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INTERACTIONS MACHINE – RESEAU

ET CONSTRUCTIONS GRAPHIQUES
EN TURBOMACHINES
Partie II
Effet d’une variation de la vitesse de rotation d’une pompe sur le point
de fonctionnement d’un système dont la caractéristique ne comporte
pas de hauteur statique
Les points A,B,C appartiennent à la
caractéristique de la pompe de
diamètre D tournant à la vitesse N1.
𝜼 𝑵𝟐
Les points A’,B’,C’ sont les points
correspondants des points A,B,C
sur la caractéristique de la même
pompe de diamètre D, mais qui
tourne à présent à la vitesse N2
𝑩
Dans ce cas, le système ne
comporte pas de hauteur
statique et sa caractéristique
𝑯 𝜼 𝑵𝟏 se confond avec une courbe
𝑨 de similitude, sur laquelle le
𝑩′ point de fonctionnement va
𝑨′ se déplacer lors du passage
𝑯′ de N1 à N2 et on aura les
correspondances suivantes
entre les deux points de
𝑪 fonctionnement aux vitesses
𝑪′ N2 et N1:
𝑵𝟏
𝑄 ′ = 𝑄 𝑁2 𝑁1
𝑵𝟐
𝐻 ′ = 𝐻 𝑁2 𝑁1 2
℘′ = ℘ 𝑁2 𝑁1 3
𝜂′ = 𝜂

𝑸′ 𝑸 →𝑸
Fig.19: Effet d’une variation de vitesse sur le point de fonctionnement
d’un système ne comportant pas de hauteur statique
Effet d’une variation de la vitesse de rotation d’une pompe sur le point
de fonctionnement d’un système dont la caractéristique comporte une
hauteur statique
𝑪′ 𝑪 Le point de fonctionnement A à la
vitesse N1 a pour point correspondant
à la vitesse N2 le point A’, mais ce
point n’est pas le nouveau point de
fonctionnement à la vitesse N2. Ce
dernier doit être situé à l’intersection
de la nouvelle caractéristique de la
pompe avec la caractéristique du
𝑩 système, ce sera donc le point B’, qui
est le point correspondant du point B.
𝑨 Point de Le rendement du nouveau point de
fonctinmt 𝜼 𝑵 fonctionnement sera donc 𝜂𝐶′ et non
𝟐 𝜂𝐶 qui est le rendement du point de
fonctionnement initial.
De même, les autres
𝑩′ caractéristiques du point de
Caractéristique 𝑨′ fonctionnement B ne
du système 𝜼 𝑵𝟏 s’obtiennent plus comme
précédemment à partir de
celles du point A par
application directe des
relations de similitude,
𝑵𝟏 puisque ces deux points de
fonctionnement ne sont pas
𝑵𝟐 dans ce cas des points
correspondants. Il est donc
Courbes de indispensable de tracer la
similitude nouvelle caractéristique de la
pompe pour déterminer le
point B’.
𝑸 𝑵𝟐 𝑸 𝑵𝟏 →𝑸
Fig.20: Effet d’une variation de vitesse sur le point de fonctionnement
d’un système comportant une hauteur statique
Effet d’une variation du diamètre d’une pompe sur le point de
fonctionnement d’un système

Il est possible de recourir aux relations de similitude pour déduire la


caractéristique d’une pompe de diamètre D2 à partir de celle d’une pompe de
diamètre D1, à condition que les deux pompes appartiennent à la même famille
géométrique. Ainsi, dans le cas où la vitesse de rotation reste la même pour les deux
pompes, on aura pour deux points correspondants 𝐴 𝐷1 et 𝐴′ 𝐷2 sur les deux
caractéristiques:
𝑄 𝐷3 = 𝑐𝑡𝑒 → 𝑄′ = 𝑄 𝐷2 𝐷1 3
𝑔𝐻 𝐷2 = 𝑐𝑡𝑒 → 𝐻′ = 𝐻 𝐷2 𝐷1 2
℘ 𝐷5 = 𝑐𝑡𝑒 → ℘′ = ℘ 𝐷2 𝐷1 5
𝜂′ = 𝜂
Il est cependant important de noter que ces points correspondants n’appartiennent
pas à une parabole comme dans le cas d’un changement de vitesse. On peut voir cela
en combinant les deux premières des quatre relations de similitude ci-dessus de
manière à en éliminer le diamètre, on aura ainsi :
𝐷 = 𝑄 1 3 𝑘 = 𝐻 1 2 𝑘′ → 𝐻 = 𝐾𝑄 2 3
Donc, pour des variations de diamètre, les points correspondants ( 𝜂′ = 𝜂 )
appartiennent à la courbe de similitude définie par l’équation ci-dessus. Par
conséquent, même si la courbe caractéristique du système ne comporte pas de
hauteur statique, le point de fonctionnement ne se déplacera pas sur une courbe de
similitude lors d’une variation de diamètre.
Application des lois de similitude aux ventilateurs : considération des
variations de la vitesse de rotation, du diamètre de la roue et de la
densité de l’air
Sous des conditions de similitude géométrique et dynamique, on
peut écrire comme pour les pompes :
𝑄 𝑁𝐷 3 = 𝑐𝑡𝑒 → 𝑄 ′ = 𝑄 𝑁2 𝑁1 𝐷2 𝐷1 3
∆𝑝 𝜌𝑁 2 𝐷 2 = 𝑐𝑡𝑒 → ∆𝑝 ′ = ∆𝑝 𝜌2 𝜌1 𝑁2 𝑁1 2 𝐷2 𝐷1 2
℘ 𝜌𝑁 3 𝐷 5 = 𝑐𝑡𝑒 → ℘′ = ℘ 𝜌2 𝜌1 𝑁2 𝑁1 3 𝐷2 𝐷1 5
𝜂′ = 𝜂
Pour une densité constante et un diamètre de roue constant, ces expressions
se simplifient pour donner les lois de similitude suivantes applicables aux
régimes de fonctionnement semblables définis par des vitesses de rotation
différentes pour le même ventilateur :
𝑄 𝑄 ∆𝑝 ∆𝑝 ℘ ℘
= ; = ; = ; 𝜂2 = 𝜂1
𝑁 2 𝑁 1 𝑁2 2 𝑁2 1 𝑁3 2 𝑁3 1
Dans ces conditions, les points correspondants forment une parabole qui
passe par l’origine des coordonnées et a pour équation :
Δ𝑝 = 𝑘 ⋅ 𝑄2
Le paramètre 𝑘 étant défini par les coordonnées d’un point de chaque
courbe de similitude autre que le point "O".
Application des lois de similitude aux ventilateurs : considération des
variations de la vitesse de rotation, du diamètre de la roue et de la
densité de l’air

