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UFR de Musique et Musicologie

Licence de Musicologie
Parcours enseignement à distance (EAD)

Histoire de la musique
Licence 1 – Semestre 1

Introduction à l’histoire de la musique :


La méthodologie historique. De la source à l’écriture de l’histoire
Muriel Boulan
L’Histoire entant que science sous-tend une
Méthodologie historique et implique deux
démarches indissociables
1) Manière de mener l’enquête :
- établir des faits, établir une chronologie
- sources : recherche et critique
2) Manière d’écrire l’histoire :
- interpréter les faits
- organiser les faits
1. Les Sources
1. Les Sources

a) Document

« L’histoire n’est que la mise en œuvre de


documents »
Charles-Victor Langlois et Charles Seignobos, Introduction aux
études historiques (1898) [ Texte intégral ici]

Histoire/école « méthodique » (aussi dite « positiviste »)


> vise à l’objectivité : rien que les faits, pas
d’interprétation
1. Les Sources
« L’histoire se fait avec des documents. Les documents sont les
traces qu’ont laissées les pensées et les actes des hommes
d’autrefois. Parmi les pensées et les actes des hommes, il en
est très peu qui laissent des traces visibles, et ces traces,
lorsqu’il s’en produit, sont rarement durables : il suffit d’un
accident pour les effacer. Or, toute pensée et tout acte qui n’a
pas laissé de traces, directes ou indirectes, ou dont les traces
visibles ont disparu, est perdu pour l’histoire : c’est comme s’il
n’avait jamais existé. Faute de documents, l’histoire
d’immenses périodes du passé de l’humanité est à jamais
inconnaissable. Car rien ne supplée aux documents : pas de
documents, pas d’histoire. »
Charles-Victor Langlois et Charles Seignobos, Introduction aux
études historiques (1898) [ Texte intégral ici]
1. Les Sources
Document : pour Langlois et Seignobos, ce sont des sources écrites
(1898)
En réalité : sources écrites/orales/archéologiques
Lucien Febvre, Combats pour l’histoire (1953), école « des Annales »
« L’histoire se fait avec des documents écrits, sans doute. Quand il y en
a. Mais elle peut se faire, elle doit se faire, sans documents écrits s’il
n’en existe point. Avec tout ce que l’ingéniosité de l’historien
peut lui permettre d’utiliser pour fabriquer son miel, à défaut
des fleurs usuelles. Donc, avec des mots. Des signes. Des paysages
et des tuiles. Des formes de champ et de mauvaises herbes. Des
éclipses de lune et des colliers d’attelage. Des expertises de pierres
par des géologues et des analyses d’épées en métal par des
chimistes. D’un mot, avec tout ce qui, étant à l’homme, dépend
de l’homme, sert à l’homme, exprime l’homme, signifie la
présence, l’activité, les goûts et les façons d’être de
l’homme. »
1. Les Sources
Document : pour Langlois et Seignobos, ce sont des sources
écrites (1898)

En réalité : les sources peuvent être :


1) écrites ; 2) orales ; 3) archéologiques

Sources écrites :
- Archives : documents administratifs, correspondance,
testaments, inventaires après décès…
- Sources littéraires

Définition d’une source :


Document qui établit un lien direct entre l’historien et son objet
d’étude, le document originel (et original).
1. Les Sources

La question (historique) détermine les sources

Tout peut être source :


« [tout] est document dans la mesure où
l’historien peut et sait y comprendre quelque
chose »
Henri-Irénée Marrou, De la connaissance historique, 1954
1. Les Sources

La question (historique) détermine les sources

« L’historien ne lance pas son chalut au hasard,


pour voir s’il prendra des poissons, et
lesquels »
Antoine Prost, Douze leçons sur l’histoire, 1996
1. Les Sources
b) Les sources proprement dites
1. Source directe/Source primaire
Document de première main qui permet une relation directe au
« fait ».
Ex. Esquisse autographe d’une œuvre.
2. Source indirecte
Ajoute un degré intermédiaire d’interprétation par rapport au
fait/document examiné.
Ex. : Acte de décès <> Biographie
Source <> Source indirecte
Une source indirecte peut devenir primaire en fonction du sujet
d’étude (étude de réception, étude du biographe…).
1. Les Sources

La question (historique) détermine les sources.


