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CONNAISSANCE DU BÂTI ANCIEN – TECHNIQUES DE REHABILITATION CCV124

CONSERVATOIRE NATIONAL
DES ARTS ET METIERS

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Chapitre 1 : Electricité & eau dans le bâti ancien 1/16 Gabriel BAJEUX
CONNAISSANCE DU BÂTI ANCIEN – TECHNIQUES DE REHABILITATION CCV124

SOMMAIRE
PRELIMINAIRES ................................................................................................................................................ 3

1. DES INSTALLATIONS SOUVENT VETUSTES ..................................................................................... 3


1.1 PLOMBERIE .............................................................................................................................................. 3
1.2 ELECTRICITE ............................................................................................................................................ 4
2. DES RISQUES PARTICULIERS ............................................................................................................... 6
2.1 SENSIBILITE A L’EAU DU BATI ANCIEN ..................................................................................................... 6
2.2 LES RISQUES ELECTRIQUES ...................................................................................................................... 9
3. DES PRECAUTIONS INDISPENSABLES................................................................................................ 9
3.1 POUR LES TRAVAUX DE PLOMBERIE ......................................................................................................... 9
3.2 POUR LES TRAVAUX D’ELECTRICITE ...................................................................................................... 11
3.3 UNE REFERENCE : LE GUIDE PROMOTELEC ....................................................................................... 12
CONCLUSION.................................................................................................................................................... 12

ANNEXE 1 : VOLUME DE SECURITE.......................................................................................................... 13

Chapitre 1 : Electricité & eau dans le bâti ancien 2/16 Gabriel BAJEUX
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Préliminaires
On pourrait étudier l'ensemble des équipements que le confort moderne nous a fait installer dans le
bâti ancien : le chauffage, la production d'eau chaude, la ventilation, la climatisation et l'électricité
(courants forts et courants faibles).
On se contentera d'étudier ici plus en détail les problèmes liés d'une part à l'électricité et d'autre part à
l'eau car ces deux catégories d’équipements méritent une vigilance toute particulière.
En effet leurs pathologies ou les désordres qui en découlent peuvent atteindre des degrés de gravité
extrême, conduisant parfois jusqu'à la ruine ou l’accident mortel.
Le lecteur trouvera en Annexe les références du GUIDE DE MISE EN SECURITE ELECTRIQUE édité
par PROMOTELEC.
Il trouvera également un bref résumé des différentes évolutions de la ventilation de 1937 à 1989.

1. Des installations souvent vétustes

1.1 Plomberie
La plomberie inclut les alimentations (eau chaude ou froide) ainsi que les évacuations des effluents
(eaux usées et eaux vannes).
L'augmentation du niveau de vie a suscité de nouveaux besoins au cours des dernières décennies.
Désormais la priorité est donnée au confort, à l'hygiène et à la vie saine : on dispose souvent de
plusieurs salles de bain et d'un confort ménager accru dans la cuisine.
En 40 ans la consommation d'eau des Français a été multipliée par cinq : avant 1950, seulement 37
% des immeubles avaient l'eau courante et 5 % étaient équipés d'une salle de bain et de WC !
On faisait sa toilette dans la cuisine ou dans la chambre, et les WC étaient au fond du jardin ou dans
la cour.
Ainsi les réseaux d’antan, qui équipaient le bâti ancien, se sont progressivement révélés vétustes et
obsolètes.
Par exemple pour les alimentations en eau, les canalisations sanitaires en plomb, majoritairement
installées avant 1950, ne peuvent plus satisfaire aux débits nécessaires aujourd'hui.
Leurs diamètres, prévus pour les besoins de l'époque sont trop faibles : phénomène particulièrement
sensible en ce qui concerne les colonnes montantes et la distribution palière. Par ailleurs, les
installations présentent fréquemment des tracés aléatoires irréguliers avec des accidents de parcours.
Ces deux faits conjugués procurent un réel inconfort qui se traduit notamment par un manque de
débit : il devient impossible, par exemple, de prendre une douche lorsque l'eau est puisée en même
temps pour un autre usage...
Le changement des canalisations s'avère donc indispensable si l'on souhaite garantir de bonnes
conditions d'écoulement en tout point, ce qui suppose des diamètres de tubes adaptés depuis l'arrivée
d'eau jusqu'au point de puisage.
Aux problèmes de débit et de pression vient s'ajouter celui de la toxicité du plomb dans l'eau destinée
à la consommation humaine.
L'eau en contact avec le plomb se charge de particules de ce métal, et à partir de certaines
proportions, l'ingestion de cette eau est considérée comme nocive, car susceptible de provoquer
certaines intoxications ou pathologies (le saturnisme).
Un décret du 3 janvier 1989 modifié, relatif aux eaux destinées à la consommation humaine, limite la
teneur en plomb de l'eau à une valeur de 50 µg par litre.
La directive du Conseil de l'Union Européenne du 3 novembre 1998, qui devrait être retranscrite en
droit français, impose des teneurs plus faibles. Le seuil a été fixé pour une période de cinq ans, après
l'adoption nationale du texte, à 25 µg par litre, puis il sera ramené à 10 µg dans un nouveau délai de
15 ans, soit en 2013.
Actuellement en France 10 millions de logements sont encore équipés au moins en partie par des
tuyaux en plomb.

