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Fluke MÉTROLOGIE

Le rythme
des étalonnages
n’est plus réglé
comme du
Solartron
papier
à musique

Opperet, pour Optimisation des Périodicités d’Etalonnage, est une méthode qui permet de
cal- culer le meilleur moment pour ré-étalonner les instruments de mesure. Ni trop tôt pour
éviter un surcoût, ni trop tard pour éviter une mesure non valable. Cette méthode ne se
contente pas seulement de suivre la dérive d’un instrument. Elle intègre aussi la notion de
risque et tous les facteurs qui peuvent dégrader ou améliorer la qualité de la mesure. Sans
oublier les contraintes de coûts ou d’organisation. Pour les initiateurs de cette méthode,
c’est simplement un peu de bon sens mis en équation.
Magnetrol

P
ourquoi le cycle du soleil et de dont la date de validité est dépassée quences réelles, pourquoi étalonner ?
la nature commande-t-il aussi de quelques jours. Et pourquoi étalonner à dates fixes ?
les cycles d’étalonnage? Le Face à ce constat, Gilbert Brigodiot, Interrogé dans Mesures en octobre
passage d’un instrument au expert Métrologue au sein d’EADS dernier, Bernard Larquier, directeur de
laboratoire de métro- LaunchVehicles, ne désespère pas qu’un jour BEA Métrolo- gie abondait dans le même
logie revient, comme les semailles et les un auditeur plus averti ne lui pose pas la sens : « Près de 98 % des instruments reviennent
ven- danges, tous les sempiternelle ques- conformes des laboratoires…
ans.
L’essentiel organisation i par deux fournisseurs de Depuis qu’ils font des étalonnages, la
nelle,risque logiciels de gestion de parc, plupart des industriels ont adop- té ce
C Opperet est une approche accep- té Delta Mu et Implex.
fondée sur l’analyse du par rythme annuel avec ses multiples ou sous-
risque qui permet l’entreprise multiples. Sans se poser de question ou pour
d’optimiser les périodicités … col- ler aux arrêts program- més des
d’étalonnage, équipement
par équipement. C Des installations, cau- se de maintenance.
modules L’habitude est tellement forte que les
C Pour mettre en œuvre logiciels
cette méthode, il est auditeurs qui viennent vérifier le système
qui
nécessaire de définir les intègrent
de management qualité de l’entreprise ne
différents critères qui cette remettent pas en cause cette périodicité.
interviennent dans le choix méthode En revanche, gare à celui qui utilise un
de la périodicité. Ces critères sont équipement
peu- proposés
ventêtrededifférentesnatures: aujourd’hu
métrologique, économique,
Solutions
tion « Où sont vos étiquettes d’étalonnage? » Pour les deux autres pour-
mais l’in- terroge plutôt ainsi : « cents,une dérogation est
Comment maîtrisez-vous les risques liés à vos dans la plupart des cas
mesures ? ». établie pour garantir que la
déficience du moyen de
Le risque d’une mesure mesure n’a pas eu d’influence
erronée sur la qualité de la
Car l’objectif premier des étalonnages et production ». Dans ce
plus généralement du suivi des cas-là, quel est
équipements de mesure n’est pas l’intérêt pour
d’établir des certificats mais bien de l’entreprise
connaître le risque qu’un appareil d’envoyer
puisse réaliser une mesure erronée et systématique- ment
quel- le conséquence cette mesure fausse les instruments au
peut avoir sur la qualité finale du laboratoire de métro-
produit. logie, si ce n’est celui
Les conséquences de produire un de se rassurer elle-
stylo qui n’écrit pas ne sont pas même ou de
les mêmes que celles de constr satisfaire un auditeur.
uire un avion défectueux, ou de L’enjeu d’une
produire un aliment avarié. approche optimisée
Et si le risque est nul ou du moins de la métrologie est
non significatif, ou s’il n’y a pas de bien sûr
consé- économique.
« Les industriels,faute de
mieux,affectent à toute une
famil- le d’instruments la
périodicité qui convient au
plus “mau- vais”,constate
Jean-Michel Pou,
directeur géné- ral de
Delta Mu Conseil. Cette
stratégie qui consiste à
choisir une petite périodicité
pour toute la famille coûte
cher et n’offre pas de
garantie car les instruments
“mauvais” finissent toujours
par être encore plus
“mauvais” »
« C’est sûr, on en fait
beaucoup trop,
souligne
M. Brigodiot. Dans
l’industrie, de nombreux
efforts

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Ma
aîttriise du prroccessssu
us de me
essurree