La source est un document brut. Elle doit être :
- établie et identifiée ;
- trouvée ;
- lue ;
- comprise ;
- interprétée… => une source seule n’est qu’un indice !
1. Les Sources – ‘Critique’ des sources
Charles-Victor Langlois et Charles Seignobos, Introduction aux études
historiques (1898)
4 étapes de l’analyse d’une source (avant d’en étudier le contenu) :
- Critique externe ou critique d’érudition (caractères
matériels du document)
- Critique interne (cohérence et logique du contenu, non le
contenu lui-même : qu’a voulu dire l’auteur, véracité du
propos, a-t-il cru ce qu’il a dit, était-il fondé à croire ce qu’il
a écrit ?)
- Critique de provenance (origine de la source, filiations)
« Le principal instrument de la critique de provenance est l’analyse interne du document
considéré, faite en vue d’y relever tous les indices propres à renseigner sur l’auteur, sur
le temps et sur le pays où il a vécu. » (Langlois et Seignobos)
- Critique de portée (destinataire de l’objet/texte analysé)
1. Les Sources – ‘Critique’ des sources

Objectivité nécessaire de l’historien qui s’efface


derrière la source, et pourtant ! : l’historien lui-même,
par ses connaissances et ses méthodes, interroge le
document avec son propre regard.
=> Il y a autant d’histoires que d’historiens et
d’historiennes.
1. Les Sources – ‘Critique’ des sources

Il n’y a pas d’histoire sans interprétation des


sources.
Nul besoin de nouvelles sources, d’ailleurs,
pour écrire ou réécrire l’histoire :
« L’approfondissement de l’histoire dépend
parfois davantage de la fraîcheur de
l’interprétation que de la découverte de
nouveaux documents. »
BONNECHERE, Pierre, « Les sources de l’histoire »,
Profession historien, 2008. [ Texte intégral accessible ici]
1. Les Sources – Comparaison des
témoignages
1. Les Sources – Comparaison des
témoignages

Recherche de la véracité des sources / dans les sources



Néanmoins, l’historien.ne prend en compte tout
document, même faux ou erroné.
⇒ Un document erroné amène à d’autres types de conclusions.
⇒ Il peut être source pour d’autres approches ou d’autres hypothèses.
⇒ Il arrive que des informations erronées soient longtemps véhiculées
d’historien en historien, par la réappropriation d’informations
secondaires/indirectes non vérifiées, jusqu’à ce qu’un historien remonte à
la source pour rétablir la « vérité ».
⇒ Il arrive aussi que la découverte de nouvelles sources permette de
réévaluer des faits précédemment admis (une œuvre mal attribuée, une
œuvre publiée sous le nom d’un autre…).
1. Les Sources – Quelles sources en
musique ?
1. Les Sources – Quelles sources en
musique ?
• Partitions, traités, dont on n’oubliera pas l’importance des
préfaces :
1. Manuscrits autographes/Esquisses
On pensera à toutes les indications autres que les notes de musique :
signature, date de composition, lieu de composition, annotations, ratures,
corrections…
On pensera également à la multiplicité des versions, parfois, d’une même
œuvre, et au travail préalable nécessaire pour ordonner ces versions.
2. Éditions originales/Rééditions
3. Éditions Urtext (source indirecte, mais relevant d’une démarche
scientifique)
4. Catalogues d’éditeurs – Dépôt légal => permet d’attester
l’existence d’une œuvre disparue, permet de dater une partition dont la
date n’apparaît nulle part ailleurs.
1. Les Sources – Quelles sources en
musique ?
• Inventaires après décès, actes notariés divers
• Bibliothèque personnelle d’un musicien, d’un
musicologue
• Documents conservés aux archives
nationales/départementales…, archives paroissiales
• Bibliothèque personnelle d’un musicien, d’un
musicologue
• Archives des institutions musicales (concerts,
théâtres, opéras, conservatoire, dont
particulièrement le Conservatoire de Paris)
1. Les Sources – Quelles sources en
musique ?

• Mémoires (différencier les mémoires factuelles des mémoires qui


deviennent de véritables œuvres littéraires – Berlioz par exemple),
Correspondances

• Presse spécialisée, journaux plus généraux (on y trouve


les comptes rendus de concerts, les annonces de concerts et de
publications, des analyses d’œuvres à des degrés de précision divers)

• Programmes de concerts
1. Les Sources – Quelles sources en
musique ?

