Vous êtes sur la page 1sur 8

En Bref

Obstacles à la pratique contraceptive des femmes au Bénin


La République du Bénin a fait de la promotion de la Points essentiels
planification familiale une priorité nationale, inscrite dans • Malgré la promotion gouvernementale
le cadre de l’effort de réduction de la mortalité maternelle et de la planification familiale au Bénin,
un effort supplémentaire est requis pour
infantile. Outre la prévention des décès, l’accroissement de la atteindre l’objectif d’accroissement de la
prévalence contraceptive moderne à 20%
pratique contraceptive aiderait les femmes et les familles à d’ici 2018.
limiter leur nombre d’enfants à celui désiré et à mieux • En 2012, la pratique contraceptive
maîtriser le moment de leurs grossesses et naissances. Il aide- moderne reste limitée. Seuls 7% des
femmes mariées et 23% des célibataires
rait aussi le Bénin à atteindre ses objectifs de développement, sexuellement actives pratiquent les
méthodes modernes.
en ce qui concerne notamment la réduction de la pauvreté et
• Le besoin non satisfait a augmenté depuis
la hausse des niveaux d’éducation et de revenu des femmes, 2006, passant de 27% à 33% parmi les
femmes mariées et de 35% à 50% parmi
de la scolarisation des enfants et du PNB par habitant. les célibataires sexuellement actives.

• Parmi les femmes mariées qui ont un


En 2013, le gouvernement du Bénin s’est sirent moins d’enfants, le pourcentage des besoin non satisfait, les raisons le plus
fixé l’objectif de doubler la prévalence de femmes en âge de procréer qui utilisent souvent invoquées pour justifier l’absence
la contraception moderne, en la portant à les méthodes modernes n’atteint pas de contraception sont la peur des effets
20% à l’horizon 2018.1 Il a entrepris 10%.3 Parmi les femmes mariées, 33% dé- secondaires et les préoccupations de santé
à cette fin de vastes campagnes d’in- sirent différer ou limiter leurs grossesses (22%) et l’opposition à la pratique (22%).
formation et de sensibilisation et une mais ne pratiquent pas la contraception.4 Les femmes célibataires qui n’ont jamais
meilleure intégration de la planification La proportion des naissances non pla- été mariées et qui présentent un besoin
familiale dans les autres services de santé nifiées est par conséquent assez élevée, non satisfait invoquent n’être pas mariées
reproductive. À ces stratégies s’ajoutent chiffrée à 19% en 2007-2012.3 (42%), une activité sexuelle rare ou nulle
les démarches de promotion de la planifi- (21%) et la peur des effets secondaires et
Pour réaliser l’objectif de 20% de préva- les préoccupations de santé (17%).
cation familiale de nombreux groupes de
lence contraceptive moderne d’ici 2018,
la société civile et organisations • Parmi les femmes ayant choisi la stérili-
il est essentiel de comprendre les raisons
internationales.2 sation, le DIU, l’implant, l’injectable ou la
de son faible niveau actuel. Aussi ce rap-
pilule, 57% disent avoir été informées des
Malgré le climat politique favorable port présente-t-il un aperçu des besoins
effets secondaires au moment de l’obten-
du pays et les enquêtes révélant qu’un contraceptifs des Béninoises en âge de
tion de leur méthode ; 88% de celles ainsi
nombre grandissant de Béninoises dé- procréer (15 à 49 ans). Il se base sur les informées ont reçu des instructions sur la
données de l’Enquête démographique et manière de gérer ces effets.
*Nous désignons les données de l’EDS 2011–2012 de santé (EDS) menée dans le pays en
par cette dernière année d’enquête uniquement. • Les stratégies visant à accroître la
Pour 2014, les données collectées par l’Enquête par 2011–2012*, afin de cerner les besoins
pratique contraceptive sont : améliorer la
grappes à indicateurs multiples (MICS) de l’UNICEF contraceptifs des femmes, d’identifier les
n’avaient pas encore été rendues publiques au mo- disponibilité et la qualité des services de
ment de la rédaction. S’il convient, nous citons les
obstacles à la pratique contraceptive et
contraception, accroître la connaissance
statistiques de l’Institut National de la Statistique de formuler des recommandations pour
et de l’Analyse Économique (INSAE), Enquête par de la planification familiale et lever les
améliorer l’accès à la contraception. Nous
grappes à indicateurs multiples (MICS), 2014, Résul- obstacles socioculturels à la contraception.
