédiments
contaminés au DMBA et au NP à des concentrations supérieures à 10 µg/g, et le PCB126 à des
concentrations de quelques centaines de ng/g conduit à un accroissement significatif de la mortalité
des larves de médaka. En revanche l’exposition au BaP, phénanthrène, fluroranthène, PCB153 même
à des doses de plusieurs µg/g n’induit pas d’augmentation de la mortalité embryonnaire ou larvaire.
A contrario des effets sublétaux apparaissent pour une exposition précoce à ces polluants à des
concentrations proches des concentrations environnementales en estuaire de Seine excepté pour le
PCB135. Ainsi il apparaît un risque chimique associé aux sédiments en estuaire de Seine, pouvant
affecter le développement des poissons qui se développeraient à leur contact.
En conclusion, il apparaît que ce test embryo‐larvaire medaka pourrait permettre de caractériser et
d’évaluer la toxicité de polluants adsorbés aux particules sédimentaires sans qu’il soit nécessaire
d’extraire au préalable ces polluants et en prenant en compte uniquement la fraction réellement
biodisponible. Ce bioessai va prochainement être appliqué à l’évaluation de la toxicité de sédiments
collectés en estuaire de Seine.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Test embryo larvaire sur microcrustacé – T. Lesueur
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
RISKENSEINE :
Risque environnemental et sanitaire d’origine chimique en estuaire de Seine
G. Bocquené
Ifremer cellule ARC. Nantes
La contamination des milieux aquatiques par les composés d’origine chimique a été constatée depuis
plusieurs décennies, notamment sur l’estuaire de la Seine. Aujourd’hui, la nécessité de réglementer
les apports de contaminants aux milieux naturels passe par une analyse du risque environnemental
d’origine chimique dont la méthodologie d’estimation est décrite dans le Technical Guidance
Document de l’UE (TGD). Dans son application in situ, dans l’estuaire de la Seine, le TGD nécessite un
certain nombre d’aménagements pour prendre en compte les spécificités locales pour une
estimation du risque environnementale plus pertinente.
L’une des critiques majeures adressées au TGD est que la détermination des paramètres mesurant la
toxicité est obtenue à partir d’espèces exogènes au site étudié. Dans le souci de coller au mieux avec
la réalité des écosystèmes estuariens, le premier objectif du projet RiskenSeine a été de sélectionner
des espèces locales représentant 3 courtes chaînes trophiques sur chacun des trois tronçons de
l’estuaire. Cette sélection a été argumentée du point de vue de plusieurs disciplines scientifiques,
économiques et sociales pour développer une analyse de risque intégrée prenant en compte
l’écosystème (écologie, écotoxicologie, biogéochimie), les activités liées aux rendus et à l’exploitation
de l’écosystème (activités halieutiques), liées à la consommation des produits issus de l’estuaire
(santé humaine) et à sa perception par les citoyens (SHS). Enfin, le critère de disponibilité de données
d’écotoxicité dans la base de données sur les principaux contaminants‐type (métaux, contaminants
organiques solubles, contaminants organiques hydrophobes).Ces travaux ont abouti à un consensus
des différentes équipes impliquées dans le projet pour proposer au moins une espèce de
phytoplancton, une espèce de crustacé et une espèce de poisson par compartiment.
Pour des raisons propres à la contamination de l’estuaire marin, trois espèces destinées à
l’estimation du risque pour la santé humaine sont ajoutées : la moule (mercure, chrome, PAH, PCB),
le bulot (cadmium), la coquille St Jacques (argent) et la crevette grise (cadmium).
Les espèces sélectionnées sont listées sur le schéma suivant :
Pêche à pied récréative en sortie d’estuaire de Seine.
Exposition des pêcheurs de bivalves et représentation des risques sanitaires
1 et 2
Barbara EVRARD ; Michel BUSSI2 ; Damien FEMENIAS1
1
Laboratoire CETAPS (EA 3832) ‐ Université de Rouen
2
UMR 6266 IDEES – Université de Rouen
L’enquête s’est déroulée lors de 20 grandes marées d’août et septembre 2008, sur trois sites où le
ramassage des moules est interdit à l’année (Antifer, Octeville‐sur‐Mer et Le Havre). 389 questionnaires ont
été recueillis sur une population totale estimée à 450 individus1.
Activité essentiellement composée d’hommes (82,2%) et de seniors (55‐75 ans), les pêcheurs sont
issus des classes populaires et proviennent essentiellement de l’aire urbaine du Havre. Seuls 12,3% des
interrogés ramassent des moules et 4,6% des couteaux. Le ramassage de bivalves est une activité
occasionnelle. Sortie familiale la pêche combine plaisir de la consommation de produits frais (99%
consomment les produits pêchés dont 7,9% les cuisinent à l’eau de mer) et promenade au contact du milieu
marin. Les principaux risques qu’ils identifient sont ceux qui mettent en danger leur intégrité physique au
moment de la pratique. Seuls 11,2% identifient un risque d’intoxication dont les conséquences se résument
à des problèmes gastriques. Cette différence entre les risques objectifs des scientifiques et subjectifs des
pêcheurs de bivalves peut trouver plusieurs explications.
La « mal connaissance » de la réglementation combinée à l’absence d'un affichage clair sur les trois
sites laisse penser, à 94,1% d’entre eux, que la pratique y est autorisée. Mais même en connaissance d’une
interdiction 42,2% continueraient à venir. Les populations exposées ne veulent pas toujours croire qu'elles
le sont car cette représentation va à l'encontre de croyances et de comportements durablement établis. La
stratégie des pêcheurs consiste alors à décrédibiliser l’interdit par voie de constats contradictoires ("c'est
fait pour les touristes, pour empêcher l'épuisement des ressources"), à puiser dans leur propre expérience
des motifs de négation ("je n'ai jamais été malade") et à justifier leur comportement ("je pêche ici depuis 50
ans par tradition"). L’absence de pollution visible renforce l’idée d’une absence de danger.
De plus, au cours de l'enquête, une alerte sanitaire a été lancée et a donné lieu à des contrôles
policiers à Etretat mais pas sur les trois sites considérés sensibles. Cette action non homogène et
différenciée des contrôles vide la sécurité sanitaire de sa substance. Elle perd son sens dans la mesure où
une tolérance s'est établie.
Activité familiale, transmise de génération en génération, la pêche à pied s’inscrit dans une tradition
et participe de la constitution d’un ancrage territorial et social. Les interdictions sont alors perçues par les
pêcheurs comme une restriction de leur liberté d'accéder et d'utiliser le littoral comme ils l’entendent. Pour
les interrogés, le ramassage des bivalves est une activité sans risque, de loisir où se combine utilitarisme et
plaisir. Mais le refus de l'interdiction est aussi l'expression d'un refus des contraintes au bénéfice de la
responsabilité individuelle préférant l'incitation à l'obligation. Dans la gestion des risques collectifs, le
comportement des individus face au risque n'est pas considéré comme une donnée primordiale. Les
procédures d'interdictions ne s'accompagnent alors pas nécessaire d'une campagne d'information. Changer
les habitudes des pêcheurs face aux risques auxquels ils s’exposent passe alors sans doute moins par un
renforcement des contrôles que par une information claire et accessible.
1
Un relevé systématique des refus, des non répondants et un comptage des pêcheurs sur une journée ont été
effectué. La population totale estimée rejoint celle du rapport AESN (Agence de l'Eau Seine Normandie). (2005). Etude
socio‐économique de la pêche de loisir. Rapport de synthèse. Rouen: AESN.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Parasito – souchiers (Loic ou Gilles)
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Contamination en Escherichia coli des eaux de l’estuaire de Seine : antibiorésistance,
épidémiologie et structure des populations.
Mehdy Ratajczak , Emilie Laroche , Olivier Clermont2, Barbara Pawlak1, Thierry Berthe1, Robert
1 1
Lafite1, Sami Souissi3, Kenny Oberlé1, Wassilia Riah1, Rémi vaillant1, Erick Denamur2, Fabienne Petit1
1 UMR M2C /Fédération SCALE Université Rouen
2 INSERM U722, Université Paris 7 Diderot
3 UMR 8187 LOG, Station marine Wimereux, Université Lille 1
Les eaux de l’estuaire présentent une contamination élevée en bactéries indicatrices de contamination
fécale notamment en souche d’E. coli multirésistantes aux antibiotiques (Touron et al, 07 ; Laroche et al,
09). En 2008, l’exploitation rétrospective des souchiers d’E. coli isolées lors des campagnes de Seine‐Aval 3 a
permis d’étudier le contenu génétique des souches multirésistantes, et plus particulièrement de rechercher
et caractériser les intégrons. Une recherche de gènes de résistances associés a permis d’observer une co‐
résistance à la streptomycine et au mercure portée par un même transposon susceptible d’être transféré
entre E. coli et Aeromonas (espèce bactérienne autochtone).
Au delà de son rôle d’espèce indicatrice de la contamination en bactéries d’origine fécale des milieux
aquatiques (directive européenne 2006/7/CE), l’étude de la structure de la population d’E. coli basé sur le
typage moléculaire de cette espèce bactérienne peut être informative sur l’origine humaine et animale de la
contamination. Les 4 groupes phylogénétiques d’E. coli sont retrouvés dans la Seine avec une prédominance
de A puis de B1. A la lumière des données de la littérature sur la répartition de ces 4 groupes chez l’homme
et les mammifères, et des résultats obtenus sur des échantillons d’origine hospitalière et bovine, il peut être
déduit que l’origine des souches dans la Seine est mixte : humaine (forte proportion de A) et animale (forte
proportion de B1). En période d’étiage (août 2006), il n’existe pas de différence dans la structure des
populations d’E. coli le long de l’estuaire. Ainsi la contamination serait essentiellement due à des apports
issus d’une contamination humaine auxquels se surajoutent une contamination animale probablement due
aux ruissellements. Les résultats obtenus lors de la campagne de Janvier échantillonnée à l’issue d’un
évènement de crue (500m3.s‐1) suggèrent une différence de la proportion de souches de groupe B2 dans la
population de E. coli sur les sites de Poses. Le risque de pathogénicité intra‐intestinale chez les souches de E.
coli isolées des eaux de Seine a été évalué par une détection moléculaire de dix gènes impliqués dans les
différents pathotypes de E. coli. Sur 111 souches testées appartenant aux différents groupes
phylogénétiques de l’espèce E. coli, une seule souche du groupe B2 était positive pour afaD. Il peut être
conclu que sur l’échantillon testé, il n’y a aucun risque de pathologie intestinale à E. coli.
Les premiers résultats sur l’occurrence des E. coli antibiorésistantes et la structure des populations d’E.
coli le long du continuum Risle – embouchure de la Risle‐ Honfleur (campagnes 2009 Zootrans‐ Flashop1)
montrent qu’en période sèche et en basse mer, le niveau de contamination en E. coli diminue jusqu'à
l’embouchure, responsable d’un faible apport en E. coli en estuaire de Seine, le plus souvent
antibiorésistantes. La diminution de la contamination d’E. coli s’accompagne d’une modification de la
structure des populations avec une augmentation en souches du groupe B1, majoritairement associées à la
fraction de particules décantables. Enfin une première exploitation de la campagne zootrans montre que les
copépodes sont aussi des vecteurs d’ E. coli résistantes aux antibiotiques.
