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Université Ibn Tofaïl

Faculté des Sciences


Département de Chimie
Kénitra

Master Spécialisé

Génie des Procédés Industriels (GPI) (S2)

Element de Module

Résistance des Matériaux (RDM)

Cours et Travaux Dirigés

Mr. M. BERRADI

Année universitaire : 2018/2019


Elément de module :

Cours et Travaux Dirigés

Présenté par : Mr. Mohamed BERRADI

Année universitaire : 2018/2019 1


Introduction
La Résistance des Matériaux (RDM) est une science (discipline/outil) particulière
de la mécanique des milieux continus permettant le calcul des contraintes et des
déformations dans les structures de différents matériaux (solides) (machines, génie
mécanique, bâtiments, fusées, génie civil …).
La RDM permet de ramener l’étude du comportement global d’une structure
(arbre) (relation entre sollicitations-forces ou moments-et déplacements) à celle du
comportement local des matériaux la composant (relation entre contraintes et
déformations). Elle permet aussi de concevoir la structure suivant des critères de
résistance, de déformation admissible et de coût financier acceptable.
 Dimensionner une pièce mécanique,

 Définir les caractéristiques physiques nécessaires au choix du matériau dans lequel


elle sera réalisée,
 Vérifier la tenue sous charge.

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Introduction
Au cours cette étude, il y a 2 grands types de problèmes :

 Hypothèses: forces extérieures appliquées connues

Problème (1): trouver les dimensions à donner au corps pour que les efforts

internes ou les déformations ne dépassent pas une limite fixée d’avance  problème

de dimensionnement.

 Hypothèses: les forces extérieures et les dimensions du corps connues

Problème (2): trouver les efforts intérieurs ou les déformations résultant de

l’application de ces forces extérieures, et vérifier que ces efforts (ou ces déformations)

sont bien inférieurs à une limite fixée d’avance  problème de vérification.


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Plan du cours

 Chapitre I: Généralités sur les matériaux

 Chapitre II: Elasticité des matériaux

 Chapitre III: Hypothèses de la RDM

 Chapitre IV: Sollicitations simples

 Travaux Dirigés (TD)

 Etudes de cas (exposés)

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Chapitre I: Généralités sur les matériaux

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Chapitre I: Généralités sur les matériaux
Plan du chapitre I
I. Introduction aux matériaux
1. Introduction
1.1. C’est quoi un matériau?
1.2. Science des matériaux
2. Classes des matériaux
2.1. Classification selon la composition et les propriétés des matériaux
2.2. Classification selon la nature de la liaison chimique
3. Propriétés des matériaux
II. Structure des matériaux
1. Présentation de la matière et de sa constitution
2. Liaisons chimiques
2.1. Liaison ionique
2.2. Liaison covalente
2.3. Liaison métallique
2.4. Liaison Van der Waals
2.5. Liaison hydrogène
2.6. Conséquences des différentes liaisons chimiques
3. Forces et énergie de cohésion interne 6
Chapitre I: Généralités sur les matériaux
Plan du chapitre I (suite)
III. Structure des matériaux solides
1. État physique des matériaux
1.1. Architecture atomique
2. Arrangement des atomes dans les solides
2.1. Liquide ou solide amorphe
2. 2. Solides cristallins
3. Description de l’état cristallin
3. 1. Systèmes et réseaux cristallins
3. 2. Réseaux de Bravais
3. 3. Réseaux de Bravais: Cas étudiés
3. 4. Densité des nœuds et compacité
3.5. Densité des nœuds
3.6. Compacité
3.7. Défauts cristallins

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Chapitre I: Généralités sur les matériaux
I. Introduction aux matériaux
1. Introduction
1.1. C’est quoi un matériau?
Dans ce cours nous définissons les matériaux comme les solides utilisés pour la
fabrication des objets utiles dans notre vie.
Les matériaux sont essentiels dans le développement de la civilisation humaine

Leur matière est à base de particules élémentaires:

Atome ou Molécule
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Chapitre I: Généralités sur les matériaux
I. Introduction aux matériaux
1. Introduction
1.2. Science des matériaux
Un ingénieur (cadre technique) doit savoir et tenir compte des différentes propriétés des
matériaux pour concevoir et fabriquer de nouveaux produits (objets/matériaux).

La science des matériaux (SDM) est l’étude des relations entre l’organisation de la
matière à l’échelle atomique, la microstructure et les propriétés des matériaux.

Exemples de l’étude du matériau de l’atome à l’échelle macroscopique, microscopique et


nanoscopique

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Chapitre I: Généralités sur les matériaux
I. Introduction aux matériaux
2. Classes des matériaux
2.1. Classification selon la composition et les propriétés des matériaux
 Les métaux et leurs alliages
 Les polymères et les matières plastiques
Les céramiques et les verres

Les matériaux composites


 Un matériau composite est obtenu par la combinaison
de deux ou plusieurs matériaux appartenant aux trois
premières classes.
 Un matériau composite associe les propriétés
spécifiques de ces constituants

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Chapitre I: Généralités sur les matériaux
I. Introduction aux matériaux
2. Classes des matériaux
2.2. Classification selon la nature de la liaison chimique
 Les métaux (liaison métallique)
 Les céramiques (liaison ionique ou covalente)
 Les polymères (liaison de Van Der Waals)
Assi, nous pouvons distinguer:
 Les matériaux naturels (bois, cuire, laine…)
 Les matériaux composites

Semi-conducteurs Biomatériaux

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Chapitre I: Généralités sur les matériaux
I. Introduction aux matériaux
3. Propriétés des matériaux
Les matériaux possèdent trois catégories de propriétés à savoir:
 Les propriétés mécaniques qui reflètent le comportement des matériaux lorsqu’ils sont
sollicités par des efforts extérieurs.
 Les propriétés physiques qui représentent le comportement des matériaux sous l’action
de la température, des champs électriques ou magnétiques ou de la lumière.
 Les propriétés chimiques qui caractérisent le comportement des matériaux dans un
environnement réactif.
Selon l’arrangement des atomes (matières et/ou matériaux) donc, la matière peut se
présenter sous plusieurs états (solide, liquide, gaz, (plasma)).
La longue histoire de la matière et de sa constitution a conduit les scientifiques à présenter
ce modèle (ci-dessous) de la constitution de l’atome (modèle expliquant certaines
observations mais que l’on sait aujourd’hui incomplet).

