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Chapitre 1 : Introduction à la métrologie

I. Généralités
1. Qu’est-ce que la métrologie ?
La métrologie est la science des mesurages et ses applications. Elle est l'ensemble des
techniques et des savoir‐faire qui permettent d'effectuer des mesures, de les interpréter,
d’assurer leur fiabilité et d'avoir une confiance suffisante dans leurs résultats.

C’est la science du mesurage ou de la mesure et de l’évaluation de son incertitude.

Le mesurage ou mesure est le processus consistant à obtenir expérimentalement une ou


plusieurs valeurs que l’on peut raisonnablement attribuer à une grandeur.

La spécificité de la discipline métrologique n’est pas dans la mesure elle-même, mais dans la
validation du résultat.
La mesure n’est jamais exacte, elle est définie dans un intervalle d’incertitude pour rester
dans les normes admises. Avoir la bonne mesure c’est maîtriser le processus de mesure et
les paramètres ayant une influence sur la fiabilité du résultat de cette mesure.
Ces paramètres sont classés en 5 familles : Mesurande (grandeur inconnue), Moyens matériels
(équipement) : la référence & l’étalon (grandeur connue), Milieu (conditions d’environnement),
Méthode de mesure et Moyens humains (opérateur).

Pour répondre à un besoin de :

 Contrôle qualité ;
 Mesurage des quantités vendues (transactions commerciales);
 Mesurage des quantités transportées dans le cadre de la gestion des stocks ;
 Prise de décision pour mettre en œuvre :
o La déclaration de conformité ;
o Le réglage d’un paramètre ;
o La protection de l’environnement ;
o Les conditions de sécurité relatives à la manipulation des produits et à la
réalisation des différentes opérations d’exploitation.

2. Types de métrologie
La métrologie peut être légale, fondamentale (scientifique) ou industrielle appliquée à tous les
secteurs d’activité.

Ces trois types ou catégories comprenant différents niveaux de complexité et d’exactitude.

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Figure 1 : Types de métrologie

2.1. La métrologie légale


La métrologie légale désigne l’application d’exigences réglementaires imposées par l’Etat à des
mesurages et à des instruments de mesure utilisés dans le domaine du commerce, de la santé, de
la sécurité et la protection de l’environnement. Elle est souvent obligatoire.
La métrologie légale est une des missions de l'Etat qui consiste à assurer la fiabilité et la stabilité
des mesures à usage commercial ou réglementaire, et de prévenir les fraudes. La métrologie est
alors un outil de régulation économique.

La métrologie légale, concernée par les mesures qui ont une influence sur la transparence des
transactions économiques, sur la santé et la sécurité.

Les mesures font partie intégrantes de notre quotidien, sans même que nous nous rendions
compte.
Exemples :
 Lorsque nous pesons nos fruits ou légumes (vendus au kg), la balance est assujettie à
la métrologie légale, vous pourrez donc voir une étiquette verte : symbole de la
vérification périodique de la balance et de sa conformité.
 Ou encore lors d’un contrôle de vitesse avec une évaluation à ±5 km/h, ce n’est rien
de plus que l’incertitude de mesure du processus de mesure du radar.

L’objectif principal de la métrologie légale est d’assurer aux citoyens des résultats de mesures
corrects lors :
 de transactions officielles et commerciales ;
 dans le cadre du travail, de la santé et de la sécurité et ;
 de l’utilisation des appareils de mesures mentionnés ci-dessous :
o compteurs d’eau, compteurs de gaz, compteurs d’énergie électrique et
transformateurs, compteurs d’énergie thermique, systèmes de mesures de liquide
autre que l’eau, instruments de pesage à fonctionnement automatique ou non-
automatique, instruments de mesure dimensionnelle, analyseurs de gaz
d’échappement etc.

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Il y a aussi bien d’autres domaines de législation, hors de la métrologie légale, où des mesures
sont requises pour l’évaluation de la conformité avec la réglementation, par exemple pour le
contrôle aérien ou environnemental.