Clermont O. et al., 2000. Appl. Environ. Microbiol. 66:4555‐4558.
Laroche, E. et al., 2009 FEMS Microbiol. Ecol. 68 : 118‐130.
Touron A., et al., 2007 Mar.Poll. Bull. 54: 1441‐1450.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
ZOOSEINE (S. Souissi)
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Impact du Batillage : Investigation en Seine
Deloffre, J.a, Lafite R.a, Ezerky, A.b, Lemoine, M.a
a
Laboratoire morphodynamique Continentale et Côtière, UMR CNRS 6143 M2C,
Université de Rouen
b
Laboratoire morphodynamique Continentale et Côtière, UMR CNRS 6143 M2C,
Université de Caen
Le programme IBIS (Impacts du Batillage : Investigation en Seine) a pour but de caractériser les
effets des ondes de batillage sur le système en fonction des contraintes du système, de la réactivité des
berges et des caractéristiques des navires. Ce travail, est mené en synergie avec d’autres projets (REBEBAS),
vise à donner des informations en vue de la restauration des fonctionnalités physiques et biologiques des
berges.
Les ondes de batillage se caractérisent par trois formes d’actions érosives : le courant de retour, les
ondes de batillage de surface (vagues divergentes et transversales) et le jet propulsif des bateaux. L’impact
est observé sur le fond du chenal, sur les talus des rivières et sur les berges au voisinage de la surface libre.
Les phénomènes d’érosion engendrés par ces ondes ont fait l’objet de différents travaux, peu en domaine
estuarien, et les modalités de restauration testées sur différents fleuves (Moisan, 2008).
Trois zones ont été choisies comme site atelier : un secteur des îles et Bardouville pour la partie
fluviale de l’estuaire, et Petitville pour la partie moyenne de l’estuaire. D’un point de vue physique, ces sites
se distinguent par leur morphologie ; l’origine, la dynamique et le type de sédiments ; par le paramètre
forçant majeur de la sédimentation (marée dans l’estuaire moyen et débit dans l’estuaire fluvial) ; et par le
type de navires naviguant. Une étude spécifique de ces sites permet de les caractériser (Lemoine, 2009). Les
premières mesures de batillage sur les zones découvrantes montrent l’hétérogénéité de la réponse de ces
zones à ces phénomènes (Deloffre, 2005 : Verney, 2006)
Ces premières observations doivent permettre de définir un protocole expérimental, pour l’étude
en canal afin de simuler l’impact des ondes de batillage sur les berges et de proposer des solutions de
remédiation. La vitesse des navires, la distance à la berge, le profil topographique complet de la section et la
perméabilité des berges devront être pris en compte.
Deloffre, 2005. La sédimentation fine sur les vasières intertidales en estuaires macrotidaux. Thèse de
doctorat, Université de Rouen, 235p.
Lemoine, 2009. Caractérisation hydro‐sédimentaire de la zone de Bardouville (Normandie, France).
Mémoire de Master 1ère année, Université de Rouen, 46p.
Moisan, 2008. Effets érosifs des ondes de batillage sur les berges et les fonds sédimentaires :
Mesures et ouvrages de protection. Mémoire Bibliographique de Master 2ème année, Université de Rouen,
25p.
Verney, 2006. Processus de contrôle de la dynamique des sédiments cohésifs. Thèse de doctorat,
Université de Rouen, 323p.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
La vallée a un goût de paix et de guerre
Parce que le paysage est une perception de ce qui nous entoure.
Une description qui ouvre une réflexion sur les paysages de la vallée de la Seine du Havre jusqu'à
Rouen‐Poses.
A. Blouin
Deux temps de la vallée entre Le Havre et Rouen : l'estuaire et la vallée des méandres.
La vallée de l'estuaire se caractérise par une large emprise du fleuve et d'une vision lointaine, c'est à dire de
son embouchure jusqu'à l'est du marais Vernier.
La vallée des méandres est une vallée plus étroite où les méandres sont plus resserrés et où les limites sont
les coteaux.
Dans un premier temps, une approche globale de la vallée permet d'identifier les grandes séquences des
paysages de la vallée de la Seine. Cette approche se formalise par des visites de terrains, appuyées par des
croquis, des cartographies, des récits. C'est l'approche dite sensible, subjective et avant tout visuelle.
En complément de cette méthode une approche géomorphologique, écologique, anthropique et historique
permet de comprendre les dynamiques naturelles et humaines des paysages de la vallée, d'approfondir les
tenants et les aboutissants des paysages créés par les hommes.
Une vallée est caractérisée par son relief. Les pentes des coteaux, la largeur de la plaine alluviale
déterminent les formes et la vue donnée sur la vallée. Le relief est le socle sur lequel des dynamiques
végétales s'implantent selon la nature du sol, l'exposition, l'hygrométrie...
La Seine parait être un fleuve tranquille par ses longs méandres sinueux. Les méandres creusés dans le
calcaire peuvent parfois créer des coteaux de plus de 150 m de hauteur. Les hommes, mettant à profits leur
apprentissage du terrain, aménagent peu à peu la vallée. Fossés drainant, assèchement des marais,
plantations de bois de chauffe, implantation de l'habitat, de l'industrie, la modification des berges du fleuve,
l'implantation des ports... ont largement modifié le paysage originel de la vallée et la dynamique du fleuve.
Dans un deuxième temps, un répertoire d'éléments du paysage récurrents permettent de différencier et
d'identifier chaque concavité, chaque boucle de par leur répartition, leur occurrence sur le territoire. La
végétation, les cultures, l'habitat, les éléments construits sont alors décrits, spatialisés afin de mieux
comprendre l'évolution des paysages d'hier et de demain. Ils permettent de définir les atouts (histoire,
géologie, faune, flore) et les aspects néfastes ( emprise de l'industrie, extraction, stockage de matériaux,
pollution... ) de la vallée et la place de chacun (industrie, extension de villes, agriculture...) dans ce territoire
alluvionnaire riche.
L'approche par le paysage permet de mettre en exergue les problématiques des aménagements réalisés, et
de définir les envies de tous pour ce territoire commun. Une prise de conscience des enjeux du paysage
permet d'avoir une vision globale des enjeux de chacun, mais avant tout une meilleure intégration des
futurs projets par la considération des atouts de la vallée.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Olivier Sirost‐ Perceptions liées au paysage
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
D. Femenias
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
L. Birot
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Etude du mode de colonisation initiale des très jeunes individus de mulet porc Liza ramado en
structure expérimentale
T. Trancart, P. Lambert, E. Rochard, C. Roqueplo, F. Daverat
Les migrateurs thalassotoques, de par leur mode de vie particulier, apparaissent actuellement comme des
organismes présentant un grand intérêt écologique et scientifique, notamment dans un contexte actuel de
restauration des bassins‐versants et de leurs reconquêtes par les espèces piscicoles.
Les larves de migrateurs thalassotoques naissent en mer et vont ensuite grandir en milieu dulçaquicole. Ils
pénètrent donc au stade larvaire dans le milieu estuarien, zone de transition entre le milieu marin et le
domaine fluvial, soumise à de très fortes pressions, naturelles et anthropiques. Les très jeunes stades de
migrateurs thalassotoques sont donc capables de s'adapter et d'utiliser au mieux la variabilité de cet
environnement.
L'une des adaptations mise en place par les thalassotoques est l'utilisation préférentielle des courants de
marées, ou transport tidal sélectif. Elle a été démontrée par comparaison des captures entre flot et jusant
en milieu naturel pour les larves d’anguille européenne et de flets communs. Depuis quelques années, des
études en structure expérimental ont permis de préciser les mécanismes sous jacent à ce phénomène pour
les civelles d'anguille. Ainsi la baisse de la salinité, l’inversion du courant et l’odeur de l’eau (green odour)
apparaissent comme des attractifs pour cette espèce.
Concernant le mulet‐porc, pour l'instant, aucune mise en évidence de transport tidal sélectif n'a pu être
réalisée. Toutefois, les récentes données concernant cette espèce, notamment issues de la modélisation des
distributions futures, font une cible d'étude privilégiée. La recherche d’un éventuel transport tidal sélectif
chez les très jeunes individus de mulets était donc notre objectif principal.
De plus, lors des précédentes études en structure expérimentale, des problèmes de synchronisation
pouvaient parfois survenir. Nous avons donc choisi d'étudier la baisse de la salinité en tant que
synchronisateur potentiel du transport tidal sélectif.
En nous servant des structures d'étude du comportement larvaire (SCOLA) du Cemagref, nous avons mis en
place un protocole d'étude afin de mettre en évidence un transport tidal sélectif chez le mulet‐porc. Ces 3
structures annulaires de 4500 l et 12 m de circonférence peuvent mimer les principales conditions
environnementales du milieu : température, salinité, luminosité, vélocité et périodicité de l’inversion de
courant.
120 jeunes individus de mulets (juvéniles de 10 à 30 mm) ont été prélevés en entrée d’estuaire puis
transférés immédiatement dans les structures d'études. Durant 3 semaines, les comportements des
poissons sont filmés en permanence grâce à des caméras infrarouges. Les vidéos sont ensuite analysées à
raison de 1 min toutes les 15 min. La mise en évidence des rythmes repose sur un autocoréllogramme et
une analyse spectrale des maximums d’entropie après conditionnement adapté des séries chronologiques.
L'analyse des séquences vidéo de cette expérience a permis de mettre en évidence la présence très forte
d’un cycle nycthéméral, qui révèle le caractère diurne des jeunes juvéniles de mulets. Un cycle tidal dans le
comportement migratoire des mulets‐porc a aussi pu être trouvé lors de notre étude, ce qui prouve
l’existence d’un transport tidal sélectif chez les très jeunes individus de mulets. Enfin, une réponse positive à
la dessalure sur la synchronisation des juvéniles chez cette espèce a aussi pu être mise en évidence. Au final,
nous pouvons proposer un patron de migration de colonisation des jeunes individus de mulets‐porc en zone
estuarienne. Cette migration est basée sur transport tidal sélectif de type flow‐tide (avec le flot) très
important dès l’entrée de l’estuaire et synchronisé notamment sur la baisse de la salinité durant les
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
courants de jusant. Ce type de transport est ensuite abandonné progressivement au profit d’un transport
tidal sélectif de type ebb‐tide (contre le jusant) au fur et à mesure de la remontée dans l’estuaire.
Le transport tidal sélectif apparait donc comme un outil important dans les tactiques de colonisation
développées par les thalassotoques lors de la colonisation des bassins‐versants. Ce type de transport, étudié
uniquement pour l’instant chez les larves de thalassotoques existent donc aussi à des stades plus avancés. Il
apparait alors possible que ce type de transport soit utilisé lors de toute la vie de l’animal, afin de gérer au
mieux ses dépenses énergétiques.
