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Compte rendu sur « 

Sunnites, Chiite » d’Antoine Sfeir.

Le chiisme commence a été connu et découvert dans le monde par suite de la révolution
islamique en Iran de 1979 mais surtout en tant que régime politique.
Mais le chiisme est avant tout un courant islamique qui nait pour donner suite à la mort
soudaine du prophète sans désigner un successeur. Il émane d’une division qui a surgit lors
du 4éme califat d’Ali, le cousin et gendre du prophète, mais contesté par Muawiya, le
gouverneur de Damas, provoquant un conflit meurtrier entre les deux camps. Ali fut trahi et
déclaré illégitime par son représentant et a été assassiné en 661 marquant la victoire
définitive des omeyyades.
Les partisans d’Ali furent appelés Chiites, chi’ite Ali car n’ont pas adhéré au nouveau califat et
ils estiment que le Califat doit revenir aux descendant du prophète uniquement, considérant
Ali comme leur premier Imam.
Plus trad, survient l’élément fondateur du Chiisme, l’assassinat de Hussein et une partie de sa
famille, par Yazid, fils de Muawiya et ses partisans lors de la bataille de Karbala, créant la
martyrologie. Chiite qui donne naissance aux rites de l’Achoura.

Avant le 6éme Imam Chiite Jaafar al Sadiq, l’opposition reste politique et relative à la
question de la succession, avant de devenir dogmatique et religieuse avec lui et sa doctrine
du naas et le concept de Taqiyaa pour sauver les chiites persécutés. C’est alors l’échec
politique du Chiisme qui l’a consolidé en justifiant la martyrologie et du Mehdi caché.

- Les principaux dogmes chiites :

La doctrine chiite s’est concrétisée avec la disparition du 12éme imam, emmenant à


l’occultation de l’imam Al Mahdi qui guide la communauté de manière invisible. Entre son
occultation mineure et majeure, un corpus important de textes chiites a émergé s’écartant
de l’orthodoxie en ce qui concerne l’essence divine, le libre arbitre de l’homme, et surtout
l’imamat.
La question de l’imamat représente en effet la fracture majeure de l’islam, chez les chiites il
est un chef temporel et spirituel désigné par Dieu, contrairement au Calife. Pour eux Dieu a
fait jaillir Mohemed et la prophétie, et Ali et l’imamat pour la compléter en prenant une
dimension divine. Contrairement aux sunnites que ne considèrent infaillibles que les
prophètes et n’attribuent aucun statut divin aux imams.
La communauté chiite se base sur le Coran et douze hadiths pour légitimer leur branche,
surtout en ce qui concerne Ahl al Bayt. L’imam est alors à la fois chef politique et guide
spirituel cumulant l’ensemble des pouvoirs.
Les Ulémas ont joué également un grand rôle dans la concrétisation de la doctrine surtout
après l’occultation en la réélaborant. Ils ont pu alors s’arrogeait une partie du pouvoir des
imams en légitimant l’obéissance aux mujtahid et avoir une place dans les affaires politiques
comme l’appel au jihad.
Semblablement, l’émergence de al marja’iya a fortifié la doctrine et la pratique chiite en
permettant au peuple de choisir une référence parmi les Ayatollahs pour que ce soit difficile
à contester.
La différence majeure avec le sunnisme réside alors dans les piliers théologiques différents
des chiites, qui sont le Coran, la Sunna, l’ijmaa, le aaql, et plus tard l’interprétation des
ulémas considéré comme vice-imam.
Ainsi les ulémas ont gagné encore plus d’autorité qui s’est accompagné d’une redéfinition du
dogme initié par Mohammed el Majlissi au 17éme siècle en supprimant le soufisme, la
philosophie, et le sunnisme pour renforcer le clergé.
Des sous courant chiite ont également émergé de Chia’t Ali, notamment les ismaélites qui ne
considère que les sept premiers imams et accordant une prédominance à la raison. Les
fatimides représentent également une sous-branche qui a permis pour la première fois aux
chiites d’avoir une suprématie sur les sunnites sous leurs règnes. Il y’a également les sous
branches des druzes et nosairites.
Par ailleurs, le chiisme incarne en effet les aspirations nationales de l’Iran et l’Irak par rapport
à la Syrie dominatrice, et comme l’Égypte, cette communauté faisait historiquement de leur
souverain un dieu.

- Le chiisme actuellement :
Le chiisme est par nature une branche des minorités qui rend la lutte contre le sunnisme une
question de revanche participant au rétablissement de la justice avec le retour de Al Mahdi.
L’Iran est le cœur de cette minorité, surtout depuis la dynastie séfévide qui a fusionné perse
et chiisme et s’institutionalise avec la dynastie des Qadjar. Le religieux a atteint tous les
endroits et les domaines ou l’État était absent, se posant comme un garant de la justice face
à une tyrannie. Ce clergé a été par la suite fortement écarté avec le coup d’État du laïque
Reza Chah, mais cette marginalisation n’a fait en effet que le renforcer ainsi que son idée
révolutionnaire originelle causant la révolte de 1979.
Depuis, la politique étrangère est marquée par la volonté de maintenir une influence
régionale et la défense contre toutes les menaces extérieures. Ces aspirations les ont
poussés à vouloir coordonner toutes les communautés chiites en menant une politique pan-
chiite et en soutenant les minorités chiites dans la région pour contrer l’encerclement de
l’Arabie Saoudite et la Turquie.

En Irak, les chiites sont majoritaires mais ont toujours été en situation de minorité politique
suites aux dynamiques régionales et mondiales. Et depuis la chute du parti baasiste en 2003
l’Iran a réussi à largement infiltrer son territoire.
Quant au Golfe persique, les chiites 70% de la population, mais ils retrouvent également en
position de minorité politique. Ils sont exclus et réprimé en Arabie, Qatar, Kuweit, et au
Bahreïn ou ils représentent 75% de la population, le pays est dirigé par la minorité sunnite.
La situation d’exclusion que les chiites vivent dans le Golf augmentent par conséquent leur
soutien au voisin iranien.

Par ailleurs, l’intérêt pour le chiisme reste lié à la question politique. Même si le chiisme reste
une branche minorité, il existe un lien fort entre ses différentes communautés. Mais cela dit
la menace d’un « axe chiite » reste un fantasme. Mais cet axe reste réel géopolitiquement en
réunissant Damas, Irak, Lybie, et le Hezboallah. Le monde chiite reste également important
pour l’hyperpuissance américaine dans le contre balance de la puissance sunnito-pétroliére
par celle de l’Iran et l’Irak et en ayant accès aux trois premières réserves mondiale, Arabie,
Iran, et Irak.

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