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Chapitre I: Généralités sur les matériaux
II. Structure des matériaux
1. Présentation de la matière et de sa constitution
La matière est constituée d’atomes (molécules)
Prenons, par exemple, un morceau de matière de cuivre

Selon l’arrangement des atomes, la matière se présente sous 3 états différents:

Etat solide Etat gazeux


Atomes proches et rangés Atomes ni proches et ni rangés

Etat liquide
Atomes proches et non rangés

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Chapitre I: Généralités sur les matériaux
II. Structure des matériaux
1. Présentation de la matière et de sa constitution

Dans un atome, général, nous distinguons deux grandes


parties. Nous pouvons notamment les différencier
grâce à leur charge électrique.
 Le noyau de l'atome : sa partie centrale, il contient
les particules chargées positivement (protons) et
neutres (neutrons) et peut être assimilé à une sphère
La taille d'un atome est de l'ordre de 10-
dont les dimensions sont de l'ordre de 10-15 m. 10 m. Entre le noyau et le cortège
 Le cortège électronique: sa partie périphérique, il électronique, on trouve du vide.
contient les particules chargées négativement L'essentiel du volume d'un atome est

(électrons). donc occupé par du vide.


On dit que la matière a une structure
lacunaire.
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Chapitre I: Généralités sur les matériaux
II. Structure des matériaux
2. Liaisons chimiques

 La matière est composée d’atomes, dans un solide, les atomes sont liés entre eux. Le type de liaison
déterminera en grande partie le comportement macroscopique du matériau solide.
 La nature des liaisons détermine en grande partie les propriétés des phases condensées (solides ou
liquides): ductilité des matériaux, fragilité des céramiques, transparence, conductivité, comportements
des polymères, etc.

L’énergie de liaison qui permet de mesurer la force de la liaison (énergie de liaison + énergie de
dissociation = 0).
Selon cette énergie, nous pouvons distinguer grands types de liaisons à savoir:
 Liaisons primaires ou chimiques (fortes): Seulement les couches d’électrons externes de l’atome
sont impliquées. La condition vide/pleine et remplie (liaisons ioniques, covalentes et métalliques).
 Liaisons secondaires ou physiques (faibles): Plus faibles que les liaisons primaires, influencent sur
les propriétés physiques du matériau (Van der Waals et hydrogène) (énergie entre 4 et 40 kj/mol).

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Chapitre I: Généralités sur les matériaux
II. Structure des matériaux
2. Liaisons chimiques
2.1. Liaison ionique
Est une interaction électrostatique entre les ions (Na+ et Cl− au sein d'un cristal ionique). La
différence d'électronégativité entre les atomes correspondant est supérieure à 1,7 (cette
limite est conventionnelle; pour cet exemple, χ(Na) = 0,93 et χ(Cl) = 3,16). Cette interaction
est considérée comme forte, les températures de fusion de ces cristaux sont en général
élevées.

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Chapitre I: Généralités sur les matériaux
II. Structure des matériaux
2. Liaisons chimiques
2.2. Liaison covalente
Est une liaison chimique dans laquelle deux atomes se partagent deux électrons (un électron
chacun ou deux électrons venant du même atome) d'une de leurs couches externes afin de
former un doublet d'électrons liant les deux atomes. C'est une des forces qui produit
l'attraction mutuelle entre atomes.

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Chapitre I: Généralités sur les matériaux
II. Structure des matériaux
2. Liaisons chimiques
2.3. Liaison métallique

Est une liaison chimique résultante de l'action d'un fluide d’électrons délocalisés unissant
des atomes ionisés positivement. Les matériaux métalliques purs ou alliés sont caractérisés
par un continuum de niveaux d'énergie entre la bande de valence, occupée par les électrons
de valence, et la bande de conduction, occupée par les électrons libres, assurant la
formation d'une liaison métallique délocalisée dans tout le volume du métal.

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Chapitre I: Généralités sur les matériaux
II. Structure des matériaux
2. Liaisons chimiques
2.4. Liaison Van der Waals
Elle s’appelle aussi force de Van der Waals qui est une interaction électrique de faible
intensité entre deux atomes , molécules, ou entre une molécule et un cristal.
Les forces de Van der Waals ont trois origines :
 L'interaction électrostatique attractive ou répulsive entre deux multipôles permanents
selon leurs orientations (effets d'orientation).
 L'interaction attractive entre un multipôle permanent et un multipôle induit (effets
d'induction).
 L'interaction électrostatique attractive entre deux multipôles induits (effets de dispersion).

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Chapitre I: Généralités sur les matériaux
II. Structure des matériaux
2. Liaisons chimiques
2.5. Liaison hydrogène

La liaison hydrogène ou pont hydrogène est une force intermoléculaire impliquant un


atome d’hydrogène et un atome électronégatif comme l’oxygène, l’azote et le fluor.
L'intensité d'une liaison hydrogène est intermédiaire entre celle d'une liaison covalente et
celle des forces de Van der Waals.
La liaison hydrogène est due à la polarité de certaines molécules (qui contiennent un atome
d'hydrogène et au moins un autre atome plus électronégatif).

20
Chapitre I: Généralités sur les matériaux
II. Structure des matériaux
2. Liaison chimique
2.6. Conséquences des différentes liaisons chimiques

Le tableau suivant regroupe certaines propriétés concernant quelques liaisons chimiques.

21
Chapitre I: Généralités sur les matériaux
II. Structure des matériaux
3. Forces et énergie de cohésion interne

Dans une molécule ou un cristal, les atomes sont liés par des liaisons, qu’elles soient
(covalente, hydrogène, ionique …).
Les atomes sont donc attirés entre eux. Si l’on veut les séparer, il faut dépenser de l’énergie,
donc fournir de l’énergie aux atomes.

d’attraction: une énergie qui de répulsion: une énergie qui


Energie de
diminue lorsque les atomes se cohésion varie à l’inverse, telle qu’elle

rapprochent et qui augmente Cohésion entre deux augmente lorsque les atomes se

lorsque les atomes s’éloignent. atomes = Equilibre entre rapprochent et diminue lorsque
attraction et répulsion les atomes s’éloignent.