Actions de l’Etat en métrologie légale :

 Assurer la protection des personnes et des biens


o Intervention de l’Etat pour garantir la qualité des instruments de mesure et la
loyauté des opérations de mesurage touchant l’intérêt public.
o Règles sur la conception, la fabrication et l’utilisation des instruments de mesure :
 pour les transactions commerciales ( balances « poids-prix » des
commerçants de détail, pompes à essence, compteurs d’eau,
d’électricité…) ;
 pour des opérations fiscales ;
 pour certaines opérations dans les domaines de la sécurité ou de
l’environnement (chronotachygraphes, cinémomètres radar, éthylomètres,
analyseurs de gaz..)

2.2. La métrologie fondamentale ou scientifique


La métrologie fondamentale ou scientifique désigne la recherche en métrologie et qui traite de
l’organisation et du développement des étalons de mesures et de leur maintien à niveau (au plus
haut niveau).

La métrologie fondamentale n’a pas de définition internationale, mais elle indique le plus haut
niveau d’exactitude pour un domaine donné. La métrologie fondamentale, par conséquent, doit être
considérée comme la branche la plus haute de la métrologie scientifique.

La métrologie fondamentale ou scientifique se préoccupe d’effectuer des recherches en amont


pour de nouvelles références, de la réalisation, la conservation, l'amélioration et le transfert des
références métrologiques. Elle implique donc de se tenir à l'écoute des évolutions incessantes dans
le domaine des processus industriels ou dans celui des applications.
La métrologie fondamentale ou scientifique : couvre tous les aspects généraux théoriques et
pratiques relatifs aux unités de mesure, aux étalons de mesure, aux méthodes et résultats de mesure
(calculs d’erreurs et incertitude).

A ce jour,58 pays sont signataires de la convention du mètre et 41 pays associés. Ces pays sont
souvent représentés par un Institut National de Métrologie. Par exemple, créée en 2017, l'Agence
Malienne de Métrologie (AMAM) est l'organe chargé au Mali de veiller au contrôle et à la mise
à jour des matériels de mesure au niveau public que privé sur toute l’étendue du territoire national.

Ces instituts sont les garants des étalons de référence dits « étalons nationaux » et travaillent sur la
recherche au travers des projets de recherche internationaux. Ces recherches sont variées et sur de
nombreux domaines : de nouveaux moyens de mesure et /ou de de nouveaux étalons pour
l’industrie de demain, mais aussi pour la santé, pour des transports avec les GPS du futur, pour la
préservation de l’environnement et du climat…

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Actions de l’Etat en métrologie scientifique :

 Soutenir la recherche dans les domaines d’intérêt général :


o Améliorer la connaissance sur les constantes fondamentales et les liens entre ces
constantes afin d’obtenir une description plus fine des unités fondamentales
(dématérialisation des étalons primaires).
o Promouvoir la recherche fondamentale sur la création d’étalons / références
primaires des mesurages
o Elaborer et réaliser le programme de recherche en métrologie

2.3. Métrologie industrielle


La métrologie industrielle est la plus répandue, elle est volontaire, et touche tous les secteurs
d’activité : de la santé à l’automobile en passant par l’énergie ou encore l’agroalimentaire…
La métrologie industrielle, doit assurer le fonctionnement adéquat des instruments de mesure
utilisés dans l’industrie, comme dans la production et les processus d’essais.
Elle couvre toutes les activités métrologiques dans l’entreprise : contrôle des processus de mesure,
gestion des instruments de mesure, procédures de vérification /étalonnage (traçabilité des mesures)

Actions de l’Etat en métrologie industrielle :

 Veuillez au développement des infrastructures nécessaires à la vie économique et


sociale :
o Soutenir le développement de l’infrastructure métrologique : laboratoires
nationaux, laboratoires effectuant des étalonnages pour les industriels et
raccordement de ces laboratoires aux laboratoires nationaux.
o Identifier le besoin des entreprises : création de clubs métrologie industrielle
pour rassembler des PME et des acteurs de la métrologie (laboratoires,
consultants, etc.) sur un domaine commun de la métrologie et échanger sur les
besoins de Recherche et développement (R&D) et de transfert de technologie des
Petites et Moyennes Entreprises (PME).
o Mission confiée à l’Agence Malienne de Métrologie (AMAM) /LNE dans le cadre
de ses missions de service public.
o Sensibiliser les entreprises :
 accompagnement des PME / PMI dans la mise en place d’une fonction
métrologie raisonnée et adaptée à leurs besoins :
 réalisation d’actions collectives nationales ;
 mutualisation et diffusion de l’information auprès des industriels afin
qu’ils y voient plus clair dans le paysage actuel de la métrologie :
 mise en place d’un site et création d’un réseau d’experts ;
o mise en ligne des documents produits dans le cadre des actions collectives
nationales et régionales.