Un raisonnement similaire nous conduit à la conclusion que, pour


une même vitesse de rotation et une densité de l’air qui reste constante, les
lois de similitude qui s’appliquent à deux ventilateurs de diamètres différents
sont :
𝑄 𝑄 ∆𝑝 ∆𝑝 ℘ ℘
3
= 3
; 2
= 2
; 5
= 5
; 𝜂2 = 𝜂1
𝐷 2 𝐷 1 𝐷 2 𝐷 1 𝐷 2 𝐷 1
et les points correspondants forment dans ce cas une famille de courbes de
similitude d’équation :
Δ𝑝 = 𝑘 ⋅ 𝑄2 3
Le paramètre 𝑘 étant défini par les coordonnées d’un point de la courbe de
similitude autre que le point "O".

Pour une vitesse de rotation constante, un diamètre constant, mais


une densité d’air variable, on peut noter que le débit volumique reste
inchangé, tandis que la pression développée par le ventilateur et la
puissance consommée seront variables selon les lois de similitude :
Application des lois de similitude aux ventilateurs : considération des
variations de la vitesse de rotation, du diamètre de la roue et de la
densité de l’air

∆𝑝 ∆𝑝 ℘ ℘
𝑄2 = 𝑄1 ; = ; = ; 𝜂2 = 𝜂1
𝜌 2 𝜌 1 𝜌 2 𝜌 1
Les points correspondants formeront dans ce cas une droite perpendiculaire
à l’axe des débits, d’équation :
𝑄=𝑘
Où 𝑘 est donc le débit délivré par le ventilateur à tous les points
correspondants.
Application des lois de similitude aux ventilateurs : considération des
variations de la vitesse de rotation, du diamètre de la roue et de la
densité de l’air

𝑵 et 𝑫 constants; 𝝆 et 𝑫 constants;
𝝆𝟐 𝝆 variable 𝑵𝟑 𝑵 variable

𝑵𝟐
𝝆𝟏
Lieux des points A 𝑵𝟏 Lieux des points A
𝝆𝟎 𝑵𝟎

→𝑸 →𝑸

𝑫𝟑 𝝆 et 𝑵 constants;
𝑫 variable
𝑫𝟐

𝑫𝟏 Lieux des points A


𝑵 𝑫𝟎
𝑫
𝑸
𝑨
𝚫𝑷

𝑸 →𝑸

𝑵𝑫𝟑

Fig.21: Effet d’une variation de densité, de vitesse et du diamètre sur les caractéristiques
d’une famille de ventilateurs sous des conditions de similitude géométrique et dynamique
Considérations sur les pompes volumétriques

L’effet de la caractéristique du système sur le débit d’une pompe


volumétrique est négligeable. La caractéristique d’une telle pompe étant en
effet quasi-verticale, elle délivre un débit pratiquement indépendant de la
hauteur opposée par le système. Par ailleurs, le rendement d’une pompe
volumétrique étant également presque constant, ces pompes sont choisies
uniquement sur la base du débit qu’elles sont capables de délivrer et de la
pression maximum qu’elles peuvent supporter.
Pour ces pompes, le débit est directement proportionnel à la vitesse de
rotation, on aura donc :
𝑄
= 𝑐𝑡𝑒
𝑁
Ainsi donc, pour ce type de pompe, une variation de la vitesse entraine une
variation proportionnelle du débit et une variation de la hauteur contre
laquelle la pompe doit opérer, cette dernière dépendant entièrement de la
caractéristique du système. Cependant cette évolution de la hauteur n’aura
pas de conséquence, à moins de dépasser la limite maximale du système ou
de la pompe. La puissance consommée par la pompe sera évidemment
affectée, mais le rendement peut être considéré constant.
Considérations sur les pompes volumétriques

𝑯 𝑯

Caractéristique
𝟏 du système
𝑵𝟏
𝑵𝟐

𝑸 𝑵𝟐 𝑸𝟏 𝑸
𝑸𝟐 = 𝑸𝟏
𝑵𝟏

Fig.22: Caractéristique d’une pompe volumétrique et effet


d’une variation de la vitesse de rotation sur elle
Similitude des pompe Exercice d’application N°3

Une pompe centrifuge a un rotor de 0.5 m de diamètre et


présente la caractéristique suivante :
𝑄 𝑚3 𝑠 0 0.10 0.15 0.20 0.25 0.30
𝐻 𝑚 40 37.5 33.0 27.5 20.0 12.0
𝜂 % 0 73 82 81 71 48

Tracer la caractéristique d’une pompe appartenant à la même


famille géométrique tournant à la même vitesse et ayant un diamètre
de rotor de 0.562 m.
Si les deux pompes opèrent dans un système qui présente une hauteur
statique de 10 m et dans lequel la plus petite pompe délivre un débit
de 0.22 m3/s, établir le point de fonctionnement de la plus grande
pompe et les rendements de fonctionnement des deux pompes.
Représenter sur le graphe quelques lignes reliant les points
correspondants sur les deux caractéristiques.
Similitude des pompe Exercice d’application N°3
Solution :
On trace d’abord la caractéristique de la pompe de diamètre D1 = 0.5 m
(hauteur 𝐻1 𝑄1 et rendement 𝜂1 𝑄1 ). On sélectionne ensuite les points A,B,C,D et
on applique les lois de similitude pour trouver leurs correspondants A’,B’,C’,D’ sur la
nouvelle caractéristique 𝐻2 𝑄2 :
𝑄2𝑗 = 𝑄1𝑖 0.562 0.5 3 = 1.42 𝑄1𝑖
𝐻2𝑗 = 𝐻1𝑖 0.562 0.5 2 = 1.263 𝐻1𝑖
𝜂2𝑗 𝑄2𝑗 = 𝜂1𝑖 𝑄1𝑖
Avec les correspondances :
𝐷1 = 0.5 𝑚 i A B C D
𝐷2 = 0.562 𝑚 j A’ B’ C’ D’
On procède ensuite au tracé de la nouvelle caractéristique 𝐻2 𝑄2 et 𝜂2 𝑄2 pour
𝐷2 = 0.562 𝑚.
La caractéristique du système est une parabole d’équation : 𝐻𝑟 = Δ𝑍 + 𝑘𝑄2 avec
Δ𝑍 = 10 𝑚 et dont le point d’intersection avec la caractéristique de la pompe de
diamètre 𝐷1 = 0.5 𝑚 a lieu pour un débit 𝑄1 = 0.22 𝑚3 𝑠, ce qui donne en ce point
𝐻1 = 25 𝑚 et correspond à un rendement 𝜂1 = 78%. On aura donc en portant ces
valeurs du débit et de hauteur dans l’expression de la hauteur résistante du système:
25 = 10 + 𝑘 0.22 2
Similitude des pompe Exercice d’application N°3
Solution :
On aura donc : 𝑘 = 25 − 10 0.222 = 309.92 𝑆𝐼
D’où il vient l’expression définitive de la caractéristique du système :
𝐻𝑟 = 10 + 309.92 𝑄2
On trace la courbe du système et on note les coordonnées de son point d’intersection
avec la caractéristique de la pompe de diamètre 𝐷2 = 0.562 𝑚, qui sont :
𝑄2 = 0.28 𝑚3 𝑠, 𝐻2 = 35 𝑚, 𝜂2 = 82%
Les points correspondants sont ensuite joints par des lignes AA’, BB’, CC’, DD’
d’équation :
𝐻𝑖
𝐻= 2 3
𝑄2 3
𝑄𝑖
où 𝑖 = 𝐴, 𝐵, 𝐶, 𝐷 𝑜𝑢 𝐴′ , 𝐵′ , 𝐶 ′ , 𝐷′.
Voir figure de la diapositive suivante pour les constructions graphiques de cet exercice
d’application.
Similitude des pompe Exercice d’application N°3
Solution :

