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Table des matières

Introduction

Le shamanisme, chemin de révélation directe

Les trois mondes

Animaux totems et maîtres

La préparation d’un voyage

Questions fréquentes

Votre premier voyage shamanique

Divination et guérison

Les autres voyages

Voyager ensemble

L’auteur
INITIATION AU VOYAGE
SHAMANIQUE
Du même auteur,

Protégez-vous des pensées toxiques, Guy Trédaniel Éditeur, 2008


Recouvrer son âme et guérir son moi fragmenté, Guy Trédaniel Éditeur,
2007
Médecine pour la Terre : Comment transformer les toxines du corps
humain et de l’environnement, Guy Trédaniel Éditeur, 2005

À paraître :

S’éveiller au monde de l’esprit, Guy Trédaniel Éditeur, 2012

Titre original : Shamanic Journeying

© 2008 Sounds True


© 2008 Sandra Ingerman

TRADUIT DE L’ANGLAIS PAR FRANÇOISE FORTOUL

© 2012 Éditions Véga

ISBN : 978-2-8132-1124-8
www.editions-tredaniel.com
info@guytredaniel.fr
Introduction
Pour beaucoup d’entre nous, le terme « shaman » évoque un guérisseur
spirituel aux grandes connaissances ésotériques et aux pouvoirs non
moins mystérieux. Mais comment une jeune femme native de Brooklyn a-
t-elle bien pu s’intéresser au shamanisme dans les années 1980 ?
À l’époque, je préparais une maîtrise de psychologie au California
Institute of Integral Studies (une petite université de San Francisco). Pour
des raisons financières, il fallait que je travaille 60 heures par semaine
tout en passant 12 UV par trimestre : les plus faciles à obtenir étaient
donc les bienvenues. Un jour, alors que je bûchais mes cours, un ami est
venu me dire qu’un type du Connecticut venait animer un atelier de deux
jours sur le shamanisme. Il n’avait aucune idée du programme, mais il
savait en revanche que ce cours valait deux UV. Je me suis
immédiatement inscrite, sans même consulter la liste des ouvrages à lire.

L’atelier démarrait le jour de la Toussaint. Il était animé par le Dr


Michael Harner, anthropologue connu pour avoir fait renaître en
Occident la vieille tradition du voyage shamanique et pour avoir écrit La
voie spirituelle du shaman. Au cours de ses recherches, le Dr Harner
avait fait une découverte cruciale, base de son enseignement : il s’était en
effet aperçu que toutes les cultures, quel que soit l’endroit du monde où
elles évoluaient, avaient pratiqué un jour ou l’autre le voyage
shamanique.

… le shaman entre dans un état de conscience modifié…

Pendant un voyage shamanique, le shaman entre dans un état de


conscience modifié en-dehors de l’espace et du temps, ce que Carlos
Castaneda appelle la « réalité non ordinaire », et que j’assimile
personnellement à un univers parallèle. En général, le shaman s’aide de
percussions pour accéder à cette forme de réalité. Au cours de son
voyage, il acquiert du savoir auprès d’esprits se rendant disponibles pour
aider à guérir et à informer les patients et leurs familles.

Au cours de cet atelier, j’ai appris que n’importe qui peut


entreprendre un voyage shamanique pour trouver des réponses à ses
questions, découvrir différentes façons de guérir, aider son prochain ou
réfléchir à des problèmes touchant le monde entier. Dès que j’ai
rencontré mon esprit protecteur, lors de mon premier voyage, j’ai compris
qu’il m’aiderait non seulement à affronter les défis de la vie, mais aussi à
évoluer de façon personnelle. Depuis, aidée en cela par mes
connaissances en psychothérapie, j’ai toujours essayé de pratiquer et de
faire partager au mieux ces techniques ancestrales.

Grâce au voyage shamanique, chacun peut prendre sa vie en main,


accéder à des révélations directes et recevoir facilement des conseils
spirituels. Ainsi, on se libère d’un mental trop actif tout en élargissant
son champ de conscience.

Dès que l’on commence à comprendre que l’on a la capacité de


résoudre soi-même ses problèmes, on gagne en assurance. En partant à la
rencontre de son esprit protecteur, on prend conscience de sa propre
valeur et de ce qui nous unit à l’esprit qui vit en toutes choses. Grâce au
pouvoir de l’univers, on se sent aimé et plus jamais seul.

Travailler avec les esprits protecteurs permet d’apprendre la réelle


définition du pouvoir : la capacité à utiliser son énergie en vue d’effectuer
des transformations pour soi, pour les autres et pour la planète.
Le voyage shamanique constitue un chemin plein de joie qui nous
permet de redécouvrir la façon de ramener équilibre et harmonie dans nos
vies, tout en nous aidant à nous éveiller à notre potentiel créatif. Ainsi,
nous y gagnons, nous et nos proches, la santé et le bien-être. J’ai vu des
personnes déprimées retrouver le goût de la vie ; d’autres se mettre à
danser et à chanter après avoir réprimé toute étincelle créative depuis
l’enfance. J’en ai vu certaines reprendre le dessus à la suite d’une
maladie débilitante ou de la perte d’un être cher. J’en ai vu « retrouver la
voix ». Tout ce qu’il faut pour y arriver, c’est une véritable envie et un
cœur gros comme ça. Tout le monde peut faire le voyage et s’ouvrir aux
nouvelles dimensions vitales que les esprits ne demandent qu’à nous
montrer.

… on est choisi par les « esprits »…

Il est important que vous compreniez que je n’ai pas l’intention de


faire de vous un shaman. Traditionnellement, on ne se porte pas
volontaire pour en devenir un ; on est choisi par les « esprits » pour jouer
ce rôle au sein de leur communauté. De fait, dans les cultures
shamaniques, on considère généralement que s’autoproclamer shaman
porte malheur car cela revient à fanfaronner ; or, tout pouvoir dont on
ose se vanter disparaît inéluctablement. C’est à votre communauté de
vous reconnaître comme shaman dans la mesure où vous obtenez des
résultats positifs pour vos « clients ».

Grâce à l’Initiation au voyage shamanique, vous allez découvrir


l’une des techniques les plus fondamentales parmi celles qu’utilisent les
shamans du monde entier pour communiquer avec les esprits secourables,
accéder à des conseils et à la guérison spirituelle, aider les autres et la
planète, et se remettre en harmonie avec la nature, ses cycles et ses
rythmes : le voyage shamanique. Ainsi, vous disposerez d’un véritable
guide spirituel. Par les temps qui courent, je pense qu’il appartient à
chacun d’entre nous de se donner les moyens de résoudre ses problèmes
avec assurance et ingéniosité.

Nombre d’entre vous utiliseront cette méthode à des fins de guérison,


de progression et d’évolution personnelle. D’autres, après de longues
heures de pratique, se sentiront appelés à aider leurs proches ou la
planète. J’ai écrit ce livre dans le but de vous initier à la technique du
voyage shamanique de telle façon que vous restiez maître de votre propre
destinée. Lisez-le d’abord en entier. Ensuite, utilisez les trois morceaux
de percussions du CD pour vous accompagner lors de vos voyages en
réalité non ordinaire.
CHAPITRE I

Le shamanisme, chemin de révélation directe


Le shamanisme, qui remonte à plusieurs dizaines de milliers d’années, est
la pratique spirituelle la plus ancienne que l’on connaisse. Bien que
« shaman » soit un terme sibérien désignant un guérisseur spirituel, le
shamanisme est pratiqué depuis toujours en Asie, en Europe, en Afrique,
en Australie, au Groenland, en Amérique du Nord et en Amérique du
Sud. Le fait qu’il ait non seulement survécu mais prospéré pendant tout
ce temps en dit long sur son efficacité.
L’un des plus beaux aspects du voyage shamanique est le principe de
révélation directe. Le voyage permet de lever le voile qui sépare les
mondes visible et invisible et d’accéder à des informations et à des
énergies susceptibles de nous aider à nous éveiller et à connaître de
nouveau la plénitude. Un shaman est un homme ou une femme qui
intervient directement auprès des esprits en ce qui concerne les aspects
spirituels de la maladie, les récupérations d’âme, l’information divine,
l’aide au passage des esprits de personnes décédées et l’organisation d’un
certain nombre de cérémonies. De fait, les shamans tiennent toutes sortes
de rôles au sein des communautés tribales et font aussi bien office de
guérisseurs, de docteurs, de prêtres, de psychothérapeutes et de
mystiques que de conteurs.

Il est d’usage que la pratique du shamanisme soit centrée sur les


résultats obtenus par le shaman. Au sein des cultures traditionnelles, il
pouvait y avoir un ou plusieurs shamans, que les pêcheurs et les
cueilleurs de la tribu consultaient afin de trouver des sources
d’approvisionnement. Faute de réussite, pas de survie possible pour la
communauté. Les shamans faisaient aussi office de guérisseurs, ce qui
mettait une fois encore la tribu à la merci de leurs compétences
spirituelles.

Le shamanisme nous apprend que la moindre chose qui existe


possède une vie et un esprit, et qu’un lien spirituel nous rend tous
solidaires de la terre et de l’ensemble du vivant. De la même façon que la
physique quantique décrit un champ énergétique reliant toutes formes de
vie, les shamans pensent que nous faisons partie d’une même toile.
Aujourd’hui, nous sommes beaucoup à avoir très envie de faire
l’expérience de notre appartenance à cette toile afin de nous guérir de
l’isolement. Lorsque nous accédons à la réalité non ordinaire pendant un
voyage shamanique, nous apprenons à communiquer avec les esprits des
arbres, des plantes, des animaux, des insectes, des oiseaux, des poissons,
des reptiles, des pierres et avec ceux des éléments (terre, air, eau et feu).
Nous touchons ainsi directement la toile de la vie.

… la moindre chose qui existe possède une vie et un esprit…

Nous avons également intensément besoin de recréer un lien avec les


cycles et les rythmes de cette nature à laquelle nous appartenons.
Imaginez un peu à quel point il serait épuisant de remonter jour après
jour une rivière à contre-courant. En vérité, nous sommes bel et bien
déconnectés de la lune et des saisons et c’est bien souvent que nous
faisons les choses à l’envers. Je pense que c’est en partie la raison pour
laquelle nous finissons par souffrir de fatigue chronique, de dépression et
de toutes ces autres maladies psychosomatiques si répandues de nos
jours. Les esprits secourables ont beaucoup à nous apprendre lorsqu’il
s’agit de retrouver l’équilibre et l’harmonie en se rapprochant de la
nature et en respectant ses cycles.
Au sein du shamanisme, il existe une certain nombre de cérémonies
destinées à honorer nos propres cycles ainsi que ceux de la nature et à
travailler en harmonie avec eux, à interpréter des présages ou des rêves,
bref, tout ce qui instruit, guérit ou rend plus fort. Le shamanisme nous
apprend également qu’une pratique spirituelle régulière associée à l’aide
apportée à nos semblables donne un but et un sens à notre vie. Enfin, il
nous permet d’accéder à des forces puissantes, capables de nous aider à
créer un monde qui nous convienne, à nous et aux autres.

Les shamans guérissent les maladies physiques ou psychologiques en


travaillant sur leur aspect spirituel. Leur rôle consiste, traditionnellement,
à se livrer à des cérémonies. Depuis des dizaines de milliers d’années, ils
occupent une place importante au sein de nombreuses communautés
d’Asie, de Sibérie, d’Australie, d’Afrique, d’Amérique du Nord et
d’Amérique du Sud. La technique que vous allez apprendre dans ce livre
est l’une de celles qu’ils utilisent pour établir la communication avec la
monde des esprits.

Du point de vue d’un shaman, il y a trois causes possibles à la


maladie. Tout d’abord, il peut s’agir d’une perte de pouvoir entraînant
une dépression, une affection chronique ou une suite de mésaventures.
Dans ce cas, le shaman effectue un voyage afin de rendre ses pouvoirs à la
personne concernée. D’autre part, il arrive que quelqu’un perde une
partie de son âme ou de son essence à la suite d’un traumatisme physique
ou psychologique dû à un accident, une opération, une maltraitance, une
guerre, une catastrophe naturelle ou autre. La perte d’âme a pour résultat
la dissociation mentale, le syndrome de stress post-traumatique, la
dépression, la maladie, la déficience immunitaire, la dépendance,
l’abattement ou le coma. Le rôle du shaman consiste alors à retrouver la
trace des fragments égarés en se livrant à une cérémonie de récupération
de l’âme. Enfin, une personne peut tomber malade du fait de blocages
spirituels ou d’énergies négatives qu’elle a emmagasinés lors d’une perte
d’âme ou de pouvoir. Ces types de blocage se concentrent généralement
sur une partie spécifique du corps, et c’est au shaman de les en extraire.

… retrouver la trace des fragments égarés…

Parmi les autres cérémonies que célèbrent les shamans, on trouve


l’accueil des nouveau-nés dans ce monde, les mariages et l’aide aux
mourants au moment de la transition entre corps et esprit. Ils contribuent
également à favoriser les récoltes, à aider les gens à interpréter leurs rêves
et à les conseiller en cas de problème. Ils sont chargés de cérémonies
d’initiation organisées aux phases clés de l’existence (celle du passage de
l’enfance à l’âge adulte par exemple). Ils racontent des histoires sur le
sens de la vie et nous aident à retrouver notre chemin lorsque nous nous
sentons complètement perdus. Ils savent vaincre les sorts, les mauvaises
énergies et déceler toute forme de manque d’équilibre ou d’harmonie au
sein de la communauté. Ils lisent aussi les présages afin de choisir la
période propice aux activités telles que la chasse ou les cérémonies.

Les shamans comprennent les cycles de la nature…

Les shamans comprennent les cycles de la nature : les saisons, la


lune, la façon dont les étoiles se déplacent dans le ciel, et savent y lire les
signes qui accompagnent le changement. Ils communiquent avec les
esprits du temps et veillent à l’équilibre et à l’harmonie du groupe.

On trouve souvent plusieurs shamans dans une même communauté,


chacun possédant son propre domaine d’expertise. Ainsi, certains d’entre
eux sont particulièrement renommés pour leurs talents en matière de
récupération d’âmes tandis que d’autres font d’excellents devins.

Au fil du temps, le shamanisme s’est adapté à des besoins culturels et


à des époques différents. En Occident, on assiste en ce moment à sa
renaissance spectaculaire chez les gens les plus divers : étudiants, femmes
au foyer, professeurs, psychothérapeutes, avocats, infirmières, médecins,
politiciens ou scientifiques. Je crois que cette renaissance correspond
surtout à une soif de spiritualité. Nous en avons assez d’abandonner le
pouvoir à des figures d’autorité socialement correctes, car nous savons
que nous sommes les seuls à avoir la capacité de changer notre vie.