A B

Par convention, on considère que cette énergie est nulle


lorsque les atomes sont très éloignés. 22
Chapitre I: Généralités sur les matériaux
II. Structure des matériaux
3. Forces et énergie de cohésion interne
Bilan: on doit retenir que la forme générale du potentiel d’interaction pour tout type de liaison
(forte ou faible) est de la forme:
Force de liaison = la dérivée de l’énergie : F = dU/dr
Energie potentiel : Up = Ua + Ur
A l’équilibre pour la distance r = r0 pour laquelle l’énergie est minimale et la liaison est stable,
nous avons U(r0) = U0 correspond à F = dU/dr = 0
Le maximum de F = Fmax correspond à la force à exercer pour séparer les atomes ou casser la
liaison.
U0: énergie de cohésion atomique
r0 : distance inter-atomique au zéro absolu
r: rayon de courbure
Ua : potentiel électrostatique d’attraction
23
Ur : potentiel électrostatique de répulsion
Chapitre I: Généralités sur les matériaux
III. Structure des matériaux solides
1. État physique des matériaux
1.1. Architecture atomique
Comment, dans 1 cm3 de solide, disposer 1024 atomes ?

* En désordre : solides amorphes - plastiques


- céramiques
- verres
* En ordre : solides cristallins - métaux
- céramiques
- plastiques
2. Arrangement des atomes dans les solides
2.1. Liquide ou solide amorphe
* Atomes sont en contact (incompressible)
* Ordre à courte distance
* Arrangement irrégulier (au hasard) dans l’espace
* Conséquence isotropie : les propriétés des corps isotropes sont les mêmes quelque
soit la direction selon laquelle on les mesure. 24
Chapitre I: Généralités sur les matériaux
III. Structure des matériaux solides
2. Arrangement des atomes dans les solides
2. 2. Solides cristallins
* Symétrie
* Ordre à longue distance
* Arrangement régulier dans l’espace

* Exemple de la silice (SiO2)

(a) tétraèdre de base

(b) état amorphe (vitreux)

(c) état cristallin 25


Chapitre I: Généralités sur les matériaux
III. Structure des matériaux solides
3. Description de l’état cristallin
3. 1. Systèmes et réseaux cristallins
* Maille primitive

7 systèmes cristallins nœuds supplémentaires

au centre des bases (BC)

+ au centre des faces (FC)

au centre de la maille (C)


26
= 14 réseaux de Bravais
Chapitre I: Généralités sur les matériaux
III. Structure des matériaux solides
3. Description de l’état cristallin
3. 2. Réseaux de Bravais

27
Chapitre I: Généralités sur les matériaux
III. Structure des matériaux solides
3. Description de l’état cristallin
3. 3. Réseaux de Bravais: Cas étudiés

cubique à faces centrées (c.f.c.)

cubique centré (c.c.)

hexagonal compact (h.c.)

28
Chapitre I: Généralités sur les matériaux
III. Structure des matériaux solides
3. Description de l’état cristallin
3. 4. Densité des nœuds et compacité

* Densité des nœuds


* (a) Exemple de calcul sur une rangée : maille c.f.c. direction [100]

 1
2 
 2
d  1a z a
a
z
[100] [100] y

a x
x
29
Chapitre I: Généralités sur les matériaux
III. Structure des matériaux solides
3. Description de l’état cristallin

3.5. Densité des nœuds


(b) Exemple de calcul sur une surface : maille c.f.c. plan (100)

 1 
 4   1
 4 
d 2 2
a a2 z a

z a

(100)
y x (100)
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Chapitre I: Généralités sur les matériaux
III. Structure des matériaux solides
3. Description de l’état cristallin
3.6. Compacité

Volume des atomes p/r au volume de la maille : Exemple de Cu (c.f.c.)

Volume des atomes


Nombre d ' atomes  6  21  8  81  4
Rayon d ' un atome  4  a 2

   
3 r
3  2
Vatomes  4   4
3
a 2
4 a 6
a
Volume de la maille
Vmaille  a 3 Vatomes  2
Compacité: C    0,74
Vmaille 6
31
Chapitre I: Généralités sur les matériaux
III. Structure des matériaux solides
3. Description de l’état cristallin
• • • • • •
3.7. Défauts cristallins
1 • • • • •

a) Défauts ponctuels •
• •


• • •

2• • •

* 1 Lacune •




• •

• •

• • • • • •

* 2 Atome auto interstitiel •


3• •








• • • • •
* 3 Atome étranger en substitution • • • •
4
• •
• • • • •
• • • • • • •
* 4 Atome étranger en insertion • • • • •
• • • • • •

32
Chapitre I: Généralités sur les matériaux
III. Structure des matériaux solides
3. Description de l’état cristallin
3.7. Défauts cristallins
b) Défauts cristallins: Défauts à une dimension

* Les dislocations
(a) cristal parfait
(b) dislocation-coin

(c) dislocation-vis

Explication de Rth
Boucle Frank et Read

33
Chapitre I: Généralités sur les matériaux
III. Structure des matériaux solides
3. Description de l’état cristallin
3.7. Défauts cristallins
c) Dislocations : visualisation selon les plans cristallins
(a) Cristal parfait
(b) Dislocation-coin
(c) Dislocation-vis
d) Défauts à deux et trois dimensions
joint de grain
* Deux dimensions -
Macle -
Joints de grains
* Trois dimensions -
Précipités

grain = monocristal 34
Chapitre II: Elasticité des matériaux

35
Chapitre II: Elasticité des matériaux
Plan du Chapitre II
I. Caractéristiques des matériaux
1. Propriétés mécaniques des matériaux
II. Elasticité des matériaux
1. Introduction à l’élasticité
1.1. Qu’est-ce que l’élasticité?
1.2. Pourquoi étudier l’élasticité?
2. Elasticité linéaire: Loi de Hooke
3. Modules d’élasticité linéaire
3.1. Module de Young E
3.2. Module de Coulomb G
3.3. Résistance à la rupture
3.4. Limite d'élasticité
3.5. Allongement et striction
3.6. Ténacité
3.7. Réponse Elasto-Plastique
36
Chapitre II: Elasticité des matériaux
I. Caractéristiques des matériaux
Classement des propriétés des matériaux en 6 catégories (en fonction des agents
auxquels ils sont exposés) :
1) Mécaniques 2) Electriques
3) Thermiques 4) Magnétiques
5) Optiques 6) Chimiques
Caractérisation mécanique
 Les caractéristiques mécaniques des matériaux doivent être définissables sans ambiguïté en
fonction des qualités ou des capacités attendues
 Pas indépendantes des conditions de mesure

 Présentation des grandeurs mesurables

 Essais permettant de les obtenir 37


Chapitre II: Elasticité des matériaux
I. Caractéristiques des matériaux

1. Propriétés mécaniques des matériaux (définition)


 Rigidité: déformation réversible faible par rapport au chargement appliqué (≠
souplesse)
 Résistance aux efforts (a) et (b):