Chapitre 1 : Electricité & eau dans le bâti ancien 3/16 Gabriel BAJEUX
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La vétusté des installations ne concerne pas que les réseaux d'alimentation. Les réseaux d'évacuation
sont, eux aussi, bien souvent vétustes dans le bâti ancien.
Plus grave encore les installations d'évacuation ne respectent bien souvent pas les prescriptions du
règlement sanitaire départemental type qui prévoit (Article 42 - Alinéa 13) : « il est interdit d'évacuer
les eaux vannes dans les ouvrages d'évacuation d'eaux pluviales et réciproquement. »
Cette règle conduit à concevoir deux réseaux d'évacuation distincts, de l'origine au branchement sur
rue : l'un pour les eaux usées (ou, s'il y a eu dérogation, pour les eaux vannes), l'autre pour les eaux
pluviales. C'est le système dit « séparatif».

Cependant toutes les agglomérations ne possèdent pas encore deux réseaux distincts d'évacuation.
Parallèlement aux problèmes de santé publique posés par le plomb, que nous avons vu
précédemment pour les alimentations, il existe encore dans certains cas le problème de l'amiante que
l'on trouve dans les canalisations d'amiante ciment.
Cet amiante non friable (il est lié par le ciment) n'émet pas de fibres dangereuses dans l'atmosphère
tant que les produits en amiante ciment ne sont pas cassés ni tronçonnés, ni percés.
L'enlèvement de tels tuyaux d'évacuation nécessite le plus grand soin et le recours à des entreprises
formées à cet effet.

1.2 Electricité
L'électricité est progressivement entrée dans les bâtiments entre la deuxième moitié du XIXe siècle et
le milieu du XXe siècle, date où la majeure partie du territoire a été couverte par les réseaux de
distribution. Les premières installations électriques ont vieilli alors que les appareils électroménagers
se sont multipliés et que les puissances consommées ont augmenté.
Souvent les installations anciennes ne permettent plus d'alimenter correctement ces appareils : les
fils, de trop faible section, chauffent et vieillissent prématurément. Les circuits et les dispositifs de
protection associés ne sont plus adaptés aux besoins. Le nombre de socles de prises de courant est
très souvent insuffisant, en particulier dans les cuisines et les séjours. On branche des « multiprises ».
À tout cela s'ajoute l'absence de prise de terre qui rend les installations électriques anciennes très
dangereuses même si elles respectaient les règles de sécurité de leur époque.

