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CONNAISSANCE DU BÂTI ANCIEN – TECHNIQUES DE REHABILITATION CCV124

CONSERVATOIRE NATIONAL
DES ARTS ET METIERS

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Chapitre 7 : Particularités des travaux sur bâti ancien 1/16 Gabriel BAJEUX
CONNAISSANCE DU BÂTI ANCIEN – TECHNIQUES DE REHABILITATION CCV124

SOMMAIRE
PRELIMINAIRES ................................................................................................................................................ 3

1. DES PROBLEMES SPECIFIQUES ........................................................................................................... 3


1.1 ORGANISATION DES CHANTIERS DANS L’HABITAT EXISTANT ................................................................... 3
1.2 SECURITE DES TRAVAILLEURS, DES OCCUPANTS ET DES TIERS ................................................................. 5
1.3 SECURITE DES BIENS ET DE L’OUVRAGE ................................................................................................... 6
2. LES MANUTENTIONS ............................................................................................................................... 7
2.1 UNE ETUDE PREALABLE INDISPENSABLE .................................................................................................. 7
2.2 LES PRINCIPAUX MATERIELS .................................................................................................................... 7
2.3 APPROVISIONNER ..................................................................................................................................... 9
2.4 STOCKER .................................................................................................................................................. 9
2.5 EVACUER ............................................................................................................................................... 10
3. LES TRAVAUX EN HAUTEUR............................................................................................................... 11
3.1 LES ECHAFAUDAGES DE PIEDS ............................................................................................................... 12
3.2 LES ECHAFAUDAGES SUSPENDUS OU VOLANTS ...................................................................................... 13
3.3 LES NACELLES OU PLATEFORMES ELEVATRICES..................................................................................... 14
3.4 LES MATERIELS PROSCRITS (ECHELLES, TAQUETS D’ECHELLE, ESCABEAUX…) ..................................... 14
CONCLUSION.................................................................................................................................................... 16

Chapitre 7 : Particularités des travaux sur bâti ancien 2/16 Gabriel BAJEUX
CONNAISSANCE DU BÂTI ANCIEN – TECHNIQUES DE REHABILITATION CCV124

Préliminaires
Les chantiers de travaux sur bâti ancien se distinguent des chantiers de travaux neufs, et cela pour
plusieurs raisons :
 la structure existante sur laquelle on doit travailler est souvent vétuste et nécessite des
travaux de confortement ou d'étaiement afin de la sécuriser et de la consolider.
 les surfaces disponibles sont souvent limitées, surtout en ville, et l'exiguïté des chantiers ne
permet pas d'y déployer des équipements de chantier encombrants.
 il faut souvent échafauder des ouvrages aux formes parfois complexes.
 l'entreprise doit souvent travailler en site occupé avec toutes les contraintes que cela
représente (nuisances à limiter au maximum).

Les stockages des équipements et matériaux d’un chantier « neuf » diffèrent notablement de ceux
d’un chantier de réhabilitation.

Nous allons examiner un certain nombre de problèmes spécifiques que l'on rencontre sur les
chantiers de travaux sur le bâti ancien.

1. Des problèmes spécifiques

1.1 Organisation des chantiers dans l’habitat existant


Les problèmes d'organisation d'un chantier de réhabilitation se posent de manière totalement
différente de ceux de la construction neuve. Dans un chantier de réhabilitation on distingue 7
catégories de problèmes-types liés :
 au bâtiment lui-même
 à l'environnement
 au projet
 aux intervenants
 aux aspects humains
 à la réglementation
 aux aspects économiques.
Le bâtiment :
Les contraintes sont principalement liées aux caractéristiques dimensionnelles des accès, des parties
communes telles que les cours, les couloirs, les escaliers ..., à l'état général de l’ouvrage (charge