(a) rupture: aptitude à ne pas se rompre sous l'effet d'un chargement

(b) plastification: aptitude à ne pas se déformer de manière irréversible sous l'effet


d'un chargement
 Ductilité: capacité à se déformer avant de rompre
 Résilience: capacité à emmagasiner de l'énergie au cours d'une déformation
élastique
 Ténacité : capacité à absorber de l'énergie au cours d'une évolution irréversible
(plastification, rupture)
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Chapitre II: Elasticité des matériaux
I. Caractéristiques des matériaux
1. Propriétés mécaniques des matériaux (définition) (suite)
 Résistance à la fatigue: capacité à supporter des sollicitations mécaniques cycliques
plus ou moins régulières, alternées, répétées…
 Résistance aux chocs: capacité à absorber de l'énergie lors d'une rupture par choc
 Dureté: résistance à l'enfoncement d'un pénétrateur (liée à la résistance à la
plastification)
 Résistance au fluage: aptitude à durer sous l'effet d'une charge imposée à
température élevée
 Résistance à la propagation de fissures: sensibilité à l'effet d'entaille
 Amortissement: incapacité à restituer au cours de la relaxation des sollicitations qui
lui sont appliquées toute l'énergie emmagasinée lors de la mise en charge
 Résistance à l'usure: résistance à l'enlèvement de matière par frottement (couple de
matériaux)
 Corrosion sous contrainte: couplage de deux sollicitations (chimique et mécanique)

39
Chapitre II: Elasticité des matériaux
II. Elasticité des matériaux
1. Introduction à l’élasticité (Théorie classique de l’élasticité)
1.1. Qu’est-ce que l’élasticité? (définition)
x
y
X ux  x  X
ur  u
z
Y W y  y Y
Z uz  z  Z
v
V

 Le comportement mécanique est entièrement décrit par la donnée du champ de ce

déplacement.

 Elasticité = Mécanique des corps solides déformables (par opposition à la

mécanique du point ou des corps indéformables).

 La mécanique étudie la réponse d’un corps solide à des forces ou moments

appliqués. 40
Chapitre II: Elasticité des matériaux
II. Elasticité des matériaux
1. Introduction à l’élasticité (Théorie classique de l’élasticité)
1.1. Qu’est-ce que l’élasticité? (définition/remarques)

 Pour les milieux viscoélastiques, on parle aussi de rhéologie : leur réponse à des

forces/moments/pressions appliquées)

 Forces ou moments (contraintes) qui s’exercent sur un objet fait d’un matériau

donné, de forme donnée et de volume donné.

Translation, rotation, déformation (changement de forme et de volume)

 La mécanique du point ou du solide indéformable étudie la translation et la

rotation, l’élasticité s’intéresse exclusivement à la déformation (Figure ci-avant).

 On distingue l’élasticité linéaire (dans ce cours) et non-linéaire.

41
Chapitre II: Elasticité des matériaux
II. Elasticité des matériaux

1. Introduction à l’élasticité (Théorie classique de l’élasticité)

1.2. Pourquoi étudier l’élasticité?

 Stabilité et instabilité des structures mécaniques

 Pour la construction de ponts, routes, structures en béton (immeubles ...)

Forme d’un profilé, taille maximale d’un immeuble ...

 Fibres, tissus synthétiques ... (peau (artificielle ?))

 Comprendre des phénomènes naturels (certains reliefs montagneux, mouvement rapide des

végétaux, etc.).

 La géométrie est importante

• Exemple des poutres profilées utilisées dans le bâtiment

• Exemple du caoutchouc = un élastomère préparé en tubes, en rubans, en fines pellicules (vernis,


sols), en câbles, en tissus… 42
Chapitre II: Elasticité des matériaux
II. Elasticité des matériaux

1. Introduction à l’élasticité (Théorie classique de l’élasticité)

1.2. Pourquoi étudier l’élasticité?

 Fluides viscoélastiques: modification de la rhéologie des matériaux complexes

par rapport à celle des fluides simples

• Solutions de polymères, gels, caoutchoucs, pâtes, poudres, sables, cristaux

liquides, mousses et émulsions…

• Polymères: dans le cas des polymères ou élastomères, l’élasticité ne vient pas d’un

minimum d’énergie potentielle, mais c’est un effet entropique.

• Un polymère est constitué de longues chaînes carbonées qui se comportent comme

des fils flexibles. Un élastomère est un polymère réticulé, c’est-`a-dire que les
chaînes sont attachées entre elles par une liaison chimique. 43
Chapitre II: Elasticité des matériaux
II. Elasticité des matériaux
2. Elasticité linéaire: Loi de Hooke

(1635-1703) 1678: Robert Hooke


développe sa “Vraie théorie de l'élasticité”
“La puissance de tout ressort est dans la même 
F
S0
proportion que sa tension.”
Loi de Hooke: σ = E x ε
(contrainte = E x déformaiton)
où E est le Module d’Young (Rigidité).
l

l0
44
Chapitre II: Elasticité des matériaux
II. Elasticité des matériaux
2. Elasticité linéaire: Loi de Hooke (Machines de traction)

45
Chapitre II: Elasticité des matériaux
II. Elasticité des matériaux
3. Modules d’élasticité linéaire
3.1. Module de Young E
Pente de la courbe contrainte - déformation
dans le domaine élastique en traction pure ou
en flexion (unité : Pa)
3.2. Module de Coulomb G
Pente de la courbe cisaillement – glissement dans le domaine élastique en torsion
pure (unité : Pa)
Exemples typiques de comportements d’un solide déformable sous contrainte:

46
Chapitre II: Elasticité des matériaux
II. Elasticité des matériaux
3. Modules d’élasticité linéaire
3.3. Résistance à la rupture
 Charge maximale applicable à une section d'éprouvette sollicitée en traction pure
sans rupture (unité : Pa)

3.4. Limite d'élasticité


 Charge maximale applicable à une section d'éprouvette sollicitée en traction pure
sans entraîner de déformation plastique (unité : Pa)

3.5. Allongement et striction


 Allongement relatif de l'éprouvette de longueur initiale 0 après rupture.

 Striction : variation relative de la section après rupture.


