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CONSERVATOIRE NATIONAL
DES ARTS ET METIERS
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Chapitre 7 : Particularités des travaux sur bâti ancien 1/16 Gabriel BAJEUX
CONNAISSANCE DU BÂTI ANCIEN – TECHNIQUES DE REHABILITATION CCV124
SOMMAIRE
PRELIMINAIRES ................................................................................................................................................ 3
Chapitre 7 : Particularités des travaux sur bâti ancien 2/16 Gabriel BAJEUX
CONNAISSANCE DU BÂTI ANCIEN – TECHNIQUES DE REHABILITATION CCV124
Préliminaires
Les chantiers de travaux sur bâti ancien se distinguent des chantiers de travaux neufs, et cela pour
plusieurs raisons :
la structure existante sur laquelle on doit travailler est souvent vétuste et nécessite des
travaux de confortement ou d'étaiement afin de la sécuriser et de la consolider.
les surfaces disponibles sont souvent limitées, surtout en ville, et l'exiguïté des chantiers ne
permet pas d'y déployer des équipements de chantier encombrants.
il faut souvent échafauder des ouvrages aux formes parfois complexes.
l'entreprise doit souvent travailler en site occupé avec toutes les contraintes que cela
représente (nuisances à limiter au maximum).
Les stockages des équipements et matériaux d’un chantier « neuf » diffèrent notablement de ceux
d’un chantier de réhabilitation.
Nous allons examiner un certain nombre de problèmes spécifiques que l'on rencontre sur les
chantiers de travaux sur le bâti ancien.
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admissible pour la structure ...) avec éventuellement la nécessité d'établir des confortations
provisoires.
Ces données sont fournies par le diagnostic.
L'environnement :
Retenons de façon non exhaustive :
l'existence de constructions voisines, voire mitoyennes
les caractéristiques des accès et de la voirie menant au bâtiment : largeur, charge
admissible, densité de circulation (piétonne et routière), possibilité d'emprise sur la
voie publique
une sensibilité aux nuisances telles que les bruits, poussières, perturbations de
circulation
la situation du chantier par rapport à la situation géographique des différents
intervenants...
Le projet :
Quelques points particuliers sont à étudier :
les démolitions qui seront à effectuer (et la gestion des déchets de chantier)
les matériaux et matériels susceptibles d'être employés (attention au poids,
dimension, conditionnement, principe de mise en œuvre...)
Il est souhaitable que les diverses contraintes concernant l'opération soient intégrées au plus tôt au
niveau de la conception afin de mettre au point un projet réaliste.
Les entreprises :
Sont à étudier :
leur plan de charge et leur structure en personnel qui conditionnent les moyens
qu'elles peuvent consacrer aux chantiers
la succession des différents corps d'états qui impose certains ordres d'intervention
obligés au niveau des plannings
leurs équipements en matériel
Les aspects humains :
Il s'agit essentiellement :
des problèmes d'hygiène et de sécurité (voir ci-après) vis-à-vis des occupants, du
personnel d'intervention et des tiers
des conséquences des travaux en sites occupés ou libérés pour la durée des travaux
Les aspects réglementaires :
La mise en place d'un chantier en milieu urbain nécessite l'obtention d'un certain nombre
d'autorisations administratives parmi lesquelles nous pouvons citer :
les emprises sur la voie publique ;
la mise en place de grues à tour avec la définition de leur zone d'évolution ;
la neutralisation de places de stationnement voire même la modification des plans de
circulation des véhicules...
Les aspects économiques :
Sur ce point peu de chose à dire si ce n'est la recherche du meilleur rapport coût-délai-qualité...
Il est bien certain qu'en réhabilitation et encore peut-être plus qu'ailleurs tout imprévu revêt un
caractère essentiel. Mais avant toute chose il faut régler les problèmes liés à la sécurité.
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DANGER !
les canalisations restées sous pression, les câbles restés sous tension ou mal localisés...
la présence d'amiante, de plomb...
De tels risques sont souvent aggravés par le simple fait de l'exiguïté des sites et de la multiplication
des intervenants.
En ce qui concerne la sécurité des occupants et des tiers, le but recherché est de soustraire ces
personnes à l'ensemble des risques inhérents aux chantiers.