Chapitre 1 : Electricité & eau dans le bâti ancien 4/16 Gabriel BAJEUX
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Un tableau électrique particulièrement vétuste…

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Le diagnostic électrique obligatoire depuis le 1 janvier 2009 pour les installations de plus de 15 ans
(cf. Cours n°6), permet de connaître l'état des log ements faisant l'objet d'une transaction immobilière.
Les premiers résultats statistiques sont éloquents :
 72 % des dossiers analysés présentent au minimum trois anomalies électriques identifiées.
 20,6 % des logements présentent des anomalies concernant leur appareil général de
commande et de protection.
 22 % des logements diagnostiqués présentent des anomalies du dispositif de protection
différentielle.
 79 % des diagnostics mettent en évidence une installation de mise à la terre absente ou non
conforme.
 43 % des diagnostics mettent en avant des anomalies dans les dispositifs de protection contre
les surintensités (fusibles et disjoncteurs).
 47 % des logements visités présentent des anomalies concernant la liaison équipotentielle
supplémentaire dans les locaux contenant une baignoire ou une douche.

 39 % des logements diagnostiqués ne respectent pas les zones de sécurité autour d'une
baignoire ou d'une douche.

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 Voir en Annexe 1 des précisions sur les volumes de sécurité.


 Dans 55,8 % des logements, les matériels présentant des risques de contact direct avec des
éléments sous tension ne sont pas protégés.
 Enfin dans 35,4 % des logements on trouve des matériels électriques vétustes, dans 26,5 %
on trouve des matériels électriques inadaptés à l'usage et dans 4,4 % des logements
diagnostiqués un conducteur vert et jaune est utilisé comme conducteur actif !

 À noter cependant que le propriétaire d'un logement n'a pas l'obligation d'effectuer de travaux pour
remédier aux anomalies identifiées par le diagnostic électrique.
Pour autant, il est pleinement responsable de l'état du bien qu'il possède, non seulement vis-à-vis de
lui-même et de ses proches, mais également à l'égard d'éventuels locataires ou plus généralement de
tierces personnes amenées à séjourner dans son logement.

2. Des risques particuliers

2.1 Sensibilité à l’eau du bâti ancien


Dans le bâti ancien une fuite d'une canalisation d'eau sous pression (dégât des eaux), ou une
gouttière, ou une descente d'eau pluviale fuyarde auront des conséquences plus graves que dans
beaucoup de bâtiments modernes, mieux protégés contre l’eau.
Cela s'explique évidemment par les matériaux qui constituent les constructions anciennes et qui sont
souvent particulièrement sensibles à l'humidité :
 le plâtre, qui pourrit
 le fer non protégé, qui rouille
 le bois qui gonfle et qui pourrit
 la pierre calcaire qui s'use et qui se ronge.
Chacun sait, par exemple, les désordres que vont provoquer, pendant plusieurs mois, un dégât des
eaux sur les planchers et plafonds d'un immeuble haussmannien !
On apportera donc un soin tout particulier aux travaux de plomberie et d'évacuation dans le bâti
ancien.
De la même manière on veillera à ce que des locaux humides (douches ...) soient protégés par une
étanchéité.

Chapitre 1 : Electricité & eau dans le bâti ancien 6/16 Gabriel BAJEUX
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Mais le bâti ancien n'est pas sensible qu'à l'eau de pluie ou des réseaux d'alimentation, il est aussi
soumis en permanence au risque de condensation.
L'équilibre hygrothermique du bâti ancien est fragile et repose bien souvent sur une aération correcte.
Or les travaux de rénovation qui recherchent avant tout les économies d'énergie ont tendance à
privilégier l'imperméabilité à l'air.

Il est donc primordial, dans le bâti ancien, de réfléchir à la préservation d'un bon
renouvellement de l'air.

Sinon on aboutit au phénomène de « la bouteille thermos » qui génère des désordres profonds et très
rapides.

À titre documentaire on rappellera ci-après (page suivante) l'historique récent des textes
réglementaires régissant la ventilation de 1937 à nos jours.