3.6. Ténacité
 Résistance à la rupture d'un matériau en présence d'une fissure (ou résistance à la
propagation de fissure)/K1C facteur d'intensité de contrainte critique 47
Chapitre II: Elasticité des matériaux
II. Elasticité des matériaux
3. Modules d’élasticité linéaire
3.7. Réponse Elasto-Plastique
S
F u

Lz

Réponse élastique linéaire: F/S


F/S = E.u/Lz Ecoulement Plastique
Elasticité
Contrainte de
compression s Déformation e E

Module d’élasticité u/Lz

Limite d’élasticité sy
Ecoulement Visco-Plastique sflow  de/dt  48
Chapitre III: Hypothèses de la RDM

49
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
Plan du Chapitre III
I. Définitions et hypothèses générales
1. Définitions
2. RDM sur les solides
3. RDM sur les matériaux
4. RDM sur les déformations
4.1. Hypothèse de BERNOUILLI
4.2. Principe de superposition
5. Unités en RDM
6. Convention de signe des axes
II. Actions intérieures – Forces de cohésion
1. Définition
2. Eléments de réduction
2.1. En 3D (O, X, Y, Z)
3. Réaction d’appui (efforts de liaison)
3.1. Appui simple
3.2. Appui double (articulation)
3.3. Encastrement
3.4. Isostaticité – Hyperstaticité - Hypostaticité
3.5. Forces
3.6. Moment des forces 50
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
I. Définitions et hypothèses générales

1. Définitions
 La résistance des matériaux ou la mécanique des matériaux est une branche de

la mécanique appliquée servant à étudier le comportement des corps solides sous


l'action des différents types de charges (contraintes).

 Elle traite non seulement les méthodes d'ingénieurs employées pour le calcul de la

capacité des structures et de ses éléments à supporter les charges qui leurs sont
appliquées sans se détruire, ou se déformer appréciablement, mais aussi à présenter
les critères de base pour la conception des structures (forme, dimensions ...) et
l'utilisation des matériaux dans les meilleurs conditions de sécurité et d'économie.

51
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
I. Définitions et hypothèses générales

1. Définitions (suite)
 La RDM est basée sur les résultats théoriques de la mécanique et les propriétés des

matériaux qui ne peuvent être disponibles qu’à travers les résultats des travaux
expérimentaux comme le témoigne l'histoire du développement de la RDM qui
constitue une combinaison fascinante de la théorie et de l'expérience.

 Les limites de la RDM sont celles imposées par ses hypothèses mêmes. Les

disciplines connexes telles que la théorie de l’élasticité, de la plasticité ou de la


méthode des éléments finis se libèrent de certaines de ces contraintes.

 Les principales hypothèses de la RDM sont les suivantes:

 L'homogénéité, l'élasticité et la linéarité, la petitesse des déformations,

l’hypothèse des sections planes et l’hypothèse de Saint Venant. 52


Chapitre III: Hypothèses de la RDM
I. Définitions et hypothèses générales

1. Définitions (suite)
 L'homogénéité, l'isotropie et la continuité du matériau: Nous supposons que

le matériau possède les mêmes propriétés élastiques en tous les points du corps,
dans toutes les directions en un point quelconque du corps, et que le matériau est
assimilé à un milieu continu.

 L'élasticité et la linéarité du matériau: Nous supposons, admet qu’en chaque

point, contraintes et déformations sont proportionnelles et qu’après la déformation,


l'élément revient à son état initiale.

 La petitesse des déformations: Les déformations dues aux charges sont

négligeables par rapport aux dimensions des éléments et la configuration


géométrique reste inchangée. 53
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
I. Définitions et hypothèses générales

1. Définitions (suite)
 Hypothèse des sections planes (hypothèse de Navier-Bernoulli): Les sections

droites restent planes et normales à la fibre moyenne au cours de la déformation


(ci-après).

 Hypothèse de Saint Venant: Tous les efforts qui interviennent dans la théorie

peuvent être schématisés par leur torseur résultant.

Ces hypothèses sont simplificatrices et conduisent à des solutions approchées


qui permettent, en général, une bonne approximation du comportement des
structures soumises à différents types de charges (contraintes).

 Les notions de la RDM étudiées dans ce cours et les relations entre elles sont

schématisées dans la Figure ci-après: 54


Chapitre III: Hypothèses de la RDM
I. Définitions et hypothèses générales

1. Définitions (suite)
Forces extérieures

Structure ou élément Caractéristiques


Déformation fléchie géométriques
Compatibilité géométrique
Efforts internes (M, N et T)

Traction/compression Flexion pure Cisaillement simple Torsion simple

Sollicitations simples (Chapitre IV)

Contraintes et déformation
Critères
Résistance
Dimensionnement Rigidité Vérification
Stabilité
55
Résultats
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
I. Définitions et hypothèses générales

 L'action extérieure est caractérisée par les différents types de forces connues

agissant sur une structure ou un élément de structure défini par ses caractéristiques
géométriques et mécaniques.

 Pour une structure isostatique (?), les efforts internes sont déterminés directement

en utilisant les équations de la statique.

 Par contre pour une structure hyperstatique (?), il est nécessaire de faire

intervenir les déformations de la structure pour déterminer les réactions.

 L'effort interne qui agit au niveau d’une section d'un élément de structure peut-être

décomposé en effort normal de traction ou de compression, de moment fléchissant,


de moment de torsion, d’effort tranchant ou d’une combinaison de ces
sollicitations.
56
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
I. Définitions et hypothèses générales

 A partir de ces efforts internes, nous pouvons obtenir des informations sur la

répartition des contraintes et des déformations dans la section droite.

 Les valeurs extrêmes de ces contraintes et déformations sont les mesures de

base des critères de résistance, de rigidité ou de stabilité pour vérifier ou


dimensionner les éléments des structures.
 Questions!

1) Définir les termes suivants: la structure isostatique, hyperstatique et hypostatique.

2) Qu’elle est la différence entre ces différentes structures?

57
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
I. Définitions et hypothèses générales

2. RDM sur les solides


 En RDM, les solides étudiés portent le nom de poutres.

Par définition, une poutre est un solide engendré par une surface plane
(S) dont le centre de gravité G décrit une courbe (γ) (la ligne moyenne), telle que
(S) reste perpendiculaire sur (γ).

 Cette poutre doit:

 Très long par rapport à ses dimensions transversales

 Avoir une courbe (γ) rectiligne ou à très faible courbure

 Avoir une section constante (S) ou lentement variable.

58
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
I. Définitions et hypothèses générales

3. RDM sur les matériaux


 Les matériaux utilisés en RDM doivent être:

 Homogènes: Mêmes propriétés mécaniques en tout point,

 Isotropes: En un même point, mêmes propriétés mécaniques dans toutes les

directions (non vérifié pour le bois, les composites…).