Pour ce faire les zones de travail devront être nettement délimitées. En ce qui concerne les travaux
lourds, leur accès sera rendu impossible et ce de manière permanente (y compris et surtout après les
heures travaillées). Le cheminement des tiers et des occupants sera déterminé et balisé le plus
simplement et le plus clairement possible.
On prêtera une attention particulière aux nuisances et aux risques propres aux travaux réalisés
lorsque les appartements restent occupés.
Lorsque les logements sont initialement occupés, la décision de les libérer ou non pendant la durée
de tout ou partie des travaux sera prise lors de la mise au point du projet. Un tel choix est essentiel et
déterminera ensuite tout ou une partie de l'organisation du chantier.
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Logements vides :
C'est bien évidemment le cas de figure le plus simple. L'opération est généralement découpée en
tranches géographiques en fonction d'impératifs techniques. À titre d'exemple retenons que pour un
ensemble pavillonnaire, l'unité de traitement retenu pourra être le logement alors que pour un
immeuble collectif, on prendra généralement la cage d'escalier.
Logements libérés :
Dans ce cas il faudra prévoir ce que l'on appelle une « opération à tiroirs » prenant en compte les
impératifs suivants :
le délai global souhaité par le maître d'ouvrage
le souci d'assurer une charge de travail constante aux différents intervenants
l'importance des travaux qui conditionnent le temps d'intervention dans chaque
logement
le désir d'effectuer une redistribution des logements selon la taille et la composition
des familles à y loger ou reloger.
Logements occupés :
Cette solution est à notre sens une des moins évidentes à mettre en œuvre. Elle comporte en effet de
nombreuses sujétions parmi lesquelles nous retiendront :
les problèmes de sécurité
la gêne réciproque tant des occupants que des ouvriers
la nécessité pour les entreprises de travailler rapidement et surtout à certaines heures
la nécessité d'effectuer des branchements provisoires en gaz, électricité, plomberie
avec coupure à la reprise des travaux le lendemain matin
notons enfin la responsabilité des intervenants vis-à-vis des biens propres des
occupants
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Les travaux de démolition ne pourront se faire qu'à condition que toutes les dispositions aient été
prises afin d'assurer la stabilité du bâtiment en phase transitoire (étaiement des planchers,
étrésillonnage des différentes ouvertures concernées, mise en place d'éléments de
contreventement...).
2. Les manutentions
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Des goulottes à gravats, de préférence en matière plastique, permettront d'évacuer les gravats
jusqu'aux bennes disposées sur la voie publique (soumises à autorisation).
Capable de circuler dans presque toutes les conditions, d'une capacité d'une centaine de kilos, la
brouette peut être utilisée par une seule personne.
L'avenir sera sans doute aux brouettes motorisées...
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2.3 Approvisionner
Il faut d'abord décharger les camions et acheminer les matériaux vers un stockage intermédiaire
généralement situé au pied des engins de levage.
Une deuxième reprise de ces matériaux est ensuite nécessaire afin de lever vers les étages.
Les matériaux en vrac sont placés dans des seaux de 15 à 20 kilos, si le levage est manuel, ou de
100 à 200 kilos s'il est mécanique. Les matériaux encombrants sont acheminés pièce par pièce à la
main.
À l'étage le transport horizontal s'effectue souvent à la brouette entre le stockage établi au
déchargement après les opérations de levage et les différents postes de travail.
Il faut faire très attention à ne pas surcharger les structures lors des différentes phases de stockage
(empilement démesuré de sacs de ciment, de plaques de plâtre, de parpaings...). Une négligence
dans ce domaine peut conduire à la ruine d'un plancher.
Les chantiers de réhabilitation souffrent souvent des défauts suivants :
aucune continuité entre les différentes phases d'approvisionnement
reprises et stockages trop nombreux entraînant à chaque opération une
manipulation de matériaux à l'unité
charges convoyées manuellement trop faibles, ce qui entraîne des
mouvements fastidieux et répétitifs
multiples manutentions entraînant perte de temps importante et surcoûts
considérables
conditions de travail dégradées par une sécurité précaire et une pénibilité des
opérations de levage.