Chapitre 7 : Particularités des travaux sur bâti ancien 3/16 Gabriel BAJEUX
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admissible pour la structure ...) avec éventuellement la nécessité d'établir des confortations
provisoires.
Ces données sont fournies par le diagnostic.
L'environnement :
Retenons de façon non exhaustive :
 l'existence de constructions voisines, voire mitoyennes
 les caractéristiques des accès et de la voirie menant au bâtiment : largeur, charge
admissible, densité de circulation (piétonne et routière), possibilité d'emprise sur la
voie publique
 une sensibilité aux nuisances telles que les bruits, poussières, perturbations de
circulation
 la situation du chantier par rapport à la situation géographique des différents
intervenants...
Le projet :
Quelques points particuliers sont à étudier :
 les démolitions qui seront à effectuer (et la gestion des déchets de chantier)
 les matériaux et matériels susceptibles d'être employés (attention au poids,
dimension, conditionnement, principe de mise en œuvre...)
Il est souhaitable que les diverses contraintes concernant l'opération soient intégrées au plus tôt au
niveau de la conception afin de mettre au point un projet réaliste.
Les entreprises :
Sont à étudier :
 leur plan de charge et leur structure en personnel qui conditionnent les moyens
qu'elles peuvent consacrer aux chantiers
 la succession des différents corps d'états qui impose certains ordres d'intervention
obligés au niveau des plannings
 leurs équipements en matériel
Les aspects humains :
Il s'agit essentiellement :
 des problèmes d'hygiène et de sécurité (voir ci-après) vis-à-vis des occupants, du
personnel d'intervention et des tiers
 des conséquences des travaux en sites occupés ou libérés pour la durée des travaux
Les aspects réglementaires :
La mise en place d'un chantier en milieu urbain nécessite l'obtention d'un certain nombre
d'autorisations administratives parmi lesquelles nous pouvons citer :
 les emprises sur la voie publique ;
 la mise en place de grues à tour avec la définition de leur zone d'évolution ;
 la neutralisation de places de stationnement voire même la modification des plans de
circulation des véhicules...
Les aspects économiques :
Sur ce point peu de chose à dire si ce n'est la recherche du meilleur rapport coût-délai-qualité...
Il est bien certain qu'en réhabilitation et encore peut-être plus qu'ailleurs tout imprévu revêt un
caractère essentiel. Mais avant toute chose il faut régler les problèmes liés à la sécurité.

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1.2 Sécurité des travailleurs, des occupants et des tiers


Chaque entreprise devra évidemment prendre toutes les dispositions concernant la sécurité de son
personnel. À ce sujet elle se réfèrera au code du travail ainsi qu'au décret du 8 janvier 1965.
Parmi les principaux risques on retiendra :
 les effondrements
 les chutes de hauteur (attention à ne pas utiliser d'éléments destinés à la sécurité des
personnes pour réaliser autre chose)

DANGER !

 les canalisations restées sous pression, les câbles restés sous tension ou mal localisés...
 la présence d'amiante, de plomb...
De tels risques sont souvent aggravés par le simple fait de l'exiguïté des sites et de la multiplication
des intervenants.
En ce qui concerne la sécurité des occupants et des tiers, le but recherché est de soustraire ces
personnes à l'ensemble des risques inhérents aux chantiers.
Pour ce faire les zones de travail devront être nettement délimitées. En ce qui concerne les travaux
lourds, leur accès sera rendu impossible et ce de manière permanente (y compris et surtout après les
heures travaillées). Le cheminement des tiers et des occupants sera déterminé et balisé le plus
simplement et le plus clairement possible.
On prêtera une attention particulière aux nuisances et aux risques propres aux travaux réalisés
lorsque les appartements restent occupés.
Lorsque les logements sont initialement occupés, la décision de les libérer ou non pendant la durée
de tout ou partie des travaux sera prise lors de la mise au point du projet. Un tel choix est essentiel et
déterminera ensuite tout ou une partie de l'organisation du chantier.