En se servant de l'espèce de thalassotoques très étudiée qu'est l'anguille européenne en tant que référent,
nous tacherons ensuite d'étudier et de comparer le comportement migratoires des 3 espèces de
thalassotoques présentes sous nos latitudes. En effet, ces espèces, à la morphologie et à l'écologie très
différentes, présentent un avantage évolutif commun. Il est donc intéressant de voir les points communs et
les divergences dans les tactiques mises en œuvre par les différentes espèces de thalassotoques pour
coloniser les bassins versants.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Suivi par télémétrie acoustique sur l’estuaire amont de la Seine, objectifs, moyens mis en œuvre
et difficultés
Julien Coustillas , Sylvain Duhamel , Céline Le Pichon3 & Eric Rochard1
1 2
1
Cemagref UPR écosystèmes estuariens et poissons migrateurs amphihalins, Cestas
2
Cellule de Suivi du Littoral Normand, Le Havre
3
Cemagref UPR Hydrosystèmes et bioprocédés, Antony
(Contact julien.coustillas@cemagref.fr)
Cet action vise à caractériser les mouvements et les habitats utilisés par les trois espèces européennes de
poissons migrateurs thalassotoques, l’anguille européenne (Anguilla anguilla), le flet commun (Platichthys
flesus) et le mulet porc (Liza ramada) durant la période estivale de leur phase de croissance dans la partie
douce des estuaires. Le but est d’identifier leurs besoins en terme d’habitat (forme, dimension,
connectivité, ressources) avec comme hypothèse que ces trois espèces migratrices ont une utilisation
différente des habitats de la zone considérée.
La comparaison est à deux niveaux : d’abord entre les trois espèces migratrices thalassotoques
européennes et dans un deuxième temps nous comparerons différents environnements. Une expérience,
vient de se terminer en Seine sur un secteur d’eau douce soumis à marée dynamique située entre Rouen et
le barrage de Poses (distance hydrographique de 45 km) et centré sur Oissel. Ce secteur anthropisé au lourd
passé industriel qui est soumis à un intense trafic fluvial présente toutefois une certaine diversité d’habitats
avec des îles et différentes annexes hydrauliques.
La méthode retenue consiste à implanter chirurgicalement des émetteurs acoustiques dans les poissons
puis à détecter les signaux émis (ultrasons) soit de façon active en se déplaçant en bateau, soit de façon
passive grâce à ces hydrophones fixes.
L’expérience de 2008 a montré plusieurs limites des approches actives (effarouchement des poissons,
localisation ponctuelles, contraintes liées aux zones fréquentées par ces espèces). Au contraire les
hydrophones procurent des chroniques continues autour d’un point précis mais il est nécessaire de les
multiplier pour couvrir une portion suffisante du site et leur déploiement sur certains secteurs s’avère
compliqué.
Sur la Seine nous avons progressivement déployé un réseau d’hydrophones (une cinquantaine d’appareils
Vemco R2W) permettant un enregistrement en continu des individus munis d’émetteurs lorsqu’ils sont
présents dans les zones d’écoute. Ils ont été positionnés sous forme de portiques permettant de contrôler
les mouvements longitudinaux et densifiés sur les zones les plus fréquentées par nos spécimens marqués
pour suivre les déplacements à plus petite échelle.
Les poissons ont été capturés et marqués en deux campagnes de pêche à l’aide de filets pour les mulets et
les anguilles et en pêche électrique pour les flets. L’implantation des émetteurs acoustiques a été réalisée
sous anesthésie générale selon des protocoles mis au point et testés préalablement. Nous avons équipé des
mulets de plus de 400 mm, des flets de plus de 166 mm et des anguilles de plus de 350 mm.
Les suivis sur l’ensemble du site ont eu lieu deux fois par semaine du début juin à la fin août.
Les observations préliminaires montrent que les trois espèces de migrateurs ont une réaction au marquage,
des rythmes de vie, ainsi que des préférences en termes d’habitat, très différents.
Concernant l’anguille, un phénomène de homing post marquage a pu être mis en évidence sur une partie
des lots marqués. Par ailleurs, le rythme nycthéméral de cette espèce lucifuge a pu être défini avec une
grande précision. Le croisement des données enregistrées sur les stations de réception nous a aussi permis
d’avoir des éléments sur la dimension de leur domaine vital quotidien (notion directement liée à la
disponibilité de leur ressource).
A l’instar de la Gironde, les flets ont montré des déplacements très limitées sur des zones relativement
homogènes.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Contrairement aux deux autres espèces les mulets ont dévalé et quitté la zone après le marquage avant d’y
revenir plus tard. Pour s’alimenter ils se déplacent sur de grandes distances et utilisent notamment les
vasières des zones intertidales, abondantes sur le site d’étude.
La zone étudiée jouerait le rôle de garde mangé, sachant que quelques individus ont fait des allers retour
entre les parties plus aval de l’estuaire soumises à salinité et notre site d’étude.
Les nombreuses sorties de terrain ont été l’occasion de présenter les poissons de la Seine et d’expliquer les
recherches en cours auprès du grand public et des acteurs locaux.
Cette étude complète une approche expérimentale ciblant les très jeunes stades au moment de leur entrée
dans l’estuaire (cf. présentation de T. Trancart) et une approche à plus large échelle basée sur l’analyse
microchimique des otolithes et visant à caractériser les mouvements à l’échelle du cycle de vie. Ces divers
volets visent à élucider l’utilisation différentielle des habitats estuariens pour ces espèces sentinelles
révélatrices de l’évolution de la qualité des milieux ainsi que de la pertinence des projets de reconquête et
de réhabilitation des milieux estuariens.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Quelle est l'évolution spatio‐temporelle des peuplements benthiques en réponse à l'évolution
morphosédimentaire ? Pertinence des données benthiques et sédimentologiques historiques de
l'estuaire et de la baie de Seine.
Sandric LESOURD , Sandrine ALIZIER , Chloé DANCIE2, Jean‐Claude DAUVIN1, Nicolas DESROY3,
1 1
Sylvain DUHAMEL2, Jérôme JOURDE2, Patrick LESUEUR4, Yann MEHAR5, Anne MURAT5, Emmanuel
POIZOT5, Thierry RUELLET1, Serge SIMON2
1
UMR 8187 LOG USTL/ULCO Wimereux, 2Cellule de Suivi du Littoral Normand Le Havre, 3IFREMER LER
Dinard, 4UMR 6143 M2C Caen, 5GEREM CNAM/INTECHMER Cherbourg
De nombreuses données physiques sédimentologiques et biologiques relatives à l'estuaire de la Seine et la
partie orientale de la baie de Seine ont été accumulées ces 30 dernières années, entre autres au cours des
différents programmes scientifiques dont Seine Aval. Ces données ont pu être mises en relation au cours
d'études pluridisciplinaires, spécialement sur des suivis à court terme (de l'ordre du mois) en domaine
subtidal et intertidal. Le projet COLMATAGE se propose de faire une synthèse des données benthiques,
halieutiques et sédimentaires et de les rendre cohérentes afin de faire une analyse conjointe sur une échelle
pluriannuelle, ceci sur l'ensemble du domaine Estuaire – baie de Seine. Au cours d'une telle démarche, il
apparaît de nombreux problèmes caractéristiques de l'absence de réelle stratégie d'échantillonnage
combinant les différentes disciplines. Si les problèmes surviennent au sein d'une même spécialité
scientifique, ils sont surtout liés aux différences d'échelles entre les disciplines, échelles spatiales mais aussi
temporelles, ce qui implique des volumes très variables de données disponibles et par la même des
difficultés à les rendre cohérentes entre elles. Il est proposé une première approche combinant des données
sédimentologiques et benthiques acquises entre 1978/80 et 1993/96. Le net envasement observé entre ces
périodes est corrélé avec une évolution des espèces benthiques, en termes d'abondance et de répartition
spatiale. L'évolution est particulièrement significative lorsque l’on considère la répartition de quelques
espèces des sédiments fins sablo‐vaseux comme les bivalves Macoma balthica ou Abra alba et la teneur en
sédiments fins. Puis dans un second temps, il est montré l’établissement de deux espèces nouvelles pour la
zone : la polychète Melinna palmata et le couteau Ensis directus, dont la première s’inscrit également dans
le processus d’envasement de la zone subtidale de cette partie orientale de la baie. L'évolution cohérente
entre les paramètres atteste de l'intérêt de la méthode. Il apparaît important d'adopter pour le futur une
stratégie d'étude associant dans un premier temps un échantillonnage conjoint dans le temps et l'espace et
des méthodologies d'étude non disparates. Cette stratégie permet de mettre en évidence et d'expliquer
certaines grandes évolutions faunistiques dans l'estuaire et la baie, évolutions résultant d'évolutions
morphosédimentaires, elles‐mêmes liées à des paramètres tels que le climat et son évolution.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Comparaison des protocoles d’échantillonnage des peuplements ichtyologiques
Brind’Amour A. , Duhamel S.2, Morin J.3, De Roton G2
1
1 Département EMH, Ifremer Nantes
2 Cellule de Suivi du Littoral Normand, Le Havre
3 Laboratoire Ressources Halieutiques, Ifremer Port‐en‐Bessin
L’Ifremer et la Cellule de Suivi du Littoral Normand (CLSN) effectuent depuis un certain nombre d’années
des suivis halieutiques en estuaire de Seine répondant à des objectifs différents tels que suivis Port 2000,
DCE, etc. Ils ont été réalisés avec des engins similaires mais pas obligatoirement identiques, selon une
périodicité différente, sur des secteurs plus ou moins étendus vers le large. Afin de pouvoir tirer le meilleur
parti des données acquises, un inventaire des données disponibles et des protocoles d’échantillonnages mis
en œuvre a été réalisé, suivi d’analyses et d’une réflexion sur les possibilités et limites d’utilisation conjointe
de ces données.
Ont été identifiés des secteurs et des périodes d’échantillonnage communs pour lesquels la comparaison
des différents engins de pêche a été réalisée. Les secteurs, au nombre de trois, sont l’embouchure (EM), la
fosse nord (FN) et la fosse sud (FS) échantillonnés à l’automne en 2000, 2001 et 2002 avec trois engins de
pêche différents (chaluts à perche de taille et de maillage différents) et un effort d’échantillonnage différent
par secteur et par engin.
Aucune différence entre les engins de pêche n’a été mise en évidence lors des comparaisons de nombre
total d’espèces et d’indices de diversité. Les résultats des analyses de variance indiquent que l’ensemble des
interactions (engin*secteur*année, engin*secteur, secteurs) et/ou l’effet simple (engin) n’est pas
significatif. L’analyse plus détaillée des données, tenant compte de l’identité des espèces capturées par
engin de pêche, indique toutefois certaines différences significatives entre les engins de pêche.
L’influence de l’engin de pêche sur les captures de poissons a été vérifiée à l’aide d’un modèle MANOVA à
effets fixes composé d’une interaction triple (Engin*Secteur*Année), de deux interactions doubles
(Engin*Secteur et Engin*Année) et d’un effet simple (Engin). Compte tenu de l’influence potentielle de la
capturabilité des différents chaluts sur l’abondance des captures, les analyses ont été conduites en utilisant
quatre niveaux de précision (présence‐absence, classe d’abondance, densités relatives et densités
absolues). Ces niveaux peuvent suggérer la précision à laquelle le couplage des données issues de
protocoles différents pourrait être réalisé tout en conservant le maximum d’information. Dans un premier
temps, les résultats n’indiquent aucun effet significatif de l’interaction Engin*Année, suggérant ainsi que la
capturabilité des espèces, pour chaque engin de pêche, est la même sur l’ensemble des années testées,
tous secteurs confondus.