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3. L’Intérêt de la métrologie

3.1. La mesure accroît la connaissance


Dans la recherche fondamentale, la métrologie est présente à chaque étape. Elle permet de
concevoir les conditions d’observation d’un phénomène, de construire et qualifier les instruments
de son observation, et d’établir si les résultats obtenus sont significatifs.
Ainsi, la datation des roches, la caractérisation des champs gravitationnels, la détermination de
certaines constantes en chimie ou en physique relèvent d’activités de mesure.

3.2. La mesure protège les personnes


Le dosage des médicaments, les rayonnements en radiothérapie, la sécurité alimentaire, et bien
d’autres, nécessitent des opérations de mesure essentielles pour la santé publique. La fiabilité des
appareils de mesure des salles d’opération ou de soins intensifs est cruciale.
Le respect du droit du travail nécessite un système de suivi des heures travaillées, des niveaux de
bruit et d’éclairage des locaux professionnels, des mesures d’atmosphères ambiantes (vapeurs de
mercure, fibres et particules), etc…
La sécurité routière impose des contraintes de vitesse, de taux d’alcoolémie, d’efficacité du
freinage des véhicules, et des mesures pour constater leur respect.
La protection de l’environnement suppose des exigences réglementaires sur les nuisances et la
qualité de l’air et de l’eau, et appelle des mesures.

3.3. La mesure régit les échanges / les transactions


Les transactions opérées par des individus et des entreprises font l’objet de mesures : dosage en
alimentation, comptage de gaz d’abonné ou comptage transfrontalier, essence à la pompe ou sur
oléoduc, pesage au détail ou à la cargaison…
La mesure est indispensable dans les relations entre donneurs d’ordres et sous-traitants. Sans
mesures fiables, on ne peut garantir que les pièces sous-traitées seront compatibles avec les
exigences du donneur d’ordre.

3.4. La mesure permet l'innovation et la compétitivité de nos industries


La compétitivité passe par la qualité d’un produit, qui est son aptitude à satisfaire les besoins des
consommateurs et utilisateurs, et qui requiert des mesures de tous types afin d’étudier les attentes
des clients et d’y répondre (mesures organoleptiques dans l’industrie agroalimentaire, mesures de
performances des produits industriels, etc.).
Cette qualité peut être démontrée aux clients au moyen de la certification, elle aussi, fondée sur des
mesures.
La compétitivité suppose que l’industrie mesure et maîtrise finement les volumes de production et
les performances de l’appareil de production, et minimise les coûts des rebuts et retouches.
Plus les produits contiennent de l’intelligence, plus la mesure fait partie de leur élaboration.

4. Ce qu’il faut retenir


La mesure est nécessaire à toute connaissance, à toute prise de décision et à toute action. La logique
de toute activité est d’observer, de mesurer, de comprendre, de prévoir, d’agir et de vérifier.
La mesure est devenue une nécessité à la fois scientifique, économique et sociale.

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Elle permet de :
 Concevoir les conditions d’observation d’un phénomène, de construire et qualifier les
instruments de son observation, et d’établir si les résultats obtenus sont significatifs ;
 Assurer la protection de la santé et de la sécurité des citoyens ;
 Assurer la préservation et la protection de l’environnement ;
 Assurer la loyauté des échanges commerciaux et la protection des intérêts du
consommateur ;
 Maîtriser les processus de fabrication ;
 Vérifier et évaluer la conformité des produits aux spécifications techniques et
réglementaires ;
 Contrôler la qualité des produits ;
 Vérifier l’exactitude des résultats analytiques.