… nous sommes les seuls à avoir la capacité de changer notre vie.


CHAPITRE II

Les trois mondes


Du point de vue du shamanisme, il existe une réalité invisible au-delà du
monde physique, celle à laquelle on accède par le voyage shamanique.
Chez les Celtes, on l’appelle l’« autre monde » et, dans la tradition
aborigène australienne, le « temps du rêve ». La plupart des cultures
shamaniques pensent que la réalité invisible se divise en trois mondes : le
Monde inférieur, le Monde supérieur et le Monde intermédiaire. Chacun
a ses particularités (une porte d’entrée et un paysage spécifique par
exemple). Je vais profiter de ce petit livre pour vous les présenter tour à
tour et vous faire découvrir leurs caractères distinctifs.
Le Monde inférieur est quelquefois également appelé « enfer » bien
que certaines personnes refusent la connotation négative de ce terme. Il
est généralement constitué de solides montagnes, de déserts, de jungles
épaisses et de forêts. Je recommande à mes élèves de commencer là leur
voyage.

Pour vous rendre dans le Monde inférieur, commencez par évoquer


l’image d’un endroit sauvage où vous êtes allé dans la réalité ordinaire et
dont vous vous souvenez particulièrement bien, et partez de là pour
descendre sous terre. Traditionnellement, on utilise pour ce faire les
racines d’un arbre, le cratère d’un volcan, un trou dans le sol, l’entrée
d’une grotte ou un lac, un ruisseau, une rivière ou une chute d’eau. Du
moment qu’il vous est facile de rêver que vous passez par l’un de ces
endroits, c’est parfait. Si vous n’y arrivez pas, vous pouvez tout aussi bien
vous servir d’un ascenseur ou d’un tunnel de métro imaginaire.
Il arrive souvent que les gens passent par une période de transition au
moment où ils entrent dans le tunnel qui les mène au Monde inférieur.
En littérature, ce moment est décrit dans le roman de Lewis Carroll,
Alice au pays des merveilles, lorsque Alice descend dans le terrier du
lapin. Lorsque l’on finit par émerger dans la lumière, tout devient clair :
on est arrivé.

À l’inverse, le Monde supérieur est généralement vu comme éthéré.


La lumière y est très vive bien que le spectre de ses couleurs aille des
pastels les plus doux jusqu’aux teintes les plus opaques. Son paysage est
très varié, et l’on peut se retrouver au milieu d’une cité de cristal ou
parmi les nuages, tout simplement. Dans le Monde supérieur, il n’est pas
rare que l’on éprouve l’impression d’avoir quelque chose sous les pieds
bien que la terre ait complètement disparu.

Pour vous y rendre, vous allez devoir vous imaginer dans un endroit
qui vous aidera à vous élever, quelque part en pleine nature. Certains
shamans grimpent le long des branches de l’Arbre de vie ; d’autres
utilisent une corde ou une échelle, sautent du sommet d’une montagne,
planent sur une trombe ou une tornade, escaladent un arc-en-ciel, se font
porter par la fumée d’un feu ou chevauchent un oiseau. De nos jours,
certaines personnes aiment voyager en montgolfière, tandis que d’autres
demandent à leur animal totem ou à leur esprit gardien de les transporter.
Quel que soit le moyen qui vous viendra à l’esprit, ce sera parfait.

Lorsque vous aurez atteint le Monde supérieur, vous le saurez car


vous aurez à franchir quelque chose, par exemple un écran de nuages ou
de brouillard. Il s’agit d’une transition, pas d’une barrière, comme dans
le conte Jack et le haricot magique, où Jack doit traverser les nuages
pour entrer dans l’autre monde. De la même façon, Dorothy, dans Le
Magicien d’Oz, utilise une tornade, ce que font fréquemment les
shamans. De fait, beaucoup d’histoires pour enfants parlent de voyages
dans la réalité non ordinaire, exactement comme le veut la tradition
shamanique.

Il s’agit d’une transition, pas d’une barrière…

Une fois la transition effectuée, vous arriverez au premier niveau du


Monde supérieur. Tant que vous distinguez encore des planètes et des
étoiles au-dessus de votre tête, c’est que vous n’y êtes pas encore.
Comme je l’ai expliqué plus haut, il faut avoir la sensation d’avoir franchi
un seuil et de voir le paysage changer.

il faut avoir la sensation d’avoir franchi un seuil…

Bien que de nombreuses traditions shamaniques considèrent que les


mondes inférieur et supérieur comportent un nombre fixe de niveaux,
nous sommes nombreux à avoir constaté qu’il en existe une infinité car
l’univers est lui-même sans limites. Chaque niveau a quelque chose de
spécial à vous apprendre, et c’est à vous de l’explorer.

Le Monde intermédiaire correspond à la dimension spirituelle de


notre monde physique. En s’y rendant, on a la possibilité de
communiquer avec les esprits vivant en toutes choses. Les shamans
l’utilisent traditionnellement pour retrouver des objets perdus ou volés,
pour communiquer avec la nature ou pour effectuer des guérisons à
distance. L’une des choses extraordinaires que l’on peut y faire consiste à
s’adresser à la lune pour apprendre à connaître ses cycles et ses phases et
la façon dont ils affectent nos sentiments et nos comportements. Ainsi, on
arrive à effectuer des changements dans notre vie de façon à s’aligner sur
nos cycles naturels et à se sentir de mieux en mieux. On peut également
parler au soleil, aux étoiles et aux divers éléments car chacun d’entre eux
a quelque chose a nous apprendre en terme d’équilibre.

Lorsque vous voyagez dans le Monde intermédiaire, vous vous


trouvez dans le moment présent, au milieu de votre paysage familier.
Contentez-vous d’imaginer que vous ouvrez la porte pour sortir dans
votre jardin, ou que vous foncez dans l’espace à la recherche de quelque
chose que vous avez perdu ou d’une destination lointaine. Vous pouvez
partir à la rencontre des plantes, des arbres et des pierres qui vous
entourent pour apprendre à les connaître et à vivre en harmonie avec eux.
George Washington Carver, botaniste très respecté, racontait qu’il avait
appris à cultiver les plantes en se promenant en forêt et en discutant avec
elles. De tout temps, que ce soit au cours de leurs voyages ou non, les
shamans ont parlé aux plantes et aux animaux afin de tout savoir sur la
nature, ses cycles, ses rythmes, et sur leur environnement. Néanmoins, je
vous recommande de ne pas compter uniquement sur vos voyages dans le
Monde intermédiaire pour communiquer avec la nature. Passez le plus de
temps possible dehors : j’espère que vous en aurez de plus en plus envie.

… les shamans ont parlé aux plantes et aux animaux…

Le Monde intermédiaire peut paraître un peu compliqué car il est


peuplé d’esprits très divers. Certains sont des âmes décédées ayant connu
une mort tragique qui les a empêchées de passer de l’autre côté.
Quelquefois, elles ne savent même pas qu’elles sont mortes. Ce livre ne
vous suffira pas pour apprendre à les aider : ces compétences font appel à
un aspect tout à fait spécifique du shamanisme, le travail des
psychopompes, qui consiste à aider les âmes à achever leur traversée.
Néanmoins, vous aurez au moins le plaisir de discuter avec l’esprit d’un
arbre, d’une plante, d’une fleur ou du vent, ou de rencontrer les fées, les
divinités et les elfes qui vivent dans le Monde intermédiaire.
Au cours de vos voyages, vous pourrez choisir de vous rendre dans
n’importe lequel des trois mondes, d’engager la conversation avec l’un
des esprits que vous y rencontrerez ou de passer votre chemin. Il est
important que vous sachiez que vous gardez entièrement le contrôle sur
votre destination et vos interlocuteurs. Ce qui fait tout le charme de la
réalité non ordinaire, c’est la découverte des spécificités de ses différents
territoires et paysages et des esprits qui les habitent. Nos esprits
protecteurs ont la capacité de se déplacer d’un monde à l’autre pour
nous soutenir et nous accompagner tout au long de nos voyages, où que
nous allions.

Pour finir, sachez qu’il n’y a pas de règle quant à ce que les gens
éprouvent lors de leur passage dans chaque monde, même si j’ai
l’intention de vous décrire certaines expériences afin de vous aider à
mieux les appréhender. Il est vital que vous vous fiiez à ce que vous
ressentez, vous, plutôt que d’essayer d’imiter votre voisin. N’oubliez
jamais que tout ce qui vous arrive est recevable.
CHAPITRE III

Animaux totems et maîtres


Les deux principaux esprits protecteurs que consultent les shamans au
cours de leurs voyages sont les animaux totems (ou esprits gardiens) et les
maîtres à forme humaine.
Au fur et à mesure de votre progression, vous ferez la connaissance
d’une quantité d’esprits protecteurs (ou électeurs) mais, en général, il y
en aura un (ou deux), animal totem ou maître, qui vous aidera
régulièrement à résoudre vos problèmes. D’autres esprits gardiens ou
maîtres interviendront ponctuellement sur des sujets précis (les
auxiliaires) puis s’en iront, cédant la place à leurs successeurs. Au fil du
temps, vous apprendrez à leur faire confiance, qu’ils soient électeurs ou
auxiliaires, et à solliciter leur aide et leurs conseils. Ils vous
accompagneront lors de vos voyages, tout au long de votre vie.

Animaux totems et esprits gardiens

Dans les cultures shamaniques, on pense qu’à notre naissance un ou


plusieurs esprits animaux se porte(nt) volontaire(s) pour nous protéger et
nous guider notre vie durant : c’est l’animal totem. Lorsque l’on sait qui
il est, on a la possibilité de communiquer directement avec lui et de lui
demander conseils et soutien pendant un voyage shamanique. Si on ne le
connaît pas, on reçoit tout de même son aide, de façon invisible et
souvent sans en être conscient. Certaines personnes disent être
accompagnées d’un véritable troupeau mais, la plupart du temps, il s’agit
d’un ou deux animaux, plus quelques auxiliaires éventuels.

… on a la possibilité de communiquer directement avec lui…

Votre animal totem représente dans son ensemble l’espèce à laquelle


il appartient et qui veille sur vous. Ainsi, vous ne bénéficiez pas de la
protection d’un aigle, d’un kangourou ou d’un écureuil précis, mais
plutôt de celle de l’esprit global de son espèce. Il est très fréquent qu’il
s’agisse d’un animal mythologique comme Pégase ou une licorne. Il peut
également appartenir à un espèce disparue puisque l’esprit est éternel.
C’est pourquoi il n’est pas rare d’avoir pour animal totem un dinosaure
par exemple.

Il existe une quantité de livres traitant du symbolisme spirituel de


différents animaux. Dans la mesure où le shamanisme repose sur la
révélation directe, mieux vaut ne pas se fier à l’interprétation de
quelqu’un d’autre lorsque vous croisez un animal en chemin. Si vous ne
savez pas le reconnaître, vous pouvez vous aider d’un livre de référence
pour identifier son apparence et son comportement, mais je vous
déconseille de vous renseigner sur son symbolisme : cela ne vous aidera
pas à découvrir les qualités spirituelles tout à fait uniques qui sont les
siennes. Pour accéder à ces informations, mieux vaut lui demander
directement ce qu’il est en mesure de vous offrir et la façon dont il
compte vous aider.

Dans le cadre de mes ateliers, j’entends souvent mes élèves raconter


qu’un éléphant les a abordés au cours de leur voyage et que, lorsqu’ils
lui ont demandé ce qu’il pouvait leur apprendre, il a répondu : « J’essaie
de t’encourager à être plus léger. » Et pourtant, je doute fort que ce type
d’argument figure à la page « éléphant » d’un livre sur les animaux
totems !
J’essaie de t’encourager à être plus léger.

J’ai moi-même appris quelque chose de très important à ce sujet vers


la fin des années 1980, une période pendant laquelle je voyageais et
enseignais beaucoup. Il arrive souvent que les personnes qui participent à
mes ateliers ou à mes conférences me fassent un petit cadeau et, à une
époque très spéciale, j’ai reçu toute une série de présents annonciateurs
d’un message fort. Cela a commencé par deux objets : une plume de
hibou et un fétiche, une petite statue de la tribu Zuni, représentant le
même oiseau et porteuse de son pouvoir.

Sur le coup, j’ai trouvé assez étrange de recevoir deux cadeaux


tournant autour du hibou, un animal dont je n’avais jamais spécialement
parlé. Mais ce n’était pas fini ! Au cours du mois qui a suivi, j’ai été prise
dans un véritable déluge de hiboux qui s’est terminé en beauté par un
masque fait à la main, œuvre de l’un de mes élèves. À n’en pas douter,
quelque chose ou quelqu’un essayait de m’envoyer un message, mais
lequel ?

J’ai alors effectué un voyage dans le but de rencontrer mon esprit


gardien attitré, celui avec lequel je travaillais depuis 1980, et je lui ai
demandé pourquoi tous ces gens m’offraient des cadeaux en forme de
hibou et ce que cela pouvait bien signifier. Il m’a répondu que la
particularité de cet oiseau, outre sa vision nocturne, était une sorte de
radar, lequel pourrait bien me servir un jour prochain. Là-dessus, le
voyage a brusquement pris fin. Dans la mesure où la notion de temps n’a
pas lieu d’être dans le cadre du shamanisme, « prochain » ne veut pas
dire grand-chose et je me suis donc résignée à ne pas obtenir de réponse à
ma question dans les jours à venir.

Quelques semaines plus tard, j’ai animé un atelier à Saint Louis, dans
le Missouri. Comme il se terminait le dimanche soir et que je devais
rencontrer des clients à Santa Fe tôt le lundi matin, j’ai dû prendre un vol
de nuit. Tout d’un coup, les lumières se sont éteintes dans la cabine et les
hôtesses se sont mises à arpenter les couloirs, lampe de poche à la main.
J’ai cru qu’elles faisaient cela pour éviter de réveiller les gens qui
dormaient.

Bientôt, le commandant de bord a pris la parole : « Je parie que vous


vous demandez tous ce qui se passe ! », a-t-il dit. Alors que je ne m’étais
pas vraiment posé la question, d’un seul coup, je me suis trouvée sur le
qui-vive. Il a ensuite expliqué qu’il y avait eu un court-circuit et une
panne électrique : plus de lumières (ni à l’intérieur, ni à l’extérieur de
l’avion) et pas de radar pour nous guider à travers l’orage qui se trouvait
devant nous.

Je me suis immédiatement souvenue de tous les cadeaux en forme de


hibou et du fait que mon esprit gardien m’avait dit que j’aurais bientôt
besoin d’un radar. Heureusement, nous avons atterri sans encombre, en
partie, j’en suis certaine, grâce à la présence du hibou. Ainsi, j’ai appris
que l’univers prenait soin de moi en anticipant les problèmes que je
pouvais rencontrer et en leur trouvant une solution.