Maîtrise de la dérive
Compétence de l'opérateur Performance de l'équipement par la confirmation périodique
Maîtrise Ł
du processus Ł
de mesure
Choix de la méthode de Maîtrise de la mise en œuvre Maîtrise de l'environnement
mesure

ont été réalisés ces dernières années pour diminuer le coût diot annonce une réduction de plus de 30 Jusque-là, très peu de travaux sur
récurrent du suivi des équipements de mesure : % l’optimi- sation du suivi des équipements
rationali- sation des parcs, pression sur les du budget métrologie. de mesure ont débouché sur des
prestataires… Ces types d’actions semblent maintenant méthodes alternatives à la “tradition
avoir atteint leurs limites et il convient de reprendre le Il n’y a pas que la dérive annuelle”. « Il existe bien des méthodes 100 %
problème à sa base ». La réflexion menée par ce groupe de statistiques, mais elles donnent des conseils trop
C’est donc pour changer ces travail s’est appuyée sur la nouvelle généraux et sont compliquées à mettre en œuvre »,
comportements et proposer une nouvelle version de la norme Iso 9001. indique M. Brigodiot. En 1997, le travail
approche qu’un groupe de travail s’est Contrairement à l’ancien- ne datant de du Bureau de Normalisation de l’Aé-
constitué en France il y a quelques 1994 qui imposait des modèles figés ronautique a publié une
années, sous l’impulsion de M. Brigodiot notamment en matière de suivi des recommandation normative (RM Aéro
et sous l’égide du Collège Fran- çais de équipements, la version 2000 demande 800 25) qui présentait une méthode pour
Métrologie.Au dernier Congrès Inter- plus de “compétence et d’efficacité”. établir une périodicité d’étalonnage des
national de Métrologie qui s’est tenu en Parue cette année-même, la norme Iso instruments en s’appuyant sur la maîtrise
octobre dernier à Toulon, M. Brigodiot 10012:2003 “Système de management statistique des processus et la mise en
pré- sentait un nouvel outil de la mesure - Exigences pour les place de cartes de contrôle (voir Mesures
méthodologique appelé Opperet pour processus et les équipe- ments de n° 691, janvier 1997). Cette recom-
OPtimiser les PERiodi- cités d’ETalonnage. mesure”, va dans le même sens. Au mandation qui visait le milieu
Cette solution qui se veut avant tout paragraphe 7.1.2, on peut lire : « Les aéronautique a eu assez peu d’impact dans
pratique vise deux cibles : d’une part, la méthodes utilisées pour déterminer ou modifier les inter- le milieu indus- triel. Elle était pourtant
cible “qualité” afin de maintenir le niveau valles de confirmation métrologique doivent être décrites innovante et présen- tait la particularité
de fiabilité du parc d’équipements de dans des procédures documentées.Les intervalles de d’établir une périodicité d’un équipement
mesure, et d’autre part la cible confir- mation métrologiques doivent être revus et ajustés pris individuellement et non pas par
“économique” afin de réduire si néces- saire pour assurer la conformité permanente aux famille. Elle tenait déjà compte de
significativement le coût glo- bal de la exigences métrologiques spécifiées ». l’histoire de l’équipement.
métrologie dans l’entreprise. Ainsi, au Voilà, tout est dit. Oui, mais comment faire Mais pour M. Brigodiot, il ne suffit pas
sein d’EADS Launch Vehicles, M. Brigo- ? de