tats clés, Cotonou, Bénin : INSAE, 2015.  nous référons également aux données de
Figure 1
Indices de fécondité réelle et désirée pilule alors que les méthodes (18%). La proportion d’utilisa-
Malgré un déclin de la fécondité, les Béninoises ont toujours plus de longue durée, en particulier trices mariées des MLD est de
d’enfants qu’elles ne le désirent. les implants et le DIU, repré- 20% en 2006 et 21% en 2012.
Nbre d’enfants par femme
sentent chacun moins de 10%
Au Bénin, les femmes se marient
7
de la pratique (Tableau 1). Au
de plus en plus tard. Dans la
total, 14% des utilisatrices
tranche des 25 à 49 ans, l’âge
6 pratiquent les méthodes réver-
médian au moment du premier
sibles de longue durée (MLD) :
mariage est passé de 18,6 ans
5 le DIU et l’implant. Ces mé-
thodes sont les plus répandues en 2006 à 19,8 ans en 2012.3,5
4 parmi les femmes des milieux Bien que l’âge médian au
urbains et des ménages mieux premier rapport sexuel ait aussi
3
lotis.† Elles préviennent plus augmenté, de 17,8 à 18,4 ans,
efficacement les grossesses et l’intervalle entre ce premier
2
s’accompagnent de taux d’échec rapport et le mariage est plus
1 inférieurs à ceux des autres mé- long, laissant entendre que les
thodes, sujettes à une pratique femmes peuvent être sexuelle-
0 irrégulière ou incorrecte.6 ment actives pendant une plus
2006 2012 longue partie de leurs dernières
Indice de fécondité : Rural (réel) Urbain (réel) Les besoins de contracep- années d’adolescence.
Rural (désiré) Urbain (désiré) tion variables des femmes
se reflètent dans leurs Étant donné la désapprobation
Sources : références 3 et 5.
niveaux de pratique sociétale de la maternité hors
Les niveaux de pratique mariage, les femmes célibataires
l’EDS béninoise de 2006 pour L’écart entre la fécondité réelle contraceptive et les types de sexuellement actives** (pour la
examiner les tendances de la et celle désirée n’en reste pas méthodes utilisées varient en plupart jeunes) sont générale-
fécondité et de la pratique moins constant, à 0,9, indiquant fonction de l’état matrimonial. ment plus motivées que celles
contraceptive. que les femmes ont générale- En 2012, 13% des femmes mariées d’éviter une grossesse.
ment environ un enfant de plus mariées déclarent pratiquer une Aussi la pratique contraceptive
Les femmes tendent à avoir qu’elles ne le souhaitent. Si l’in- méthode.‡ Le pourcentage de s’avère-t-elle largement supé-
plus d’enfants qu’elles ne dice de fécondité est supérieur
le désirent et la pratique femmes mariées qui pratiquent rieure chez les premières. De
dans les zones rurales (5,4 par la contraception moderne fait, 32% des femmes céliba-
contraceptive reste limitée
rapport à 4,3 en milieu urbain), reste constant depuis quelques taires sexuellement actives pra-
Le Bénin a réalisé un progrès
l’écart entre la fécondité réelle années, de 6% en 2006 à 7% en tiquent une forme de contracep-
appréciable dans son effort de
et celle désirée est à peu près tion, moderne pour 23% d’entre
réduction de la fécondité. Entre 2012.§4,7 Les méthodes mo-
égal dans les deux environne- elles.4 La proportion de recours
2006 et 2012, l’indice synthé- dernes les plus populaires parmi
ments, chiffré respectivement à
tique de fécondité est tombé de les utilisatrices mariées sont aux méthodes modernes était
1,0 et 0,7 (Figure 1).
5,7 à 4,9 enfants par femme.3,5 l’injectable (27%), le préserva- de 26% en 2006.4,7 Parmi les
Quatorze pour cent seulement tif masculin (25%) et la pilule femmes célibataires sexuelle-
*Nous définissons les méthodes mo- des Béninoises en âge de pro-
dernes comme incluant la stérilisation, Tableau 1
créer pratiquent une méthode
la pilule, le DIU, l’injectable, l’implant,
les préservatifs masculin et féminin
Pratique de méthodes modernes
contraceptive : environ 5%
et les autres méthodes modernes non Distribution (%) des utilisatrices de méthodes modernes âgées de 15 à
reprises parmi les options de réponse. utilisent les méthodes tradi- 49 ans, par méthode, en fonction de l’état matrimonial, 2012, Bénin
†Tout au long de ce rapport, nous tionnelles et 9%, une méthode
définissons les femmes des ménages moderne.*3 Même si la pro- Méthode Total Mariées Célibataires
mieux lotis comme appartenant aux sexuellement
trois quintiles de richesse supérieurs et portion d’usage des méthodes actives

