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BURKINA FASO

Unité- Progrès- Justice


********
Année académique : 2019 - 2020

Macroéconomie Appliquée et
Finance Internationale
Master 2

THEME : IMPACTS DE LA MALADIE A CORONA VIRUS SUR L’ECONOMIE


DU BURKINA FASO : EFFETS ET SOLUTIONS

PRESENTER PAR :

Nom Prénom (s) Numéro matricule

TRAORE A. Arnold 13200579

ADOUA A.K. Alexandre 100092

Enseignant : IDRISSA M OUEDRAOGO


Table des matières

Introduction .............................................................................................. 2
Chapitre I : Evolution de la situation économique liée à la pandémie
du Covid-19 au Burkina Faso................................................................... 4
I. Evolution de la pandémie au Burkina Faso ..................................... 4
II. Evolution de la situation économique .......................................... 5
III. Mesures prise par les autorités burkinabè .................................. 5
I. Effet théorique .................................................................................... 7
1. Effets macroéconomiques ............................................................. 7
2. Effets microéconomiques .............................................................. 8
2.1. Effets sur les ménages ................................................................. 9
2.2. Effets au niveau des entreprises ............................................... 10
2.3. Effets sur le secteur public ........................................................ 11
2.4. Interrelation entre les différents agents économiques ............ 11
II. Analyse de l’impact socioéconomique de la COVID-19 au Burkina
Faso ......................................................................................................... 12
1. Impacts social de la Covid-19 ........................................................ 12
2. Impacts économique de la Covid-19 sur le Burkina Faso ............ 13
2.1. Sur le plan macroéconomique .................................................. 13
2.2. Au niveau microéconomique .................................................... 15
III. Recommandations .......................................................................... 18
Conclusion .............................................................................................. 20
Bibliographie .......................................................................................... 22

1
Introduction

Depuis janvier 2020 le monde traverse une crise sanitaire sans précédent due au
coronavirus apparue en fin d’année 2019 en Chine et aussi appelé COVID 19. Au-delà
de l’impact direct sur la santé des personnes, cette pandémie comporte des
implications économiques et sociales liées à la fois par sa fulgurance létale et par la
peur et la panique générale qu’elle suscite. Ce qui fait dire à Philipe Le Houérou, DG
de la société Financière Internationale que non seulement cette pandémie coûte des
vies mais son impact sur les économies et les niveaux de vies survivra probablement
à la phase d’urgence sanitaire. La situation a pris des proportions de plus en plus
inquiétantes depuis son apparition.

Le Burkina Faso, à l’instar des pays de l’Afrique, est confronté à la pandémie du COVID-
19. En effet, les premiers cas ont été signalés le 9 mars 2020 et à la date du 29 mars
2020, 187 cas de personnes infectés ont été enregistrés dans 5 foyers au niveau
national. Pour permettre de circonscrire la maladie et d’éviter des contaminations des
masses, un ensemble de mesures ont été prises par le gouvernement.
Si ces mesures ont pour but principal de réduire la propagation de la maladie, elles ont
eu des répercussions plus ou moins importantes sur tous les pans de l’économie
principalement, sur la croissance économique, l’emploi et les revenus des ménages.
Les gens sont non seulement menacés par la maladie mais aussi par les conséquences
économiques qui, pour certains, seront plus dévastatrices que la maladie elle-même.

De nombreuses études (ECA, 2020 ; IMF, 2020, World Bank, 2020) concluent que la
propagation du coronavirus aura de graves conséquences économiques sur les pays
africains. Selon la Commission Economique pour l’Afrique (ECA, 2020), le taux de
croissance économique pour l’Afrique pourrait se contracter fortement 1.

Quel pourrait donc être l’effet du COVID-19 sur l’économie du Burkina Faso ?

1
Analyse économique des effets du Covid-19 au Burkina Faso, Pr Idrissa Mohamed OUEDRAOGO, Dr
Somlanare Romuald KINDA, Dr Patrice Rélouendé ZIDOUEMBA 2020

2
La présente étude cherche à analyser l’impact de la Covid-19 sur l’économie du Burkina
Faso en vue de contribuer à éclairer la réponse gouvernementale indispensable pour
la relance de l’économie du Burkina Faso.

3
Chapitre I : Evolution de la situation économique liée à la
pandémie du Covid-19 au Burkina Faso

I. Evolution de la pandémie au Burkina Faso

Le 9 mars 2020, le deux premiers cas confirmés de coronavirus au Burkina Faso ont
été annoncés par Madame Claudine Lougué, ministre de la Santé du Burkina, au cours
d'une conférence de presse. Il s'agit d'un couple ayant participé au rassemblement
évangélique de l'Église Porte ouverte chrétienne de Mulhouse en février, considéré
comme "le premier cluster majeur en France". Le couple est rentré au Burkina le 24
février 2020, a indiqué la ministre de la Santé. Les deux cas ont été internés en isolation
avec un état stable, dans le Centre Hospitalier Universitaire de Tengandogo qui abrite
les infrastructures adaptées pour la prise en charges des cas de Covid-19.