Chapitre 1 : Electricité & eau dans le bâti ancien 7/16 Gabriel BAJEUX
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REGLEMENTATION DE LA VENTILATION
C'est un arrêté du 24 mars 82, modifié le 28 octobre 83, qui est toujours en vigueur en matière
d'aération (code de la construction article R. 111-9). Cet article prévoit que « les logements doivent
bénéficier d'un renouvellement d'air et d'une évacuation des émanations tels que les taux de pollution
de l'air intérieur du logement ne constituent aucun danger pour la santé et que puissent être évitées
les condensations, sauf de façon passagère ». Les dispositions réglementaires prévoient également
un débit d'air minimal en fonction de la taille du logement, ce débit pouvant être réduit dans le cadre
de dispositifs mécaniques qui modulent automatiquement le renouvellement d'air. Si des appareils
fonctionnant au gaz ou au fioul sont installés dans les logements, le système d'aération doit être
renforcé pour évacuer les produits de combustion et permettre le bon fonctionnement des appareils.
Ces prescriptions réglementaires sont l'aboutissement de l'évolution suivante :
 Les logements construits avant 1937 ne faisaient l'objet d'aucune réglementation et
l'aération se faisait essentiellement par les défauts d'étanchéité des fenêtres ainsi que par les
conduits de fumée.
 L'aération des logements construits entre 1937 et 1958 se faisait par des conduits de
fumée imposés en cuisine et en pièces principales, ainsi que par des entrées d'air
permanentes en façade. Des grilles d'aération devaient être prévues dans les salles de bains
et les cuisines.
 Aération des logements construits entre 1958 et 1970. La section des ventilations hautes
et des ventilations basses destinées à aérer les pièces de service sont imposées. Les pièces
telles que salles de bain et WC, si elles sont situées en périphérie de bâtiments et pourvues
d'un ouvrant, sont ventilées par l'ouverture de ces ouvrants.
 Aération des logements construits à partir de 1970 et jusqu'en 1983 : pour éviter les
inconvénients de l'aération par l'ouverture des fenêtres apparaît pour la première fois la
notion de renouvellement d'air général et permanent du logement. L'air doit transiter des
pièces les moins polluées vers les pièces soumises au dégagement de vapeur et d'odeurs.
Les entrées d'air sont installées dans les pièces principales et les orifices d'extraction sont
placés dans les pièces de service (cuisine, WC, salles de bain). L'extraction mécanique est
assurée par un ventilateur électromécanique avec réseau de ventilation mécanique contrôlée
(VMC).

 Aération des logements construits après 1983 : la réglementation fixe les débits
d'extraction à respecter en fonction du nombre de pièces principales. Elle introduit aussi la
notion de modulation automatique du renouvellement d'air du logement. La ventilation
mécanique hygroréglable fait son apparition.

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2.2 Les risques électriques


On a vu que les installations électriques anciennes étaient inadaptées pour alimenter les nombreux
appareils électroménagers du confort moderne.
La France déplore chaque année environ 250 000 incendies domestiques, dont 80 000 (soit un tiers)
sont reconnues d'origine électrique.

Plus récemment, entre le 31 décembre 2009 et le 11 janvier 2010,10 incendies dont l'origine
électrique était jugée probable ou certaine ont provoqué la mort de 12 personnes.
La responsabilité d'un propriétaire, qui n'effectue pas de travaux de mise en sécurité de l'installation
des locaux loués, est engagée en cas d'accident. Toutefois dans ce cas, il n'est responsable que des
équipements qu'il a fournis avec la chose louée. Toute transformation effectuée par le locataire sans
accord express du propriétaire n'entraîne pas la responsabilité de ce dernier.
L'absence de prise de terre et de mise à la terre des équipements est aussi une cause très fréquente
d'accident.
Cependant il est strictement interdit d'utiliser des canalisations de distribution d'eau et, d'une façon
générale, les canalisations métalliques enterrées comme prise de terre. De même, il est interdit
d'utiliser les colonnes montantes d'eau métalliques comme conducteur principal de protection
(colonne de terre), car la continuité électrique de telles canalisations n'est pas toujours assurée (par
exemple, en cas d'intervention sur l'installation).

3. Des précautions indispensables

3.1 Pour les travaux de plomberie


La plomberie regroupe l'alimentation en eau et son évacuation.
Les impératifs de l'alimentation sont de quatre ordres :
 assurer un débit suffisant à chaque point de puisage
 protéger l'usager contre les risques de brûlures par l'eau chaude
 pouvoir compter la consommation individuelle d'eau chaude sanitaire collective
 préserver les qualités de l'eau distribuée.
Nous ne reprendrons pas ici en détail toutes ces exigences qui font l'objet du cours Technologie de la
Construction (CCV113).
Nous soulignerons cependant quelques points particuliers qu'il ne faut pas oublier lorsque l'on
intervient sur des installations de plomberie ancienne.