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Logements vides :
C'est bien évidemment le cas de figure le plus simple. L'opération est généralement découpée en
tranches géographiques en fonction d'impératifs techniques. À titre d'exemple retenons que pour un
ensemble pavillonnaire, l'unité de traitement retenu pourra être le logement alors que pour un
immeuble collectif, on prendra généralement la cage d'escalier.
Logements libérés :
Dans ce cas il faudra prévoir ce que l'on appelle une « opération à tiroirs » prenant en compte les
impératifs suivants :
 le délai global souhaité par le maître d'ouvrage
 le souci d'assurer une charge de travail constante aux différents intervenants
 l'importance des travaux qui conditionnent le temps d'intervention dans chaque
logement
 le désir d'effectuer une redistribution des logements selon la taille et la composition
des familles à y loger ou reloger.
Logements occupés :
Cette solution est à notre sens une des moins évidentes à mettre en œuvre. Elle comporte en effet de
nombreuses sujétions parmi lesquelles nous retiendront :
 les problèmes de sécurité
 la gêne réciproque tant des occupants que des ouvriers
 la nécessité pour les entreprises de travailler rapidement et surtout à certaines heures
 la nécessité d'effectuer des branchements provisoires en gaz, électricité, plomberie
avec coupure à la reprise des travaux le lendemain matin
 notons enfin la responsabilité des intervenants vis-à-vis des biens propres des
occupants

1.3 Sécurité des biens et de l’ouvrage


Nous ne nous attarderons pas sur la sécurité contre le vol lorsque des travaux sont effectués en site
occupé. Par exemple, la présence d'échafaudages le long d'une façade, si ceux-ci sont facilement
accessibles, va tenter les voleurs qui pénétreront dans les appartements par les fenêtres ou les
balcons, plutôt que par la porte palière.
Mais il s'agira surtout de prévenir tout au long du chantier les risques d'effondrement ou de rupture de
certaines pièces ou parties d'ouvrages.
C'est ainsi que toute structure, dont la résistance paraîtra affaiblie, devra être étayée ou confortée
provisoirement en attendant son renforcement.

Il en est de même du contreventement et de la stabilité d'ensemble du bâtiment.

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Les travaux de démolition ne pourront se faire qu'à condition que toutes les dispositions aient été
prises afin d'assurer la stabilité du bâtiment en phase transitoire (étaiement des planchers,
étrésillonnage des différentes ouvertures concernées, mise en place d'éléments de
contreventement...).

2. Les manutentions

2.1 Une étude préalable indispensable


Avant de démarrer un chantier sur un bâti ancien il faut concevoir les circuits de manutention et
d'approvisionnement.
Cette étape comprend l'évaluation, aussi détaillée que possible, de la nature et du volume des
matériaux et matériels à transporter ; la détermination des aires de stockage, du choix des engins ...
Que ce soient les matériaux à mettre en œuvre ou les matériaux à évacuer on peut les classer en
quatre catégories principales :
Les matériaux en vrac :
Ils se composent principalement de granulats, de béton frais ou de mortier. Des pertes importantes
peuvent se produire fréquemment au niveau du stockage surtout s'il est improvisé.
Les matériaux pondéreux :
D'un poids élevé vis-à-vis de leur volume, ils sont principalement constitués par des sacs de liants
(ciment, plâtre, chaux), des blocs, des carreaux de plâtre, des céramiques... Ils sont en principe
conditionnés en palette de 500 voire 1500 kilos et de ce fait sont tout à fait inadaptés aux chantiers de
réhabilitation (poids, volume, quantité trop importante...)
Les matériaux encombrants :
Ils comprennent généralement l'essentiel des éléments de second œuvre tel que les menuiseries, les
plaques de plâtre, les appareils sanitaires... Ces produits sont généralement encombrants, fragiles et
d'un poids élevé.
Les éléments exceptionnels :
Très encombrants et très lourds, ils nécessitent l'emploi de matériels spéciaux déplacés uniquement à
cet effet.
Nous pouvons retenir ainsi les profilés métalliques de renforcement fabriqués au cas par cas.