L’analyse des captures utilisant les densités relatives et les densités absolues montre une interaction triple
engin*secteur*année significative, suggérant que les différents chaluts ne capturent pas les mêmes densités
d’espèces sur les différents secteurs chaque année. L’effet de cette interaction triple n’est pas significatif
lorsque les données sont traitées en présence‐absence ou en classes d’abondance, ce qui suggère que ce
sont les espèces abondantes qui contribuent majoritairement à cette différence interannuelle des captures
par engin, par secteur. L’effet de l’interaction double Engin*Secteur est significatif pour les tests effectués
sur l’ensemble des données, quel que soit le niveau de précision utilisé. Les captures sont donc
significativement corrélées au secteur et donc à la variabilité spatiale des densités en estuaire de Seine, du
moins pour certaines espèces. Il semble que la différence entre les engins soit plus importante en fosse nord
que dans les autres secteurs.
La deuxième partie de cette étude porte sur l’identification des espèces pour lesquelles l’effet
Engin*Secteur est important. Une analyse en coordonnées principales (AcoP) a été réalisée sur les données
de présence‐absence sur la matrice de distance de Jaccard. Cette analyse indique que l’effet engin tel que
défini par l’interaction Engin*Secteur est principalement associé au premier axe et que ce dernier sépare les
données de l’Ifremer de celles de la CLSN. Il est à noter toutefois que le premier axe, bien que significatif (F
= 0.152, n.perm = 499, df = 1, p = 0.005) n’explique que 2.5% de la variabilité. Une analyse à l’aide de la
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
méthode IndVal {Dufrêne, 1997 #740} a permis d’identifier les espèces indicatrices des 6 groupes, en
d’autres termes, les espèces significativement associées à l’un des groupes et donc en partie responsables
de l’interaction Engin*Secteur. Ces espèces sont au nombre de quatre : Sprattus sprattus, Osmerus
eperlanus, Aphia minuta, et Dicentrarchus labrax.
La comparaison des distributions en taille montre l’effet de la taille des mailles sur la capture des individus.
Les différences sont notamment marquées pour les poissons plats (Platichthys flesus, Solea solea,
Pleuronectes platessa). La comparaison de taille du premier mode (groupe 0) mérite une étude approfondie.
D’un point de vue purement descriptif, il semblerait que ce descripteur puisse être utilisé conjointement
dans les deux jeux de données (CSLN et Ifremer).
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
La répartition des ressources alimentaires entre les juvéniles de poissons plats
(Pleuronectiformes) de l’estuaire de Seine : Etude par analyse des contenus stomacaux
Armonie Tous Rius1, Anik Brind’Amour2, Jean‐Claude Dauvin1
Eric Durieux2 et Jocelyne Morin3
1
Université de Lille1, Station Marine de Wimereux, UMR LOG, 28 avenue Foch, BP 80
F‐62930 Wimereux
2
Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer, Département Ecologie et Modèles pour
l'Halieutique, Rue de l'île d'Yeu, B.P. 21105, 44311 Nantes Cedex 03
3 Laboratoire Ressources Halieutiques, Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer, Avenue
du Général de Gaulle, 14520 Port‐en‐Bessin
armonie.tousrius@univ‐lille1.fr
Le régime alimentaire de trois espèces de poissons plats, Solea solea, Buglossidium luteum (Soleidae) et
Pleuronectes platessa (Pleuronectidae), a été étudié afin d’observer le partage des ressources alimentaires
entre leurs juvéniles dans les aires de nourriceries de la baie et de l’estuaire de Seine. Ces trois espèces ont
une distribution spatiale différente (essentiellement influencée par la bathymétrie). Elles présentent le
même régime alimentaire (annélides polychètes, mollusques et crustacés), mais leurs préférences
alimentaires sont différentes. La sole commune, S. solea, consomme principalement des polychètes. La
petite sole jaune, B. luteum, présente une alimentation diversifiée (polychètes, mollusques et crustacés),
tandis que
la plie, P. platessa, se nourrit essentiellement de mollusques et de polychètes. Cette étude a également
montré une variabilité spatiale du régime alimentaire de ces espèces de poissons plats. Elles ont une
alimentation de type opportuniste, adaptant leur alimentation en fonction de la disponibilité des proies qui
varie selon la zone étudiée. De plus, leurs rythmes alimentaires sont différents : les deux soléidés sont
particulièrement actives durant la nuit et le pleuronectidé durant le jour. Les différences de distributions
spatiales, de préférences et de rythmes alimentaires semblent limiter les éventuelles interactions qui
peuvent exister entre ces espèces.
Mots‐clés : nourricerie, estuaire de Seine, relations trophiques, régime alimentaire, compétition, Solea
solea, Buglossidium luteum, Pleuronectes platessa.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Nouvelles mesures de turbidité dans l’embouchure de la Seine, en vue de réactualiser la
validation du modèle hydrosédimentaire
Pierre Le Hir, Philippe Bassoullet, Hervé Jestin, Michel Répécaud
Centre IFREMER de Brest, BP 70 29280 Plouzané
Le modèle hydrosédimentaire Seine‐Aval de l’estuaire de la Seine (code SiAM3D) a été adapté en 2007 pour
simuler la configuration de l’estuaire postérieure à la construction de Port‐2000, et validé en 2008 pour les
aspects hydrodynamiques. L’analyse des résultats du modèle en termes sédimentaires, et leur validation,
nécessitait l’acquisition de nouvelles données de turbidité, dans la situation actuelle de l’estuaire, en
particulier avec la nouvelle configuration du chenal Nord.
La stratégie de mesures a été la suivante : acquisition de séries continues de turbidité en plusieurs points de
l’embouchure, pendant une durée de 3 mois pour balayer différentes conditions de marée, de vent et de
vagues, et si possible de débit fluvial. La représentativité de ces enregistrements ponctuels devait être
vérifiée à l’aide de campagnes courtes sur petite embarcation, au cours desquelles des profils verticaux de
turbidité étaient mesurés dans le voisinage des sondes enregistreuses. Des prélèvements d’eau à des fins de
calibration complétaient le dispositif.
Les mesures en continu se sont déroulées entre le 17 septembre 2008 et le 12 février 2009. Le débit de la
Seine était de l’ordre de 400 m3.s‐1, avec des épisodes de débit plus élevé à 800 m3.s‐1. 4 stations ont été
équipées :
- une station sur l’appontement de Fatouville, située 6 km en amont de Honfleur, à une cote fixe par
rapport au fond, ne découvrant pratiquement pas, qui a fonctionné 70 j
- une station à proximité du système Marel‐Honfleur, à une cote fixe par rapport au fond découvrant
à basse mer de vive eau, qui a fonctionné 5 mois
- une station dans la fosse Nord, en aval du nouvel épi du banc de la Passe, à 20 cm du fond,qui a
fonctionné 2 mois,
- la bouée Marel « La Carosse » a été rééquipée d’une sonde multiparamètres transmettant ses
données en temps réel.
En chaque station, la turbidité, la conductivité, la température et la pression (signal de marée) étaient
enregistrées. Les mesures de Fatouville et de la fosse Nord sont tronquées en raison de dysfonctionnements
des sondes, pris en charges ultérieurement par les constructeurs, mais 2 mois d’acquisition simultanée ont
pu être assurés. 2 campagnes de prélèvements et acquisition de profils ont été faites, avec un taux de
réussite d’environ 50% en raison de dysfonctionnements des sondes utilisées.
Les résultats révèlent des concentrations de MES très élevées, de plusieurs g/l à Honfleur, et la continuité
du signal autour de la basse mer de vive eau a pu être respectée, à la différence des mesures antérieures de
Marel‐Honfleur. La complémentarité entre mesures ponctuelles en continu et séries de profils de la colonne
d’eau dans le voisinage pendant 13h s’avère indispensable pour caractériser les turbidités dans le secteur.
Les concentrations dans le chenal Nord sont nettement plus faibles que dans le chenal de navigation, sauf
localement au‐dessus des banquettes de vase latérales.
Une nouvelle calibration du modèle est en cours en vue d’obtenir des simulations validées des structures
turbides.
Les équipes du GPM de Rouen, du CSLHN et du M2C sont remerciées pour leur concours au bon déroulement
des opérations en mer.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Verney : OK mais trop long
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Le remplissage sédimentaire de la darse des Docks : données géochimiques et tendances
évolutives
(projet RHAPSODIS)
D. Boust b, C. Thouroudea, C. Brunauda, M. Rozetb, L. Solierb,
O. Connanb, A. Vrel a,b, J. Deloffre a, P. Lesueur a
a
Laboratoire M2C, UMR CNRS 6143, Universités de Caen et de Rouen
b
Laboratoire de Radioécologie de Cherbourg‐Octeville, IRSN
Au cours de la campagne de carottages de 2008 dans le bassin des Docks, 9 carottes ont été
réalisées en deux sites voisins. Certaines d'entre elles ont été ouvertes immédiatement après prélèvement
et sous‐échantillonnées en tranches de 5 cm d'épaisseur. Les échantillons ainsi générés (222) ont été
conservés dans des conditions permettant leur utilisation ultérieure pour les analyses microbiologiques et
pour les analyses de contaminants organiques. Une partie des tranches a été homogénéisée, séchée pour
les analyses d'éléments stables et de radionucléides. A ce jour, un premier lot de 55 niveaux a été choisi : 55
éléments majeurs, mineurs ou en traces, et 14 radionucléides émetteurs gamma ont été analysés. Ces
premiers résultats permettent déjà de brosser à grands traits les caractéristiques du remplissage du bassin
des Docks : nature et dynamique du remplissage, niveau et évolution de la contamination métallique.
Les caractéristiques granulométriques et les concentrations en éléments majeurs révèlent une
remarquable homogénéité du matériel de remplissage sur une profondeur atteignant 4,85 m. La partie
supérieure du remplissage montre cependant une plus grande dispersion des teneurs en Al ou K, peut‐être
à mettre en relation avec des émersions de plus en plus fréquentes.
Les concentrations en contaminants métalliques sont très fortes en profondeur et décroissent vers
la surface : cette tendance a déjà été mise en évidence sur des carottes prélevées à l'amont de Poses. Les
facteurs d'enrichissement maximaux par rapport à la croûte terrestre sont élevés pour certains éléments :
entre 10 et 20 pour Cr, Cu, U ; entre 20 et 50 pour Pb, Sn, Y, Zn. Trois éléments retiennent particulièrement
l'attention avec des facteurs d'enrichissement atteignent de l'ordre 300 pour Bi et Cd et sont supérieurs à
400 pour Ag. La contribution des rejets de phosphogypses est forte pour certains éléments : Cd, Cr, Ni, Zn et
U, notamment.
Le pic de 137Cs lié aux retombées de l'accident de Tchernobyl est parfaitement enregistré à une
profondeur de 1,6 m et permet de dater ce niveau à 1986,5. Le pic de 137Cs dû aux retombées des essais
atmosphériques d'armes nucléaires de 1963 n'a pas été atteint : une augmentation des concentrations en
137
Cs en profondeur témoigne de sa présence à une profondeur supérieure à 5 m.