… l’univers prenait soin de moi en anticipant les problèmes…

Pourtant, si j’avais consulté un livre sur le symbolisme, j’y aurais


probablement découvert que le hibou est souvent associé à une forme de
transformation. Rien en tout cas sur les radars ou sur leur utilité dans
mon cas particulier. Cela m’a permis de comprendre que, si l’on omet de
faire ses propres voyages et de poser les bonnes questions aux animaux
totems, on risque souvent de passer à côté de ce qu’ils ont à dire. C’est
pourquoi il est très important de ne jamais se baser sur l’interprétation
d’autrui : les leçons ne sont pas les mêmes pour tout le monde et, d’autre
part, il arrive que l’on ait des idées préconçues dont il faut savoir se
débarrasser.

Il est également capital de se méfier des préjugés qui sont les nôtres
quant à l’influence associée aux différentes espèces d’animaux. Certains
de mes élèves font la tête lorsqu’ils découvrent que leur animal totem est
un écureuil plutôt qu’un ours ou un aigle, ressenti comme plus puissant.
Ils ont tort : en réalité non ordinaire, tout le monde est à égalité. Chaque
animal possède non seulement d’immenses pouvoirs mais aussi la
capacité de donner des leçons aussi uniques qu’inattendues. La souris
n’est pas moins puissante que le lion ; elle est juste différente.

Les arbres, les elfes ou les fées peuvent également faire office
d’esprits protecteurs. Comme ce ne sont pas des animaux, nous les
appelons « esprits gardiens ». On considère généralement que les plantes
n’en font pas partie, dans la mesure où les shamans les utilisent avant
tout pour leurs vertus curatives.

Dans la tradition shamanique, la vie en communauté était


particulièrement importante. L’individualisme qui caractérise nos sociétés
actuelles n’avait pas sa place dans les cultures indigènes car la
contribution de chaque personne était nécessaire à la survie de la tribu.
Dans certains cas, les gens appartenaient à un clan placé sous l’égide
d’un animal totem. De la même façon, j’ai découvert au cours de voyages
shamaniques effectués pour d’autres personnes que, souvent, un couple,
une famille voire une organisation ou une firme quelconque possède son
propre gardien en réalité non ordinaire.

Il m’est arrivé de constater que certains mammifères adoptent des


attitudes menaçantes afin de montrer l’étendue de leur pouvoir. C’est le
cas par exemple de certains ours lorsqu’ils se mettent debout sur leurs
pattes de derrière. Si cela vous arrive un jour, je vous conseille de
demander à l’animal concerné ce qu’il a à vous apprendre en termes de
force et de pouvoir.

Il faut aussi que je vous parle d’une autre source de confusion


possible, celle qui concerne les animaux venimeux, ceux qui piquent ou
mordent les êtres humains. Les insectes (fourmis, abeilles) et les araignées
peuvent très bien être animaux totems ; néanmoins, si vous avez la
sensation d’en percevoir des centaines à un endroit particulier de votre
corps, sachez qu’ils peuvent désigner une forme de maladie. Par exemple,
tandis qu’un shaman entre dans un état de conscience modifié et observe
le corps de son client, il se peut qu’il y aperçoive un reptile ou une
troupe de fourmis. De la même façon, serpents, lézards et dragons
peuvent faire office de totem mais, s’ils montrent leurs crochets ou se
mettent à siffler, ce peut être signe de maladie. Exceptionnellement, la
morsure d’un animal peut servir à donner de la force. Ainsi, lorsque j’ai
rencontré le cobra blanc, l’un de mes esprits protecteurs, il m’a mordu au
cou pour me transmettre son pouvoir et son énergie de guérison. D’autres
voyageurs expérimentés ont vécu la même chose avec lui. Ce qui est
important, c’est de repérer la façon dont l’animal se présente à vous : pas
mal de gens ont une gentille araignée pour animal totem. Ce serait
totalement différent s’ils en voyaient des milliers se ruer sur leur foie.

Ce qui est important, c’est de repérer la façon dont l’animal se


présente à vous…

Lorsque vous effectuez un voyage shamanique, c’est votre intention


qui fait comprendre aux esprits ce que vous espérez qu’ils vous montrent.
Si vous la fixez sur un animal totem ou sur un esprit gardien dès le
départ, vous ne serez pas entouré de nuages d’insectes. Quand le shaman
est à la recherche de l’identité spirituelle d’une affection quelconque, il
rencontre quelquefois des insectes ou des reptiles hostiles prêts à l’alerter
sur la présence de la maladie.

Pour terminer, n’oubliez pas qu’il ne faut jamais se vanter de


posséder un animal totem. Comme je l’ai déjà dit plus haut, dans la
tradition shamanique, on perd tous les pouvoirs dont on ose se prévaloir.

Les maîtres à forme humaine

Les autres esprits protecteurs avec lesquels les shamans ont


l’habitude de travailler sont les maîtres à forme humaine. Dans les
sociétés traditionnelles, ce sont généralement des dieux, des déesses ou
des esprits ancestraux. De nous jours, ils prennent toutes sortes de
formes, en particulier religieuses (Jésus, Marie, Bouddha.). Certaines
personnes rencontrent des figures de l’histoire comme Einstein ou
Hildegarde de Bingen ou, très souvent, des membres de leur famille
décédés (grand-père, grand-mère). D’autres s’adressent à des dieux ou à
des déesses tels qu’Isis, Osiris ou Hermès.

… ils prennent toutes sortes de formes…

Il est important de garder l’esprit ouvert en ce qui concerne la forme


des maîtres susceptibles de se présenter à vous. Ce peut être un enfant par
exemple, ou bien, lorsque vous cherchez la solution à un problème, un
miroir qui signifiera que c’est en vous que se trouve la réponse.

Bien que je possède le même esprit protecteur depuis 1980, d’autres


sont venus m’aider à certains moments de ma vie pour ensuite poursuivre
leur chemin. Des animaux totems sont également là pour m’apporter leur
soutien de façon générale mais je ne communique pas régulièrement avec
eux. Certains maîtres me sont également apparus sous forme humaine
quoique le principal en ce qui me concerne soit Isis, rencontrée en 1986
pendant une quête de vision.

Mon esprit protecteur fait office de guérisseur lorsque je voyage pour


les autres, et il m’aide aussi à répondre à des questions personnelles. Ce
dernier rôle est également celui d’Isis qui, par ailleurs, m’apporte son
soutien lorsque j’écris des livres, que j’anime des ateliers ou que je donne
des conférences.

Tout comme les animaux totems, les maîtres représentent des sources
de guérison et de sagesse. Par exemple, Nancy, l’une de mes élèves, a pu
revivre grâce à un travail de longue haleine mené avec son maître.
Maltraitée lorsqu’elle était petite, elle souffrait de dépression et suivait
un traitement médical. Au début de ses voyages shamaniques, elle a
rencontré le roi d’Écosse Jacques IV et s’est livrée à de nombreuses
recherches à son sujet (Nancy est institutrice). C’est ainsi qu’elle a
découvert que, tout en ayant été brutalisé par son père, il avait réussi à
guérir et à surmonter cette terrible épreuve : elle pouvait donc y arriver
aussi. Ainsi, à force de voyages et de discussions avec Jacques IV, Nancy
a réussi a oublier le passé, à vaincre sa dépression et à ne plus prendre de
médicaments.

Une autre de mes élèves, Isabel, avait pour projet de prendre des
vacances à Hawaï avec son mari. Avant le départ, elle a effectué un
voyage pour demander à son maître s’il avait des recommandations à lui
faire et il lui a dit d’emporter une corde, ce qui l’a étonnée dans la
mesure où elle n’avait l’intention de faire ni de la randonnée ni de
l’escalade. Lorsqu’elle a raconté cela à son mari et à ses amis, tout le
monde a bien ri mais elle a néanmoins décidé de mettre un bout de corde
dans son sac à dos au cas où. À Hawaï, Isabel et son mari sont allés se
promener sur un sentier très fréquenté après une forte pluie ayant rendu
le terrain particulièrement glissant. Ils ont dérapé en chemin et c’est grâce
à la corde qu’ils ont pu regagner la terre ferme.

Vous voyez donc que les esprits protecteurs savent prendre les
devants pour nous aider lors d’événements à venir, comme l’a également
prouvé l’épisode des hiboux raconté plus haut. Tout cela montre bien
qu’ils nous aiment et s’occupent de nous.

… les esprits protecteurs savent prendre les devants pour nous


aider…

Communiquer avec les esprits protecteurs

Les animaux totems, les esprits gardiens et les maîtres sont ce qu’on
appelle des esprits protecteurs. Quelquefois, ils apparaissent fatigués ou
malades. Or, il ne faut pas oublier que, en tant qu’esprits, ces états leur
sont inconnus. S’ils adoptent ce genre d’attitude, c’est une forme de jeu
de rôle visant à refléter votre propre état physique ou mental. Il se peut
aussi qu’ils testent votre désir de les aider ou de les aimer. N’hésitez pas à
leur témoigner loyauté et encouragements en échange de tout ce qu’ils
vous apportent.

Les animaux totems et les esprits gardiens ne connaissent pas la


jalousie. Si, au cours d’un voyage, vous les voyez se battre, c’est sans
doute qu’ils essaient une fois encore de vous ouvrir les yeux sur quelque
chose qui vous concerne personnellement. Demandez-leur ce qu’ils
veulent dire de façon à tirer parti de la leçon.
ils testent votre désir de les aider…

Il est important que vous vous trouviez un animal totem ou un esprit


protecteur en qui vous puissiez avoir confiance pour vous guider tout au
long de vos aventures en réalité non ordinaire et pour répondre à vos
questions. Si, lorsque vous croisez un esprit, vous ne vous sentez pas tout
à fait sûr qu’il puisse vous aider, évitez-le comme s’il s’agissait d’un
reptile ou d’un insecte susceptible de vous nuire. Les voyages
shamaniques n’ont rien de dangereux : n’oubliez jamais que c’est
toujours vous qui décidez de l’endroit où vous allez et des esprits avec
lesquels vous conversez.

Les voyages shamaniques n’ont rien de dangereux…

Les animaux totems et les maîtres s’incarnent fréquemment dans leurs


shamans au cours de danses et de chants rituels. On considère qu’il est
généreux de laisser à son esprit protecteur une chance de prendre forme
humaine car, en tant qu’être désincarné, il n’a pas le plaisir de connaître
la réalité physique par lui-même. Cette pratique permet aux shamans de
se relier au pouvoir de leurs esprits protecteurs et de leur rendre
hommage en leur permettant de danser en eux.

Je vous recommande de réfléchir à la meilleure façon d’honorer vos


propres esprits protecteurs car, vous pouvez en être certain, ils resteront
plus longtemps auprès de vous que si vous faisiez semblant d’ignorer leur
présence et leur aide spirituelle. Vous pourriez par exemple écrire un
poème à leur sujet ou les dessiner. Quelquefois, j’emporte en voyage un
panier de pique-nique et je leur offre à manger. Dans ce cas, je n’ai pas
d’autre but que de les remercier et j’évite toute autre question ou
demande. Cela me permet de les récompenser pour toute l’aide qu’ils
m’apportent depuis vingt ans.
Tout le monde ne pense pas qu’il est de bon ton de dévoiler l’identité
de ses esprits protecteurs même si cela se fait dans certaines cultures. Je
vous conseille plutôt de demander directement aux vôtres ce qu’ils en
pensent. Certains de mes propres esprits protecteurs n’y voient pas
d’inconvénient : c’est pourquoi je n’hésite pas à en parler dans mes livres
et au cours de mes conférences. En revanche, mon principal animal totem
m’a dit qu’il valait mieux garder le secret à son sujet. C’est vrai qu’il est
plus facile d’expliquer aux autres pourquoi l’on fait telle ou telle chose
lorsque l’on parle ouvertement de ses esprits protecteurs, mais je vous
recommande néanmoins de ne pas le faire sans l’accord de ces derniers.

Les animaux totems et les maîtres habitent aussi bien le Monde


inférieur que le Monde supérieur, et vous pourrez les rencontrer à
différents niveaux en vous livrant à des voyages de reconnaissance.
Comme ils passent facilement d’un monde à l’autre, ils sont en mesure de
vous accompagner partout où vous allez. Vous pouvez également leur
demander de vous rejoindre dans le Monde intermédiaire lorsque vous
avez besoin de leur aide ou de leur protection.

Disons par exemple que vous redoutez une séance de travail qui
promet d’être houleuse. Appelez vos animaux totems et vos maîtres et
demandez-leur clairement de vous accompagner et de vous guider tout au
long de la réunion afin de diminuer votre angoisse. De la même façon, si
vous vous préparez à prendre l’autoroute et que vous n’êtes pas rassuré,
sollicitez leur aide pour arriver à bon port.

J’utilise très souvent cette technique dans la vie de tous les jours.
Ainsi, je déteste prendre l’avion tout en y étant fréquemment obligée. Du
coup, aussitôt à bord, je me livre à une méditation silencieuse pour me
rassurer. Je demande à tous mes animaux totems, maîtres et esprits
protecteurs de me rejoindre dans la cabine et de faire en sorte que le vol
se passe bien pour tout le monde. Du point de vue du shamanisme, toute
chose vit et possède un esprit : c’est pourquoi je convoque également les
esprits protecteurs et les animaux totems de l’appareil afin qu’ils assurent
sa sécurité.

Les esprits protecteurs nous aident également à ne pas nous épuiser.


Énergétiquement parlant, au cours de contacts étroits avec d’autres
personnes, on risque d’être « contaminé » par leurs pensées et leurs
sentiments. Il arrive même que quelqu’un vous « pompe » votre énergie à
force de solliciter votre soutien. Grâce au shamanisme, il est possible
d’être totalement là pour quelqu’un sans pour autant endosser ses
souffrances et finir exténué ou malade. Avant de rencontrer quelqu’un
qui va mal, je vous recommande de demander à votre animal totem ou à
votre maître de vous donner de la force et de vous aider à poser des
limites. Ainsi, vous fermerez la porte aux transferts énergétiques invisibles
qui pourraient se faire avec cette personne. Utilisez la même technique
lorsque vous entrez dans une pièce pleine de monde ou que vous
marchez dans la rue : vous éviterez ainsi toute atteinte à votre énergie.

La méthode qui consiste à faire venir des esprits protecteurs dans le


Monde intermédiaire n’a rien d’un voyage impromptu effectué sans
aucune préparation. On ne voyage pas n’importe quand, n’importe
comment. D’ailleurs, les shamans traditionnels se livrent d’abord à toutes
sortes de rituels et de cérémonies et choisissent soigneusement le moment
où ils rejoignent le monde des esprits. Toute personne qui ne maîtrise
plus la transition entre monde physique et réalité non ordinaire franchit
le seuil de la psychose et ne sait plus où elle en est. Le shaman, lui, sait
où il va, quand et pourquoi.

