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n
dn y d n −1 y dy di y
αn + α n − 1 + · · · + α 1 + α 0 y = ∑ α i =0 (1)
dx n dx n−1 dx i =0 dx
i
où :
1. Cas où n = 2.
d2 y dy
α2 + α1 + α0 y = 0 (2)
dx 2 dx
d2 y dy
α2 = − α1 − α0 y (3)
dx2 dx
d2 y α dy α
=− 1 − 0y (4)
dx 2 α2 dx α2
On pose alors :
α1
a1 = − α2
(5)
α
a0 = − 0
α2
d2 y dy
= a1 + a0 y (6)
dx2 dx
On pose :
dy dz
z= ⇐⇒ = a1 z + a0 y (7)
dx dx
On peut alors écrire l’équation (6) sous la forme d’un système de deux EDO du premier ordre linéaires à coeffi-
cients constants :
dz
= a1 z + a0 y
dx
(8)
dy = z
dx
dV
= MV (9)
dx
où :
z
V= (10)
y
et :
a1 a0
M= (11)
1 0
L’idée est de diagonaliser la matrice M afin de découpler les équations du système (8). Pour cela on cherche
d’abord une relation analogue à l’equation (9) dans une base où la matrice M serait diagonale. Notons D la forme
diagonale de M.
Notons (e1 , e2 ) la base dans laquelle le système (8) est écrit et notons (f1 , f2 ) une base dans laquelle la matrice M
est sous forme diagonale.
Par définition les vecteurs de la base (f1 , f2 ) sont des vecteurs propres de la matrice M. Notons P la matrice de
passage entre les bases (e1 , e2 ) et (f1 , f2 ), et P−1 la matrice de passage inverse entre les bases (f1 , f2 ) et (e1 , e2 ).
En appliquant le changement de base (e1 , e2 ) 7−→ (f1 , f2 ) l’équation (9) devient alors :
dV dV dP−1 V
= MV ⇐⇒ P−1 = P−1 MV ⇐⇒ = P−1 MV (12)
dx dx dx
V′ = P−1 V (13)
dV′
= P−1 MV (14)
dx
V = PV′ (15)
dV′
= P−1 MPV′ (16)
dx
Notons :
dV′
= DV′ (18)
dx
Si la matrice M est diagonalisable, alors on peut trouver un couple de matrices (P, P−1 ) tel que la matrice D est
diagonale. Le système (8) sera alors aisaiment résolu dans la base propre (f1 , f2 ) de M, et par changement de base
on obtiendra la solution générale du système (8), et par suite de l’équation (2). De plus cette méthode sera aisément
généralisée pour l’équation (1).
a1 a0
M= (19)
1 0
Les valeurs propres λ de M sont les solutions du polynôme caractéristique PM (λ) défini par :
a − λ a0
PM (λ) = 1 = − λ ( a1 − λ ) − a0 = λ2 − a1 λ − a0 = 0 (21)
1 −λ
— premier cas : ∆ 6= 0
alors l’équation (21) admet deux solutions λ1 et λ2 réelles ou complexes conjuguées selon le signe de ∆ :
√
a1 + ∆
λ1 =
2
(23)
√
a1 − ∆
λ2 =
2
Notons f1 et f2 les vecteurs propres associés aux valeurs propres λ1 et λ2 respectivement. Ces vecteurs sont
solutions de l’équation :
(M − λI)f = 0 (24)
Notons :
u
f= (25)
v
(
( a1 − λ1 ) u1 + a0 v1 = 0
(26)
u1 − λ1 v1 = 0
et pour f2 :
(
( a1 − λ2 ) u2 + a0 v2 = 0
(27)
u2 − λ2 v2 = 0
( (
u1 − λ1 v1 = 0 u1 = λ1 v1
⇐⇒ (28)
u2 − λ2 v2 = 0 u2 = λ2 v2
Soit en choisissant v1 = v2 = 1 :
(
u1 = λ1
(29)
u2 = λ2
λ1 λ2
f1 = et f2 = (30)
1 1
Notons que les deux équations non utilisées des systèmes (26) et (27) deviennent :
(
( a1 − λ1 ) λ1 + a0 = 0
(31)
( a1 − λ2 ) λ2 + a0 = 0
Or ces deux équations sont automatiquement vérifiées puisqu’elles ne sont rien d’autre que l’équation (21) dont
les valeurs propres λ1 et λ2 sont les solutions.