Les rejets de phosphogypses ont fortement enrichis les sédiments en U et ses descendants : les
teneurs maximales sont atteintes vers 3,5 m. Les radionucléides en tête de série (238U, 234Th et 234mPa) sont à
l'équilibre (environ 270 Bq.kg‐1) ; la chaîne est fortement enrichie à partir du 226Ra (1380 Bq.kg‐1) et jusqu'au
210
Pb (1080 Bq.kg‐1). La chaîne du 232Th est également affectée par les rejets de phosphogypses, mais dans
une moindre mesure.
La suite des travaux va consister à relier ces enregistrements sédimentaires à l'évolution générale
des apports au basin versant de la Seine et aux activités qui ont impacté la zone amont de l'estuaire de la
Seine.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Le remplissage sédimentaire de la Darse des Docks (estuaire fluvial de la Seine) : identification
des forçages et variations temporelles
A. Vrel a,b, J. Deloffre a, P. Lesueur a, N. Massei a, D. Boust b, D. Sebag a
a
Laboratoire M2C, UMR CNRS 6143, Universités de Caen et de Rouen
b
Laboratoire de Radioécologie de Cherbourg‐Octeville, IRSN
Les carottes prélevées dans le cadre du projet RHAPSODIS présentent un double intérêt d’un point
de vue sédimentaire. D’une part, la dynamique sédimentaire à l’échelle séculaire a été peu étudiée, et
d’autre part, peu d’études se sont focalisées sur les parties fluviales des zones estuariennes.
L’étude diachronique (1931‐2008) des cartes bathymétriques de la Darse des Docks a permis (i)
d’établir un taux de sédimentation moyen de l’ordre de 12cm.an‐1 et (ii) de distinguer deux grands régimes
de la darse des docks : une situation subtidale de 1931 à 1992 et une situation intertidale en période étiage
à partir de 1992.
Les analyses sédimentaires standards n’ont pas permis ici de déceler des évolutions à « long terme »
(i.e. à l’échelle de la carotte) dans la sédimentation. En revanche, des différences significatives « à court
terme » sont observées à l’échelle des lamines. Ces laminations (millimétriques à centimétriques) observées
ont fait l’objet d’une analyse par radiographie SCOPIX®, qui permet d’extraire les niveaux de gris en fonction
de la densité et de la granulométrie des sédiments. Sur ce signal de gris a été appliquée une analyse en
ondelettes. Les techniques d’analyse du signal ont permises d’identifier et de quantifier le rôle de chacun
des forçages de la sédimentation : le cycle hydrologique de la Seine (21%), les forçages climatiques (17%) et
les cycles de marée (1%). Ces cyclicités sont « localement » perturbées en raison des ruptures d’origine
climatiques (années 1970) et les ruptures liées aux modifications morphologiques (à partir de 1992) Ces
deux ruptures, correspondant à une diminution des taux de sédimentation ont respectivement pour origine
(i) une diminution des apports et (ii) une diminution d’épaisseur de la tranche d’eau, favorisant l’érosion du
matériel déposé.
Cette approche originale permet de montrer que dans ce secteur abrité d’une zone fluviale
d’estuaire macrotidal, la sédimentation est contrôlée principalement par la dynamique fluviale (cycle
hydrologique et fluctuations interannuelles d'origine climatique du débit de la Seine), la marée ne jouant
qu’un rôle secondaire pour l’érosion et la redistribution du sédiment déposé en période de crue.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Réponse des communautés microbiennes au stress métallique dans les sédiments estuariens
Assia Benaicha , Besaury Ludovic , Boust Dominique(2), Deloffre Julien(1), Patrick Lesueur(1),
(1) (1)
Thierry Berthe(1) et Fabienne Petit(1)
(1) UMR M2C, Universités Rouen‐Caen
(2) IRSN Cherbourg
Mots clés : sédiment estuarien / gènes merA, cadA et czcA / métaux traces / E. coli
Ce travail correspond au volet microbiologique du projet RHAPSODIS qui a pour objectif d’étudier le
patrimoine génétique des communautés microbiennes présentes dans un enregistrement sédimentaire de
plus de 40 ans témoignant de la contamination chimique et microbiologique de l’estuaire. La première
partie de ce travail s’est focalisée sur l’étude de la relation entre la présence de gènes de résistances aux
métaux lourds (cadmium et mercure) dans le patrimoine génétique des communautés microbiennes et le
niveau de contamination chimique des sédiments. Dans une seconde partie, la recherche de gènes
spécifiques de bactéries d’origine fécale a été effectuée dans les sédiments de ces carottes en relation avec
l’historique de la contamination microbiologique. L’enregistrement sédimentaire correspond à une carotte
de vase molle (120 cm) et de vase consolidée (450 cm) qui ont été prélevées dans une darse du port de
Rouen (darse des docks, Petit Couronne, 76).
En l’absence de dosage permettant d’évaluer la concentration en métaux lourds dans les sédiments, 29
échantillons ont été choisis et analysés a) dans le haut de la carotte de vase molle (6 échantillons) car
Ramond et al (2008) ont montré un apport de bactéries résistantes au mercure associées au dépôt de
sédiments récents, b) dans le tronçon C où la présence de phosphogypses suggère une contamination par
des métaux lourds (12 échantillons) mais également c) dans les tronçons A (9 échantillons) et B (2
échantillons) afin de couvrir l’ensemble de la carotte.
Le gène cadA qui confère la résistance bactérienne au cadmium n'a été amplifié (PCR) sur aucun des niveaux
entre 0 et 105 cm pour la carotte de vase molle (6 échantillons) et 5 et 442 cm pour la carotte de vase
consolidée (23 échantillons). L’absence du gène cadA peut s’expliquer par le fait que le jeu d’amorces utilisé
ne cible que le gène de 4 genres bactériens.
Le gène czcA, correspondant à un système de résistance au cadmium présent chez un plus grand nombre
d’espèces bactériennes, a été détecté au niveau de la contamination en cadmium sur deux niveaux entre
250‐255 cm et 325‐330 cm.
Le gène merA, qui est responsable de la résistance bactérienne au mercure, a été détecté uniquement à la
surface chez les b/g Protéobactéries ; alors que le gène merA des Actinobactéries est détecté le long de la
carotte (13 échantillons positifs sur 29 testés). Ces résultats démontrent une réponse des communautés
bactériennes autochtones en réponse à la contamination chimique en mercure et en cadmium du milieu.
La détection moléculaire de gènes spécifiques de bactéries fécales (E. coli, Salmonella) dans les sédiments
montre la persistance de l’ADN d’E. coli jusqu’à une profondeur de 4,5 m soit près de 40 ans.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
La prospective économico‐environnementale comme instrument d’aide au service de la GIZC
Doctorant: Mateo Cordier ; Directeur: Martin O’Connor ; Codirecteur: Walter Hecq; Responsable
scientifique: Jean‐Paul Vanderlinden;
Responsable scientifique: José A. Pérez Agúndez. Contact : mcordier@ulb.ac.be
1. OBJECTIFS
L’objectif de la thèse consiste à construire un cadre méthodologique d'analyse économique au
service des processus de gestion intégrée des zones côtières en s'appuyant sur la prospective économico‐
environnementale. L’estuaire de la Seine sert d’étude de cas.
Ce travail débouchera sur la production d’un modèle Input‐output multi‐régional vert de type
« commodity by industry » ciblé sur la pollution aux métaux lourds.
Des scénarios de gestion intégrée seront ensuite simulés et évalués en termes d’objectifs
environnementaux, de coûts de mise en œuvre, de bénéfices associés, et de répartition‐redistribution des
bénéfices et coûts entre acteurs.
2. LE CONCEPT DE SERVICE ECOSYSTEMIQUE
Notre approche s’inscrit dans la gestion intégrée qui consiste en une stratégie susceptible de lancer
la société sur un chemin durable. Elle repose notamment sur les moyens suivants : i) la gestion des
incertitudes causées par la trop grande complexité des systèmes naturels et humains, ii) des propriétés
holistiques des outils d’analyses (i.e. couvrir une variété de catégories de services écosystémiques
suffisamment large), iii) la participation des acteurs locaux. En conséquence, nous avons choisi une
définition du service écosystémique suffisamment large pour s’adapter à notre outil et au contexte de la
gestion intégrée. Notre définissions amène à considérer comme service écosystémique tout flux de matière
ou d’énergie à l’interface de l’environnement et de l’économie dans les deux directions. Ces flux se
produisant dans le cadre de processus et aboutissant à un résultat final, pouvant être tant positif que
négatif et dépendant ou indépendant de toute action anthropique.
3. SEGMENTATION DES SERVICES ECOSYSTEMIQUES EN 4 COMPOSANTES
Notre définition nous amène à segmenter les services écosystémiques en 4 composantes (exemple
à la figure 1). Une telle segmentation offre l’avantage de pouvoir étudier différents aspects d’une même
problématique environnementale. Par exemple du point de vue d’un biologiste, la problématique des
métaux lourds pourrait concerner la réduction de la taille des populations de poissons alors qu’un
économiste étudierait plus volontiers les activités récréatives affectées par cette pollution. Du point de vue
des industries, le problème des métaux lourds se situerait plutôt du côté de la qualité des eaux pompées et
du coût qu’elles doivent assumer pour les épurer avant de les faire entrer dans leurs procédés industriels.
Cette segmentation permet donc d’étudier une seule et même problématique du point de vue de
différents processus en jeux (biologiques, économiques, industriels, etc.). Cela assure des propriétés
holistiques à l’analyse. Enfin cela aide également à clairement identifier les flux de matières et d’énergie qui
entrent en jeu dans la problématique des métaux lourds. Cette identification est essentielle car ce sont
précisément ces flux (cellules grisées de la figure 1) qui seront entrés dans la matrice Input‐output multi‐
régionale.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Figure 1. Segmentation des services écosystemiques en 4 composantes.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Présentation du projet :
Les effets du changement climatique dans le contexte des changements globaux. Expertise
collective sur l’estuaire de Seine
B. Laignel , S. Souissi2 (coordinateurs)
1
1
: Laboratoire M2C, UMR CNRS 6143, Universités de Caen et de Rouen
2
: UMR 8187 LOG, Station marine Wimereux, Université Lille 1
Les estuaires, du fait de leur position à l’interface continent‐mer, sont des systèmes complexes
particulièrement sensibles aux changements climatiques et aux variations du niveau marin associées. De
plus, ces écosystèmes ont subi, depuis plusieurs siècles, une forte anthropisation (aménagement portuaire,
endiguement…).
Dans le cas de l’estuaire de Seine, l’incidence de ces aménagements sur l’évolution de l’estuaire a été
relativement bien étudiée. En revanche, l’évolution de l’estuaire dans le contexte climatique global n’a pas
encore été abordée.
L’intérêt et l’originalité de ce projet sont de regrouper des scientifiques travaillant sur des thématiques
différentes au tour de l’enjeu majeur que sont les effets du changement climatique sur un objet commun
l’estuaire de Seine. Les thèmes abordés sont : l’hydro‐climatologie, la qualité de l’eau, l’hydrobiologie, la
microbiologie, l’avifaune, la flore, l’économie, la sociologie et la prospective.