celles des ménages plus démunis, aux modernes représente une hausse
deux quintiles inférieurs. Préservatif masculin 38 25 64
par rapport aux 7% enregistrés Injectable 20 27 11
‡D’après l’enquête MICS 2014, 18% Pilule 15 18 14
des femmes mariées pratiquent une
en 2006, la pratique contracep-
Implant 9 14 4
méthode contraceptive. tive globale, initialement à DIU 5 7 0
§D’après l’enquête MICS 2014, 11% 17%, est effectivement en Stérilisation 1 1 0
des femmes mariées utilisent la Préservatif féminin 0 0 1
baisse.5 Parmi les utilisatrices de Autre* 12 8 5
contraception moderne.
la contraception moderne, 38% Total 100 100 100
**Définies comme ayant eu des rapports
sexuels durant les trois mois précédant utilisent le préservatif masculin, *Méthodes modernes non listées parmi les options de réponse à l’enquête. Source : référence 4.
l’enquête. 20% les injectables et 15% la

Obstacles à la pratique contraceptive 2 Guttmacher Institute


Figure 2
ment actives qui pratiquent nification familiale non satisfait. Besoin non satisfait
la contraception moderne, la Ce besoin est élevé et en hausse Ces dernières années, le besoin non satisfait est en hausse parmi les
grande majorité utilise le préser- parmi les femmes mariées, de Béninoises âgées de 15 à 49 ans.
90
vatif (64%), la pilule (14%) ou 27% en 2006 à 33% en 2012 % des femmes ayant un besoin non satisfait
l’injectable (11%). Quatre pour (Figure 2).* Il ne varie ces der- 100
cent des femmes de ce groupe nières ni en fonction de l’âge, de
70
choisissent les méthodes MLD, la résidence ou de la richesse.
80
par rapport à 2% en 2006.
Parmi les femmes célibataires
La décision primaire de la sexuellement50 actives, le besoin
60
pratique contraceptive ne non satisfait est passé de 35%
revient pas toujours aux en 2006 à 50% en 2012. Il est
femmes nettement supérieur
30 dans ce 40
Si la contraception moderne groupe, par rapport aux femmes
est pour la plupart destinée à mariées. Il est supérieur dans la
un usage féminin, les femmes 20
tranche des1015 à 24 ans de cette
mariées n’ont pas toujours voix catégorie (54%), par rapport
au chapitre dans la décision, à leurs aînées célibataires et 0
principale ou conjointe, de la sexuellement actives (38%). Le 2006 2012 2006 2012
pratiquer. Parmi les utilisatrices besoin de contraception non Mariées Célibataires,
sexuellement actives
mariées, 19% en 2012, par rap- satisfait de ces femmes est
port à 13% en 2006, déclarent Besoin de limitation Besoin d’espacement Sources : références 4 et 7.
fortement associé à celui d’es-
que la décision de la contracep- pacement des naissances plutôt
tion appartient principalement que d’arrêt total de la mater- Les raisons de ne pas son de leur opposition. Celle-ci
à leur mari.4,7 De plus grandes nité. Comme pour les femmes pratiquer la contraception reflète probablement largement
proportions de femmes déclarent mariées, le besoin des céliba- varient suivant l’état celle de l’Église catholique à la
cette prépondérance du mari taires sexuellement actives ne matrimonial contraception moderne, cette
dans les milieux urbains (22% varie guère suivant le lieu de Les Béninoises évitent la confession représentant un tiers
par rapport à 16% en milieu résidence ou la richesse. contraception pour différentes de la population.4 Les rapports
rural) et dans les ménages raisons, ayant rarement trait sexuels rares ou nuls sont invo-
Bien des raisons expliquent à des problèmes d’accès. Pour
mieux lotis (20% par rapport à qués par 16% et l’aménorrhée
l’importance du besoin non résoudre le besoin non satisfait,
16% dans ceux plus démunis).4 post-partum et l’allaitement
satisfait, notamment les diffé- il faudra définir des stratégies
L’approbation de la planification maternel, par 17%. Si 10% et
rences entre le désir d’enfants qui apaisent les préoccupations
familiale par le mari est un puis- 7% seulement des femmes ma-
des hommes et des femmes. La spécifiques et cibler les cam-
sant déterminant de pratique riées présentant un besoin non
recherche révèle que les couples pagnes en fonction de l’état
contraceptive.8 satisfait font état de problèmes
qui partagent un même objec- matrimonial.† de coût et d’accès, respective-
Le besoin non satisfait tif de naissances différées ou
ment, le Bénin n’en affiche pas
est élevé limitées sont plus susceptibles Femmes mariées présentant un
moins l’une des plus hautes pro-
Plus de 47% des Béninoises d’adopter la planification fami- besoin non satisfait. Parmi les
portions mondiales de femmes
mariées déclarent ne pas désirer liale que ceux dont les opinions femmes mariées qui présentent
mariées invoquant ces raisons
de grossesse dans les deux divergent sur ce plan.9,10 Au un besoin non satisfait, les
pour expliquer leur absence de
prochaines années ou du tout.3 Bénin, 27% des femmes dé- raisons le plus souvent invo-
pratique contraceptive.11
Les femmes sexuellement actives clarent que leur mari désire plus quées pour justifier l’absence de
qui ne désirent pas de grossesse d’enfants qu’elles, tandis que contraception sont la peur des Parmi les femmes mariées pré-
mais ne pratiquent aucune 29% désirent le même nombre.4 effets secondaires et les pré- sentant un besoin non satisfait,
méthode contraceptive (moderne Trois pour cent des femmes seu- occupations de santé (22%) et les raisons les plus courantes
ou traditionnelle) sont décrites lement déclarent que leur mari l’opposition à la pratique (22% ; de l’absence de pratique dans
comme ayant un besoin de pla- désire moins d’enfants qu’elles, Figure 3).4 Concernant l’oppo- les milieux urbains sont la peur
et 40% ignorent le nombre sition, un quart des femmes des effets secondaires et les
*Selon l’enquête MICS 2014, le besoin désiré par leur mari. La propor- sont elles-mêmes opposées à la préoccupations de santé (28%)
non satisfait parmi les femmes mariées
est de 33%. tion de femmes qui déclarent contraception, tandis que 58% et l’opposition (25%) ; dans les
†Les raisons de l’absence de contracep- désirer moins d’enfants que leur précisent l’opposition du mari milieux ruraux, il s’agit plutôt
tion parmi les femmes divorcées et mari est supérieure en milieu et 5%, celle d’autres personnes. de la rareté ou de l’absence de
veuves ne sont pas documentées ici car
ces groupes représentent une très faible rural (31% par rapport à 22% en Les 12% restants donnent l’in- rapports sexuels (20%), l’oppo-
proportion du besoin non satisfait. milieu urbain).4 terdiction religieuse comme rai- sition (20%), de l’ignorance des