Le 13 mars 2020, le troisième cas confirmé a été annoncé par la ministre de la Santé,
pendant que celle-ci était en pleine sensibilisation hors de la capitale. Il s'agit d'une
des nombreuses personnes identifiées ayant eu un contact direct avec les deux
premiers cas. La ministre a précisé que l’intéressé était déjà en observation dans la
structure de prise en charge et sa situation était stable.

À la date du 17 mars, le premier décès lié au Covid-19 au Burkina est enregistré. Le


décès s'est produit dans la nuit du 17 au 18 mars selon une annonce de la coordination
nationale de réponse à l'épidémie; il s'agit d'une patiente de 62 ans qui par ailleurs
souffrait d'un diabète. Cette dernière était jusque-là députée et deuxième Vice-
président de l'Assemblée Nationale du pays. À la même occasion, sept nouveaux cas
ont été annoncés, dont un localisé à Bobo-Dioulasso, deuxième plus grande ville du
Burkina. Au total 27 cas sont enregistrés dont 15 femmes et 12 hommes.

Le 19 mars, les premières guérisons au nombre de quatre ont été enregistrés.

À la date du 9 avril, après un mois d'épidémie, le nombre total de cas confirmés est
passé de 443 la veille à 448 avec 149 guérisons et 26 décès.

À la date du 25 août, au total des cas on compte 1338 cas confirmés dont 55 décès et
1058 guéris portant le nombre de cas actifs à 225.

4
Figure :

II. Evolution de la situation économique

Au premier trimestre 2020, le PIB réel corrigé des variations saisonnières (CVS) recule
de 6,6% par rapport au trimestre précédent après une croissance de 3,7% enregistré au
quatrième trimestre de l’année 2019.

Ce recul de l'activité économique au cours du premier trimestre 2020 résulte


principalement de la crise liée à la pandémie mondiale du coronavirus (COVID 19)
ayant impacté l’activité économique dans les secteurs secondaire (-13,5%) et tertiaire
(-12,9%).

D’une étude faite par le MINEFID pour cerner l’impact du Covid19 sur l’économie il
ressort la baisse des recettes publiques, estimée à 306 milliards de FCFA, soit un déficit
budgétaire de 5% ; une baisse des recettes fiscales estimée à 12,64%

Le ralentissement général des activités économiques, tous secteurs confondus et des


tensions de trésorerie de l’Etat exacerbé par la crise sécuritaire mettent le pays des
Hommes Intègres à genoux.

III. Mesures prise par les autorités burkinabè

5
Pour rompre la chaine de transmission du Covid-19, le Gouvernement a pris, en plus
des mesures barrières conventionnelles un certain nombre de dispositions de
prévention dont la fermeture, des établissements d’enseignement préscolaire,
primaire, post-primaire, secondaire, professionnel et universitaire le 16 mars. Le 20
du même mois, le Président de la République en personne a annoncé une série de
mesures de sécurité, incluant :
 L’interdiction de tout regroupement de plus de 50 personnes ;
 L’instauration d’un couvre-feu de 19h00 à 5h00 du matin sur toute l’étendue du
territoire, pour compter du 21 mars 2020 à l’exception des personnels sous
astreintes ;
 La fermeture des aéroports de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, aux vols
commerciaux ;
 La fermeture des frontières terrestres et ferroviaires pour une durée de deux
semaines ;
 La suspension immédiate des opérations d’enrôlement biométrique, de
délivrance de cartes nationales d’identité burkinabè ;
 L’application des mesures d’hygiène dans tous les lieux publics et privés.

Par ailleurs, d’autres mesures restrictives concernant les débits de boissons, les
restaurants, les salles de cinéma, de jeux et de spectacles, les marchés et les yards ont
également été prises par les autorités compétentes. La fermeture des gros marchés et
yards des communes de la ville de Ouagadougou sur décrets du gouverneur de la
région du Centre est intervenu le 26 mars. Y faisant suite, le maire de Ouagadougou a
fermé 40 marchés et yards. Le 27 mars 2020, Ouagadougou et dix autres villes (Bobo-
Dioulasso, Boromo, Houndé, Dédougou, Dano, Kongoussi, Banfora, Sindou, Manga et
Zorgho) ayant enregistré au moins un cas de coronavirus sont placées en quarantaine.
Sans une autorisation spéciale délivrée par l’administration, personne ne peut sortir
ou entrer dans ces villes. Le port du cache-nez est devenu obligatoire dès le 27 avril
2020 sur tout le territoire national. Ces mesures semblent avoir un effet positif sur le
nombre de contaminés, dont le pic semble avoir été atteint au cours de la première
semaine du mois d’avril.