Opperet en trois actes


- 13 décembre 2001, lancement du projet. La société EADS Launch projet.
Vehicles, sous la houlette de Gilbert Brigodiot, a réuni un collège - 2 avril 2003, présentation d’Opperet auprès d’industriels. La
d’experts issus non seulement du groupe aéronautique, mais méthode Opperet a été validée au sein d’EADS. Il s’agit d’un outil
égale- ment d’organismes et de sociétés prestataires de services méthodologique permettant d’optimiser les intervalles de confir-
dans le domaine de la métrologie pour réfléchir sur une méthode mation des équipements de mesure, de contrôle et d’essai. Une
d’optimi- sation des étalonnages. Ce groupe de travail comprend
EADS Launch Vehicles, BEA Métrologie, Le Collège Français de
Métrologie, Delta Mu Conseil et Implex.
- Avril 2002, le groupe de travail lance une enquête nationale sur
la situation actuelle de l’Industrie Française face à la question des
périodicités des vérifications des instruments afin de vérifier que
les données nécessaires à une démarche plus élaborée sont bien
disponibles dans les entreprises. Les résultats sont concluants, le
Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie (dans le
cadre d’un projet AQCEN) accepte de financer en partie le
Solutions
maquette de module logiciel “Optimisation” a été réalisée et
peut venir se greffer sur les logiciels de gestion de parc
d’équipements de mesure. Les deux fournisseurs français qui
ont participé à ce travail, Delta Mu et Implex, proposent déjà un
module de ce type. Mais la méthode est ouverte. Tous les
fournisseurs qui le désirent pourront l’intégrer à leurs solutions.
C’était une des conditions du financement du Ministère de
l’Economie, des Finances et de l’Industrie. Entre temps, Gilbert
Brigodiot (EADS) reçoit un accueil très favorable de la
présentation d’Opperet en juillet 2002 au Etats- Unis lors du
congrès international de métrologie.
Et comme rien n’est jamais fini, le groupe de travail Opperet
pour- suivra sa réflexion en tenant compte des retours
d’expérience. Il cherche déjà à compléter les indications sur le
choix des coeffi- cients de pondération et sur les règles de
décision adaptées à chaque domaine de mesure.
Coordination
Gilbert Brigodiot
Tél. : 05 56 57
35 95
gilbert.brigodiot@launchers.eads.net