𝜼 𝑫𝟏
𝑨′ 𝜼 𝑫𝟐

𝑨 Point de
fonctionnement (2)
𝑩′
𝑩
Point de
fonctionnement (1) 𝑪′

𝑪 𝑫𝟐 = 𝟎. 𝟓𝟔𝟐 𝒎

Caractéristique 𝑫′
du système 𝑫

𝑫𝟏 = 𝟎. 𝟓 𝒎

𝑸 𝒎𝟑 𝒔
Fig.E3: Construction graphique pour la résolution de l’exercice
d’application N°3.
La cavitation dans les pompes et les turbines

La cavitation est le nom qu’on donne à un phénomène qui consiste


essentiellement en une vaporisation locale du liquide.
Lorsque la pression absolue descend à une valeur égale ou
inférieure à la pression de vapeur saturante du liquide, qui se trouve à une
température donnée, de petites bulles de vapeur se forment et il se produit
une ébullition du liquide.
Etant donné que l’air (et d’autres gaz) se trouve normalement
dissous dans les liquides, l’abaissement de la pression à une valeur proche de
la vapeur saturante du liquide, libère cet air en premier. C’est en fait la
combinaison de cette libération de l’air dissous et de la vaporisation du
liquide lui-même qui est connue sous le nom de cavitation.
Dans la pratique, la cavitation commence à des pressions un peu
plus élevées que la pression de vapeur saturante du liquide. Le mécanisme
exact du commencement de la cavitation n’est pas encore connu, mais il
semble être lié à la présence de noyaux microscopiques de gaz. Une des
théories concernant le sujet suggère que ces noyaux gazeux sont présents
dans les pores de la paroi solide qui délimite l’écoulement.
La cavitation dans les pompes et les turbines

Ces noyaux donnent naissance à la formation de bulles au moment


où les conditions sont réunies pour le commencement de la cavitation. Ces
bulles grossissent puis implosent dès qu’elles atteignent une zone de plus
grande pression. D’autres bulles sont alors générées par la dépression
induite par cette implosion et le cycle se reproduit ainsi avec une périodicité
de quelques millièmes de seconde. Les pressions générées localement sont
énormes (pouvant atteindre 4 000 atm) et les températures pourraient
dépasser localement les 800°C.
Le phénomène de cavitation pourrait être accompagné par un bruit
de craquement et par l’émission d’une lumière de faible intensité.
Dans un système qui est le siège d’un écoulement, aux endroits où
la vitesse augmente, la pression va décroitre et pourrait atteindre
éventuellement des valeurs suffisamment basses pour que la cavitation y
apparaisse. C’est ainsi que la cavitation est susceptible de se produire, non
seulement aux entrées des pompes et dans les aspirateurs des turbines à
réaction, mais également sur les plans hydrodynamiques, les hélices, dans
les venturi-mètres ou les siphons. En général, les effets de la cavitation sont
le bruit, l’érosion des surfaces métalliques et les vibrations du système.
Erosion et cavitation
Les bulles de vapeur qui apparaissent lors de la cavitation dans une zone où la
pression est inférieure à la tension de vapeur, ne disparaissent pas
progressivement en gardant leur forme sphérique et en voyant leur diamètre se
réduire d’une façon continue; elles évoluent plutôt en prenant la forme d’un rein
puis celle d’un fer à cheval avant d’imploser en laissant un vide auprès de la
paroi, vide vers lequel le liquide est attiré en forme de micro-jets pulsatoires de
très grande vitesse assenant de violents coups de liquide au métal.

Ce phénomène est accompagné de bruits métalliques


caractéristiques (témoignant de la présence de la
cavitation) et de vibrations, et produit graduellement à la
longue la fatigue du matériau qui finit par subir une forte
érosion, facilitée par l’apparition locale de très grandes
pressions (on parle de valeurs de l’ordre de 105 bars) et de
très hautes températures (dépassant les 10000 K et
provocant même des sonoluminescences).
Erosion et cavitation : Dynamique des bulles

On sait, en mécanique des fluides, que les phénomènes de détente ne


s’effectuent pas comme les phénomènes de recompression. Quand la pression
se remet à croître, la paroi de la bulle se comporte comme un piston sphérique
qui agirait sur la vapeur. Si la vitesse d’implosion de la bulle est supérieure à la
vitesse locale du son (ce qui est toujours le cas lors des processus de
cavitation), alors une onde de choc sphérique naîtra,

qui convergera vers le centre


géométrique de la bulle (ici en
forme de fer à cheval proche
d’une demi-sphère dont le
centre se trouve sur la paroi), en
emportant avec elle une énergie
importante, assez pour
provoquer des "piqûres" sur le
métal et, finalement, pour
occasionner des destructions
aussi importantes que celles
présentées sur les images qui
vont suivre.
Images de cavitation
Piqûres sur aubes de pompe
Près du bord d’attaque d’une pale hélicocentrifuge en alliage à base d’alu
d’hélice en rotation