λ λ2
P= 1 (32)
1 1
1
P−1 = co(P) T (33)
det (P)
On a alors :
1 −1
co(P) = (34)
− λ2 λ1
et donc :
1 T − λ2
co(P) = (35)
−1 λ1
λ λ2
det (P) = 1 = λ1 − λ2 (36)
1 1
1 1 − λ2
P−1 = (37)
λ1 − λ2 −1 λ1
λ 0
D= 1 (38)
0 λ2
′
dz
= λ1 z ′ ′ λ1 x
z ( x ) = Ae
dx
⇐⇒ (39)
′
y′ ( x ) = Beλ2 x
dy = λ y′
2
dx
′
z z
λ λ2
V = PV′ ⇐⇒ = 1 (40)
y 1 1 y′
C’est à dire :
λ1 x
z( x ) = λ1 Ae + λ2 Beλ2 x
(42)
y( x ) = Aeλ1 x + Beλ2 x
dy
z( x ) = (43)
dx
— second cas : ∆ = 0
a1
λ= (45)
2
et d’après (22) :
a2
a0 = − = − λ2 (46)
4
− λ2
2λ
M= (47)
1 0
(M − λI)f = 0 (48)
Posons :
u
f= (49)
v
(
λu − λ2 v = 0
⇐⇒ u − λv = 0 (50)
u − λv = 0
Car il est évident que les deux équations du système sont linéairement dépendantes (c’est d’ailleurs la signifi-
cation de l’équation (20)). En prenant v = 1 on obtient u = λ, d’où le vecteur propre :
λ
f1 = (51)
1
Cherchons un vecteur propre f2 linéairement indépendant de f1 afin de former une base propre de dimension
2. Notons le :
u2
f2 = (52)
v2
u2 = λv2 (53)
Soit :
λv2
f2 = (54)
v2
Cherchons v2 tel que f1 et f2 soient linéairement indépendants, c’est à dire tel que :
λ λv2
det (f1 , f2 ) = 6= 0 (55)
1 v2
λ λv2
= λv2 − λv2 = 0 (56)
v2
1
Par conséquent l’espace propre associé à l’unique valeur propre λ est de dimension 1, et la matrice M n’est donc
pas diagonalisable.
Cherchons un vecteur f2 afin de former une base de dimension 2 contenant f1 . Pour cela utilisons un produit
scalaire entre deux vecteurs f1 et f2 , noté < f1 , f2 > définit par :
Comme les coefficients a1 et a0 sont réels, et que la valeur propre λ est également réelle :
D’après (51) :
1
f2 = (60)
−λ
λ 1
P= (61)
1 −λ
1
P−1 = co(P) T (62)
det (P)
On a alors :
− λ −1
co(P) = (63)
−1 λ
et donc :
− λ −1
co(P) T = (64)
−1 λ
λ 1
det (P) = = −(λ2 + 1) (65)
1 −λ
1 −λ −1 1 λ 1 1
P−1 = − = 2 = 2 P (66)
λ2 + 1 −1 λ λ + 1 1 −λ λ +1
T = P−1 MP (67)
Il vient :
− λ2 2λ2 − λ2 λ3 + 2λ λ2 λ ( λ2 + 2)
2λ λ 1
MP = = = (68)
1 0 1 −λ λ 1 λ 1
Et donc :
λ2 λ ( λ2 + 2) λ2 λ ( λ2 + 2)
−λ −1 λ 1
1 1
T = P−1 MP = − 2 = (69)
λ + 1 −1 λ λ2 + 1 1 −λ
λ 1 λ 1
Soit :
3
λ2 ( λ2 + 2) + 1 λ ( λ2 + 1) λ4 + 2λ2 + 1
λ +λ
1 1
T= 2 = (70)
λ +1 λ2 + 1
λ2 − λ2 λ ( λ2 + 2) − λ λ2 − λ2 λ ( λ2 + 2) − λ
En simplifiant on obtient :
λ ( λ2 + 1) ( λ2 + 1)2 λ2 + 1
λ
1
T= 2 = (71)
λ +1
0 λ ( λ2 + 1) 0 λ