Lorsque vous commencerez à voyager de façon régulière, vous verrez


que les esprits protecteurs sont susceptibles de vous aider de multiples
façons. C’est bien sûr à vous d’endosser la responsabilité de vos choix de
vie : ils ne sont pas à votre service ! Néanmoins, vous pourrez compter sur
leur indéfectible soutien tout au long de votre chemin spirituel.

… les esprits protecteurs sont susceptibles de vous aider de


multiples façons.
CHAPITRE IV

La préparation d’un voyage


Traditionnellement, les shamans ont besoin de rites et de cérémonies
pour préparer leurs voyages car ils ne prennent jamais ces derniers à la
légère. Aussi, ils se livrent à des danses et à des chants de façon à vider
leur esprit et à devenir des « os creux », instruments de pouvoir de
l’univers.
Lorsque vous vous sentirez prêt à effectuer votre premier voyage, vous
devrez tout d’abord en définir clairement l’objectif, quand bien même ce
dernier ne serait pas plus ambitieux que le début de l’exploration de l’un
des trois mondes. Si vous avez une question à l’esprit, répétez-la encore
et encore. Il est fort possible que vous accomplissiez un périple très
fructueux tout en restant allongé par terre à écouter les tambours sans la
moindre intention précise, mais la plupart des gens disent que cette façon
de procéder leur laisse une impression de flou et d’incohérence.

… c’est la concentration qui fait tout.

Qu’il s’agisse de voyage shamanique ou de méditation, en matière de


pratiques spirituelles, c’est la concentration qui fait tout. Il est capital
que vous fassiez en sorte de vous appliquer à ne pas vous laisser distraire
par les jacassements de votre mental et les soucis de la vie de tous les
jours.

Il est également important de décider de l’heure de vos voyages. Vous


devrez certainement vous livrer à des essais afin de déterminer le moment
de la journée où vous êtes le plus apte à vous concentrer (lorsque vous
vous sentez en forme, l’esprit clair, non saturé d’une foule de détails).
Pour beaucoup de gens, c’est le matin, avant que la routine ne
s’enclenche. La fin de l’après-midi ne convient généralement pas : les
voyages que l’on effectue alors s’avèrent souvent fragmentés et confus.
Certains préfèrent le soir, juste avant de se mettre au lit. Pour ma part,
n’importe quelle heure me convient lorsque je voyage pour le compte
d’un client mais, lorsqu’il s’agit d’une affaire personnelle, c’est le matin
que j’obtiens le plus de résultats, avant que le quotidien ne m’oblige à
émerger de l’agréable langueur qui succède au sommeil.

Il n’existe pas de règle en ce qui concerne la façon de s’alimenter en


prévision d’un voyage shamanique. Il est vrai toutefois que, au sein de
nombreuses cultures, les shamans suivent un régime spécial avant
certaines cérémonies et sessions de guérison. C’est véritablement à vous
de voir quels aliments favorisent ou au contraire entravent votre
concentration. D’après mes observations, l’alcool pose souvent
problème. De même, un gros repas avalé juste avant le voyage risque de
donner du travail à votre système digestif, ce qui vous gênera pour garder
l’esprit vif. Certaines personnes trouvent que la caféine a un effet plutôt
positif sur leur attention ; personnellement, je pense qu’elle peut être
efficace à petites doses mais que, consommée en trop grande quantité,
elle fait obstacle entre le voyageur et la réalité non ordinaire.

Je vous recommande de chercher un endroit calme et accueillant où


vous ne risquerez pas d’être dérangé. Par précaution, débranchez votre
téléphone. On peut voyager assis ou allongé, mais je vous rappelle que
vous profiterez mieux de l’aventure si vous restez en alerte : trouvez donc
une position dans laquelle vous ne serez pas tenté de vous endormir.

Une fois l’endroit idéal repéré, je vous suggère de vous oxygéner un


moment par des chants, des danses ou quelques mouvements dynamiques
qui contribueront également à vous ouvrir le cœur et à vous donner un
sentiment de plénitude. Ainsi, les barrières de l’égoïsme ne se mettront
pas en travers de votre voyage. De plus, c’est par le biais de notre cœur
que nous communiquons avec les esprits et que nous « voyons » défiler le
paysage. C’est pourquoi j’apprends à ceux de mes élèves qui éprouvent
des difficultés de concentration à respirer avec le cœur, ce qui s’avère en
général extrêmement efficace. Lorsque vous commencez à vous disperser,
que vous ne ressentez plus grand-chose, appliquez-vous à respirer avec
votre cœur. Répétez à plusieurs reprises l’objectif de votre voyage jusqu’à
ce que vous soyez remis sur les rails.

L’une des nombreuses définitions du terme « shaman » est la


suivante : « celui qui voit dans l’obscurité ». Il est, de fait, beaucoup plus
confortable d’effectuer un voyage dans le noir. C’est pourquoi la plupart
des gens ferment volets et rideaux avant de commencer. On peut
également se cacher les yeux avec un foulard, un bandana ou un petit
coussin pour éviter la lumière. Peu importe, du moment que l’on se sent à
l’aise.

… « celui qui voit dans l’obscurité ».

À présent, respirez profondément plusieurs fois (pensez à le faire


pendant tout votre voyage de façon à garder l’esprit alerte). Ensuite,
avant de lancer le CD de tambours, exprimez clairement votre intention
en la répétant autant de fois que vous le jugerez nécessaire pour que votre
objectif soit parfaitement bien défini. Évoquez le coin de nature dont
vous avez l’intention de partir pour accéder aux Mondes inférieur ou
supérieur. S’il s’agit plutôt du Monde intermédiaire, visualisez la porte
que vous vous préparez à franchir.

N’oubliez pas que c’est vous qui choisissez où vous allez, à qui vous
parlez et le moment de rentrer. Il ne s’agit en aucun cas d’un rêve comme
ceux que l’on fait en dormant : dans ce dernier cas, à moins que vous ne
maîtrisiez la technique du rêve lucide, vous n’avez aucun contrôle sur ce
qui vous arrive. Si vous faites un cauchemar, par exemple, rien ne vous
permet d’y mettre un terme. Vous n’aurez jamais ce problème dans le
cadre d’un voyage shamanique.

… c’est vous qui choisissez où vous allez, à qui vous parlez et le


moment de rentrer.

Vous pouvez choisir de vous rendre dans n’importe lequel des trois
mondes, d’engager le dialogue avec un esprit ou de passer votre chemin.
En revanche, ce n’est pas vous qui déciderez de l’identité de l’esprit
protecteur qui va tenter de vous aider ; toutefois, si c’est votre intention,
vous pourrez tenter de rencontrer à nouveau un esprit que vous
connaissez déjà. Laissez-vous surprendre.

Laissez-vous surprendre.

Le rôle des tambours

Les shamans d’un peu partout utilisent le son monotone ou rythmé


des tambours pour accéder à un état de conscience modifié. Certains se
servent également de hochets, de bâtons, de clochettes ou d’instruments
de musique (comme le didgeridoo, instrument à vent australien). Les
Samis de Laponie ou de Norvège tapent sur des tambours ou psalmodient
des chants appelés joiking. Les sons monocordes ainsi générés aident le
shaman à se rendre dans les mondes invisibles.

Il existe aujourd’hui des appareils capables d’enregistrer l’activité


d’un cerveau en état de conscience modifié. En situation normale, nous
produisons des ondes bêta mais, lorsque nous suivons le rythme
monotone d’un tambour, le rythme ralentit. Nous passons d’abord par le
stade alpha, celui de la méditation, pour arriver aux ondes thêta, encore
plus lentes. C’est alors que nous nous trouvons en mesure d’explorer les
mondes invisibles et de prendre contact avec nos esprits protecteurs.

On peut parfaitement se passer de tambours ; toutefois, il est plus


facile d’acquérir concentration et discipline lorsque l’on prend l’habitude
de se servir d’une forme quelconque de musique pour atteindre un état de
conscience modifié. Bien que l’on reçoive quelquefois des informations
sous forme d’intuitions à toute heure du jour ou de la nuit, se créer une
sorte de routine est très important : cela permet de faire en sorte de bien
séparer voyages shamaniques et vie ordinaire.

Dans certaines traditions shamaniques, on emploie également des


plantes psychotropes (ou hallucinogènes), quelquefois appelées de nos
jours « plantes de vision ». Les shamans utilisent nombre d’entre elles,
natives d’Amazonie ou d’autres régions d’Amérique du Sud, à des fins de
guérison ou d’obtention de conseils spirituels à l’usage de leur
communauté. C’est également le cas de certains champignons. Tout cela
fait l’objet d’un débat animé entre anthropologues.

Néanmoins, dans la mesure où les shamans utilisent depuis toujours


hochets, tambours et autres percussions, je considère que ces instruments
constituent le moyen le plus sûr, le plus adaptable et le plus approprié à
notre culture occidentale. Puisque nous continuons à nous en remettre au
shamanisme pour résoudre les problèmes de notre temps, il est
indispensable que les méthodes utilisées soient convenables et sans
danger.
Bien que les shamans traditionnels aient développé leurs propres
rythmes de percussions, le Dr Michael Harner a déterminé qu’il est plus
facile pour les débutants de s’en tenir à un battement régulier, ce qui est
par conséquent le cas des morceaux figurant sur le CD joint à ce livre.
Sur la première piste, qui fait environ 12 minutes, j’ai ajouté des sifflets et
des hochets car ils encouragent les esprits protecteurs à se manifester.
Vous pourrez ensuite choisir entre deux autres pistes, l’une, avec un seul
tambour, de 30 minutes et l’autre, de 20 minutes, avec deux tambours. Je
vous recommande de faire quelques essais afin de décider laquelle vous
convient le mieux.

Fabriquer un tambour ou un hochet

Il est facile de fabriquer un hochet à partir d’objets courants : vous


pouvez par exemple mettre des grains de maïs ou des petits cailloux dans
une boîte quelconque. Ce sera parfait. L’important, c’est que vous
obteniez un son agréable, qui ne vous casse pas les oreilles. Les grains de
maïs me conviennent parfaitement et j’en utilise très souvent. Toutefois, si
j’ai très peu de temps devant moi, je me sers quelquefois d’un flacon
plein de comprimés (cela fonctionne très bien aussi). On trouve
également une quantité d’idées dans la nature : avec de l’intention, tout
peut revêtir un caractère sacré.

Si vous choisissez plutôt d’acheter un hochet ou un tambour, il va


falloir déterminer quel instrument vous plaît tout particulièrement et s’il
saura vous faire entrer dans un état de conscience modifié. Sa tonalité
peut être plus ou moins haut perchée selon vos goûts. Essayez-le bien
avant de vous décider car chaque musique est unique.
Les changements de temps peuvent considérablement modifier le son
d’un tambour en peau. Avec l’humidité, cette dernière se distend et ses
sonorités se font moins claires. C’est pourquoi les shamans avaient pour
habitude d’allumer un feu cérémoniel afin de s’assurer que leur tambour
résonnerait bien. De nos jours, il reste la solution du sèche-cheveux. En
revanche, par un climat très chaud et très sec, le son risque de devenir
très aigu : il faut donc trouver un moyen d’humidifier l’instrument.

Le tambour que j’ai utilisé pour enregistrer ce CD est un instrument


de marque Remo fabriqué en matière synthétique, ce qui fait qu’il reste
égal à lui-même quelles que soient les conditions atmosphériques. De
plus, il convient aux personnes qui, pour des raisons philosophiques, ne
souhaitent pas de matériaux de provenance animale. En dépit de son
origine artificielle, ce tambour possède une forte personnalité spirituelle
qui ne demande qu’à se manifester dès que l’on commence à en jouer.

Je vous recommande de tester différents rythmes et différentes vitesses


afin de déterminer lesquels vous conviennent le mieux. Certaines
personnes, par exemple, préfèrent quelque chose de plutôt lent, sans quoi
elles finissent par se sentir pressées. Si le CD ne vous convient pas à cet
égard, vous pouvez tout à fait enregistrer votre propre musique. Prenez
tout de même le temps d’écouter le CD sur haut-parleurs, puis avec un
casque. Il y a des gens pour qui l’une des deux solutions marche mieux
que l’autre en matière d’intériorisation.

Le son du tambour peut s’avérer très reposant et vous pourriez bien


commencer à vous endormir si vous tentez de voyager alors que vous êtes
trop fatigué pour vous concentrer. Si cela vous arrive, ne vous inquiétez
pas : ce n’est absolument pas dangereux. En fait, tous ce que vous
risquez, c’est de vous réveiller en pleine forme !
Le retour

Pas question d’être « éveillé en sursaut » au cours d’un voyage. En


effet, notre environnement est souvent bruyant et il faut apprendre à
l’accepter. Personnellement, je me suis habituée à m’abstraire des bruits
qui m’entourent. D’ailleurs, chaque fois que j’en entends un, je me
concentre encore plus afin qu’il ne se transforme pas en obstacle. Si je
n’y arrive pas, que je perds le fil et que je me sens désorientée, je
m’applique à écouter le tambour et à recommencer là où je me suis
arrêtée.

Le retour à la réalité est une question de volonté, d’intention et de


choix. Après tout, il sera toujours temps de revenir un autre jour si l’on
n’a pas obtenu toutes les informations souhaitées ou si l’on désire
explorer un autre royaume du monde invisible.

Le retour à la réalité est une question de volonté, d’intention et


de choix.

Sur le CD, vous n’entendrez jamais le son de ma voix. C’est un


changement de rythme du tambour qui vous donnera le signal du retour.
Si toutefois vous souhaitez rentrer plus tôt, il vous suffit de dire « merci »
et « au revoir » à l’esprit avec lequel vous êtes en train de converser et de
revenir sur vos pas. Imaginez que vous reprenez à l’envers le même
chemin qu’à l’aller et que vous repassez par la même porte ou le même
endroit pour revenir dans la pièce d’où vous êtes parti. Enlevez votre
casque ou éteignez votre lecteur de CD. Pas besoin d’attendre le signal
(beaucoup de gens préfèrent cependant qu’on les accompagne le temps
du retour).

Pour commencer, vous entendrez quatre séries de sept battements


rapides. C’est le moment de dire « au revoir » et « merci » à votre
interlocuteur, ce qui informera votre psyché de votre désir de rentrer et
vous aidera à vous sentir plus solide au retour. N’oubliez pas que les
trajets qu’effectue un shaman entre réalité ordinaire et non ordinaire
exigent concentration et discipline.