Piqûres sur une plaque de bronze

Bulles de cavitation dans un cylindre On assiste à la cavitation en action sur le moyeu d’une pompe
où on a créé une dépression centrifuge, vue à partir de l’entrée de cette dernière
Exemples de dégâts occasionnés par la cavitation

Bord de fuite sortie aubes turbine Francis

Bord d’attaque aubes entrée pompe


centrifuge

Dégâts impressionnants dans le béton armé d’un


déversoir du barrage de Hoover en Arizona
Types de cavitation
Cavitation à bulles dans une
hélice marine Cavitation du tourbillon de sortie
d’une turbine Francis
Cavitation tourbillonnaire et à
poche attachée

Cavitation à poche
(cavitation d’entrée, Cavitation de
bord d’attaque)
• Instabilités
• Vibration
• mais pas d’érosion

Cavitation à
bulles et poche
attachée
La cavitation dans les pompes et les turbines

Le paramètre le plus général et le plus utilisé pour caractériser la


cavitation est le coefficient de cavitation 𝜍 défini comme :
𝑝1 − 𝑝𝑐
𝜍=
1 2
𝜌𝑉
2 1
où 𝑝1 est la pression statique en amont (ou ambiante); 𝑝𝑐 , la pression
critique à laquelle commence la cavitation (habituellement prise comme
étant la pression de vapeur saturante du liquide en écoulement) et 𝑉1 la
vitesse moyenne d’écoulement du fluide en amont.
La valeur du coefficient 𝜍 correspondant au commencement de la cavitation
est appelée "coefficient de cavitation critique". En théorie, la cavitation
commence lorsque la pression descend localement à la valeur de la pression
de vapeur saturante du liquide, qui est fonction de la température. Par
conséquent, un système qui fonctionne de façon satisfaisante, en absence de
cavitation en hiver, pourrait être le siège d’une cavitation en été, lorsque la
température du liquide devient plus élevée. La courbe de la figure 23 ci-
après donne la pression de vapeur saturante de l’eau en fonction de la
température.
La cavitation dans les pompes et les turbines

Hauteur de colonne d’eau équivalente à la pression de


vapeur d’eau saturante (m)

→ Température (°C)

Fig.23: Hauteur équivalente à la pression de vapeur saturante en


fonction de la température pour l’eau
La cavitation dans les pompes et les turbines

Dans le cas des turbopompes, la cavitation se manifeste à l’entrée,


là où la pression est la plus basse à travers le système, comme on peut le voir
à la figure 24 ci-après qui montre le gradient hydraulique concernant la
partie aspiration d’une installation de pompe.
Si la pression statique absolue à l’entrée d’une pompe est 𝑝𝑖 , alors
on a :
𝑝𝑖 = 𝑝𝑎𝑡𝑚 − 𝜌𝑔𝐻𝑎
où 𝐻𝑎 est la hauteur d’aspiration de la pompe, qui inclut non seulement la
hauteur géométrique d’aspiration 𝑍𝑎 , mais également la somme des pertes
de charge 𝑕𝑎 dans la conduite d’aspiration ainsi que la hauteur cinétique à
l’aspiration, soit :
𝑉𝑖2
𝐻𝑎 = 𝑍𝑎 + 𝑕𝑎 +
2𝑔
A présent, si la pression de vapeur saturante est 𝑝𝑣 , alors la cavitation
commencera théoriquement lorsque :
𝑝𝑖 = 𝑝𝑣
La cavitation dans les pompes et les turbines

et la différence :
𝑝𝑖 − 𝑝𝑣
𝜌𝑔
est alors une mesure de la hauteur absolue disponible à l’entrée de la pompe
au-dessus de la hauteur équivalente à la pression de vapeur saturante du
liquide, elle est appelée : hauteur d’aspiration positive nette ou simplement
NPSH (Net Positive Suction Head) :
𝑝𝑖 − 𝑝𝑣 𝑉𝑎2 𝑝𝑎𝑡𝑚 − 𝑝𝑣 𝑉𝑎2
𝑁𝑃𝑆𝐻 = + = − 𝐻𝑎 +
𝜌𝑔 2𝑔 𝜌𝑔 2𝑔
Refoulement

𝑷𝒂 𝒁𝒂

Référence 𝑯𝒂
Perte
Perte singulière linéaire singulière à
dans la conduite l’entrée de la 𝒉𝒂
d’aspiration conduite
d’aspiration

𝑽𝟐𝒂 𝟐𝒈

Fig.24: Schéma simplifié de la partie aspiration d’une pompe


pour la définition du NPSH
La cavitation dans les pompes et les turbines

Le NPSH est parfois remplacé par le NPSE (Net Positive Suction


Energy) défini comme :
𝑝𝑖 − 𝑝𝑣 𝑉𝑎2 𝑝𝑎𝑡𝑚 − 𝑝𝑣 𝑉𝑎2
𝑁𝑃𝑆𝐸 = 𝑔 𝑁𝑃𝑆𝐻 = + = − 𝑔𝐻𝑎 +
𝜌 2 𝜌 2
Ce critère représente la différence entre l’énergie totale du fluide à
l’entrée de la pompe et l’énergie de la vapeur au même endroit : c’est
l’énergie maximale que la pompe est capable de dépenser pour vaincre la
résistance du système d’aspiration. Si la hauteur totale de la pompe est 𝐻, la
part de cette hauteur qui doit être consacrée pour venir à bout de la
résistance du côté aspiration, ne doit pas dépasser son NPSH si l’on veut
éviter la cavitation.
Il a été suggéré par Thoma que le 𝑁𝑃𝑆𝐻 est proportionnel à la
hauteur 𝐻 et il a défini un coefficient de cavitation :
𝑁𝑃𝑆𝐻 𝑁𝑃𝑆𝐸
𝜍𝑇ℎ = =
𝐻 𝑔𝐻
On utilise également un autre paramètre appelé "vitesse spécifique
d’aspiration", similaire à la vitesse spécifique introduite précédemment, et
défini par :
La cavitation dans les pompes et les turbines