2.4 Stocker
L'exiguïté des sites fait de la définition des aires de stockage l'un des problèmes majeurs à résoudre.
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En effet, lorsque la place est limitée, la qualité du stockage prend une importance accrue, car il faut à
tout prix éviter toute manutention superflue.
Il faudra également toujours rechercher la proximité des stockages et des engins de manutention afin
de minimiser les reprises intermédiaires. On veillera au rapprochement maximum des aires de
stockage des lieux de chargement ou de déchargement des camions et de l'endroit où s'effectue le
levage ou la descente des matériaux.
Le conditionnement des matériaux joue aussi un rôle important. Un soin particulier devra être apporté
au stockage des matériaux en vrac. On prévoira une délimitation correcte des aires de dépôt, une
mise en place de petits containers ou de petites trémies pour les chantiers relativement importants.
On sera contraint de redistribuer en plus petites quantités les palettes trop lourdes et trop
volumineuses des matériaux pondéreux. D'une manière générale et encore moins que pour des
chantiers de logements neufs la manipulation des matériaux ne pourra pas s'improviser. Il faudra
préparer le stockage, le conditionnement et planifier les différents approvisionnements de manière à
éviter les stockages sur chantier, limiter leurs dégradations ou leurs pertes et évidemment diminuer
les risques de vol...
2.5 Evacuer
Pour évacuer, l'emploi de la goulotte est particulièrement utile sur beaucoup de chantiers. Par contre
on ne peut y mettre que des gravats de dimensions réduites. D'autre part des problèmes subsistent
souvent à l'introduction des gravats dans la goulotte et au cours de leur saisie à la sortie.
Le chargement de la goulotte se fait souvent à la pelle, en une ou deux reprises, à partir du tas de
gravats accumulés au pied de la fenêtre, afin de leur faire franchir l'allège puis de les introduire dans
le manchon.
Pour la récupération l'une des meilleures solutions est le déversement direct dans une benne.
Par contre ces bennes sont encombrantes. D'autre part les camions ne peuvent pas toujours accéder
au pied de la façade.
C'est pourquoi on rencontre de très nombreux chantiers de réhabilitation où les gravats sont encore
déversés à même le sol, avant d'être chargés manuellement sur des camions de petit gabarit.
Comme il n'est pas toujours possible d'installer des goulottes on a recours à un certain nombre
d'autres solutions que l'on peut qualifier de « solutions de fortune ». Il s'agit de :
jets directs par les ouvertures
descentes à la corde par seau, poubelle, sac...
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En tout état de cause il convient d'évacuer régulièrement les matériaux en surplus et les gravats, car il
est important de maintenir le chantier dans un état de propreté propice au bon déroulement des
manutentions et des travaux eux-mêmes.
On remarque souvent dans les murs d'ouvrages anciens une suite de trous de boulins qui témoignent
des emplacements ménagés pour les échafauds.
A la renaissance, les changements qui affectent la construction des édifices et l'ornementation de
leurs façades exigent le ravalement complet des bâtiments : les échafauds fixés à la maçonnerie sont
alors remplacés par des échafauds indépendants.
Au fil des siècles les techniques d'assemblage évoluent avec la découverte de la mécanique telle que
les chaînes pour nœuds d'échafaudage, les clavettes, les colliers, etc.
Néanmoins les modèles d'échafaudages en grume sont encore très utilisés au XIXe siècle. Ils sont
composés des pièces suivantes listées dans l'ordre d'assemblage :
perches à échafaudage (ou échasses)
lisses horizontales (ou moises)
boulins appuyés à l'extérieur sur la moise, à l'intérieur dans un scellement du
mur ou une autre lisse intérieure
plancher
diagonales de contreventement
organes de protection tels que plinthes et garde-corps
engins légers de levage, potences orientables sur perches par exemple.
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Attention les cales en bois sous les pieds de poteaux ne devront être qu'en bois de qualité CTBX et de
faible épaisseur pour que leur variation sous l'effet de l'humidité reste tolérable.
Les ossatures doivent être contreventées conformément aux indications des fabricants.