• Littérature, romans, nouvelles

• Iconographie (peintures, enluminures, illustration


d’ouvrages)

• Architecture
• Sculpture
1. Les Sources – Quelles sources en
musique ?

• Enregistrements (Disque, cassette, CD, vidéo,


enregistrements de terrain en ethnomusicologie…)

• Interprétations par les compositeurs eux-mêmes ou


par leurs dédicataires, œuvres dirigées par les
compositeurs eux-mêmes
⇒ Stravinski dirigeant Stravinski, Boulez dirigeant Boulez

• Radio, télévision (ne pas oublier l’INA)


• Films
2. Écrire l’histoire
2. Écrire l’histoire – la notion de « fait »
 Lire Jean-Jacques Nattiez, « Histoire ou histoires de la musique »
(article disponible dans la rubrique Lectures du cours)

L’histoire est basée sur des faits (et des hommes).


Avec l’histoire positiviste, au XIXe siècle : l’objet de
l’histoire, c’est avant tout « dire comment les choses
se sont passées » - Leopold von RANKE
Un fait ou événement majeur (en Histoire) :
- constitue un point de rupture ;
- marque un avant/après.
2. Écrire l’histoire – la notion de « fait »

L’histoire est basée sur des faits (et des hommes)


Avec l’histoire positiviste, au XIXe siècle : l’objet de
l’histoire, c’est « dire comment les choses se sont
passées » - Leopold von RANKE

→ L’objet de l’histoire, c’est expliquer les


enchaînements historiques (Jean-Jacques Nattiez)
en déterminant les causes de chaque
événement/fait.
En musicologie (mais pas uniquement), jusqu’aux années 1960 &
1970 : expliquer par des données extérieures aux œuvres :
biographie, psychologie, forces sociales, idées dominantes.
2. Écrire l’histoire – quelle(s) histoire(s) ?
1) Histoire des compositeurs
Ex. :
• Histoires générales :
Lucien Rebatet : Une histoire de la musique (1969)

• Monographies
(depuis Forkel)

Galerie de portraits
Problématiques sociales, amateurs/professionnels, lieux et
conditions de créations, critiques, musiciens, interprètes
et, bien sûr, compositeurs
2. Écrire l’histoire – quelle(s) histoire(s) ?
1) Histoire des compositeurs
2) Histoire des œuvres/ des chefs d’œuvre
3) Histoire des genres, des styles
2. Écrire l’histoire – quelle(s) histoire(s) ?
1) Histoire des compositeurs
2) Histoire des œuvres/ des chefs d’œuvre

• Carl DAHLHAUS, Fondements de l’histoire de la musique, 2013


(1/1977).
→ nouvelle conception de l’historiographie, avec
abandon de la seule histoire événementielle au profit d’une
approche multiple. Perpétuel va-et-vient entre le passé et le
présent, qui éclaire le passé. Importance de la réception des
œuvres à travers le temps.
2. Écrire l’histoire – quelle(s) histoire(s) ?
1) Histoire des compositeurs
2) Histoire des œuvres/ des chefs d’œuvre
3) Histoire des genres, des styles
• Carl DAHLHAUS, Fondements de l’histoire de la musique, 2013
(1/1977).
• Manfred BUKOFZER, La Musique baroque : 1600-1750, de
Monteverdi à Bach, 1988 (1/1947).
Styles français – allemand – italien → synthèse de Bach
• William S. NEWMAN, The Sonata in the Classic Era, New
York, Norton, 3e éd. 1983 (1/1963).
• Charles ROSEN et le « style classique »
Pratique commune de l’historiographie → « piochage »
= sélection des faits en fonction de l’objet interrogé (J.-J. Nattiez)
2. Écrire l’histoire – quelle(s) histoire(s) ?
1) Histoire des compositeurs
2) Histoire des œuvres/ des chefs d’œuvre
3) Histoire des genres, des styles
4) Histoire par périodes, histoire des
« périodes » – traits communs
• Donald Jay GROUT : History of Western Music (1973) : un
chapitre entier sur Beethoven
• Manfred BUKOFZER, La Musique baroque : 1600-1750, de
Monteverdi à Bach, 1988 (1/1947).
• Alfred EINSTEIN, La Musique romantique, 1959 (1/1948).
• Léon PLANTINGA, La Musique romantique : historie du style
musical au XIXe siècle en Europe, 1989 (1/1984).
2. Écrire l’histoire – quelle(s) histoire(s) ?
1) Histoire des compositeurs
2) Histoire des œuvres/ des chefs d’œuvre
3) Histoire des genres, des styles
4) Histoire par périodes, histoire des
« périodes » – traits communs
Approches mixtes en réalité
• Lucien REBATET : Une histoire de la musique (1969) – 4 périodes
• Donald Jay GROUT : History of Western Music (1973) : un
chapitre entier sur Beethoven
• Carl DAHLHAUS, Fondements de l’histoire de la musique, (1/1977) :
organisation par génération (1814-1830 ; 1830-1848 ; 1848-
1870 ; 1870-1889 ; 1889-1914)
2. Écrire l’histoire – quelle(s) histoire(s) ?
1) Histoire des compositeurs
2) Histoire des œuvres/ des chefs d’œuvre
3) Histoire des genres, des styles
4) Histoire par périodes, histoire des
« périodes » – traits communs
5) Histoire par sphères géographiques
Europe / Reste du monde
Musiques de tradition européenne / Musiques
« traditionnelles »
Albert LAVIGNAC et Lionel DE LA LAURENCIE, Encyclopédie
musicale et Dictionnaire du Conservatoire, 1913-1922.
2. Écrire l’histoire – quelle(s) histoire(s) ?
Albert LAVIGNAC et Lionel DE LA LAURENCIE, Encyclopédie
musicale et Dictionnaire du Conservatoire, 1913-1922.