𝑄1 2 𝑄1 2
𝐾𝑠 = 𝜔 =𝜔
𝑁𝑃𝑆𝐸 3 4 𝑔 ∙ 𝑁𝑃𝑆𝐻 3 4
La relation entre le coefficient de Thoma et la vitesse spécifique
d’aspiration peut être établie en divisant la vitesse spécifique de la pompe
par la vitesse spécifique d’aspiration :
3 4
𝜔𝑠 𝑄1 2 𝑄1 2 𝑁𝑃𝑆𝐻 3 4
=𝜔 3 4
𝜔 3 4
= = 𝜍𝑇ℎ
𝐾𝑠 𝑔𝐻 𝑔 ∙ 𝑁𝑃𝑆𝐻 𝐻
Donc :
4 3
𝜔𝑠
𝜍𝑇ℎ =
𝐾𝑠
Pour des pompes géométriquement semblables, les lois d’échelle
s’obtiennent comme suit :
2 2
𝑁𝑃𝑆𝐻 1 𝑁1 𝐷1
=
𝑁𝑃𝑆𝐻 2 𝑁2 𝐷2
La conséquence principale de la cavitation sur les pompe, en plus
de l’érosion et des vibrations, est la possibilité qu’il y ait une chute des
performances.
La cavitation dans les pompes et les turbines
La figure 25 ci-dessous montre un tel effet de la cavitation sur la caractéristique d’une pompe
centrifuge.
Pour obtenir la courbe de performance normale : La vanne d’entrée (1) est complètement ouverte.
Vanne de sortie (8) en position de fermeture totale au départ, on procède à son ouverture progressive
et pour chaque position de la vanne on relève les mesures de pression en (2) et (6), du débit en (7) et
du couple en (4) (Vitesse de rotation connue). Les mesures relevées pour chaque position de la vanne
(8) sont utilisées pour calculer : 𝐻 = 𝑝6 − 𝑝2 𝜌𝑔 ; la puissance utile : ℘𝑢 = 𝜌𝑔𝑄𝐻; la puissance
𝑯 absorbée par la pompe : ℘ = 𝜏 ⋅ 𝜔 , le rendement : 𝜂 = ℘𝑢 ℘. On peut ainsi établir un jeu complet de
caractéristiques pour la pompe dans les conditions d’un fonctionnement sans cavitation.
Pour mettre en évidence l’effet de la cavitation sur la courbe de performance :
Courbe de On ferme partiellement la vanne d’entrée (1) de façon à ce qu’elle introduise
performance dans le circuit d’aspiration une résistance R1 qui va réduire ses capacités
normale 𝑪
𝑩 d’aspiration en favorisant la manifestation du phénomène de cavitation.
𝑨
On reprend la même
procédure d’expérimentation
Courbe du 𝑵𝑷𝑺𝑯 critique
que ci-dessus, et tout se
𝑹 𝑹𝟏
𝑹𝟑 𝟐
𝑸 passera de la même façon
comme dans le cas normal ci-
Légende : dessus, jusqu’au point A qui
1- Vanne d’entrée
correspond au début de la
(aspiration)
2- Manomètre à vide cavitation. A partir de ce
3- Pompe centrifuge point, il devient inutile de
4- Couple-mètre continuer à ouvrir la vanne
5- Moteur (8), le débit n’augmentera
6- Manomètre à pression plus et la hauteur de la
positive
pompe chute soudainement.
7- Débitmètre
8- Vanne de sortie
(refoulement) Fig.25: Banc d’essais pour le tracé de la caractéristique d’une pompe et la
mise en évidence de l’effet qu’a sur elle la cavitation
La cavitation dans les pompes et les turbines

Si l’on augmente la résistance du circuit d’aspiration en fermant


davantage la vanne d’entrée (1), la cavitation se présentera pour un
débit de plus en plus petit : elle commencera ainsi au point B pour une
fermeture de la vanne (1) correspondant à la résistance R2 > R1 et au
point C pour une fermeture plus importante de la vanne (1)
correspondant à la résistance R3 > R2.
Au cours de ce test, il est également possible de déterminer la valeur de
la pression absolue à l’entrée de la pompe pour laquelle la cavitation
commence à se manifester, et donc de calculer le NPSH (ou le NPSE)
correspondant.
Si l’on définit le NPSH critique comme le NPSH pout lequel la hauteur de
la pompe enregistre une perte d’un certain pourcentage choisi,
habituellement entre 2% et 3%, par rapport à la hauteur normale en
absence de cavitation (courbe normale), alors on pourrait tracer la
courbe du NPSH critique en fonction du débit (voir figure 25 ci-avant).
Cette courbe représente le NPSH minimum requis par la pompe afin de
garantir sa sécurité par rapport à la cavitation.
La cavitation dans les pompes et les turbines

Dans les pompes volumétriques, la hauteur manométrique


d’aspiration doit être toujours supérieure à la pression de vapeur saturante.
Comme nous le savons, cette pression croît avec la température. Par
exemple, à 90 °C elle sera équivalente à 7.14 m CE. En admettant que la
pression atmosphérique est de 740 mm Hg, correspondant à 0.74 x 13.6 =
10.06 m CE, alors la différence disponible pour la hauteur manométrique
d’aspiration sera de : 10.06 – 7.14 = 2.92 m CE. Cependant, en tenant compte
de la chute de pression due à l’inertie du système en début de course
d’aspiration et aux pertes à travers la soupape, la hauteur manométrique
d’aspiration devrait être considérablement plus petite que cette valeur. Pour
des pompes opérant sur une eau fraiche, la hauteur manométrique
d’aspiration maximum sera en pratique comprise entre 6 et 6.5 m CE. La
figure 26 ci-après donne la relation entre la hauteur manométrique
d’aspiration maximum et la température pour les pompes alternatives à
piston véhiculant de l’eau. D’après la figure, on peut voir que si la
température de l’eau est supérieure à 70°C, la pompe doit être montée en
charge (en dessous du niveau du plan d’eau dans le réservoir inférieur) pour
garantir une pression d’eau positive à l’entrée.
Température (°C)

Charge Aspiration
→ 𝑯𝒎𝒂

Fig.26 : Relation entre la hauteur maximale d’aspiration d’une pompe


et la température de l’eau
La cavitation dans les pompes et les turbines

Dans les turbines, les zones susceptibles d’être touchées par la


cavitation sont le bord de fuite des aubes et l’aspirateur, puisque à ces
endroits, la pression est à son plus bas niveau.
Il est possible d’éviter complètement la cavitation dans les turbines
en les submergeant à une profondeur suffisante, mais cela nécessiterait en
général des travaux d’excavation qui, compte tenu de la taille imposante des
turbines, s’avèrent très coûteux. Alors, on s’accommode plutôt de laisser
opérer les turbines en présence de la cavitation, tout en prenant les
précautions nécessaires pour procéder périodiquement à la réparation des
dommages causés par elle.
Etant donné que dans les turbines la cavitation se manifeste en aval
du rotor, elle n’a pas, ou a très peu, d’effet sur leur performance.
La cavitation dans les turbines est définie par le coefficient de
Thoma :
𝐻𝑎𝑡𝑚 − 𝑍 − 𝐻𝑣
𝜍𝑇ℎ =
𝐻
où Z est la hauteur de la ligne centrale de la turbine par rapport au niveau du
plan d’eau dans le canal de fuite.
Cavitation sur un aubage de turbine