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l’équipement… Si un micromètre est utili- Le raisonnement. Le point clé dans la
sé par un seul technicien expérimenté déter- mination de la périodicité de la
dans un laboratoire, il aura plus de chance confirma- tion métrologique est le
N° Critères influents Significations
de don- ner une “bonne” mesure que s’il risque lié à une mesure incorrecte. Ce
produit processus
1 Gravité des conséquences conséquence sur le produit final passe entre les mains de plusieurs risque est le produit de la gravité de
2 Capabilité processus tolérance /U opérateurs peu atten- tionnés dans l’événement redouté par la probabilité de
3 Capabilité équipement U processus / EMT l’environnement poussiéreux de l’atelier. son occurrence.
Si on met le même caillou tous les jours sur a) la gravité des conséquences d’une
4 Dérive de l’équipement EMT / dérive
une balance et qu’on obtient tou- jours la mesu- re incorrecte. Cette gravité dépend
5 Intervention sur l’équipement Ajustages, réparations…
même valeur, on peut raisonnable- ment du pro- duit final (le risque n’est pas le
6 Facteurs d’amélioration Redondances et surveillances
penser que la balance donne une indi- même pour un stylo que pour un avion)
7 Facteurs aggravants Utilisation intensive, opérateur
inexpérimenté…
cation correcte. « Tout ça relève du bon sens, b) la probabilité d’occurrence d’une
8 Contraintes de coûts Etalonnage, immobilisation…
commente M. Brigodiot, et c’est justement lui mesu- re incorrecte. Cette probabilité est
que nous voulons réhabiliter ». liée au rap- port entre l’incertitude du
9 Contraintes opérationnelles Polyvalence et organisation
processus de
Liste des paramètres correspondant aux informations à exploiter. D’autres contraintes peuvent être mesure et la tolérance du produit
suivre la dérive de l’équipement.« Nous pensons que seulement 2 % également prises en compte. Les :
des anomalies de mesures sont attri- buables à l’équipement lui-même ». Il contraintes écono- miques, bien sûr : le Uprocessus
y a tout le res- te : la méthode ; l’opérateur, l’environne- prix d’étalonnage d’un pied à coulisse toléranceproduit.
ment… On le voit bien lorsqu’on “décortique” le n’est pas le même que celui d’une MMT
processus de mesure tel qu’il est préconisé par la norme Iso (machine à mesurer tridimen- sionnelle). La maîtrise du processus de mesure.
9001, la déri- ve de l’instrument (et donc l’incertitude) Les contraintes d’organisation comme la L’in- certitude du processus de mesure
n’est qu’une composante de l’incertitude de l’ensemble du polyvalence des équipements, les créneaux Uprocessus peut être décomposée en différentes
processus (voir schéma). de maintenance imposés, ou le composantes (voir schéma). La
regroupement des étalonnages d’une confirmation périodique (étalonnage ou
Critères qualitatifs même famille d’équipements… peuvent vérification) et sa périodicité ne jouent
La méthode Opperet tâche ainsi de constituer parfois un frein au que sur une seule de ces compo- santes :
prendre en compte les facteurs susceptibles développement d’une périodicité adaptée la dérive de l’équipement.
de modi- fier la qualité d’une mesure. Qu’il à chaque équipement. La première étape consiste donc à évaluer
s’agisse de facteurs aggravants, comme A ce jour, la méthode Opperet intègre 9 l’in- certitude de mesure du processus
une utilisation intensive de l’équipement, cri- tères, certains quantitatifs, d’autres (Uprocessus), et en séparer les composantes :
des manutentions nombreuses... ou de qualita- tifs.Tous n’ont pas la même méthode, environnement, opérateur, mise
facteurs dits d’évitement (éviter une importance. On imagine aisément que le en œuvre, spécification de l’équipement,
dégradation) comme la redon- dance des critère “risque” doit peser davantage que le afin d’isoler la composante “dérive”.
mesures, le suivi statistique de critère “organisation”. L’industriel choisit Quatre données de base et trois rapports.
donc pour chaque critè- re un coefficient Le rapport dérive/tolérance produit devient la base
de pondération.Après, tout ça est mis en de la décision. Il exprime la probabilité
équation. Aujourd’hui, deux fournisseurs d’occur- rence d’une fausse mesure et peut
de logiciels de gestion de parc (Delta Mu être expri- mé comme le produit de 3
Conseil et Implex) proposent un module rapports :
Opperet qui utilise les algorithmes
appropriés pour définir la périodicité opti- dérive dérive . EMT . Uprocessus
=
Opperet et la FD X07 014 méthode FD X 07 014 a été male de chaque équipement.
présentée dans la revue Mesures D’autres fournisseurs pourraient se mettre sur
Le texte normatif FD X 07 014 “Optimisation en mars 2002 sur une application les rangs (Opperet est une solution ouverte,
des intervalles de confirmation métrologique réa- lisée chez Leroy Somer). c’est la condition émise par le Ministère de
des équipements de mesure” qui devrait
l’Economie, des Finances et de l’Industrie qui
paraître courant 2004 présente une autre
approche. Pour Jean-Michel Pou (Delta Mu
a accepté de financer en partie le projet).
Conseil), Opperet s’appuie sur une analyse du Mais toute la valeur de cette approche
risque, ce qui autorise finalement à faire des réside dans l’étude préalable des critères qui
mesures fausses si le risque encouru est nul. La se fait à partir de l’expérience et des
FD X 07 014 ne tient pas compte de cette connaissances accumulées dans l’entreprise.
notion de risque. Elle évalue la distribution La collecte des informations nécessite le
des périodicités individuelles des instruments dialogue entre trois personnes au minimum :
par une approche mathématique. Les deux le métrologue, l’uti- lisateur de l’équipement
méthodes sont indépendantes, mais pas sur site et le respon- sable de la conception
incompatibles. Ainsi, le correcteur Opperet
du produit. Pour M. Bri- godiot, « cette méthode
peut prendre en compte l’approche FD X
demande de réfléchir, de décider et de se“mouiller”.Elle
07 014, en comparant la distribution des
notes et la distribution des périodicités. (la demande une compétence et du bon sens.C’est le seul prix
Solutions tolérancperoduit EMT Uprocessus
à payer par le métrologue pour qu’il ne soit plus considéré comme un
simple colleur d’étiquettes ». toléranceproduit
Les points clés de la méthode Ces trois rapports sont obtenus à partir
Voyons maintenant les principaux aspects de la de quatre paramètres :
méthode Opperet. - L’incertitude de mesure du processus
(Uprocessus) évaluée dans le laboratoire à
partir de l’ana- lyse des causes d’erreur
(méthode de mesu- re, conditions
d’environnement, contribu- tion de
l’opérateur…) à 2 écarts-types.
- La tolérance du produit (tolérance produit)
don- née par le responsable de la
fabrication (bureaux d’études,
spécifications clients).
- L’écart maximal toléré EMT
correspondant au besoin réel de
mesure in situ (limite d’exactitude,
classe de mesure...).
- La dérive calculée à partir d’un historique
des étalonnages fourni par les derniers
certifi- cats.
Les trois rapports sont ainsi
définis :
1- dérive / EMT ou dérive relative de
l’équi- pement de mesure. Il exprime la
probabili- té qu’une fausse mesure
provienne des per-