6
Chapitre II : Analyse de l’impact de la maladie à Covid-19 au
Burkina Faso

Le Covid-19 a eu des implications économiques très profondes au Burkina Faso,


comme partout ailleurs. Baisse de la production nationale, déficit budgétaire pour
l’Etat et les particuliers, montée de l’inflation et du chômage… la liste est longue. Pour
mieux évaluer l’impact de cette crise sur les segments de l’économie, nous utilisons
une analyse descriptive de la situation en utilisant données de l’INSD et du MINEFID.

La méthodologie consiste en une revue documentaire à travers la consultation des


rapports, des études et des différentes réflexions menées autour du sujet « COVID-
19 ».

En rappel, nous ne ferons pas d’estimation, car il serait prématuré de quantifier au


stade actuel l’impact sur l’économie.

I. Effet théorique

1. Effets macroéconomiques

De nombreuses De nombreux modèles théoriques prouvent que la situation sanitaire


influence aussi bien la situation macroéconomique que la situation microéconomique
d’un pays donné.

L'effet des maladies sur l’ensemble de l’économie nationale peut être évalué en se
référant au niveau du PIB du pays en question, étant donné que le PIB est l'agrégation
de la consommation des ménages, des dépenses publiques et de l'investissement par
les entreprises. En se basant sur la définition keynésienne du PIB, la fonction de
demande agrégée se présente comme suit :

Y=C+I+G+X–M

Avec :
Y : demande agrégée
C : consommation (demande de biens de consommation des ménages)
I : investissement (demande de biens d’investissement des entreprises)
7
G : dépenses de l’administration publique (demande du secteur public)
X – M : solde commercial (demande des marchés internationaux)
X : exportation
M : importation

Les maladies affectent la croissance économique aussi bien à court qu’à long terme en
produisant des effets négatifs sur la consommation (Nordhaus, 2002), sur la force de
travail (Kalemli-Oczan, Ryder et Weil, 2000), sur les épargnes, donc sur les
investissements (Bloom, Canning et Sevilla, 2003), sur les investissements directs
étrangers19 (IDE) (Alsan, Bloom et Canning, 2004), sur la participation au marché du
travail (Thomas, 2001) et sur la productivité (Bloom, Canning et Sevilla, 2004).

Par ailleurs, pour les deux raisons citées ci-après, une hausse des dépenses en santé
peut stimuler la croissance. D’une part, comme le démontre la théorie keynésienne,
dans la mesure où la hausse des dépenses en santé est suivie d’une hausse des
dépenses publiques, l’effet sur la croissance économique est positif. En effet, une
hausse des dépenses publiques favorise la stimulation de la demande donc entraîne
une croissance économique à court terme (Keynes, 1936). D’autre part, étant donné
que la santé est la condition primordiale pour pouvoir travailler et produire, la
productivité d’un individu sain est supérieure à celle d’un autre en mauvaise santé. De
même, le revenu du premier est supérieur à celui du second. Ainsi, une hausse des
dépenses en santé améliore la condition d’offre et a un effet positif sur la croissance
à long terme.

Azomahou, Boucekkine et Diene (2016) ont étudié la relation entre la prévalence du


VIH et la croissance économique pour la période 2000-2050 en Afrique du Sud. Deux
scenarii sont considérés, avec et sans VIH/SIDA. L’étude s’est basée sur le mécanisme
de Ben-Porath (1967) selon lequel, une tendance à la baisse de l’espérance de vie suite
aux chocs de mortalité réduit la rentabilité de la scolarité, ce qui entraîne une baisse
de l’accumulation de capital humain à moyen et long terme. Ils ont trouvé que l’écart
entre les taux de croissance avec et sans VIH/SIDA est élevé notamment durant la
période 2020-2030. La diminution de la population active du fait du VIH/SIDA explique
la baisse de la croissance économique durant cette période.

2. Effets microéconomiques

8
Sur le plan microéconomique, les maladies induisent des effets sur la situation
économique des ménages, des entreprises et du secteur public.

2.1. Effets sur les ménages

Les maladies affectent les ménages, d’une part, en engendrant des modifications sur
la consommation de biens médicaux et de biens non médicaux, et d’autre part, en
altérant l’état de santé futur des individus. Elles provoquent des effets directs et
indirects sur la situation économique des ménages. En effet, elles entraînent :

• une augmentation des dépenses. Pour pouvoir supporter les dépenses en soins en
vue d’améliorer leur état de santé, les ménages choisissent comme solution soit de
diminuer leur consommation en biens non médicaux, soit de recourir à l’épargne, de
procéder à la vente de biens, de recourir à l’emprunt, auprès d’une mutuelle de santé
ou auprès d’une institution de microcrédit ou d’hypothéquer leurs propres biens
(Prescott, 1999).

Les maladies provoquent ainsi un bouleversement dans la situation économique des


ménages qui doivent alors faire face à la baisse de leur épargne, à la diminution de
leurs actifs ou à l’endettement. Cette situation influence non seulement la
consommation actuelle mais également la consommation future de ces ménages
(Prescott, 1999).