Le rythme s’accélérera ensuite pendant environ une minute, le temps


que vous reveniez à votre point de départ, dans la pièce où vous vous êtes
installé, puis il y aura de nouveau quatre séries de sept battements
indicatifs de la fin du voyage. Ôtez alors votre bandeau, ouvrez les yeux
et arrêtez le CD.

Prenez quelques instants pour repenser à votre voyage et notez


éventuellement quelques-unes de vos impressions. Le meilleur conseil
que je puisse vous donner, c’est d’être patient et indulgent envers vous-
même. Je n’ai jamais rencontré personne qui n’arrive pas à effectuer un
voyage shamanique. En revanche, je connais pas mal de gens qui ont
longtemps eu le sentiment que rien ne se passait. Si tel est votre cas, ne
vous découragez pas. Continuez à essayer : détendez-vous, respirez avec
le cœur, servez-vous de tous vos sens, affirmez votre intention et, le
moment venu, vous réussirez.

De façon fort regrettable, notre culture valorise les satisfactions


immédiates. Le voyage shamanique, lui, constitue une pratique spirituelle
sans destination précise. Où que vous vous trouviez après quelques
voyages ou à la fin de votre vie, peu importe. J’ai eu la chance de
rencontrer un jour un shaman sibérien venu travailler avec quelques
étudiants américains. Il avait alors quatre-vingt-dix ans et voyageait
depuis qu’il en avait dix-sept. Pourtant, il se considérait toujours comme
un « bébé ». Voilà un parfait exemple de ce que doit être l’attitude d’un
vrai shaman, et j’espère que vous saurez vous en inspirer.
De façon fort regrettable, notre culture valorise les satisfactions
immédiates.

Une dernière mise en garde toutefois : n’écoutez jamais le CD


pendant que vous êtes au volant !
CHAPITRE V

Questions fréquentes

Vais-je utiliser mes cinq sens au cours de mon voyage ?

Vous allez vite découvrir qu’un ou deux de vos cinq sens prendront le
pas en réalité non ordinaire. Certaines personnes sont « clairvoyantes »,
ce qui signifie qu’elles voient des scènes, des images et des symboles.
D’autres sont plutôt « clairaudientes » : elles entendent les messages de
leurs esprits protecteurs par le biais de mots et de voix. Nombre sont ceux
qui cumulent les deux facultés. Personnellement, je suis avant tout
clairaudiente et j’accorde une grande confiance aux messages
télépathiques que m’envoient mes esprits protecteurs. Toutefois, les sens
du goût, du toucher et de l’odorat ne sont pas absents de mes voyages ;
ils sont juste moins prononcés.

Dans la littérature shamanique, vous rencontrerez souvent le terme


« vision shamanique ». Un shaman ne voit pas avec ses yeux mais avec
son cœur. De la même façon, c’est notre cœur, pas notre esprit,
qu’utilisent les esprits pour entrer en contact avec nous. Pourtant, nous
sommes tellement envahis par les films, les télévisions et les ordinateurs
que nous sommes devenus très dépendants de notre vue. De ce fait, mon
principal problème lorsqu’il s’agit d’enseigner le voyage shamanique
consiste à obtenir de mes élèves qu’ils arrêtent de faire comme s’ils
regardaient un film à la télé. Que se passerait-il si l’on n’entendait plus ni
voix, ni musique, ni sons de la nature ? Que serions-nous sans parfums,
sans nourriture à savourer, sans personnes à toucher ? La vie prend toute
sa richesse lorsque l’on y engage ses cinq sens, et le voyage shamanique
n’échappe pas à la règle. Hélas, les gens qui participent à mes ateliers ont
parfois tendance à penser qu’il n’est pas de voyage sans impression
visuelle. C’est pourquoi je m’acharne à les encourager à se servir de tous
leurs sens en réalité non ordinaire.

Un shaman ne voit pas avec ses yeux mais avec son cœur

D’après mon expérience, le sens le plus actif en réalité ordinaire est


souvent le moins efficace en réalité non ordinaire. Ainsi, beaucoup
d’artistes ne « voient » pas durant leur voyage – ils s’en remettent plutôt
à ce qu’ils touchent ou entendent. Bien que cela puisse surprendre un
peu au départ, le bon côté de la chose, c’est qu’un sens peu développé
dans la vie ordinaire peut se révéler en d’autres circonstances.

L’une des difficultés du voyage consiste à découvrir lesquels de vos


sens prennent le dessus en réalité non ordinaire et à leur faire confiance,
même si c’est en totale contradiction avec ce à quoi vous vous attendiez.
Au bout de quelque temps, vous vous mettrez à voir, entendre, toucher,
goûter et sentir ce qui se passe au cours de vos voyages exactement
comme vous le faites d’habitude. De plus, vous gagnerez en intuition
dans la vie ordinaire parce que vous aurez à appris à mieux utiliser vos
sens et à les affûter. En d’autres termes, le langage unique que vous
développerez lors de vos voyages n’aura sans doute pas grand-chose à
voir avec ce qui se passe en réalité ordinaire, mais cette dernière en
bénéficiera grandement.

Il existe différentes façons de voyager. Certaines personnes éprouvent


la sensation presque physique de discuter avec leurs esprits protecteurs,
de marcher en leur compagnie. D’autres, en revanche, ont l’impression de
se voir de l’extérieur, comme si elles étaient au cinéma. D’autres encore
finissent par ne plus faire qu’une avec leur animal totem, leur esprit
gardien ou leur maître et effectuent le voyage en se confondant avec lui.
Il s’agit là d’une expérience à la fois très forte et très thérapeutique car,
ainsi, elles se trouvent également en harmonie parfaite avec l’univers. La
plupart des gens alternent entre ces différents systèmes, selon leur
expérience et l’objectif du jour.

N’oubliez pas qu’absolument tout ce qui fait partie du voyage


constitue un élément de réponse à votre question. Prêtez donc attention à
ce qui se passe autour de vous, aux choses que vous voyez, sentez,
touchez ou goûtez. Nombreux sont ceux qui se concentrent sur ce que dit
leur maître ou leur animal totem en oubliant de se préoccuper du temps
par exemple. La hauteur du soleil ou l’heure (est-ce le jour, la nuit ?) ne
sont jamais le fait du hasard.

… tout ce qui fait partie du voyage constitue un élément de


réponse…

Comment les esprits protecteurs communiquent-ils avec


nous ?

Les esprits nous communiquent des informations de plusieurs façons.


La première consiste à envoyer des messages télépathiques. Dans ce cas,
on a la sensation de se trouver auprès de son animal totem, de son esprit
gardien ou de son maître et de l’entendre vous adresser un message (sans
même qu’il remue les lèvres). Il arrive aussi qu’un esprit réponde à une
question par un symbole, ou vous emmène observer une scène qui, d’une
façon ou d’une autre, constitue une explication. Toutefois, c’est par la
métaphore, technique commune à toutes les traditions spirituelles, que
les esprits préfèrent communiquer.

L’araméen (la langue de Jésus) est particulièrement représentatif à cet


égard du fait de sa structure éminemment poétique et métaphorique. On a
traduit la Bible en grec puis en anglais de façon littérale, créant des
confusions. Ainsi, il n’existe pas, en araméen, d’équivalent à « bien » ou
« mal ». Les termes les plus proches sont « mûr » et « pas mûr »,
renvoyant, dans la durée, à un processus organique. Pourtant, on a traduit
ces mots par « bien » et « mal » et cette erreur a, à elle seule,
considérablement influé sur la culture judéo-chrétienne, dans laquelle on
considère que l’homme et les cycles de la nature doivent être tenus
séparés.

Une réponse non ambiguë est facile à comprendre. Le problème avec


les esprits, c’est qu’ils utilisent des métaphores susceptibles d’être
interprétées de différentes façons. Je pense qu’ils essaient de nous
encourager, en agissant ainsi, à élargir notre perception de ce que nous
sommes et de ce qui nous entoure. De plus, métaphores et poésie pouvant
être comprises à plusieurs niveaux, elles nous aident à prendre
conscience du fait que tout est lié au sein de l’univers.

Il y a quelques années, j’ai appris, au cours d’un voyage, à quel point


le langage métaphorique peut se montrer efficace. Je suis allée rencontrer
mon animal totem pour lui demander de quoi j’avais besoin dans la vie,
et il m’a recommandé de faire plus de jardinage. Cette réponse m’a
semblé quelque peu surprenante dans la mesure où je voyageais
beaucoup tout en vivant, par ailleurs, dans une région peu fertile.
Toutefois, l’été qui a suivi, j’ai mis à profit tous mes moments de loisirs
pour faire pousser quelques plantes.

Ce n’est qu’à la fin de l’été que j’ai soudain compris combien j’avais
eu tort d’interpréter le terme « jardiner » de façon littérale. Ce que
voulait dire mon animal totem, c’est que ma vie et mon corps
constituaient un jardin dont il fallait que je m’occupe. De la même façon,
en ce qui concernait mes élèves et mes clients, je devais réfléchir aux
graines que je semais. S’agissait-il de graines d’amour, d’espoir ou
d’inspiration, ou en appelais-je plutôt à la peur ? Le moindre de mes
mots constituait une semence dont il fallait que j’anticipe le produit.

Lorsque j’ai revu mon animal totem, il m’a dit qu’il s’était demandé
combien de temps il me faudrait pour comprendre la véritable
signification de ses paroles. Il avait également remarqué que le jardinage
m’avait plutôt réussi, et que c’était toujours ça de pris ! Toutefois, il m’a
expliqué que son objectif allait bien au-delà d’un jardin de la taille d’un
timbre-poste. Ce qu’il essayait de me montrer, c’est que beaucoup de
gens vivent dans la peur et le désespoir, et qu’il est primordial de leur
parler d’amour et d’espérance. Les shamans ont toujours fait office de
psychologues au sein de leur communauté : ils connaissaient les mots qui
guérissent. Mon animal totem m’a demandé de faire la même chose pour
mes élèves, mes amis, toutes les personnes que je rencontre. Il m’a ainsi
donné une précieuse leçon.

… ils connaissaient les mots qui guérissent.

D’après mon expérience, les esprits protecteurs passent leur temps à


tenter de nous apprendre à élargir notre champ de vision. Ils nous
encouragent à effectuer des changements positifs pour que nos vies soient
pleines de sens. Ils essaient de nous tirer de ce sommeil qui nous
déconnecte de la nature et des mondes invisibles, tant d’entre nous se
trouvant prisonniers des croyances limitées de la réalité ordinaire. La
métaphore est l’une des techniques qu’ils utilisent à ces fins. Grâce à
elle, nous nous échappons des boîtes minuscules dans lesquelles nous
nous sommes enfermés à force d’interprétations littérales et nous prenons
du recul. Si je n’avais pas fait l’effort de réfléchir un moment, je serais
sans nul doute encore occupée à biner mon jardin !

Comment formuler les questions que je souhaite poser aux esprits


protecteurs ?

D’après moi, deux choses sont indispensables à la réussite d’un


voyage : une intention bien affirmée et des questions bien formulées. En
ce qui concerne ces dernières, je vous conseille de toujours commencer
par les mots « qui », « quoi », « où » ou « comment ».

… une intention bien affirmée et des questions bien formulées.

Au début, mieux vaut se limiter à une question par voyage et s’assurer


qu’elle ne comporte ni « et » ni « ou » susceptibles de la rendre ambiguë.
En effet, dans ce dernier cas, vous ne sauriez pas à quelle partie de la
phrase attribuer une réponse donnée sous forme de symbole. Vous
pourriez penser que votre esprit protecteur est passé à la seconde partie
de la phrase alors qu’il est en train de vous apporter des précisions sur la
première. Bref, attendez de vous être habitué à converser avec les esprits
avant de vous lancer dans plusieurs questions à la fois. Gardez-en une
pour le prochain voyage.

Au fur et à mesure que vous gagnerez en expérience, vous arriverez


sans doute à poser plus d’une question par voyage. Personnellement, j’ai
acquis suffisamment d’aisance en termes de communication avec les
esprits pour partager avec eux de longues conversations. Toutefois, vous
devez savoir qu’il vous faudra du temps et de l’entraînement pour y
parvenir aussi.

Lorsque vous demandez que l’on vous aide à prendre une décision
importante, mieux vaut recourir à des questions ouvertes. Un « oui » ou
un « non » tout bêtes ne vous aideront pas à faire un choix difficile. De la
même façon, gardez-vous des formulations du style : « Pensez-vous que je
devrais » ou « Pensez-vous que je devrais éviter de ». Il est très fréquent,
par exemple, que les gens demandent à leur esprit protecteur s’ils doivent
épouser quelqu’un. Présenté comme cela, il est fort possible que l’esprit
réponde « oui », donnant l’impression que cette union sera une réussite.
Si elle s’avère catastrophique, la personne va nécessairement se
demander pourquoi on lui a donné un tel conseil. Or, du point de vue de
l’esprit protecteur, ce mariage était sans doute l’occasion d’apprendre
quelque chose (dans la douleur). Vous devez bien comprendre que, si les
esprits font de leur mieux pour éviter qu’il ne nous arrive malheur, ils ne
nous protègent pas pour autant des dures leçons de l’existence. Si, en
revanche, la question avait été formulée ainsi : « Que vais-je vivre, que
vais-je apprendre en épousant cette personne ? », l’animal totem aurait
pu répondre : « Tu vas apprendre ce que c’est que la trahison. » Ainsi, les
choses auraient été beaucoup plus claires et la décision plus facile à
prendre en connaissance de cause.

… ils ne nous protègent pas pour autant des dures leçons de


l’existence.

Au cours de l’un de mes voyages les plus mémorables, Isis m’a posé
la question suivante : « Sais-tu quel est ton problème ? » Abasourdie par
une demande aussi abrupte, j’ai répondu : « Non, quel est-il ? » La
réponse n’a pas tardé à venir : « Pour toi, la vie n’a rien d’une aventure. »

Je lui ai alors expliqué qu’un certain nombre de choses me faisaient


très peur dans la vie, ce qui m’empêchait de me lancer. En particulier,
j’étais terrifiée à l’idée de finir SDF à New York. En effet, c’est là que j’ai
grandi et cette crainte m’a toujours taraudée, au grand amusement de mes
amis, qui n’en finissent pas de me taquiner là-dessus.

Elle m’a jeté un coup d’œil avant de détourner le regard puis, en me


regardant à nouveau bien en face, elle a dit : « ça, ce serait de
l’aventure ! »

D’accord, c’est vrai que sombrer dans la misère représenterait une


forme d’aventure, mais pas vraiment celle de mon choix. Toutefois, le
point de vue d’Isis est tout à fait typique de celui des esprits de la réalité
non ordinaire : pour eux, la vie humaine est une merveilleuse épopée
semée d’occasions de grandir et d’apprendre, quelles que soient les
circonstances.