Le remplacement des canalisations en plomb

On a vu qu'en raison des risques de saturnisme il convenait de remplacer autant que possible et au
fur et à mesure toutes les canalisations de distribution d'eau en plomb.
Chapitre 1 : Electricité & eau dans le bâti ancien 9/16 Gabriel BAJEUX
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On peut utiliser au choix quatre matériaux pour remplacer les canalisations en plomb.
 L'acier galvanisé qui possède de bonnes qualités intrinsèques mais présente quelques
inconvénients majeurs tels que sa trop grande rigidité, sa sensibilité à l'agressivité de
certaines eaux, sa tendance à l'entartrage et son diamètre extérieur plus important, ce qui
gêne souvent la rénovation.
 L'acier inoxydable qui est un matériau de haute qualité mais d'un coût très élevé. Sa mise en
œuvre doit être assurée par des spécialistes.
 Les matériaux de synthèse (PVC...)
Leurs caractéristiques physiques restreignent leur utilisation en rénovation. Ils présentent en
effet quelques inconvénients :
 fort coefficient de dilatation (10 fois supérieur à celui de métaux) qui oblige à réaliser
d'importants rayons de courbure lors de la mise en œuvre au détriment de l'esthétique
 manque de rigidité
 inflammabilité.
Ces caractéristiques physiques rendent les matériaux de synthèse peu adaptés à la
rénovation où la pose se fait souvent en apparent.
 Le cuivre.
C'est le matériau le plus utilisé en distribution sanitaire en raison de :
 ses qualités de rigidité, indispensables pour les canalisations apparentes,
 sa malléabilité, qui rend la pose aisée,
 sa fiabilité éprouvée
 et son esthétique.
De plus les propriétés bactéricides du cuivre le prédisposent à en faire le matériau de choix
des réseaux de canalisations sanitaires.

L'incompatibilité cuivre acier galvanisé

Lorsque de l'eau a circulé dans un tube en cuivre, elle ne doit en aucun cas passer dans un tube
d'acier galvanisé en raison des risques de corrosion rapide de la galvanisation en zinc.
Il s'agit d'une réaction électrochimique bien connue.
Les règles de l'art précisent : « il est interdit de mettre en place une canalisation en acier galvanisé à
l'aval d'une canalisation en cuivre » (DTU 65-10).
Par contre des éléments en cuivre ou en métal cuivreux peuvent être placés en aval des tubes d'acier
galvanisé sous réserve de certaines précautions telles que l'interposition d'une tubulure de 5 cm ou
d'un Té en acier galvanisé évitant le retour d'eau du cuivre vers le zinc.

Les fourreaux

Lorsque l'on noie une canalisation dans une maçonnerie ou un plancher il faut prévoir son gainage
dans un fourreau.
Cette disposition ne s'applique évidemment pas pour les systèmes de chauffage par le sol.
De plus, à la sortie d'une canalisation d'un plancher, son fourreau devra déborder suffisamment pour
éviter que les eaux de lavage du plancher ne pénètrent entre le fourreau et la canalisation (de très
nombreux désordres ont ce défaut pour origine).

La fixation d'éléments lourds

Les équipements sanitaires sont souvent très lourds (lavabo, WC suspendu, ballon d'eau chaude ...)
en particulier lorsqu'ils sont remplis d'eau.
Il est important de prévoir les efforts que devront subir les fixations et de vérifier que les supports
seront aptes à résister à ces efforts.