5. Rôle de la fonction métrologie dans l’entreprise

Le rôle de la fonction métrologie consiste avant tout à maîtriser les processus de mesure. Comme
on peut le voir sur le schéma ci-dessous, la métrologie a un rôle central dans l’entreprise et
touche tous les départements, depuis le bureau d’étude, la qualité, la production jusqu’à la
direction.

L'entreprise ne peut acquérir et donner l'assurance des moyens de contrôle de mesure et d'essai que
si elle maîtrise la connaissance des performances exactes de ses moyens ainsi que leurs limites
d'emploi et leurs comportements dans le temps.

La fonction métrologie dans l'entreprise est un investissement important qui concourt à la qualité
des différents produits, de façon simple, efficace, économique et sûre.
Le service métrologie est partie intégrante au service contrôle qualité.

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En effet, la métrologie garantit les spécifications des produits développés par le bureau d’étude et
fabriqués par la production. La métrologie définit le processus de mesure et en particulier les
capteurs à utiliser, pour la surveillance de la production en particulier, avec notamment les
contrôles en ligne. La métrologie a ainsi aussi un lien étroit avec la qualité. De fait, la mesure est
présente dans l’ISO 9001 et se décline ensuite dans des normes spécifiques (voir les référentiels à
ce sujet). La métrologie peut en travaillant main dans la main avec le service achat, optimiser les
achats de capteurs, ainsi que les coûts récurrents liés à leur étalonnage. La métrologie a aussi besoin
de compétences spécifiques pour ses besoins propres, mais elle se doit aussi de sensibiliser et
former les équipes du bureau d’étude, de la production, à tout ce qui contribue à réaliser des
mesures fiables, en lesquelles on peut avoir confiance. Les ressources humaines ont la
responsabilité de mettre à niveau les équipes sur ce sujet.

En fin, à travers tous les organes de l’entreprise, c’est la direction qui est concernée par la
métrologie. On entend souvent qu’une entreprise qui vend des produits vend des spécifications. Or
ces spécifications doivent être mesurées par un processus fiable, en lequel l’entreprise a confiance.
Et au-delà de la confiance au sein de l’entreprise, c’est la confiance du client dans la qualité des
produits qui est en jeu. Consolider les processus de mesure par la métrologie, c’est consolider la
confiance des clients.

6. Ce qu’il faut retenir

Le rôle de la fonction métrologie dans l’entreprise est de :


 Assurer la gestion de tous les moyens de contrôle de mesure et d'essai en service ;
 Maintenir un potentiel de moyens de contrôle de mesure et d'essai adapté aux
caractéristiques à mesurer, au volume de la production et au niveau technique recherché ;

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 Maîtriser l'aptitude à l'emploi de tous les moyens de contrôle de mesure et d'essai utilisés
dans l'entreprise et à en donner l'assurance, en réalisant des opérations d’étalonnage et de
vérification par rapport à des données préétablies ;
 Informer et sensibiliser les utilisateurs, d'assurer la mise à jour des documents : fiches de
vie, procès-verbal d’étalonnage, planning d’étalonnage, etc.

La métrologie détient les étalons de référence et assure la surveillance qualitative à l'aide des
étalons de référence qu'elle détient ou par recours à des organismes agréés ou habilités.

7. Mise en œuvre du système national légal de métrologie

La mise en œuvre du système national légal de métrologie nécessite le contrôle et vérification de


la conformité des Instruments de Mesure (IM).
Généralement énoncé par ou dans la loi, il a pour objet de définir le contrôle de conformité des
instruments destinés à mesurer les grandeurs physiques relatives au système national légal de
Métrologie.

7.1. Le contrôle de conformité


Le contrôle de conformité comprend :
 L’étude et l’essai des nouveaux modèles d’instruments de mesure en vue de leur
approbation ;
 La vérification primitive des IM neufs ou rajustés, aux fins de constater que les
instruments neufs sont conformes à un modèle approuvé et que les instruments rajustés
répondent aux prescriptions règlementaires ;
 La vérification périodique des IM, ayant pour objet de s’assurer que ces instruments ont
été soumis à la vérification primitive et de prescrire le rajustement ou la mise hors
service de ceux qui ne remplissent pas les conditions règlementaires ;
 La surveillance permettant de constater que les IM en service répondent aux
prescriptions légales, qu’ils sont en état de fonctionnement régulier et qu’il en est fait
un usage correct et loyal.