Intrados:
Zone de surpression

Extrados:
Zone de dépression

Dépression inférieure à Pv

Formation de bulles

Implosion de bulles Zone de cavitation

Fig.27 : Distribution de pression autour d’une aube de turbine et


cavitation
Le coefficient de Thoma comme critère de cavitation des
turbine en fonction de la vitesse spécifique

Comme dans le cas des


pompes, une vitesse
spécifique d’aspiration 𝐾𝑠
est également employée
pour les turbines. Une
corrélation empirique entre
𝐾𝑠 𝑐𝑟𝑖𝑡 et 𝜔𝑠 a été
suggérée par Noskievic, elle
se présente sous la forme :
𝑎
𝐾𝑠 𝑐𝑟𝑖𝑡 =
𝜔𝑠
4.5 ≤ 𝑎 ≤ 5.8
Exercice d’application N°4 sur la cavitation dans une installation de pompe
Une pompe centrifuge ayant une vitesse spécifique adimensionnelle de 0.45, doit
livrer un débit d’eau de 0.85 m3/s contre une hauteur totale de 152 m. La
pression de vapeur saturante de l’eau pompée est de 350 Pa. Le bassin relié à
l’aspiration de la pompe est au niveau de la mer. Pour la vitesse de rotation de la
pompe consistante avec les données ci-dessus, et une vitesse spécifique
d’aspiration de 3.2, calculer l’élévation à laquelle on doit situer l’entrée de la
pompe.
Solution :
3 4 4 3 4 3
𝜔𝑠 𝑁𝑃𝑆𝐻 𝜔𝑠 0.45
= → 𝑁𝑃𝑆𝐻 = 𝐻 = 152 = 11.12 𝑚
𝐾𝑠 𝐻 𝐾𝑠 3.2
𝑁𝑃𝑆𝐻 = 𝐻𝑎𝑡𝑚 − 𝐻𝑣 − 𝑍 − 𝑕𝑎
350
𝑍 = 𝐻𝑎𝑡𝑚 − 𝐻𝑣 − 𝑁𝑃𝑆𝐻 − 𝑕𝑎 = 10.3 − − 11.12 − 𝑕𝑎 = −0.856 − 𝑕𝑎
9.81 ∙ 103

Cette valeur de Z signifie que même en négligeant les pertes de charge dans les parties du
système qui viennent avant l’entrée de la pompe, il est nécessaire de placer la pompe près d’un
mètre en-dessous du niveau du plan d’eau dans le bassin pour disposer d’une valeur aussi
élevée du NPSH. Les pertes viendront exiger de baisser davantage le niveau où installer la
pompe.
Exercice sur la cavitation dans une installation de pompe
On remplit une cuve au moyen d’une pompe centrifuge qui débite 50 m3/h à
travers la canalisation représentée ci-dessous. En amont de la pompe 20 m de
conduite rectiligne de diamètre D = 100 mm, en acier inoxydable de rugosité
ε = 0.02 mm, branchée directement en paroi sur le bac d’alimentation et
comprenant un clapet de retenue de coefficient de perte de charge k1 = 0.5 ; en
aval 35 m de conduite identique comprenant deux coudes de coefficient
k2 = 0.25. Le liquide sort en jet horizontal à 17 m au-dessus du niveau dans le bac
d’alimentation, lui-même à 2 m au-dessus de l’axe de la pompe. Le NPSH requis
étant de 0.4 bar, calculer le NPSH disponible et vérifier le bon fonctionnement de
la pompe. Son rendement étant de 62 %, déterminer la puissance du moteur
d’entrainement. Propriétés du liquide pompé : ρ = 950 kg/m3 ; ν = 1.2 x 10-6 m2/s
Pv = 5500 Pa ; Pression atmosphérique : 105 Pa.
Exercice sur la cavitation dans une installation de pompe: Solution
Pour savoir si la pompe fonctionne correctement ou pas, il faut calculer le NPSH disponible
pour le comparer au NPSH requis fourni par le constructeur de la pompe. Commençons par
calculer les pertes de charge dans la partie aspiration de l’installation. Ces pertes de charge
comprennent les pertes de charge singulières à l’entrée de la conduite (𝑘0 = 0.5) et au
niveau du clapet anti-retour (𝑘1 = 0.5), et les pertes de charge linéaires dans les 20 m de
conduite d’aspiration. Pour évaluer ces dernières, il faut déterminer le coefficient de
frottement à partir du diagramme de Moody. Calculons donc à cet effet le nombre de
Reynolds :
𝐷𝑉 𝐷 4𝑄 4𝑄 4 ⋅ 50 3600
𝑅𝑒𝐷 = = 2
= = −6
= 1.5 ⋅ 105
𝜈 𝜈 𝜋𝐷 𝜋𝜈𝐷 𝜋 ⋅ 1.2 ⋅ 10 0.1
La rugosité relative valant : 𝜀 𝐷 = 0.02 100 = 0.0002, le diagramme de Moody
donne pour le coefficient de frottement :
𝑓 = 0.018
Les pertes de charge de la conduite d’aspiration se calculent donc comme suit :
𝑓𝐿𝑎 𝑄 2 𝑄2 0.018 20 50 3600 2 50 3600 2
𝑕𝑎 = + 𝑘0 + 𝑘1 = + 0.5 + 0.5
12𝐷5 12𝐷4 12 0.1 5 12 0.1 4
= 0.58 + 0.16 = 0.74 𝑚
A présent, appliquons l’équation de Bernoulli entre le plan d’eau dans le réservoir et l’entrée
de la pompe :
𝑝𝑎𝑡𝑚 𝑝𝑒 𝑉𝑒2
= + + 𝑍𝑒 + 𝑕𝑎
𝜌𝑔 𝜌𝑔 2𝑔
𝑝𝑒 − 𝑝𝑣 𝑉𝑒2 𝑝𝑎𝑡𝑚 − 𝑝𝑒
𝑁𝑃𝑆𝐻 𝑑 = + = − 𝑍𝑒 − 𝑕𝑎
𝜌𝑔 2𝑔 𝜌𝑔
Exercice sur la cavitation dans une installation de pompe: Solution
𝑝𝑒 − 𝑝𝑣 𝑉𝑒2 100 000 − 5 500
𝑁𝑃𝑆𝐻 𝑑 = + = − −2 − 0.74 = 11.4 𝑚
𝜌𝑔 2𝑔 950 ⋅ 9.81
Par ailleurs, on a pour le NPSH requis:
0.4 ⋅ 105
𝑁𝑃𝑆𝐻 𝑟 = = 4.3 𝑚
950 ⋅ 9.81
On voit donc bien que le NPSH disponible est largement plus grand que le NPSH requis, ce
qui garantit un fonctionnement de la pompe en toute sécurité en ce qui concerne le risque
d’apparition du phénomène de cavitation.