Chapitre 1 : Electricité & eau dans le bâti ancien 10/16 Gabriel BAJEUX
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Par exemple, si le support est constitué de plaques de parement en plâtre il faut que toute charge
dépassant 30 kilos soit obligatoirement fixée « par renvoi sur l'ossature au moyen d'une traverse en
bois ou en métal, elle-même fixée dans le montant au travers du parement ».
Les appareils sanitaires eux-mêmes ont des résistances limitées : 130 kilos au centre de la cuve pour
les éviers, 150 kilos pour les lavabos et 400 kilos pour les WC.
La fixation des ballons d'eau chaude, dont le poids peut atteindre 250 kilos, doit faire l'objet d'une
étude particulière.
La réglementation sismique imposera sans doute prochainement la pose des ballons d'eau chaude
sur pied, même dans les zones à risque faible.
La plomberie couvre également les problèmes de collecte et d'évacuation des eaux.
On a vu plus haut que la règle exigeait que les réseaux soient de type séparatif, c'est-à-dire que les
colonnes verticales de chutes d'eau d'un immeuble soient de trois types distincts chacun étant
spécifique à la nature de l'eau évacuée :
 les chutes d'eaux pluviales ne doivent recevoir que les écoulements provenant des toitures et
terrasses
 les chutes d'eau vanne ne collectent que les évacuations de WC
 les chutes d'eau usée reçoivent les écoulements des éviers, lavabos, douches, baignoires et
appareils de lavage.
Évidemment ces dispositions sont rarement présentes dans le bâti ancien.
Dans certains cas on trouvera regrouper dans une chute unique verticale les eaux usées et les eaux
vannes. Dans ces conditions il faudra disposer d'équipements spécifiques pour éviter le désamorçage
des siphons des lavabos et baignoires.
Dans leur partie basse les colonnes des chutes d'eaux usées et d'eaux vannes peuvent être
regroupées dans un même collecteur horizontal.
Pour la bonne aération du réseau il est conseillé qu'un appareil, un WC ou celui qui est le plus
éloigné, soit raccordé sur une colonne se prolongeant verticalement jusqu'au dessus de la toiture pour
constituer une ventilation générale du réseau.
Les eaux pluviales qui n'ont pas besoin de traitement d'épuration doivent être canalisées séparément,
sans être mélangées avec des eaux usées, au moins jusqu'à la limite de propriété et cela même dans
le cas où le raccordement se fait sur un réseau d'assainissement unitaire. Cette disposition pratique,
souvent imposée par l'autorité communale, permet de faciliter la transformation ultérieure de réseau
unitaire en réseau séparatif et ménage une solution pour une réintroduction de l'eau pluviale dans le
milieu naturel environnant en supprimant les surcharges des installations de traitement d'eau lors des
orages.

3.2 Pour les travaux d’électricité


Dans le bâti existant, à défaut de respecter les dispositions prévues pour la construction neuve (norme
NF C 15-100), une installation électrique ancienne peut satisfaire aux six exigences minimales de
sécurité suivante :
1. Présence d'un appareil général de commande et de protection de l'installation,
facilement accessible.
Cet appareil permet de couper facilement l'alimentation de l'installation électrique.
2. Présence, à l'origine de l'installation, d'un dispositif de protection différentielle de
sensibilité appropriée aux conditions de mise à la terre.
Un dispositif différentiel détecte les fuites de courant qui s'écoule vers la terre et coupe
automatiquement le courant au niveau des circuits concernés.
3. Présence, sur chaque circuit, d'au moins un dispositif de protection contre les
surintensités adapté à la section des conducteurs.
Les disjoncteurs et les fusibles protègent les conducteurs électriques de l'installation des
échauffements anormaux du fait de surcharge ou de court-circuit.

Chapitre 1 : Electricité & eau dans le bâti ancien 11/16 Gabriel BAJEUX
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4. Présence d'une liaison équipotentielle et respect des règles liées aux zones dans
chaque local contenant une baignoire ou une douche.
Dans ces locaux, la présence d'eau aggrave fortement le risque d'électrocution. Cela impose
de limiter l'équipement électrique au voisinage de la baignoire ou de la douche et de relier
entre eux les éléments métalliques accessibles
5. Absence de matériels vétustes, inadaptés à l'usage ou présentant des risques de
contact direct avec des éléments sous tension.
Ces matériels présentent d'importants risques d'électrisation, voire d'électrocution des
personnes qui les touchent.
6. Conducteurs protégés par des conduits, moulures ou plinthes.
Les fils doivent être mis sous conduits, plinthes, moulures en matière isolante pour éviter leur
dégradation.