Ce projet répond ainsi à l’une des priorités 1 définies dans l’appel à proposition Seine Aval 4 – 2008, à savoir
les effets du changement climatique sur l’estuaire de Seine.
Il a pour objectifs de :
‐ reformuler les questions de société issues des partenaires du GIP Seine‐Aval en problématiques
scientifiques,
‐ faire le point sur les connaissances (bibliographie, données, projets en cours,…) disponibles par
thématique sur les effets du changement climatique sur les estuaires européens et plus spécifiquement sur
celui de la Seine, pour construire une base commune de connaissances scientifiques,
‐ créer une dynamique pluri‐disciplinaire portée par un groupe d'experts et développer ainsi une expertise
intégrée,
‐ apporter les premiers éléments de réponses collectives aux principales questions que se posent les
partenaires.
L’objectif final du projet étant de définir les questions prioritaires en terme de recherche et d’orienter les
projets du programme Seine aval sur le thème des effets du changement climatique sur l’estuaire de Seine.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Les effets du changement climatique dans le contexte des changements globaux ‐ Expertise
collective sur l’estuaire de Seine
Synthèse sur les thèmes : Climatologie‐Hydrologie, Qualité de l’eau
N. Fritier1, B. Laignel1, N. Massei1, A. Ducharne, H. Etcheber, A. Laverman
1
: Laboratoire M2C, UMR CNRS 6143, Universités de Caen et de Rouen
A l’échelle du globe, les travaux du GIEC permettent d’avoir une vision relativement synthétique du
réchauffement climatique et de ses effets.
En revanche, à des échelles plus restreintes, comme celle des fleuves et de leur bassin versant, et encore
plus des estuaires, à partir de la bibliographie, il devient très difficile, pour ne pas dire impossible d’avoir
une vue exhaustive. Ceci est lié au fait que :
‐ bien que les études sur ces hydrosystèmes soient nombreuses, elles sont généralement ciblées, soit sur un
fleuve (ou estuaire), soit sur un thème et des paramètres donnés ;
‐ les méthodes utilisées et les échelles spatiales appréhendées sont différentes ;
‐ la réflexion est menée actuellement, si bien que beaucoup d’études ne sont pas encore publiées et donc
difficilement accessibles.
Par ailleurs, les estuaires sont des milieux de nature complexe, demandant un rayon d’expertise étendu. En
effet, il se trouve non seulement à l’interaction entre les domaines continentaux et océaniques, mais sont
également le plus souvent des zones anthropisées, où il est difficile de faire la part entre le climat et
l’homme.
Dans les études de l’échelle globale à l’échelle régionale, les paramètres climatiques les plus étudiés sont
respectivement la température atmosphérique et les précipitations. Les paramètres hydrologiques les plus
analysés sont le débit et les niveaux et stocks d’eau, comprenant notamment le niveau de la mer et celui
des nappes souterraines… En ce qui concerne la relation entre le changement climatique et la modification
de la qualité de l’eau, bien qu’il existe des études sur ce thème, il est très difficile d’avoir une vision
synthétique pour les mêmes raisons que celles évoquées précédemment. De plus, ceci est également lié à la
disponibilité des données et à la durée d’enregistrement qui doit être au minimum de 30 ans afin de
pouvoir réaliser des analyses fiables de la relation entre les fluctuations climatiques et la variabilité
hydrologique.
Les différentes études synthétisées lors de l’expertise mettent en avant que, même s’il existe des
différences dans la variabilité de l’impact en fonction des outils utilisées ou des régions étudiées, celles‐ci
sont en accord sur le principe qu’il existe un changement climatique, et que celui‐ci a eu, a et aura des
conséquences importantes sur le fonctionnement des fleuves et des estuaires.
A l’échelle de la Seine, les études des effets du changement climatique sontrécentes et sont regroupées
principalement dans trois programmes : Seine Aval, RexHySS, GICC‐Seine.
Tout comme pour les autres fleuves dans le monde, ces études s’intéressent essentiellement à la relation
entre le changement climatique et le fonctionnement hydrologique de la Seine (bassin superficiel et
souterrain).
Ces études montrent clairement une augmentation de la température depuis le siècle dernier et qui se
poursuivra jusqu’à l’horizon 2100. Si les précipitations ne montrent pas de tendance significative dans les
données enregistrées, en revanche, celles‐ci devraient diminuer d’ici 2050. Le débit moyen de la Seine,
quant à lui, qui montre une tendance à l’augmentation depuis les années 70, devrait connaître selon les
modèles une diminution entre 30 et 80% d’ici 2050. Il en va de même des réserves d’eau souterraine à
l’horizon 2050.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
En ce qui concerne l’élévation du niveau de la mer, même si un chiffre moyen de 1 m semble raisonnable à
retenir pour les simulations (estimation du GIEC combinée avec le phénomène de surcote), il n’en demeure
pas moins, comme pour les modèles à l’échelle globale, que les incertitudes sont grandes.
Il apparaît donc important d’intensifier les études de modélisation sur l’élévation du niveau de la mer et de
ses effets, aussi bien sur les inondations que la modification de la qualité de l’eau, au travers notamment de
la progression du front de salinité. Dans le détail, Il serait intéressant de mener des études sur l’évolution
spatiale et temporelle de la zone de l’estuaire moyen, correspondant à la zone de mélange des eaux douces
et salées. On pourrait ainsi qualifier et quantifier l’évolution de cette zone, et savoir si elle a progressé ou
reculé dans l’estuaire, et si donc l’influence de la mer est contrebalancée ou aggravée selon l’évolution du
débit de la Seine.
En réalité, le fonctionnement hydrologique de l’estuaire de Seine doit être étudié de manière intégrée et
nécessite donc de mieux comprendre les interactions entre l’évolution du niveau de la mer, du débit et de
l’aquifère de la craie. Ce type d’étude devra être menée à la fois à partir des enregistrements historiques et
à partir de modélisation. Les études de l’évolution du débit et de l’aquifère de la craie du bassin de la Seine
devront donc être poursuivies en fonction de l’évolution des modèles et être mise en relation avec des
scénarios d’élévation du niveau de la mer.
Ce travail servira de base pour la modélisation des implications sur la qualité des eaux, et notamment sur le
bouchon vaseux et la salinité.
Par ailleurs, autant les évolutions du débit moyen et des précipitations moyennes sont relativement bien
connues, autant il apparaît important de concentrer les efforts également sur les événements extrêmes,
dont la fréquence et les conditions restent encore mal connus.
Il apparaît fondamental de mener à bien ces études, afin de mieux appréhender le fonctionnement futur
des estuaires et les importants changements auquel la société devra s’adapter dans les décennies à venir.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Posters
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Analyse multi‐échelles des différents paramètres hydro‐biogéochimiques : Le débit de la seine et
les séries temporelles Marel Honfleur
1, 2 , 3
Sylvie Brizard Zongo , François Schmitt 1, 2,3 et Sami Souissi 1, 2,3
1
Univ Lille Nord de France, F‐59000 Lille, France
2
USTL, LOG, F‐62930 Wimereux, France
3
CNRS, UMR 8187, F‐62930 Wimereux, France
La présente étude est faite dans le cadre du projet ZOOSEINE du programme Seine Aval et concerne
l’analyse en parallèle de données du débit de la Seine mesuré au barrage de Poses et des séries temporelles
biogéochimiques à long terme provenant de station de mesure Marel Honfleur (Mesures Automatisées en
Réseau pour l’Environnement Littoral). La période d’étude s’étend de 1996 à 2007. Honfleur est soumis à
l’influence de la marée, et aux apports d’eaux douces de la Seine d’où l’intérêt de voir l’influence des
événements rares (les extrêmes dans le débit de la seine) sur la distribution de ces paramètres
biogéochimiques mesurés à Honfleur.
Nous utilisons des techniques d’analyses inspirées du domaine de la turbulence, la fonction de densité de
probabilité (pdf‐ Probability density function) et l’analyse spectrale. La pdf du débit de la Seine montre une
distribution asymétrique avec une queue de probabilité pour les grandes valeurs (>1000 m 3 / s) . Un
ajustement en loi de puissance pour les valeurs extrêmes montre une fonction de la forme p( x ) ≈ x − µ avec
un exposant µ=2 ce qui caractérise les événements extrêmes. Le calcul des percentiles 10 et 90 permet de
définir les périodes des extrêmes du débit de la Seine.
Les données du débit montrent une grande variabilité intra et interannuelle dans les valeurs extrêmes. La
durée de ces événements extrêmes varie en nombre de jours, avec des durées plus longues en 1996, en
2001 et en 2003.
Quant aux paramètres mesurés à Honfleur, elles montrent une intermittence dans leurs dynamiques, avec
beaucoup de fluctuations à toutes les échelles, similaires visuellement aux fluctuations de la turbulence. Les
pdfs de ces paramètres biogéochimiques montrent des distributions assez différentes entre elles.
L’influence des extrêmes du débit se ressent dans la distribution des paramètres. On note des distributions
bimodales ou asymétriques en période d’extrêmes (+) ou d’extrêmes (‐). L’analyse du spectre de Fourier
permet de montrer dans les données Marel l’impact du forçage physique (la turbulence, la marée) mais
également l’influence des extrêmes du débit de la Seine dans la grande variabilité des paramètres.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Effet de l’état physiologique et de la turbulence sur la vulnérabilité du copépode Eurytemora
affinis face à son prédateur naturel Dicentrarchus labrax de l’estuaire de la Seine
Mohamed ‐Sofiane MAHJOUB1,2, Sami SOUISSI1, François SCHMITT1, Jiang ‐Shiou HWANG2
1
Université Lille Nord de France, F‐59000 Lille, France
2
Institute of Marine Biology, National Taiwan Ocean University, Taiwan
Dans l’estuaire de la Seine, qui représente une nourricière pour plusieurs espèces de poissons, le copépode
calanoide Eurytemora affinis est l’espèce dominante du mesozooplancton. Parmi les espèces prédatrices de
ce copépode, on retrouve les larves et les juvéniles de bar Dicentrarchus labrax, qui se nourrissent
préférentiellement de ce copépode. Nous nous intéressons ici à deux paramètres qui semblent influencer
les interactions prédateur‐proie entre les larves de bar et le copépode E. affinis. Le premier est la turbulence
qui, paramètre prépondérant dans l’estuaire de la Seine, est souvent citée comme étant un élément
déterminant pour le taux de rencontre entre les prédateurs et les proies. Le deuxième est l’état
physiologique des copépodes, en effet, les femelles ovigères et notamment celles d’E. affinis sont souvent
signalées comme étant plus vulnérables que les mâles ou les femelles non ovigères aux prédateurs. Les
résultats d’expériences réalisées en grand volume (260l) montrent que les copépodes sont plus vulnerables
aux larves en absence de turbulence et que les intensités turbulentes élevées neutralisent les capacités
prédatrices des larves du bar de taille moyenne 13 mm. Du point de vue état physiologique du copépode, la
vulnérabilité accrue des femelles ovigères est confirmée par des expériences en volume réduit (3l). Cette
vulnérabilité est due à une plus grande perceptibilité plutôt qu’a des capacités de fuite limitées.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Caractérisation hydrologique et sédimentaire de la zone atelier de Bardouville
Lemoine, M., Deloffre, J., Lafite, R.