Paragraphe introductif du 1er volume de la « Première partie.


Histoire de la musique »

« En ce moment, l’effort de la littérature musicale, plus que


jamais, se porte principalement sur des points de détail, des
monographies, des mémoires, des correspondances, qui
enrichissent considérablement la documentation, mais
l’ouvrage d’ensemble, vaste synthèse, restait à faire. »
2. Écrire l’histoire – quelle(s) histoire(s) ?
Albert LAVIGNAC et Lionel DE LA LAURENCIE, Encyclopédie
musicale et Dictionnaire du Conservatoire, 1913-1922.

Première partie. Histoire de la musique


1. Antiquité – Moyen Âge
2. Italie – Allemagne
3. France – Belgique – Angleterre
4. Espagne – Portugal
5. Russie - Pologne - Finlande - Scandinavie - Suisse -
Autriche - Hongrie - Bohème - Tziganes - Roumanie -
Arabes - Turquie - Perse - Thibet - Birmanie - Indochine -
Indes néerlandaises - Éthiopie - Afrique méridionale -
Madagascar - Canaries - États-Unis - Indiens - Mexique -
Pérou - Équateur - Bolivie.
2. Écrire l’histoire – quelle(s) histoire(s) ?
1) Histoire des compositeurs
2) Histoire des œuvres/ des chefs d’œuvre
3) Histoire des genres, des styles
4) Histoire par périodes, histoire des
« périodes » – traits communs
5) Histoire par sphères géographiques
6) Histoire des institutions etc.

1) et 2) : Constitution de canons
Rôle des institutions et/ou des ouvrages qui
les ont diffusés et perpétués.
2. Écrire l’histoire – canons
Constitution de canons
Rôle des institutions et/ou des ouvrages qui
les ont diffusés et perpétués.

Constitution de véritables mythes


Bach
Mozart – Haydn – Beethoven
Beethoven : cf. Vie de Beethoven de Romain Rolland (1903)
Wagner
2. Écrire l’histoire – exemples
Ex. 1 - Charles ROSEN, Le style classique. Haydn, Mozart, Beethoven, éd. originale : 1971).
1. Introduction
Le langage musical à la fin du XVIIIe siècle
Théories de la forme
Les origines du style
2. Le style classique
La cohérence du langage musical
Structure et ornement
3. Haydn de 1770 à la mort de Mozart
Quatuor à cordes
Symphonie
4. Opera seria
5. Mozart
Concerto
Quintette à cordes
Opera buffa
6. Haydn après la mort de Mozart
Le style populaire
Trio avec piano
Musique d’église
7. Beethoven
Beethoven
Beethoven, ses dernière années et les traditions venues de son enfance
Ex. 1 - Charles ROSEN, Le style classique. Haydn, Mozart, Beethoven, éd. originale : 1971).