- une diminution de la capacité physique et mentale du malade engendrant une


baisse de la productivité (Grossman, 1972).
- une perte de temps due à l’arrêt-maladie. Cette perte de temps concerne aussi bien
le malade lui-même que son entourage. Une partie du temps destiné à produire, à
étudier ou à effectuer des activités non marchandes telles des tâches ménagères ou
du loisir est dépensée en soins (Grossman, 1972 ; Attanayake, Fox-Rushby, Mills,
2000).

La baisse de la productivité qui s’ensuit engendre une baisse du volume de production


du ménage ainsi qu’une diminution du revenu. Chez un enfant malade, la réduction
de la capacité cognitive affecte la scolarité (Thuilliez, 2010), et par conséquent, porte
atteinte à la qualification de la main-d’oeuvre future et affecte la production et le
revenu futur (Schultz, 1961).

9
2.2. Effets au niveau des entreprises

Les arrêts-maladies entraînent une réduction de la production. Pour les entreprises, la


réduction de la performance affecte négativement les profits ainsi que la capacité à
investir. Il faut noter qu’il existe une possibilité de compensation en cas d’absence
d’un employé malade. Cette compensation peut se faire soit au moment où l’employé
reprend son travail soit par le biais de son remplacement par un autre. Ce dernier cas
implique des coûts supplémentaires pour l’entreprise. Une évaluation des coûts de
friction s’avère donc nécessaire. Selon Koopmanschap et al. (1995), les coûts de
friction sont les coûts de recrutement et les coûts de formation ajoutés aux pertes de
production supportées par la société entre la cessation d’activité d’un salarié et son
remplacement par un autre. A titre d’exemple, en 1990 aux Pays-Bas, les coûts de
friction représentaient 1,5 à 2,5% du revenu national net. L’approche de
Koopmanschap et al. (1995) permet d’estimer les coûts indirects des maladies. Elle
permet d’éviter une surestimation des pertes de production dans la mesure où elle
prend en compte plusieurs paramètres économiques. Une étude d’Oliva et al. (2005)
estime que les pertes de production associées au cancer du sein en Espagne en 2003
sont 22 fois plus faibles avec la méthode du coût de friction qu’avec la méthode du
capital humain. Dans la méthode du capital humain, les coûts indirects se calculent en
multipliant le nombre d’heures de travail perdues du fait de l’arrêt-maladie par le
salaire brut augmenté des cotisations sociales. Toutefois, selon Sultan-Taïeb et al.
(2009), dans le choix de la méthode à adopter, méthode du capital humain ou méthode
du coût de friction, il faut considérer la nature de l’absence (absence temporaire,
définitive, pour cause de décès). Pour une absence de courte durée, la méthode du
capital humain reste adéquate.

Si le remplacement d’un employé malade entraîne des coûts supplémentaires, le non


remplacement a lui aussi des inconvénients. En effet, le non remplacement d’un agent
en arrêt-maladie engendre une baisse de la production et par conséquent, une baisse
des bénéfices. Une telle situation provoque une baisse de l’investissement privé en
général.
Avec l’assurance maladie, les entreprises appliquent un système garantissant aux
salariés et à leurs familles des prestations sociales en cas de maladie, d’invalidité, de
maternité, d’accident du travail ou de décès. Les entreprises supportent une partie du
10
coût de la cotisation à la sécurité sociale, faisant ainsi augmenter leurs charges.
Comme les bénéfices en sont affectés, le niveau d’investissement peut baisser.
Enfin, la production et la vente varient en fonction de l’état de santé des employés. En
effet, les maladies engendrent un climat d’incertitude qui s’évalue à partir du volume
de production et du volume des ventes effectuées.

2.3. Effets sur le secteur public

L’Etat produit essentiellement des biens publics. Les défaillances en santé des citoyens
affectent les dépenses publiques et les recettes financières. Les dépenses en matière
de santé sont celles liées à la mise en œuvre des campagnes de lutte et de prévention
contre certaines maladies et celles liées à la sécurité sociale des agents de l’Etat. Les
recettes publiques sont essentiellement constituées des impôts, des taxes et des
cotisations sociales. La réticence des entreprises et des particuliers à payer
régulièrement les diverses taxes entraînent une baisse de ces recettes. Le déficit
budgétaire qui en résulte provoque soit une hausse de la masse monétaire en
circulation dans le cas où L’Etat fait recours à la création monétaire de la Banque
Centrale, soit à une hausse de la dette. Si la première situation est source d’inflation,
la seconde est souvent accompagnée d’une hausse du taux d’intérêt engendrant une
baisse des investissements.