4. RDM sur les déformations


 En RDM, les déformations doivent être :

 Petites réversibles

 Lentes à chaque instant le corps peut être considéré comme étant en


équilibre statique.
59
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
I. Définitions et hypothèses générales
4. RDM sur les déformations
4.1. Hypothèse de BERNOUILLI
 Les sections droites planes et perpendiculaires à la ligne moyenne, restent planes et
perpendiculaires à la ligne moyenne après la déformation.

4.2. Principe de superposition


 La déformation (ou la contrainte) en un point M de la poutre due à plusieurs
actions mécaniques extérieures est égale à la somme des déformations (ou des
contraintes) dues à chaque action mécanique extérieure prise isolément.
 L’intérêt est de ramener un système composé (complexe) à une somme de
systèmes simples.

60
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
I. Définitions et hypothèses générales

5. Unités en RDM
Les unités de mesure utilisées en RDM sont principalement celles du système
d'unités international (SI); pour des raisons de commodité le système d’unités
technique (MSK?) est parfois utilisé.
Unités SI MSK
Longueur (le mètre) m m
Temps (la seconde) s s
Masse (le Kilogramme) kg kgf = 10 N
Force (le Newton) N, kN t = 103 kgf = 104 N
1 bar = kgf/cm² = 0.1
Contrainte N/mm²
N/mm²
Travail (le Joule) J = N.m kgf .m = 10 J

61
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
I. Définitions et hypothèses générales

6. Convention de signe des axes


 Généralement, nous utilisons le système Cartésien ou rectangulaire pour toutes les

structures. Cependant, pour les structures en arc, le système polaire s’avère plus
pratique. Le premier ayant les axes OX, OY et OZ mutuellement perpendiculaire.

 Les sens positifs des ces axes obéissent à la règle de la main droite. Comme

indiqué ci-dessous, nous choisissons les sens positifs de deux axes X et Y par
exemple, le sens positif de l’axe Z est suivant la direction d'un vis tournant de l’axe
X vers l’axe Y.

62
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
II. Actions intérieures – Forces de cohésion

1. Définition
 Lorsqu’un solide est soumis à un système de forces extérieures, il s’exerce, au

cœur du matériau constituant le solide, des forces intérieures (non visibles)


permettant au solide de garder son intégrité physique. Ces forces intérieures
portent aussi le nom de forces de cohésion.

 Pour mettre en évidence ces forces de cohésion, nous pouvons effectuer

une coupure fictive suivant un plan perpendiculaire à la ligne moyenne (γ),


séparant la poutre en deux tronçons E1 et E2, tel que E=E1 + E2.


Si nous isolons le tronçon de gauche (E1), les forces de
cohésion représenteront, donc, les efforts exercés par le
tronçon de droite (E2) sur le tronçon de gauche (E1).
63
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
II. Actions intérieures – Forces de cohésion

2. Eléments de réduction
 Ce sont les différentes composantes des actions intérieures exprimées par rapport

au centre de gravité G de la section S de la coupure fictive.

 Les expressions des éléments de réduction seront des fonctions de x, l’abscisse du

centre de gravité G de la section (S).

64
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
II. Actions intérieures – Forces de cohésion

2. Eléments de réduction
2.1. En 3D (O, X, Y, Z)

= Effort Normal + Efforts tangentiels (Efforts tranchants)

N est la composante algébrique du vecteur sur X

Ty est la composante algébrique du vecteur sur Y

NZ est la composante algébrique du vecteur sur Z

= Moment de torsion + Moments de flexion Mt est la composante algébrique de sur X

Mfy est la composante algébrique de sur Y


65
Mfz est la composante algébrique de sur Z
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
II. Actions intérieures – Forces de cohésion

3. Réaction d'appui (efforts de liaison)


 Une structure est reliée au monde extérieur par un certain nombre de liaisons. Une

liaison impose des conditions cinématiques en un point. Pour maintenir ces


liaisons, il faut exercer des efforts de liaison qui sont des inconnues du problème.
Les liaisons dans le plan sont de 3 sortes:

3.1. Appui simple


 Ce type d'appui est matérialisé par la Figure ci-
contre, laisse à la structure toute liberté de pivoter
autour de O (extrémité de la poutre) et de se déplacer
perpendiculairement à la droite joignant les points de
contact. Si on néglige les frottements, la réaction
d'appui a la direction de la droite précitée, et
introduit une seule inconnue dans l'étude de la
poutre.
66
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
II. Actions intérieures – Forces de cohésion

3. Réaction d'appui (efforts de liaison)


3.2. Appui double (articulation)

 Il est matérialisé par une rotule (Figure ci-contre), cet appui


autorise les rotations d'une extrémité de la poutre ou d'un des
éléments constituant la structure. La direction de la réaction R
est inconnue, mais la ligne d'action passe par le centre de
l'articulation. L'articulation introduit 2 inconnues, par
exemple les projections sur deux directions du plan moyen.

67
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
II. Actions intérieures – Forces de cohésion

3. Réaction d'appui (efforts de liaison)


3.3. Encastrement

 L'encastrement schématisé sur la Figure ci-contre interdit


tout déplacement de la section droite de l'appui. Sa réaction
est une force de densité variable répartie sur toute l'étendue
de la section. En vertu du principe de Saint Venant, ces forces
peuvent être remplacées par leur résultante générale R, et leur
moment M rapportés au centre de gravité G.
Ce type d'appui introduit donc 3 inconnues, les deux
projections de R sur deux axes du plan moyen et l'intensité du
moment M qui est perpendiculaire au plan moyen.

68
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
II. Actions intérieures – Forces de cohésion
3. Réaction d'appui (efforts de liaison)
3.4. Isostaticité – Hyperstaticité - Hypostaticité
 Dans le cas plan, on a au plus trois équations d’équilibre.

1. Si les actions de liaison introduisent 3 inconnues (q), le problème est statiquement


déterminé (possible, n’admettant qu’une solution (p)) ou isostatique (p=q).

2. Si les actions de liaison introduisent plus de 3 inconnues, le problème est


statiquement indéterminé ou hyperstatique (p<q). Il faudra introduire de
nouvelles équations issues de la RDM.