=> 3 chapitres généraux, synthétiques + 4 chapitres


centrés sur les 3 Viennois (Mozart, Haydn, Beethoven),
dont l’étude sur Haydn déployée en deux chapitres.
La style classique = le style Viennois. Angle d’attaque très
sélectif qui laisse de côté tous les contemporains.
Ex. 2 - Charles ROSEN, La Génération romantique. Chopin, Schumann, Liszt et leurs contemporains,
traduit de l’anglais par Georges Bloch, Paris, Gallimard, 2002 (éd. originale : The Romantic
Generation, 1995)

1. Musique et son
2. Fragments
3. Chaînes de montagnes, cycles de mélodies
4. Intermède sur des points de forme
5. Chopin : le contrepoint et ses formes narratives
6. Chopin : la virtuosité transformée
7. Chopin : du genre miniature au style sublime
8. Liszt : de la création comme spectacle
9. Berlioz : l’émancipation de la tradition d’Europe centrale
10. Mendelssohn et l’invention du kitsch religieux
11. L’opéra romantique : politique, navet, grand art
12. Schumann : triomphe et échec de l’idéal romantique

=> 5 chapitres généraux – à nouveau un chapitre consacré


à l’opéra + 7 chapitres consacrés à 5 compositeurs –
Chopin, Liszt, Berlioz, Mendelssohn et Schumann.
« La » génération romantique = la génération 1810.
Ex. 3 - Marie-Claire BELTRANDO-PATIER, éd., Histoire de la musique, 2000.
1. Le monde médiéval
Introduction à la musique médiévale ou la naissance de l’Occident
Le chant grégorien
Troubadours et trouvères
La musique de l’époque gothique ; le siècle de Saint-Louis
XIVe et XVe siècle
2. La Renaissance
L’art vocal au XVIe siècle
La réforme
Naissance de l’art instrumental
3. Art baroque et art classique
Naissance de l’art vocal baroque
La musique vocale de 1680 à 1800
Musique instrumentale baroque et classique
4. Le Romantisme
Le lied et la mélodie
L’opéra romantique
L’art instrumental au XIXe siècle
La musique religieuse romantique
5. Le monde contemporain
La musique moderne de 1900 à 1945
Perspectives nouvelles de 1945 à 1985
Un kaléidoscope fin de siècle
Ex. 3 - Marie-Claire BELTRANDO-PATIER, éd., Histoire de la musique, 2000.

=> Point de départ au Moyen Âge, rien sur l’Antiquité.


=> Noter le regroupement baroque/classicisme, pour
une continuité des XVIIe et XVIIIe siècles. (En effet, les
ruptures sont arbitraires.)
Ex. 4 - Jean-Jacques NATTIEZ éd., Musiques. Une encyclopédie pour le XXIe siècle,
Arles, Actes Sud/Paris, Cité de la musique, 2005, 5 tomes.

1. Musiques du XXe siècle


2. Les Savoirs musicaux
3. Musiques et cultures
4. Histoires des musiques européennes
5. L’Unité de la musique

=> Encyclopédie et non Histoire de la musique, qui


forme, pour son versant européen, 1 volume sur 5.
Noter le « s » : Histoires des musiques européennes.
L’histoire n’est pas unique, elle est la synthèse
d’approches multiples d’historiens et historiennes (un
auteur par chapitre/article).
Sommaire du tome 4, « Histoires des musiques européennes » :
En bleu, ce qui est à remarquer, à commenter et témoigne de nouvelles approches de l’histoire de la musique
Histoire ou histoires de la musique ?
Première partie. Prémisses
Style et mutations stylistiques dans la tradition musicale européenne
Le temps, la musique et l’histoire
Comme le temps passe : conjuguer la musique
Seconde partie. Histoires
Topoi de la théorie musicale de l’Antiquité au XVe siècle
Les traditions du chant dans l’Europe occidentale
Musique et liturgie dans les traditions orthodoxes
Liturgie dramatique et drame liturgique
La formation musicale dans le contexte du quadrivium
Les traditions du chant courtois médiéval
L’expression musicale de la dévotion populaire
L’organum
Les élites culturelles et la polyphonie aux XIVe et XVe siècles
La messe polyphonique de Guillaume de Machaut à Palestrina
De la cour à la ville : la chanson aux XVe et XVIe siècles
La naissance de la musique instrumentale du XIe à la fin du XVIe siècle
Madrigaux mélancoliques
Rhétorique et sentiments à la Renaissance
Les réponses à la réforme et à la contre-réforme
La musique anglaise de la réforme à la Restauration
suite