2.4. Interrelation entre les différents agents économiques

Ménages et entreprises contribuent à la production de biens publics du fait que d’un


côté, les salariés produisent du travail, du capital et des inputs pour les entreprises et
de l’autre, les entreprises rémunèrent les salariés et produisent les biens dont ceux-ci
ont besoin. Le fait que les maladies aient des effets négatifs sur les ménages et surtout
que cela se répercute au niveau de l’entreprise et par conséquent sur la production de
biens publics, indique l’existence d’une interrelation entre ces agents économiques.

11
II. Analyse de l’impact socioéconomique de la COVID-19
au Burkina Faso

1. Impacts social de la Covid-19

Les mesures barrières (confinement) et d'atténuation prises par le gouvernement


auront des conséquences importantes sur la production et la demande des biens et
services, les activités commerciales et le bien-être des populations en général et des
plus vulnérables en particulier.

1.1. Du côté de l’offre de biens et services


Des impacts négatifs sont attendus sur la quantité et la qualité du facteur travail. Le
confinement va rendre inactive une partie de la population auparavant occupée,
notamment dans le secteur informel et travaillant la nuit. Comme il existe une relation
positive entre le travail et production, tout choc négatif sur la quantité de travail va se
traduire en perte de production. Le secteur informel2 fournit une bonne partie du PIB
au Burkina et mobilise 70% de l’emploi total non agricole (près de 95% des travailleurs
de l’agglomération de Ouagadougou). Les secteurs du tourisme, de la culture, du
commerce (restaurants et hôtels) et du transport (respectivement 23,8% et 8,9% du PIB
en 2019 (FMI/FEC, 2020)) sont autant impactés que le secteur informel.

1.2. Du côté de la demande de biens et services


Il est potentiellement attendu : (i) Une baisse de la consommation des ménages. Les
revenus ayant baissé du fait de la perte de production, la consommation à moyen et
long terme va baisser ; (ii) Une baisse des investissements. L’avenir à court, moyen et
long terme étant empreint de pessimisme, les investissements privés et publics vont
baisser. Il en est de même du crédit à l’économie, notamment au secteur privé3 ; (iii)
Une réorganisation du budget de l’Etat. La baisse de l’activité économique entraine de
facto une baisse des recettes fiscales et non fiscales. Notamment, la baisse de la
consommation va entrainer une baisse de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA). Les
difficultés budgétaires des pays donateurs peuvent se traduire par une réduction des
financements au titre de l’Aide publique au développement ; (iv) La baisse des dépenses
d’investissement public au profit des dépenses sociales et surtout des dépenses de
santé directement liées au Covid-19 ; (v) Le creusement du déficit budgétaire. L’Etat
12
aura à assumer plus de dépenses sociales que prévues et faire face à une baisse des
recettes ; et (vi) Un ralentissement du commerce extérieur, dû à la baisse des prix des
principaux produits d’exportation couplée à la fermeture des frontières des pays
importateurs.

1.3. Du point de vue social


Il est attendu un creusement de la pauvreté et une augmentation des inégalités. 40,1%
des burkinabè vivent en dessous du seuil de pauvreté et le monde rural
essentiellement agricole contribue pour 94% à cet état (EMC, 2014). Toute réduction de
la production et des revenus agrosylvopastoraux contribue automatiquement à
l’accroissement de la pauvreté. Une recrudescence de l’insécurité et des protestations
sociales est envisageable. Le Pays est confronté depuis 2016 à une insécurité
généralisée qui se manifeste avec acuité dans les régions dites des trois frontières du
Burkina, du Mali et du Niger. Cette insécurité mobilise les énergies des Forces de
défense et de sécurité (FDS) et les volontaires communautaires pour aider les FDS. La
mobilisation de ces forces pourrait être insuffisante sur le front Covid-19 (respect des
mesures barrières) et engendrer des protestations des populations.

2. Impacts économique de la Covid-19 sur le Burkina Faso

L’analyse macro-budgétaire des principaux effets du Covid-19 sur l’économie


nationale par le ministère de l’économie, des finances et du développement, fait
ressortir que cette pandémie aura un impact très négatif et risque de compromettre
l’équilibre macroéconomique et les ambitions du Gouvernement en matière de
financement du Plan national de développement économique et social (PNDES). La
prise en charge de la pandémie et les mesures de mitigations vont impacter les
allocations budgétaires avec des effets d’éviction au détriment des secteurs porteurs
de croissance déjà sérieusement handicapés par les défis sécuritaires et humanitaires.

2.1. Sur le plan macroéconomique


Une contreperformance de la croissance économique est relevée. En scénario
tendanciel, la croissance économique ralentira drastiquement pour s’établir à 2,0%
contre 6,3% postulée, soit une baisse de 68,3%. Cette contreperformance serait
imputable au ralentissement des secteurs primaire (1,9% contre 5,1%), secondaire (1,7%
contre 6,7%) et tertiaire (2,4% contre 6,2%).
13
 Du point de vue demande, la consommation finale baissera (4,9% contre 5,4%) en
lien avec le fléchissement de la consommation finale du secteur privé (-1,4%), à la
suite des pertes de revenus et d’emplois. Les investissements, tant privé (les
ménages et les sociétés) que public, baisseraient respectivement de 0,3% et 7,1% du
fait de la conjoncture et de l’incertitude. Les exportations et les importations
baisseraient et de façon plus prononcée pour les importations. Ces baisses
respectives contribueront à l’atrophie de la croissance économique.