Les questions commençant par « pourquoi » peuvent convenir, mais


elles risquent de ne pas recevoir de réponse directe. Imaginons par
exemple que vous demandiez : « Pourquoi a-t-il fallu que mon bien-aimé
meure dans cet accident ? » Il n’est pas dit qu’on vous réponde
clairement. En effet, certaines choses relèvent des mystères de la vie :
elles n’ont pas de raison en soi (ou bien on considère que vous n’êtes pas
supposé les comprendre). Cela ne vous empêche pas d’employer le mot
« pourquoi ». Gardez simplement à l’esprit le fait que vous risquez de
n’obtenir qu’une réponse partielle à ce genre de questions.

… certaines choses relèvent des mystères de la vie

Le mot « quand » suscite également un certain flou. N’oubliez pas


que les voyages s’effectuent en dehors du temps ; en réalité non
ordinaire, ce dernier prend une allure différente, quelque peu
mystérieuse. C’est la raison pour laquelle les prophéties manquent
souvent de précision ; de même, il est possible que, si vous demandez
quand arrivera tel ou tel événement, l’esprit se trompe.
Comment interpréter mon voyage ?

Bien que certains messages soient parfaitement clairs et directs, les


voyages sont souvent émaillés de symboles difficiles à déchiffrer. Le
shamanisme étant basé sur la révélation directe, vous êtes le seul à
pouvoir faire ce travail.

Voici quelques suggestions qui pourront vous aider lorsque vous


achopperez sur un symbole ou une métaphore. Commencez par poser des
questions sur ce qui s’est passé pour voir s’il est possible d’en tirer des
conclusions : « Quel rapport la présence du soleil avait-elle avec ma
question ? Quelle signification revêtait le paysage que je voyais autour de
moi ? » Servez-vous des éléments que vous avez clairement perçus pour
essayer d’obtenir de nouvelles informations. Vous pouvez également tenir
un journal ou employer la technique du « stream of consciousness », de
façon que ce soit votre psychisme qui vous apporte une réponse. Il est
très fréquent que le seul fait de réfléchir aux informations obtenues
éclaire votre lanterne. Si vous n’arrivez vraiment pas à sortir de l’impasse,
je vous conseille d’aller voir vos esprits protecteurs et de leur demander
de reformuler leur réponse de sorte qu’elle devienne compréhensible.

Est-ce que c’est moi qui invente tout ?

Le plus grand obstacle que les débutants ont à surmonter lorsqu’ils se


lancent dans le voyage shamanique, c’est la peur d’inventer : ils craignent
que ce soit leur imagination qui fasse tout le travail et leur jette de la
poudre aux yeux.

Vous qui lisez ce livre, il y a de grandes chances que vous ayez grandi
au sein d’une société pour laquelle les royaumes invisibles n’existent pas.
On vous a appris que les seules choses considérées comme réelles sont
celles que l’on peut voir, toucher, entendre, goûter ou sentir ; le reste
n’est que le fruit d’une imagination galopante. Lorsque l’on a passé des
années à limiter sa perception du monde à ce qui est tangible, il est bien
normal que l’on ait un minimum de mal à imaginer qu’il est possible de
se rendre dans une réalité non ordinaire pour y demander conseil à des
esprits invisibles. Presque tout le monde se pose cette question un jour ou
l’autre au début de son apprentissage.

Enfants, nous sommes très nombreux à chercher du réconfort auprès


d’êtres invisibles attentionnés et aimants. Ce n’est qu’en grandissant et en
intégrant une société limitée à la réalité physique que cette forme de
relation nous échappe.

… une société limitée à la réalité physique…

Toutefois, beaucoup d’entre nous meurent d’envie de redécouvrir les


mondes invisibles et la sensation de fusion qui y existe entre tous les
êtres, quels qu’ils soient. Au plus profond de nous-mêmes, nous savons
bien que les biens matériels, les diktats de la société et les perceptions de
nos cinq sens ne font pas tout dans la vie.

Il y a quelques années, j’ai animé un atelier au cours duquel le


problème de l’imagination est revenu plusieurs fois sur le tapis. Mes
élèves n’ont cessé de me demander, chacun à sa façon : « Est-ce que c’est
moi qui invente tout ? » Pendant une pause, une Brésilienne est venue me
dire à quel point elle était surprise que cette question tourne à
l’obsession. En effet, elle avait grandi au sein d’une culture qui croit
profondément aux esprits ; en conséquence, elle ne se demandait même
pas s’ils étaient « réels ». Néanmoins, je dois bien reconnaître que mes
propres parents n’avaient pas pour habitude de parler d’animaux totems
et d’esprits protecteurs à la table familiale, comme c’est certainement
aussi votre cas !

Avec l’expérience, j’ai compris que le meilleur critère de validité d’un


voyage shamanique, ce sont les résultats obtenus. Si vous ne vous
découragez pas, vous récolterez peu à peu le bénéfice des conseils que
vous aurez reçus. N’oubliez pas que, de tout temps, le shamanisme a
constitué un système reposant sur des résultats, et il est important que
vous procédiez régulièrement à une sorte d’évaluation. La question qu’il
faut se poser est la suivante : « Les informations que je reçois font-elles
avancer ma vie dans la bonne direction ? »

Lorsque vous commencerez à obtenir des résultats tangibles, vous


deviendrez plus serein et vous arrêterez de vous demander à tout bout de
champ si votre imagination vous joue des tours. En revanche, le fait de
passer vos voyages à vous battre contre votre mental vous emprisonnera
dans un dialogue intérieur vous empêchant d’être accessible à toutes
sortes d’informations. Lorsque mon esprit analytique pointe le bout de
son nez, je me contente de lui dire : « Pas de problème, tu as raison », et
de continuer comme si de rien n’était. Ce que je vous recommande à
vous, c’est de laisser au shamanisme le temps de faire ses preuves et de
clouer le bec à votre mental.

Les informations que je reçois font-elles avancer ma vie dans la


bonne direction ?

Nous autres Occidentaux avons du mal à « lever le pied » en matière


de spiritualité. Nous avons tendance à tout prendre bien trop au sérieux
et à nous mettre sous pression. Les shamans et les guérisseurs
traditionnels sont des gens très gais. Trop de sérieux dans la vie et au
cours des voyages mine le potentiel créatif. Pratiquez l’autodérision et
amusez-vous. Au fil du temps, vous apprendrez que les esprits
protecteurs ont le sens de l’humour et qu’ils essaient souvent de nous
faire rire.

Pratiquez l’autodérision et amusez-vous.

Lorsque j’ai commencé à voyager, mon animal totem avait l’habitude


de me mettre en situation amusante pour m’apprendre à poser les bonnes
questions. Je me rappelle d’un jour où je suis allée le voir dans le Monde
inférieur. Lorsque je suis arrivée dans la forêt de pins où il vivait, je l’ai
trouvé déguisé en serveur, avec des gants d’un blanc immaculé. Il m’a
précédée jusqu’à une petite table ronde ornée d’une nappe amidonnée et
d’un vase de fleurs, avant de me faire asseoir et de me présenter le menu.
Lorsque j’ai ouvert ce dernier, j’ai eu la surprise d’y découvrir deux
colonnes de questions. Là-dessus, mon animal totem m’a annoncé que la
question que je comptais lui poser ne convenait pas. Étant donné que je
n’avais même pas commencé à parler, il était évident qu’il avait su
anticiper mon intention. Il m’a ensuite expliqué que celles qui figuraient
sur le menu étaient, elles, acceptables, et qu’il m’appartenait d’en choisir
une dans chaque colonne. Je pense que cette mise en scène est
parfaitement représentative de la façon qu’ont les esprits d’utiliser
l’humour et le jeu pour nous apprendre des choses, tout en conservant
une certaine légèreté.

Quelles difficultés vais-je rencontrer au cours de mon


apprentissage ?

Beaucoup de gens passent leur temps à se demander s’ils s’y prennent


comme il faut. Rappelez-vous qu’il n’y a pas de recette : quoi qu’il
arrive, vous êtes sur la bonne voie. Il est très important d’apprendre à
honorer sa propre expérience et à lui faire confiance, même si cela peut
prendre du temps et de la patience. On ne le regrette jamais.

L’autre difficulté à laquelle se heurtent les débutants, c’est leur


besoin de se reposer sur ce qu’ils voient, à l’exclusion de leurs autres
sens. Pour vous entraîner, je vous conseille de prendre soin d’utiliser
délibérément chacun de vos cinq sens dans la vie de tous les jours :
lorsque vos yeux ne vous servent à rien, concentrez-vous sur ce que vous
entendez, touchez, sentez ou goûtez, et détendez-vous. Vous apprendrez
ainsi à glaner des informations de différentes façons.

… utiliser délibérément chacun de vos cinq sens…

J’ai mentionné plus haut le fait que les Occidentaux ont tendance à
tout traduire de façon littérale, ce qui risque de mener à des erreurs
d’interprétation. Faites bien attention aux métaphores, prenez du recul et
ouvrez votre esprit au message que l’on essaie de vous faire passer.

S’il est une chose dont se plaignent très fréquemment les apprentis
shamans, c’est le jacassement perpétuel de leur mental. Souvent, il suffit
que l’on décide de consacrer un peu de temps à sa vie spirituelle pour
qu’il parte dans tous les sens. Avant de dire ouf, on se rend compte qu’on
est en train de réfléchir à ce que l’on va porter le lendemain, au menu du
dîner ou encore à toutes les choses que l’on devrait être en train de faire.

… danser et chanter afin que l’esprit se calme et que le cœur


s’ouvre.

Pour sortir de ce mauvais pas, je vous conseille d’énoncer tout haut


plusieurs fois l’objectif de votre voyage et, si possible, de choisir un
moment de la journée propice à la concentration. Il est également
recommandé de passer quelques minutes à danser et à chanter afin que
l’esprit se calme et que le cœur s’ouvre.

Une autre façon de procéder consiste à se livrer à une quelconque


activité physique (chant, danse) tout en voyageant. Personnellement,
j’aime bien agiter un hochet et chanter tout haut. Pour faire taire mon
esprit, je joue de mon propre tambour, ce qui m’aide à m’abstraire de la
réalité. Dans les cultures traditionnelles, le shaman fait souvent profiter la
communauté de son voyage par des chants, des danses, et des récits « en
direct ». Il raconte l’endroit où l’on se trouve, les esprits rencontrés, les
messages, les paroles de guérison. Si vous avez tendance à perdre le fil,
vous pouvez également faire quelques mouvements au lieu de rester assis
ou allongé.

Quand effectuer un voyage ?

Je vous conseille d’effectuer un voyage lorsque vous avez une


question à poser ou de l’aide à demander. Les débutants sont vite gagnés
par l’enthousiasme, ce qui les pousse à vouloir en faire trop. Le risque,
dans ce cas, consiste à poser des tonnes de questions et à prendre des
kilomètres de notes sans jamais rien n’en faire. Autrement dit, vous
risquez de finir par recueillir énormément d’informations qui ne vous
serviront à rien. Ce n’est pas le but.

Avec l’expérience, vous saurez à quelle fréquence voyager (c’est


d’ailleurs quelque chose qui peut fonctionner par cycles). Il vous faudra
quelquefois pas mal de temps pour intégrer toutes les informations reçues
avant de pouvoir repartir alors que, un autre jour, ce sera quasi immédiat.
On peut avoir besoin de plusieurs voyages pour obtenir la réponse à
un problème physique ou affectif et en constater les effets. Si rien ne
vient, c’est peut-être que vous avez besoin de l’aide d’une tierce
personne. Quelquefois, lorsque l’on est trop impliqué dans une affaire,
on n’arrive pas à prendre le recul nécessaire à l’interprétation de conseils
spirituels ; c’est bien sûr également le cas dès qu’un être aimé ou un
parent est mis en cause. Dans ce cas, mieux vaut envoyer quelqu’un
d’autre à votre place, une personne en qui vous avez toute confiance.

Pour ma part, je voyage souvent en période d’écriture. Lorsque je


travaille sur un projet créatif, mes esprits protecteurs représentent une
grande source d’inspiration. Je vous recommande de rencontrer un esprit
chaque fois que vous entreprenez quelque chose, et de lui demander s’il
est prêt à vous apporter son soutien.

N’oubliez pas que les voyages shamaniques possèdent leurs propres


cycles. Il est possible que tout soit clair et net des semaines et des mois
durant et puis que, tout d’un coup, vous ne perceviez plus rien. Ne vous
inquiétez pas : c’est tout à fait normal, et cela peut durer un bout de
temps. Nous sommes soumis aux cycles de la nature même si, dans notre
culture, on voudrait toujours être « au top ». Or, nous avons tendance à
passer outre la période de gestation nécessaire à la renaissance de toute
vie. Une plante ne fleurit pas 365 jours par an. Nous aussi, il nous arrive
de passer par des stades de germination et de gestation. Pendant ces
périodes, nous pouvons parfaitement voyager pour le compte des autres
mais, en ce qui nous concerne personnellement, la porte risque de
« rester fermée ». En pareille situation, il est capital de ne pas succomber
à la frustration ou à l’impression d’être abandonné des esprits. Ils sont
toujours là, invisibles. Continuez à effectuer des voyages pour voir ce qui
se passe. Au bout d’un moment, tout reviendra dans l’ordre.
Comment savoir si je dois me rendre dans le Monde inférieur
ou dans le Monde supérieur ?

J’ai constaté que, souvent, les débutants se sentent attirés par l’un des
deux mondes plus que par l’autre. Certains trouvent plus facile de se
rendre dans le Monde inférieur ; pour d’autres, c’est l’inverse. Beaucoup
de gens, en revanche, n’ont pas de préférence. Les choses étant
susceptibles d’évoluer au fil du temps, il est important de faire preuve de
souplesse.

Avec l’expérience, vous découvrirez que les animaux totems et les


maîtres ont chacun leur spécialité et, à chaque voyage, vous apprendrez à
choisir celui qui sera le plus apte à vous répondre et à vous aider. En ce
qui me concerne, je m’adresse surtout à mes animaux totems pour mes
affaires personnelles et celles de mes clients, alors que mes maîtres sont
plus compétents lorsqu’il s’agit d’écrire ou de s’attaquer à des problèmes
généraux. Beaucoup de shamans professionnels s’adressent à des maîtres
à forme humaine pour conseiller leurs clients. À force de voyager, vous
apprendrez à choisir vos interlocuteurs de façon appropriée. Rien ne vous
empêche, d’ailleurs, de demander plusieurs avis (toutes spécialités
confondues), de façon à bénéficier de points de vue différents.

N’oubliez pas que l’on ne garde pas toujours les mêmes animaux
totems et les mêmes maîtres. Certains vous accompagneront pendant des
années, mais d’autres se présenteront à vous lorsque vous aurez de
nouvelles problématiques à résoudre.