7.2. Système de contrôle de conformité

Le système de contrôle de conformité porte sur :


 Approbation de modèle des instruments de mesure
 Vérification primitive et périodique d’instruments de mesure (neufs ou réparés)
 Surveillance
 Étalonnage
 Travaux de jaugeage (réservoirs de stockage, camion‐citerne, bateaux citernes)

7.3. Les vérifications de conformité


Les vérifications de conformité se portent sur :
 l’approbation de modèles d’instruments de mesure ;
 La vérification primitive des instruments de mesure neufs ;

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 La vérification périodique ;
 La vérification primitive des instruments de mesure réparés ;
 La surveillance.

7.4. Les empreintes de vérification :


Les empreintes de vérification doivent être caractérisées comme suit :
 Empreinte de vérification primitive : étoile inscrite dans un cercle.
 Empreinte de vérification périodique : une des lettres de l’alphabet de la langue
nationale.
 Empreinte de refus : astérisque dans un cercle.
 Tout détenteur d’instrument de mesure non revêtu de la marque de vérification de
conformité est puni des peines prévues aux articles correspondants du code pénal.
 Dans le cas de récidive, il est fait application de l’article prédéfini du code pénal.
 Loi sur la protection du consommateur et à la répression des fraudes.

II. Vocabulaire International de


Métrologie (VIM)

Le langage de la métrologie est défini dans le « Vocabulaire International de la Métrologie » (VIM)


adopté par l’ensemble des organisations internationales de métrologie et publié en 2008 par l’ISO
(Organisation Internationale de Normalisation) et nous en retiendrons l’essentiel.

Ce Vocabulaire donne un ensemble de définitions et de termes associés, pour un système de


concepts fondamentaux et généraux utilisés en métrologie avec pour objet d’avoir des échanges
simples, efficaces et sans ambiguïté et de disposer de vocabulaire commun dans les différents
domaines de la technique.
Il se propose d'être une référence commune pour les scientifiques et praticiens, impliqués dans la
planification ou la réalisation de mesurages, quels que soient le domaine d'application et le niveau
d'incertitude de mesure.
Aussi, il se propose d'être une référence pour les organismes gouvernementaux et inter-
gouvernementaux, les associations commerciales, les comités d'accréditation, les régulateurs et les
associations professionnelles. Quelques définitions importantes et termes associés sont données ci-
dessous :

Traçabilité :
- propriété d’un résultat de mesure selon laquelle ce résultat peut être relié à une référence par
l’intermédiaire d’une chaîne ininterrompue et documentée d’étalonnages dont chacun
contribue à l’incertitude de mesure.

Confirmation métrologique :
- ensemble d’opérations nécessaires pour assurer qu’un équipement de mesure répond aux
exigences correspondant à l’utilisation prévue.

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Vérification :
- fourniture de preuves tangibles qu’une entité donnée satisfait à des exigences spécifiées.

Étalonnage :
- opération qui, dans des conditions spécifiées, établit en une première étape une relation entre
les valeurs et les incertitudes de mesure associées qui sont fournies par des étalons et les
indications correspondantes avec les incertitudes associées, puis utilise en une seconde étape
cette information pour établir une relation permettant d’obtenir un résultat de mesure à partir
d’une indication.

Incertitude de mesure :
- paramètre non négatif qui caractérise la dispersion des valeurs attribuées à un mesurande, à
partir des informations utilisées.

Erreur maximale tolérée :


- valeur extrême de l’erreur de mesure, par rapport à une valeur de référence connue, qui est
tolérée par les spécifications ou règlements pour un mesurage, un instrument de mesure ou
un système de mesure donné.

Capabilité :
- ensemble d’indicateurs qui permet de vérifier si les résultats de mesure de l’ensemble des
pièces produites sont inclus dans les tolérances spécifiées. Ce concept est lié une
caractéristique donnée pour un procédé complètement défini d’une production. C’est donc
une estimation du risque de non-conformité d’une caractéristique d’un produit. Cette notion
ne doit pas être confondue avec la variabilité qui permet de savoir au vu des productions
actuelles si on est capable de satisfaire à une demande client.