 Le taux d’inflation se situerait à 3,9% contre 2,3%, cette hausse continue, passant
est en lien principalement avec la pression sur les prix des importations, du fait de
la fermeture de certaines frontières stratégiques.

 Au niveau des finances publiques, les recettes totales et dons devraient se situer
à 1917,8 milliards FCFA (3,2 milliards de USD) contre 2223,7 milliards de FCFA (3,7
milliards de USD), soit un gap de 306,0 milliards de FCFA (514,3 millions de USD,
dont 227,1 milliards de FCFA (381,7 millions de USD) de recettes fiscales et 18,9
milliards de FCFA (31,8 millions de USD) de recettes non fiscales. Le taux de
pression fiscale s’établirait ainsi à 16,1% contre 18,1% en tendanciel.

La Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), l’impôt leader chez nous, sera impactée ainsi que
d’autres impôts comme les prélèvements sur les billets d’avions, la taxe de
développement touristique (TDT) car la consommation va baisser. La baisse du
chiffre d’affaires entraîne la baisse de la contribution des patentes dont le droit fixe
est indexé sur le chiffre d’affaires réalisé. L’IUTS n’est dû que lorsqu’il y a paiement
de salaires.

Mais vous constatez que des sociétés de transport et certaines entreprises


commencent à réduire leur personnel. La contribution des micros entreprises qui est
l’impôt des activités du secteur informel prendra un coup avec la fermeture des
marchés, le couvre-feu va sans doute, etc.

Tableau : Impact sur les la mobilisation des recettes fiscales : les chiffres (en milliards
de Francs CFA)
Mois Prévisions Réalisations Taux de réalisation
14
Janvier 171,03 172,33 100,76%
Février 132,25 118,43 89,55%
Mars 134,88 110,90 82,22%
Avril 188,15 133,89 71,16%
Mai 154,32 121,04 78,43%
Source : MINEFID

 En ce qui concerne les dépenses totales et prêts nets, ils se situeraient à 2 361,9
milliards de FCFA (4 milliards de USD) à fin décembre 2020 contre 2 498,8 milliards
de FCFA (4,2 milliards de USD) en tendanciel, soit une baisse de 200 millions de USD
(-5,5%). Cette baisse, imputable essentiellement à celle des dépenses en capital (-
351,6 milliards soit -39,5%), est toutefois atténuée par l’augmentation des dépenses
courantes (+214,7 milliards de FCFA), notamment les transferts de l’Etat (+153,1
milliards de FCFA). Au total, le pays enregistrerait un déficit global base engagement
de 444,3 milliards de FCFA (5,0% du PIB) contre 275,1 milliards de FCFA (3,0% du
PIB), soit une dégradation du déficit de 169,0 milliards de FCFA. Le solde des
transactions courantes se situerait à -8,3% contre -7,2% en tendanciel, soit une
dégradation de 1,1%. Le besoin d’endettement risque de s’accroitre pour atteindre
1 154,4 milliards de FCFA en 2020 contre 719 milliards FCFA initialement.

 Du point de vue sécurité alimentaire, la FAO6 estime que la population à risque de


la région ouest africaine pourrait doubler par rapport aux projections du Cadre
Harmonisé (CH) et de l’Integrated Phase Classification (IPC) si on inclut les
populations très vulnérables vivant dans des bidonvilles urbains et celles déjà
vulnérables (auparavant dans la phase 2). Elle indique aussi que 12 millions
d’enfants (6 à 59 mois) des régions du centre et de l’ouest de l’Afrique seraient
gravement sous-alimentés, contre 8,2 millions lors de la saison de vaches maigres
2019. Toutefois, la FAO affirme qu’en moyenne, la disponibilité alimentaire et la
tendance des prix au Burkina Faso resteront stables.

2.2. Au niveau microéconomique

15
Le secteur de l’artisanat a perdu plus de 20,5 milliards de F CFA, le commerce
environ 237,5 milliards de F CFA, l’industrie 126,8 milliards de F CFA et les services
300,6 milliards de F CFA. Le total de ces pertes, au 30 avril 2020, se chiffre à près de
685,4 milliards de F CFA, selon le rapport de l’enquête auprès de la population.
Réalisée par l’INSD.

a) Commerce

A l’analyse, le commerce mondial des marchandises devrait afficher un recul de 13% à


32% d’ici fin 2020 du fait de la pandémie de COVID-19. Entre le 16 janvier et le 15 avril,
les cours du coton ont dégringolé de 26,1 %. Or, en Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso
est ainsi dépendant de certaines exportations agricoles telles que le coton. Pour ce
pays, la Covid-19 rime donc avec baisse des recettes d’exportations. Le cours de l’or
devrait logiquement poursuivre son évolution à la hausse durant les semaines à venir.
Investir dans l’or reste – de tout temps et spécialement en période d’incertitude – un
investissement rentable pour qui souhaite assurer son épargne sur le long terme.

