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Consignes pour le travail à effectuer lors de la séance à dis du mardi

11/10/22 :

+ Dégager l’idée générale du texte ;


+ trouver des équivalents en langue arabe pour les termes soulignés ;
+ traduire la partie coloriée (premier paragraphe) en langue arabe en mettant
toutes les voyelles ( ‫)الشكل التام‬
NB : °le travail réalisé doit être pris sur le cahier (partie dis) ;
Le passeur
La traduction étant le plus souvent représentée comme une
communication entre les cultures, information, et seul moyen d’accéder à ce qui
est énoncé dans d’autres langues, cette constatation élémentaire masque un fait
tout aussi élémentaire : le fait que la majorité des hommes n’accède à tout ce qui
a été dit et écrit qu’en traduction, sauf pour ce qui est pensé dans la langue,
grande ou petite, dont on est l’indigène, et les quelques autres langues qu’on
peut connaître.

La représentation régnante est de l’informationnisme : elle réduit la


traduction à un pur moyen d’information. Du coup la littérature tout entière est
réduite à de l’information : une information sur le contenu des livres.

Le traducteur est représenté comme un passeur. On ne voit pas, il me semble,


qu’on retire par là toute sa spécificité à la chose littéraire. C’est une
délittérarisation.

Passeur est une métaphore complaisance. Ce qui importe n’est pas de faire
passer. Mais dans quel état arrive ce qu’on a transporté de l’autre côté. Dans
l’autre langue : Charon aussi est un passeur. Mais il passe des morts. Qui ont
perdu la mémoire. C’est ce qui arrive à bien des traducteurs. Science ou art ?

Science, la traduction est située dans et par la philologie, les catégories du


savoir et de la langue. Vue comme un art, elle est mise dans la critique de goût.
Ses problèmes deviennent des mystères.
Henri Meschonnic, Pour la poétique I, Paris, Gallimard, 1973.

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