Justesse :
- étroitesse de l’accord entre la moyenne d’un nombre infini de valeurs mesurées répétées et
une valeur de référence.

Fidélité :
- étroitesse de l’accord entre les indications ou les valeurs mesurées obtenues par des
mesurages répétés du même objet ou d’objets similaires dans des conditions spécifiées.

Conditions de répétabilité :
- N mesures sont effectuées dans les conditions de répétabilité si le même opérateur, ou le
même programme, effectue les N mesures, avec le même instrument, exactement dans les
mêmes conditions.

Erreur aléatoire :
- Composante de l’erreur de mesure qui, dans des mesurages répétés, varie de façon
imprévisible (VIM).

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Erreur de mesure :
- L’erreur de mesure est la différence entre la valeur mesurée d’une grandeur et la valeur
vraie du mesurande (VIM).

Erreur systématique :
- Composante de l’erreur de mesure qui, dans des mesurages répétés, demeure constante
(VIM)

Etalon :
- Un mesurande étalon est un mesurande dont la valeur est garantie, dans des conditions
spécifiées, sur un intervalle de confiance associé à un niveau de confiance.

Etalonnage :
- L’étalonnage est l’ensemble des opérations établissant, dans des conditions spécifiées, la
relation entre les valeurs de la grandeur indiquées par un instrument de mesure ou un système
de mesure et les valeurs correspondantes de la grandeur, réalisées par des étalons.

Note (VIM) :
Le résultat d’un étalonnage permet d’attribuer aux indications les valeurs correspondantes du
mesurande.

Exactitude :
- L’exactitude de mesure est l’étroitesse de l’accord entre une valeur mesurée et une valeur
vraie d’un mesurande (VIM).

Fidélité :
- La fidélité d’un instrument de mesure est son aptitude à donner des indications très voisines
lors de l’application répétée du même mesurande dans les mêmes conditions.

Grandeur d’influence :
- Une grandeur d’influence est une grandeur qui n’est pas le mesurande mais qui a un effet
sur la valeur mesurée.

Incertitude de mesure :
- Paramètre non négatif qui caractérise la dispersion des valeurs attribuées à un mesurande
(VIM).

Note :
Ce paramètre peut être, par exemple, la demi-largeur d’un intervalle de niveau de confiance
déterminé.

Indication :
- Valeur fournie par un instrument de mesure ou un système de mesure (VIM).

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Justesse :
- La justesse d’un instrument de mesure est son aptitude à donner des indications exemptes
d’erreur systématique.

Mesurande :
- Le mesurande est la grandeur que l’on veut mesurer (VIM).

Mesurage :
- Le mesurage est le processus consistant à obtenir expérimentalement une ou plusieurs
valeurs que l’on peut raisonnablement attribuer à une grandeur.

Résultat de mesure :
- Ensemble de valeurs attribué à un mesurande (VIM)

Note (VIM) :
Le résultat de mesure est généralement exprimé par une valeur mesurée unique et une incertitude
de mesure.

Pour éviter toute confusion, nous appellerons m la valeur mesurée de la grandeur M (un nombre),
et M le résultat de mesure, c’est à dire l’expression complète du résultat (un intervalle de valeurs,
associé à un niveau de confiance).
La mesure est directe lorsque l’instrument de mesure fournit directement la valeur m. Si le résultat
est obtenu à partir de la valeur d’autres grandeurs (m = f(x, y, z,….)), on parle de mesure indirecte.

Système de mesure :
- Un système de mesure contient tout ce qui est nécessaire pour obtenir des valeurs mesurées
d’un mesurande.

Note (VIM) :
Un instrument de mesure qui peut être utilisé seul est un système de mesure.

Valeur mesurée :
- Valeur d’une grandeur représentant un résultat de mesure (VIM).

Note (VIM):
- Pour un mesurage impliquant des indications répétées, chacune peut être utilisée pour fournir
une valeur mesurée correspondante. Cet ensemble de valeurs mesurées individuelles peut
ensuite être utilisé pour calculer une valeur mesurée résultante, telle qu’une moyenne ou une
médiane, en général avec une incertitude de mesure associée.