Le chiffre d’affaires moyen des entreprises, qui était de 606 831 F CFA a chuté à 79
359 F CFA, du fait des mesures restrictives instaurées par le gouvernement, soit une
réduction moyenne de 88,95%.

78% des entreprises font face à des méventes, 57% ont suspendu les investissements
et 52% font face à des difficultés de trésorerie du faite de la hausse du taux d’inflation.

D’autres, soit 41% des entreprises, sont confrontées à des difficultés


d’approvisionnement et 8% à des pertes liées aux péremptions de marchandises.

C’est dire combien les mesures de relance économique sont très attendues, même au-
delà de l’aspect financier. Sur la question de la résilience, environ 4% des chefs
d’entreprise pratiquent le télétravail et 4% des entreprises ont recours au e-commerce.
De nouveaux produits ont aussi été développés.

b) L’emploi

Le secteur de l’emploi n’est pas épargné par les séquelles qui frappent les grandeurs
macroéconomiques du pays. Difficultés de gestion du personnel, réduction des heures
de travail, difficultés de paiement des salariés, mise au chômage partiel, la liste des
16
conséquences sur l’emploi est longue. En revanche, les licenciements sont très peu
observés, avec des proportions n’excédant pas 5% des entreprises.

c) Le tourisme et l’hôtellerie

Le tourisme et l’hôtellerie, à l’instar d’autres secteurs vitaux, connaissent un


ralentissement d’activité, en raison de la crise sanitaire due au coronavirus. Plusieurs
hôtels de Ouagadougou, pour ne pas mettre la clé sous la porte, assurent, depuis
l’apparition de la pandémie du coronavirus, un service minimum. En raison de cette
maladie et de ses effets collatéraux (fermeture des frontières, quarantaine, couvre-feu,
etc.), le taux de fréquentation de l’hôtel a connu une baisse entrainant une réduction
du personnel. Dans certaines structures, la grande majorité des travailleurs sont en
congé. Le covid-19 est venu enfoncer davantage le secteur du tourisme et de
l’hôtellerie, déjà éprouvé par la crise sécuritaire.

ETUDE DE CAS

Broederlijk Delen au Burkina Faso (2020) analysant l’impact du Covid-19 sur un groupe
cibles de 102 micro entreprises à Ouagadougou et disséminées dans différents
quartiers, montre que :

 La majorité des personnes interviewées, incluant femmes, hommes, jeunes et


moins jeunes, se dit fortement (57,6 %) à moyennement (31,7 %) affectée par les
mesures prises pour arrêter la propagation du virus ;

 Ce sont essentiellement les femmes (52%) qui ont dû suspendre leur activité depuis
l’avènement du Covid-19 et des mesures préventives prises par l’État. La plupart
des petits entrepreneurs s’approvisionnent auprès de grossistes à Ouagadougou
et ce sont les femmes qui se ravitaillent plus directement au niveau du milieu rural
(26%) et par conséquent plus affectées par les mesures de confinement ;

 Seuls 26% des enquêtés ont arrêté les activités. Les autres sont plus confrontés au
ralentissement des activités, problème de ravitaillement en marchandises,
augmentation des prix de certains produits et les pertes importantes de revenus ;

17
 42% des enquêtés affirment avoir un crédit en cours et 84% déclarent ne pas
pouvoir rembourser leur prêt à l’échéance ;

 La capacité de résilience des entrepreneurs est inférieure à deux semaines et


environs 28% des femmes disent ne pas pouvoir résister au-delà d’une semaine ;

 22% des interviewées ont développé différentes stratégies pour s’adapter à la crise
(réaménagement des heures de vente et adaptation des produits vendus) ;

 La plus grande crainte de tous les interviewés est de ne plus pouvoir subvenir aux
besoins alimentaires de leur famille.

 La plupart de ces attentes sont des mesures sociales prises en charge par l’État.