Guttmacher Institute 3 Obstacles à la pratique contraceptive


méthodes (11%) et de raisons autres raisons sont les rapports semble problématique pour de qué par de plus grandes propor-
d’accès (9%).4 Les femmes plus sexuels rares ou nuls (21%), la plus grandes proportions de tions de femmes rurales (6%)
démunies invoquent le plus sou- peur d’effets secondaires et les femmes rurales (4% par rapport et plus démunies (7%) que par
vent l’allaitement/l’aménorrhée préoccupations de santé (17%) à 1% pour leurs homologues leurs homologues urbaines (1%)
post-partum (20%) et l’opposi- et l’opposition (11%).4 Parmi urbaines), de même que de et mieux loties (2%). De même,
tion à la contraception (20%), les femmes de cette catégorie, femmes plus démunies (10% par 4% des femmes de ménages plus
tandis que celles des ménages un total de 5% invoque actuel- rapport à 1% pour celles mieux démunis invoquent le manque
mieux lotis invoquent la peur lement des raisons de coût ou loties). d’accès comme raison d’arrêt,
d’effets secondaires et les d’accès, par rapport à 7% et par rapport à 2% de celles des
préoccupations de santé (26%), 15%, respectivement, en 2006.4,7 Les femmes abandonnent ménages mieux lotis. Les raisons
suivies de l’opposition (23%). la contraception pour de d’arrêt de la contraception
Le fait de ne pas être mariée nombreuses raisons moderne imputables à l’accès ne
L’accès pose problème pour une
et les rapports sexuels rares Certaines femmes arrêtent diffèrent pas suivant le lieu de
plus grande partie des femmes
ou nuls sont les deux raisons de pratiquer la contraception résidence.
des ménages plus démunis (9%
les plus invoquées, parmi les malgré leur désir de différer
par rapport à 5% dans ceux
femmes qui n’ont jamais été ou d’éviter une naissance. Les Les sources d’information
mieux lotis).
mariées et qui présentent un raisons les plus courantes d’arrêt sur la planification familiale
Femmes célibataires présentant besoin non satisfait, en milieu de la pratique moderne parmi
varient suivant le lieu de
résidence
un besoin non satisfait. Parmi urbain (44% et 18%, respec- les anciennes utilisatrices qui ne
Les Béninoises ont en grande
les femmes qui n’ont jamais été tivement) comme rural (38% désirent pas de grossesse sont
majorité entendu parler de la
mariées ayant un besoin non et 27%).4 Les femmes plus les effets secondaires (22%),
contraception, y compris des
satisfait, le fait de ne pas être démunies invoquent aussi le le désir d’une méthode plus
méthodes modernes (85%).3 La
mariée est la raison prédomi- plus souvent ces deux raisons efficace (11%), les inconvé-
connaissance des méthodes est
nante de l’absence de pratique (37% et 33%, respectivement), nients de la pratique (9%) et la cependant supérieure parmi les
de la contraception, invoquée tandis que celles des ménages désapprobation du mari (8%).4 femmes célibataires sexuelle-
par 42%.4 Ce pourcentage est mieux lotis invoquent le fait Dans l’ensemble, 3% et 2% Never-married
mentsexually
actives (94% par rapport à
active
en hausse considérable depuis de n’être pas mariées (43%) des femmes qui ont arrêté leur 85% parmi celles mariées). Les
2006, lorsque 12% seulement et la peur d’effets secondaires méthode invoquent, respecti-Married femmes obtiennent leur informa-
des femmes de ce groupe invo- et les préoccupations de santé vement, des raisons de coût et tion sur la planification familiale
quaient cette même raison.7 Les (19%). Sans surprise, l’accès d’accès, mais le coût est invo- de diverses sources, variables
Figure 3 suivant le lieu de résidence. En
Raisons d’absence de contraception milieu urbain, une plus grande
Parmi les Béninoises présentant un besoin non satisfait, les raisons de l’absence contraceptive diffèrent
proportion déclare en avoir
suivant l’état matrimonial. entendu parler récemment,
toutes sources confondues. Par
% des femmes ayant un besoin non satisfait
exemple, les proportions qui, du-
Effets secondaires/
préoccupations de santé rant les quelques mois précédant
l’enquête, ont entendu parler
Opposition de la planification familiale à la
télévision sont de 56% en milieu
Aménorrhée post-partum/
allaitement urbain et 21% en milieu rural ;
Rapports sexuels
61% et 49%, respectivement, en
rares ou nuls ont entendu parler à la radio, et
Coût
25% et 7%, dans les journaux
et les magazines.4 Globalement,
Ignorance des méthodes la connaissance de la planifi-
cation familiale à travers ces
Accès trois sources (en particulier
la télévision) a augmenté au
Pas mariée
fil du temps. Le pourcentage
de femmes qui en ont enten-
0 20 40 60 80 100
du parler à la télévision est
Mariées Célibataires jamais mariées sexuellement actives
passé de 23% en 2006 à 37%
Source : référence 4. N.B. : Le total des pourcentages n’est pas 100% car les femmes pouvaient donner plusieurs réponses. en 2012, reflétant la hausse

Obstacles à la pratique contraceptive 4 Guttmacher Institute


10 30 50 70 90
Figure 4
correspondante, durant ce même La prestation de services Information contraceptive
intervalle, de 25% à 35% de la de contraception doit être
Les Béninoises qui pratiquent une méthode ne reçoivent pas toutes
proportion de femmes ayant ac- renforcée une information complète sur la contraception.
cès à la télévision.4,7 Les femmes Face à l’obstacle souvent opposé
déclarent aussi avoir été expo- à la pratique contraceptive de la % d’utilisatrices actuelles*
sées récemment aux messages crainte des effets secondaires, il 100