On obtient donc une matrice triangulaire qui se traduit dans la base (f1 , f2 ) par le système :
′
dz ′ 2 ′
dx = λz + (λ + 1)y
dV′
= TV′ ⇐⇒ (72)
dx
′
dy = λy′
dx
La deuxième équation de ce système permet d’écrire, compte tenu des résultats sur les équations du premier
ordre, que :
y′ ( x ) = Aeλx (73)
dz′ dz′
= λz′ + (λ2 + 1) Aeλx ⇐⇒ − λz′ = (λ2 + 1) Aeλx (74)
dx dx
Pour résoudre cette équation on utilise la méthode de variation des constantes de Laplace, pour commencer on
résoud :
dz′
− λz′ = 0 (75)
dx
où B est une constante. Pour résoudre l’équation (74) on considère que B est une fonction de x, ce qui transforme
la fonction z1′ en une fonction z′ telle que :
z′ ( x ) = B( x )eλx (77)
dz′ dB λx
= λB( x )eλx + e (78)
dx dx
dB λx
λB( x )eλx + e − λB( x )eλx = (λ2 + 1) Aeλx (79)
dx
dB
= (λ2 + 1) A ⇐⇒ B( x ) = (λ2 + 1) Ax + C (80)
dx
z′ ( x ) [(λ2 + 1) Ax + C ]eλx
V′ = = (82)
y′ ( x ) Aeλx
dy
= (λ2 + 1) Aeλx + λ[(λ2 + 1) Ax + C ]eλx − λ2 Aeλx
dx
= Aeλx + λ[(λ2 + 1) Ax + C ]eλx (84)
= { A + λ[(λ2 + 1) Ax + C ]}eλx
D’autre part :
La relation (7) est donc bien vérifiée. La solution générale de l’équation (2) est donc :
Posons alors :
(
β 1 = ( λ2 + 1) A
(87)
β 2 = C − λA
y( x ) = ( β 1 x + β 2 )eλx (88)
Le problème principal posé était la résolution de l’équation (1). Or le formalisme développé précédemment per-
met de fournir une piste intéressante pour cette résolution. Pour cela on transforme l’équation (1) de la manière
suivante :
n −1
dn y d n −1 y dy di y
= a n − 1 + · · · + a1 + a0 y = ∑ ai dxi (89)
dx n dx n−1 dx i =0
αi
ai = − (90)
αn
z n −1
z n −2
···
Z= (91)
z1
z0
tel que :
d0 z0
z0 = y =
dx0
dy dz
z1 = = 0
dx dx
d2 y dz1
z2 = 2 =
dx dx
(92)
..
.
d n −2 y dz
= n −3
z
n − 2 = n −2
dx dx
n −1 y
z n −1 = d dz
= n −2
dx n − 1 dx
n −1
dzn−1
= a n −1 z n −1 + a n −2 z n −2 + · · · + a 1 z 1 + a 0 z 0 = ∑ ai zi = 0 (93)
dx i =0
En tenant compte des équations (92) et (93) on peut traduire l’équation (89) sous la forme d’un système de n
équations différentielles du premier ordre à n fonctions inconnues :
dZ
= Mn Z (94)
dx
a n −1 a n −2 a n −3 · · · a1 a0
1
0 0 ··· 0 0
Mn = 0
1 0 ··· 0 0 (95)
.. .. .. . ..
. . . · · · .. .
0 0 0 ··· 1 0
dz
n −1 = a n −1 z n −1 + a n −2 z n −2 + · · · + a 1 z 1 + a 0 z 0
dx
dzn−2
= z n −1
dx
dzn−3
= z n −2
dx
(96)
..