Laboratoire morphodynamique Continentale et Côtière, UMR CNRS 6143 M2C,
Université de Rouen
Le programme IBIS (Impacts du Batillage : Investigation en Seine) a pour but de caractériser les
ondes de batillage en fonction des contraintes du système et de la réactivité des berges. Ce travail, s’intègre
dans le programme de restauration des fonctionnalités physiques et biologiques des berges et est réalisé
conjointement avec le projet REBEBAS.
La première phase du projet IBIS vise à caractériser le fonctionnement hydro‐sédimentaire du site
intertidal de Bardouville (pK 266). Bardouville se situe en aval de Rouen dans l’estuaire fluvial. Ce site,
localisé sur la rive gauche de la Seine, présente une superficie de 40000 m2 bordé à l’Ouest dans sa partie
centrale par une ancienne chambre de dépôt de sédiments vaseux, sableux et graveleux. Afin d’atteindre
cet objectif, une carte topographique, une carte des courants et une carte de la distribution des sédiments
de surface ont été réalisées de la berge jusqu’au chenal. Les variations topographiques ont été obtenues à
l’aide de relevés par tachéomètre laser. La carte des courants a été effectuée par le biais de courantomètres
ponctuels de type Aquadopp à une fréquence de 1 mesure toutes les 10 minutes. Enfin, la carte des
sédiments de surface a été réalisée par le prélèvement de 110 échantillons dont la granulométrie a été
obtenue par tamisage. Ces données sur la zone intertidale ont été complétées dans le chenal par les
données bathymétriques mono et multi‐faisceau du Port Autonome de Rouen.
Les résultats sur la partie intertidale montrent que l’altitude est comprise entre 5 et 10 m CMH, et
que le site présente une pente régulière (de la haute à la basse slikke) de l’ordre de 6°. Cette morphologie
contrôle la courantométrie : en vive‐eau au niveau de la basse slikke, les courants de flot et de jusant sont
de l’ordre de 0,5 m.s‐1, et atteignent rapidement des vitesses quasi‐nulles en haute slikke. En période de
morte‐eau, la haute slikke n’est pas inondée et sur la basse slikke les vitesses de courant sont de l’ordre de
0,3 m.s‐1. Sur la partie intertidale, les sédiments sont principalement sableux à gravo‐sableux, associés à des
dépôts de vase localisés. 4 zones ont été identifiées (i) au Nord, une zone de sédiments graveleux, (ii) dans
la partie centrale, deux faciès ; en haute slikke des dépôts de graviers et de sables graveleux associé à des
dépôts de vase anciennes compactes dans la partie basse slikke et (iii) au Sud, des sédiments sableux. Ces
différents faciès sédimentaires sont la combinaison complexe de la morphologie du site (incluant les faciès
reliques), de la courantométrie sur le site, des apports par la chambre de dépôt.
La seconde phase de ce projet visera à (i) effectuer la caractérisation hydro‐sédimentaire d’un site
atelier en amont de Rouen et du site de Petitville dan s l’estuaire moyen et (ii) de caractériser sur le terrain
et de manière expérimentale l’impact des ondes de batillage sur les berges de ces 3 sites ateliers.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Restauration Ecologique des Berges de la Basse Vallée de Seine ‐ Présentation du projet
Estelle Langlois & Fabrice Bureau
Laboratoire ECODIV Université de Rouen
Estelle.Langlois@univ‐rouen.fr Fabrice.Bureau@univ‐rouen.fr
Pour les écosystèmes terrestres, les corridors rivulaires, constitués par l'ensemble des écosystèmes des
berges des fleuves, sont des milieux‐clés qui déterminent deux fonctionnalités écologiques essentielles, la
fonction d’écotone et la fonction de connexion (CSPNB, 2008). En effet, les écosystèmes rivulaires des
berges naturelles localisés, par définition, entre les milieux aquatiques du chenal et les milieux terrestres de
la plaine d’inondation sont un lieu d’échanges de matière et d’organismes portés par les flux d’eau allant du
chenal vers la plaine et inversement (dimension transversale). A ce titre, ces écosystèmes rivulaires sont
reconnus pour posséder un ensemble de caractéristiques et le fonctionnement écologique des zones dites
de transition entre écosystèmes adjacents (écotones au sens de Holland et diCastri). Par ailleurs, les
écosystèmes rivulaires en conditions naturelles sont en continuité le long des berges (dimension
longitudinale) et permettent ainsi la dispersion des semences et les déplacements d’organismes (corridors
fluviaux au sens de Forman et Godron). Dans le cas de la Basse Vallée de Seine, l’estuaire a été aménagé
pour autoriser la navigation de bateau à fort tirant d'eau jusqu'à Rouen (chenalisation, endiguements)
impactant les écosystèmes rivulaires en les déconnectant souvent du fleuve.
A court terme et dans une première étape, le projet REBEBAS (Restauration Ecologique des BErges de la
BAsse Vallée de Seine) se propose de diagnostiquer l’état écologique actuel des écosystèmes rivulaires de la
Basse Vallée de Seine et de déterminer si ces écosystèmes remplissent actuellement leur fonction d’écotone
rivulaire. A moyen terme, le projet REBEBAS a pour objectif de déterminer si l'état actuel des berges
anthropisées de la Basse Vallée de Seine nécessite et autorise, la restauration d'un état et d’un
fonctionnement considérés comme écologiquement acceptables pour un écotone rivulaire.
Dans une première phase réalisée sur 3 ans, le projet REBEBAS se propose de combiner (1) une approche
typologique permettant de caractériser l'état écologique actuel de sites représentatifs des berges de la
Basse Vallée de Seine et (2) une approche fonctionnelle permettant de cerner le fonctionnement
écologique actuel d’un nombre plus restreint de sites pilotes choisis parmi les précédents. Le projet se
focalise sur 2 des 3 secteurs de l’estuaire à savoir : le secteur intermédiaire qui s'étend du pont de
Tancarville à Rouen et le secteur amont qui s'étend de Rouen au barrage de Poses. A l’intérieur de ces deux
secteurs, l’approche typologique se basera sur un total de 10 sites représentatifs parmi lesquels 3 sites
"pilotes" seront sélectionnés pour réaliser l’approche fonctionnelle des écosystèmes rivulaires.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Cartographie des habitats de croissance estuariens pour trois poissons migrateurs
thalassotoques
Application méthodologique à l'estuaire amont de la Seine entre Rouen et Poses
Marie Bunel, Céline Le Pichon et Guillaume Gorges
Cemagref ‐ Hydrosystèmes et bioprocédés
Parc de Tourvoie, BP44
92163 Antony
Un volet du projet "Thalassotok" s'intéresse aux fonctionnalités écologiques des estuaires atlantiques pour
trois espèces migratrices thalassotoques: Anguille européenne (Anguilla anguilla), Mulet porc (Liza ramada)
et Flet Platichthys flesus. L'objectif est de comprendre les séquences d'utilisation du domaine vital lors de la
phase de croissance (globalisant les fonctions d'alimentation, de repos et de refuge) dans des secteurs
dulçaquicoles de la Gironde et de la Seine.
La démarche globale consiste à cartographier les paramètres structurants des habitats de repos et
d’alimentation de ces espèces et de les coupler au suivi individuel de déplacement d'individus par
télémétrie acoustique. Cette analyse permettant de caractériser les habitats fréquentés, leurs modalités
d'utilisation et le domaine vital des individus.
La première étape de la cartographie consiste à sélectionner par analyse bibliographique et expertise les
variables environnementales structurant les habitats de croissance et qui peuvent être spatialement
disponibles. On a retenu la hauteur d'eau, les faciès sédimentaires, l'ombrage et la présence d'abris. La
seconde étape comporte le traitement des données spatialisées à l'aide d'un SIG pour générer ces variables
environnementales. Le travail présenté fera le bilan méthodologique des traitements spatialisés, réalisés à
partir des données fournies par le GIP Seine‐Aval et acquises sur le terrain, permettant la création de cartes
des variables environnementales.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Projet COLMATAGE
Couplages bio‐morpho‐sédimentaires et dynamique à long terme des habitats et peuplements
benthiques et ichtyologiques en Seine Aval
Coordinateur : Jean‐Claude DAUVIN
Université de Lille1, Station Marine de Wimereux, UMR LOG, 28 avenue Foch, BP 80
F‐62930 Wimereux
Jean‐claude.dauvin@univ‐lille1.fr
COLMATAGE, projet pluridisciplinaire financé par Seine‐Aval 4 (2007‐2009), associe sept équipes de
scientifiques et porte sur trois principaux objectifs : i) recensement des données en sédimentologie,
ichtyologie et faunistique existantes sur le territoire de la partie orientale de la baie de Seine et l’estuaire
aval jusqu’à la Risle. La bancarisation a été réalisée de concert avec le GIP Seine‐Aval (enrichissement de la
base MABES2 par les valeurs de biomasse) ; ii) analyse conjointe des évolutions morpho‐sédimentaires et
celles des habitats et peuplements benthiques et ichtyologiques intertidaux et subtidaux (action en cours
voir la présentation de S. Lesourd et al. sur les aspects du couplage sédiment‐macrofaune) et iii)
cartographie de la typologie des habitats marins estuariens dans le gradient bio‐sédimentaire de la baie de
Seine (réalisation d’enregistrements de séquences vidéo grâce à l’achat d’un mini ROV Seabotix en 2008 et
2009 ; action de synthèse prévue la troisième année du projet). Outre la mise en commun des données
acquises auparavant dans Seine‐Aval ou d’autres études notamment contractuelles et financées par les
Grands Ports Maritimes de Rouen et du Havre, COLMATAGE a entrepris la réalisation de campagnes
communes entre sédimentologues, benthologues et halieutes pendant trois automnes (2008, 2009 et
2010). Des campagnes complémentaires sont prévues au printemps pour les aspects de sédimentologie
(mise à jour de la carte des sédiments superficiels au printemps de 2009 à partir d’un échantillonnage de
293 stations), analyses fines de la sédimentologie et de la répartition de l’ophiure Ophiothrix fragilis dans un
site au nord‐ouest du Port d’Antifer. Parallèlement pendant presque un an, des ALTUS immergés dans la
partie externe de l’estuaire ont permis de suivre les événements majeurs de sédimentation et d’érosion des
vasières subtidales (voir la présentation par affiche de P. Le Hir et al. sur les Altus). Des estimations de la
fréquentation des filandres des vasières de la rive droite de la Seine en automne (2008 et 2009) complète
l’importante mobilisation des équipes sur le terrain. Le projet ne présente pas de difficultés majeures. Les
campagnes en mer se sont déroulées dans d’excellentes conditions météorologiques et ont permis
d’atteindre tous les objectifs. Une comparaison d’indicateurs méiobenthiques (foraminifères) et
macrobenthique sur un lot de 11 stations a même été ajoutée à la campagne automnale de 2008. Les liens
trophiques entre les peuplements benthiques et les populations piscicoles benthiques se sont concentrés
sur trois espèces de poissons plats : la petite sole jaune, la sole commune et la plie (voir présentation orale
de A. Tous Rius et al.). Un post‐doctorat (E. Durieux, co‐financement Seine‐Aval‐Ifremer) a débuté en mars
2009 et porte sur ‘L’organisation spatiale et fonctionnelle de la mosaïque d’habitats le long du gradient
côtier‐estuarien de l’estuaire de la Seine’. Deux thèses ont commencé en octobre 2008. La thèse de S. Alizier
(1/2 financement Seine‐Aval) porte sur ‘Les communautés benthiques subtidales de la partie orientale de la
baie de Seine : analyse rétrospective de leur évolution à long‐terme (1980‐2010) et scénarii d’évolution pour
les prochaines décennies (2020‐2030)’. La seconde de S. Lozach (bourse CIFRE) porte sur la ‘Typologie,
structure et fonctionnement des habitats benthiques marins dans le bassin oriental de la Manche. C’est
donc toute une batterie d’actions qui ont commencé dans COLMATAGE qui sera illustrée par trois
communications et deux affiches dont une porte sur la présentation générale du projet (S. Alizier et al.).