III. Recommandations

Cette étude nous permet de formuler les recommandations suivantes pour la relance
de l’économie nationale :

En matière de mobilisation des ressources internes :

 La mise en place d’un fonds de relance économique ;

 Un plan de relance économique coordonnée dans un cadre communautaire (UEMOA,


CEDEAO)

 Continuer la mise en œuvre des réformes pour une bonne administration de l’impôt

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 Une politique fiscale mieux articulée, plus cohérente avec la politique économique
et la politique budgétaire pour renforcer les capacités de l’Unité en charge de la
politique fiscale

 La Préservation du capital productif en injectant de la liquidité dans les entreprises


en difficulté pour maintenir l’activité. Le gouvernement pourra négocier un
moratoire de paiement des dettes des entreprises privées et ouvrir un guichet de
garantie d’emprunt des petites et moyennes entreprises ;

 L’accélération du remboursement des arriérés de paiement de la dette des


entreprises privées ;

 L’appui au développement des chaînes des valeurs (chaînes d’approvisionnement)


saines (non vectrices de l’infection à Covid-19) pour des marchés accessibles aux
ménages vulnérables ;

 La conduite d’une étude d’impact multi-secteur et multi-acteurs approfondie pour


tirer toutes les leçons macro, sectorielles, micro et sociales de la pandémie et mieux
se préparer pour faire face aux futures crises.

 L’instauration d’un fonds de solidarité au profit des acteurs du secteur informel, en


particulier pour les femmes, pour la relance des activités de commerce des légumes
et fruits ;

 Le financement de la recherche sur les maladies infectieuses et la production de


médicaments ;

 La poursuite du règlement de la dette intérieure.

En matière d’accompagnement social :

 Le soutien accru des capacités des institutions de gestion des crises, y compris le
Gouvernement et les forces de sécurité dans la gestion des données, la
communication et la sensibilisation des communautés ;

19
 Le soutien au dialogue sur les stratégies d’intervention et de relèvement en aidant
les gouvernements central et décentralisés à assurer des processus inclusifs dans
l’adaptation et la conception des systèmes de protection sociale.

 La focalisation sur les plus vulnérables, qui pourraient aussi être ceux qui ont le
plus de griefs, peut aider à réduire ou à prévenir de futurs conflits et à mieux se
reconstruire à la suite de la crise ;

 Le soutien à la cohésion sociale pendant la crise est essentiel pour faire face à la
polarisation potentielle religieuse, ethnique ou communautaire ;

 La lutte contre les discours haineux, la stigmatisation et la lutte contre les


traumatismes en investissant pour améliorer les soutiens psychologiques et soins
de traumatologiques afin de reconstruire le tissu social affaibli par les stéréotypes
nuisibles liés à la propagation du virus ;

Les Burkinabè appuient les pouvoirs publics dans la lutte contre cette pandémie. En
plus de chaîne de solidarité pour l’atténuation des effets de la lutte contre le Covid-19
(au titre de la mobilisation des ressources le président a cédé six mois de son salaire,
le premier ministre quatre mois, les ministres d’État deux et tous les autres ministres
mois de leur salaire). Plusieurs structures ainsi que des personnes physiques font des
dons en nature ou en espèces et le ministère de la santé, récipiendaire, rassure quant
à la bonne utilisation de ceux-ci.

Conclusion
Jusqu’ici, le corona virus connu sous le nom de covid-19 constitue encore un problème
de santé publique pour les pays du monde entier. La prévention et la lutte attirent
particulièrement l’attention des gouvernements et des organismes d’appui technique
et financier par ce qu’elle est un véritable handicape pour le développement
économique et social du faite de ses effets désastreuses.

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C’est la raison pour laquelle, à travers cette étude, nous avons mis en exergue l’impact
économique de cette pandémie au Burkina Faso afin de convaincre les autorités de la
nécessité de définir une politique efficace de prévention, de lutte et de relance. En
d’autres termes, vus les effets néfastes qu’elle engendre, la covid-19 n’est plus un
mythe dans notre pays mérite d’être considérée par tous.

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Bibliographie

1. Briefing socioéconomique, Impacts socioéconomiques du COVID-19, Mai 2020,


Programme des Nations Unies pour le développement Burkina Faso

2. Analyse rapide de l’impact du COVID-19 et des mesures de restrictions sur les


marchés et sécurité alimentaire des ménages, Version du 1 Avril 2020

3. Atténuer l’impact de la maladie à coronavirus 2019 (covid-19) sur la sécurité


alimentaire, avril-décembre 2020, Burkina Faso

4. Une réflexion du Centre d’Information, de Formation et d’Études sur le Budget


(CIFOEB)

5. Analyse économique des effets du Covid-19 au Burkina Faso, Centre de Formation,


d'Orientation et de Recherche pour la Gouvernance Economique en Afrique (Pr
Idrissa Mohamed OUEDRAOGO, Dr Somlanare Romuald KINDA , Dr Patrice
Rélouendé ZIDOUEMBA)

6. Groupe de la Banque africaine de développement, PERFORMANCES ET


PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES EN AFRIQUE DANS LE CONTEXTE DE LA COVID–19

7. Ahmadi, A.M., Yousefi, M., Fazayeli S., 2010. Consumer price index changes in
Iran’s public and health sectors. The economic research 10, 99–112.

8. Alam, K., Mahal, A., 2014. Economic impacts of health shocks on households in
low and middle income countries : a review of the literature. Globalization and
Health 10, 1–18. Doi:10.1186/1744-8603-10-21

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