Vous pouvez parfaitement changer de monde au cours d’un même


voyage. Ainsi, vous avez la possibilité de monter dans le Monde
supérieur à partir du Monde inférieur et vice versa. Les animaux totems et
les maîtres sont capables de vous suivre dans n’importe lequel des trois
mondes ; vous êtes donc parfaitement libre de vous rendre où vous le
désirez et d’y rencontrer n’importe lequel de vos interlocuteurs.

N’hésitez pas à vous laisser surprendre. L’identité des esprits qui vont
tenter de vous aider, ainsi que leur façon de procéder, risquent de vous
étonner. Cette part d’imprévu est en grande partie responsable de l’intérêt
que je porte au shamanisme depuis quelque vingt ans.

N’hésitez pas à vous laisser surprendre.

Sachez que vous êtes en perpétuel apprentissage. Plus vous


consacrerez de temps à votre pratique, plus elle deviendra efficace et
prendra de place dans votre vie. Tout ce qui vous reste à faire, c’est de
vous entraîner à tisser des liens de confiance avec les esprits qui vous
protègent, et cela viendra naturellement.

Privilégiez la légèreté et l’authenticité durant vos voyages. Explorez


différents niveaux, dans toutes les directions. Acceptez de rencontrer de
nouveaux esprits prêts à vous aider. Jouez les aventuriers ! Nourrissez-
vous de l’amour, de la sagesse et des conseils de guérison que l’univers et
les esprits meurent d’envie de vous faire partager.
CHAPITRE VI

Votre premier voyage shamanique


Au cours de ce chapitre, je vais vous décrire sommairement trois types de
voyages. Je vous suggère de les essayer l’un après l’autre. Ce sera un bon
début.

Voyage dans le Monde inférieur

Vous allez commencer par vous rendre dans le Monde inférieur afin
d’y rencontrer votre animal totem et d’établir avec lui une relation de
confiance.

Commencez par voir dans votre tête un endroit que vous connaissez
bien : il doit se trouver en pleine nature et représenter un passage vers le
centre de la terre. Il peut s’agir d’un arbre aux profondes racines, du
cratère d’un volcan, d’un trou dans le sol, de l’entrée d’une grotte ou
d’un lac, d’un ruisseau, d’une rivière ou d’une chute d’eau. Comme je
l’ai déjà dit plus haut, si cela vous est plus facile, vous pouvez
parfaitement utiliser un ascenseur ou un tunnel de métro.

Imaginez que vous entrez sous terre et que vous vous retrouvez dans
une sorte de lieu de transition (ce sera en général un tunnel). Suivez-le
jusqu’à ce que vous voyiez de la lumière et, à votre arrivée dans le
Monde inférieur, prenez le temps de regarder le paysage autour de vous
et de chercher la présence d’un animal.
S’il y en a un, demandez-lui s’il est votre animal totem. Une simple
question appelant une réponse par oui ou par non vous permettra de voir
tout de suite comment il compte communiquer avec vous. Il se peut qu’il
vous envoie alors un message télépathique, ou qu’il vous emmène dans
un endroit chargé de sens. S’il s’avère qu’il est bien votre animal totem,
commencez à tisser des liens avec lui (ou avec elle) en lui posant une
question ou en lui suggérant de vous faire visiter le niveau auquel vous
vous trouvez. Vous pouvez lui demander, par exemple, ce qu’il a de
spécial à vous apprendre et les bénéfices que vous en retirerez. Si ce n’est
pas le bon, continuez à chercher votre animal totem.

Essayez de passer tout le voyage avec votre animal totem, jusqu’à ce


que le tambour vous enjoigne de repartir. Si, en revanche, vous choisissez
de rentrer plus tôt, il vous suffit de revenir sur vos pas, de retrouver la
pièce où vous vous êtes installé, d’ouvrir les yeux et d’arrêter la lecture
du CD.

Pour accéder à des niveaux plus profonds du Monde inférieur,


cherchez un autre passage. Les niveaux supplémentaires ne manquent
pas, que ce soit dans le Monde inférieur ou dans le Monde supérieur.
Vous pourrez toujours les explorer en passant par d’autres endroits et en
descendant petit à petit.

Voyage dans le Monde intermédiaire

Avant de commencer votre voyage dans le Monde intermédiaire,


assurez-vous d’avoir une intention et un objectif bien définis. Vous allez
évoluer au sein d’un paysage appartenant à votre réalité physique, mais
en vivant l’expérience de façon tout à fait différente. D’abord, vous allez
y rencontrer les esprits invisibles des êtres qui partagent votre
environnement tels que la terre, les rochers, les animaux, les arbres et les
plantes. Ensuite, au lieu de subir les contraintes de votre enveloppe
terrestre, vous allez avoir la capacité de vous déplacer très rapidement
dans l’espace.

Imaginez que vous ouvrez la porte de votre maison, que vous sortez et
que vous décidez d’aller chercher un objet perdu ou de vous rendre dans
un endroit qui vous attire, le tout au sein de votre réalité physique. Vous
apprendrez énormément de choses en communiquant avec les esprits de
la nature ainsi qu’avec ceux de l’eau, de l’air, de la terre et du feu.

Rien ne vous empêche d’aller voir la lune, les étoiles ou les planètes
de notre système solaire : toutes ont quelque chose à vous apporter en
termes d’équilibre et d’alignement avec les cycles de la nature. Le Monde
intermédiaire nous donne également accès aux fées, aux déités et aux
elfes (le peuple des esprits). Vous pourrez aussi y rencontrer les gardiens
de la forêt. Pour résumer, ce qui fait tout l’intérêt des voyages dans ce
monde, c’est la possibilité d’y faire la connaissance des êtres invisibles
qui nous entourent en permanence mais dont nous ignorons la présence
dans la réalité ordinaire.

Lorsque le tambour vous donne le signal du retour, revenez sur vos


pas jusqu’à la pièce où vous vous trouviez, ouvrez les yeux et éteignez
votre lecteur de CD. Si vous décidez de rentrer plus tôt, ce n’est pas un
problèmes.

Voyage dans le Monde supérieur

Lors de votre premier voyage dans le Monde supérieur, le but est de


rencontrer un maître à forme humaine.

En gardant cette intention à l’esprit, imaginez-vous dans un endroit


en pleine nature susceptible de vous fournir un moyen d’accéder aux
niveaux supérieurs. Il peut s’agir d’un arbre, d’une corde ou d’une
échelle, d’une montagne (d’où vous vous élancerez), d’une tornade,
d’une trombe, d’un arc-en-ciel ou de la fumée d’un feu. Vous pouvez
aussi demander à un oiseau ou à votre animal totem de vous emmener.
Bref, tout est possible.

Vous allez d’abord passer par un lieu de transition (un nuage ou une
nappe de brouillard) avant d’atteindre le premier niveau du Monde
supérieur. Vous ne serez pas arrivé tant que vous apercevrez encore des
étoiles et des planètes au-dessus de votre tête. Vous saurez que vous y
êtes lorsque vous aurez la sensation de franchir une sorte de seuil
perméable, et que le paysage changera.

Si vous voyez un maître, demandez-lui s’il est le vôtre. En cas de


réponse ou de geste affirmatif, posez-lui une question qui vous tient à
cœur ; vous pouvez par exemple solliciter son aide pour trouver la
solution à un problème physique ou affectif. Proposez-lui éventuellement
de vous faire visiter le Monde supérieur. Si personne ne se présente à
vous, explorez les niveaux suivants jusqu’à ce que vous trouviez votre
maître.

Vous pouvez aussi chercher un moyen de vous rendre dans les


niveaux plus élevés, une sorte de « moyen de transport ». Votre première
conversation avec votre maître vous permettra de savoir comment il
compte communiquer avec vous et ce qu’il a à vous apporter (comme
dans le cas de votre animal totem).
Lorsque le tambour vous appelle, retournez à votre point de départ,
ouvrez les yeux et arrêtez le CD. Si vous souhaitez rentrer plus tôt, faites
la même chose sans attendre le signal.

Note importante : animaux totems et maîtres habitent aussi bien le


Monde inférieur que le Monde supérieur. C’est pourquoi, après vos
premiers essais, vous pouvez procéder à l’inverse : partir à la recherche
d’un maître dans le Monde inférieur ou d’un animal totem dans le
Monde supérieur.
CHAPITRE VII

Divination et guérison

Les voyages divinatoires

L’un des rôles traditionnels des shamans consiste à rapporter des


informations à l’usage d’individus ou de la communauté dans son
ensemble, bien que certains ne se sentent pas la vocation de voyager pour
le compte d’autres personnes. Ceux-là se contentent de tenter de
résoudre leurs propres problèmes. Les esprits protecteurs peuvent vous
être d’une grande aide lorsque vous cherchez la réponse à une question
concernant vos relations, votre santé ou votre travail. Vous pouvez aussi
chercher à savoir comment grandir ou évoluer de façon plus générale.
Une question possible serait : « Sur quoi dois-je me concentrer à ce stade
de ma vie ? »

Voici d’autres exemples de questions :

« Comment puis-je guérir de ? »


« Comment puis-je me réconcilier avec ? »
« Que va être ma vie ? » (si vous vous trouvez en période de transition).
« Comment me préparer à ? »
« Que faire pour dissiper les tensions avec ma famille et mes collègues ? »
« Comment puis-je aider une personne que j’aime, un ami, un animal ou la
terre sur laquelle je vis ? » (choisir une option à la fois).
« Où chercher une maison ? »
« S’il vous plaît, aidez-moi à trouver un emploi. »
« Que va m’apporter ce choix ? »
« Pourquoi ai-je peur de tout ? » (vous pouvez choisir n’importe quel
aspect crucial de votre vie).

Pour recevoir une réponse, commencez par réfléchir à une question


qui vous semble importante, choisissez l’esprit auquel vous souhaitez la
poser et rendez-vous à l’endroit où vous avez l’habitude de le rencontrer.
Bien entendu, vous êtes libre de vous adresser à plusieurs esprits.
Contentez-vous d’aller les chercher dans leur lieu de vie et de solliciter
leur concours. C’est ce que l’on appelle un voyage divinatoire.

Par le passé, j’ai souvent acheté des voitures d’occasion en très


mauvais état, ce qui m’a valu de fréquentes visites au garage. Dès que j’ai
su voyager, j’ai pris l’habitude de me rendre auprès de mon animal totem
et de lui demander d’établir un diagnostic. Tout le monde savait que je
n’y connaissais absolument rien. De fait, à l’époque, je n’étais même pas
capable de faire le plein toute seule. La première fois que je suis arrivée
au garage en disant que j’avais identifié la panne, le mécano m’a ri au
nez. Pourtant, lorsque j’ai récupéré ma voiture, il n’en revenait pas.
J’avais raison !

Les problèmes de voiture se succédant, j’ai continué à employer la


même technique sans jamais me tromper. Pour finir, le garagiste m’a
demandé comment je m’y prenais. Inutile de dire que je ne tenais pas à
me vanter de mes voyages shamaniques et à suggérer la présence d’un
animal totem en bleu de travail. Pourtant, j’ai fini par craquer et par lui
expliquer la situation. À la suite de cela, il a toujours commencé par me
demander ce que mon animal totem estimait qu’il se passait !

Après avoir décidé de quitter son mari, une amie de Barbara a


demandé à cette dernière d’effectuer un voyage pour son compte en
posant la question suivante : « Où dois-je vivre lorsque mon mari et moi
serons séparés ? » Barbara a eu une vision de son amie dans un endroit
très proche de son quartier actuel. Surprise, elle a demandé à une autre
personne de faire la même requête, avec un résultat similaire. Du coup,
elle a conseillé à son amie de revoir sa décision. La jeune femme s’est
réconciliée avec son époux et leur mariage se porte beaucoup mieux.

Une fois qu’ils ont acquis beaucoup d’expérience, nombre sont ceux
qui décident d’aller à la chasse aux informations pour des amis ou des
clients, voire la communauté. Toutefois, avant de vous lancer dans ce
genre d’entreprise, il faut que vous soyez certain d’être d’ores et déjà
efficace. N’oubliez pas que les shamans de jadis, faute d’être capables de
trouver de la nourriture ou des moyens de guérison, mettaient en péril la
survie de leur tribu. Depuis toujours, la pratique du shamanisme doit son
succès aux résultats obtenus.

Si vous pensez avoir atteint un niveau suffisant pour demander des


conseils au nom de vos amis, de votre famille ou de votre communauté, je
vous demande de réfléchir aux considérations éthiques suivantes : tout
d’abord, on ne voyage jamais pour quelqu’un sans sa permission. Dans
notre culture, on se mêle souvent des affaires des autres sans leur
demander leur avis. Or, à mon avis, il est vital de respecter les choix de
ses semblables, leur manière d’apprendre, d’évoluer et de guérir. On ne
fait pas le bien d’une autre personne malgré elle. Qui dit information dit
souvent thérapie ; c’est pourquoi je vous adjure d’attendre que l’on
sollicite votre aide pour vous lancer dans l’aventure. Tant que quelqu’un
n’est pas prêt, ce n’est tout simplement pas le moment.

… on ne voyage jamais pour quelqu’un sans sa permission.

D’autre part, si vous vous chamaillez avec un collègue ou l’une de


vos connaissances, il est tout à fait déplacé d’effectuer un voyage pour
essayer de savoir « en quoi consiste son problème ». En effet, cela
reviendrait à vous immiscer dans sa vie sans permission et constituerait
une sorte d’« espionnage occulte ». Posez plutôt les questions suivantes :
« Comment faire pour que les relations se passent mieux ? Que dois-je
changer à ma conduite ou à ma vision des choses ? Quelle leçon dois-je
en tirer ? » Pour qu’un voyage donne de bons résultats, il faut se
concentrer sur soi en évitant de se mêler de la vie des autres (sauf si on
vous l’a expressément demandé).

Il existe cependant une exception de taille à la règle. En tant que


psychothérapeute, il m’est arrivé d’utiliser la technique du voyage
shamanique pour poser un diagnostic. Ainsi, lorsque je pensais que mon
patient et moi-même tournions autour du pot sans l’ombre d’un progrès,
je demandais à mon animal totem de me dire ce qui se passait. Il s’agissait
là d’une situation très spéciale : mon patient attendait de l’aide de ma
part et me laissait toute latitude. Il me semble que, lorsqu’il s’agit
d’assister professionnellement les gens, il n’y a pas de problème éthique
à utiliser le shamanisme. C’est bien sûr totalement différent lorsque
personne n’a rien demandé.

Pour conclure, je vous rappelle qu’il ne faut jamais demander aux


esprits de procéder à une guérison, sous quelque forme que ce soit, sans
qu’elle ait été sollicitée. Il est capital de connaître ses limites et de s’y
tenir.