3. Si les actions de liaison introduisent moins de 3 inconnues, le problème est


hypostatique (p>q). La structure est alors appelée mécanisme et n’est pas stable.
1 2 3

69
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
II. Actions intérieures – Forces de cohésion

3. Réaction d'appui (efforts de liaison)


3.5. Forces
La force est une grandeur dirigée (Figure ci-contre).
Elle est donc représentée par un vecteur et définie par:
- Son point d'application
- Sa direction ou support
- Son sens
- Son intensité
Dans un repère Cartésien une force F est définie par une
intensité F et des angles α, β et γ que F forme avec les
axes X, Y et Z.
Les projections de F suivant ces axes sont les
composantes de cette force. Comme le montre la Figure
ci-dessous,
Fx = F cosα, Fy = F cosβ et Fz = F cosγ.

70
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
II. Actions intérieures – Forces de cohésion

3. Réaction d'appui (efforts de liaison)


3.5. Forces
Ces composantes qui déterminent complètement l'intensité et la direction de F
sont souvent représentées sous la forme matricielle par:

Cette matrice colonne est appelée le vecteur force.


Composition des forces

71
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
II. Actions intérieures – Forces de cohésion
3. Réaction d'appui (efforts de liaison)
3.5. Forces

70
72
Chapitre III: Hypothèses de la RDM
II. Actions intérieures – Forces de cohésion

3. Réaction d'appui (efforts de liaison)


3.6. Moment des forces
Le moment de F1 par rapport à un axe, X par exemple,
est la somme des moments de ses composantes par
rapport à cet axe.
Si le point d'application de F1 est défini par (X1, Y1, Z1)
(Figure ci-contre), nous avons:

73
Chapitre IV: Sollicitations simples

74
Chapitre IV: Sollicitations simples
Plan du Chapitre IV
Introduction
I. Traction et compression
II. Flexion
1. Contraintes normales en flexion plan
III. Cisaillement
1. Calcul des contraintes de cisaillement
IV. Torsion simple
1. Présentation
2. Contraintes et déformation
V. Flambage
1. Présentation
2. Equilibre élastique (stable et instable)

75
Chapitre IV: Sollicitations simples

Introduction

 Les sollicitations simples sont distinctes à un certain nombre de matériaux (fonte,

béton, bois, fer…) ayant un comportement différent (Tableau ci-dessous) en traction,


compression, flexion, cisaillement, torsion et en flambage.

 Cependant, durant ces différents cas de sollicitations simples, nous allons arriver à

différentes (parfois mêmes) relations de contraintes et de déformations.

Nature des sollicitations Forces de cohésion Forme des sollicitations

Traction/Compression N

Flexion simple T + Mf
Cisaillement T
Torsion simple Mt
Flambage Pcr 76
Chapitre IV: Sollicitations simples
I. Traction et compression
 Cette partie étudie le comportement des éléments de structure sollicités

axialement. Tous les éléments ayant des lignes moyennes droites et soumis à des
efforts axiaux (de traction ou de compression) font l’objet de cette étude.

 Ce type d’éléments (généralement des barres) peuvent être rencontrés dans

différentes structures tels que les systèmes réticulés (ferme, poutre à treillis...), les
diagonales de contreventement, les boulons, les poteaux des bâtiments...

 Les aires des sections de ces éléments peuvent avoir plusieurs formes: section

pleine, creuse, ou à paroi épaisse.

77
Chapitre IV: Sollicitations simples
I. Traction et compression
 Le calcul des contraintes maximales développées et les déformations longitudinales

constituent une étape essentielle dans l'analyse et la conception des structures formées
d'éléments sollicités par des efforts axiaux.

1. Déformation des barres en traction et compression

 Soit une barre prismatique de longueur L soumise à un effort de traction P


(Figure ci-dessous).
1

3 78
Chapitre IV: Sollicitations simples
I. Traction et compression
 En substituant les relations (1) et (2) dans (3), on obtient la relation (4) suivante:

 Par analogie avec un ressort de raideur K sollicité par un effort N qui se déforme de

∆L, tel que:


5
 La rigidité longitudinale d’une barre est obtenue par identification des relations (4)

et (5): 6

 La rigidité longitudinale ou l’aptitude d'un élément à se déformer longitudinalement

dépend donc des caractéristiques mécaniques et géométriques de l’élément.

Pour une barre composée de plusieurs tronçons (Figure ci-dessous), la déformation

totale est donnée par la relation (7) suivante:

7
79
Chapitre IV: Sollicitations simples
II. Flexion (simple et pure)
 L’action des forces latérales sur une poutre se traduit en une déformation de l’axe

longitudinal initialement droit en une courbe curviligne comme il est indiqué dans la
Figure suivante:

 L’état d’une section de poutre ou de toutes les composantes des efforts internes, seule un
moment fléchissant My ou Mz n’est pas nul, est dit état de flexion plane pure (M et T).

 La déformation résultante de ce genre de sollicitation est connue sous le nom de la flèche.

Lorsque l’effort tranchant n’est pas nul, en ce cas la sollicitation est dite flexion simple (M).
80
Chapitre IV: Sollicitations simples
II. Flexion (simple et pure)
 Dans ce volet (II) de présent chapitre, nous proposons d’étudier le passage de

l’effort interne aux contraintes agissant sur les sections de la poutre et particulièrement
la distribution des contraintes normales et tangentielles résultant d’une flexion et d’un
effort tranchant.

1. Contraintes normales en flexion plan


 Des contraintes normales se développent dans les sections
transversales d’une poutre soumise à un moment fléchissant. La
Figure ci-contre montre les fibres tendues et comprimées externes
d’un tronçon de poutre fléchi.
 Dans la zone comprimée, les fibres se raccourcissent tandis que
dans la zone de traction elles s’allongent.
 Ces deux zones sont séparées par un plan neutre ayant un rayon
de courbure R et dont la longueur ne varie pas lors de la flexion.
81
Chapitre IV: Sollicitations simples
II. Flexion (simple et pure)
1. Contraintes normales en flexion plan
 L’allongement relatif d’une fibre se trouvant à une distance y de l’axe neutre peut être écrit:

 La condition d’équilibre qui lie les contraintes et les efforts internes dans la section
transversale d’une poutre est :
6
82
Chapitre IV: Sollicitations simples
II. Flexion (simple et pure)
1. Contraintes normales en flexion plan
 En introduisant la valeur de σ de l’équation (5) dans l’expression (6), on obtient :