Typologie des genres dans l’opéra


Voix et chanteurs dans l’histoire de l’opéra
La naissance de l’opéra en musique
Les débuts du théâtre public à Venise : du théâtre de cour au théâtre lyrique public
Aria et récitatif, des débuts jusqu’au XIXe siècle
Danse et musique de la Renaissance à Tchaïkovski
Modèles stylistiques et stratégies compositionnelles de la musique instrumentale du XVIIe s.
Rhétorique allemande et Affektenlehre
Maçonnerie, ésotérisme et lieux secrets de la musique du XVIe au XIXe siècle
La tradition pédagogique du contrepoint strict
Genèse des institutions musicales modernes (XVIIe- XIXe siècles)
Orchestres et styles orchestraux aux XVIIe et XVIIIe siècles
Le son et l’orchestre de Monteverdi à Ravel
L’image du virtuose aux XVIIIe et XIXe siècles : de Tartini à Paganini et de Bach à Liszt
Bach et Haendel : deux créateurs bien différents issus d’une même culture
La musique sacrée des traditions catholique et luthérienne aux XVIIe et XVIIIe siècles
La musique du roi et des philosophes de Lully à Rameau
L’implantation de la musique française en Nouvelle-France aux XVIIe et XVIIIe siècles
Les débats sur la musique au siècle des Lumières
Théâtre et musique à Naples au XVIIIe siècle
Les conventions de l’opéra au XVIIIe siècle et les œuvres lyriques de Mozart
suite

Forme sonate et opéra


La musique de chambre de Haydn à la fin du aux XIXe siècle
Rhétorique et narrativité musicales au aux XIXe siècle
Théories musicales à l’époque romantique
La théorie musicale à l’époque du positivisme
Foi et théâtralité dans la musique sacrée du aux XIXe siècle
Poésie et musique dans le lied avec piano du romantisme allemand
Le piano au XIXe siècle
Morphologie de l’opéra italien de Rossini à Puccini
La présence du grand opéra chez Verdi et Wagner
L’univers wagnérien et les wagnérismes
Verdi metteur en scène : une dramaturgie entre écriture et action
La mise en scène d’opéra : lecture historique ou interprétation actuelle ?
Le drame musical français au XIXe siècle : structures sociales et contextes artistiques
L’opérette
Le mythe de Faust dans la musique du XIXe siècle
Peut-on parler de « Groupe des cinq » ?
Les symphonies « fin de siècle »
Pour une autre histoire de la musique. Les réécritures de l’histoire dans la musique du XXe s.
2. Écrire l’histoire – raconter une histoire
2. Écrire l’histoire – raconter une histoire

« Les historiens racontent des événements


vrais qui ont l’homme pour acteur ;
l’histoire est un roman vrai. »
Paul Veyne, Comment on écrit l’histoire, 1971, p. 10.
2. Écrire l’histoire – raconter une histoire

Événements réels, certes, mais ce qu’on en


fait est-il la réalité ? Une tranche de réalité ?
Est-ce objectif ?

Quelle sélection des faits ?


> intrigue narrative
2. Écrire l’histoire – raconter une histoire
« Les faits n’existent pas isolément, en ce sens que le tissu de
l’histoire est ce que nous appellerons une intrigue, un mélange
très humain et très peu « scientifique » de causes matérielles, de
fins et de hasards; une tranche de vie, en un mot, que
l’historien découpe à son gré et où les faits ont leur liaisons
objectives et leur importance relative […] Le mot d’intrigue a
l’avantage de rappeler que ce qu’étudie l’historien est aussi
humain qu’un drame ou un roman, Guerre et Paix ou Antoine et
Cléopâtre. […] Quels sont donc les faits qui sont dignes de
susciter l’intérêt de l’historien ? Tout dépend de l’intrigue
choisie ; en lui-même, un fait n’est ni intéressant ni le contraire.
[…] Le fait n’est rien sans son intrigue. »
Paul Veyne, Comment on écrit l’histoire, 1971, p.46-47.

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