2.2 Les principaux matériels


On distinguera les appareils de levage des engins de transport et des matériels qui font les deux, que
l'on qualifiera de matériels polyvalents.
Les appareils de levage
Nous n'aborderons pas ici le cas idéal des chantiers de réhabilitation qui permette l'installation d'une
grue à tour. Dans la majorité des cas on doit se contenter de treuils installés au sol ou à l'étage.
Il existe aussi des systèmes plus élaborés tels que le monte-matériaux à échelle. Il guide la charge et
permet généralement son entrée à l'étage demandé grâce à une genouillère. Par contre ce type de
matériel demande un recul par rapport à la façade ce qui n'est pas toujours facile dans le cas de
chantiers exigus.
Les monte-matériaux verticaux de capacité élevée et d'une grande sécurité d'utilisation sont réservés
à des travaux lourds car ils demandent un temps de mise en place relativement long.
Pour les systèmes de treuil à l'étage sur monorail, portiques ou potences, les allèges des ouvertures
constitueront des obstacles non négligeables, ainsi que les balcons et saillies qui en limiteront la
portée.
En matière de sécurité on conseillera plutôt de bloquer les portiques et treuils entre plancher et
plafond plutôt que de les lester. En effet la charge au démarrage est nettement supérieure à la charge
à lever ce qui provoque souvent des accidents.

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Des goulottes à gravats, de préférence en matière plastique, permettront d'évacuer les gravats
jusqu'aux bennes disposées sur la voie publique (soumises à autorisation).

Les engins de transport horizontal


Sur les chantiers de réhabilitation c'est encore la simple brouette qui reste le plus souvent le moyen
de transport des matériaux le plus répandu.

Capable de circuler dans presque toutes les conditions, d'une capacité d'une centaine de kilos, la
brouette peut être utilisée par une seule personne.
L'avenir sera sans doute aux brouettes motorisées...

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Les matériels polyvalents


Ils peuvent assurer à la fois le levage et le transport horizontal. Il s'agit :
 des chariots élévateurs, particulièrement adaptés pour manutentionner les matériaux
élingués.

 des mini-pelles et petits chargeurs dont le développement a été favorisé par la


multiplication des chantiers de réhabilitation en milieu fortement urbanisé.
Ils peuvent généralement passer dans un couloir, décharger et transporter les matériaux, réaliser des
petits travaux de terrassement et de démolition.

2.3 Approvisionner
Il faut d'abord décharger les camions et acheminer les matériaux vers un stockage intermédiaire
généralement situé au pied des engins de levage.
Une deuxième reprise de ces matériaux est ensuite nécessaire afin de lever vers les étages.
Les matériaux en vrac sont placés dans des seaux de 15 à 20 kilos, si le levage est manuel, ou de
100 à 200 kilos s'il est mécanique. Les matériaux encombrants sont acheminés pièce par pièce à la
main.
À l'étage le transport horizontal s'effectue souvent à la brouette entre le stockage établi au
déchargement après les opérations de levage et les différents postes de travail.
Il faut faire très attention à ne pas surcharger les structures lors des différentes phases de stockage
(empilement démesuré de sacs de ciment, de plaques de plâtre, de parpaings...). Une négligence
dans ce domaine peut conduire à la ruine d'un plancher.
Les chantiers de réhabilitation souffrent souvent des défauts suivants :
 aucune continuité entre les différentes phases d'approvisionnement
 reprises et stockages trop nombreux entraînant à chaque opération une
manipulation de matériaux à l'unité
 charges convoyées manuellement trop faibles, ce qui entraîne des
mouvements fastidieux et répétitifs
 multiples manutentions entraînant perte de temps importante et surcoûts
considérables
 conditions de travail dégradées par une sécurité précaire et une pénibilité des
opérations de levage.