Les amarrages doivent être capables de reprendre l'ensemble des efforts auxquels sera soumis
l'échafaudage (charges, surcharges, effets climatiques...)
Ils pourront être constitués par :
les étrésillons horizontaux bloqués entre les tableaux de baie
des éléments prenant appui à l'intérieur du bâtiment
des points d'ancrage permanents installés dans les ouvrages, permettant
d'obtenir des garanties de solidité et de pérennité
A ce sujet les barres d'appui des baies, les garde-corps de balcon ne
doivent en aucun cas être considérés comme des points d'ancrage.
Chapitre 7 : Particularités des travaux sur bâti ancien 13/16 Gabriel BAJEUX
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Nacelle élévatrice
Il s'agit là d'engins de chantier de capacité variable, permettant à un homme d'avoir accès à des
zones en élévation (ou en contrebas) et de réaliser des petites interventions ponctuelles.
Ces équipements peuvent être pilotés soit depuis la nacelle soit depuis le camion, par un opérateur.
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En particulier retenons qu'une échelle n'est qu'un moyen d'accès. En aucun cas elle n'est conçue pour
permettre à un travailleur d'y stationner afin d'effectuer une intervention aussi minime soit-elle.
DANGER !
Depuis le 13 juillet 2006 les échafaudages dits « en éventail » couramment utilisés par les couvreurs à
Paris ou dans la région parisienne, installés en encorbellement en partie haute d'une construction
pour des interventions d'une certaine importance en toiture, sont interdits.
Les professionnels sont invités à adopter des solutions techniques plus satisfaisantes et à ne plus
utiliser ce type d'échafaudage sauf dans les situations particulières :
impossibilité technique avérée de recourir à un autre type d'échafaudage ou à une plate-forme
élévatrice de personnes
l'évaluation des risques démontre que son utilisation est susceptible d'exposer les travailleurs
à un risque moindre que toute autre technique. En 1872 on restaure l'Arc de Triomphe à Paris
à l'aide d'échafaudage en bois.
De la même manière ce sont des échafaudages en bois, hauts de 57 m, qui servent
d'étaiement à la première plate-forme de la Tour Eiffel en 1900.
C'est dans les années 1930 que le métal commence réellement à remplacer le bois dans la structure
des échafaudages. La forme générale des échafaudages en acier est calquée sur le principe des
échafaudages en grumes. En revanche, au lieu d'être juxtaposées les structures en tubes d'acier sont
superposées, ce qui leur confère une résistance à la compression importante. En France, le premier
ouvrage important exécuté en tubes métalliques est une tribune de 2000 places dressée sur le parvis
de Notre-Dame de Paris en 1936.
Les années 1950 inaugurent une période décisive. Marquée par l'effort de reconstruction de l'après-
guerre, cette période se traduit par la transformation des conditions de travail et celle du matériel.
Parallèlement aux innovations technologiques, la sécurité des hommes circulant sur les échafaudages
devient une priorité. Les pouvoirs publics imposent progressivement des dispositions réglementaires
de plus en plus contraignantes et qui contribuent à améliorer la sécurité : l'accident n'est plus une
fatalité.
DANGER !
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Conclusion
Le code du travail a désormais instauré l'obligation de formation du personnel aux échafaudages.
Quatre catégories de personnel sont concernées :
1. les professionnels de l'échafaudage dont l'entreprise a pour activité principale le montage et le
démontage de l'échafaudage de type industriel (préfabriqué) et la conception d'échafaudage
d'une configuration particulière adaptée à la complexité de l'ouvrage
2. les monteurs pour qui le montage d'échafaudages de type industriel est une activité annexe
permettant de réaliser leur activité principale (façadiers, peintres, ravaleurs...)
3. les monteurs d'échafaudages spécifiques tels que les échafaudages :
en console (charpentiers, couvreurs),
sur tréteaux (maçons)
ou roulants (plaquistes, électriciens, plombiers...)
4. les utilisateurs rassemblant les personnels qui ne montent pas à l'échafaudage et qui l'utilisent
comme poste de travail.
Le contenu de la formation est plus ou moins complet selon la catégorie de personnel tel qu'évoquait
ci-dessus.
FIN DE DOCUMENT
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