2- Connaissant le rendement de la pompe, pour calculer la puissance qui lui sera fournie par
le moteur d’entrainement, il est nécessaire de calculer la puissance utile qu’elle transmet au
fluide. Et pour ce faire, on doit commencer par le calcul de la hauteur totale de la pompe
qui, au point de fonctionnement sera égale à la hauteur que lui opposera le système. Cette
dernière s’obtient par la sommation des pertes de charge dans la conduite d’aspiration (déjà
évaluées à 0.74 m), des pertes de charge dans la conduite de refoulement et de la hauteur
statique (égale à 17 m selon l’énoncé). Il reste donc à déterminer les pertes de charge dans
la conduite de refoulement :
𝑓𝐿𝑟 𝑄 2 𝑄2 0.018 35 50 3600 2 50 3600 2
𝑕𝑟 = + 2𝑘2 + 1 = + 2 ⋅ 0.5 + 1
12𝐷5 12𝐷4 12 0.1 5 12 0.1 4
= 1.013 + 0.241 = 1.25 𝑚
La hauteur résistante contre laquelle la pompe va travailler sera donc :
𝐻𝑟 = 𝐻𝑠𝑡 + 𝑕𝑎 + 𝑕𝑟 = 17 + 0.74 + 1.25 = 19 𝑚
Exercice sur la cavitation dans une installation de pompe: Solution
La puissance utile fournie au fluide sera donc :
ℊ𝑢 = 𝜌𝑔𝑄𝐻 = 950 ⋅ 9.81 ⋅ 50 3600 ⋅ 19 = 2459.3 𝑊
La puissance fournie par le moteur à la pompe s’obtient en divisant la puissance utile par le
rendement :
ℊ𝑢 2459.3
ℊ= = = 3966.6 𝑊 ≃ 3.97 𝑘𝑊
𝜂 0.62
Problème de synthèse sur un système de ventilation

Un registre commandé grâce à un capteur de CO2 est monté à


l’intérieur d’un conduit d’air de 0.5 m de diamètre pour être utilisé dans la
régulation du débit d’air extrait d’une bibliothèque universitaire au moyen
d’un ventilateur axial dont la caractéristique est fournie au tableau suivant
pour une vitesse de rotation de 2800 tr/min :
𝑄 𝑚3 𝑠 0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0
Δ𝑝 𝑃𝑎 490 520 475 390 210 100

La longueur du conduit est de 20 m, il présente un coefficient de frottement


de 0.032 et est muni de grilles d’entrée/sortie dont le coefficient de perte de
charge est de 0.2.
1- Déterminer le débit d’air extrait de la bibliothèque pour un angle de
fermeture du registre de 60°.
2- De quelle quantité augmenterait le débit si l’angle de fermeture du registre
passe à 30°. Prendre pour masse volumique d’air 1.2 𝑘𝑔 𝑚3 . Le coefficient
de perte singulière du registre est donné en fonction de 𝜃 par l’expression :
𝐾 = 1.05 + 1.25 180° 90°−𝜃
Problème de synthèse sur un système de ventilation

où 𝜃 est l’angle de fermeture du registre, mesuré en (°).


3- Déterminer le point de fonctionnement du système pour 𝜃 = 60° si la
bibliothèque est maintenue à une pression de 200 Pa au-dessus de la
pression atmosphérique.
4- Déterminer les vitesses de rotation du ventilateur, qui seraient nécessaires
pour établir les deux débits obtenus précédemment grâce au réglage de
l’angle de fermeture du registre sur 60° et 30°.
On suppose que la caractéristique du système ne comporte plus que le
terme relatif aux pertes de charge linéaires (le registre n’étant plus
nécessaire, étant donné que la régulation du débit se fera maintenant par
variation de la vitesse. On supprime donc le registre et on néglige la perte de
charge des grilles d’entrée/sortie du conduit).
Problème de synthèse sur un système de ventilation : Solution

1- Application de l’équation de l’énergie au conduit d’extraction :


1 2 1 2
∆𝑝 𝑣 = 𝑝2 − 𝑝1 + 𝜌𝑔𝑍 2 − 𝜌𝑔𝑍 1 + 𝜌𝑉 − 𝜌𝑉 + ∆𝑝𝑓 + ∆𝑝𝑠
2 2
2 1
- En l’absence de tout effet équivalent à une hauteur statique : 𝑝2 − 𝑝1 = 0
- On néglige la variation d’énergie potentielle et d’énergie cinétique (conduit de diamètre
1 1
constant) : 𝜌𝑔𝑍 2 − 𝜌𝑔𝑍 1 = 0 et 𝜌𝑉 2 − 𝜌𝑉 2 =0
2 2 2 1
L’équation de l’énergie ci-dessus se simplifie donc pour donner :
∆𝑝 𝑣 = ∆𝑝 𝑠𝑦𝑠𝑡 = ∆𝑝𝑓 + ∆𝑝𝑠

avec :
2
𝐿 1 2 𝐿 1 4𝑄 8𝑓𝐿𝜌𝑄 2 8 ∙ 0.032 ∙ 20 ∙ 1.2 2
∆𝑝𝑓 = 𝑓 𝜌𝑉 = 𝑓 𝜌 = 2 5 = 𝑄 = 19.92 ∙ 𝑄 2
𝐷 2 𝐷 2 𝜋𝐷2 𝜋 𝐷 2
𝜋 ∙ 0.5 5