Les voyages de guérison

Autrefois, le rôle du shaman en termes de guérison consistait à


aborder la dimension spirituelle d’une maladie pour le compte de ses
patients. Dans ce cas précis, ces derniers lui demandaient toujours de les
représenter.

Toutefois, nous sommes nombreux aujourd’hui à avoir la possibilité


de rencontrer nos esprits protecteurs ; c’est pourquoi il est justifié de
s’adresser à un animal totem ou à un maître pour qu’il nous aide
personnellement à guérir. Selon le problème concerné et la technique de
l’esprit concerné, cette démarche peut revêtir différents aspects.

Commencez par préciser le problème à résoudre. Choisissez l’esprit


protecteur susceptible de vous y aider, et rendez-vous à l’endroit où vous
avez l’habitude de le rencontrer en réalité non ordinaire. Il est fort
possible qu’il vous adresse à quelqu’un d’autre de plus compétent.

Larry était malade de l’estomac. Sa digestion était très mauvaise et il


souffrait énormément. Après avoir consulté plusieurs médecins qui
n’arrivaient pas à identifier la source du problème, il est allé trouver son
maître (en l’occurrence l’esprit de son arrière-grand-père) pour lui
demander de l’aide. L’esprit lui a dit de s’allonger sur le sol de sa maison.
Larry avait l’impression de flotter, d’être baigné de lumière et d’amour
inconditionnel ; jamais il ne s’était senti aussi serein. Au retour de son
voyage, il n’avait plus mal, pour la première fois depuis des mois. Du
coup, il a effectué toute une série de voyages afin de savoir comment
garder la santé sur le long terme. Grâce aux conseils prodigués par son
arrière-grand-père, il n’a plus jamais eu de problème.

Dans la mesure où le shamanisme travaille sur l’aspect spirituel d’une


maladie, on peut parfaitement l’associer à un traitement médical et/ou
psychologique. D’ailleurs, au sein des cultures traditionnelles, il n’est pas
rare que shamans et médecins œuvrent de concert.
Atteinte d’un cancer du sein, Connie a choisi de subir l’ablation de la
tumeur et une radiothérapie sur l’avis de ses médecins. En complément
de son traitement médical, elle a demandé l’aide de son animal totem, le
colibri. Ce dernier lui a recommandé de fabriquer des moulages de seins
et de les décorer d’images bénéfiques. En moins d’une semaine, on
l’autorisait à animer des ateliers destinés à apprendre cette technique à
d’autres femmes atteintes de la même maladie.

Dale n’arrivait pas à s’entendre avec l’un de ses collègues : il a donc


demandé à son animal totem de l’aider à trouver une solution. L’esprit lui
a dit de ramasser deux cailloux, de les peindre de couleurs différentes et
de les mettre dans sa poche. Ses problèmes relationnels se sont presque
aussitôt résolus. Cet exemple prouve qu’un rituel apparemment
mystérieux, impossible à analyser rationnellement, peut se montrer très
efficace.

L’une des images classiques de guérison spirituelle est celle du


démembrement : un animal (ours ou aigle par exemple) ou une force de
la nature (le vent) vous met en pièces. Les parties malades sont éliminées
et vous vous reconstruisez sur une base saine. Les esprits proposent très
fréquemment cette technique. En dépit de son aspect effrayant, elle
apporte aux personnes concernées une grande paix et l’impression d’être
aimées.

Susan pleurant la mort d’un membre de sa famille, elle est allée


rendre visite à son animal totem, un cheval, pour qu’il l’aide à surmonter
son deuil. Le cheval a demandé à un ours de la déchiqueter en morceaux,
de prélever son cœur et de la « réassembler » avec un cœur tout neuf.
Après cela, Susan s’est sentie beaucoup mieux.

Les démembrements peuvent aussi être considérés comme une


initiation spirituelle. On vous déleste temporairement de votre corps et de
votre ego (qui vous tiennent à l’écart de la puissance de l’univers) pour
vous rappeler que, au-delà de votre existence physique, vous êtes
également un être spirituel relié à toutes les autres formes de vie. La
plupart des personnes ayant subi ce traitement en retirent la capacité de
guérir, ou de meilleures aptitudes spirituelles.

Si vous vous estimez satisfait des résultats obtenus lors d’un voyage
de guérison, vous pouvez recommencer pour aller plus loin. Dans le cas
contraire, mieux vaut vous adresser à un professionnel de santé de la
réalité ordinaire, quelqu’un qui ne soit pas directement impliqué.

Une autre forme de voyage de guérison consiste à se trouver un


endroit tranquille dans le Monde inférieur ou dans le Monde supérieur,
simplement pour déstresser. Cette technique peut s’avérer éminemment
réparatrice. Partez dans cette seule intention : au retour, vous vous
sentirez requinqué.

… au retour, vous vous sentirez requinqué.

Il existe bien sûr des techniques de guérison plus sophistiquées, mais


elles dépassent le cadre de ce livre. Néanmoins, si vous souhaitez les
apprendre, vous pourrez certainement participer à l’un des nombreux
ateliers organisés à ce sujet dans le monde entier. N’hésitez pas à vous
référer au site dont l’adresse figure à la fin de l’ouvrage.
CHAPITRE VIII

Les autres voyages


Après vous avoir suggéré quelques idées de voyages divinatoires et de
guérison, j’aimerais à présent vous encourager à partir à la recherche des
esprits des animaux, des oiseaux, des plantes, des arbres, des pierres, des
insectes, des poissons et des reptiles avec lesquels nous partageons cette
terre qui est la nôtre. Vous trouverez ci-dessous une série de propositions
de voyages. N’hésitez pas à en imaginer d’autres et à les ajouter à la liste.

Les voyages d’interprétation

Demander l’interprétation d’un rêve. Vous pourriez formuler ainsi votre


question : « Que dois-je savoir au sujet de ce rêve ? »
Poser la question suivante : « Je ne comprends pas ce symbole. Que veut-
il dire ? Quel message essaie-t-il de m’envoyer ? »
Poser la question suivante : « Je suis allé me promener et j’ai aperçu un
signe (ou reçu un présage). Que voulait-il dire ? »
Poser la question suivante : « Je traverse une période difficile. Quelle
leçon dois-je en tirer ? »

Les voyages qui vous renseignent sur vos origines

Demander à rencontrer l’un de vos ancêtres.


Demander que l’on vous montre les bons côtés de votre arbre
généalogique. Bien souvent, nous nous concentrons sur ce qui ne va pas
bien dans notre famille. Sachant que ce sont toujours les plus forts qui
survivent, nous avons sûrement quelque chose à apprendre de nos
ancêtres. Faites bien attention d’explorer à la fois la branche paternelle et
la branche maternelle. Ce voyage est particulièrement réparateur pour les
enfants adoptés et les gens qui ne savent pas grand-chose sur leurs
racines.
Demander que l’on vous raconte un mythe ou une histoire fondatrice qui
vous aidera à comprendre comment le monde s’est créé (ou comment
vous y êtes apparu).
Demander à rencontrer, dans le Monde inférieur ou le Monde supérieur,
l’esprit d’un proche décédé de façon à régler les affaires qui sont restées
en suspens.
Cela vous permettra de clarifier vos sentiments à son sujet.

Les voyages qui vous aident à retrouver équilibre et harmonie


après avoir reçu une assistance spirituelle, psychologique ou
médicale

Poser la question suivante : « À quels changements dois-je procéder pour


rester en bonne santé et continuer à guérir ? »
Poser la question suivante : « Comment utiliser mon énergie créative pour
m’assurer un présent et un avenir positifs ? »
Poser la question suivante : « Qu’est-ce qui pourrait bien me passionner,
donner du sens à ma vie ? »
Poser la question suivante : « Quelles choses simples puis-je faire dans la
vie de tous les jours pour sublimer mes pulsions de colère, de peur, de
tristesse ou de frustration ? »
Poser la question suivante : « Y a-t-il une histoire ou un mythe personnels
dont je doive me débarrasser ? »

Les voyages servant à tisser des liens avec le monde naturel

Découvrir le monde naturel.


Rencontrer un cristal ou tout autre objet, et apprendre à quoi il veut
servir.
Rencontrer l’esprit de la région ou de la ville où vous vivez pour
apprendre à connaître son énergie. Vous pouvez aussi choisir un autre
endroit, parce qu’il vous plaît tout particulièrement.
Aller jusqu’à la lune et lui demander de quelle manière ses cycles vous
affectent.
Essayer d’apprendre en quoi vous êtes influencé par la course des
saisons.
Essayer d’apprendre comment organiser votre vie en fonction des cycles
de la nature.
Découvrir l’eau sous l’une de ses nombreuses formes, et les pouvoirs qui
sont les siens.
Aller rencontrer les étoiles.
Négocier avec les esprits des insectes ou des rongeurs qui envahissent
votre maison.
Vous informer sur les esprits du temps et sur les phénomènes
météorologiques.
Aller rencontrer les esprits de la terre, de l’eau, de l’air et du feu.
Essayer d’en savoir plus sur la puissance du soleil et sur l’aspect vital de
son énergie.

Les voyages servant à recevoir des instructions en vue de


l’organisation de cérémonies

Demander quelle cérémonie organiser pour transcender la peur, la colère,


ou un quelconque blocage créatif.
Demander quelle cérémonie organiser pour arriver à manifester un
souhait ou un rêve.
Demander quelle cérémonie organiser pour célébrer une transition telle
que la puberté, la ménopause, le mariage, un déménagement ou un
changement de métier.
Demander quelle cérémonie organiser pour faire le deuil de quelqu’un
que vous aimez.
Demander quelle cérémonie organiser pour rendre hommage à une
personne de votre famille ou à un collègue.
Demander quelle cérémonie organiser pour mettre joie ou bonne santé
dans votre vie.
Demander quelle cérémonie organiser pour rendre hommage aux saisons.

Les voyages servant à résoudre des problèmes relationnels

Demander de l’aide pour résoudre un conflit avec un proche, un ami, un


membre de la famille ou un collègue.
Essayer de rencontrer l’animal totem de la société qui vous emploie et lui
demander comment rendre votre environnement de travail agréable et
harmonieux.
Demander de l’aide en ce qui concerne un projet créatif.
Demander à rencontrer l’animal totem de votre famille ou de votre
mariage.
Demander comment faire pour que les mots, leur vibration et leur
intention suscitent joie et guérison.
Demander comment résoudre un problème relationnel.
Demander comment rendre service aux autres et participer à la résolution
de problèmes concernant le monde et l’environnement.

Les voyages d’exploration

Aller explorer différents paysages tant dans le Monde inférieur que dans
le Monde supérieur.
Aller rencontrer des esprits protecteurs à différents niveaux des Mondes
inférieur et supérieur. Prêter attention aux informations et aux messages
qu’ils vous communiquent.
CHAPITRE IX

Voyager ensemble
Partout dans le monde, des gens se réunissent pour effectuer ensemble
des voyages shamaniques et partager leur expérience dans un esprit
communautaire. Au sein de la plupart de ces groupes, ils voyagent pour
leur propre compte ou pour poser des questions de la part d’autres
personnes. Il est souvent utile de demander à quelqu’un de le faire pour
vous, car il obtient alors des réponses différentes de celles que vous avez
déjà reçues.
Certains groupes posent collectivement une question, surtout
lorsqu’il s’agit d’un problème général ou de quelque chose qui touche à
l’actualité (que faire pour s’adapter au changement climatique, comment
aborder tel ou tel fait de société). Souvent, ils demandent comment faire
pour rendre hommage aux changements de saison ou aux différentes
phases de la lune, ou comment élaborer un rituel collectif. Dans ce cas,
chaque membre du groupe reçoit un élément de réponse, et tout est mis
en commun au retour. Quelquefois, on assiste à des recoupements dont le
but est de souligner un point précis.

Nombre de voyageurs pourtant pleins de bonnes intentions avouent


avoir du mal à trouver le temps de se joindre à leurs compagnons une fois
par semaine. D’après ce que j’entends, l’idéal, c’est de voyager deux fois
par mois : tout le monde peut se libérer et les résultats sont au rendez-
vous. J’ai également remarqué que les groupes les plus solides voyagent
aussi bien dans un esprit d’entraide individuelle que pour s’attaquer à des
problèmes globaux ou intéressant la collectivité dans son ensemble. Avec
le temps, ils finissent par former de véritables communautés.

J’aimerais à présent m’adresser à ceux qui choisissent cette façon de


voyager : ne comparez jamais les réponses obtenues, car cela peut rendre
jaloux les membres du groupe qui estiment avoir moins de succès. Il est
crucial que chacun ait son propre style et respecte celui des autres : la
compétition n’a rien à faire dans le shamanisme.

… la compétition n’a rien à faire dans le shamanisme.

Si vous êtes débutant, rien ne vous empêche de vous lancer avec


quelques amis et de créer ainsi un groupe de voyageurs. Ensuite, vous
pourrez par exemple vous rencontrer tous les quinze jours pour partir
ensemble, tout en pratiquant individuellement le reste du temps.

Le voyage shamanique constitue un formidable outil de guérison et de


conseil. Avec l’aide des esprits, on peut apprendre à se créer une vie
pleine de sens, de joie et de passion, à sortir de sa torpeur et à ne plus
penser que tout se réduit au monde matériel. On se met à danser avec la
vie et avec ses cycles, à se libérer de la peur et de l’instinct de survie pour
enfin commencer à grandir.

L’univers et les esprits protecteurs vous entourent de tout leur


amour.

L’univers et les esprits protecteurs vous entourent de tout leur amour.


Ouvrez votre cœur à l’amour, à la sagesse et à la force de guérison qu’ils
ont à vous transmettre. Ainsi, votre vie changera et, au-delà, l’évolution
collective de notre conscience nous permettra, grâce au voyage
shamanique, de transformer le monde.
L’auteur
Sandra Ingerman, titulaire d’un diplôme de psychologie, a écrit plusieurs
livres ayant trait au shamanisme, dont Recouvrer son âme et son moi
fragmenté (Guy Trédaniel Éditeur, 2007) et Protégez-vous des pensées
toxiques : l’alchimie des énergies négatives (Guy Trédaniel Éditeur,
2008).
Sandra anime des ateliers consacrés aux voyages shamaniques, aux
techniques de guérison et aux techniques spirituelles d’éradication de la
pollution partout dans le monde. Anciennement directrice pédagogique
de la Fondation for Shamanic Studies, elle est connue pour sa faculté à
s’inspirer de méthodes de guérison multiculturelles dans le cadre d’une
pratique moderne et adaptée à notre société. Sandra est une
professionnelle agréée en psychologie et en conseil conjugal.

Pour tout renseignement concernant des ateliers ou des cours de


shamanisme, rendez-vous sur le site :

www.shamanicteachers.com

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