 En introduisant l’équation (5) dans (9), la contrainte normale


en tout point de la section de la poutre distante de y de l’axe x a 10
pour valeur (10):
 L’équation (10) est appelée formule de Navier dont on note que:
 Les contraintes sont proportionnelles au moment fléchissant et inversement proportionnelles au
moment d'inertie I.
 Les contraintes varient linéairement avec la distance y de l’axe neutre.
 La fibre la plus sollicitée (la contrainte de traction ou de compression maximale) est située au point
le plus éloigné de l’axe neutre. 83
Chapitre IV: Sollicitations simples
III. Cisaillement
 Dans le volet II précèdent, nous avons étudié les contraintes tangentielles engendrées par
un effort tranchant en présence d’un moment fléchissant.
 Au cours de ce présent volet (III), nous allons considérer les contraintes tangentielles dues à
l’effort tranchant seul. Ces contraintes tendent à cisailler la section et provoquent ainsi des
déformations angulaires.
 Si en pratique, il est difficile de séparer les sollicitations les une des autres, il est encore plus
difficile de réaliser des déformations de cisaillement dans sa forme pure, elles sont
généralement accompagnées de déformations de flexion. Cependant les exemples considérés
comme étant en cisaillement pur sont nombreux: les composants des assemblages métalliques
constituent la majorité des cas. La Figure suivante représente un joint boulonné.

84
Chapitre IV: Sollicitations simples
III. Cisaillement
1. Calcul des contraintes de cisaillement
 Considérons le cas d’un tronçon de poutre à deux forces
comme le montre la Figure ci-contre, nous avons l’effort
tranchant: 1 et la relation entre l’effort tranchant et
la contrainte tangentielle agissant sur la face de la section
s’écrit: 2
 Pour une distribution uniforme des contraintes sur le plan
de la section l’équation s’écrira donc: 3 4
Ou d’après (1), nous avons: 5
En réalité, les contraintes tangentielles ne sont pas
uniformément réparties sur le plan de la section car elles
s’annulent aux voisinages des faces supérieures et inférieures
d’après la loi de parité. Cependant la formule (5) est largement
utilisée pour le calcul des assemblages boulonnés rivetés ou
85
soudés.
Chapitre IV: Sollicitations simples
IV. Torsion simple
1. Présentation
 Si de tous les efforts internes seul le moment Mx est présent, il
provoque une torsion. Ce type de sollicitation est très répandu dans
les structures de mécanique et surtout au niveau des arbres traînés
par les moteurs.
 L’analyse des éléments des structures de génie civil soumis à la
torsion est moins fréquente car l’existence du moment de torsion
entraîne que les forces extérieures doivent obligatoirement
appartenir à un plan perpendiculaire à celui de l’élément, et cela
n’est pris en compte que lors de l’analyse des structures en 3D,
comme par exemple l’installation de tuyauterie d’un système de
refroidissement d’une centrale nucléaire ou d’une base de pompage
de pétrole comme il est démontré dans la Figure ci-contre. 86
Chapitre IV: Sollicitations simples
IV. Torsion simple
2. Contraintes et déformation
 Lorsqu’on sollicite en torsion une poutre circulaire, on constate qu’une section quelconque
tourne dans son plan d’un angle proportionnel à son abscisse.
 Si l’angle de rotation est petit, alors la longueur de la barre et le rayon de la section restent
inchangés.

2. Contraintes et déformation
 De plus, une ligne longitudinale sur la surface de la barre a-b tourne d'un petit angle
vers la position ab’. On constate qu’un élément rectangulaire infinitésimal sur la
surface de la barre de longueur dx se déforme en parallélogramme. 87
Chapitre IV: Sollicitations simples
IV. Torsion simple

2. Contraintes et déformation
1
 L’angle de la déformation γ est appelé distorsion, exprimé par:

 En tenant compte du fait que l’angle γ est petit, on assimilera tgγ à γ et on obtient alors:

4 88
Chapitre IV: Sollicitations simples
IV. Torsion simple
2. Contraintes et déformation
 La relation entre le moment de torsion et l’angle ϕ peut être obtenue sachant que les
contraintes tangentielles τ réparties sur la section sont statiquement équivalentes à un
couple égal et opposé au couple de torsion Mx: 5

 En substituant τ par son expression (4), on aura l’expression (6):

 Finalement, la relation entre le moment de torsion et l’angle est:


7

 On reconnaît dans cette expression le moment quadratique polaire:

89
Chapitre IV: Sollicitations simples
V. Flambage

1. Présentation
 Les éléments d’une structure peuvent se détruire sous l’effet des charges de
plusieurs manières différentes. Par exemple sous l’effet d’une flexion ou d’une
traction excessive un élément ductile se rompt, alors qu’un autre élément composé
d'un matériau fragile se brise. Ainsi des fractures peuvent apparaître dans un élément
soumis à des charges cycliques.
 Dans la plupart des cas que nous avons vu jusque là les modes de rupture peuvent
être évités en limitant les contraintes et les déformations aux limites admissibles.
 La résistance et la rigidité d'un élément sont donc les critères importants dans la
conception des structures.
 L’expérience courante montre qu’une barre longue soumise à un effort de compression
peut se rompre par un phénomène de courbure de grande amplitude: le flambage.
90
Chapitre IV: Sollicitations simples
V. Flambage
2. Equilibre élastique (stable et instable)
 L’équilibre élastique est stable si le corps après déformation tend à revenir à son
état initial quand on élimine l’action extérieure qui était à l’origine de cette
déformation.
 Un équilibre est instable si sous l’action d’une sollicitation quelconque, le corps en
déformation continue de se déformer dans le même sens que cette déviation imprégnée
et ne revient pas à son état initial lorsque la sollicitation cesse son action.
 Entre ces deux états d’équilibre se trouve un état transitoire dit critique, ou un
équilibre indifférent: le corps peut conserver la forme initiale ou bien la perdre,
poussé par une sollicitation aussi petite qu’elle soit.

91
Chapitre IV: Sollicitations simples
V. Flambage
2. Equilibre élastique (stable et instable)
 La Figure ci-dessous montre les cas possibles de déformation
d’une poutre axialement chargée, ainsi qu’une analogie
représentée par l’équilibre d’une boule sur des surfaces concaves,
convexes ou planes qui correspond respectivement aux états
d’équilibre stables, instables ou indifférents.

 On appelle charge critique Pcr, la charge qui, une fois dépassée, provoque la perte
de stabilité de la forme initiale du corps. Pour assurer la stabilité des éléments en
compression il faut donc limiter la force de compression à la force critique (souvent,
la rupture des éléments d’une structure est attribuée à une instabilité élastique et non à
une insuffisance de résistance de la part du matériau). La condition de stabilité s’écrit
donc:
92

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