2.4 Stocker
L'exiguïté des sites fait de la définition des aires de stockage l'un des problèmes majeurs à résoudre.

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En effet, lorsque la place est limitée, la qualité du stockage prend une importance accrue, car il faut à
tout prix éviter toute manutention superflue.
Il faudra également toujours rechercher la proximité des stockages et des engins de manutention afin
de minimiser les reprises intermédiaires. On veillera au rapprochement maximum des aires de
stockage des lieux de chargement ou de déchargement des camions et de l'endroit où s'effectue le
levage ou la descente des matériaux.
Le conditionnement des matériaux joue aussi un rôle important. Un soin particulier devra être apporté
au stockage des matériaux en vrac. On prévoira une délimitation correcte des aires de dépôt, une
mise en place de petits containers ou de petites trémies pour les chantiers relativement importants.
On sera contraint de redistribuer en plus petites quantités les palettes trop lourdes et trop
volumineuses des matériaux pondéreux. D'une manière générale et encore moins que pour des
chantiers de logements neufs la manipulation des matériaux ne pourra pas s'improviser. Il faudra
préparer le stockage, le conditionnement et planifier les différents approvisionnements de manière à
éviter les stockages sur chantier, limiter leurs dégradations ou leurs pertes et évidemment diminuer
les risques de vol...

2.5 Evacuer
Pour évacuer, l'emploi de la goulotte est particulièrement utile sur beaucoup de chantiers. Par contre
on ne peut y mettre que des gravats de dimensions réduites. D'autre part des problèmes subsistent
souvent à l'introduction des gravats dans la goulotte et au cours de leur saisie à la sortie.

Le chargement de la goulotte se fait souvent à la pelle, en une ou deux reprises, à partir du tas de
gravats accumulés au pied de la fenêtre, afin de leur faire franchir l'allège puis de les introduire dans
le manchon.
Pour la récupération l'une des meilleures solutions est le déversement direct dans une benne.
Par contre ces bennes sont encombrantes. D'autre part les camions ne peuvent pas toujours accéder
au pied de la façade.
C'est pourquoi on rencontre de très nombreux chantiers de réhabilitation où les gravats sont encore
déversés à même le sol, avant d'être chargés manuellement sur des camions de petit gabarit.
Comme il n'est pas toujours possible d'installer des goulottes on a recours à un certain nombre
d'autres solutions que l'on peut qualifier de « solutions de fortune ». Il s'agit de :
 jets directs par les ouvertures
 descentes à la corde par seau, poubelle, sac...
Chapitre 7 : Particularités des travaux sur bâti ancien 10/16 Gabriel BAJEUX
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En tout état de cause il convient d'évacuer régulièrement les matériaux en surplus et les gravats, car il
est important de maintenir le chantier dans un état de propreté propice au bon déroulement des
manutentions et des travaux eux-mêmes.

3. Les travaux en hauteur


Le terme échafaudage n'apparaît qu'au début du XVIe siècle. Auparavant on parle d'échafaud, qui
désigne un plancher de bois dressé par les ouvriers afin de travailler dans un point élevé au-dessus
du sol. Au début du XXe siècle le terme échafaud est abandonné au profit du mot échafaudage, qui
subsiste encore de nos jours dans le vocabulaire de la construction.
Depuis les Romains, et certainement sous d'autres civilisations plus lointaines, les constructions sont
réalisées au moyen d'échafauds fixés à la maçonnerie. En Chine on fait remonter l'existence du
premier échafaudage en bambou à plus de 5000 ans, bien que les assemblages aient fait leur
apparition plus tard, il y a environ 2000 ans.
Au Moyen Âge les échafauds sont posés au fur et à mesure de l'avancement des travaux. Ils sont
composés de boulins (traverses horizontales) scellés dans les murs et soutenus par les pièces
verticales.

On remarque souvent dans les murs d'ouvrages anciens une suite de trous de boulins qui témoignent
des emplacements ménagés pour les échafauds.
A la renaissance, les changements qui affectent la construction des édifices et l'ornementation de
leurs façades exigent le ravalement complet des bâtiments : les échafauds fixés à la maçonnerie sont
alors remplacés par des échafauds indépendants.
Au fil des siècles les techniques d'assemblage évoluent avec la découverte de la mécanique telle que
les chaînes pour nœuds d'échafaudage, les clavettes, les colliers, etc.
Néanmoins les modèles d'échafaudages en grume sont encore très utilisés au XIXe siècle. Ils sont
composés des pièces suivantes listées dans l'ordre d'assemblage :
 perches à échafaudage (ou échasses)
 lisses horizontales (ou moises)
 boulins appuyés à l'extérieur sur la moise, à l'intérieur dans un scellement du
mur ou une autre lisse intérieure
 plancher
 diagonales de contreventement
 organes de protection tels que plinthes et garde-corps
 engins légers de levage, potences orientables sur perches par exemple.

