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CONSERVATOIRE NATIONAL
DES ARTS ET METIERS
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SOMMAIRE
PRELIMINAIRES ................................................................................................................................................ 3
Préliminaires
Ce serait une grave erreur que d'appliquer sans discernement des réglementations thermiques
conçues pour les constructions neuves au bâti ancien.
Les matériaux utilisés et les modes de construction sont totalement différents.
Il est capital de connaître les points forts et les points faibles du bâti ancien vis à vis de la performance
énergétique car, par exemple, le chauffage et la production d'eau chaude sanitaire (ECS) peuvent
représenter jusqu'à 80 % de la consommation énergétique d'un logement ancien.
L'eau chaude sanitaire (ECS) peut représenter à elle seule près de 25 kWh d'énergie primaire par
mètre carré et par an pour 20 minutes environ de puisage d'eau chaude par jour !
Parallèlement à la consommation d'énergie on mesure aussi l'émission de gaz à effet de serre. Dans
ce domaine le bâtiment se situe en deuxième position derrière les transports en matière d'émissions
de CO2 liées à la combustion d'énergie.
Les objectifs du Grenelle sont de porter les consommations moyennes des constructions neuves, qui
sont d'environ 200 kWh d'énergie primaire par m² par an actuellement, à 50 kWh d'énergie primaire
par m² par an en 2020 (bâtiment BBC) pour atteindre des bâtiments à énergie positive (BEPOS) en
2050.
La réglementation thermique 2012 (RT 2012) tendra à accélérer les mesures pour atteindre l'objectif
2020.
Du point de vue de la thermique, les particularités du bâti ancien sont très importantes :
d'une architecture qui s'appliquait à prendre en compte l'environnement climatique, utilisant
des ressources et des matériaux locaux, on est passé à une architecture industrialisée,
assujettie à des contraintes d'urbanisme, employant des nouveaux matériaux de
construction aux propriétés hygrothermiques très différentes.
Chapitre 15 : Performance thermique du bâti ancien 4/9 Gabriel BAJEUX
CONNAISSANCE DU BÂTI ANCIEN – TECHNIQUES DE REHABILITATION CCV124
c'est aussi à partir du début du XXe siècle que l'on constate un certain désengagement du
concepteur vis-à-vis des conditions du site (rendu possible par le développement des
techniques). Ainsi voit-on naître des logements hermétiques, ventilés, chauffés et éclairés
artificiellement.
2.4 L’hygrométrie
En dessous de 35 % d'humidité contenue dans l'air d'un logement, l'air est trop sec : nous avons la
bouche sèche et la moindre vitesse d'air rend le logement encore plus inconfortable (voir paragraphe
précédent).
À cette occasion, l'occupant ressent une gêne physique. Au dessus de 70 % d'humidité, l'air devient
trop humide, les bactéries peuvent se développer. Les personnes qui ont des problèmes respiratoires
sont les plus exposées.
La ventilation est trop souvent oubliée dans les travaux de rénovation. Absente, obturée, arrêtée, les
désordres seront d'autant plus rapides et importants que la maison est hermétique. En 24 heures
d'occupation, une famille de quatre personnes génère par sa seule respiration 10 à 15 l de vapeur
d'eau. Où vont ces litres d'eau ? En premier lieu ils vont se condenser sur les parois les plus froides
dégradant le bâti ainsi que la qualité de l'air à l'intérieur du logement.
La condensation sur les vitres est le premier indicateur d'un dysfonctionnement souvent lié au
renouvellement d'air. Une maison confortable permet aux occupants de se sentir bien, notamment de
ne pas avoir le mauvais réflexe de modifier les paramètres du chauffage.
Le réglage d'ambiance ne va servir qu'à adapter le confort thermique à la personne, selon son activité,
sa sensibilité, son mode de vie et ses goûts vestimentaires.
En revanche si l'un des paramètres fait défaut, une action logique de l'occupant visera à en
compenser les effets, malheureusement au détriment du confort et de la consommation d'énergie. Ce
n'est pas le chauffage, mais la maison qui consomme !
Il en ressort que le comportement thermique d'hiver du bâti ancien correspond à une consommation
énergétique réelle comprise entre 150 et 230 kWh d'énergie primaire par m² et par an.
La classification au regard du Diagnostic de Performance Energétique (DPE) correspondante se situe
donc entre C et D.
Or les statistiques généralement avancées pour les bâtiments conçus avant 1975 donnent des valeurs
de l'ordre de 350 kWh d'énergie primaire par m² et par an. La réalité est donc toute autre, et plus
favorable au bâti ancien.
Les consommations théoriques, obtenues par les moteurs de calculs actuels, surestiment dans un
rapport de deux à quatre la consommation réelle des bâtiments anciens. Cette difficulté générale de
modélisation du comportement des bâtiments anciens peut s'expliquer par plusieurs phénomènes :
En premier lieu, les modèles de calcul utilisés reposent sur un régime stationnaire. Or, si
cette simplification des calculs est acceptable pour un bâtiment récent (« étanche » et
dont on montre par ailleurs que le comportement est relativement stable et peu sensible
aux variations extérieures), il est beaucoup plus discutable pour des bâtiments anciens
dont le comportement thermique et, à l'inverse, dynamique et en forte corrélation avec les
variations extérieures.
En second lieu, les modèles de calcul utilisés présentent certains manquements, dans les
données d'entrée, quant à la prise en compte des nombreuses spécificités du bâti ancien,
celles-ci concernent tout autant les modes constructifs que l'organisation spatiale (espace
tampon) ou encore les propriétés particulières des matériaux anciens.
Face à ce constat, il convient de prendre un certain recul sur les modèles thermiques actuels.
La connaissance et la recherche doivent indéniablement progresser dans le domaine du bâti ancien,
peu investi jusqu'alors : les modèles actuels ont en effet été développés sur des bâtiments
contemporains, basés sur un modèle thermique très différent (opposition bâtiment étanche-bâtiment
respirant).
4.2.1 L’inertie
Conclusion
Les problèmes posés par la compatibilité entre économie d'énergie et préservation du patrimoine, qui
concernent pourtant dans un vieux pays comme la France environ un tiers du bâti existant, sont loin
d'être réglés.
Les solutions mises en œuvre ont été conçues pour l'architecture industrielle et ne tiennent pas
compte des spécificités du patrimoine ancien, de son comportement, de sa préservation.
Les composants industriels qui répondent à une logique d'isolation thermique totale s'opposent aux
qualités de perméabilité, de souplesse et d'inertie thermique de la plupart des bâtis anciens qui
nécessitent un certain degré d'aération pour respirer.
Il n'en reste pas moins qu'il est nécessaire de procéder à des améliorations de la performance
énergétique de ce patrimoine, urbain ou rural.
Il est cependant nécessaire d'en avoir une approche spécifique, et adaptée à chaque mode
constructif.
FIN DE DOCUMENT