de la planification familiale par importe d’évaluer si les femmes
80
le biais de feuillets et brochures sont informées de ces effets et
d’information (17%), de présen- de leur gestion lors de leur accès 60
tations culturelles et éducatives aux services de contraception.
40
(23%), de l’école (17%) et Parmi les femmes ayant choisi
d’affiches (21%).4 une méthode moderne autre 20
que le condom, 57% ont été
Quarante pour cent des femmes 0
informées des effets secondaires Informées sur les effets Informées sur la gestion Informées par un prestataire
déclarent n’avoir entendu parler au moment du choix de leur mé- secondaires de la méthode des effets secondaires† sur les autres méthodes
de la planification familiale dans thode actuelle et 88% de celles Source : référence 4. *Parmi les femmes qui choisissent la stérilisation, le DIU, l’implant,
aucun média durant les mois ainsi informées ont reçu des l’injectable ou la pilule. †Parmi les femmes qui ont été informées des effets secondaires.
précédant l’enquête.4 Cette pro- instructions sur la manière de
portion est largement supérieure gérer ces effets (Figure 4).4 Les de planification familiale dans renforcement de la fourniture de
dans les milieux ruraux (49% prestataires de la planification les soins de santé primaires et produits de santé reproductive
par rapport à 30% en milieu familiale doivent aussi informer de sensibiliser les femmes aux au Bénin, dont la qualité reste
urbain) et parmi les femmes des les femmes de la gamme com- sources de cette planification. faible. Selon l’indice de sécurité
ménages plus démunis (56% par plète des méthodes contracep- Au Bénin, toutes les structures contraceptive (qui mesure la
rapport à 32% dans ceux mieux tives qui leur sont disponibles. de santé dotées d’une maternité chaîne logistique, l’environ-
lotis). Parmi les utilisatrices de sont censées offrir des services nement financier, sanitaire et
méthodes modernes autre que le de planification familiale. Entre social, et l’accès et le recours
La planification familiale
condom, 70% ont été informées la moitié et deux tiers seule- à la planification familiale), le
n’est pas souvent discutée
des autres méthodes par un ment en proposent cependant.1 Bénin présente un niveau de
Malgré l’exposition de la majo-
rité des femmes aux messages prestataire de soins de santé. sécurité contraceptive relative-
Les politiques béninoises ment faible, laissant entendre la
de planification familiale d’au Pour les femmes qui présentent favorisent la planification
moins une source, 14% seule- nécessité d’initiatives supplé-
un besoin de contraception familiale
ment déclarent en avoir parlé mentaires pour accroître la
non satisfait, chaque visite Plusieurs politiques et plans
avec quelqu’un durant les mois disponibilité de la planification
dans une structure de santé d’application récente au Bénin
précédant l’enquête (par rapport familiale.13
représente une occasion, pour révèlent un environnement
à 18% en 2006).4,7 De plus le prestataire, de proposer des propice à la promotion de la Le gouvernement béninois
grandes proportions de femmes services de santé sexuelle et planification familiale.1,2 Dans le s’est aussi engagé, sur le plan
urbaines et mieux loties ont reproductive. Cela dit, parmi les cadre du Plan National de Déve- régional, à accroître le recours
eu une conversation récente non-utilisatrices sexuellement loppement Sanitaire 2009–2018, aux services de planification
sur la planification familiale, actives s’étant rendues dans une le gouvernement a incorporé des familiale. En février 2011, il a
par rapport à leurs homologues structure de santé au cours des mesures d’appui aux services formé avec huit autres gouver-
rurales et plus démunies.4 Parmi 12 derniers mois, 34% seule- de santé reproductive et de nements d’Afrique occidentale
celles qui en ont parlé au cours ment ont parlé de la planifi- planification familiale.2 D’autres francophone et leurs partenaires
des derniers mois, deux tiers cation familiale avec un agent politiques importantes incluent techniques, le Partenariat de
l’ont fait avec une amie ou une de santé.4 Qui plus est, 38% les Politiques, Normes et Stan- Ouagadougou dans le but d’ac-
voisine. Moins d’un quart l’ont seulement des non-utilisatrices dards pour l’offre de services croître l’utilisation des services
discutée avec leur conjoint ou connaissent une source de pla- de santé de la reproduction de planification familiale par le
partenaire — en baisse nette nification familiale. Ce pourcen- (1998), la Politique nationale biais de l’engagement politique,
par rapport à près de la moi- tage est particulièrement faible pour la santé de la reproduction de l’aide des donateurs et d’un
tié en 2006.4,7 L’absence de parmi les femmes des milieux 2011–2016 et la Stratégie Na- plan d’action opérationnel.14 En
discussion de la planification ruraux (31%) et parmi celles des tionale pour la Sécurisation des septembre 2011, le Partenariat
familiale laisse entendre qu’il ne ménages plus démunis (27%). Produits de Santé de la Repro- de Ouagadougou s’est élargi
s’agit pas d’un sujet socialement Ces statistiques révèlent un duction (SNSPSR) 2011–2016. pour admettre la participa-
acceptable en public, ni même haut degré d’occasions man- Cette dernière, en particulier, se tion de la société civile à ses
en privé. quées d’intégrer les services concentre sur les stratégies de efforts.2 Sans tarder, la Direction