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3.1 Les échafaudages de pieds


Prenant appui sur le sol ils peuvent s'élever jusqu'à la hauteur désirée en s'adaptant à l'ensemble des
reliefs des façades.
Ils sont actuellement montés à partir d'éléments tubulaires standardisés assemblés entre eux par des
raccords.
Attention ce type de matériel nécessite une main-d’œuvre importante et qualifiée. Il sera indispensable
d'établir un plan de réalisation ainsi qu'une note de calcul dès que la hauteur dépassera 31 m.

Les échafaudages préfabriqués à échelle ou portique :


Le souci de simplifier les opérations de montage, en limitant les initiatives des monteurs, et d'accroître
la rapidité d'exécution en supprimant la majorité des assemblages par raccord, a conduit au
développement d'une nouvelle gamme de matériels dont l'élément de base est un cadre portique ou
une échelle. Les montants verticaux sont réunis de façon rigide par des traverses horizontales qui
éliminent ainsi la plupart des assemblages par collier. Les planchers sont, dans la plupart des cas, eux
aussi préfabriqués.
D'un montage beaucoup plus aisé que les échafaudages de pieds, leurs éléments standardisés ne
leur permettent cependant pas toujours de s'adapter aux façades.
Les échafaudages préfabriqués multidirectionnels s'apparentent par leur mode de construction aux
échafaudages de pieds. Par contre, les assemblages par collier sont remplacés par des systèmes de
connexion préfabriqués tous les 50 cm : une clavette venant se bloquer dans une collerette.
Ce type d'assemblage des poteaux et des lisses permet de s'adapter sans difficulté aux façades
existantes et d'obtenir un gain de temps lors du montage ou du démontage.

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Attention les cales en bois sous les pieds de poteaux ne devront être qu'en bois de qualité CTBX et de
faible épaisseur pour que leur variation sous l'effet de l'humidité reste tolérable.
Les ossatures doivent être contreventées conformément aux indications des fabricants.
Les amarrages doivent être capables de reprendre l'ensemble des efforts auxquels sera soumis
l'échafaudage (charges, surcharges, effets climatiques...)
Ils pourront être constitués par :
 les étrésillons horizontaux bloqués entre les tableaux de baie
 des éléments prenant appui à l'intérieur du bâtiment
 des points d'ancrage permanents installés dans les ouvrages, permettant
d'obtenir des garanties de solidité et de pérennité
 A ce sujet les barres d'appui des baies, les garde-corps de balcon ne
doivent en aucun cas être considérés comme des points d'ancrage.

3.2 Les échafaudages suspendus ou volants


Certaines conditions d'environnement peuvent rendre difficile l'installation d'un échafaudage prenant
appui sur le sol et de ce fait inciter à utiliser des échafaudages volants. Retenons simplement que de
tels échafaudages n'offrent pas les mêmes conditions de travail qu'un véritable échafaudage de pieds
et nous serions même tentés, bien qu'étant moins onéreux que les échafaudages classiques, de les
réserver autant que possible à des travaux bien spécifiques (travaux de remise en peinture par
exemple).

Attention si l'exécution de certains travaux nécessite l'enlèvement du garde-corps du côté des


façades, cela ne pourra se faire que si le plateau a été solidement relié au gros œuvre ou si le
personnel est équipé de moyens individuels de protection contre les chutes.
Notons également qu'il est interdit de prolonger le plateau d'un échafaudage volant par un plancher
prenant appui soit sur la construction, soit sur un échafaudage voisin.
Citons enfin pour mémoire : les échafaudages en encorbellement généralement réservés aux travaux
de couverture.
A ce sujet, notons que ce que l'on appelle les « taquets d'échelle » permettant de réaliser des
échafaudages en rive de toiture sont à présent interdit par la réglementation.
Les plate-formes élévatrices sont de nos jours souvent motorisées.