2
1 1 4𝑄 8𝜌𝑄2 180° 8 ∙ 1.2 2
∆𝑝𝑠 = 𝑘 𝜌𝑉 2 = 𝑘 𝜌 = 𝑘 2 4 = 0.2 + 1.05 + 1.25 90°−𝜃 𝑄
2 2 𝜋𝐷2 𝜋 𝐷 𝜋 2 ∙ 0.54
180°
= 0.2 + 1.05 + 1.25 90°−𝜃 15.563 ∙ 𝑄 2
Ce qui donne pour 𝜃 = 60° :
180°
∆𝑝𝑠 = 1.25 + 1.2590°−60° 15.563 ∙ 𝑄 2 = 78.82 ∙ 𝑄 2
Problème de synthèse sur un système de ventilation : Solution
La caractéristique du système aura donc pour équation dans ce cas :
∆𝑝 𝑠𝑦𝑠𝑡 = ∆𝑝𝑓 + ∆𝑝𝑠 = 19.92 ∙ 𝑄 2 +78.82 ∙ 𝑄 2 = 98.74 ∙ 𝑄 2

Le tracé de la caractéristique du ventilateur et de celle du système permet de relever à leur


intersection les coordonnées du point de fonctionnement A correspondant à un angle de
fermeture du registre de 60° : 𝑄𝐴 = 2.15 𝑚3 𝑠 𝑒𝑡 ∆𝑝 𝐴 = 462 𝑃𝑎

2- Si le registre est ouvert davantage pour que l’angle de fermeture ne sera plus que de 30°, afin
de réduire une concentration en CO2 trop importante, le coefficient de perte de charge
singulière va décroitre et les pertes de charge singulières deviennent :
180°
∆𝑝𝑠 = 1.25 + 1.25 90°−30° 15.563 ∙ 𝑄 2 = 3.20 15.563 ∙ 𝑄 2 = 49.85 ∙ 𝑄 2

La caractéristique du système aura maintenant pour nouvelle équation :


∆𝑝 𝑠𝑦𝑠𝑡 = ∆𝑝𝑓 + ∆𝑝𝑠 = 19.92 ∙ 𝑄 2 +49.85 ∙ 𝑄 2 = 69.77 ∙ 𝑄 2

Le point de fonctionnement se déplacera le long de la caractéristique du ventilateur pour


s’établir au point B, à l’intersection avec la nouvelle caractéristique du système, avec les
coordonnées : 𝑄𝐵 = 2.50 𝑚3 𝑠 𝑒𝑡 ∆𝑝 𝐵 = 436 𝑃𝑎
Il faut noter que cette façon de réguler le débit n’est pas la plus économe en énergie, puisque
elle est basée sur une altération de la perte d’énergie dans le système qui consiste à augmenter
sa résistance, donc la perte, pour réduire le débit. Une méthode moins énergivore fait appel à
un dispositif qui permet d’obtenir le même résultat en faisant varier la vitesse du ventilateur.
Problème de synthèse sur un système de ventilation : Solution

3- Si le local ventilé par extraction est maintenu à 200 Pa au-dessus de la pression


atmosphérique, la caractéristique du système devient : :
∆𝑝 𝑠𝑦𝑠𝑡 = 𝑝𝑎𝑡𝑚 − 𝑝𝑙𝑜𝑐𝑎𝑙 + ∆𝑝𝑓 + ∆𝑝𝑠 = −200 + 98.74 ∙ 𝑄 2

Le tracé de cette nouvelle caractéristique du système donne un point de fonctionnement


presque identique à celui obtenu précédemment pour 𝜃 = 30°, le nouveau débit sera très
légèrement supérieur, soit : 𝑄𝐶 = 2.55 𝑚3 𝑠

4- Aux questions 1 et 2, les débits de fonctionnement ont été obtenus grâce au réglage de
l’angle de fermeture du registre sur 60° et 30° respectivement. A présent, il est proposé de
supprimer les singularités et de procéder au réglage du débit grâce à la variation de vitesse. La
question se pose alors de savoir quelles vitesses 𝑁2 et 𝑁3 doit avoir le ventilateur pour extraire
les mêmes débits 𝑄2 = 𝑄𝐴 = 2.15 𝑚3 𝑠 et 𝑄3 = 𝑄𝐵 = 2.50 𝑚3 𝑠 correspondant
respectivement à 𝜃 = 60° et 𝜃 = 30° dans le cas où le réglage se fait grâce à un registre.
Pour répondre à cette question, on doit d’abord déterminer les points de fonctionnement (2) et
(3), puis appliquer les relations de similitude pour 𝜌 et 𝐷 constants.
Dans ces nouvelles conditions, la résistance du système est constituée uniquement par les
pertes de charge linéaires du conduit d’extraction (puisque les singularités ont été supprimées et
que la pression à l’intérieur de la bibliothèque est égale à la pression atmosphérique), on aura
donc pour équation de la caractéristique du système :
∆𝑝 𝑠𝑦𝑠𝑡 = ∆𝑝𝑓 = 19.92 ∙ 𝑄 2
Problème de synthèse sur un système de ventilation : Solution

On trace cette nouvelle caractéristique du système, qui est en même temps une courbe de
similitude étant donné qu’elle passe par l’origine des coordonnées, et on obtient les
coordonnées de son point d’intersection avec la caractéristique du ventilateur correspondant à
la vitesse de rotation originelle 𝑁1 = 2800 𝑡𝑟/𝑚𝑖𝑛, soit le point (1) sur la figure :
𝑄1 = 3.70 𝑚3 𝑠 𝑒𝑡 ∆𝑝 1 = 272.3 𝑃𝑎
Les points (1), (2) et (3) sont tous sur la même courbe de similitude, ce sont donc des points
correspondants et on peut appliquer entre eux les relations de similitude pour trouver les
vitesses recherchées. Dans ce cas, l’une des relations de similitude (voir le cours) établit que les
débits sont directement proportionnels aux vitesses de rotation, ce qui nous conduit aux
résultats suivants :
𝑄2 2.15
𝑁2 = 𝑁1 = 2800 = 1627 𝑡𝑟/𝑚𝑖𝑛
𝑄1 3.70
𝑄3 2.50
𝑁3 = 𝑁1 = 2800 = 1892 𝑡𝑟/𝑚𝑖𝑛
𝑄1 3.70

Les détails graphiques de la solution sont présentés à la figure de la diapositive suivante.


Problème de synthèse sur un système de ventilation : Solution
Caractéristique du
système pour θ = 60°
Caractéristique du
Caractéristique du ventilateur système pour θ = 30°
pour 𝑁1 = 2800 𝑡𝑟 𝑚𝑖𝑛

A. . B C

.
1

2 . . 3 Caractéristique du
système
correspondant à
une régulation par
variation de vitesse

𝑄 𝑚3 𝑠
Caractéristique du système
pour θ = 60° mais avec un
local en surpression

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