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Mesures de vagues et d’érosions/dépôts dans l’embouchure de la Seine, en vue de caractériser la
variabilité physique des habitats
Dans le cadre du projet Seine‐Aval IV COLMATAGE
Pierre Le Hir, Philippe Bassoullet, Hervé Jestin, Michel Répécaud, Romaric Verney
Centre IFREMER de Brest, BP 70 29280 Plouzané
L’une des ambitions du projet COLMATAGE est de décrire la variabilité des habitats marins dans
l’embouchure de la Seine. Contribuant fortement à la définition de ces habitats, les biotopes peuvent se
structurer en fonction de paramètres géographiques (cote du fond, bathymétrie voisine), hydrodynamiques
(intensité des vagues et des courants, hauteurs d’eau) et sédimentaires (nature et compaction du substrat,
sur lesquelles les biocénoses peuvent éventuellement avoir une influence).
La distribution générale de ces paramètres est relativement connue, mais les études récentes au sein de
Seine‐Aval ont montré que cette distribution pouvait varier au gré des forçages physiques, plus souvent de
manière événementielle que saisonnière. Cependant, dans les bancs d’embouchure (Ratier, Amfard, …)
nous ne disposions d’aucune mesure rendant compte de la variabilité à courte échelle de temps de ces
paramètres.
Le dispositif ALTUS, qui mesure en quasi continu les variations altimétriques du fond à une précision de
quelques millimètres, s’est avéré très utile pour expliquer la succession de dépôt et d’érosion de vases sur
la vasière Nord du Havre, en liaison avec les turbidités dans le chenal et l’hydrodynamisme local (e.g.
Deloffre et al., 2007). Malgré les risques de dégradation du matériel dans un environnement aussi difficile
que l’embouchure de la Seine, il a été entrepris de déployer des altimètres ALTUS en 3 points de
l’embouchure, pendant une période de l’ordre d’un an pour décrire la variabilité du fond à différentes
échelles temporelles.
3 Altus ont été mis en place en septembre 2008, l’un sur le flanc ouest du banc du Ratier, un second près du
« triangle des épaves » (au nord de l’engainement) et un troisième sur la vasière située en aval de l’épi du
banc de la Passe (chenal Nord), au nord de la Digue Basse Nord. Des balisages spécifiques ont été déployés.
Chacun de ces appareils mesurait la pression, à des cadences permettant aussi bien de capter la marée et
les surcotes/décotes météorologiques que la répartition spectrale de l’énergie des vagues. De ce seul point
de vue, le set de données ainsi constitué est unique et permettra une validation ultérieure des modèles de
propagation de vagues par petits fonds.
Les opérations de mise en place et de relève intermédiaire ou définitive, assurées par une équipe de
plongeurs Ifremer, se sont avérées très délicates, et ont parfois nécessité des opérations de recherche
coûteuses. In fine, tous les instruments sauf un pinger ont été récupérés, malgré un arrachement
(chalutage ?) de l’une des structures.
Les résultats montrent (1) un engraissement important de la station dans la fosse Nord, qui s’est manifesté
à partir de décembre 2008 pendant une période calme, (2) de fortes variations altimétriques sur les stations
externes, en général contrôlées par les fortes vagues, mais pas toujours dans le même sens. En particulier,
un événement exceptionnel a été enregistré le 24 novembre 2008, où des vagues de hauteur significative 3
m ont provoqué une érosion brutale de 35 cm, pouvant laisser supposer un phénomène de liquéfaction.
Les équipes du GPM de Rouen, du CSLHN, de la Station Marine de Wimereux (USTL et ULCO), d’Ifremer/Port‐
en‐bessin et les plongeurs Ifremer sont remerciés pour leur concours au bon déroulement des opérations en
mer.
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Identification des forçages impliqués dans le remplissage sédimentaire de la darse des Docks
(estuaire fluvial de la Seine)
A. Vrel a,b, J. Deloffre a, P. Lesueur a, N. Massei a, D. Boust b, D. Sebag a
a
Laboratoire M2C, UMR CNRS 6143, Universités de Caen et de Rouen
b
Laboratoire de Radioécologie de Cherbourg‐Octeville, IRSN
Le projet pluridisciplinaire RHAPSODIS a pour buts : (i) l’identification des processus de transfert et
de dépôt de sédiments fins dans l’estuaire amont à une échelle pluri‐décennale et (ii) la reconstitution de
l’historique de la contamination (organique, inorganique, métallique et bactérienne) associée aux dépôts de
particules fines (> 63µm). Ce travail vise a apporter les premiers éléments de réponse à la caractérisation de
la dynamique de remplissage et l’identification des différents forçages associés à cette sédimentation, étape
essentielle de l’interprétation des données de contamination historique.
La partie fluviale de la Seine présente peu de zones de décantation pérenne des particules fines
issues du bassin versant. Le choix du site s’est porté sur la darse des Docks, ancien bassin portuaire du Port
de Rouen, exempt de dragages récents. Les carottes prélevées, de longueur maximale d’environ 480cm, ont
été étudiées (par tranches de 5cm) par des techniques sédimentologiques classiques. Les résultats montrent
que le sédiment est silteux à sablo‐silteux, d’origine continentale et présente peu de variations significatives
à l’échelle de la carotte.
Toutefois, ces carottes présentent des laminations (millimétriques à centimétriques), qui ont fait
l’objet d’une analyse par radiographie SCOPIX®, qui permet d’extraire les niveaux de gris en fonction de la
densité et de la granulométrie des sédiments. Sur ce signal de gris a été appliquée une analyse en
ondelettes. Le traitement de ces données a permis :
(i) de déterminer un taux de sédimentation moyen de 12cm.an‐1, cohérent avec l’analyse
diachronique des données bathymétriques sur la période 1931‐2008 (données PAR) ;
(ii) de proposer un modèle d’âge en combinant les données sédimentologiques, géochimiques et
bathymétriques ;
(iii) d’identifier les processus régissant la sédimentation et leur importance relative, parmi lesquels
le cycle hydrologique de la Seine (21%), les forçages climatiques (17%) et les cycles de marée (1%) ;
(iv) de mettre en évidence les ruptures d’origine climatiques (années 1970) et les ruptures liées aux
modifications morphologiques, comme par exemple la décroissance des taux de sédimentation au cours de
la période récente (à partir de 1995) liée à la diminution d’épaisseur de la tranche d’eau (érosions plus
présentes et tassement accru avec l’émersion de la darse en étiage).
Cette approche originale permet de montrer que dans ce secteur abrité d’une zone fluviale
d’estuaire macrotidal (zone rarement étudiée à l’échelle internationale), la sédimentation est contrôlée
principalement par la dynamique fluviale (cycle hydrologique et fluctuations inter‐annuelles d'origine
climatique du débit de la Seine), la marée ne jouant qu’un rôle secondaire pour l’érosion et la redistribution
du sédiment déposé en période de crue. Ceci conforte, avec d’autres moyens, les observations et mesures
réalisées antérieurement sur une vasière de l’estuaire fluvial (vasière d’Oissel).
Séminaire Seine-Aval 2009 – Recueil de résumés
Université de Rouen
Laboratoire
d'Ecotoxicologie Milieux
FORGET-LERAY Joëlle joelle.leray@univ-lehavre.fr
Aquatiques
Université du Havre
FOUSSARD Valérie GIP Seine-Aval vfoussard@seine-aval.fr
GALICHON Pascal Port Autonome du Havre
GARCIA Elise AESN garcia.elise@aesn.fr
GAUDRAY Loïc IRH Ingénieur Conseil loic.gaudray@irh.fr
Mairie du Havre - Odyssey
GERARD Bernard bernard.gerard@ville-lehavre.fr
21
GILLOT Céline GIP Seine-Aval cgillot@seine-aval.fr
Agence de l'eau Seine
GOUJON Roland
Normandie
Comité local des pêches
GUERRIER Alain clpm.lehavre@wanadoo.fr
maritimes du Havre
GUEZENNEC Loïc GIP Seine-Aval lguezennec@seine-aval.fr
JOUBERT Alain PNRBSN alainjoubert@aol.com
UMR CNRS 6143 M2C
LAFITE Robert robert.lafite@univ-rouen.fr
Université de Rouen
Laboratoire M2C
LAIGNEL Benoit benoit.laignel@univ-rouen.fr
Université de Rouen
Agence de l'eau Seine-
LAMY François lamy.francois@aesn.fr
Normandie
Laboratoire d'Ecologie
LANGLOIS Estelle Estelle.Langlois@univ-rouen.fr
Université de Rouen
LARCHER- Université de Rouen
Karen karentiphagne@neuf.fr
TIPHAGNE UMR M2C
CEMAGREF
LE PICHON Céline celine.le-pichon@cemagref.fr
Equipe hydro-écologie
Agence de l'eau Seine-
LEMARIE Sylvain lemarie.sylvain@aesn.fr
Normandie
Laboratoire M2C - UMR
LESUEUR Patrick 6143 CNRS patrick.lesueur@unicaen.fr
Université de Caen
Président du Comité
LEVEQUE Christian Scientifique cleveque@mnhn.fr
du GIP Seine-Aval
Consultant en droit du
LOZACHMEUR Olivier olozachmeur@wanadoo.fr
littoral
Comité régional des pêches
MAHEUT Alexis clpm.lehavre@wanadoo.fr
maritimes
Agence de l'eau Seine
MAHIEU Béatrice
Normandie
MALAVOI Jean-René Ingénieur Conseil jr.malavoi@wanadoo.fr
MALLET Pascal CODAH pascal.mallet@agglo-havraise.fr
Université de Rouen
MASSEI Nicolas nicolas.massei@univ-rouen.fr
UMR M2C
Cellule de Suivi du Littoral
MENELLA Jean-Yves suivilittoral-lehavre@wanadoo.fr
Normand
Laboratoire M2C
MESNAGE Valérie CNRS UMR 6143 valerie.mesnage@univ-rouen.fr
Université de Rouen
MORIN Jocelyne Ifremer jmorin@ifremer.fr
MOURALIS Damase Université de Rouen damase.mouralis@univ-rouen.fr
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