Guttmacher Institute 5 Obstacles à la pratique contraceptive


de la Santé de la Mère et de où elles les désirent et, à cette des avantages, inconvénients en particulier, pour que toutes
l’Enfant, chargée de la coordi- fin, de recourir volontairement et taux d’échec de chaque les femmes puissent éviter les
nation des activités de planifi- à une planification familiale méthode. Il est aussi important grossesses qu’elles ne désirent
cation familiale, établissait la sans risques. D’après les don- d’informer adéquatement les pas. Dans les régions isolées
Feuille de route pour la planifi- nées existantes sur les besoins femmes sur les effets secon- en particulier, l’assurance de la
cation familiale, cadre central à contraceptifs des femmes et les daires potentiels et, le cas disponibilité des MLD limitera
l’intention de tous les interve- obstacles à la pratique, diverses échéant, sur la façon de les le nombre de visites requises
nants étatiques, donateurs et de mesures permettraient de lever gérer, ainsi que de leur donner pour le réapprovisionnement
la société civile concernant les ces obstacles et de promouvoir l’occasion, au besoin, de chan- en contraceptifs. L’organisation
interventions nécessaires à sa la pratique contraceptive. ger de méthode. de cliniques de planification
promotion au Bénin. familiale mobiles, au service des
Améliorer la disponibilité et L’Association Béninoise pour régions difficiles d’accès, offre
Le gouvernement béninois a mis la qualité des services le Marketing Social (ABMS) une stratégie potentielle d’accès
en œuvre plusieurs mesures de contraceptifs. Les Béninoises a élaboré un modèle intéres- à une plus grande couverture des
poursuite de cet objectif. Par déclarent pratiquer un large sant de prestation de services services de contraception. Cette
exemple, toutes les structures de éventail de méthodes, de courte contraceptifs de qualité. Son approche dans la zone de Djou-
santé du secteur public doivent ou longue durée et perma- réseau ProFam, formé de gou a fait gonfler le nombre de
proposer des services de planifi- nentes. La décision de prati- 57 cliniques du secteur pri- nouvelles utilisatrices de la pla-
cation familiale dans le cadre de quer une méthode particulière vé, offre un large éventail de nification familiale et monter la
leur offre minimale de services.15 dépend des circonstances et des services de santé, y compris prévalence contraceptive, de 1%
Ces services ne sont malheureu- préférences de la femme, qui la planification familiale et en 2009 à 12% en 2013.20 Autre
sement pas toujours disponibles, peuvent varier dans le temps. une gamme complète d’autres stratégie, les agents de santé
en particulier dans les milieux Malgré la grande variété de mé- services de santé reproductive.19 communautaire peuvent assurer
ruraux et difficiles d’accès, en thodes disponibles dans le pays, L’ABMS s’est en outre associée à les services de planification fa-
raison souvent d’une pénurie de les ruptures de stocks, pour 107 cliniques privées et offre du miliale dans les régions isolées.
prestataires. Le gouvernement cause de prévision insuffisante soutien technique au 51 centres En 2015, un projet pilote de for-
soutient par ailleurs l’effort des besoins contraceptifs et de santé publics, dans le but mation de ces agents, également
à travers l’exonération fiscale retards de livraison, ne sont pas de renforcer leur capacité de appelés aides-soignants, à l’offre
des organisations non gouver- rares.17 Tous les centres de santé prestation d’une gamme de de l’injectable, du préservatif et
nementales à l’importation de et toutes les pharmacies ne sont méthodes contraceptives, MLD de la pilule, a été inauguré dans
produits contraceptifs.2 Il s’est par ailleurs pas aptes à dispen- comprises. L’organisation forme quatre quartiers de la commune
également engagé à donner aux ser tous les types de méthodes les prestataires à l’insertion du d’Adja-Ouèrè.21 Le projet a de-
adolescents et aux jeunes un et l’offre limitée est particu- DIU et de l’implant, elle procure puis lors été mis en œuvre avec
accès gratuit à la contraception lièrement fréquente dans les les fournitures contraceptives et succès dans plus d’une douzaine
moderne dans les structures de milieux ruraux. En 2013, 40% elle suit et évalue les perfor- de pays d’Afrique subsaharienne,
santé publiques d’ici 2015.16 seulement des structures de mances des prestataires de la où il a reçu de nombreuses éva-
santé déclarent proposer le DIU contraception. La formation de luations positives.22
Pour améliorer la pratique et 39%, l’implant.1 La formation nouveaux partenariats tels que
contraceptive, il faut insuffisante à la prestation des la très productive association Répandre la connaissance de
lever les obstacles qui s’y MLD, dans les cliniques du sec- entre l’ABMS et les centres de la planification familiale. Si
opposent la grande majorité des Bé-
teur public aussi bien que privé, santé publics, offre une straté-
Parvenir, ou non, à atteindre ninoises ont entendu parler
rend ces méthodes inaccessibles gie potentielle d’accroissement
l’objectif d’une prévalence des méthodes de contraception
à de nombreuses femmes.18 de la disponibilité de contracep-
contraceptive moderne de 20% modernes, elles ne disposent
tifs et d’amélioration de la
d’ici 2018 dépendra largement Les femmes désireuses de pas toutes d’une information
qualité du conseil contraceptif.
de l’efficacité des politiques et contraception devraient bénéfi- correcte et complète sur ces
des programmes mis en œuvre. cier d’un large éventail de choix, Les problèmes d’accès font méthodes et, parmi celles qui
Malgré les progrès réalisés sur qui leur permette d’identifier toujours obstacle à la pratique présentent un besoin non sa-
la voie de la réduction de la fé- la méthode la mieux adaptée à contraceptive de près d’une tisfait, certaines ne savent rien
condité, l’intervention doit être leurs circonstances et à leurs femme sur 10 dans les milieux de la contraception. Il existe
intensifiée pour lever les obsta- besoins. Lors des consulta- ruraux et dans les ménages plus donc un besoin de sensibilisa-
cles qui empêchent les femmes tions sur la contraception, les démunis, souvent établis en tion accrue à la planification
d’exercer le droit qui leur appar- femmes doivent être pleinement milieu rural aussi.4 Il convient familiale et de garantie que
tient d’avoir le nombre d’enfants informées des différents types d’améliorer l’accès, pour les toutes les femmes disposent
qu’elles désirent, au moment de contraceptifs disponibles et femmes rurales et plus démunies d’une information complète sur