.
dz1
= z2
dx
dz0 = z1
dx
La méthode de résolution consiste alors à diagonaliser ou triangulariser la matrice Mn afin de simplifier le sys-
tème (96). Ceci n’est pas exempt de fortes difficultées car la recherche des valeurs propres de Mn impose la détermi-
nation des racines du polynôme :
P2 (λ) = λ2 − a1 λ − a0 (98)
Pour n = 3 on a :
a2 − λ a1 a0
P3 (λ) = 1 0 = λ2 ( a2 − λ) − (− a1 λ − a0 ) = −λ3 + a2 λ2 + a1 λ + a0
−λ (99)
0 1 −λ
Pour n = 4 on a :
a3 − λ a2 a1 a0
1 −λ 0 0
P4 (λ) =
0 1 −λ 0
0 0 1 −λ
0 a2 a1 a0
−λ 0
= ( a3 − λ) 1
−λ 0 − 1 −λ 0 (100)
0 1 −λ 0 1 −λ
= −λ3 ( a3 − λ) − a2 λ2 + (− a1 λ − a0 )
= λ4 − a3 λ3 − a2 λ2 − a1 λ − a0
Pn (λ) = (−1)n λn + (−1)n−1 an−1 λn−1 + (−1)n−1 an−2 λn−2 + · · · + (−1)n−1 a1 λ + (−1)n−1 a0 (101)
Le théorème de d’Alembert - Gauss, ou théorème fondamental de l’algèbre, permet d’afirmer que ce polynôme
possède n racines complexes, de plus si les coefficients ai sont réels les racines complexes sont conjuguées ce qui
permet de diviser les calculs de ces racines par 2. Cependant il est actuellement impossible de calculer exactement
ces racines si n > 5.
De plus au delà du deuxième degré les méthodes de calcul des racines exactes sont extrèmement complexes. Il
reste donc très compliqué de résoudre exactement des équations différentielles du type (1) au dela de l’ordre 2 à
moins de déterminer des racines évidentes de Pn (λ).
Enfin la transformation d’une équation différentielle d’ordre n > 1 en un système de n équations différentielles
d’ordres 1, de la forme (96), est très intéressante pour obtenir des solutions approchées via des méthodes numériques
(Euler, Runge-Kutta, etc. . . . ) qui sont construites pour résoudre des équations différentielles du premier ordre. Ces
méthodes ne seront pas abordées ici car elle font l’objet d’un cours spécifique.
2.3. Application au cas simple d’un oscillateur harmonique libre sans frottement.
Le mouvement d’un oscillateur harmonique libre sans frottement est régit par une équation différentielle du
deuxième ordre de la forme :
d2 x 2 d2 x
+ ω x = 0 ⇐⇒ = −ω2 x (102)
dt2 dt2
où :
— t représente le temps
— x représente la position de l’oscillateur à l’instant t
— ω est un réel homogène à l’inverse d’un temps appelé pulsation
On pose :
dx
z= (103)
dt
dz
= −ω2 x
dt
(104)
dx = z
dt
On note :
z
V= (105)
x
où :
−ω2
0
M= (107)
1 0
−ω 2
−λ
P(λ) = det (M − λI) = = λ2 + ω 2 (108)
1 −λ
(
λ1 = iω
(109)
λ2 = −iω
u1 u2
U1 = et U2 = (110)
v1 v2
(
− iωu1 − ω 2 v1 = 0
(111)
u1 − iωv1 = 0
Ces deux équations ne sont pas linéairement indépendantes, si on choisit v1 = 1 dans la seconde équation on
obtient :
iω
U1 = (112)
1
(
iωu1 − ω 2 v1 = 0
(113)
u1 + iωv1 = 0
Ces deux équations ne sont pas linéairement indépendantes, si on choisit v2 = 1 dans la seconde équation on
obtient :
−iω
U2 = (114)
1
La matrice de passage entre la base naturelle et la base propre de l’équation (106) s’écrit donc :
iω −iω
P= (115)
1 1
iω −iω
det (P) = = 2iω (116)
1 1
et :
1 −1
co(P) = (117)
iω iω
iω
1 T
co(P) = (118)
−1 iω
D’où :
iω
−1 1 1
P = (119)
2iω −1 iω
D = P−1 MP (120)
Il vient :
et :
On note :
′
z
V′ = (123)
x′
dV′
= DV′ (124)
dt
′
dz
= iωz′
dt
z′ (t) = Aeiωt
(
⇐⇒ (125)
′ x ′ (t) = Be−iωt
dx = −iωx ′
dt
On en conclu que :
dx
z(t) = = iωAeiωt − iωBe−iωt (128)
dt
La solution (127) traduit bien un mouvement oscillatoire qui sera précisé avec les conditions initiales du mouve-
ment.