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ce des mesures, le suivi statistique de
l’équi- pement…
Enfin, différentes contraintes sont à
prendre en compte, en particulier :
- la contrainte du coût affecté au suivi
métro- logique des équipements (le prix
d’étalon- nage d’un pied à coulisse n’est
pas le même que celui d’une MMT)
- les contraintes d’organisation :
polyvalen- ce des équipements, créneaux
de mainte- nance imposés, regroupement
des étalon- nages d’une même famille
d’équipements… Exploitation des
résultats. Certains para- mètres sont
Paramétrage des niveaux d’appréciation des critères
quantifiés (2, 3, 4). Mais la plu- part sont
d’influence. Source Implex
qualitatifs (1, 5, 6, 7, 8) et doi- vent être
formances de l’équipement de mesure. Il “codés”. Une solution simple est L’histogramme des périodicités affiche le nombre de fois qu’est
est évalué par le métrologue, dont le d’affecter à chacun des paramètres indicé i recensée une périodicité et permet de gérer les campagnes d’éta-
travail consiste, à chaque étalonnage, à (i allant de 1 à 9) une note (note i), lonnages/vérifications.( Source Implex)
comparer l’erreur de l’équipement à la prenant les valeurs de –2 à 2 suivant des
valeur EMT. conven- tions établies pour une famille normalisé pour le critère Ci
2- EMT / Uprocessus ou capabilité de d’équipe- ments similaires. Il convient ensuite de calculer l’écart normalisé de
l’équipe- ment de mesure. Il exprime la On calcule ensuite “l’écart normalisé” de chacun des instruments pour situer chaque
probabilité qu’une fausse mesure la note pour chaque critère. ins- trument dans la population totale.
provienne du proces- sus de mesure. Il L’écart normalisé (EN) se définit comme La méthode Opperet s’appuie ensuite sur
peut être évalué par l’utili- sateur à partir le nombre d’écarts-type qui sépare une l’hy- pothèse d’une distribution des
de l’incertitude du processus de mesure valeur donnée de la moyenne des valeurs, périodicités opti- males pour une famille
sur site, par l’examen de la métho- de de pour le même critère. d’équipement de type gaussienne (Cf
mesure, de la compétence de l’opéra- teur, (x – x ) théorème Central Limite). Compte tenu du
des conditions d’environnement, du EN = i s moy taux de retour “non confor- me” (de
respect des procédures ....et des où : l’ordre de 2 à 3 % ), il n’est pas
performances intrinsèques de xi représente la valeur incohérent de penser que la périodicité
l’équipement. étudiée actuelle fixée arbitrairement correspond à
3- Uprocessus / toléranceproduit ou capabilité du xmoy représente la moyenne des valeurs une valeur située environ à 2 écarts-type
pro- cessus de mesure. Il exprime la obte- de la périodicité moyenne.
probabilité qu’une fausse mesure nues pour le critère par tous les De même, il est possible de fixer la
provienne des perfor- mances initiales de instruments de périodi- cité maximale acceptable à 3
l’équipement de mesu- re. Elle est établie à la famille, s représente l’écart-type des écarts-type de la valeur moyenne
partir des spécifications du constructeur ou valeurs obtenues par tous les instruments optimale. Cette valeur maximale vaut
par le bureau d’études qui a défini le de la famille. L’écart normalisé permet de pour plus de 99 % de la famille.
processus de mesure associé à la situer l’instru- ment dans la famille des A partir de ces différents paramètres, il
fabrication du produit. instruments, la note individuelle n’ayant est possible de calculer la valeur de l’écart-
Informations complémentaires. A ces qu’un caractère arbi- traire. La méthode type s de la distribution (gaussienne par
trois paramètres quantifiables s’ajoutent veut positionner l’instru- ment par rapport hypo- thèse) théorique des périodicités :
d’autres paramètres plus qualitatifs qui aux autres instruments de la même Périodicité maximale – Périodicité actuelle
s=
vont modi- fier la probabilité famille. 5
d’occurrence de l’événe- ment redouté : Une fois les écarts normalisés De même, il est possible de définir la
- soit en l’augmentant, comme une déterminés, on calcule la note globale NG pério- dicité moyenne optimale par la
utilisa- tion intensive de l’équipement, de l’instrument suivant la formule : formule : Périodicité moyenne optimale = Périodicité
des manu- tentions nombreuses... NG =  PCi x ENCi actuelle + 2 x s En estimant que la distribution
- soit en la diminuant, comme la où PCi représente le coefficient de théorique et
redondan- pondéra-
tion du critère Ci et ENCi représente
l’écart
Distribution des périodicités optimales

doc.Delta Mu Conseil
Solutions
la distribution des notes globales pourraient être superposables, il
est possible de déterminer une correction de périodicité de
chaque ins- trument, suivant la formule :
Correcteur OPPERET =
(Périodicité Moyenne + ENNG x s) – Périodicité actuelle La périodicité
d’étalonnage (ou de vérifica- tion) est alors égale à :
Périodicité réelle =
Périodicité actuelle + Correcteur OPPERET
Marie-Pierre Vivarat-Perrin

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