3.3 Une référence : le Guide PROMOTELEC


L'association PROMOTELEC a édité en mai 2009 un guide de 100 pages sur la mise en sécurité des
installations électriques dans les bâtiments d'habitation existants.
Ce guide doit être considéré comme une expression des règles de l'art pour les travaux de mise en
sécurité des installations électriques dans le bâti existant. Il ne faut évidemment pas le confondre avec
la norme NF C 15-100, qui traite de la conformité électrique et des constructions neuves.
On trouvera en annexe les références du guide PROMOTELEC.

Conclusion
Lorsque l'on rénove le bâti ancien, surtout pour y habiter, on souhaite légitimement y introduire un
certain degré de confort moderne.
Dans le bâti les deux composantes principales du confort moderne sont l'électricité et l'eau.
Mais les bâtiments sur lesquels on intervient n'avaient bien souvent à l'origine ni électricité ni eau ! On
va donc réaliser une forme de greffe qu'il faudra intégrer et faire accepter à l'ouvrage existant.
Le professionnel avisé gardera toujours à l'esprit les dégâts ou désordres que pourraient causer des
installations mal conçues, mal réalisées, ou, même mal utilisées.

Chapitre 1 : Electricité & eau dans le bâti ancien 12/16 Gabriel BAJEUX
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Annexe 1 : volume de sécurité

Travaux d’électricité dans une salle de bains, comment définir les volumes de sécurité ?
Afin de prendre en compte les évolutions des salles de bains actuelles, qui n’ont plus grand-chose en
rapport avec celles des années 1980, un amendement à la norme NF C15-100 (d’application
obligatoire depuis avril 2009) comporte entre autres axes majeurs d’évolution, une nouvelle définition
géométrique des volumes de sécurité relatifs à l’installation électrique dans les locaux contenant une
baignoire ou une douche. Ces volumes impactent directement le choix et la mise en œuvre du
matériel électrique.
Les prescriptions de cet amendement s’appliquent donc aux locaux contenant une baignoire ou une
douche (avec ou sans receveur), ainsi qu’aux emplacements où sont installés des spas.
Les baignoires d’angle, les baignoires avec margelle d’une largeur supérieure à 0,60 m, les douches
à jets horizontaux, les douches avec receveur encastré, etc.… sont donc maintenant visées.
Le domaine d’application est également élargit à tout type de local contenant une cabine de douche
(individuelle ou préfabriquée) ou une baignoire préfabriquée, à l’exception des douches d’urgence
prévues par exemple, dans certaines installations industrielles ou dans certains laboratoires.

Nouvelle définition des volumes

− Volume 0 :

La définition du volume 0 reste inchangée et demeure limitée au volume intérieur de la baignoire ou


du receveur de douche.

− Volume 1 :

En revanche, le volume 1 est redéfini selon qu’il s’agit d’une baignoire, d’une douche simple (avec ou
sans receveur) ou d’une douche à jets horizontaux.
Pour la baignoire, le volume 1 est limité d’une part, par la surface verticale correspondant au bord
extérieur de celle-ci et, d’autre part :
• Soit par le plan horizontal situé au-dessus du volume 0 et à 2,25 m au–dessus du sol fini (ou
le fond de la baignoire si celui-ci se trouve au-dessus du sol fini)
• Soit par le plan horizontal situé au-dessus du volume 0 et à 2,25 m au-dessus du bord de la
baignoire, lorsque ce bord à une largeur supérieure à 0,60 m
En ce qui concerne la douche, il n’y a plus de distinction suivant la présence ou non d’un receveur.
Horizontalement, même en présence d’un receveur, le volume 1 est systématiquement limité par la
surface verticale d’un rayon de 1,20 m et dont l’axe passe, selon le cas, soit par la pomme fixe, soit
par l’origine du flexible.
Verticalement, le volume 1 est limité par le plus élevé des plans horizontaux suivants :
• Celui situé à 2,25 m au-dessus du sol fini, ou du fond du receveur si celui-ci est au-dessus du
sol fini
• Celui passant par la pomme fixe, si celle-ci existe
Pour la douche à jets horizontaux, le volume 1 est limité :
• Horizontalement, par les parois de la cabine ou du local faisant obstacle aux jets
• Verticalement, par le plan horizontal situé à 2,25 m au-dessus du sol