Obstacles à la pratique contraceptive 6 Guttmacher Institute


toutes les méthodes contracep- réseaux, mais à accroître aussi du partenaire surtout, n’a pas scolarisées ou formées dans
tives disponibles et sur l’endroit la prévalence contraceptive.25 diminué depuis 2006. L’approba- les zones d’intervention de ces
où se les procurer. Les résultats Une autre stratégie cherche à tion masculine de la planifica- centres.29
d’enquête selon lesquels les accroître la sensibilisation à la tion familiale est indispensable
Les chefs religieux sont aptes à
femmes invoquent souvent une « Ligne Verte le 7344 », une à la hausse de la prévalence
influencer les opinions de leurs
activité sexuelle rare et l’allai- permanence gratuite créée par contraceptive.8 Comme dans
fidèles sur la question de la pla-
tement maternel comme raisons l’ABMS que les abonnés aux ré- beaucoup d’autres pays d’Afrique
nification familiale. Au Bénin, il
d’absence de contraception sont seaux téléphoniques MTN, Moov, toutefois, le Bénin conserve une
n’est pas rare qu’ils la dé-
peut-être indicateurs de ma- et BBCOM peuvent appeler pour culture nataliste, où les hommes
nigrent.30 Aussi, les programmes
lentendus concernant le risque contacter des agents formés à accordent souvent de l’impor-
axés sur l’approbation de la
de grossesse et le retour à la la planification familiale et leur tance aux familles nombreuses.
planification familiale parmi
fertilité après une naissance. poser leurs questions de santé En dépit de campagnes visant
les chefs religieux peuvent-ils
Les femmes doivent aussi être reproductive ou générale.19 Ce à encourager l’implication des
réduire les obstacles sociocul-
mieux informées sur le moment service est accessible, dans hommes dans la planification
turels à la contraception. En
où elles courent le plus grand les milieux ruraux et difficiles familiale, un plus grand effort
septembre 2015, par exemple, le
risque de grossesse. d’accès. Le succès du projet se de promotion de la discussion
programme Health Policy Project
révèle dans l’important volume et de la pratique contraceptive
Les médias offrent une stratégie de l’USAID a mené une forma-
d’appels reçus : en 2014, la est nécessaire parmi les hommes
efficace de transmission d’infor- tion à l’intention de 26 chefs
Ligne Verte le 7344 a répondu à et les couples.2 En 2007, une
mation sur la planification fa- religieux de toutes confessions
plus de 137 000 questions. étude menée dans 10 pays,
miliale à une grande proportion sur la manière d’aborder la
dont le Bénin, a révélé que les
de la population.23 Au Bénin, Les besoins varient souvent planification familiale dans leurs
femmes sont plus susceptibles
des campagnes de messages sur d’un sous-groupe à l’autre et communautés.17
de pratiquer la contraception
la planification familiale ciblent l’information doit être adaptée moderne quand elles ont parlé Conclusion
régulièrement les femmes en âge en conséquence. Par exemple, de la planification familiale avec Bien que le Bénin ait réalisé de
de procréer, les adolescentes et les femmes célibataires peuvent leur partenaire.28 nets progrès dans la réduction
les hommes. Étant donné que chercher à éviter une grossesse
les segments ruraux et pauvres Parmi les célibataires jamais en- de sa fécondité, de plus grands
tandis que leurs aînées mariées
de la population ne bénéficient core mariées qui présentent un efforts sont nécessaires pour as-
désirent limiter leur fécondité :
cependant pas nécessairement besoin non satisfait, le fait de surer aux femmes qui le désirent
ces deux groupes doivent pou-
d’un accès régulier aux médias, n’être pas mariée est la raison la capacité de différer ou de li-
voir accéder à différents types
d’autres stratégies d’accès à la plus fréquente de l’absence miter leurs maternités. Les plus
d’information. Le recours à la
ces groupes seraient utiles : de pratique contraceptive, signe grands obstacles à la pratique
stratégie des pairs éducateurs
par exemple, l’organisation de probable de la désapprobation contraceptive sont les craintes
peut être utile à cet égard. Ain-
présentations culturelles et sociale de l’activité sexuelle et d’effets secondaires et les pré-
si, en 2011–2013, l’Association
éducatives, l’accès aux femmes de la pratique contraceptive occupations de santé associées
Béninoise pour la Promotion de
dans les écoles et dans les lieux parmi les femmes jeunes et aux méthodes et qui dissuadent
la Famille, avec l’appui du projet
de culte, ou les interventions célibataires. Les services de les femmes de les utiliser, de
RESPOND, a formé 100 jeunes
sur les réseaux sociaux. Ainsi, planification familiale doivent même que l’opposition à la
pairs éducateurs et leur a fourni
le projet Tékponon Jikuagou répondre aux besoins de toutes contraception. Il importe de
une bicyclette pour la distribu-
financé sur cinq années par les femmes, indépendamment de surmonter ces obstacles, parmi
tion de préservatifs et la promo-
l’Agence des États-Unis pour le leur état matrimonial ou de leur d’autres, et de favoriser ainsi
tion de la planification familiale
Développement International âge. L’ABMS a implanté récem- le progrès vers la résolution du
auprès de leurs pairs.26 D’après
(USAID), a tenté de réduire le ment un réseau de 15 centres besoin non satisfait de planifi-
une recherche antérieure, dans
besoin non satisfait de planifi- jeunes Amour et Vie offrant des cation familiale. Mais surtout,
22 pays, l’information relative
cation familiale en recrutant un services de santé sexuelle et re- aider les femmes et les couples
à la santé reproductive est
petit nombre de responsables productive sensibles aux besoins à limiter leur famille au nombre
souvent mieux reçue quand elle
et groupes influents de la des jeunes à travers le Bénin.19 d’enfants désiré permettra à
provient de pairs.27 plus de Béninoises de vivre une
communauté et en les invitant En 2014, plus de 81 000 jeunes
à répandre les messages de la Éliminer les obstacles socio- se sont rendus dans ces centres vie plus saine et plus produc-
planification familiale à travers culturels à la contraception. et, durant les deux premières tive, d’améliorer la survie et le
leurs réseaux sociaux.24 Le projet Les obstacles socioculturels à la années, la pratique contracep- bien-être de leurs enfants, et de
a réussi non seulement à élargir contraception restent considé- tive est passée de 58% à 62% contribuer au développement
la communication sur la plani- rables. L’opposition à la pra- parmi les adolescentes céli- économique et social.
fication familiale au sein de ces tique, émanant du conjoint ou bataires sexuellement actives