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3.3 Les nacelles ou plateformes élévatrices

Nacelle élévatrice

Il s'agit là d'engins de chantier de capacité variable, permettant à un homme d'avoir accès à des
zones en élévation (ou en contrebas) et de réaliser des petites interventions ponctuelles.

Ces équipements peuvent être pilotés soit depuis la nacelle soit depuis le camion, par un opérateur.

3.4 Les matériels proscrits (échelles, taquets d’échelle,


escabeaux…)
Outre les taquets d'échelle (déjà cités précédemment) d'autres dispositifs sont interdits pour exécuter
des travaux.

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En particulier retenons qu'une échelle n'est qu'un moyen d'accès. En aucun cas elle n'est conçue pour
permettre à un travailleur d'y stationner afin d'effectuer une intervention aussi minime soit-elle.

DANGER !

Depuis le 13 juillet 2006 les échafaudages dits « en éventail » couramment utilisés par les couvreurs à
Paris ou dans la région parisienne, installés en encorbellement en partie haute d'une construction
pour des interventions d'une certaine importance en toiture, sont interdits.
Les professionnels sont invités à adopter des solutions techniques plus satisfaisantes et à ne plus
utiliser ce type d'échafaudage sauf dans les situations particulières :
 impossibilité technique avérée de recourir à un autre type d'échafaudage ou à une plate-forme
élévatrice de personnes
 l'évaluation des risques démontre que son utilisation est susceptible d'exposer les travailleurs
à un risque moindre que toute autre technique. En 1872 on restaure l'Arc de Triomphe à Paris
à l'aide d'échafaudage en bois.
De la même manière ce sont des échafaudages en bois, hauts de 57 m, qui servent
d'étaiement à la première plate-forme de la Tour Eiffel en 1900.
C'est dans les années 1930 que le métal commence réellement à remplacer le bois dans la structure
des échafaudages. La forme générale des échafaudages en acier est calquée sur le principe des
échafaudages en grumes. En revanche, au lieu d'être juxtaposées les structures en tubes d'acier sont
superposées, ce qui leur confère une résistance à la compression importante. En France, le premier
ouvrage important exécuté en tubes métalliques est une tribune de 2000 places dressée sur le parvis
de Notre-Dame de Paris en 1936.
Les années 1950 inaugurent une période décisive. Marquée par l'effort de reconstruction de l'après-
guerre, cette période se traduit par la transformation des conditions de travail et celle du matériel.
Parallèlement aux innovations technologiques, la sécurité des hommes circulant sur les échafaudages
devient une priorité. Les pouvoirs publics imposent progressivement des dispositions réglementaires
de plus en plus contraignantes et qui contribuent à améliorer la sécurité : l'accident n'est plus une
fatalité.

DANGER !

Chapitre 7 : Particularités des travaux sur bâti ancien 15/16 Gabriel BAJEUX
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Conclusion
Le code du travail a désormais instauré l'obligation de formation du personnel aux échafaudages.
Quatre catégories de personnel sont concernées :
1. les professionnels de l'échafaudage dont l'entreprise a pour activité principale le montage et le
démontage de l'échafaudage de type industriel (préfabriqué) et la conception d'échafaudage
d'une configuration particulière adaptée à la complexité de l'ouvrage
2. les monteurs pour qui le montage d'échafaudages de type industriel est une activité annexe
permettant de réaliser leur activité principale (façadiers, peintres, ravaleurs...)
3. les monteurs d'échafaudages spécifiques tels que les échafaudages :
 en console (charpentiers, couvreurs),
 sur tréteaux (maçons)
 ou roulants (plaquistes, électriciens, plombiers...)
4. les utilisateurs rassemblant les personnels qui ne montent pas à l'échafaudage et qui l'utilisent
comme poste de travail.
Le contenu de la formation est plus ou moins complet selon la catégorie de personnel tel qu'évoquait
ci-dessus.

FIN DE DOCUMENT

Chapitre 7 : Particularités des travaux sur bâti ancien 16/16 Gabriel BAJEUX

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