Chapitre 1 : Electricité & eau dans le bâti ancien 13/16 Gabriel BAJEUX
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− Volume 2 :

La définition du volume 2 se déduit de celle du volume 1 de la manière suivante :


• Verticalement, sa hauteur est systématiquement égale à celle du volume 1
• Horizontalement, il s’étend jusqu’à 0,60 m à partir de la surface extérieure du volume 1.

− Volume 3 :

Le volume 3 se décompose en deux parties :


• Le volume situé au-dessus des volumes 1 et 2 jusqu’à une hauteur de 3 m au-dessus du sol
• Le volume 3 s’étend horizontalement jusqu’à 2,40 m à partir de la surface extérieure du
volume 2 et ce, sur une hauteur de 2,25 m au-dessus du sol.

Voici quelques illustrations parmi celles introduites dans la norme :

Chapitre 1 : Electricité & eau dans le bâti ancien 14/16 Gabriel BAJEUX
CONNAISSANCE DU BÂTI ANCIEN – TECHNIQUES DE REHABILITATION CCV124

Choix et mise en œuvre des matériels

Le principal changement apporté par l’amendement concerne le volume 2. Les équipements qui s’y
trouvent doivent désormais posséder un degré de protection au moins égal à IPX4 (et non plus
IPX3).
Le volume 1 nécessite toujours un degré de protection IPX4, hormis pour les douches à jets
horizontaux qui impliquent la mise en œuvre de matériels IPX5.
Pour mémoire, les boites de connexion ne sont toujours pas admises dans les volumes 0 et 1.
En ce qui concerne les luminaires, le volume 2 peut désormais accueillir des socles DCL. Cependant,
lorsque les caractéristiques de la douille DCL ne respectent pas les exigences de ce volume, le socle
DCL du point d’éclairage doit être :
• Soit laissé en attente et, dans ce cas, il doit répondre à l’exigence IPX4 de ce volume
• Soit connecté et recouvert par un luminaire adapté aux exigences de ce volume
La prise « rasoir » ne donne plus lieu à dérogation quant à son degré de protection. L’amendement
impose donc à cette prise la règle générale, c'est-à-dire avec un degré IPX1 en volume 3 et IPX4 en
volume 2.
Les dispositions de la norme relatives aux chauffe-eau sont complétées afin d’exiger que :
• Les chauffe-eau à accumulation, qu’ils soient implantés dans le volume 1,2 ou 3, voire hors
volume, soient alimentés par l’intermédiaire d’une boite de connexion de telle sorte que cette
boite soit accessible, possède le degré de protection minimal IP requis pour le volume dans
lequel elle se trouve et que sa liaison au chauffe-eau soit la plus courte possible
• Les chauffe-eau instantanés installés dans le volume 1 ou dans le volume 2 soient alimentés
directement par un câble sans interposition d’une boite de connexion.
Chapitre 1 : Electricité & eau dans le bâti ancien 15/16 Gabriel BAJEUX
CONNAISSANCE DU BÂTI ANCIEN – TECHNIQUES DE REHABILITATION CCV124

Rappelons que l’article 559.1.1 de la norme NF C15-100 exige que toute canalisation noyée
ou encastrée soit terminée par une boite de connexion. Ce sera donc une dérogation à cette
règle.
Par ailleurs, l’obligation de raccorder les chauffe-eau à accumulation, comme les chauffe-eau
instantanés, à des canalisations d’eau en matériau conducteur, lorsqu’ils sont implantés dans le
volume 1 ou dans le volume 2, a été supprimée.

FIN DE DOCUMENT

Chapitre 1 : Electricité & eau dans le bâti ancien 16/16 Gabriel BAJEUX

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