Guttmacher Institute 7 Obstacles à la pratique contraceptive


RÉFÉRENCES 13. United States Agency for International, 1997, No. 2. sé, de l’Institut de Formation et
International Development (USAID) 24. Institute for Reproductive de Recherche Démographiques,
1. Direction de la Santé de la
DELIVER Project, Contraceptive Health et Centre de Recherches et Cameroun ; Alexandre Biaou, de
Mère et l’Enfant, Ministère de la
Security Index 2012, Arlington, VA, d’Appui-Soutien au Développement, l’Institut National de la Statistique
Santé, République du Bénin, Plan
États-Unis : USAID, 2012. Baseline household survey report et de l’Analyse Économique, Bénin ;
d’action national budgétisé pour le
Tékponon Jikuagou Project: Marius De Jong, de l’Ambassade des
repositionnement de la planification 14. Le Partenariat de Ouagadougou,
addressing unmet need for family Pays-Bas à Cotonou, Bénin ; Estelle
familiale 2014–2018 au Bénin, Le partenariat, 2015, http://
planning through social networks in Sidze, de l’African Population and
Cotonou, Bénin : Direction de la partenariatouaga.org/le-partenariat/.
Benin, Washington, DC, États-Unis : Health Research Center ; et Tom
Santé de la Mère et l’Enfant, 2013.
15. Futures Group, Repositioning Van Boven, de l’U.S. Agency for
Institute for Reproductive Health;
2. Attama Dissirama S, Repositioning family planning in Benin: Status of International Development, Bénin.
et Abomey-Calavi, Bénin : Centre de
Family Planning in Benin: A Baseline, Family Planning Programs in Benin, Ils tiennent à exprimer leur recon-
Recherches et d’Appui-Soutien au
Washington, DC, États-Unis : Futures Policy Brief, Washington, DC, États- naissance, pour leurs contributions,
Développement, 2014.
Group, 2012. Unis : Futures Group, 2013. à leurs collègues du Guttmacher Ins-
25. USAID et Tekponon Jikuago titute : Akinrinola Bankole, Heather
3. Institut National de la Statistique 16. Family Planning 2020, FP2020:
Results of Tékponon Jikuagou: Testing Boonstra, Rubina Hussain, Gilda
et de l’Analyse Économique (INSAE) Nouveaux Engagements Nationaux :
a Community Social Network Approach Sedgh, Gustavo Suarez, Elizabeth
et ICF International, Enquête Bénin, République Démocratique du
to Reduce Unmet Need for Family Sully et Cynthia Summers. Merci aussi
Démographique et de Santé du Bénin Congo (RDC), Guinée, Mauritanie
Planning, Washington, DC, États- à Jesse Philbin et Suzette Audam
2011–12, Calverton, MD, États-Unis : et Myanmar, 2013, http://ec2-
Unis : USAID et Tekponon Jikuago, pour leur aide en termes de données
ICF International et Cotonou, Bénin : 54-210-230-186.compute-1.
2015. et de la recherche. Cette publication
INSAE, 2013. amazonaws.com/wp-content/
uploads/2010/06/2013_11-14_New_ 26. RESPOND Project, Expanding a bénéficié d’une sous-subvention de
4. Tableaux de données spéciaux de Population Services International en
Country_Commitments_to_FP2020_ contraceptive choice in West Africa:
l’Enquête Démographique et de Santé vertu du fonds Choix et Opportunités
Benin_DRC_Guinea_Mauritania_ building the capacity of local
du Bénin, 2011-2012. du ministère néerlandais des Affaires
Myanmar_FRENCH.pdf. nongovernmental organizations
5. INSAE et Macro International, to program holistically, RESPOND étrangères.
Enquête Démographique et de Santé 17. Van Boven T, USAID-Bénin,
Project Brief, New York, États-Unis :
(EDSB-III) - Bénin 2006, Calverton, communication personnelle, 9 oct. Indication de source suggérée :
EngenderHealth, 2013, No. 15.
MD, États-Unis  Macro International 2015. Chae S. et al., Obstacles à la pratique
27. Adamchak SE, Youth peer contraceptive des femmes au Bénin,
et Cotonou, Bénin: INSAE, 2007. 18. Wilson M, Association Béninoise
education in reproductive health and En Bref, New York: Guttmacher Insti-
6. Winner B et al., Effectiveness of pour le Marketing Social et la
HIV/AIDS: progress, process, and tute, 2015, http://www.guttmacher.
long-acting reversible contraception, Communication pour la Santé
programming for the future, Youth org/pubs/IB-Benin-contraception-fr.
New England Journal of Medicine, (ABMS), Bénin, communication
Issues Paper, Arlington, VA, États- html
2012, 366(21):1998–2007. personnelle, 11 sept. 2015.
Unis : Family Health International/
7. Tableaux de données spéciaux de 19. ABMS, Rapport Annuel 2014: Youth Net Program, 2006, No. 7.
l’Enquête Démographique et de Santé Objectif Impact Sanitaire, Cotonou,
28. Gebreselassie T et Mishra
du Bénin, 2006. Bénin : ABMS, 2014.
V, Spousal agreement on family
8. Kimuna SR et Adamchak DJ, 20. Ndour Behanzin M, Les planning in sub-Saharan Africa, DHS
Gender relations: husband-wife cliniques mobiles pour améliorer Analytical Studies, Calverton, MD,
fertility and family planning deci- l’accès aux contraceptifs modernes États-Unis : 2007, No. 11.
sions in Kenya, Journal of Biosocial dans les zones rurales au Bénin,
29. Population Services International Association Béninoise pour le
Science, 2001, 33(01):13–23. document présenté à la Conférence
(PSI), Bénin, Évaluation de Marketing Social
internationale sur la planification
9. Pearson E et Becker S, Couples’ l’utilisation des contraceptifs Lot 919 Sikècodji
familiale, Addis Abeba, Éthiopie,
unmet need for family planning modernes et de ses déterminants 08 BP 0876 Tri postal
12–15 nov. 2013.
in three West African countries, chez les jeunes filles élèves et
Cotonou Bénin
Studies in Family Planning, 2014, 21. Advancing Partners & apprenties de 15–24 ans des zones
Communities, Benin’s community- Tel: + 229 21 32 77 13/14
45(3):339–359. d’intervention du projet « Amour
based access to injectable mwilson@abmsbj.org
et Vie Plus » au Bénin, Cotonou,
10. Bankole A et Singh S, Couples’ contraceptives pilot project, 2015, Bénin : PSI, 2015.
fertility and contraceptive https://www.advancingpartners.org/ http://www.abmsbj.org
decision-making in developing 30. PSI, Bénin, Déterminants du
sites/default/files/sites/default/
countries: hearing the man’s voice, soutien des leaders religieux à la
files/resources/apc_benin_cba2i_
International Family Planning levée des barrières à la planification
pilot_brief_march_2015_english_
Perspectives, 1998, 24(1):15–24. familiale, Cotonou, Bénin : PSI,
final.pdf.
2013.
11. Sedgh G et Hussain R, Reasons 22. Progress in Family Planning,
for contraceptive nonuse among Community-based access to CRÉDITS
women having unmet need for injectable contraception: an Ce dossier En Bref a pour auteurs
contraception in developing emerging standard of practice, Sophia Chae et Vanessa Woog, du
countries, Studies in Family Planning, 2008–2013, 2013, http://www. Guttmacher Institute, et Cyprien
2014, 45(2):151–169. fhi360.org/sites/default/files/media/ 125 Maiden Lane
Zinsou et Megan Wilson, de l’Asso-
12. Ministère de la Santé et documents/cba2i-and-progress- ciation Béninoise pour le Marketing New York, NY 10038 USA
IntraHealth, Évaluation rapide de impact-summary_1.pdf. Social et la Communication pour la Tel: 212.248.1111
la planification familiale au Bénin, 23. Westoff CF et Bankole A, Mass Santé. Haley Ball, du Guttmacher info@guttmacher.org
Cotonou, Bénin : Ministère de la media and reproductive behavior Institute, en a assuré la révision.
Santé et Chapel Hill, NC, États-Unis : in Africa, DHS Analytical Reports, Les auteurs remercient, pour leur www.guttmacher.org
IntraHealth, 2012. Calverton, MD, États-Unis : Macro commentaires, Gervais Beninguis-
décembre 2015/
Texte modifié janvier 2016

Vous aimerez peut-être aussi