Valeur vraie du mesurande :


- La valeur vraie (Mvrai) du mesurande est la valeur que l’on obtiendrait si le mesurage était
parfait.

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Vocabulaire et notations utilisés :
- Nous avons choisi d’appeler M la valeur mesurée et Indication In le nombre sans unité lu
sur un afficheur.

Résolution :
- Nous proposons d’appeler résolution d de l’afficheur une variation d’une unité du chiffre le
moins significatif de son indication ou la plus petite variation de la grandeur mesurée qui
produit une variation perceptible de l’indication correspondante (VIM).

Quantum :
- Le quantum q d’une chaîne de mesure numérique est la plus petite variation de la valeur du
mesurande qu’il permet de déceler.

Expression d’un résultat de mesure :


- M est la valeur mesurée et ΔM l’incertitude de mesure. Le résultat de mesure est M95% = M
± ΔM.
Cela signifie qu’il y a 95 chances sur 100 pour que la valeur vraie du mesurande appartienne
à cet intervalle.

Vérification d’une chaîne de mesure (test de justesse de la chaîne) :


- On présente à l’entrée de la chaîne de mesure un mesurande étalon dont la valeur est définie
sur l’intervalle Met95% = Met ± ΔMet.

- On mesure la valeur de cette grandeur avec la chaîne de mesure et l’on obtient l’intervalle
M95% = M ± ΔM.
La chaîne de mesure est juste si cet intervalle contient l’intervalle précédent.

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Exercice d’application

 Définitions :

Le mesurande est la grandeur que l’on veut mesurer (VIM).

Le mesurage est le processus consistant à obtenir expérimentalement une ou plusieurs valeurs


que l’on peut raisonnablement attribuer à une grandeur.

Exemple 1 :
On note R, la résistance électrique d’un dipôle. On veut mesurer la valeur de la résistance R du
dipôle : le mesurande est la résistance R de ce dipôle, le mesurage est effectué, par exemple,
avec un ohmmètre.
"Toute mesure est entachée d’une certaine incertitude liée à la précision de l'appareil de mesure"

La valeur vraie (Mvrai) du mesurande est la valeur que l’on obtiendrait si le mesurage était
parfait (VIM).
Un mesurage n’étant jamais parfait, cette valeur est toujours inconnue.

Le résultat de mesure est l’ensemble de valeurs attribué à un mesurande (VIM).

Note (VIM) :
Le résultat de mesure est généralement exprimé par une valeur mesurée unique et une
incertitude de mesure.

Pour éviter toute confusion, nous appellerons m la valeur mesurée de la grandeur M (un
nombre), et M le résultat de mesure, c’est à dire l’expression complète du résultat (un intervalle
de valeurs, associé à un niveau de confiance).

La mesure est directe lorsque l’instrument de mesure fournit directement la valeur m. Si le


résultat est obtenu à partir de la valeur d’autres grandeurs (m = f(x, y, z, ….)), on parle de
mesure indirecte.

En supposant que la loi d'Ohm U = R.I est vérifiée, on peut déduire indirectement R en mesurant
les paramètres U et I.

Exemple 2 : le mesurande est une résistance R. La valeur mesurée est 102,50 . L’incertitudede
mesure est de 0,25  et le niveau de confiance est de 95 %.
Cela signifie qu’il y a 95 chances sur 100 pour que la valeur vraie du mesurande appartienneà
l’intervalle [102,25 ; 102,75].

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Cet intervalle est souvent appelé intervalle de confiance. Le résultat de mesure est noté R =
(102,50 ± 0,25), avec un niveau de confiance de 95 %.

L’incertitude de mesure permet d’indiquer quel est l’intervalle des valeurs « probables » du
mesurande.

Un mesurage n’étant jamais parfait, il y a toujours une erreur de mesure ER = (m - Mvrai.).


L’erreur de mesure est la différence entre la valeur mesurée d’une grandeur et la valeur
vraie du mesurande (VIM).

La valeur Mvrai étant toujours inconnue, il en est de même de la valeur de l’erreur ER.

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